Apparition du 13 mai 1917 : une Dame plus brillante que le soleil
Extrait du livre Mon Coeur Immaculé triomphera, Fatima, révélation des derniers temps, Marie-Michel, Editions du Jubilé 2017
Après la Messe du Dimanche avec les familles, les trois petits bergers prirent leur sac avec le repas et conduisirent les brebis sur les verts pâturages de printemps. Lucie choisit un terrain de ses parents à la Cova da Iria. Ensuite, les enfants commencèrent à construire un petit muret de pierres autour d’un groupe d’arbuste. François est l’architecte et le maçon pendant que les deux filles apportent des pierres. Chose étonnante et prophétique, c’est le lieu exact où, plus tard, s’élèvera la basilique dédiée à Notre Dame du Rosaire !
Soudain, au milieu du ciel d’azur, une vive lumière traverse le ciel que les enfants interpréteront comme « un éclair » ! Il est 12h. Lucie prend alors une décision : « Il vaut mieux retourner à la maison, car voici des éclairs et il pourrait venir l’orage ! – Bien sûr ! disent les deux autres ». Et les voilà qui descendent rapidement avec leurs brebis. Arrivés à la moitié de la pente, un autre éclair encore plus éblouissant les surprend : ils voient alors « sur un petit chêne vert, une Dame, toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil, irradiant une lumière plus claire et plus intense qu’un verre de cristal rempli d’eau cristalline, traversée par les rayons du soleil le plus ardent. Nous nous arrêtâmes, surpris par cette Apparition. Nous étions si près que nous nous trouvions dans la lumière qui l’entourait, ou plutôt qui émanait d’Elle, peut-être à un mètre et demi de distance[1]… »
Alors, « avec un geste de maternelle bonté, l’Apparition les rassure : « N’ayez pas peur ; je ne vous ferai aucun mal ». Et ils restèrent là, extasiés, à la contempler ! Car la Dame est de toute beauté. Elle semble avoir de quinze à dix huit ans. La robe d’une blancheur de neige, serrée au cou par un cordon d’or, lui descend jusqu’aux pieds, qui se voient à peine, effleurant les branches du chêne-vert. Un voile blanc avec un fin liseré d’or lui couvre la tête et les épaules et lui tombe jusqu’aux pieds comme la robe. Les mains sont jointes à la hauteur de la poitrine, dans l’attitude de la prière. Un chapelet de perles brillantes, avec une croix d’argent, pend à la main droite. Le visage d’une beauté inexprimable brille dans une auréole de soleil, mais semble voilé d’une légère tristesse[2] ».
Les trois enfants sont plongés dans un silence émerveillé. Après quelques minutes commence alors un dialogue à la fois si simple et d’une telle portée dans l’histoire du salut. Lucie ose demander : « D’où êtes-vous, Madame ? »
– Je suis du Ciel, répond la Dame.
– Du Ciel ! Et que voulez-vous de moi ?
– Je viens vous demander de venir ici six mois de suite, le 13 de chaque mois, à la même heure. Au mois d’octobre, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Plus tard, je reviendrai encore ici une septième fois.
– Pouvez-vous me dire si la guerre va bientôt finir ?
– Je ne peux pas te le dire, répond la Dame, tant que je ne t’ai pas dit ce que je désire.
Mise en confiance par la Vierge, Lucie pose des questions étonnantes :
– Vous venez du Ciel ! Et moi, est-ce que j’irai au Ciel ?
– Oui, tu iras au Ciel[3].
– Et Jacinthe ?
– Jacinthe aussi.
– Et François ?
La Vierge se tourna vers le petit garçon et le regarda avec une expression mêlée de bonté et de maternel reproche :
– Oui, il ira ; mais il devra dire beaucoup de chapelets [4] !
De fait, dès le début de l’Apparition, François ne voyait, ni n’entendait rien et il commence en s’en plaindre… Lucie, étonnée, dit alors à la Dame :
– Comment se fait-il que François ne vous voit pas ?
– Dis-lui de réciter le chapelet, répond la Dame, et il me verra aussi.
Lucie fait la commission et François commence à réciter son chapelet. Après quelques Ave Maria, il voit tout à coup la Dame dont l’éclat l’éblouit… mais il ne l’entend pas parler. Entre temps, Lucie continue à la questionner au sujet de deux jeunes filles mortes depuis peu et qui étaient ses amies. La première avait 16 ans et l’autre entre 18 et 20 ans :
– Est-ce que Maria das Neves est déjà au Ciel ?
– Oui, elle y est.
– Et Amélia ?
– Elle sera au purgatoire jusqu’à la fin du monde.
A cette parole, des larmes inondent les yeux de Lucie et c’est alors que la Vierge affligée vient comme frapper à la porte de leurs cœurs :
– Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
Au nom de tous, Lucie répond avec force :
– Oui, nous le voulons.
– Vous aurez beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort !
En prononçant ces dernières paroles, La Vierge ouvrit les mains pour la première fois, et projeta sur eux un faisceau de lumière mystérieuse, à la fois si intense et si profonde que, pénétrant dans leur poitrine jusqu’au plus intime de l’âme, elle les fit se voir eux-mêmes en Dieu qui était cette lumière, plus clairement que dans le miroir le plus clair… Alors, continue Lucie, saisis par un élan irrésistible, nous sommes tombés à genoux, répétant du fond du cœur : « O Très Sainte Trinité, je vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le Très Saint Sacrement !… »
Les enfants demeurèrent ainsi, quelques instants, dans cet océan de lumière où la Dame les avait plongés… et puis, Elle ajouta :
– « Récitez le chapelet tous les jours, afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »
Ensuite, Elle commença à s’élever doucement dans la direction du Levant, jusqu’à disparaître dans l’immensité du ciel. La lumière qui l’environnait, semblait lui ouvrir un chemin à travers les astres, ce qui nous fit dire quelquefois, que nous avions vu s’ouvrir le ciel[5] ».
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[1] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.58.
[2] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.10.
[3] Remarquons que si à Lourdes, Marie disait « vous » à Bernadette ; à Fatima, elle dit « tu » à Lucie.
[4] « D’après ce que nous a dit Mr. Marto… il semble que c’est François qui avait imaginé la manière expéditive de se débarrasser du chapelet », Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, op. cit.,p.56.
[5] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.59.