Méditation de la Parole pour le 7ème dimanche de Pâques
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Jésus – Marie
7° Dimanche de Pâques
Première lecture : Actes des Apôtres 1,12-14 / Psaume 26 : 1,4-7-8
Deuxième lecture : 1° Epître de Saint Pierre 4,13-16
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 17,1-11
Méditation Evangélique :
« L’Eglise est mariale… elle regarde la Révélation avec les yeux de la Vierge [1] ! »
Cardinal Journet
Ce début des actes des Apôtres est primordial pour saisir le retentissement de la Pentecôte jusqu’à nos jours à travers le mystère de la Femme ! Mais pour en saisir le sens et la portée, il faut revenir à la source de l’Evangile de Luc et de Jean où le voile commence à se soulever sur un mystère unique qui, trop souvent, nous échappe : sans le « oui » de Marie à l’Annonciation (Lc 1,38), nulle incarnation du Verbe dont nous avons « contemplé la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique ! » (Jn 1,14). Ainsi, la naissance de la Révélation, qui se répandra dans le temps, est suspendue aux lèvres de la Vierge :
« Il en va du mystère de la Vierge comme lorsque l’on jette une pierre dans l’eau : il se produit une première onde qui sera la cause de toutes les autres. Ce premier cercle concentrique, c’est la Vierge Marie par rapport à l’Incarnation. Et les ondes vont continuer jusqu’à la fin des temps, et ce sera l’Eglise [2]… »
Au commencement de son Evangile, l’Apôtre Jean nous révèle aussi l’intervention unique de Marie aux noces de Cana, où elle exerce déjà une discrète mais non moins puissante « médiation » dans le premier miracle du Christ. Cet évènement est en réalité « fondateur » car il va engendrer la foi des Apôtres et lancer le ministère de Jésus (Jn 2,11). Marie est encore là « celle » qui, dans une invincible humilité, (Jn 2,5) provoque et révèle la gloire du Verbe de Dieu !… Elle devient en même temps la petite disciple à la suite du Sauveur qu’Elle suivra avec Jean jusqu’au pied de la Croix : « Après quoi, Jésus descendit à Capharnaüm ainsi que sa Mère, ses frères et ses disciples. » (Jn 2,12).
Ainsi, dans une expression temporelle qui lui est propre : « La Mère de Jésus était là ! » (Jn 2,1). Jean nous ouvre à un mystère de présence qui va traverser le temps : pour toi, pour moi, pour tous, dans chaque événement la Mère de Jésus sera toujours là…
Discrète, cachée, mais dans l’indicible amour de son regard maternel et de ses mains de tendresse ! Elle est un mystère de « Présence » au cœur même de l’Eglise et du monde…
La première lecture des Actes nous révèle aussi que par sa présence priante avec les Apôtres à la chambre haute, la Vierge Marie est toujours là, au centre de l’Eglise naissante : « Tous, d’un même cœur étaient persévérants dans la prière avec quelques femmes, dont Marie Mère de Jésus… » (Ac 1,14).
Après son Assomption, cette prière d’intercession unique de notre Mère traversera le temps et deviendra ce que l’Eglise appelle « l’Omnipotentia supplex » : la toute-puissance suppliante ! Présence priante dans l’Eglise des Apôtres et dans l’Eglise de tous les temps… et Saint Jean-Paul II va encore plus loin en affirmant : « Cette prière que Marie dit avec les Apôtres dans le cénacle s’appelle le Rosaire. Et elle est notre « prière préférée », celle que nous adressons à Elle, Marie… car le Rosaire est en même temps, notre prière avec Marie et la prière de Marie avec nous [3]…
En ce mois de Marie, allons jusqu’au bout du mystère de présence de Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise : nous découvrirons qu’Elle est là, cachée, dans l’Evangile unique de ce Dimanche où Jésus, notre Sauveur, repart vers le Père :
« Glorifie-moi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe… Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi ! » (Jn 17,5 et 11).
Pour poursuivre jusqu’au bout son annonce de Jésus, seul Sauveur et Seigneur, L’Eglise recevra l’Esprit qui jaillira de son Cœur (Jn 19,34) et se répandra sur elle à la Pentecôte !… (Ac 2, 1-4). Mais en même temps, l’Esprit étant inséparable de son Epouse, cette Eglise continuera d’entendre au plus profond d’elle ce doux murmure du Crucifié à Jean, l’Apôtre, qui résonne en notre cœur jusqu’à aujourd’hui : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Hâtons-nous comme lui de la prendre « chez nous », dans l’intime de notre cœur, pour traverser en paix les épreuves des derniers temps…
+M-Michaël
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[1] L’Eglise du Verbe incarné, tome 2, p. 432.
[2] Cardinal Journet, La Vierge Marie et l’Eglise, Téqui 1980, p.3.
[3] Saint Jean-Paul II, Rome, 30 octobre 1979.