Méditation sur l’icône de « Marie, Refuge des derniers temps » (6) : Le secret de l’Icône de « La Mère de Dieu, le Refuge »

L’Icône est une parole silencieuse… et il émane d’elle une signification en quelque sorte toujours nouvelle de sa contemplation dans le temps. Elle n’est pas figée car à travers celui ou celle qui l’a écrite selon les règles, une œuvre de l’Esprit est passée : une fenêtre s’est ouverte sur l’invisible. Voilà pourquoi elle n’est jamais « signée » et que l’on vénère une véritable Icône dans l’intense prière du cœur, avec respect et amour, comme le font nos frères et sœurs de l’Orthodoxie…

Un jour, Marie-Jacinta, tu m’as fait remarquer un trait essentiel de cette Icône unique « écrite » avec les yeux du cœur : « Marie est tournée vers Jean et c’est le regard silencieux et enveloppant de la Mère de Dieu devenue ma Mère !… » Elle n’est, en effet, que bienveillance et tendresse sans mesure puisque c’est à travers la folie de la Croix de Jésus qu’elle est devenue ma Mère ! Désormais, cette « Femme enveloppée de soleil » veille sur moi… (Ap 12,1) car l’amour fou de son Fils l’a traversée et Elle est pour toujours ma Mère ! (Jn 19,27). Elle est là, à chaque instant de ma vie, avec une douce puissance et une tendre patience et les « douze étoiles qui couronnent sa tête » annoncent une victoire : « la lune est sous ses pieds » et le Dragon est déjà vaincu par sa beauté ! Sa victoire est mienne, sa tendresse est invincible… et je vis d’une certitude enfouie au plus profond de son Cœur maternel : sa tendre patience vaincra toutes mes chutes et mes enfers !

Cette Icône évoque aussi deux lieux géographiques : le petit ermitage de Marie sur les collines d’Ephèse et le temps de la captivité de Jean sur l’Ile de Patmos.

A Ephèse , la Vierge a vécu une vie contemplative de silence et de prière continuelle où « elle a repassé en son Cœur » (Lc 2,19) toute la vie de Jésus, de la Crèche à la Croix…

A Patmos , Jean a continué à méditer sur la vie de Jésus durant sa captivité. On sait aussi qu’il a évangélisé et qu’il baptisait en secret dans un lieu précis de l’Ile que l’on peut visiter aujourd’hui. Mais, même à distance d’Ephèse, il priait habituellement dans une grotte ouverte au-dessus de la mer et orientée vers le levant : on peut avancer que de là, il était en communion silencieuse avec la Mère de Dieu….

Ce regard silencieux de la Mère, Jean a été le premier à en sonder le mystère car le « Voici ta Mère » de Jésus en Croix n’a cessé de résonner en toute sa vie. Et c’est pourquoi sur l’Icône, il nous tend la main comme une invitation à la découverte : « Viens dans les secrets du Cœur de la Mère ! » Sa main au niveau de son cœur évoque comme un mystère d’amour : c’est la seule main visible de l’Icône et elle est une invitation à l’intimité mariale… il semble nous dire : « Pour contempler Jésus et devenir l’Eglise, viens te cacher dans les secrets du Cœur de ta Mère ! »

Sur l’Icône, Jean a une robe verte : c’est la couleur de l’espérance qui signifie la renaissance dans le Christ. Son manteau blanc renvoie, lui, à la lumière de Jésus Ressuscité comme au début de l’Apocalypse (1,13-16). Il regarde et écoute d’abord Marie, mais il nous regarde aussi en nous invitant de sa main… car ce qu’a vécu Jean auprès de la Vierge nous appartient désormais : c’est comme si Marie enveloppait par son regard tout ce mystère et se rendait « présente » à nous en laissant résonner la parole de son Fils : « Voici ta Mère ! »

Cette Icône est celle de « la Toute Sainte le Refuge » : E PANAGIA E KATAPHYGE ! Et Marie y déborde silencieusement de contemplation et d’intercession. Son regard de tendresse est posé sur Jean, mais on pressent déjà qu’il est plus large : jusqu’à Patmos, et au-delà vers l’Eglise naissante de Rome et sur le monde entier… C’est pourquoi sa robe et son manteau sont bleus, une couleur qui fait référence au mystère de la vie divine où Marie est enfouie… cette référence au bleu divin témoigne que Marie à Ephèse est non seulement Mère de Dieu, mais aussi Mère des hommes : Elle est cachée à Ephèse, mais son regard sur Jean déborde déjà de tendresse pour toute l’humanité…

Concluons ici avec bonheur par deux extraits de nos prières quotidiennes à Saint Jean, notre Père bien-aimé. Nous sommes appelés à vivre « les derniers temps » sous sa douce Protection, tout près du Cœur de notre Mère :

O Saint Jean, Prophète du temps à venir : (Ap 1,1-3)
Toi qui as vu le Grand Combat de la Femme et du Dragon
(Ap 12,1-4)
et sa fuite ardente au désert… (Ap 12,5-6)
Mène-nous au silence du Désert,
jusqu’au « Refuge invincible » du Cœur de la Femme…
(Ps 18,3 / Ct 6,8-10 / Ap 12,13-14)

Plonge-nous avec toi en cette « Mer de cristal mêlée de feu »
qui triomphe de « la Bête »… (Ap 15,2)
Et nous verrons le Christ et l’Eglise à travers la « Beauté »
Et le « Triomphe » du Cœur Immaculé de Marie… (Ap 12,1-2)

O Saint Jean, Apôtre solitaire et universel sur l’Île de Patmos :
Toi qui as contemplé le Visage éblouissant du Seigneur glorieux ! (Ap 1,9-20)
Toi qui as vu la destinée de l’Eglise en l’Agneau Vainqueur !
(Ap 21,9-27)
Tiens-nous éveillés dans la foi en l’attente du Retour de Jésus…
(Ap 1,9 / 22,10-14)

Fais déborder en nos cœurs l’Espérance de la Femme
en l’infinie Miséricorde !… (Lc 1,50)
Dans le « doux Refuge » de son Cœur,
nous désirons être chaque jour :
L’Eglise née de l’Esprit (Ap 22,17),
qui redit avec toi dans le pur amour de l’Attente :

« Le temps est proche ! (Ap 1,3)
Amen ! Viens Seigneur Jésus ! » (Ap 22,20)

Solennité de l’Assomption de la très Sainte Vierge Marie,
15 août 2023

+Marie-Mickaël et Marie-Jacinta




Un miracle eucharistique marial !

Les 13 et 14 octobre 2023, le Père Chris Alar prêche une retraite sur l’Eucharistie à l’église Immaculate Heart of Mary à Brentwood, en Californie, près de San Francisco. Pendant l’adoration du Saint Sacrement, la centaine de personne qui est présente dans l’assistance assiste alors à un miracle :  l’image de Notre-Dame apparait dans l’Eucharistie ! C’est un des paroissiens présents qui a pris ces clichés :



L’ histoire de l’Eglise est traversée de nombreux signes miraculeux autour de la Sainte Eucharistie… et ces signes visibles sont nombreux : lumières surnaturelles jaillissants de l’Hostie où Jésus est apparu bien des fois, mais aussi d’autres fois où son Sang humain est sorti de l’Hostie consacrée… (j’en ai été témoin une fois lors d’une mission aux États-unis dans un miracle qui était suivi et reconnu par l’Évêque du lieu…)

Ces signes eucharistiques étonnants nous sont donnés pour fortifier notre foi : nous sommes encore loin de comprendre le réalisme de l’Amour fou que Dieu nous porte à travers son Fils livré sur la Croix… Ressuscité, ne nous a-t-il pas promis :  » Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde !  » (Mt 28,20).

Sa Présence  » réelle  » dans la Sainte Eucharistie est le cœur de notre foi…

Cependant, je n’avais jamais entendu parler d’un signe eucharistique où Marie était apparue ! Alors, que signifie ce miracle ?… il me semble qu’ici, la Sainte Vierge nous dit deux choses en une : d’abord que dans l’histoire du salut, Elle est Mère de Dieu mais aussi Mère de l’Eglise et des hommes… car Elle est celle qui l’a enfanté et offert au monde avec le Père jusqu’au pied de la Croix. Là, son Cœur douloureux et Immaculé a été ouvert d’une manière unique comme l’a affirmé Saint Jean-Paul II à Fatima :  » Lorsque Jésus dit sur la Croix :  » Femme, voici ton Fils !  » (Jn 19,26). Il ouvrit d’une manière nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle… »(Homélie à Fatima, 13 mai 1982).
Mère de Jésus et Mère de l’Eglise, Marie est liée à mystère de l’Eucharistie car si  » l’Eglise fait l’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Eglise « . Cette parole du théologien Père de Lubac nous aide à mieux saisir combien la Vierge Marie veille plus que personne à cette Eucharistie qui  » fait  » l’Eglise !…
Et en cette fin des temps où la vérité de la foi est attaquée comme jamais jusqu’à l’intérieur de l’Eglise… Marie se dresse devant la Sainte Eucharistie comme l’ultime « Rempart » du plus beau des mystères !…

A travers le saint Rosaire, prions chaque jour notre Mère de nous protéger et de nous garder en cette foi qui est le  » trésor  » le plus précieux de nos vies… et il culmine dans la sainte Eucharistie !

Marie+Mickaël