Les larmes de Marie sur la fin des temps

En cette fin des temps si trouble, nous entrons dans une accélération inouïe des signes eschatologiques[1] à travers les événements : l’horreur de la guerre commencée au Proche Orient ouvre dangereusement la porte à une possible 3° guerre mondiale. Un danger extrême qui peut faire basculer notre monde dans le cauchemar du « feu » nucléaire ! Car entre les blocs de l’Ouest et de l’Est, cet embrasement demeure un « possible » au-dessus de nos têtes…

Comment donc s’étonner alors que Notre Dame pleure ? Dans ses Apparitions à La Salette, à Akita, à l’Escorial et ailleurs : la Mère de tendresse a versé tant de larmes pour ses enfants de la terre… Mais ici maintenant, aux Philippines, « la Vierge de la fin des temps » a pleuré tout spécialement du 6 au 13 octobre, au moment où des massacres sans nom s’opéraient sur les enfants d’Israël ! Elle, Myriam, dont le sang fut lié au Peuple élu… mais Elle est « la Mère de tous » qui pleure aussi sur les terribles souffrances des enfants de Gaza. Car, où que ce soit, la guerre apporte toujours son lot d’horreurs, d’injustice et de détresse…

Comme l’a écrit Léon Bloy, le juif converti :

« Les larmes de la Mère des douleurs remplissent l’Ecriture et débordent sur tous les siècles… car toutes les fois que quelqu’un éclate en pleurs, au milieu de la foule ou dans la solitude, c’est Elle-même qui pleure parce que toutes les larmes lui appartiennent… Les larmes de Marie sont le Sang même de Jésus-Christ répandu d’une autre manière… comme sa Compassion fut une sorte de crucifiement intérieur, les larmes de Marie et le Sang de Jésus sont la double effusion d’un même cœur… c’est ce que la Sainte Vierge exprime à Sainte Brigitte : « Comme Adam et Eve ont vendu le monde pour une seule pomme, mon Fils et moi, nous avons racheté ce monde avec un seul Cœur[2] ! »

Comment la Vierge ne pleurerait-t-elle pas aussi sur cette Eglise actuelle qui, avec des motivations fallacieuses, tourne le dos à l’Evangile de son Fils ? En y regardant bien, ce Synode est plus « obsédé » d’être ouvert à la dérive progressiste actuelle… que d’annoncer la vérité et la beauté uniques de « l’Evangile » ! Saint Paul nous a prévenu avec force et clarté sur les tentations d’un autre Evangile :

« Je m’étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un autre évangile – non qu’il y en ait deux ; il y a seulement des gens en train de jeter le trouble parmi vous et qui veulent bouleverser l’Evangile du Christ. Eh bien ! si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème !… Si je voulais encore plaire à des hommes, je ne serais plus le serviteur du Christ ! » (Galates 1,6-10).

Heureusement, dans la crise actuelle, il y a un Mgr Strickland et d’autres, trop peu nombreux encore, qui gardent « le courage de la lumière » :

« En ce temps de grands bouleversements dans l’Eglise et dans le monde, je dois vous parler avec un cœur de père pour vous avertir des maux qui nous menacent et vous assurer de la joie et de l’espérance que nous avons toujours en Notre Seigneur Jésus-Christ. Le message mauvais et faux qui a envahi l’Eglise, l’Epouse du Christ, est que Jésus n’est qu’un parmi tant d’autres et qu’il n’est pas nécessaire que son message soit partagé avec toute l’humanité. Cette idée doit être évitée et réfutée à chaque instant. Nous devons partager la joyeuse Bonne Nouvelle selon laquelle Jésus est notre seul Seigneur et qu’il désire que toute l’humanité puisse toujours embrasser la vie éternelle en Lui…

Malheureusement, il se peut que certains qualifient de schismatiques ceux qui ne sont pas d’accord avec les changements proposés. Soyez assurés cependant que quiconque reste fermement fidèle au fil à plomb de notre foi catholique n’est pas un schismatique. Nous devons rester sans vergogne et véritablement catholiques, peu importe ce qui peut en résulter !… Comme le disait Saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle ! » (Jn 6,68). Par conséquent, rester ferme ne signifie pas que nous cherchons à quitter l’Eglise. Au lieu de cela, ceux qui proposent des changements à ce qui ne peut être changé cherchent à réquisitionner l’Eglise du Christ, et ce sont effectivement les véritables schismatiques.

Je vous exhorte, mes fils et filles en Christ, que le moment est venu de vous assurer que vous vous tenez fermement à la foi catholique des siècles. Nous avons tous été créés pour chercher le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14,6), et dans cette époque moderne de confusion, le vrai chemin est celui qui est illuminé par la lumière de Jésus-Christ, car la Vérité a un visage et c’est bien Son Visage ! Soyez assuré qu’il n’abandonnera pas son Epouse[3]… »

Il est en effet de plus en plus évident qu’au lieu de se « perdre » sur des voies synodales dangereuses pour la foi catholique, il est de toute urgence de tomber à genoux et de supplier pour une Eglise au bord du schisme et un monde au bord du gouffre… Car si l’Eglise n’est pas au « rendez-vous » de la supplication incessante de la prière voulue par son Maître[4], des sacrifices offerts et d’une charité fraternelle sans limites : elle trahit sa mission divine première et universelle d’annoncer la vérité de l’Evangile ! Elle devient alors une institution temporelle parmi d’autres car les puissances des ténèbres l’ont réduite momentanément à une sorte de « première » ONG mondiale qui accueille tout le monde et n’interpelle plus personne : une église ajustée à l’esprit du temps n’a plus rien à dire parce qu’elle a renoncé à annoncer à tous : Jésus est « Lumière du monde ! » (Jn 8,12).

Alors, pour vivre debout en cette fin des temps, c’est vers la Mère de l’Eglise qu’il faut nous tourner chaque jour à travers l’humilité et la puissance du saint Rosaire. Prenons conscience que nous avons entre les mains « une arme fatale » d’une invincible douceur : le Rosaire est l’Arme des doux pour sauver la paix du monde !

+Marie-Mickaël

 

[1] Du grec eskhata : « choses dernières » et logos : « parole, discours ». C’est une approche qui aborde la fin du monde aux derniers temps (Jude 18), aux derniers jours (2 Tm 3,1 / Jc 5,3), à la dernière heure (1 Jn 2,18), au dernier moment (1 P 1,5). Plus largement, les derniers temps désignent la période qui s’écoule entre la venue de Jésus et son retour à la Parousie (Ac 2,17 / He 1,2 / 2 P 3,3-13).

[2] Léon Bloy, Les larmes de Marie, cité dans Mariedenazareth.com

[3] Mgr Joseph E. Strickland, Évêque de Tyler, USA, 22 août 2023.

[4] « Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,36).