De Sion, Dieu resplendit…
« De Sion, Beauté parfaite, Dieu resplendit ! » (Ps 49,2)
De Marie, toute belle, le Messie sortira…
Le temps de l’Avent est l’espace béni où va murir notre attente… une attente traversée par la plus belle espérance : Dieu va venir au cœur de notre humanité ! Dieu va me regarder et me parler à travers un visage humain. Je ne serai jamais plus seul ! Et face à cet insondable mystère, la contemplation de l’Apôtre Jean vient illuminer notre regard d’Avent :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu,
et le Verbe était Dieu, il était au commencement tourné vers Dieu…
Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous,
et nous avons contemplé sa gloire,
gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité ! » (Jn 1,1 et 14)
Désormais, le salut est à portée de regard et de geste : mon Sauveur va prendre mon visage… Et Jean Baptiste, le plus grand des prophètes, aura ce regard ultime : « Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi, il était… » (Jn 1,15)
Ce « avant moi, il était » nous ouvre la porte du mystère de Dieu dont le Christ est l’Unique Révélation : « Je suis la voie, la vérité et la vie ! » (Jn 14,6). En son humanité, je touche Dieu ! en son regard, je vois Dieu ! Et c’est ici qu’un Père de l’Eglise nous ouvre, à son tour, une porte :
« Je pense que les quatre Evangiles sont les éléments essentiels de la foi de l’Eglise… et que, parmi les Evangiles, les prémices sont dans celui de Jean, dont nul ne peut saisir le sens s’il ne s’est penché sur la poitrine de Jésus (Jn 21,20) et n’a reçu de Jésus, Marie pour Mère (Jn 19,27) … et quand Jésus dit à sa Mère : « Voici ton fils ! » (Jn 19,26) … C’est comme s’il lui disait : « Voici ton fils que tu as enfanté[1] ! » Et pour approcher ce mystère, le regard unique de Saint Jean-Paul II nous est si précieux :
« La maternité de Marie commence par sa sollicitude maternelle pour le Christ. Dans le Christ, au pied de la Croix, elle a accepté Jean, et elle a accepté tout homme et tout l’homme. Marie les embrasse avec une sollicitude particulière dans l’Esprit-Saint… car la maternité de Marie est une participation à la puissance de l’Esprit… et quand Jésus dit sur la Croix : « Femme, voici ton fils ! » (Jn 19,26), il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie est ainsi Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle[2] ! »
Alors, en cet Avent 2023, ouvrons les yeux sur « Sion, beauté parfaite, où Dieu resplendit ! » (Ps 49,2). Car de Marie, toute belle, le Messie sortira… Et comme il faut « s’éveiller » et ne pas s’habituer à ce temps unique : « Je veille donc sans cesse et je tends l’oreille, O Seigneur, comme Ta bien-aimée que Tu as élue. Car je sais que Tu aimes venir inaperçu. Mais je T’attends, Seigneur, dans le calme et le silence… Viens donc enfin, mon très doux Seigneur[3] ! »
+M-Mickaël
[1] Origène, Commentaire sur l’Evangile de Jean, I, 21-25 ; SC 120.
[2] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982.
[3] Sainte Faustine, Petit Journal