Lire et Comprendre les signes des temps

« Vous êtes dans les derniers temps », nous répète Marie dans toutes les dernières apparitions. Comment comprendre ce que cela signifie ? Selon le dessein bienveillant de Dieu, l’histoire sur terre n’est pas un éternel recommencement, mais elle se déroule avec pour unique but le salut des hommes après la chute originelle. Elle a donc un début : « Au commencement » (Gn 1,1 ; Jn 1,1) ; une apogée, dans l’Incarnation du Verbe: « Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4, 4). Alors, « tout est accompli », et avec l’Ascension de Jésus commencent les derniers temps. Puis tout s’achèvera enfin avec l’avènement glorieux du Christ, qui « est imminent (cf. Ap 22, 20) même s’il ne nous  » appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa seule autorité  » (Ac 1, 7 ; cf. Mc 13, 32). Cet avènement eschatologique peut s’accomplir à tout moment (cf. Mt 24, 44 ; 1 Th 5, 2) même s’il est  » retenu « , lui et l’épreuve finale qui le précédera (cf. 2 Th 2, 3-12). »[1]

Actuellement, nous sommes « déjà à  » la dernière heure  » (1 Jn 2, 18 ; cf. 1 P 4, 7).  » Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. »[2] « Le Christ a affirmé avant son Ascension que ce n’était pas encore l’heure de l’établissement glorieux du Royaume messianique attendu par Israël (cf. Ac 1, 6-7) qui devait apporter à tous les hommes, selon les prophètes (cf. Is 11, 1-9), l’ordre définitif de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps présent est, selon le Seigneur, le temps de l’Esprit et du témoignage (cf. Ac 1, 8), mais c’est aussi un temps encore marqué par la  » détresse  » (1 Co 7, 26) et l’épreuve du mal (cf. Ep 5, 16) qui n’épargne pas l’Église (cf. 1 P 4, 17) et inaugure les combats des derniers jours (cf. 1 Jn 2, 18 ; 4, 3 ; 1 Tm 4, 1). C’est un temps d’attente et de veille (cf. Mt 25, 1. 13 ; Mc 13, 33-37). » (CEC 672). « Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant :  » Viens, Seigneur Jésus ! » (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17. 20). »[3] Ces derniers temps durent autant que le juge bon la Miséricorde de Dieu attendant le retour de ces enfants.

Mais nous savons que ces derniers temps s’achèveront par un ultime combat entre les ténèbres et la lumière, car le Dragon veut détruire l’œuvre de Dieu pour s’emparer de tout pouvoir. En cela, son ennemi principal, c’est bel et bien l’Eglise, qui continue à répandre la vie de Dieu dans le cœur des Hommes. C’est ce que nous dit Saint Jean dans Apocalypse 12,17 : « alors le dragon se mit en colère contre la Femme, il parti faire la guerre au reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus. » C’est pourquoi, « avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le  » mystère d’iniquité  » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22). »[4]

Le Seigneur ne nous a pas laissé dans l’ignorance de ces évènements. C’est pourquoi il nous faut lire et relire les évangiles eschatologiques, et le livre de l’Apocalypse, qui nous décrivent ce qui doit arriver, l’avènement de l’Antéchrist et du Faux Prophète qui usurperont le Trône de l’Eglise, l’Abomination de la désolation (Dn 12,11) dans le sanctuaire ; mais aussi des signes sur la terre et dans le ciel (Ap 16,18) : fracas, coups de tonnerre, tremblement de terres ; le châtiment et la purification (Mt 24 ; Ap. 8) ; mais tout ceci aboutira à la fin des temps (Ap.20) avec la victoire du Fils de l’Homme, la nouvelle Pentecôte et la civilisation de l’amour prophétisée par St Jean-Paul II (2 P 3, 13). C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur face au déferlement actuel des ténèbres, et savoir les interpréter nous aidera à trouver la juste attitude d’espérance : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche ! » (Lc 21, 28).

Ainsi, le Seigneur nous invite à lire les signes des temps, pour nous tenir prêt : « Or, que le figuier vous instruise par cette similitude : dès que ses rameaux sont devenus tendres, et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu’il est proche, à la porte » (Mt 24, 32-33). Mais comme l’affirme Benoît XVI : « Les discours eschatologiques de Jésus doivent être considérés comme le texte le plus difficile des Evangiles. »[5] Leur contenu est complexe, fait d’annonces et d’évènements qui se sont peut-être déjà produits ou se mêlent à des évènements à venir. C’est pourquoi, après avoir envoyé les prophètes avant l’Incarnation de Jésus, Dieu nous envoie maintenant Marie dans ses apparitions comme Prophète pour aujourd’hui, pour nous éclairer et nous aider à vivre ces temps eschatologiques. Et c’est pourquoi il est si important de l’écouter. Inséparable de l’Eglise dont Elle est la Mère, Elle est le signe grandiose apparut au ciel : « une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses peids et douze étoiles couronnent sa tête ». (Ap12, 1)

Alors, à la lumière des Ecritures, de l’interprétation que nous en donne l’Eglise dans sa Tradition, et des lumières données par Marie pour comprendre la situation actuelle, nous sommes plus à même d’observer les signes des temps et de comprendre en quoi ils correspondent à tout ce qui a été prophétisé et au déroulement du plan du salut. Il ne s’agit pas de curiosité, de savoir pour savoir, mais de nous tenir éveillés et prêts, afin que nous ne soyons pas pris au dépourvu, pour notre salut.

« L’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger ; mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? » (Lc 12, 54-56). Pour répondre à ce conseil du Seigneur Jésus, nous partagerons donc sur ces pages quelques informations et actualités, lorsqu’elles entrent en résonnance avec les évènements eschatologiques annoncés, et en constituent, à leur mesure, une réalisation.

 

M+Jacinta

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Notes

[1] Catéchisme de l’Eglise catholique n°673.

[2] Catéchisme de l’Eglise catholique n°670.

[3] Catéchisme de l’Eglise catholique n°671.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique n°675.

[5] Benoit XVI, Jésus de Nazareth, volume 2, Ed. du Rocher, Monaco.




Pourquoi et comment s’intéresser aux Révélations privées ?

De même que Dieu a envoyé St Jean-Baptiste préparer le chemin de son Fils à la plénitude des temps, en ces temps qui sont les derniers, il nous envoie la Vierge Marie dans ses apparitions comme Prophète pour aujourd’hui, pour nous éclairer et nous aider à vivre ces temps eschatologiques, et nous préparer à l’avènement du Christ dans la Gloire. Mgr Aillet, dans la préface du livre « Je viens vous préparer »[1] de Damian Sanchez, résume admirablement cette mission de la Vierge Marie :

«  La Vierge Marie vient visiter la terre pour appeler les hommes avec insistance à se détourner de leurs infidélités et à revenir à Dieu de tout leur cœur. Dans le droit fil du prophétisme d’Israël, Elle les avertit qu’ils auront à subir des « châtiments » s’ils ne se convertissent pas. On peut dire que cet appel à la conversion, qui constitue l’essentiel de la prédication de Jésus (Mc 1, 14-15) est l’expression même de la Miséricorde de Dieu. […] Ce qui n’est certes pas incompatible avec les annonces d’évènements douloureux que comportent les messages de Notre-Dame, même si elles heurtent la mentalité anesthésiée de notre époque. Les épreuves annoncées, qui s’abattent sur nous et sur les nations, doivent en effet être comprises comme les avertissements d’un Père qui aime ses enfants et veut leur éviter la damnation éternelle. […]

Avec ces avertissements, la Vierge Marie s’inscrit dans la perspective de la fin des temps où, selon la vision de St Jean dans l’Apocalypse (Ap 13, 6-8 ; 13-14), on connaîtra une grande confusion avec l’avènement de « l’Antéchrist » et du « faux prophète ». L’Eglise passera par des tribulations et le « Mystère d’iniquité » éclatera sous la forme d’une « imposture religieuse » et de « l’apostasie de la vérité » (Catéchisme de l’Eglise catholique 675). Ce déchainement des puissances du Mal se conclura par la victoire définitive de Dieu (cf. CEC 677). A Fatima, la Vierge Marie apparaît clairement comme la Femme de l’Apocalypse : « Un grand signe apparut au Ciel : une Femme ! le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12, 1). Le miracle du soleil, vu par une foule de témoins, accompagnant sa dernière apparition, le 13 octobre 1917 en est l’éclatante confirmation. C’est le combat eschatologique entre la Femme et le Dragon qui aboutira à la victoire finale du Christ en Marie (cf. Ap 12, 1-17). A Fatima, Marie annonce ce bel épilogue : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ».

Nous nous intéresserons dans cette section du site particulièrement aux apparitions qui revêtent une dimension eschatologique, et qui sont ou bien reconnues par l’Eglise ou bien suivies et en attente d’un jugement définitif.

Beaucoup de chrétiens sont frileux face aux apparitions. Est-ce par peur d’être dérangé dans leur « train-train » religieux ? Peur des évènements prophétisés ? Crainte de se tromper ? Précisons donc quelques points pour une attitude chrétienne juste face à ces « révélations privées », pour comprendre comment discerner, et l’importance de les accueillir.

L’Eglise est toujours prudente face aux apparitions, ce qui est légitime, car il faut discerner ce qui vient de Dieu, ou non. C’est l’évêque du lieu qui est chargé de l’enquête, et de sa conclusion. Trois sont possibles :

Constat de supernaturalité : lorsque le caractère surnaturel de l’apparition est prouvé, et que l’on affirme donc que la Vierge est bien apparue en ce lieu. C’est le cas par exemple de Lourdes, Fatima, Pontmain, Le Laus, et bien d’autres.

Non constat de supernaturalité : lorsque le caractère surnaturel n’est pas encore prouvé. L’expression peut prêter à confusion, il est important donc de préciser qu’elle n’affirme pas et ne nie pas non plus le caractère surnaturel ; mais il n’y a pas encore assez de preuves pour donner un avis définitif : soit parce que les évènements sont encore en cours, soit parce qu’un fort aspect prophétique nécessite d’attendre pour voir si les prophéties se réalisent, etc… L’Eglise laisse donc la porte ouverte. C’est le cas par exemple de l’Escorial, de Garabandal, etc… Les chrétiens en tout cas, ne sont nullement empêchés d’y être attentifs et de s’y intéresser. Rappelons que c’est le cas par exemple dans des lieux comme la Rue du Bac (ou Jean-Paul II s’est rendu), que ce fut longtemps le cas de Notre-Dame du Laus, etc…

Constat de non supernaturalité : lorsqu’il est vérifié qu’il n’y a pas d’origine surnaturelle et que la Vierge n’est pas apparue dans ce lieu. Ce jugement est définitif.

On entend souvent dire (même d’ecclésiastiques) qu’il ne s’agit « que » de révélations privées, que ce serait donc facultatif et sans grande importance. Bien sûr, cela ne se situe pas au même plan que la Révélation accomplie par l’Incarnation du Verbe, et transmise dans l’Ecriture et dans la Tradition. Il est bien clair que les révélations « privées » n’apportent rien de plus sur ce plan là. Pourtant, est-ce à dire que c’est négligeable ? Si le Seigneur juge bon de nous envoyer et donner encore sa Mère pour nous éclairer, nous protéger, nous conduire ; si elle prend la peine de venir, qui sommes-nous pour mépriser cela et refuser d’écouter ? N’est-ce pas cela qui la fait tant pleurer (Cf. à La Salette) ? Marie ne vient pas juste nous dire un petit bonjour en passant, elle a un message important à nous donner, et quelle responsabilité si nous n’écoutons pas, si nous ne prenons pas ses avertissements au sérieux ! A Fatima, elle avait demandé des choses très simples pour éviter la deuxième guerre mondiale (la consécration à son Cœur, les premiers samedis du mois) : qu’avons-nous fait de son appel ? Combien de morts auraient pu être évités si nous avions fait ce qu’elle demandait ! Et en plus, nous sommes encore capables ensuite de dire face à cela que si Dieu existait, il ne permettrait pas la guerre ! Alors que c’est à nous que nous devrions nous en prendre…

A l’Escorial, Marie disait : « J’apparais où je veux et quand je veux. Tous ceux qui prétendent que ce n’est pas possible, qui sont-ils pour me dire quand et où je dois me manifester ? Je vous préviens, mes enfants, comme une mère avertit son enfant lorsqu’il court un grave danger » (L’Escorial, 20 mai 1984).

A nous donc d’accueillir ces visitations de la Vierge Marie, non pour l’anecdote ou le sensationnel, mais pour vivre vraiment son message et faire ce qu’elle nous demande. Ses messages nous renvoient d’ailleurs à l’Evangile du Seigneur qu’elle actualise en quelque sorte… Car c’est le même message dans toutes les apparitions, qui se complète et est mis en lumière sous différentes facettes selon les lieux et leur culture, les circonstances, l’histoire, pour rejoindre tous les hommes ; c’est pourquoi il y a autant d’apparitions, spécialement ces 2 derniers siècles qui nous rapprochent de la Fin des temps. Cela ne veut pas dire donc qu’on doit les connaître toutes et passer sa vie à courir après, ce qui serait impossible et nous détournerait finalement du but principal ; mais que nous devons vivre sérieusement les appels de Marie.

Mettons-nous donc à l’écoute de la Reine des prophètes, pour nous laisser guider par elle, pour répondre à son appel de participer à notre mesure aux combats des derniers temps, en étant humblement ce « talon » (cf. Gn 3) de Marie qui écrasera la tête du Serpent…

M+Jacinta

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Notes

[1] Damian Sanchez, Je viens vous préparer, Apparitions et messages de la Vierge Marie pour notre époque, à la lumière des Saintes Ecritures, éditions du Parvis, 2021.




Préparation des monnaies digitales

« Et nul ne pourra rien acheter ni vendre s’il n’est marqué au nom de la Bête ou au chiffre de son nom. » Apocalypse 13, 17