Fatima : apparition du 13 septembre 1917

Extrait du livre Mon Coeur Immaculé triomphera, Fatima, révélation des derniers temps, Marie-Michel, Editions du Jubilé 2017

« Continuez à dire le chapelet… « 

A cette cinquième venue de Notre-Dame, on estima la foule autour de trente mille personnes. Beaucoup s’étaient mis en route la veille et dès l’aube du 13 septembre, tous les chemins des environs de Fatima étaient remplis de monde. Un témoin raconte avec émotion : « J’étais profondément ému, et plus d’une fois les larmes me sont montées aux yeux, en voyant la piété, les prières et la foi ardente de tant de milliers de pèlerins qui récitaient le chapelet en marchant. Il n’y avait pas un chemin ni un sentier qui ne fut encombré de monde, et jamais encore de toute ma vie, je n’avais assisté à une si grandiose et si poignante manifestation de foi[1]. »

Ce jour-là aussi, plusieurs séminaristes étaient présents dans la foule et également quelques prêtres dont le Père Jean Quaresma. Il deviendra plus tard Vicaire général du diocèse de Leira, et aussi membre de la commission d’enquête canonique sur les Apparitions. Il venait dans un esprit à la fois ouvert et critique pour rester objectif. Dans une lettre à un ami prêtre qui était avec lui à l’Apparition du 13 septembre, il donne un témoignage émouvant de sincérité : « Les petits bergers priaient, en attendant la céleste Apparition, et à midi le silence se fit dans la foule. On n’entendait plus que le murmure des prières… et à mon grand étonnement, je vois alors, clairement et distinctement, un globe lumineux se déplaçant du Levant vers le Couchant, et glissant majestueusement dans l’espace. Vous aussi, cher ami, vous avez eu le bonheur de voir la même apparition inespérée et émouvante… et vous paraissiez enthousiasmé de ce que nous avions vu… C’était Notre Dame qui venait ! Telle était bien aussi ma conviction. Les petits bergers avaient vu la Mère de Dieu elle-même ! A nous, il avait été donné de voir comme le véhicule qui l’avait transportée du Ciel jusqu’à la lande inhospitalière[2]… »

Dans ses souvenirs, Lucie décrit l’arrivée des enfants à la Cova et cela fait penser à certaines scènes de l’Evangile où Jésus est parfois attendu par une foule immense comme sur le mont des béatitudes (Mt 5,1) ou au bord du lac de Tibériade (Mc 6,34) : « Les chemins étaient remplis de monde et tous voulaient nous parler. Il n’y avait pas de respect humain. Beaucoup de personnes, même de la haute société, fendant la foule qui se pressait autour de nous, tombaient à genoux et nous priaient de présenter leurs supplications à la Sainte Vierge. D’autres, ne réussissant pas à nous approcher, nous criaient de loin… même du haut des arbres sur lesquels ils étaient juchés pour mieux voir : « Pour l’amour de Dieu, priez la Sainte Vierge de guérir mon fils estropié !… Qu’Elle guérisse mon enfant aveugle !… Qu’Elle fasse revenir du front mon mari… mon fils !… Qu’Elle convertisse un pécheur qui m’est cher !… » On nous recommandait de la sorte toutes les misères de la pauvre humanité !… Et nous : disant oui à l’un, tendant la main à l’autre… nous avancions toujours, aidés par quelques hommes qui nous frayaient le chemin à travers la foule[3]

Quand les enfants arrivèrent près du chêne-vert, Lucie se tourna vers la foule et cria : « Il faut prier ! » Un témoin se souvient de cette scène étonnante : « Jamais je n’oublierai la violente impression que j’éprouvai en voyant ces milliers de pèlerins tomber à genoux à la voix d’une enfant de dix ans[4] ! » Alors, tout le monde se mit à réciter le chapelet avec les trois enfants. Il n’y avait plus de riches ou de pauvres, de simples ou d’instruits, d’adultes ou d’enfants, car c’est le peuple de Dieu qui était là en prière avec sa Mère du Ciel.

Plusieurs prodiges s’opérèrent confirmés par des milliers de témoins : on constata un affaiblissement de la lumière du soleil, au point de distinguer les étoiles du ciel ; un rafraîchissement soudain de l’atmosphère ; et enfin, il se mit à pleuvoir une multitude de fleurs blanches qui disparaissaient avant de toucher terre.

Soudain jaillit l’éclair dans le ciel et c’est le signe que la Vierge approche. Quelques instants après, Elle est là devant eux sur le petit chêne-vert et, enveloppés dans sa lumière à la fois si douce et indicible, les trois petits sont prêts à écouter son message :

– « Que voulez-vous de moi ? dit à nouveau Lucie.

– Continuez à dire le chapelet tous les jours pour obtenir la fin de la guerre. En octobre, Notre Seigneur viendra ainsi que Notre Dame des Douleurs et Notre Dame du Carmel, et aussi Saint Joseph avec l’Enfant-Jésus, pour bénir le monde. Dieu est content de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. Portez-la seulement pendant le jour. »

Ici, Lucie lui présente alors plusieurs demandes de guérisons pour des malades qu’on lui avait recommandés : « J’en guérirai quelques uns, répondit la Vierge, mais pas les autres, parce que Notre Seigneur ne se fie pas à eux. »  Cette réponse nous renvoie directement à l’Evangile. Car, plus profondément, « cela peut signifier que bien des malades avec leur entourage ne s’ouvrent pas aux dispositions de foi, de contrition et de ferveur qu’il conviendrait d’avoir pour obtenir une guérison surnaturelle[5]… » Car la Sainte Vierge n’est pas une « guérisseuse » à souhait. Elle situe d’abord ses enfants avec Elle dans le plan de la Rédemption où la maladie, le handicap, l’épreuve s’avèrent être parfois un meilleur chemin que la pleine santé. Marie, dans sa tendresse, est penchée à chaque instant sur ses enfants pour les aider à accomplir la volonté mystérieuse de Dieu qui, seule, mène au Ciel.

Vers la fin, Lucie confie à la Sainte Vierge ses épreuves vis-à-vis de ceux qui n’accueillent pas ses Apparitions et la rejettent. Elle lui demande un signe que tous pourront voir !  Et Marie confirme : « En octobre, je ferai un miracle pour que tous croient ! »

Après ces dernières paroles, la Femme revêtue de lumière (Ap 12,1) commence à s’élever de nouveau dans le Ciel et d’un geste, Lucie orienta les regards en disant : « Si vous voulez la voir, regardez par là ! » Ils virent soudain « le globe de lumière remonter dans l’azur. Alors, la belle nuée blanche s’évanouit, les fleurs mystérieuses cessèrent de tomber, le soleil retrouva son éclat habituel[6]. »

C’est sa cinquième venue et Marie insiste à nouveau sur le « chapelet quotidien » pour « obtenir la fin de la guerre ». En cette fin des temps, un siècle plus tard, et face au déferlement de toutes sortes d’épreuves présentes et à venir… Il faudra donc se souvenir à jamais de cette puissance du Chapelet qui ouvre les cœurs à Dieu et arrête les guerres !  Et puis, la Vierge manifeste encore ici sa tendresse de Mère. Elle leur transmet de la part du Dieu-Amour une information qui, à la fois, les confirme sur leur voie et les ajuste dans leur offrande : « Dieu est satisfait de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. Portez-la seulement pendant le jour. »  Cela nous montre à quel point Dieu et sa Sainte Mère sont attentifs à chaque détail de nos vies avec une délicate prévenance !

Dans le même sens, comment ne pas voir ici l’œuvre de la divine Providence en la personne du Père Manuel Nunes Formigao, Chanoine de Lisbonne et alors professeur au Séminaire et au Lycée de Santarem. Aimable, prudent et délicat, il gagna vite la confiance des trois petits voyants et de leurs familles. Ainsi, dans un climat de confiance et de paix, ce prêtre à la fois érudit et simple put interroger et écouter les enfants. Les voyant régulièrement, il put se faire un jugement, aussi objectif que possible, sur les Apparitions et les aider aussi sur la voie de la sainteté.  Il deviendra plus tard l’historien réputé de Fatima.

Ecoutons Sœur Lucie : « Il m’interrogea sérieusement et minutieusement. Je l’aimais beaucoup, parce qu’il me parlait de la pratique de la vertu, m’enseignant certaines manières de l’exercer… Il revint tous les mois m’interroger et me donnait toujours à la fin de bons conseils, ce qui me faisait un certain bien spirituel[7]. »  Et comme le remarquait un habitant de Fatima : « C’est lui qui a vu clair dans tout cela… Il a été homme du moment[8] ! »

 

 

[1] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.33.

[2] Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, op. cit., p.137.

[3] Chanoine C.Barthas, Fatima 1917 – 1968,  Histoire des Apparitions, Fatima – Editions, 1969, p.119.

[4] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.33.

[5] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.36.

[6] Chanoine C.Barthas, Fatima 1917 – 1968,  Histoire des Apparitions, op. cit., p.122.

[7] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.100-101.

[8] Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, op. cit., p.147.




Méditation sur l’icône de « Marie, Refuge des derniers temps » (1)

Introduction

L’Icône de la Mère de Dieu du « Refuge » écrite par Marie-Jacinta s’inspire d’une iconographie très rare qui représente la Mère de Dieu confiée à l’Apôtre Jean après la mort de Jésus comme le relate le Saint Evangile :

« Près de la Croix de Jésus se tenait sa Mère… Voyant sa Mère, et près d’elle le disciple qu’Il aimait, Jésus dit à sa Mère : « Femme, voici ton Fils ! » Puis Il dit au disciple : « Voici ta Mère ! » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui… » (Jn 19,25-27).

Par les paroles créatrices du Verbe fait chair (Jn 1,14), le mystère de la Mère de Dieu s’ouvre sur un autre, non moins bouleversant : Elle devient à travers Jean, son premier enfant, la « Mère des hommes »… cela ouvre un immense horizon, même si elle l’a vécu ensuite dans le silence de l’humilité priante sur les hauteurs d’Ephèse : La Vierge Marie est devenue ma Mère ! Cela se dessinait déjà à sa « Visitation » où Elisabeth a cette parole prophétique qui laisse deviner sa future mission universelle : « Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Cette parole révèle la tendresse que notre Mère aura pour moi et chaque enfant de Dieu comme elle le laisse aussi deviner dans son Magnificat : « désormais, toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses… sa miséricorde s’étend d’âge en âge ! » (Lc 1,48-50).

Il faut à l’évidence bien saisir ici que « depuis le temps où le disciple la prit « chez lui », le mystère de la maternité spirituelle de Marie a eu son accomplissement dans l’histoire avec une ampleur sans limites… car lorsque Jésus dit sur la Croix : « Femme, voici ton fils ! », il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle[1]… Elle est « l’Omnipotentia supplex » : la toute-puissance suppliante et la prière de l’Eglise est comme « portée » par la prière de Marie[2] ! »

Ainsi, dans l’Icône initiale qui a inspiré Marie-Jacinta, la sagesse iconographique a voulu évoquer l’événement devenu comme intemporel où « la Vierge et Saint Jean l’Evangéliste sont représentés comme s’ils étaient encore au pied de la Croix et écoutaient les dernières paroles de Jésus… Jean est légèrement incliné vers la Vierge, mais il regarde le spectateur, comme s’il voulait l’associer à la lourde responsabilité qui pèse sur lui : accueillir chez lui la Théotokos, la Mère de Dieu[3]… »

L’inspiration de l’Icône « écrite » par Marie-Jacinta est née d’un vécu : le mystère de la relation unique entre la Théotokos et Jean contemplé à travers ces lieux chargés de sens prophétique et de lumineuse beauté que sont Ephèse et Patmos… Là, inoubliable contemplation silencieuse de ces paysages d’une splendeur presque intemporelle où les regards de la Vierge et de Jean se sont longuement posés, et si souvent croisés de près ou de loin… Là, une partie de nos cœurs est restée et nous inspire toujours dans notre vécu quotidien où domine le silence.

Et si la prière habite le cœur, on découvre en ces lieux l’humble Présence de la Mère au Cœur immense : Celle qui a enfanté Jean à la contemplation de la fin des temps qui résonne en son Apocalypse[4] ! N’est-il pas le livre biblique le plus mystérieux et le plus troublant ? L’écrit final sacré qui vient clore toute la Bible ? C’est ici qu’Il faut entrer dans le sens premier de « l’Apocalypse » qui signifie « Révélation[5] » en n’oubliant jamais que cette Révélation se déploie dans les sinuosités troublantes de l’histoire. C’est sans doute pourquoi, dès le prologue, l’Apôtre Jean commence par une « béatitude[6] » qui nous invite à l’espérance : « Heureux celui qui lit ce livre et écoute les paroles de la prophétie en les gardant, car le temps est proche ! » (Ap 1,3).

 

 

[1] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982.

[2] Saint Jean-Paul II, Lettre sur le Rosaire, n°16.

[3] Alfredo Tradigo, Icônes et Saints d’Orient, La Mère de Dieu du Refuge, Ed. Hazan, 2005, p. 209.

[4] C’est vers 95 qu’apparaît le livre de l’Apocalypse, premier écrit sacré de Jean alors qu’il est encore captif à l’île de Patmos. On situe son Evangile et ses Epîtres vers 96-98. La mort de Jean advient au début du Règne de l’Empereur romain Trajan vers 98-100.

[5] Du grec apocalypsis, action d’enlever (apo : « loin de ») ce qui cache (kalyptô, « cacher ») : « révélation » dont l’Esprit gratifie tel ou tel croyant.

[6] C’est la première des 7 béatitudes de l’Apocalypse : 14,13 / 16,15 / 19,9 / 20,6 / 22,7 et 14.




Pourquoi prier le Rosaire ? Pourquoi maintenant ?

En 1973, le cardinal Albino Luciani – alors archevêque de Venise et futur pape Jean-Paul Ier – a prononcé une homélie dans laquelle il identifiait une « crise de la prière » dans le monde, ajoutant qu’elle était due en partie au fait que « le bruit a envahi notre existence ».

Nous sommes également confrontés à un abondant bruit intérieur. La qualité méditative de cette dévotion peut nous aider à nous concentrer et à surmonter le bruit extérieur. En même temps, en priant cette simple prière fréquemment, fidèlement et avec humilité, nous pouvons faire tomber nos barrières intérieures.

Mgr. Fulton Sheen, prélat américain et l’un des géants intellectuels, spirituels et médiatiques du XXe siècle, avait une profonde dévotion pour la Sainte Vierge. Dans une conférence intitulée « La femme que j’aime », il explique que Marie et l’Église sont étroitement liées, car « lorsque nous cessons de vouer une dévotion à la Sainte Mère, l’amour pour l’Église diminue toujours ». Cette observation est étonnante de justesse ! Moins nous prions et vénérons Marie, moins nous sommes rattachés à l’Église. Il s’ensuit que l’inverse est également vrai.

Le Rosaire est une dévotion dont nous avons désespérément besoin aujourd’hui. Les catholiques du XXIe siècle sont en majeure partie moins attachés à l’Église. Un fossé important – et croissant – s’est creusé entre l’enseignement moral de l’Église et l’évolution de nos sociétés laïques. Ces dernières années ont vu une augmentation des mœurs culturelles et des politiques publiques en désaccord avec l’enseignement de l’Église, ce qui signifie que l’enseignement de l’Église est de plus en plus en désaccord avec les lois du pays.

Une partie du problème réside dans le manque généralisé de formation à la foi, en particulier chez de nombreux adultes qui ont été élevés dans le catholicisme. Pourtant l’appel universel à la sainteté est clairement rappelé dans « Lumen Gentium » (Constitution dogmatique sur l’Église du Concile Vatican II), qui nous rappelle que nous avons vocation à être parfaits comme notre Père céleste est parfait.

Pour atteindre la sainteté, il est sage de se tourner vers les hommes et les femmes qui l’ont déjà accompli le chemin, c’est-à-dire les saints. Pour beaucoup d’entre eux, le rosaire a été l’instrument privilégié de leur dialogue quotidien avec le Seigneur. Le rosaire les a conduits à une intimité toujours plus profonde avec le Christ et avec la Sainte Vierge.

 

Adapté de :  www.thecatholicspirit.com




Méditation sur l’icône de « Marie, Refuge des derniers temps » : introduction

Paix à vous, frères et sœurs bien-aimés !

En ce jour béni de la « Nativité de notre Mère », nous vous partageons avec grande joie notre introduction sur l’Icône de « Marie, Refuge des derniers temps ! » Cette Fête mariale est une merveilleuse opportunité de vous partager le cœur de notre « Charisme marial » dans le mystère de l’Eglise…

A travers cette méditation, nous vous présenterons ce que nous portons et vivons jour après jour dans le silence et la paix du Cœur Immaculé de Marie, « notre doux Refuge des derniers temps ! » Et pour mieux le découvrir et l’assimiler, nous vous proposerons chaque semaine une partie relativement courte à lire et méditer… nous espérons ainsi pour vous une approche plus légère et féconde pour fortifier nos cœurs !

Ceci dit, après cette méditation de quelques semaines, l’ensemble du « livre de vie de la Communion des Refuges » (dont la méditation sur l’icône est la seconde partie) sera disponible bientôt dans son intégralité, et vous pourrez le retrouver sur notre site pour le télécharger ou nous le commander en livre par envoi postal.

Vous découvrirez aussi qu’il vous est « possible » de faire un « engagement spirituel marial » en étant fidèle chaque jour au « chapelet » ou au « Rosaire » et en priant chaque samedi « le Chapelet des Refuges du Cœur Immaculé de Marie » reçu tout spécialement de l’Esprit pour fortifier notre « Communion mariale »…

Nous vous redisons notre Communion dans la joie de cette « Annonciation » ! Par la force et la douceur du Rosaire, nous vous souhaitons à tous de « demeurer » humbles et forts dans le Cœur Immaculé de Marie, notre « Arche des derniers temps » !

+ Marie-Mickaël et Marie+Jacinta

 

Méditation sur l’icône de Marie Refuge des derniers temps

Le mystère de la relation silencieuse entre la Mère de Dieu et Jean, l’Apôtre bien-aimé de Jésus, d’Ephèse à Patmos…

« Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui… » Jn 19,25-27 

« Elle reçut les deux ailes du grand Aigle pour voler au désert jusqu’au Refuge… » Ap. 12,13

 
Préambule

 

« Voici ta Mère !… Le Soleil l’enveloppe ! » Jn 19,27 / Ap 12,1

La Parole de Dieu dans l’Apocalypse de Jean, reçue dans la Tradition de l’Eglise, atteste que cette Femme « enveloppée » de la Lumière fulgurante du Christ est « Notre Mère » : Celle que le Sauveur nous a donnée du haut de la Croix à travers son Apôtre bien-aimé ! Et cette relation étonnante que Jean établit entre la Femme au cœur blessé et la Femme au rayonnement éternel est une des caractéristiques majeures de son Apocalypse (Ap 12, 1-2).  Aussi, il nous faut revenir plus souvent au « mystère éternel de Marie, à savoir sa vie actuelle, là-haut, dans le Ciel, au sein de la Trinité… Notre attention va souvent aux mystères de sa vie passée… Mais le grand mystère actuel de son union à Dieu, de son action dans l’Eglise, on y pense moins. Et cependant, c’est le plus essentiel… Pensez souvent que, du haut du Ciel, le regard de Marie, à tout instant, se pose sur vous. Pensez que son Cœur vous aime et que sa main vous conduit… La joie de Marie est de trouver une âme qui se livre pleinement à son action maternelle[1] ! »

Cette Icône « écrite » par Marie-Jacinta et la méditation qui va suivre expriment notre appel « marial caché » au cœur de ce monde actuel dont le proche avenir est en grand danger : nous sommes arrivés au bord d’un abîme où toute une civilisation est en train de s’effondrer ! Il faut à la fois « supplier » pour que tombe à genoux cette Babylone actuelle avec son horreur transhumaine… mais il faut aussi s’en « séparer » comme de nouveaux « Noés » en construisant chaque jour notre « Arche mariale » par le saint Rosaire !… Les paroles du Seigneur nous y invitent :

« Satan hait le Rosaire qui le détruit. C’est la plus puissante des prières car nul ennemi ne peut résister à la fronde dont Marie arme ses fidèles : l’invincible Rosaire !… Car le Rosaire est l’Arche de sauvetage de la création comme au temps de Noé ! Par le Rosaire, vous sauverez le monde de la destruction programmée de l’humanité[2] ! »

A travers cette Icône de Marie et Jean qui nous situe à Ephèse et Patmos, nous voulons « dire » nos racines spirituelles et géographiques où se manifestent notre « appel » profond… il est vécu comme « cachés » au cœur du monde actuel. Et par cette méditation qui va suivre, nous désirons mieux préciser « l’Appel » contemplatif qui résonne en nos cœurs : ce « charisme » silencieux et solitaire, marial et johannique qui fonde et oriente notre vie. Car cette relation « unique » entre Marie et Jean inspire au plus haut point notre vécu de chaque jour au Cœur de l’Eglise… et ceux et celles qui en sentent « avec nous » l’appel seront attirés de vivre cette voie silencieuse mariale : dans la simplicité du quotidien, ils seront « enfouis » dans le Cœur de la Mère…

 

Le Cœur de Marie au cœur de l’Eglise…

C’est ici qu’il est bon d’écouter avec attention une des plus belles intuitions de notre si chère petite Thérèse. N’est-ce pas d’ailleurs en partie pour ces paroles de génie qu’elle est « Docteur de l’Eglise[3] » ? Dans notre appel marial, l’intuition majeure de Thérèse sur sa place dans l’Eglise nous éclaire grandement… et il faudra souvent « relire » ces paroles de feu :

« Je comprends si bien qu’il n’y a que l’amour qui puisse nous rendre agréables au Bon Dieu que cet amour est le seul bien que j’ambitionne. Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin qui conduit à cette fournaise Divine… ce chemin, c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père[4]… « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi » a dit l’Esprit Saint (Pr 9, 4) par la bouche de Salomon et ce même Esprit d’Amour a dit encore que « La miséricorde est accordée aux petits ! » (Sg 6,7)

Ah ! Si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance…

La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne manquait pas… Je compris que l’Eglise avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… en un mot, qu’il est Eternel !… Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus mon Amour… ma vocation, enfin, je l’ai trouvée, ma vocation c’est l’Amour !…

Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Eglise, et cette place, O mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’Amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé[5] ! »

Derrière sa fulgurante et si juste intuition, Thérèse nous ouvre à la plénitude du mystère de l’Eglise… Et comment ne pas pressentir ici en filigrane « la Présence cachée » mais si évidente de la Mère de l’Eglise ? Et comment aussi ne pas oser « lire » derrière l’intuition géniale de Thérèse le rayonnement si discret et si puissant de la Vierge ? Car en disant à Jean : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27), on ne peut oublier que le Christ lui-même a lié pour toujours l’Eglise à la Mère de l’Eglise ! Alors, oui, derrière le génie des paroles de Thérèse, on peut accéder à leur plénitude cachée : « Dans le Cœur de Marie, ma Mère : je serai l’Amour au cœur de l’Eglise ! » Cet Amour avec un grand « A » n’est autre que le Saint Esprit… Il nous fait être l’amour au Cœur de l’Eglise à travers le membre le plus achevé de l’Eglise qu’est la Sainte Vierge…

Le merveilleux et rigoureux théologien qu’a été le Cardinal Ratzinger, devenu le Pape Benoît XVI, en témoigne magnifiquement dans des lignes d’une grande densité biblique et théologique :

« Dans l’union avec le Christ, la Vierge Marie, tant aimée et vénérée nous précède et nous guide. En Elle, nous rencontrons, pure et sans défaut, la véritable essence de l’Eglise et ainsi, à travers elle, nous apprenons à connaître et à aimer le mystère de l’Eglise qui vit dans l’histoire, nous sentons plus profondément que nous en faisons partie, nous devenons à notre tour des « âmes ecclésiales », nous apprenons à résister à cette « sécularisation intérieure » qui menace l’Eglise de notre temps…

Tout dans l’Eglise, chaque institution et ministère, y compris celui de Pierre et de ses successeurs, est « enveloppé » par le manteau de la Vierge, dans l’espace rempli de grâce de son « oui » à la volonté de Dieu…

Jamais la véritable dévotion mariale ne dissimule ni ne diminue la foi et l’amour pour Jésus-Christ notre Sauveur, unique médiateur entre Dieu et les hommes. Au contraire, se confier à la Vierge représente une voie privilégiée, vécue par de nombreux saints, pour se placer à la suite du Seigneur de façon plus fidèle. Confions-nous donc à elle dans un filial abandon[6] ! »

Le combat final entre la Femme et le Dragon !

Oui, confions-nous à Marie dans « un filial abandon » car Elle est aujourd’hui plus que jamais « le doux Refuge » des derniers temps ! Et face à la domination de plus en plus mondialiste et transhumaine de Satan, nous avons un rendez-vous « urgent » dans l’Arche protectrice du Cœur Immaculé de notre Mère : là, nous serons fidèles chaque jour à prier le chapelet, mieux le Rosaire, pour tenir humbles et debout dans la foi et les sacrements.

Dans cette accélération inouïe de la fin des temps et face aux événements déconcertants de la planète, nous devenons le terrain de jeu des manipulations mondialistes par une oppression médiatique et sociétale quotidienne ; il nous faut donc arrêter de « subir » cette idéologie de masse pour devenir de vrais « résistants » face aux « décideurs » de la voie unique qui veulent l’imposer à toute la planète : par le mirage d’une société « transhumaine » où tout devient possible, ils asservissent peu à peu l’humanité actuelle à la domination de l’intelligence artificielle[7]… et là, plus que jamais, le Dragon infernal veut détourner l’homme de sa vocation éternelle au vrai bonheur « jaillissant » du Cœur ouvert de Jésus sur la Croix ! (Jn 19,34-37). En réalité, le Père du mensonge s’attaque ici, par des chemins détournés, à cet appel « universel » à la sainteté que lance le Seigneur à chaque enfant de Dieu !

On est arrivé là au point majeur de l’histoire humaine et au cœur de tous les combats autour de ce qui fait « la vocation profonde de l’Eglise[8] » : c’est là qu’apparaît cette « Femme enveloppée de soleil » dans le chapitre central de l’Apocalypse (Ap 12,1-17). Face au « Dragon rouge-feu », Jean a vu la Mère de l’Enfant Sauveur, toute transparente de la beauté de Dieu ! Et cette « Femme-Eglise », née du Cœur ouvert de Jésus sur la Croix, Marie la porte en son sein pour l’enfanter jour après jour à la lumière et la joie d’en-haut… Un Saint Louis-Marie de Montfort a là-dessus des paroles étonnantes :

« Le Saint-Esprit ayant épousé Marie, ayant produit en elle, et par elle, et d’elle, Jésus-Christ, ce chef-d’œuvre, le Verbe incarné… il continue à produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystérieuse mais véritable, les prédestinés…

Saint Augustin, se surpassant soi-même et tout ce que je viens de dire, dit que tous les prédestinés, pour être conformes à l’image du Fils de Dieu, sont en ce monde cachés dans le sein de la Très Sainte Vierge, où ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette bonne Mère, jusqu’à ce qu’elle les enfante à la gloire, après la mort, qui est proprement le jour de leur naissance[9] ! »

Dans la tendresse de Marie qui se manifeste comme jamais, nous vous invitons à méditer régulièrement notre « Livre de vie pour les derniers temps. » A travers le silence du cœur, l’Esprit vous aidera à discerner si vous sentez « l’appel » d’entrer dans la « Communion des Refuges du Cœur Immaculé »… Cela consiste d’abord à être fidèles à notre vie baptismale à travers la pratique vivante et régulière des sacrements ; à porter notre monde actuel en danger extrême par la fidélité quotidienne au Chapelet ou au Rosaire ; à vivre de cet amour de Jésus, doux et humble de Cœur (Mt 11,28-29), qui nous rend attentifs et disponibles à ceux qui vivent autour de nous ; à rayonner de cette tendresse silencieuse du Regard et du Cœur de Marie (Lc 2,19) où que nous soyons… Ainsi, dans nos lieux de vie, de travail ou de détente, nous deviendrons peu à peu des « Rosaires vivants » qui, humbles et cachés, ne cessent de « supplier » pour le monde à travers le Cœur Immaculé et Douloureux de Marie… (Ap 12,1-2).

Enfin, chaque samedi, vous recevez nos nouvelles « mariales » via notre site internet[10] pour fortifier votre vie de foi et de prière… et aussi, parfois, d’autres informations pour nous tenir « éveillés » des évolutions de notre monde et de sa culture. Vous pouvez également nous confier via le site ou par mail vos « intentions de prière » que nous porterons particulièrement chaque samedi au « Chapelet des Refuges du Cœur Immaculé de Marie[11] » et aussi au 3° chapelet des mystères glorieux le samedi soir.

Ainsi, frères et sœurs bien-aimés en Jésus et Marie, demeurons fermes dans cette joie de la foi et cette force de l’espérance qui ne viennent que de Dieu seul ! Et préparons-nous à « l’Avertissement » en écoutant les avertissements du Seigneur dans l’Apocalypse de Saint Jean : « Ne tiens pas secrètes les paroles prophétiques de ce livre, car le Temps est proche ! Que le pécheur pèche encore, et que l’homme souillé se souille encore ; que l’homme de bien vive encore dans le bien, et que le saint se sanctifie encore. Voici que mon retour est proche !… Je suis l’Alpha et l’Oméga !… le Principe et la Fin ! » (Ap 22,10-13)

+ Marie-Mickaël et Marie+Jacinta

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[1] Père Vayssières, o.p., Le Rosaire, Traditions monastiques, 2018, p. 95-96 et 30.

[2] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – L’arme pour sauver la France et le monde, Parvis, 2018, p. 22 et 43.

[3] Saint Jean-Paul II a proclamé Sainte Thérèse de Lisieux « Docteur de l’Eglise » le 19 octobre 1997, à Rome. Ainsi, Thérèse est devenue le 36ème Docteur de l’Eglise et la troisième femme à recevoir ce titre, après Sainte Thérèse d’Avila et Sainte Catherine de Sienne.

[4] Et de sa Mère ! D’ailleurs, Thérèse cite plus loin ce passage significatif d’Isaïe, que la liturgie attribue souvent à Marie, et qui laisse deviner une tendresse maternelle : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous caresserai sur mes genoux ! » (Is 66,12-13).

[5] Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Manuscrit B, Cerf – DDB, 1992, p. 220 et 226.

[6] Benoît XVI, Méditations sur Marie, discours 2006, Salvator 2007, p. 63-64 et 69.

[7] Un des pères fondateurs de l’IA (intelligence artificielle), Geoffrey Hinton, a dit « regretter les travaux qu’il a réalisé, face à la menace actuelle. » Il a ensuite précisé : « Il est temps de s’inquiéter !… Les avancées de l’IA induisent de profonds risques pour la société et l’humanité. » (10 mai 2023). De même, l’avertissement de 350 chercheurs du secteur aux Etats-Unis : « Limiter le risque d’extinction lié à l’intelligence artificielle doit être une priorité mondiale, aux côtés d’autres risques à l’échelle de la société tels que les pandémies et la guerre nucléaire ! » (31 mai 2023).

[8] Concile Vatican II, Lumen gentium, 51.

[9] Le secret de Marie, n° 13 et le traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n° 33.

[10] https://refugesdemarie.fr/  Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine le mail récapitulatif des articles de la semaine.

[11] Consultez sur notre blog le texte de ce « chapelet des Refuges du Cœur Immaculé » que vous pouvez prier en communion avec nous : https://refugesdemarie.fr/index.php/2023/05/10/le-chapelet-des-refuges-du-coeur-immacule-de-marie/

 




Magnifique enseignement de Mgr Joseph Strickland (Tyler, Texas) sur l’Eglise…

Mgr Joseph Strickland de Tyler, Texas, a publié une magnifique lettre pastorale le 5 septembre 2023, dans laquelle il expose, à la veille du synode, les fondements pour comprendre l’Eglise. En voici le texte intégral.

Mes chers fils et filles dans le Christ :

Je vous écris aujourd’hui pour discuter plus en détail de la première vérité fondamentale dont j’ai parlé dans ma première lettre pastorale : « Le Christ a établi une seule Église – l’Église catholique – et, par conséquent, seule l’Église catholique fournit la plénitude de la vérité du Christ et l’authentique chemin vers son salut pour chacun d’entre nous.

Pour commencer, je dois affirmer clairement et avec insistance cette vérité fondamentale – Jésus-Christ est le seul chemin vers la vie éternelle ; il n’y a pas d’autre chemin vers le salut ! Comme notre Seigneur lui-même nous le dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père si ce n’est par moi ». (Jn 14,6). Afin que nous puissions participer à cette promesse de vie éternelle, Notre Seigneur, dans sa grande miséricorde, a établi l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Comme nous le lisons dans l’Évangile de Matthieu, le Christ a dit : « Je te le dis, tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux. Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ». (Matthieu 16:18-19). Le fondement et le chef divin de l’Église est Jésus-Christ ; cependant, ce passage indique clairement que Jésus promet d’établir une Église visible sur la terre avec un chef visible, Pierre, à qui il confiera une mission unique et une autorité spécifique.

L’Église catholique EST le corps du Christ, et celui-ci est inséparable de son corps. La compréhension par l’Église des paroles du Christ dans Matthieu s’est approfondie au cours des âges, mais conformément à la Tradition sacrée transmise par le Christ aux Apôtres (cf. 2 Th 2, 15), puis préservée et protégée par les Pères de l’Église, les saints et les martyrs jusqu’à aujourd’hui, il a toujours été compris et proclamé que l’Église catholique est l’unique Église divinement instituée par le Christ pour le salut des âmes. Tout ce que l’Église est, en tant que corps mystique du Christ, découle de la vérité qu’elle a été, et est, divinement constituée par le Christ, et ses éléments fondamentaux – qui incluent le dépôt sacré de la foi – ne peuvent pas être modifiés par les hommes parce qu’ils n’appartiennent pas aux hommes ; l’Église appartient au Christ !

Saint Cyrille de Jérusalem a déclaré en l’an 350 : « L’Église est appelée catholique parce qu’elle s’étend sur toute la terre, d’un bout à l’autre, et parce qu’elle enseigne universellement et complètement les doctrines qui doivent parvenir à la connaissance des hommes, concernant les choses visibles et invisibles, célestes et terrestres, et parce qu’elle soumet à l’autorité de l’autorité de l’homme tout ce qui n’est pas de son ressort ; parce qu’elle soumet à la piété toute l’humanité, gouvernants et gouvernés, savants et ignorants ; parce qu’elle traite et guérit universellement toute la classe des péchés commis par l’âme ou le corps, et qu’elle possède en elle-même toutes les formes de vertus nommées, tant en actes qu’en paroles, ainsi que tous les dons spirituels.  »

Le Christ a donc établi son Église pour tous les hommes, pour tous les temps, pour le salut de tous. Il n’y a pas de salut en dehors du Christ et de son Église une, sainte, catholique et apostolique ; c’est un enseignement infaillible de l’Église. Toutefois, comme le précise le Catéchisme de l’Église catholique, « cette affirmation ne s’adresse pas à ceux qui, sans qu’il y ait faute de leur part, ne connaissent pas le Christ et son Église ». En tant que catholiques, nous sommes liés avec amour et joie à l’Église et aux sept sacrements institués par le Christ. Ils sont essentiels à notre salut. Certains pourraient cependant se demander : « Qu’en est-il de ceux qui sont en dehors de l’Église ? Qu’en est-il de ceux qui n’ont jamais entendu parler du Christ ? Peuvent-ils être sauvés ? » Pour ceux qui ne sont pas unis au Christ par son Église et par la grâce des sacrements, nous prions simplement pour eux et nous les confions à Dieu. Bien que nous ne devions jamais être présomptueux à l’égard de la grâce de Dieu, nous reconnaissons que Dieu est souverain et que si, dans sa miséricorde, il choisit d’agir d’une manière qui dépasse notre connaissance ou notre compréhension, il a toute autorité pour agir comme il l’entend, car il n’est lié par rien d’autre que par sa propre nature parfaite.

Nous devons nous-mêmes nous accrocher fermement à l’Église et aux sacrements tels qu’il nous les a donnés, mais nous devons aussi toujours prier pour les âmes en dehors de l’Église, pour que Dieu offre sa grâce à ces âmes par des moyens inconnus et invisibles pour nous. Cependant, je tiens à souligner ce point – si Dieu choisissait d’offrir la grâce au-delà des moyens sacramentels normaux, nous reconnaissons que cette grâce s’écoulerait toujours vers chaque âme à partir du Christ et par l’intermédiaire de son Église d’une manière mystique. Par conséquent, quiconque reçoit et accepte la grâce de Dieu ne sera jamais sauvé par un autre chemin, une autre église ou une autre religion ; il y a un seul Sauveur, un seul Rédempteur pour toute l’humanité, et il a établi une seule Église pour le salut des âmes.

Dieu désire le salut de tous, mais il n’impose le salut à aucun d’entre nous ; il exige notre coopération et notre libre consentement à sa grâce. Il appelle chacun d’entre nous à participer à son plan de salut, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour le monde entier : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». (Matthieu 28:19-20).

Nous vivons à une époque de grande interconnexion où les gens du monde entier peuvent partager et apprendre les uns des autres comme jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité. C’est une grande bénédiction à bien des égards, car cela ouvre la possibilité de partager la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ d’une manière qui n’était pas possible auparavant. Le véritable œcuménisme, cependant, est une invitation ouverte à tous les peuples à expérimenter et à embrasser la plénitude du Christ et de la vie chrétienne que l’on ne peut trouver que dans l’Église catholique. Ce chemin, bien que parfois difficile, est le seul chemin sûr vers l’amour éternel, la grâce et la vie avec Dieu. C’est une fausse charité que de dire aux gens que, quel que soit le chemin sur lequel ils se trouvent, la volonté de Dieu est qu’ils restent là où ils sont, car cela n’appelle pas les gens à embrasser le seul vrai chemin institué par Dieu pour le salut des âmes. C’est pourquoi l’Église a l’obligation sacrée, portée par l’amour, d’évangéliser tous les peuples.

Un autre sujet que je souhaite aborder parce qu’il sera probablement un sujet de discussion lors du prochain Synode sur la synodalité est la structure divinement instituée de l’Église qui s’applique à l’ordination des femmes. Comme nous le dit l’Écriture Sainte, le Christ n’a ordonné que des hommes comme apôtres. La Sainte Tradition et le Magistère ordinaire de l’Église ont affirmé à travers les âges que l’Église n’a aucune autorité pour ordonner des femmes à la prêtrise. Cela ne peut changer car le Christ a institué un sacerdoce masculin afin de se représenter lui-même comme l’époux et l’Église comme son épouse. Comme l’a déclaré solennellement saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis : « Je déclare que l’Église n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale aux femmes et que ce jugement doit être définitivement tenu par tous les fidèles de l’Église. »

Il est cependant impératif d’affirmer que le Christ ne voudrait jamais que les femmes jouent un rôle « moindre » que celui qu’il veut pour les hommes. Les femmes ont apporté et continuent d’apporter des contributions indispensables à l’histoire et à la vie de l’Église. De la plus grande et la plus parfaite des créatures de Dieu dans toute l’histoire, notre Sainte Mère, la Reine du Ciel et de la Terre, à certains des plus grands saints et docteurs de l’Église, à nos saintes et fidèles femmes dans les ordres religieux et les couvents, aux innombrables femmes qui ont transmis et continuent de transmettre la foi à leur famille et à leur communauté, le Christ a institué son Église d’une manière qui appelle les femmes à avoir « plus » de rôle en Lui qu’il n’y en a jamais eu dans le monde. Cependant, comme Dieu n’a pas appelé les hommes à être des mères, Dieu n’a pas appelé les femmes à être des pères, et pour être sacramentellement ordonné ministre pour le Christ dans son Église, Notre Seigneur appelle les hommes à être des pères spirituels et des époux pour son épouse, l’Église. Ce rôle ne peut être rempli que par une personne dûment ordonnée à ce rôle.

À ceux qui s’interrogent sur la possibilité d’avoir des femmes diacres dans l’Église catholique, je répondrai ceci : L’Écriture nous dit que dès les premiers jours de l’Église, les femmes ont servi comme fidèles servantes (grec : diakonos) des membres de l’Église. (cf. Rom 16:1). Les historiens et les érudits nous disent que les femmes ont joué de nombreux rôles importants dans l’Église primitive, notamment en accomplissant des actes de charité envers les pauvres, en soignant les malades, en préparant d’autres femmes au baptême, etc. Cependant, nous voyons dans les Actes des Apôtres qu’il existe un autre type de serviteur (diakonos) appelé spécifiquement par les apôtres et mis à part des autres serviteurs de l’Église ; les apôtres imposaient les mains à ces serviteurs particuliers, qui recevaient ensuite une ordination sacramentelle pour remplir leur rôle unique. L’Écriture nous apprend que les apôtres ont dit : « Frères, choisissez parmi vous sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de sagesse, que nous chargerons de cette tâche » (Actes 6:3). (Actes 6:3). Puis, « ils présentèrent ces hommes aux apôtres, qui prièrent et leur imposèrent les mains ». (Actes 6:6). Bien que de nombreux hommes et femmes aient fidèlement servi l’Église en tant que serviteurs/diakonos tout au long de l’histoire, l’ordination sacramentelle au diaconat – l’un des trois degrés du sacrement de l’ordre (diacre, prêtre, évêque) – a toujours été réservée aux seuls hommes baptisés. Les trois degrés agissent en tant qu’instruments du Christ in persona Christi Capitis (en la personne du Christ en tant que Tête), mais avec des fonctions distinctes pour chaque office. Parce que les diacres sacramentellement ordonnés partagent le ministère apostolique avec les prêtres et les évêques, l’Église a décrété qu’ils devaient aussi être des hommes, comme l’étaient les apôtres choisis par Jésus.

Les Canons du Concile de Nicée (325 après J.-C.) déclarent en référence aux femmes qui ont reçu un certain statut de service : « Nous nous référons aux diaconesses qui ont reçu ce statut, car elles ne reçoivent pas d’imposition des mains, de sorte qu’elles sont à tous égards à compter parmi les laïcs » (Canon n° 19). (Canon n° 19).

En conclusion, je voudrais dire que bien que l’Église soit sainte en raison de son Fondateur et de son origine divine, elle est aussi composée de membres pécheurs qui sont constamment appelés à la repentance et à la conversion. Cependant, il y a une Église triomphante au ciel qui existe parfaitement dans sa plénitude dans le Christ au ciel où les noces célestes sont éternellement célébrées avec Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit – qui sont éternellement adorés et vénérés. Les chœurs d’anges, la Vierge Marie Immaculée et tous les saints crient éternellement « Saint, Saint, Saint » devant le trône de Dieu.

Il est important que nous, en tant qu’Église militante sur terre, portions cette vérité et cette espérance dans nos cœurs, alors que nous nous efforçons de nous aligner et d’aligner tous les aspects de l’Église sur cette terre avec sa réalité céleste. À cause du péché, tant personnel que communautaire, l’Église militante sur terre n’est pas à la hauteur de l’Église triomphante au ciel, mais c’est notre mission de toujours aspirer à la sainteté et, par la grâce de Dieu, de persévérer jusqu’à la fin afin de pouvoir rejoindre l’Église triomphante. Une partie de cet effort sur terre consiste à s’engager dans la bataille spirituelle qui se déroule chaque jour autour de nous, alors que beaucoup tentent d’ébrécher ou de détruire complètement le dépôt de la foi.

Mes chers fils et filles, soyez assurés que les anges nous entourent dans cette bataille et que les saints – en particulier notre sainte et bienheureuse Mère – nous offrent leur assistance céleste alors que nous recherchons le prix éternel que Notre Seigneur a gagné pour nous.

Je reste votre humble père et serviteur,

Le très révérend Joseph E. Strickland
Évêque de Tyler, Texas

Source :

https://www.lifesitenews.com/news/bp-strickland-defends-catholic-teaching-condemning-female-deacons-in-new-pastoral-letter/




Le samedi est le jour de Marie (suite)

Humbertus de Romanis, maître général des moines prêcheurs (dominicains), donne encore 3 autres raisons au choix de dédier le samedi à la Vierge Marie :

5 – De même que le samedi est le jour situé entre le vendredi, douloureux, et le dimanche, joyeux, sans le traverser on ne peut pas passer de la peine à la gloire, Marie est ainsi située entre nous, vivants sur la terre d’exil, et le Christ glorieux déjà dans le ciel. Il y a donc une conscience de la fonction médiatrice de Marie.

6 – Le samedi, le Christ languissait dans le sépulcre et les apôtres, incrédules et découragés, s’étaient cachés « par peur des Juifs » (Jn 20,19), alors la foi de l’Église se concentra, tout entière, en Marie ; donc chaque samedi est la mémoire de la Vierge qui croit et qui attend la résurrection du Fils ;

7 – La Mère de Jésus elle-même a montré sa préférence pour ce jour, dans l’église de Blacherne à Constantinople. Chaque vendredi soir, sans qu’aucune main humaine n’intervienne, est enlevé le voile qui recouvre l’icône de la Theotokos qui, suspendue en l’air, se laisse voir par les fidèles jusqu’à la neuvième heure du samedi où sans intervention humaine l’icône est de nouveau recouverte et reportée à sa place habituelle. Bien que l’Occident soit séparé par l’Orient, Humbert évoque ce miracle.

Ignazio Calabuig

Le culte de Marie en Occident, Dans l’Institut liturgique pontifical de Saint Anselme.

Scientia Liturgica, sous la direction de A.J. Chupungco, vol V, Piemme 1998. pp. 342.

Source : Marie de Nazareth, Une minute avec Marie, 2 septembre 2023.




Trevignano Romano, message de Marie le 3 septembre 2023

Chers enfants, merci d’avoir entendu Mon appel dans votre cœur.

Les enfants, soyez justes et continuez à être dans la foi parce que ce n’est qu’ainsi que vous serez glorifiés.

Mes enfants, ne perdez pas de temps, je suis ici avec l’amour d’une Mère pour vous demander à nouveau une conversion urgente. Mes enfants, faites attention aux loups déguisés en brebis, priez pour l’Église et pour les personnes consacrées afin qu’ils n’entraînent pas mes enfants dans la confusion qui règne en ce moment.

Les enfants, la guerre est proche et éclatera sans que vous vous en rendiez compte, la persécution continuera. Les enfants, votre liberté est en jeu, bientôt elle vous sera enlevée par ceux qui croient qu’ils sont des dieux sur terre sans comprendre que Dieu n’est qu’un, n’ayez pas peur, soyez toujours dans la vraie doctrine de la foi avec force et courage, je suis ici pour vous protéger.

Les enfants, confessez-vous et prenez l’Eucharistie, votre seul salut.

Maintenant, je vous laisse avec l’amour d’une Mère et je vous bénis au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint.

Amen




Le samedi est le jour de Marie

La dédicace du samedi à sainte Marie dans la liturgie a commencé à l’époque carolingienne, avec le moine anglais Alcuin (735-804), maître de Charlemagne. Nous ne connaissons pas la raison pour laquelle Alcuin voulut des intentions mariales pour la liturgie du samedi, mais dans les siècles suivants, des théologiens et liturgistes comme par exemple au XIII siècle Humbertus de Romanis, maître général des moines prêcheurs (dominicains), proposeront jusqu’à sept raisons à ce choix :

1 – Le samedi est le jour béni par Dieu plus que les autres jours, Dieu bénit le septième jour (cf Gn 2, 3) et Marie est la « bénie entre les femmes » (Lc 1,42)

2 – Le samedi est le jour sanctifié par Dieu et Marie est la « pleine de grâce » (Lc 1,28) ; il est donc juste de dédier le jour saint à la Toute sainte. Ou encore, le samedi est le jour où Dieu a parachevé l’œuvre de la nature, et en Marie, Dieu a parachevé l’œuvre de la grâce.

3 – Le samedi est le jour où Dieu, après l’œuvre de la création, se reposa (cf. Gn 2,2) mais le vrai « repos » de Dieu est Marie à qui la liturgie applique Sir 24, 8 : « Celui qui me créa reposa dans ma tente » parce que Dieu se repose dans une âme qui le contente, Marie. La Bible dit aussi que Dieu s’est reposé dans son tabernacle (Ps 18,6). Humbert dit, « le samedi et la Vierge sont donc associés : le samedi est le jour et Marie est l’endroit où Dieu se repose. »

4 – De même que le samedi est la porte qui introduit le dimanche, Marie a été la porte par laquelle le Christ est entré dans le monde.

A suivre…

Ignazio Calabuig

Le culte de Marie en Occident, Dans l’Institut liturgique pontifical de Saint Anselme.

Scientia Liturgica, sous la direction de A.J. Chupungco, vol V, Piemme 1998. pp. 342.

Source : Marie de Nazareth, Une minute avec Marie, 1er septembre 2023.




Un ancien maître Franc-maçon entend la voix de Jésus : témoignage.

Le témoignage saisissant de Serge Abad Gallardo. Ancien maître franc-maçon, il gravit les échelons de la franc-maçonnerie pendant près de 24 ans. En quête de vérité, il va entendre la voix de Jésus et comprendra par la suite qu’il servait Lucifer sans le savoir. Dans cette interview privée, il nous livre des révélations sur la franc-maçonnerie et ses pratiques ésotériques.




Soeur Lucie de Fatima déclarée vénérable

« Sœur Lucie dos Santos, l’une des trois bergères de Fatima qui est aussi la gardienne du « troisième secret » de Fatima au Portugal a été déclarée vénérable par la promulgation du décret pontifical du jeudi 22 juin 2023 reconnaissant les vertus héroïques de la religieuse portugaise.

Née à Aljustrel le 28 mars 1907, sœur Lucie a connu une série d’apparitions de la Vierge Marie en 1917 à la Cova de Iria, à Fatima, au Portugal, en compagnie de ses deux petits cousins Francisco et Jacinta Marto. Après leur mort prématurée quelques années plus tard des suites de la grippe espagnole, Francisco et Jacinta ont été canonisés par le Pape François en 2017.

Sœur Lucie est restée l’unique dépositaire du message que lui avait confié la Vierge et qu’elle a transcrit, à l’instigation de l’évêque de Leiria, Mgr José Alves Correia da Silvia, dans quatre documents entre 1935 et 1941. Un autre écrit, daté de 1944, contenait la troisième partie, dite « troisième secret », et fut envoyé à Rome, ouvert pour la première fois en 1960, non divulgué par saint Jean XXIII et saint Paul VI. C’est Jean-Paul II, particulièrement dévoué à Notre-Dame de Fatima, qui a fait connaître le secret lors du Grand Jubilé de l’an 2000.

Sœur Lucie a vécu avec engagement la préservation du message marial tout au long de sa longue vie, d’abord dans le collège des sœurs Dorothée à Vilar, puis comme carmélite à Coimbra, où elle est décédée le 13 février 2005.

La distinction entre sa vie et les apparitions, dit le décret, « est également difficile parce qu’une grande partie de sa souffrance est due à ces dernières ». On peut voir en elle toute la difficulté de maintenir ensemble l’exceptionnalité des événements dont elle était spectatrice et l’ordinaire d’une vie monastique comme celle du Carmel. »

Source : Une minute avec Marie, site Marie de Nazareth, 27 août 2023. Adapté de : www.vticnnews.va

Image : CCO/wikimedia Lucie Dos Santos en 1917