Le mystère de la Miséricorde surprend les anges !…

       Nous l’avons approché précédemment : le temps de l’Extrême Miséricorde touche à sa fin car par son terrible égarement, l’humanité actuelle lui tourne le dos et bascule dans le redoutable temps de la justice ! Il est donc temps de se « convertir » en entrant dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie ! Là, règne la paix de Dieu ! Précisons bien ici que convertir signifie « se tourner » vers la Lumière… c’est la fameuse « métanoïa » évangélique où s’opère un « changement de mentalité », un « retournement », un « bouleversement » où la lumière du Christ envahit peu à peu notre vie par les choix et les orientations visibles de notre cœur ! La conversion à la Lumière se voit dans les actes. Un Saint Jean Apôtre si contemplatif nous y invite avec force en proclamant l’Évangile de la charité :

« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière… et nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères !… Petits enfants, n’aimons ni de mots ni de langue, mais en acte et en vérité ! A cela, nous aurons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur, si notre cœur venait à nous condamner, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout ! »   (1 Jn 2,10 et 3,14-16-20)

Ces paroles de Jean sont à graver au plus profond de nous… A travers l’humilité et l’espérance, elles expriment notre plus grand combat spirituel[1]. Mais cette lutte doit être devancée et fondée sur la plus grande découverte du mystère de la foi : l’indicible secret de la Miséricorde ! en effet, « elle est comme le deuxième nom de l’Amour, et elle est en même temps la manière propre dont il se révèle et se réalise pour s’opposer au mal qui est dans le monde, qui tente et assiège l’homme, s’insinue jusque dans son cœur et peut « le faire périr dans la géhenne ! » (Mt 10,28) … aucun péché de l’homme ne peut prévaloir sur cette force, ni la limiter[2]… »

En effet, le mystère fou de la Miséricorde divine étonne autant les Anges qu’il bouleverse le cœur des hommes ! La sainte Ecriture le proclame tant de fois : « Seigneur, ta miséricorde est sans mesure ! » (Ps 118,156). D’ailleurs, la signification du mot latin « misericordare » est déjà si éclairante : « Cœur qui se donne à la misère ! » (miseri-cor-dare).

La Sainte Bible renferme deux autres sources lumineuses : tout d’abord à travers le visage de David, figure du Christ, qui exerce vis-à-vis de Saül, son persécuteur, la « Hésed » qui est « une miséricorde d’Elohim » (2 Samuel 9,3). L’autre source est les « Rahamim » : les « entrailles » du Cœur de Dieu qui se révèlera transpercé sur la Croix… (Jn 19,33-34) et dont la blessure se révèle déjà dans son ministère quand il est bouleversé en voyant tant de « brebis sans berger ! » (Mt 9,36). L’Evangile de Luc en témoigne magnifiquement par le regard de Jésus sur la veuve de Naïm (Lc 7,13) ou le retour de l’enfant prodigue ! (Lc 15,20).

Cette folle et indicible miséricorde de Dieu est presque toujours incompréhensible aux yeux de l’homme pécheur, voire révoltante ! On aimerait que le Dieu du Ciel se bouge et exerce sur terre sa puissante justice face à la violence et l’horreur des hommes ! Mais lui, attaché à la Croix, s’offre pour tous les sauver… et il ose cette parole qui traverse l’histoire : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34).

N’est-ce pas donc sur la Croix que tout est dit ? N’est-ce pas sur la Croix que Dieu révèle son Visage et son Cœur ? Tel est le mystère central de la foi à longuement contempler… et il faut bien saisir ici que « le don du Saint-Esprit, c’est de savoir regarder le Christ en Croix comme la la manifestation du secret le plus intime de Dieu, celui de son amour pour nous… Les impies « vident crucem, non vident unctionem », ils voient la Croix, ils ne voient pas l’onction, c’est-à-dire le Ciel. Si nous voyons la Croix sans voir le Ciel, nous sommes en danger de perdre la foi comme les Apôtres. Il faut demander la grâce de sentir le Ciel à travers le regard du Christ nous disant : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis ! » (Lc 23,43). Jésus nous a ouvert les portes, et nous pouvons être possédés dès maintenant par sa gloire dans l’obscurité de la foi. Alors, nous commençons à entrevoir le mystère de la Miséricorde[3]… »

Comment ici ne pas laisser résonner les paroles de feu de Sainte Faustine qui nous ouvrent les portes de la Miséricorde :

« Oh, comme la bonté de Dieu est grande, plus grande que ce que nous pouvons en concevoir. Il y a des moments et des mystères de la miséricorde divine à la vue desquels les Cieux sont surpris ! »

La miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère. Une seule chose est nécessaire : que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son cœur aux rayons de la miséricorde divine, et Dieu fera le reste…

La perdition est pour l’âme qui veut se perdre, mais celui qui désire le salut trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur. Seule l’âme qui le voudra elle-même sera damnée, car Dieu ne condamne personne…

Même si j’avais eu sur la conscience les péchés de tous les damnés, je n’aurais pas douté de la miséricorde de Dieu, mais, le cœur contrit, je me serais jetée dans l’abîme de ta miséricorde ! Je crois, O Jésus, que tu ne m’aurais pas repoussée loin de Toi ! Car l’âme rend la plus grande gloire à son Créateur lorsqu’elle se tourne avec confiance vers la miséricorde divine[4]… »

Alors, pour répondre au cri bouleversant de Sainte Faustine, laissons-nous toucher par cette parole de Saint Augustin où résonne le cri de toute sa vie, et surement de la nôtre :

« Tard je t’ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée. C’est que tu étais au-dedans de moi, et, moi, j’étais en dehors de moi… Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix !…  Quand je te serai attaché de tout mon être, il n’y aura désormais nulle part pour moi de douleur et de fatigues ; ma vie, toute pleine de toi, sera alors la véritable vie…

Toute mon espérance n’est que dans l’étendue de ta miséricorde[5] ! »

                                                                                                       +M-Michaël

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Notes

[1] Ce combat spirituel s’actualise dans la prière la plus puissante et la plus apaisante : le Rosaire quotidien de la Vierge, don de son Cœur Immaculé, qui est la porte ouverte sur la prière continuelle… Vient ensuite la vie sacramentelle à travers la Confession des péchés et le trésor de la Sainte Eucharistie ! Et plus l’amour de Dieu nous habitera, plus grande sera alors l’attention aux autres dans la charité fraternelle ! Saint Jean est formel : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne saurait aimer Dieu qu’il ne voit pas ! » (1 Jn 4,20).

[2] Saint Jean-Paul II, Encyclique Dives in Miséricordia, Dieu riche en miséricorde, 1980, n°7.

[3] Marie Dominique Molinié, Qui comprendra le Cœur de Dieu, Saint Paul 1994, p.152-153.

[4] Le Rosaire, textes de Sainte Faustine, Petit Journal, Monastère de Chambarand, 1997, p.36-37.

[5] Saint Augustin, Les Confessions, Chapitre 27-28-29.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Des écrits de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, on connaît généralement « Le secret de Marie », et le « traité de la vraie dévotion ». Mais il fut un écrivain prolifique, et de nombreux autres textes méritent d’être connus. Le Rosaire a joué un rôle considérable dans sa sanctification personnelle et dans son apostolat missionnaire. Le petit opuscule qu’il a intitulé « le secret admirable du Très Saint Rosaire » en est le reflet. Dans ce petit traité, il ne cherche pas forcément à rédiger un ouvrage systématique ; c’est plutôt un petit recueil de citations de grands auteurs (il avait une connaissance phénoménale des saints, des pères de l’Eglise), à l’usage de tous : prédicateurs (roses blanches), pécheurs (roses rouges), mystiques (rosier mystique), enfants (boutons de roses). Ouvrage missionnaire donc, dans un langage très accessible, pour nous exhorter à vivre cette prière du Rosaire, source de tant de bienfaits. Nous vous proposons dans les prochaines semaines de lire peu à peu ce petit traité. en voici la structure :

LE SECRET ADMIRABLE DU TRES SAINT ROSAIRE

Présentation : Rose blanche, rose rouge, rosier mystique, bouton de roses

Première Dizaine. L’excellence du Saint Rosaire dans son origine et son nom.

Deuxième Dizaine. L’excellence du Saint Rosaire dans les prières dont il est composé

Troisième Dizaine. L’Excellence du Saint Rosaire dans la méditation de la vie et de a Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ

Quatrième Dizaine. L’excellence du Saint Rosaire dans les merveilles que Dieu a opérées en sa faveur

Cinquième Dizaine. La manière sainte de réciter le Rosaire

MÉTHODES POUR RÉCITER LE ROSAIRE

Présentation

Première méthode

Deuxième méthode plus abrégée

Troisième méthode

Quatrième méthode

Cinquième méthode

 

LE SECRET ADMIRABLE DU TRÈS SAINT ROSAIRE

POUR SE CONVERTIR ET SE SAUVER

PRESENTATION

ROSE BLANCHE

[1][1] Ministres du Très-Haut, prédicateurs de la vérité, trompettes de l’Évangile, permettez-moi de vous présenter la rose blanche de ce petit livre pour mettre en votre coeur et en votre bouche les vérités qui y sont exposées simplement, sans politesse.

En votre coeur, pour entreprendre vous-mêmes la sainte pratique du Rosaire et en goûter les fruits.

En votre bouche, pour précher aux autres l’excellence de cette sainte pratique et les convertir par ce moyen. Prenez garde, s’il vous plait, de regarder comme le vulgaire, et même comme plusieurs savants orgueilleux, cette pratique comme petite et de peu de conséquence ; elle est vraiment grande, sublime et divine. C’est le ciel qui nous l’a donnée, il l’a donnée pour convertir les pécheurs les plus endurcis et les hérétiques les plus obstinés. Dieu y a attaché la grâce dans cette vie et la gloire dans l’autre. Les saints l’ont pratiquée et les souverains Pontifes l’ont autorisée.

Oh ! qu’un prêtre et un directeur des âmes est heureux, à qui le Saint-Esprit a révélé ce secret inconnu de la plus grande partie des hommes ou qui ne le connaissent que superficiellement ! S’il en reçoit la connaissance pratique, il le récitera tous les jours et le fera réciter aux autres. Dieu et sa sainte Mère verseront abondamment la grâce en son âme pour être un instrument de sa gloire ; et il fera plus de fruit par sa parole, quoique simple, en un mois, que les autres prédicateurs en plusieurs années.

[2] Ne nous contentons donc pas, mes chers confrères, de le conseiller aux autres ; il faut que nous le pratiquions nous-mêmes. Nous pourrons être convaincus dans l’esprit de l’excellence du saint Rosaire, mais comme nous ne le pratiquerons point, on se mettra fort peu en peine de ce que nous conseillerons, car personne ne donne ce qu’il n’a pas : Coepit Jesus facere et docere[2]. Imitons Jésus-Christ, qui a commencé par faire ce qu’il a enseigné. Imitons l’Apôtre, qui ne connaissait et ne prêchait que Jésus-Christ crucifié.

C’est ce que nous ferons en prêchant le saint Rosaire qui, comme vous verrez ci-après, n’est pas seulement une composition de Pater et d’Ave, mais un divin abrégé des mystères de la vie, de la passion, de la mort et la gloire de Jésus et Marie.

Si je croyais que l’expérience que Dieu m’a donnée de l’efficace de la prédication du saint Rosaire pour convertir les âmes pût vous déterminer à prêcher le saint Rosaire malgré la mode contraire des prédicateurs, je vous dirais les conversions merveilleuses que j’ai vues arriver en prêchant le saint Rosaire ; mais je me contente de vous rapporter[3] en cet abrégé quelques histoires anciennes et bien approuvées. J’ai seulement, en votre faveur, inséré plusieurs passages latins tirés de bons auteurs qui prouvent ce que j’explique au peuple en français.

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Notes

[1] Dans le  manuscrit, les numéros 1 à 8 se trouvent vers la fin du volume, pages 202-213; Montfort a sans doute composé son introduction, après l’exposé de détails. Il a semblé utile de reporter ces pages à leur vraie place, en introduction.

[2] Ac 1, 1.

[3] Montfort avait écrit d’abord : « Mais je me contente de vous rapporter… une histoire plus ancienne rapportée par de bons auteurs et arrivée en 1497 dans la ville de Noyon… »

 

 




Apparition de Pontmain : 17 janvier 1871

Le 17 janvier 1871, il fait froid, la France est en guerre, Paris est assiégé, les Prussiens, vainqueurs, sont aux portes de Laval, petite ville de Mayenne (ouest). A Pontmain, bourg proche de Laval, un enfant, Eugène Barbedette sort « voir le temps » et découvre au-dessus de la maison d’en face une belle dame à la robe constellée d’étoiles qui le regarde en souriant.

Les villageois accourent vers la grange. D’autres enfants voient à leur tour. Un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Belle Dame. Autour du curé et des religieuses de l’école s’organise une veillée de prière. On récite le chapelet, puis le Magnificat, quand une banderole se déroule entre l’ovale et le toit de la maison. Lettre après lettre, un message s’inscrit, aussitôt épelé et lu par les enfants : « Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. »

La ferveur grandit et les enfants manifestent leur joie : « Oh ! Qu’elle est belle ! ». Soudain les enfants deviennent tout tristes alors que le visage de Marie est empreint lui aussi d’une profonde tristesse. Une croix rouge apparaît devant elle portant Jésus tout sanglant. Au sommet de la Croix, sur une traverse blanche, s’écrit en rouge le nom de Celui qui est là : JESUS-CHRIST. Marie saisit le crucifix à deux mains et le présente aux enfants tandis qu’une petite étoile allume les quatre bougies de l’ovale. On prie en silence. Tout le monde s’agenouille dans la neige pour la prière du soir. Lorsque tout est fini, chacun retourne chez soi, le cœur apaisé.

Ce même 17 janvier, le général prussien Von Schmidt reçoit l’ordre de se rendre sur la Seine au lieu de pénétrer dans Laval. Ce changement de tactique injustifié, arrêt de la poursuite d’anéantissement, fait dire à Von Schmidt : « C’est fini, nous n’irons pas plus loin, là-bas du côté de la Bretagne une Dame invisible nous a barré la route. » Onze jours plus tard l’armistice est signé. Les Prussiens n’entreront pas à Laval.

Source  Association Marie de Nazareth, Une minute avec Marie 17 janvier 2024.

On peut également trouver un récit ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apparition_mariale_de_Pontmain




Message de Marie à Gisella Cardia. Trevignano Romano le 14 janvier 2024

Chers enfants, merci d’être ici pour prier.

Mes enfants, le mal sévit sur la terre. Les croyants et les non-croyants sont découragés, mais ils ne se repentent toujours pas, ils ne demandent toujours pas le pardon de leurs péchés.

Mes enfants, ne voyez-vous pas que la guerre est sur vous ? Ne voyez-vous pas la confusion qui a été créée pour cette humanité ? Pourtant, vous ne vous convertissez pas et ne demandez pas à Dieu la miséricorde et le pardon. Je vois tant de cœurs durs. Tant de mensonges et d’hypocrisie dans cette humanité… depuis les dirigeants jusqu’à l’Eglise.

Je vous le demande : convertissez-vous maintenant !

Même la technologie est utilisée pour le mal et non pour le bien. Mes enfants, mon Jésus vient et la justice sera faite. Tous les faux et les calomniateurs contre ceux qui craignent Dieu seront douloureusement punis. Mais ceux qui seront dans la foi, qui suivront les commandements et la parole de Dieu, seront préservés et gardés sous mon manteau béni.

Je vous laisse maintenant avec ma bénédiction maternelle, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.