Méditation sur l’esprit de la liturgie – Benoit XVI

Dans la confusion et le trouble qui règne dans l’Eglise suite à la publication par le Vatican de Fiducia Supplicans, je suis retombée sur ses textes de Benoît XVI qui me semblent si éclairant pour nous situer de manière juste dans la foi : c’est à dire selon Dieu qui est vérité, et non selon nos émotions ou nos désirs passagers et souvent brouillés par le péché. Relire ces textes illumine et apporte la paix de la vérité, selon la grâce théologique lumineuse et simple si particulière de Benoit XVI.

« La position du prêtre tourné vers le peuple a fait de l’assemblée priante une communauté refermée sur elle-même. celle-ci n’est plus ouverture vers le monde à venir ni vers le ciel. La prière en commun vers l’est ne signifiait pas que la célébration se faisait en direction du mur ni que le prêtre tournait le dos au peuple. De même que dans la synagogue tous regardaient vers Jérusalem, de même tous regardaient vers le Seigneur, conscients d’avancer en procession vers lui. Ils ne s’enfermaient pas dans un cercle, ne se regardaient pas l’un l’autre, mais, peuple de Dieu en marche vers l’Orient, ils se tournaient ensemble vers le Christ qui vient à notre rencontre. » Benoit XVI, L’esprit de la liturgie, p. 68

« Lorsque la liturgie est notre œuvre à nous, elle ne nous offre plus ce qu’elle devrait précisément nous donner : la rencontre avec le mystère, qui n’est pas notre œuvre, mais notre origine et la source de notre vie. Je suis convaincu que la crise de l’Église que nous vivons aujourd’hui repose largement sur la désintégration de la liturgie qui est parfois même conçue de telle manière que son propos n’est plus du tout de signifier que Dieu existe, qu’il s’adresse à nous et nous écoute. Mais si la liturgie ne laisse plus apparaître une communauté de foi, l’unité universelle de l’Eglise et de son histoire, le mystère du Christ vivant, la communauté ne fait que se célébrer elle. Et cela n’en vaut pas la peine. » Benoit XVI, Ma vie, p. 134-135.

« Une liberté sans frein n’est pas conciliable avec l’essence de la foi et de la liturgie. La grandeur de la liturgie, faut-il le répéter, justement au fait qu’elle échappe à l’arbitraire. La liturgie n’est pas un show, un spectacle qui ait besoin de metteurs en scène géniaux ni de talent. La liturgie ne vit pas de surprises « sympathiques », de « trouvailles captivantes », mais de répétitions solennelles. Elle ne doit pas exprimer l’actualité et ce qu’elle a d’éphémère, mais le mystère du sacré. » Benoit XVI, L’esprit de la liturgie, p. 134 ; Entretien sur la foi, p. 150

Marie-Jacinta




Message de Marie à Gisella Cardia, Trevignano Romano le 8 janvier 2024

Chers enfants, merci d’être ici dans la prière.

Mes enfants, je suis ici parce que je ne veux pas que vous vous sentiez seuls. N’ayez pas peur ! Soyez mes prophètes et mes soldats. Je vous enverrai davantage de mes enfants, afin qu’avec mon aide vous puissiez les amener à l’Eglise restante : mon Eglise bien-aimée.

Vous ne manquerez de rien ! Mes enfants, la terre ne sera plus comme avant. Les inondations et les tremblements de terre changent son aspect. Des maladies nouvelles et anciennes surgiront… Le soleil rayonnera de toute sa puissance, provoquant de grandes tempêtes solaires.

Le moment est proche ! Les prophéties sont sur le point de s’accomplir.

Bénissez, pardonnez à ceux qui vous ont fait du tort et laissez mon Fils s’occuper d’eux. Je vous laisse maintenant avec ma bénédiction maternelle : au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.




Cardinal Sarah : Fiducia supplicans est une hérésie qui porte gravement atteinte à l’Église

Le cardinal Robert Sarah a partagé avec Settimo Cielo une réflexion sur l’état actuel de confusion dans l’Église, qu’il considère comme un « scandale pour les plus petits », aggravé par la récente publication de Fiducia supplicans du Dicastère pour la doctrine de la foi. Le cardinal soutient les conférences épiscopales africaines qui s’opposent à la déclaration du Vatican.

Le Cardinal Sarah a rendu public un message de Noël le jour de l’Epiphanie du Seigneur. Il y souligne que « la vérité est la première des miséricordes que Jésus offre au pécheur. Pouvons-nous à notre tour accomplir une œuvre de miséricorde dans la vérité ? Le risque est grand pour nous si nous recherchons la paix mondiale, une popularité mondiale achetée au prix du mensonge, de l’ambiguïté et du silence complice ».

Cardinal Sarah contre bénédiction des duos homosexuels

Le cardinal critique le récent document du Vatican :

La déclaration « Fiducia Supplians » écrit que la bénédiction est plutôt destinée aux personnes qui « demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement précieux dans leur vie et leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence du Saint-Esprit. ” (n.31). Mais qu’y a-t-il de bon, de vrai et de humainement valable dans une relation homosexuelle, définie par l’Écriture Sainte et la Tradition comme une dépravation grave et « intrinsèquement désordonnée » ? Comment un tel écrit peut-il correspondre au Livre de la Sagesse qui dit : « le raisonnement tordu se détourne de Dieu, et sa puissance, lorsqu’elle est éprouvée, reprend les insensés. La sagesse ne pénètre pas dans une âme malveillante et n’habite pas non plus dans un corps dominé par le péché. Le Saint-Esprit, maître, évite la tromperie » (Sagesse 1 : 3-5). La seule chose que l’on peut demander aux personnes qui entretiennent une relation contre nature est qu’elles se convertissent et se conforment à la Parole de Dieu.

Le cardinal montre également son soutien aux évêques africains qui s’opposent aux supplians de Fiducia :

«Je dois remercier les conférences épiscopales qui ont déjà fait ce véritable travail, notamment celles du Cameroun, du Tchad, du Nigeria, etc., dont je partage et soutiens les décisions et la ferme opposition à la Déclaration « Fiducia supplicans ». Nous devons encourager les autres conférences épiscopales nationales ou régionales et chaque évêque à faire de même.

Le Cardinal Sarah souligne le rôle de l’Église en Afrique :

« L’Église d’Afrique est la voix des pauvres, des simples et des petits. Elle est chargée d’annoncer la Parole de Dieu aux chrétiens occidentaux qui, parce qu’ils sont riches, dotés de multiples compétences en philosophie, en sciences théologiques, bibliques et canoniques, se croient évolués, modernes et sages dans la sagesse du monde. Mais « la folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Co 1, 25). Il n’est donc pas surprenant que les évêques d’Afrique, dans leur pauvreté, soient aujourd’hui les hérauts de cette vérité divine face à la puissance et à la richesse de certains épiscopats occidentaux. Car « tout ce qui est insensé dans le monde, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; Dieu a choisi les faibles du monde pour faire honte aux forts. Ce qui n’a pas de naissance dans le monde et ce qui est méprisé, voilà ce que Dieu a choisi ; « Ce qui n’est pas, c’est ce que Dieu a choisi, pour réduire à néant ce qui est, afin que personne ne puisse se glorifier devant Dieu » (1 Co 1, 27-28). Mais oserons-nous les écouter lors de la prochaine session du Synode sur la synodalité ? Ou devrions-nous croire que, malgré les promesses d’écoute et de respect, leurs avertissements seront ignorés, comme nous le voyons aujourd’hui ? “Faites attention aux hommes” (Mt 10, 22), dit le Seigneur Jésus, car toute cette confusion, suscitée par la Déclaration “Fiducia supplicans”, pourrait réapparaître sous d’autres formulations plus subtiles et plus cachées lors de la deuxième session du Synode sur la synodalité. , en 2024, ou dans le texte de ceux qui aident le Saint-Père à rédiger l’Exhortation apostolique post-synodale. Satan n’a-t-il pas tenté le Seigneur Jésus à trois reprises ? Il faudra être attentif aux manipulations et aux projets que certains préparent déjà pour cette prochaine session du Synode.

Nsango Ya Bidu




Akita : une prophétie de la Vierge se réalise sous nos yeux…

Akita est une ville située au nord-ouest du Japon. Et c’est dans le Couvent des Sœurs Servantes de l’Eucharistie que Sœur Agnès Sasagawa a reçu des visions de son Ange Gardien et de la Vierge Marie à partir de 1973. C’est là aussi qu’une statue de bois de Notre Dame a versé plus de cent fois des larmes humaines jusqu’en 1981. Monseigneur Ito, l’Evêque du lieu à Niigata, en a été témoin à quatre reprises… et le 22 avril 1984, après une longue enquête, il a reconnu officiellement le caractère surnaturel des événements d’Akita.

Juste après la reconnaissance, Mgr Ito a d’ailleurs soumis le texte de la dernière Apparition de la Vierge du 13 octobre 1973 au Cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Nous allons voir que ce message ultime de Notre Dame annonce de terribles épreuves pour l’Eglise et pour le monde… Et à cette époque, le futur Benoît XVI, connaissant déjà le contenu du 3° secret de Fatima déclara : « Ces deux messages de Fatima et d’Akita sont en substance les mêmes ! »

Et comment ne pas mentionner ici les autres messages de la Vierge à Garabandal en Espagne ou à Kibého au Rwanda. Dans ce petit pays[1] au cœur de l’Afrique, Elle invite avec force à la pénitence et annonce de grandes épreuves pour l’Eglise : « Convertissez-vous quand il en est encore temps… Si vous ne vous repentez pas, vous allez tomber dans un gouffre ! L’enfant de Marie ne se sépare pas de la souffrance ! Le monde est en rébellion contre Dieu, trop de péchés s’y commettent ; il n’y a pas d’amour ni de paix (15 mai 1982) … »

« Priez sans relâche pour l’Eglise car de grandes tribulations l’attendent dans les temps qui viennent ! » (22 novembre 1983).

Alors, écoutons l’ultime message que la Vierge nous adresse à Akita à travers Sœur Agnès. Il ne suffit pas de le lire par curiosité ou par peur… car dans toute annonce prophétique, la gravité des événements annoncés est conditionnée par la « réponse » des hommes :  conversion ou pas, ou trop peu, au Dieu Amour et miséricordieux. Le terrible effondrement issu du péché peut donc être réduit ou effacé. La Bible en témoigne : à l’annonce de Jonas, la conversion des habitants de Ninive et de leur Roi éloignera la destruction de l’immense ville ; n’en déplaise au prophète qui se rebelle contre la miséricorde de Dieu ! (Jon 4,1-11). Mais ça n’est pas le cas de Sodome où domine l’horreur de l’iniquité : « depuis les jeunes jusqu’aux vieux, tout le peuple sans exception ! » (Gn 19,4) …  Cette ville sera détruite par « le feu du ciel », malgré l’intercession d’Abraham ! (Gn 18 et 19).

Devant l’état de notre civilisation actuelle, devenue cette Babylone mondialiste « mère des prostituées et des abominations de la terre » (Ap 17,5), prenons conscience que les « Appels » répétés de la Vierge à la conversion par ses Apparitions depuis Fatima, en 1917, sont les ultimes « cris » de la miséricorde de Dieu ! Alors, lisons et relisons avec grande attention ce dernier message de Notre tendre Mère à Akita du 13 octobre 1973. Il est comme écrit avec le sang de son Cœur douloureux et Immaculé :

« Ma chère fille, écoute attentivement ce que je vais te dire. Tu en informeras ton Supérieur. Comme je te l’ai dit, si les hommes ne se repentent pas et ne s’améliorent pas, le Père infligera un châtiment terrible à toute l’humanité ! Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, comme on n’en a jamais vu auparavant : un feu tombera du ciel et fera disparaitre une grande partie de l’humanité, les bons comme les mauvais, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se trouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts !

Les seules armes qui vous resteront alors seront le Rosaire et le Signe laissé par mon Fils. Chaque jour, récitez les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Evêques et les prêtres. Le travail du Diable s’infiltrera même dans l’Eglise, de sorte qu’on verra des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, et des Evêques contre d’autres Evêques ! Les Prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les églises et les autels seront saccagés. L’Eglise sera pleine de ceux qui acceptent des compromissions et le Démon poussera de nombreux Prêtres et des âmes consacrées à quitter le service du Seigneur ! Le Démon va faire rage en particulier contre les âmes consacrées à Dieu !

La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse. Si les péchés augmentent en nombre et en gravité, il ne sera plus question de pardon pour eux[2]. Parle avec courage à ton supérieur, il saura encourager chacune d’entre vous à prier et à accomplir des œuvres de réparation… »

Et après avoir souri, la Vierge ajouta : « As-tu encore quelque chose à demander ? Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je te parle en personne. A partir de ce moment, tu obéiras à celui qui t’a été envoyé, à lui et à ton supérieur… Prie beaucoup les prières du Rosaire. Moi seule peut encore vous sauver des calamités qui s’approchent. Ceux qui mettront leur confiance en moi seront sauvés ! »

Ce dernier message de la Vierge à Akita est à la fois « bouleversant » de mise en vérité… mais aussi « terrible » sur les conséquences des péchés de la civilisation actuelle. N’est-t-elle pas en train de s’effondrer sous l’influence des forces obscures et trompeuses de Satan ? Si bien que « Le travail du Diable s’infiltrera même dans l’Eglise ! » Et que voit-on aujourd’hui après la déclaration du Dicastère de la foi sur la « bénédiction » des couples non mariés, divorcés remariés ou homosexuels : une soi-disant avancée qui, quoi qu’en dise le Cardinal Fernandez appuyé par le Pape François, ouvre une perspective inédite dans l’Eglise. Elle aura un impact désastreux sur le fondement divin du seul mariage voulu par Dieu : « un homme et une femme » selon le titre célèbre du film de Claude Lelouch oscarisé au festival de Cannes.

De fait, on joue sur les mots, mais aux yeux du monde et de ceux et celles qui seront bénis, tout bascule : c’est désormais le début d’une « légitimation » de leur situation sans aucun appel à la conversion. Immense mensonge qui trompe tout le monde et où l’on ose avancer hypocritement que cette bénédiction « n’entend pas légitimer quoi que ce soit ! » Comme l’a dit le courageux Cardinal Joseph Zen : « Cela est pastoralement insoutenable ! »

On pourrait citer ici de nombreux Evêques ou Conférences épiscopales qui approuvent ou résistent à cette déclaration romaine. Mais intéressons-nous aux plus pauvres et aux plus petits qui, souvent, sont les grands témoins de la lumière du Christ… Ecoutons Mgr Martin Mtumbuka, Evêque de Karonga, au Malawi. Il réagit à la publication de « Fiducia supplicans » :

« Nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons pas permettre qu’une déclaration aussi offensante et apparemment blasphématoire soit mise en œuvre dans notre diocèse… Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, un document émis par le Saint Siège et signé par le Saint-Père est rejeté par ses confrères Evêques et publiquement rejeté !… Il ressemble à une hérésie pour nous, il se lit comme une hérésie… » car même si le document semble donner l’impression que la bénédiction se réfère à des homosexuels individuels, il s’agit de la bénédiction d’une « union » comme le précise l’Evêque : « Ils se sont présentés comme un couple, partent comme un couple, rentrent chez eux comme un couple, dorment dans le même lit comme un couple. Ils semblent donc être bénis en tant que couple. Comment cela pourrait-il ne pas changer l’enseignement authentique de l’Eglise[3] ? »

Ainsi, depuis que cette déclaration a été publiée le 18 décembre 2023, on voit des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, et des Evêques affronter d’autres Evêques ! La division est entrée dans l’Eglise et elle était annoncée par La Vierge à Akita ! Et si nous sommes témoins de la « deuxième partie » de la prophétie qui est en train de se réaliser mondialement, par épiscopats opposés, cela « peut » signifier que la « première partie » de la prophétie risque de suivre : ce feu redoutable « qui tombera du ciel ! » Supplions dans la prière et la pénitence, Rosaire en main, pour que ces malheurs s’éloignent de l’Eglise et du monde !

Plus récemment, à 88 ans, sœur Agnès Sasagawa d’Akita a reçu un dernier message dont la concision laisse deviner que nous sommes entrés dans la terrible période de « l’extrême » fin des temps ! Elle en a parlé à une autre sœur en lui donnant la permission de diffuser ce court et signifiant message :

« Le Dimanche 6 octobre 2019, à 3h30 du matin, à Akita, le même Ange qu’il y a environ 30 ans est apparu devant moi : L’Ange m’a d’abord dit quelque chose de privé…

Puis il a ajouté : « La bonne chose à annoncer à tout le monde est : « Couvrez-vous de cendres[4] et, s’il vous plaît, priez le Rosaire pénitentiel tous les jours ! » Et vous, sœur Agnès Sasagawa, devenez comme une enfant et chaque jour, veuillez offrir des sacrifices ! »

Alors, réfugions-nous en cette foi de la Vierge au pied de la Croix où, emportée dans la souffrance sans nom de son Fils bien-aimé, son espérance est déjà victorieuse : en effet, caché au plus profond de son Cœur douloureux et Immaculé, le soleil de la Résurrection brille déjà…

Et comme l’a prophétisé Saint Jean-Paul II : en « ces temps de la grande Epreuve », vivons déjà dans le secret du cœur « les temps de la grande Espérance ! » Un Père de l’Eglise l’a confirmé :

« Le feu caché et comme étouffé sous les cendres de ce monde… éclatera et embrasera divinement l’écorce de la mort[5] ! »

 

                                                                                                          +M-Mickaël

 

[1] De 1981 à 1989, la Vierge Marie est apparue à Kibého au Rwanda à trois jeunes filles : Alphonsine, Nathalie et Marie-Claire. Les Apparitions seront reconnues le 29 juin 2001 par Mgr Augustin Misago, Evêque de Gikongoro. Kibého est appelée la « Lourdes d’Afrique » où Notre Dame avait prévenu pour éviter le génocide de 1994.

[2] « O malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard… » Jésus à Sainte Faustine : Petit Journal, 1448. Voir Matthieu 25,11-13 qui se termine par : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! »

[3] Sermon de Noël 2023.

[4] Telle la poussière, image à la fois du péché et de la fragilité de l’homme, la cendre dont on se couvre la tête exprime la pénitence et le deuil ! (Jon 3,5-6 / Mt 11,21 / Lc 10,13).

[5] Saint Grégoire de Nysse, Contre Eunome, 5, Patrologie grecque, 45,708.




La grande fissure. Par Mark Mallett

Nihil innovetur, nisi quod traditum est.
« Qu’il n’y ait pas d’innovation au-delà de ce qui a été transmis. »
Pape Saint Étienne Ier (+ 257)

 

L’autorisation accordée par le Vatican aux prêtres de distribuer des bénédictions aux « couples » de même sexe et à ceux qui entretiennent des relations « irrégulières » a créé une profonde fissure au sein de l’Église catholique.

Quelques jours après son annonce, presque des continents entiers (Afrique), des conférences épiscopales (par exemple la Hongrie, la Pologne), des cardinaux et des ordres religieux ont rejeté le langage contradictoire de Fiducia Supplicans (FS). La Déclaration, prétendument signée par le Pape, était également en contradiction avec sa précédente déclaration magistérielle deux ans auparavant en réponse à une question (dubia) demandant si les unions homosexuelles pouvaient être bénies. La réponse fut alors clairement non : seuls les individus pouvaient demander une bénédiction, car bénir le couple « ne manifesterait pas l’intention de confier ces individus à la protection et à l’aide de Dieu… mais d’approuver et d’encourager un choix et une manière de vivre qui ne peut être reconnue comme étant objectivement ordonnée aux plans révélés de Dieu » (voir Avons-nous franchi un cap ?).

La réponse au dubium proposé [« L’Église a-t-elle le pouvoir de donner la bénédiction aux unions de personnes du même sexe ? »] n’exclut pas les bénédictions données aux personnes      individuelles ayant des penchants homosexuels, qui manifestent la volonté de vivre dans la fidélité aux plans révélés de Dieu tels que proposés par l’enseignement de l’Église. Au contraire, il déclare illicite toute forme de bénédiction qui tend à reconnaître leurs unions comme telles. —Responsum de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à un dubium concernant la bénédiction des unions de personnes du même sexe, 22 février 2021

Cependant, FS tente de légitimer de telles bénédictions en remplaçant le mot « union » par « couple », justifiant ainsi « la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe sans valider officiellement leur statut ni changer en aucune façon l’enseignement éternel de l’Église » sur le mariage. »[1] Mais le clergé du monde entier a immédiatement dénoncé ce jeu de mots comme étant une « double pensée »,[2] un « sophisme »,[3] et une « tromperie et une ruse ».[4]

Je me souviens que lorsqu’on discutait de la loi trans, nous étions en procession à la paroisse Saint-Ignace et des personnes trans sont venues me demander ma bénédiction et je leur ai donné une bénédiction. [C’est] une autre chose… de bénir un couple homosexuel. Là, ce n’est plus la bénédiction des personnes, mais celle du couple, et toute la tradition de l’Église, même un document d’il y a deux ans, dit que cela n’est pas possible. — Cardinal Daniel Sturla, archevêque de Montevideo, Uruguay, 27 décembre 2023, catholicnewsagency

Puisque le document traite les partenaires précisément sous l’aspect de la relation, dont l’activité déterminante est intrinsèquement et gravement mauvaise, il inclut dans le champ de la bénédiction un objet qui ne peut pas être béni. —Dr. Christopher Malloy, président et professeur de théologie à l’Université de Dallas, 30 décembre 2023 ; catholicworldreport.com

En fait, Jean-Paul II a mis en garde contre la tentative laïque de donner un sens au mot « couple » dissocié des différences sexuelles :

La valeur de l’indissolubilité conjugale est de plus en plus niée ; on demande la reconnaissance juridique des relations de fait comme si elles étaient comparables à des mariages légitimes ; et l’on tente d’accepter une définition du couple dans laquelle la différence de sexe n’est pas considérée comme essentielle. —Ecclesia en Europe, n. 90, 28 juin 2003

D’autres encore, comme les évêques canadiens, ont émis une interprétation beaucoup plus douce : « Le principe directeur de la Déclaration est le fait que la demande même d’une bénédiction représente une ouverture à la miséricorde de Dieu et peut être une occasion pour une plus grande confiance en Dieu. »[5] Cependant, cela présuppose que le couple – déjà dans un état de péché objectif grave – recherche en fait la miséricorde de Dieu. Et si tel est le cas, cela soulève une autre question :

Pourquoi demandent-ils cette bénédiction en couple, et non en tant que personne seule ? Bien sûr, une personne seule qui a ce problème d’affection homosexuelle peut venir demander une bénédiction pour vaincre les tentations, pour pouvoir, avec la grâce de Dieu, vivre chastement. Mais en tant que célibataire, il ne viendra pas avec son partenaire – ce serait une contradiction dans sa manière de vivre selon la volonté de Dieu. —Mgr Athanasius Schneider, 19 décembre 2023 ; youtube.com

Déformation de l’autorité papale

Il semble que presque tous les jours, des nouvelles selon lesquelles davantage de membres du clergé rejettent le FS font la une des journaux.[6] En fait, le rite oriental de l’Église catholique a catégoriquement dit « non » à ce que FS appelle un « nouveau développement » dans les bénédictions.[7] Cela a déclenché une crise sans précédent dans laquelle les évêques résistent à un document signé par le pape, qu’ils jugent « impossible » à mettre en œuvre tel qu’il est écrit.

Mais une poignée de commentateurs influents sur les réseaux sociaux attaquent tout membre du clergé ou laïc qui exprime ses inquiétudes face au langage contradictoire de FS. Ils prétendent que le Magistère (de François) a parlé, qu’il doit être obéi sans aucun doute et qu’un pape ne peut pas se tromper même dans son « magistère ordinaire ».

Cependant, leurs arguments sentent l’ultramontanisme, une hérésie moderne par laquelle les pouvoirs pontificaux sont grandement exagérés, déformant les limites du charisme papal d’infaillibilité.

Le Catéchisme de l’Église catholique déclare :

Le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit de cette infaillibilité en vertu de sa charge, lorsque, comme pasteur suprême et maître de tous les fidèles — qui confirme ses frères dans la foi, il proclame par un acte définitif une doctrine relative à la foi ou aux moeurs —n. 891

Il s’agit d’un acte ex cathedra – de la part de Pierre – et d’un acte rare en plus. Bien sûr, l’inverse est alors vrai : un pape peut donc être faillible lorsqu’il exerce le reste de son autorité pédagogique ou « magistère ».[8]

Un de ces cas dans l’histoire de l’Église est celui du pape Honorius qui a proposé que le Christ n’avait qu’une « seule volonté » (l’Église, plus tard, a affirmé comme doctrine les « deux volontés » du Christ). Le pape Agathon (678-681) condamnera plus tard les propos d’Honorius. Néanmoins, voici un exemple où un pape pourrait effectivement être flou, ambigu, se tromper et avoir besoin d’une correction filiale. Le dernier cas d’erreur théologique d’un pape fut celui de Jean XXII (1316-1334) lorsqu’il enseigna sa théorie selon laquelle les saints ne jouiraient de la vision béatifique qu’après le Jugement dernier lors de la seconde venue du Christ. Mgr Athanasius Schneider note que le traitement de ce cas particulier à cette époque était le suivant : il y avait des remontrances publiques (Université de Paris, roi Philippe VI de France), une réfutation des fausses théories papales faites à travers des publications théologiques et une correction fraternelle, au nom du cardinal Jacques Fournier, qui devint finalement son successeur en tant que pape Benoît XII (1334-1342). »[9]

Et enfin, à notre époque, les commentaires et opinions sur les vaccins ou le changement climatique ne constituent pas un enseignement de l’Église et ne sont pas moralement contraignants pour les fidèles chrétiens car ils échappent à la compétence ecclésiale.[10]

Le pape ne peut pas commettre d’hérésie lorsqu’il parle ex cathedra, c’est un dogme de foi. Cependant, dans son enseignement en dehors des déclarations ex cathedra, il peut commettre des ambiguïtés doctrinales, des erreurs et même des hérésies. Et puisque le pape n’est pas identique à l’Église entière, l’Église est plus forte qu’un seul pape égaré ou hérétique. Dans un tel cas, il faut le corriger respectueusement (en évitant la colère purement humaine et les propos irrespectueux), lui résister comme on résisterait à un mauvais père de famille. Pourtant, les membres d’une famille ne peuvent pas déclarer leur mauvais père déchu de la paternité. Ils peuvent le corriger, refuser de lui obéir, se séparer de lui, mais ils ne peuvent pas le déclarer destitué. —Mgr Athanasius Schneider, 19 septembre 2023 ; onepeterfive.com

Alors que certains s’opposent à l’affirmation selon laquelle un pape peut être hérétique,[11] le Catéchisme indique clairement qu’un pape peut commettre certaines erreurs faillibles en dehors des actes ex cathedra qui peuvent nécessiter une correction filiale de la part de ceux chargés de l’interprétation de la Parole de Dieu.

La tâche d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée uniquement au Magistère de l’Église, c’est-à-dire au Pape et aux évêques en communion avec lui. —CEC, 100

Mais les néo-ultramontanistes insisteront sur le fait que les évêques doivent se soumettre à tout ce que dit le Pontife – même lorsque cela pose des problèmes théologiques. Ils citeront le pape Léon XIII, qui écrivait :

C’est pourquoi il appartient au Pape de juger avec autorité ce que contiennent les oracles sacrés, ainsi que les doctrines qui sont en harmonie et celles qui sont en désaccord avec elles ; et aussi, pour la même raison, pour montrer quelles choses doivent être acceptées comme justes et lesquelles doivent être rejetées comme sans valeur ; ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter de faire pour atteindre le salut éternel. Car autrement, il n’y aurait pas d’interprète sûr des commandements de Dieu, ni de guide sûr montrant à l’homme la manière dont il doit vivre. —Sapientiae Christianae, n. 24

Cela signifie qu’un pape peut « juger avec autorité » (c’est-à-dire définitivement) et qu’une telle tâche « lui appartient ». Mais cela ne veut pas dire qu’il le fait toujours. En tant que tel, nous avons l’exemple où Paul a corrigé Pierre en face pour son comportement hypocrite dans ses incongruités pastorales entre les Juifs et les Gentils. Même si Léon XIII dit qu’un pape peut montrer « ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter de faire », cela ne veut évidemment pas dire qu’un pape le fait toujours lui-même :

Et quand Céphas [Pierre] est venu à Antioche, je lui résistai en face parce qu’il avait clairement tort. (Galates 2,11)

Le Pierre de l’après-Pentecôte… est ce même Pierre qui, par peur des Juifs, a démenti sa liberté chrétienne (Galates 2, 11-14) ; il est à la fois un rocher et une pierre d’achoppement. Et n’a-t-il pas été ainsi, tout au long de l’histoire de l’Église, que le Pape, successeur de Pierre, a été à la fois Pétra et Skandalon, à la fois le rocher de Dieu et la pierre d’achoppement ? —PAPE BENOÎT XIV, de Das neue Volk Gottes, p. 80.

Suivre le Magistère Authentique

Selon la Constitution dogmatique de l’Église, Lumen Gentium :

Cette soumission religieuse d’esprit et de volonté doit se manifester d’une manière particulière au magistère authentique du Pontife Romain, même lorsqu’il ne parle pas ex cathedra… —n. 25, vatican.va

Notez le mot authentique. Il vient du latin Authenticum, qui signifie « faisant autorité ». Ainsi, un enseignement appartient au « magistère authentique » s’il a été enseigné avec autorité.

Dans de nombreux messages de voyants du monde entier, Notre-Dame nous a avertis de rester fidèles au « véritable magistère » de l’Église :

Quoi qu’il arrive, ne vous écartez pas des enseignements du véritable Magistère de l’Église de Mon Jésus. —Notre-Dame à Pedro Regis, le 3 février 2022

Mes enfants, priez pour l’Église et pour les saints prêtres afin qu’ils restent toujours fidèles au véritable Magistère de la foi. —Notre-Dame à Gisella Cardia, le 3 février 2022

Enfants, priez pour que le véritable Magistère de l’Église ne soit pas perdu. —Notre-Dame de Zaro à Angèle, 8 juillet 2023

Ce qui constitue le « vrai » ou « authentique » magistère d’un pape ou des évêques, c’est lorsqu’ils transmettent ce qui leur a déjà été transmis et qui est conforme au « dépôt de la foi ».[12] Comme le Christ l’a ordonné à ses apôtres. avant Son ascension :

Allez donc et faites de toutes les nations des disciples… apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. (Mt 28, 19-20)

Ils doivent enseigner les commandements du Christ, et non les leurs. Vatican I a affirmé que « le Saint-Esprit a été promis aux successeurs de Pierre, non pour qu’ils puissent, par sa révélation, faire connaître quelque nouvelle doctrine, mais pour que, par son aide, ils puissent garder religieusement et exposer fidèlement la révélation ou le dépôt de foi transmise par les apôtres. »[13] Et ainsi…

Le pape n’est pas un souverain absolu dont les pensées et les désirs font loi. Au contraire, le ministère du pape est le garant de l’obéissance au Christ et à sa parole. —PAPE BENOÎT XVI, Homélie du 8 mai 2005 ; Union-Tribune de San Diego

Même les papes ne peuvent pas « développer une doctrine » qui s’écarte de la Tradition sacrée.[14]

Toute expression de doctrine ou de pratique non conforme à la Révélation divine, contenue dans les Saintes Écritures et dans la Tradition de l’Église, ne peut constituer un exercice authentique du ministère apostolique ou pétrinien et doit être rejetée par les fidèles. (Cardinal Raymond Burke, ancien membre de la Signature apostolique, la plus haute autorité judiciaire de l’Église ; 19 avril 2018 ; ncronline.org

Alors que certains soutiennent qu’aucun pape n’est mort hérétique (et même les cas cités ci-dessus d’Honorious et de Jean XXII ne fournissent sans doute pas cette preuve[15]), le problème en question n’est pas celui d’une hérésie mais d’un apparent échec tragique de la logique et une prudence pastorale qui peut faire scandale et qui fait scandale. Même si la Fiducia Supplicans dit qu’un prêtre ne peut pas bénir « l’union », bénir le couple revient en fait à reconnaître ce qui fait d’eux un couple : leur union sexuelle. Et c’est ce que soutiennent de nombreux membres du clergé :

…ils peuvent recevoir la bénédiction pour leur croissance dans la grâce et pour le succès de leurs efforts moraux et de leurs prochains pas dans la bonne direction, mais pas en couple à cause de l’incompréhension et de l’impossibilité d’une telle bénédiction. —Mgr Marian Eleganti, 20 décembre 2023 ; lifesitenews.com de kath.net

En tant que tel, certains soutiennent que la Fiducia Supplicans n’est pas un exercice authentique du « vrai magistère » et constitue, en fait, un danger pour celui-ci.

Pour le dire brièvement, l’ambiguïté intentionnelle de Fiducia Supplicans ouvre la porte à presque toutes les subversions du mariage exigées par les ennemis de la foi, mais cette même ambiguïté signifie que le document est édenté. —P. Dwight Longnecker, 19 décembre 2023 ; dwightlongenecker.com

L’avertissement et la présence de Notre-Dame…

Dans un message adressé à Pedro Regis, qui bénéficie du soutien de son évêque, Notre-Dame aurait déclaré :

Des vents contraires éloigneront le Grand Navire du port sûr et un grand naufrage causera la mort de beaucoup de mes pauvres enfants. Donnez-moi vos mains et je vous conduirai à mon Fils Jésus. Il [le navire] partira à la dérive à cause de la faute du commandant, mais le Seigneur viendra en aide à son peuple. —1er janvier 2024

Et le message de Notre-Dame d’Akita est désormais bien en vue :

L’œuvre du diable s’infiltrera jusque dans l’Église de telle manière qu’on verra des cardinaux s’opposer à des cardinaux, des évêques contre des évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères… les églises et les autels seront saccagés ; l’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le démon poussera de nombreux prêtres et âmes consacrées à quitter le service du Seigneur… — à Sœur Agnès Sasagawa d’Akita, Japon, 13 octobre 1973

Alors qu’une bonne partie de l’Église catholique ignore encore, voire méprise, la prophétie[18], je pense que nous devrions y prêter attention – veiller et prier (Marc 14, 38). À la fin de l’exhortation apostolique de Jean-Paul II citée plus haut, il désigne la Femme combattant le dragon, pour nous rappeler à la fois les dangers qui nous attendent et la victoire assurée.

Le dragon est « l’ancien serpent, appelé le Diable et Satan, le trompeur du monde entier » (Ap 12, 9). Le conflit est inégal : le dragon semble prévaloir, tant son arrogance est grande devant la femme sans défense et souffrante… Continuez à contempler Marie, sachant qu’elle est « maternellement présente et partageant les nombreux problèmes compliqués qui assaillent aujourd’hui le monde, la vie vies des individus, des familles et des nations » et « aide le peuple chrétien dans la lutte constante entre le bien et le mal, pour garantir qu’il « ne tombe pas » ou, s’il est tombé, qu’il « ressuscite ». —Ecclesia en Europe, n. 124, 28 juin 2003

Les enfants, que personne ne vous trompe.
Celui qui agit avec justice est juste,
tout comme il est juste.
Celui qui pèche appartient au Diable,
parce que le Diable a péché dès le début.
En effet, le Fils de Dieu s’est révélé pour détruire les œuvres du Diable…
De cette façon,
les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont clairement indiqués ;
Celui qui n’agit pas selon la justice n’appartient à Dieu,
ni celui qui n’aime pas son frère.
(1 Jean 3, 7-10)

 

Article traduit de l’anglais.

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Notes

1. 4 janvier 2024, Zénith
2. Fiducia supplicans, Sur le sens pastoral des bénédictions Présentation
3. Mgr Charles Chaput, archevêque émérite
4. Fr. Thomas Weinandy
5. Mgr Athanase Scheider
6. cccb.ca
7. Par exemple, un évêque péruvien interdit les bénédictions pour les personnes de même sexe  lifesitenews.com ; Des prêtres espagnols lancent une pétition pour l’annulation du FS  infovaticana-com ; Les prêtres allemands rejettent FS comme contradictoire, cf. lifesitenews.com
8. cf. catholicherald.co.uk
9. Les papes ont fait et font des erreurs et ce n’est pas une surprise. L’infaillibilité est réservée ex cathedra [« depuis le siège » de Pierre, c’est-à-dire les proclamations de dogmes fondées sur la Tradition sacrée]. Aucun pape dans l’histoire de l’Église n’a jamais commis d’erreurs ex cathedra. -Tour. Joseph Iannuzzi, théologien et expert en patristique
10. Mgr Athanasius Schneider, onepeterfive.com
11. Révérend Joseph Iannuzzi, STL, S. Th.D., Newsletter, automne 2021 ; cf. Il n’y a qu’une seule barque
12. Non pas un schisme, mais évidemment une séparation d’avec ce qui n’est pas en accord avec la Sainte Tradition
13. cf. Le pape peut-il être un hérétique ?
14. Voir Qu’est-ce que le « Vrai Magistère »
15. Pasteur aeternus, Ch. 4:6
16. cf. La splendeur de la vérité qui se dévoile
17. cf. Le pape peut-il être un hérétique ?
18. « Ne méprisez pas les paroles des prophètes, mais éprouvez tout ; retenez fermement ce qui est bon… » (1 Thessaloniciens 5, 20-21)




Message de Marie à Trevignano Romano le 3 janvier 2024

Chers enfants de mon Coeur Immaculé, merci d’avoir écouté mon appel dans vos coeurs.

Mes enfants, priez et recherchez la paix avec vos frères et soeurs. Mes enfants, cette année qui approche, qu’elle soit une année de décision pour le bien ou pour le mal, soyez transformés par l’Esprit Saint, soyez des hommes nouveaux. Mes enfants, les persécutions seront toujours plus fortes, pour tous ceux qui suivent le Père et sa Sainte Parole. Maintenant, je vous demande d’offrir vos souffrances, afin qu’elles soient une purification.

Je vous bénis maintenant, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.




Mgr Marc Aillet (France) : oui aux bénédictions de personnes individuelles non aux bénédictions de « couples » homosexuels.

« Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) vient de publier, le 18 décembre 2023, avec l’approbation du Pape François, la Déclaration Fiducia Supplicans « sur la signification pastorale des bénédictions ».

Saluée comme une victoire par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain, elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents. En outre, de nombreux fidèles, y compris des recommençants, et nombre de prêtres, qui font face, dans une société en perte de repères, à des situations pastorales complexes, en faisant preuve d’autant de fidélité à l’enseignement du Magistère que de charité pastorale, expriment leur trouble et leur incompréhension.

Interpellé par ces réactions et après avoir pris le temps de la réflexion, je souhaite adresser, comme évêque, aux prêtres et aux fidèles de mon diocèse, une note en vue des les aider à accueillir cette déclaration dans un esprit de communion avec le Saint-Siège apostolique, en donnant quelques clés de compréhension, tout en interrogeant respectueusement certains points de la déclaration susceptibles de clarification. Enfin, je voudrais inviter les prêtres de mon diocèse à la prudence, vertu par excellence du discernement. J’ai conscience que cette note est dense, mais il me semble important de traiter la question avec suffisamment de hauteur théologique et pastorale.

Une doctrine inchangée sur le mariage

Fiducia supplicans commence par rappeler que l’enseignement de l’Eglise sur le mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies, reste ferme et inchangée (n. 4). C’est la raison pour laquelle, insiste le texte, il est impossible de donner une bénédiction liturgique ou rituelle à des couples en situation irrégulière ou de même sexe, ce qui risquerait d’induire une grave confusion entre le mariage et les unions de fait (n. 5). Il est ainsi précisé que c’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une réponse ad dubium, le 22 février 2021, avait conclu à l’impossibilité de donner une bénédiction aux « couples » de même sexe.

Distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions pastorales

Il est proposé ensuite tout un parcours biblique pour fonder la distinction entre les bénédictions liturgiques (n. 10) et les bénédictions que l’on qualifiera de pastorales, en vue d’éclairer la possibilité d’une bénédiction accordée à une personne qui, quelle que soit sa condition de pécheur, peut la demander à un prêtre, hors contexte liturgique ou rituel, pour manifester sa confiance en Dieu et sa demande d’aide afin de « mieux vivre » et de mieux ajuster sa vie à la volonté de Dieu (n. 20). Cela fait d’ailleurs partie d’une pratique pastorale élémentaire et bimillénaire de l’Eglise, en particulier dans le cadre de la dévotion populaire (n. 23-24), où il ne s’agit jamais d’exercer un contrôle sur l’amour inconditionnel de Dieu envers tous ni d’exiger un certificat de moralité, étant entendu qu’il s’agit ici d’un sacramental, qui n’agit pas comme un sacrement ex opere operato, mais dont l’efficacité de grâce dépend des bonnes dispositions de celui qui la demande et la reçoit. Jusqu’ici, le texte n’apporte rien de nouveau à l’enseignement ordinaire de l’Eglise, en ces matières.

Une bénédiction pastorale étendue aux couples de même sexe

De la pratique multiséculaire de bénédictions spontanées et informelles, qui n’ont jamais été ritualisées par l’autorité ecclésiale, on passe à ce qui a été présenté dans l’introduction du document comme son objet propre : « C’est précisément dans ce contexte [ celui de la « vision pastorale du Pape François ] que l’on peut comprendre la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Eglise sur le mariage » (Présentation). Il sera même précisé que « ce geste ne prétend pas sanctionner ni légitimer quoi que ce soit » (n. 34).

C’est ainsi que dans la troisième partie de la déclaration, on glisse subrepticement de la possibilité de bénir une personne, quelle que soit sa situation, à une bénédiction accordée à un « couple » en situation irrégulière ou de même sexe.

Malgré toutes les précisions sur le caractère non liturgique de ces bénédictions et l’intention louable « de s’associer ainsi aux prières des personnes qui, bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide et être guidées vers une plus grande compréhension de son dessein d’amour et de vérité » (n. 30), on est bien obligé de constater que cela a été reçu, quasi unanimement par les pro comme par les contra, comme une « reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles » elles-mêmes. Or, c’est malheureusement souvent dans ce sens qu’est comprise la pratique – déjà en usage dans certaines Eglises locales – de bénir des « couples » de même sexe, notamment en Allemagne ou en Belgique, et de manière parfaitement publique. Il est à craindre qu’ils se sentent ainsi encouragés, comme en témoigne déjà un certain nombre.

Questions qui mériteraient des éclaircissements

On comprend le souhait légitime du Saint-Père de manifester la proximité et la compassion de l’Eglise envers toutes les situations, même les plus marginales : n’est-ce pas en effet l’attitude du Christ dans l’Evangile, « lui qui faisait bon accueil aux publicains et aux pécheurs » (cf. Mt 9, 11), et qui constitue une bonne part de notre ministère ordinaire ? Il y a néanmoins quelques questions qui restent en suspens et demanderaient de vrais éclaircissements, tant du point de vue doctrinal que pastoral.

Ces bénédictions ne seraient-elles pas en contradiction avec la notion de « sacramental » qu’assume toute bénédiction ?

Il convient de souligner que la raison avancée par le Responsum ad dubium de 2021 mettait moins en avant le contexte liturgique de la bénédiction que sa nature de « sacramental » qui demeure quel que soit le contexte : « Pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu’une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire – outre l’intention droite de ceux qui y participent – que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce, en fonction des desseins de Dieu inscrits dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur. Seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces plans sont compatibles avec l’essence de la bénédiction donnée par l’Eglise » (Note explicative du Responsum). C’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclarait illicite « toute forme de bénédiction » à l’égard des relations qui impliquent une pratique sexuelle hors mariage, comme c’est le cas des unions de personnes de même sexe. Il faut certes reconnaître et valoriser les éléments positifs que comportent ces types de relations, mais ils sont mis au service d’une union qui n’est pas ordonnée au Dessein du Créateur.

N’y a-t-il pas une distinction à faire entre bénir une personne et bénir un « couple » ?

L’Eglise a toujours tenu que « Ces bénédictions s’adressent à tous et que personne ne doit en être exclu » (n. 28). Mais, si l’on se réfère au Livre des Bénédictions et au Directoire sur la piété populaire et la liturgie, on constate qu’ils concernent essentiellement, sinon exclusivement, des personnes individuelles, même réunies en groupes, comme des personnes âgées ou des catéchistes. Mais dans ces cas, ce n’est pas la relation qui les unit, et qui n’est d’ailleurs qu’extrinsèque, qui est l’objet de la bénédiction, mais bien la personne.

Ainsi, nous touchons là à la nouveauté de la déclaration Fiducia supplicans qui ne réside pas dans la possibilité de bénir une personne en situation irrégulière ou homosexuelle, mais d’en bénir deux qui se présentent en tant que « couple ». C’est donc l’entité « couple » qui invoque la bénédiction sur elle. Or, si le texte prend soin de ne pas utiliser les termes d’union, de partenariat ou de relation – utilisés par l’ancienne Congrégation pour son interdiction –, il ne fournit pas pour autant une définition de la notion de « couple », devenu ici un nouvel objet de bénédiction.

Une question sémantique s’impose donc qui n’est pas résolue : la dénomination de « couple » peut-elle raisonnablement être donnée à la relation de deux personnes de même sexe ? N’a-t-on pas intégré un peu hâtivement la sémantique que le monde nous impose mais qui jette la confusion sur la réalité du couple ? Dans son exhortation apostolique Ecclesia in Europa (2003), Jean Paul II écrit : « On observe même des tentatives visant à faire accepter des modèles de couples où la différence sexuelle ne serait plus essentielle » (n. 90). Autrement dit : la différence sexuelle n’est-elle pas essentielle à la constitution même d’un couple ? C’est une question anthropologique qui mériterait d’être précisée pour éviter toute confusion et ambiguïté, car si le monde a élargi cette notion à des réalités qui n’entrent pas dans le Dessein du Créateur, la parole magistérielle ne doit-elle pas assumer une certaine rigueur dans sa terminologie pour correspondre le mieux possible à la vérité révélée, anthropologique et théologique ?

Quid des relations homosexuelles ?

Accorder une bénédiction à un « couple » homosexuel, non plus seulement à deux personnes individuelles, semble cautionner par le fait même l’activité homosexuelle qui les relie, même si, encore une fois, on précise bien que cette union ne peut pas être assimilée au mariage. Cela pose donc la question, qui n’est pas abordée dans cette déclaration, du statut moral des relations homosexuelles. Or l’enseignement de l’Eglise, conformément à l’Ecriture Sainte et à l’enseignement constant du Magistère, tient ces relations pour « intrinsèquement désordonnées » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n. 2357) : si Dieu ne répugne pas à bénir le pécheur, peut-il dire du bien de ce qui n’est pas conforme concrètement à son Dessein ? Cela ne contredirait-il pas la bénédiction originelle de Dieu quand il crée l’homme à son image : « homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : ‘soyez féconds et multipliez-vous’ » (Gn 1, 28) ?

N’y a-t-il pas des actes qui sont intrinsèquement mauvais ?

Pour mettre un terme aux controverses qui avaient agité les moralistes catholiques depuis les années 70, sur l’option fondamentale et la moralité des actes humains, le pape Jean Paul II a publié une encyclique magistrale, Veritatis splendor (1993), sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Eglise, et dont nous avons célébré en 2023 le 30ème anniversaire. Cette encyclique, qui vient confirmer la Partie morale du CEC et en développer certains aspects, a rappelé

en particulier l’enseignement constant du Magistère sur l’existence d’actes intrinsèquement mauvais (n. 79-83) qui demeurent interdits semper et pro semper, c’est-à-dire en toutes circonstances. Cet enseignement est loin d’être facultatif et il donne une clé pour le discernement des situations auxquelles nous sommes confrontés dans le ministère pastoral. Sans doute un comportement qui est objectivement en désaccord avec le Dessein de Dieu n’est pas nécessairement imputable subjectivement – d’ailleurs « qui suis-je pour juger ? », pour reprendre la célèbre expression du pape François –, mais il n’en devient pas moralement bon pour autant. La déclaration Fiducia supplicans évoque souvent le pécheur qui demande une bénédiction – « ceux qui se reconnaissent humblement pécheurs comme tout le monde » (n. 32) –, mais reste muette sur le péché particulier qui caractérise ces situations. L’expérience montre d’ailleurs qu’il n’est pas certain que cette possibilité de bénédiction « sans condition » soit une aide à la conversion.

L’exercice de la charité pastorale peut-il être déconnecté de la mission prophétique d’enseignement ?

Il est heureux que cette déclaration renvoie au ministère du prêtre et il faut rendre grâce au Saint-Père de susciter toutes sortes d’occasions pour permettre à des personnes, éloignées de l’Eglise et de sa discipline, de rencontrer un prêtre, comme il en exprime le souhait dans son exhortation apostolique Amoris laetitia (2016), pour faire l’expérience de la proximité d’un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Ps 144, 8). Mais alors, il ne saurait être question pour deux personnes de même sexe engagées dans une activité homosexuelle et se présentant comme telles, ou pour des couples en situation irrégulière, de recourir à une bénédiction accordée, même de manière informelle, sans un dialogue pastoral auquel le pape François encourage précisément souvent les pasteurs.

En ce sens, on ne saurait séparer, dans le ministère du prêtre, l’exercice de la charité pastorale de sa mission prophétique d’enseignement. Et le cœur de la prédication de Jésus demeure l’appel à la conversion, dont on peut regretter qu’il n’en soit pas question dans cette déclaration. Quand Jésus manifeste sa compassion vis-à-vis du pécheur, il l’exhorte toujours à changer de vie, comme on le voit, entre autres exemples, dans le récit de la femme adultère : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11). Que serait une sollicitude pastorale qui n’inviterait pas le fidèle, sans juger ni condamner personne, à évaluer sa vie et son comportement par rapport aux paroles de l’Alliance et à l’Evangile ? Ces paroles disent le dessein bienveillant de Dieu à l’égard des hommes, en vue d’y conformer leur vie, avec la grâce de Dieu, et selon un chemin de croissance, appelé par Jean Paul II : « loi de gradualité ou voie graduelle » (cf. Familiaris Consortio n. 34). La bénédiction accordée à deux personnes unies par une relation homosexuelle ou à un couple en situation irrégulière ne risquerait-elle pas de leur faire croire que leur union est une étape légitime dans leur cheminement ? Or Jean Paul II a bien pris soin de préciser : « C’est pourquoi ce qu’on appelle loi de gradualité ou voie graduelle ne peut s’identifier à la gradualité de la loi, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses » (Ibid.).

Peut-on opposer pastorale et doctrine ?

Par ailleurs, peut-on opposer accompagnement pastoral et enseignement doctrinal, comme si l’intransigeance était du côté de la doctrine et des principes, au détriment de la compassion et de la tendresse que nous devons pastoralement aux pécheurs ? Face aux pharisiens qui le mettent à l’épreuve, à propos du divorce et de l’acte de répudiation consenti par Moïse, Jésus renvoie sans concession à la « Vérité du commencement » (cf. Gn 1 et 2), affirmant que si Moïse a consenti à leur faiblesse, c’est en raison de « la dureté de leur cœur » (cf. Mt 19, 3-9). C’est Jésus qui apparaît même comme le plus intransigeant. Il faut dire que la loi ancienne ne rendait pas juste : mais avec Jésus, nous sommes désormais sous le régime de la Loi nouvelle que saint Thomas d’Aquin définissait, en s’inspirant de saint Paul, comme « la grâce de l’Esprit Saint donnée à ceux qui croient au Christ » (Somme de Théologie I-II 106, 1). Tout acte de ministère, y compris les bénédictions, devrait donc être placé sous le régime de la loi nouvelle, où nous sommes tous appelés à la sainteté, quelle que soit notre condition de pécheur.

Comme le précisait le Cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une lettre adressée aux évêques de l’Eglise catholique sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles (1986) : « Il convient de bien faire comprendre que l’éloignement de l’enseignement de l’Eglise ou le silence à son sujet n’est, dans un effort de prise en charge pastorale, ni la marque d’un vrai sens de la responsabilité ni celle d’un véritable ministère pastoral. Seul ce qui est vrai peut finalement être pastoral. Ne pas prendre en compte la position de l’Eglise, c’est priver des hommes et des femmes homosexuels de l’attention dont ils ont besoin et qu’ils méritent » (n. 15).

Et saint Jean Paul II de prévenir : « La doctrine de l’Eglise et, en particulier, sa fermeté à défendre la validité universelle et permanente des préceptes qui interdisent les actes intrinsèquement mauvais est maintes fois comprise comme le signe d’une intolérable intransigeance, surtout dans les situations extrêmement complexes et conflictuelles de la vie morale de l’homme et de la société aujourd’hui, intransigeance qui contrasterait avec le caractère maternel de l’Eglise. Cette dernière, dit-on, manque de compréhension et de compassion. Mais, en réalité, le caractère maternel de l’Eglise ne peut jamais être séparé de la mission d’enseignement qu’elle doit toujours remplir en Epouse fidèle du Christ qui est la Vérité en personne (…) ‘’En réalité, la vraie compréhension et la compassion naturelle doivent signifier l’amour de la personne, de son bien véritable et de sa liberté authentique. Et l’on ne peut certes pas vivre un tel amour en dissimulant ou en affaiblissant la vérité morale, mais en la proposant avec son sens profond de rayonnement de la Sagesse éternelle de Dieu, venue à nous dans le Christ, et avec sa portée de service de l’homme, de la croissance de sa liberté et de la recherche de son bonheur’’ (Familiaris Consortio n. 34). En même temps, la présentation claire et vigoureuse de la vérité morale ne peut jamais faire abstraction du respect profond et sincère, inspiré par un amour patient et confiant, dont l’homme a toujours besoin au long de son cheminement moral rendu souvent pénible par des difficultés, des faiblesses et des situations douloureuses. L’Eglise, qui ne peut jamais renoncer au principe ‘’de la vérité et de la cohérence, en vertu duquel elle n’accepte pas d’appeler bien ce qui est mal et mal ce qui est bien’’ (Reconciliatio et paenitentia n. 34), doit toujours être attentive à ne pas briser le roseau froissé et à ne pas éteindre la mèche qui fume encore (cf. Is 42, 3). Paul VI a écrit : ‘’Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l’exemple en traitant avec les hommes. Venu non pour juger, mais pour sauver (cf. Jn 3, 17), il fut certes intransigeant avec le mal, mais miséricordieux envers les personnes’’ (Humanae vitae n. 29). » (Veritatis splendor n. 95).

« Ne vous modelez pas sur le monde présent »

J’ai bien conscience que la question est délicate et je souscris pleinement à la volonté du Saint-Père d’insister sur la charité pastorale du prêtre appelé à rendre proche de tout homme l’amour inconditionnel de Dieu, jusqu’aux périphéries existentielles de l’humanité si blessée d’aujourd’hui. Mais je pense à cette parole lumineuse de l’Apôtre Paul à Tite, que nous entendons proclamer dans la liturgie de la nuit de Noël, qui résume toute l’Economie du Salut : « Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété (…) Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2, 11-12. 14). La charité pastorale qui nous presse – « Caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) – de rejoindre tous les hommes pour leur montrer combien ils sont aimés de Dieu – la preuve, c’est que le Christ est mort et ressuscité pour tous –, nous presse, de manière indissociable, de leur annoncer la Vérité de l’Evangile du Salut. Et la Vérité est ainsi formulée par Jésus à tous ceux qui veulent devenir ses disciples : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16, 24). Saint Luc précise qu’il le disait « à tous » (Lc 9, 23) et pas seulement à une élite.

Une parole de saint Paul résonne encore en moi pour éclairer notre attitude pastorale : « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Tous les hommes, y compris les couples en situation irrégulière ou de même sexe, aspirent au meilleur, car l’inclination au bien, au vrai et au beau est inscrite par Dieu dans le cœur de tout homme : c’est respecter sa dignité et sa liberté fondamentale que de le reconnaître. Et cela vaut la peine de « mouiller sa chemise » pour aider tout homme, quelle que soit sa situation de péché ou de contradiction avec le Dessein de Dieu tel qu’il est révélé dans le Décalogue et l’Evangile, à le découvrir et à cheminer, moyennant des processus de croissance et l’aide de la grâce de Dieu, pour y parvenir. Et cela ne peut pas se faire en faisant l’économie de la Croix.

Attitude pastorale pratique

Aussi, en conclusion, et vu le contexte d’une société sécularisée où nous connaissons une crise anthropologique inédite, qui conduit immanquablement à des ambiguïtés tenaces :

– J’invite les prêtres du diocèse, face aux couples en situation irrégulière ou aux personnes engagées dans une relation homosexuelle, à faire preuve d’un accueil plein de bienveillance : il faut que les personnes ne se sentent pas jugées, mais accueillies par un regard et une écoute qui disent l’amour de Dieu pour elles.

– Je les invite ensuite à instaurer un dialogue pastoral et à avoir le courage, pour le bien des personnes et avec la délicatesse qui convient, sans les juger et en s’impliquant personnellement dans la relation pastorale, de leur dire clairement la Vérité que l’Eglise enseigne sur leur situation.

– Enfin, je les invite, si les personnes le demandent, à leur donner une bénédiction, à condition que ce soit à chaque personne individuellement, en les appelant à la conversion et en les invitant à demander le secours de la grâce que le Seigneur accorde à tous ceux qui le lui demandent pour conformer leur vie à la Volonté de Dieu ».

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Bayonne, le 27 décembre 2023

En la fête de saint Jean, Apôtre

https://gloria.tv/post/7YMHvF3DR9pp4K7koSjPjh1YM




Message de Jésus à Trevignano Romano le 30 décembre 2023 : L’année à venir sera l’année de l’Apocalypse, mais aussi de la joie, car vous verrez tant de choses.

Message de Jésus

 » Mes enfants, écoutez maintenant : voici la Lumière pour vous. Je suis la Lumière, je suis le Chemin, je suis la Vérité et je suis la Vie, la Lumière de l’Espérance.

Écoutez ma voix : voici que vous n’avez pas confiance en moi ! Combien de fois m’avez-vous demandé de mettre fin à tous les maux qui se sont produits, mais je n’ai pas pu, parce que je devais faire tomber les masques de vos ennemis. Je voulais vous faire voir ce qui est bon et ce qui est mauvais. Je devais vous faire comprendre où va l’Eglise avec les prêtres, les évêques et les cardinaux bien habillés ; beaux à l’extérieur, mais putrides à l’intérieur.

Frères, soyez rassurés. Ayez foi en Moi et en Ma Miséricorde, mais aussi en Ma justice qui se manifestera bientôt. Regardez les signes du ciel ! Regardez les signes du ciel : je ne dis ni le jour ni l’heure, mais c’est la fin des temps. Ne vous fiez pas aux dates : Moi seul connais la date exacte.

Je voudrais que vous voyiez de vos propres yeux les méchants périr. Vous verrez des choses très laides autour de vous, mais jusqu’au dernier jour, je dois rassembler mes brebis perdues, même les dernières. C’est votre mission ! Rassemblez jusqu’à la dernière brebis, et je serai avec vous. Je ne peux pas laisser une seule âme se perdre. À moins que vous ne choisissiez maintenant, en regardant autour de vous.

Cette année a été pour vous une préparation. Mais l’année à venir sera l’année de l’Apocalypse, mais aussi de la joie, car vous verrez tant de choses. Oh ! vous serez avec moi ! Tu es déjà avec moi ! Votre âme est déjà avec moi. Je vous aime mes enfants, je vous aime pour votre fidélité et je vous accompagne dans votre vie. Rappelez-vous : soyez prêts ! Je viendrai comme un voleur dans la nuit, mais soyez toujours prêts. Je vous bénis maintenant au nom du Père, de mon Très Saint Nom et du Saint Esprit.

Que la paix soit avec vous et dans cette maison, amen. »