Le secret admirable du Très Saint Rosaire (4) – St Louis-Marie Grignion de Montfort
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BOUTON DE ROSE [Saint Louis-Marie désigne par ce terme les enfants]
[7] Je vous offre, mes petits enfants, un beau bouton de rose ; c’est un des petits grains de votre chapelet qui vous parait si peu de chose ! Que ce grain est précieux ! Oh ! que ce bouton de rose est admirable, oh ! qu’il s’épanouira large si vous dites dévotement votre Ave Maria ! Ce serait trop vous demander que de vous conseiller un Rosaire tous les jours. Dites au moins votre chapelet tous les jours bien dévotement, qui est un petit chapeau de roses que vous mettrez sur la tête de Jésus et de Marie. Croyez-moi, écoutez la belle histoire et la retenez bien.
[8] Deux petites filles, toutes deux sœurs, étant à la porte de leur logis à dire le chapelet dévotement, une belle dame s’apparut à elles, approche de la plus jeune qui n’avait que six à sept ans, la prit par la main et l’emmène. Sa sœur aînée, toute étonnée, la cherche et ne l’ayant pu trouver s’en vint toute éplorée à la maison et dit qu’on avait emporté sa sœur. Le père et la mère cherchèrent inutilement pendant trois jours. Au bout du troisième jour, ils la trouvèrent à la porte avec un visage gai et joyeux ; ils lui demandèrent d’où elle venait ; elle dit que la dame à laquelle elle disait son chapelet l’avait emmenée dans un beau lieu et lui avait donné à manger de bonnes choses et lui avait mis entre les bras un joli petit enfant qu’elle avait tant baisé. Le père et la mère, qui étaient nouvellement convertis à la foi, firent venir le révérend père jésuite qui les avait instruits dans la foi et la dévotion du Rosaire, ils lui racontèrent ce qui s’était passé. C’est de lui que nous l’avons su. Ceci est arrivé dans le Paraguay[1].
Imitez, mes petits enfants, ces petites filles, et dites comme elles tous les jours votre chapelet, et vous mériterez par là d’aller en paradis et de voir Jésus et Marie, sinon pendant la vie, du moins après la mort pendant l’éternité. Ainsi soit-il.
Que [les] savants donc et les ignorants, que les justes et les pécheurs, que les grands et les petits, louent et saluent jour et nuit par le saint Rosaire Jésus et Marie.
Salutate Mariam, quae multum laboravit in vobis.
(Rom. 16.)[2]
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[1] Antoine BOISSIEU, s.j., Le Chrétien prédestiné par la dévotion à la Sainte Vierge, p. 752 ; CN p. 189-190.
[2] Rm 16,6 : Saluez Marie qui a beaucoup travaillé au milieu de vous.