Petite méditation de Carême sur l’infinie Miséricorde de Dieu…

« Celui qui désire le salut

trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur »

Sainte Faustine

      La miséricorde est le mystère ultime du Cœur de Dieu : il s’est « ouvert » à l’infini pour nous tous sur la Croix. Cette blessure opérée par la lance du soldat romain (Jn 19,33-34) est la dernière et la plus bouleversante Parole du Père à travers le Cœur de son Fils crucifié. Il l’a voulue de toute éternité pour que pas un seul enfant de cette terre ne doute qu’il est aimé à l’infini…

Comment oublier ici la tendresse de Dieu à travers le regard et les larmes de Jésus face à la dureté de Jérusalem :

« Quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux… » (Lc 19,41-42)

Et Saint Matthieu précise ce véritable « cri maternel » du Cœur de Dieu :

« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes… et vous n’avez pas voulu ! » (Mt 23,37).

Cet Evangile a tiré des larmes à la petite Thérèse… et quand on prie à Jérusalem dans la chapelle de « Dominus flevit » (« Le Seigneur pleura »), on voit comme Jésus la ville sainte à travers les vitraux. Là, culmine la beauté et le drame de la Révélation : « Dieu est Amour ! » (1 Jn 4,16). Et quand l’Amour n’est pas aimé jusqu’à le crucifier de tant de manières dans l’histoire des hommes, ce cruel rejet génère une blessure secrète dans le Cœur de Dieu :

Elle se laissera voir dans son côté à la fin de sa Passion où « en transperçant le Cœur de Jésus, la lance du soldat a ouvert un grand mystère… car elle est allée plus loin que le Cœur du Christ, elle a ouvert Dieu, elle est passée pour ainsi dire, au milieu même de la Trinité[1] ! »

Ainsi, comme l’enfant perdu de la parabole, nous sommes tous appelés à nous approcher d’une Vérité qui nous échappe … Dès ses premiers pas de retour, il se découvre si « follement » aimé par « le Père des miséricordes » (2 Co 1,3) : « Tandis qu’il était encore loin, son père le vit et fut ému aux entrailles : il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ! » (Lc 15,20).

Cette révélation de la miséricorde de Dieu est une vérité absolue offerte sans cesse à tout homme… c’est pourquoi le Démon déchaîne ici sa plus « violente » tentation sur chaque âme car il sait, lui qui la refuse éternellement, que la miséricorde du Christ « n’exclut personne : ni les pauvres, ni les riches. Car Dieu ne se laisse pas conditionner par nos préjugés humains, mais il voit en chacun une âme à sauver et il est spécialement attiré par celles qui sont considérées comme perdues et qui se considèrent comme telles[2]… »

C’est pourquoi le merveilleux Berger de l’Evangile part toujours à la recherche de la brebis perdue… en laissant sur place les 99 autres. Et quand il l’a retrouvée, son indicible joie est le fruit de sa miséricorde : « C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes, qui n’ont pas besoin de conversion ! » (Lc 15,7).

Cela laisse entendre que la brebis perdue révèle l’indicible miséricorde du Cœur de Dieu que toutes les brebis doivent découvrir : en effet, éloignées ou apparemment plus près du Berger, toutes les brebis doivent être bouleversées par l’indicible miséricorde de Dieu ! Car en réalité, toutes les brebis sont « perdues » et sont sauvées par la miséricorde de Dieu crucifiée…

Tel est le mystère du salut universel par la foi en Jésus-Christ que Saint Paul proclame avec force : « Avant la venue de la foi, nous étions enfermés sous la garde la Loi, réservés à la foi qui devait de révéler… mais la foi venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans le Christ Jésus. Vous tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a plus ni juif, ni grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous ne faites plus qu’un en Jésus Christ ! Et si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse… » (Ga 3,23-29).

Comment oublier ici la réaction violente du fils ainé dans la parabole de l’enfant-prodigue : il se met en colère contre son père et considère comme un scandale le festin d’un tel accueil pour son frère pécheur : n’a-t-il pas dissipé l’héritage « avec des prostituées » et son père fait « tuer pour lui le veau gras ! » (Lc 15,30). On notera au passage que sa relation au père très extérieure et que, de fait, il se situe plus au niveau de la loi (Lc 15,9) que de l’amour. La relation filiale au père lui échappe…

Comprenons bien ici que la miséricorde n’efface, ni ne contredit la justice mais qu’elle est le feu imprévisible d’un amour mystérieux qui « dit » Dieu : secret unique de son Cœur, la miséricorde jaillit des profondeurs de la Très Sainte Trinité ! En la contemplant sur la Croix, qui pourra dire jusqu’où va la folle tendresse du Cœur de Dieu transpercé ?

En même temps, il faut ici éviter toute ambiguïté en notant « que la miséricorde de Jésus ne s’exprime pas en mettant la loi morale entre parenthèses. Pour Jésus, le bien est le bien, le mal est le mal. La miséricorde ne change pas l’aspect du péché, mais le brûle d’un feu d’amour… En Jésus, Dieu vient nous donner l’amour et nous demander l’amour[3] ! »

En pardonnant à la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider, le Seigneur conclut par une invitation à sortir du péché pour vivre une vie nouvelle dans la lumière : « va, désormais ne pèche plus ! » (Jn 8,11). C’est l’invitation à vivre d’un nouvel amour dans la Lumière du Christ…

La miséricorde est la réalité ultime de la foi et elle est notre dernier rempart face aux ténèbres de la désespérance… Saint Benoît a écrit dans sa célèbre Règle cette recommandation finale : « Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu ! » Et Syméon le Nouveau Théologien lui fait écho dans un texte unique dont le cri poignant traverse le temps :

« Tu connais ma misère… Tu vois ma faiblesse et mon infirmité, Toi qui m’as façonné, mon Dieu… Tu connais tout ! Regarde mon cœur humilié, regarde mon cœur contrit, regarde-moi qui m’approche de Toi dans le désespoir mon Dieu !… Ne tarde donc pas, Miséricordieux, ne détourne pas les yeux…

Dans ton Cœur je m’abrite, derrière ta pitié je me réfugie, c’est ton amour pour les hommes que je t’adresse comme intercesseur ! Je n’ai pas travaillé, je n’ai pas accompli les œuvres de la justice, jamais je n’ai gardé un seul de tes commandements… mais j’ai passé ma vie toute entière dans la débauche : pourtant, tu n’as pas détourné les yeux, tu m’as cherché et trouvé dans mon errance, tu m’as ramené de la route d’égarement… et sur tes épaules immaculées, jusqu’à la lumière de ta grâce, tu m’as soulevé, Ô Christ, tu m’as chargé, Ô Miséricordieux !… Je proclame ta pitié, je célèbre ta miséricorde, je m’émerveille et je rends grâce à la richesse de ta bonté[4] ! »

A la suite de ce cri bouleversant, puissions-nous laisser résonner à jamais en nos cœurs le chant de la Vierge bénie : « Sa Miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ! » (Lc 1,50).

+M-Mickaël

 

[1] Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi avec Nicolas Diat, Fayard, 2015, p.32.

[2] Pape Benoît XVI, Angélus, 31 octobre 2010.

[3] Benoît XVI, Homélie à Assise, 17 juin 2007.

[4] Syméon le Nouveau Théologien, Hymnes XLI, Sources chrétiennes 196.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (8)- St Louis-Marie Grignon de Montfort

PREMIÈRE DIZAINE

L’ excellence du saint Rosaire

dans son origine et Son nom.

(suite)

[5. ROSE]

[81] il n’y a [à] proprement parler qu’une sorte de confrérie du Rosaire composé de 150 Ave Maria ; mais par rapport à la ferveur des différentes personnes qui le pratiquent, il y en a de trois sortes, savoir : le Rosaire commun ou ordinaire, le Rosaire perpétuel et le Rosaire quotidien. La confrérie du Rosaire ordinaire n’exige qu’on le récite qu’une fois par semaine. Celle du Rosaire perpétuel qu’une fois par an, mais celle du Rosaire quotidien demande qu’on le dise tous les jours tout entier, c’est-à-dire 150 Ave Maria. Aucun de ces Rosaires n’engage à péché, pas même véniel, si on vient à y manquer, parce que cet engagement est tout à fait volontaire et de surérogation ; mais il ne faut pas s’enrôler dans la confrérie si on n’a pas la volonté déterminée à le réciter selon que la confrérie le demande autant qu’on le pourra sans manquer aux obligations de l’état. Ainsi lorsque la récitation du saint Rosaire se trouve en concurrence avec une action à laquelle l’état engage, on doit préférer cette action au Rosaire, quelque saint qu’il soit. Lorsque dans la maladie on ne peut le dire ni tout entier ni en partie, sans augmenter son mal, on [n’] y est pas obligé. Lorsque par une obéissance légitime, ou par un oubli involontaire, ou par une nécessité pressante, on [n’] a pu le dire, il n’y a aucun péché, même véniel ; on ne laisse pas de participer aux grâces et aux mérites des autres frères et sœurs du saint Rosaire qui le disent dans le monde.

Chrétien, si vous manquez même de le dire par pure négligence, sans aucun mépris formel, vous ne péchez pas aussi, absolument parlant, mais vous perdez la participation des prières et des bonnes œuvres et mérites de la confrérie, et par votre infidélité en choses petites et de surérogation, vous tomberez insensiblement dans l’infidélité aux choses grandes et d’obligation essentielle ; car : Qui spernit modica paulatim decidet [1].

 

[1] Si 19, 1 : Qui méprise les riens peu à peu s’appauvrit.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Message de Marie, Trevignano Romano le 3 mars 2024

Trevignano Romano, 3 mars 2024

Enfants bien-aimés, merci d’être ici en prière et de vous agenouiller dans ce lieu béni.

Enfants, je vous le demande en ce moment où il y a tant de changements autour de vous : ayez confiance, faites confiance à Jésus !

Enfants, seul Dieu peut vous donner la paix dans un monde si troublé par les guerres, les mensonges et les injustices. Encore une fois, je vous demande de faire confiance à Celui qui est mort pour votre salut.

Criez aussi depuis cette colline, pour suivre l’Évangile ! Rien que la voix de l’Évangile. Je suis avec vous, n’ayez pas peur.

Maintenant je vous bénis, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.




Mgr Strickland écrit une lettre ouverte appelant le pape François et tous les évêques à « revenir au Christ ».

Dans une lettre adressée au pape François et à tous les évêques,

Mgr Strickland a exhorté l’Église à « résister aux voix » qui nous appellent à « abandonner la vérité que Jésus-Christ a proclamée ».

(LifeSiteNews) — Le texte suivant est le suivant texte complet d’une lettre sacerdotale du 29 février écrite par l’évêque émérite de Tyler, Texas, Joseph Strickland.

jeu Fév 29, 2024 – 9:48 am EST

Mes chers frères évêques, 

Je me dois de m’adresser à tous mes frères évêques du monde entier, y compris au pape François, évêque de Rome. À bien des égards, je suis le plus petit d’entre vous, mais je partage avec vous l’onction de successeur des apôtres et l’appel à préserver le dépôt de la foi, et c’est dans cet esprit que je m’adresse à vous. 

Je vous en conjure, revenons au Christ et à sa voie, et soyons audacieux comme nos prédécesseurs des premier, deuxième et troisième siècles, dont beaucoup ont suivi le Seigneur jusqu’à la mort, portant de lourdes croix en son nom. Soyons solidaires de nos frères qui, dans les années 20, ont suivi le Seigneur jusqu’à la mort, portant de lourdes croix en son nom.th siècle, ont eu la force de s’élever contre les dirigeants despotiques, même s’ils n’étaient qu’une voix minoritaire à leur époque. En ce 21est Au cours de ce siècle, soyons vigoureux dans la connaissance et la proclamation de Jésus-Christ comme la Lumière du monde et le Seigneur de la Vérité. Proclamons avec une profonde conviction la plénitude du message de Jésus-Christ et résistons à toute tentation de ne partager que la partie de sa vérité que le monde accepte afin d’éviter l’ire d’un monde qui le hait encore.

Parlons avec force de l’inerrance des Saintes Écritures et proclamons qu’elles sont vraiment la parole de Dieu, qui nous a été révélée et transmise comme un trésor sacré, qui nous fait passer des ténèbres à la lumière. Partageons la glorieuse bonne nouvelle que Jésus-Christ est la Parole sacrée incarnée et que la révérence pour sa Parole est une révérence pour sa Présence réelle et sacrée parmi nous, comme il l’a promis. Appelons à un réveil eucharistique mondial qui proclame avec des nouvelles d’une grande joie que Jésus-Christ est réellement présent – Corps et Sang, Âme et Divinité – dans la Sainte Eucharistie à chaque messe, dans chaque tabernacle et sur chaque autel d’adoration eucharistique. Enseignons à nos troupeaux que tous les sacrements sont Jésus-Christ, présent et agissant parmi nous, nous appelant au repentir, à la guérison et à la paix, et nous fortifiant par la grâce sanctifiante afin que nous puissions tendre la main aux pauvres, aux marginalisés et aux méprisés pour partager sa Bonne Nouvelle. Adhérons hardiment à notre foi ancestrale selon laquelle Jésus-Christ est le seul Chemin, la Vérité et la Vie, envoyé par notre Père céleste. Appelons le monde à l’unique Seigneur, à l’unique foi et à l’unique baptême qui nous guide, par l’intermédiaire de son Église une, sainte, catholique et apostolique, vers la vie éternelle avec Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit. 

Frères, soyons forts et clairs concernant tous les enseignements de notre foi catholique qui parlent de la sainteté de la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. L’Épouse du Christ proclame la vérité que Dieu nous a créés homme et femme. L’Église, Corps mystique du Christ, proclame la vérité que le mariage est un lien sacré entre un homme et une femme, engagés pour la vie et ouverts aux enfants, et que ce modèle ordonné par Dieu guidera l’humanité jusqu’à la fin des temps.Engageons-nous à ne jamais laisser ceux qui sont pris dans un péché sexuel, quel qu’il soit, errer dans les ténèbres d’un mode de vie pécheur. Soyons l’Église qui accueille tout le monde, mais qui n’abandonne personne au péché et aux sombres voies du monde. Ouvrons grand les portes de l’Église du Christ et accueillons tout le monde sur le chemin sacré de la grâce et de la vie, en enseignant que l’amour sacrificiel que le Christ a modelé pour nous est le seul véritable amour. 

Mes frères, que notre vocation de berger et de paître le troupeau du Seigneur ne soit jamais la proie d’un compromis avec un monde qui tente de diminuer la force et la vigueur de l’Évangile, et de rendre notre foi inutile et vide. Le Christ nous a appelés à être dans le monde mais pas du monde. Résistons aux courants de notre époque qui cherchent à créer un monde à « notre » image et à éliminer Dieu de sa place au centre de la création. Résistons aux voix qui, trop souvent, proviennent de l’Église elle-même et nous appellent à abandonner la vérité que Jésus-Christ a proclamée, en cherchant plutôt à la tordre, à la modifier et à l’actualiser jusqu’à ce qu’elle soit méconnaissable et qu’elle ne soit plus enracinée dans la réalité. 

Nous devons reconnaître que nous nous trouvons au bord d’un précipice de dévastation, comme le monde n’en a jamais vu. Ouvrons les yeux sur les forces du mal qui apportent la division et les ténèbres, alors qu’elles prétendent offrir une nouvelle voie à l’humanité. Ayons l’audace de dire « non » à ces tendances qui cherchent à effacer Dieu et à anéantir le droit que Dieu nous a donné de choisir le bien du mal dans la liberté et l’autonomie personnelles. Disons simplement « non » aux voix qui murmurent le détrônement de Dieu et cherchent à installer un État mondial à sa place. 

Mes frères, tout est possible avec Dieu, et sa miséricorde est toujours concentrée sur l’octroi de nouvelles opportunités pour passer des ténèbres à la lumière. Il n’est pas trop tard, mais le temps nous est compté pour faire notre travail. Prenons ensemble le manteau que nous avons reçu lors de notre consécration épiscopale et proclamons à nouveau Jésus-Christ ! 

Soyons des bergers. 

L’évêque Joseph E. Strickland,

Émérite du diocèse de Tyler