Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Seigneur (3) : « Toi qui reposas si souvent sur sa poitrine ! »

Dans son Evangile, Saint Jean nous révèle son attitude d’intimité unique avec le Maître : elle est dévoilée au moment troublant où le Seigneur annonce de manière mystérieuse la trahison de Judas… Là, Jean se définit à travers une tendre proximité avec Jésus :

« Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus. Simon Pierre lui fait signe et lui dit : « Demande quel est celui dont il parle. » Se penchant alors vers la poitrine de Jésus, le disciple lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper ! … » il la prend et la donne à Judas… Après la bouchée, Satan entra en lui… et aussitôt la bouchée prise, il sortit ; il faisait nuit… » (Jn 13,22-30).

On découvre d’abord dans cet Evangile que Saint Pierre reconnaissait cette proximité unique que Jean avait avec le Maître. A travers Pierre, Roc précieux de la foi choisi par Jésus (Mt 16,18), nous est révélée ensuite en Jean, si proche du Cœur de Jésus, la dimension contemplative future de l’Eglise dont la Vierge est la plénitude : sa silencieuse proximité avec Elle, déjà, durant le ministère du Seigneur, le conduira à être le seul Apôtre présent au pied de la Croix. Et c’est pourquoi si Jean est présent au début de la mission apostolique près de Pierre (Ac 4,13-22), il disparaît ensuite après les premières persécutions pour protéger et conduire la Vierge Marie à Ephèse, à l’écart…

Certes, il continuera à évangéliser… mais de manière plus contemplative, comme il le laisse entendre au début de l’Apocalypse avant de témoigner de sa vision bouleversante du Christ glorieux :

« Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’épreuve, la royauté et la constance, en Jésus. Je me trouvais dans l’île de Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je tombais en extase, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix clamer, comme une trompette : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre pour l’envoyer aux sept Eglises… Je me retournais pour regarder la voix qui me parlait… et je vis comme un Fils d’homme revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or… ses yeux comme une flamme ardente… et son visage, c’est comme le soleil qui brille dans tout son éclat ! A sa vue, je tombai comme mort à ses pieds… » (Ap 1,9-17).

Cet évènement constituera pour lui une étape décisive : il demeurera l’Apôtre témoin du Seigneur, mais sous une forme plus cachée, contemplative et prophétique dont témoigne son Apocalypse. Car prés de Marie, il entre alors dans le rayonnement silencieux[1] de « la Femme » enveloppée du « Soleil » (Ap 12,1). Et l’on peut affirmer que Jean n’aurait jamais écrit son « Evangile spirituel » s’il n’avait été auparavant « imprégné » par le silence contemplatif de la Vierge. Il a reçu d’Elle, au-delà des paroles, une pénétration unique du mystère de l’Incarnation : en effet, derrière la beauté contemplative de son Evangile et de ses Epîtres, se cache le regard silencieux du Cœur de Marie (Lc 2,19) … et cette profondeur mariale initiée par l’Esprit est passée dans le regard de Jean. Comme l’écrit splendidement un Père de l’Eglise :

« Il faut donc oser dire que, de toutes les Ecritures, les Evangiles sont les prémices et que, parmi les Evangiles, les prémices sont celui de Jean, dont nul ne peut saisir le sens s’il ne s’est reposé sur la poitrine du Seigneur et n’a reçu de Jésus, Marie pour Mère[2]… »

Alors, comment interpréter ce paradoxe johannique où l’Apôtre ne se nomme pas mais se définit comme « Celui que Jésus aimait » en reposant souvent sur son Cœur… (Jn 19,26-27 / Jn 20,2-10 / 21,7.20-23).

Cette expression unique nous touche en même temps qu’elle peut nous interroger ? Pourquoi l’Apôtre se définit-il si intime du Seigneur, au point de paraitre « unique » dans le Collège apostolique ? Il faut d’abord constater que dans les relations humaines, il y a déjà des nuances évidentes en nos vies entre les amis intimes et les connaissances au sens large. On remarquera aussi que si Jean ne se « nomme » pas dans sa proximité avec Jésus, c’est qu’il se veut un simple disciple… Ne sommes-nous pas là devant « un choix d’humilité » qui le fait s’effacer devant l’amour infini du Seigneur ?

Enfin, n’y-a-t-il pas aussi de sa part un enseignement secret pour nous dire que la vie « commence » vraiment quand on regarde « Celui que l’on a transpercé » (Jn19,37). On découvre alors, comme il l’a écrit, que « devant Lui, nous apaiserons notre cœur si notre cœur venait à nous condamner, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout ! » (1 Jn 3,20).

En conclusion, cela signifie que si « Dieu est Lumière » (1 Jn 1,5) et qu’il opère une vérité libératrice en nos vies, c’est pour nous plonger plus profondément en ce « Dieu qui est Amour ! » Car « ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui as envoyé son Fils » (1 Jn 4,10).

Ce mystère a habité très tôt dans le cœur du disciple bien-aimé et à travers les personnages de son Evangile, il veut nous ouvrir la voie vers l’Amour incompréhensible que Jésus nous porte… Souvenons-nous de son dialogue bouleversant avec la Samaritaine (Jn 4,7-47) ou la femme adultère (Jn 8,2-11)  car en vérité, il nous aime tous, chacun et chacune, d’une manière « unique » que l’on commence à découvrir en cette vie et se dévoilera en la vie éternelle !

A travers Sainte Faustine, ne nous dira-t-il pas à en tant que Christ miséricordieux :

« Je veux répandre mes grâces inconcevables sur les âmes qui ont confiance en ma miséricorde (687) … Qu’elles s’approchent de cet océan de miséricorde avec une très grande confiance : les pécheurs obtiendront justification et les justes seront affermis dans le bien (1520) … Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen, et c’est la confiance. Plus la confiance est grande, plus l’âme reçoit ! » (1578)

Ainsi, la « confiance » est le secret ultime pour être sauvé et brûlé par le feu de l’infinie Miséricorde ! Elle seule peut nous plonger dans l’océan de la Miséricorde… La petite Thérèse en a fait le cœur battant de sa voie d’enfance spirituelle :

« Ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde… Voilà mon seul trésor !… Restons bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour… Oh ! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens !… C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour[3]… »

 

+ Marie-Mickaël

 

[1] « La sainteté est plus décisive que le ministère épiscopal, même si celui-ci est indispensable. Il est plus important d’être saint que d’être laïc, consacré, diacre, prêtre, évêque ou pape… Malgré l’importance du ministère de Pierre, Marie est plus décisive que lui pour l’avenir de l’Eglise ! » Monseigneur Léonard, Le cœur de la foi chrétienne, Edition de l’Emmanuel, 2003, p.70.

[2] Origène, Sur l’Evangile de Jean.

[3] Sainte Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Lettre 197, Cerf-DDB 1992, p.552-553.




Le choix a été fait…

Article de Mark Mallett du 9 avril 2024

Il n’y a pas d’autre moyen de le décrire qu’une lourdeur oppressante. J’étais assis là, penché sur mon banc, m’efforçant d’écouter les lectures de la messe du dimanche de la Divine Miséricorde. C’était comme si les mots frappaient mes oreilles et rebondissaient.

J’ai finalement supplié le Seigneur : « Quelle est cette lourdeur , Jésus ? Et je l’ai senti dire en mon intérieur :

Le cœur de ce peuple s’est endurci. Mes paroles ne percent plus leur âme. C’est un peuple au cou raide comme à Mériba et à Massah  (cf. Ps 95, 8).  Cette génération a maintenant fait son choix et vous êtes sur le point de vivre les fruits de ces choix… 

Ma femme et moi étions assis sur le balcon – ce n’est pas un endroit où nous allons habituellement, mais aujourd’hui, c’était comme si le Seigneur voulait que je voie quelque chose. Je me suis penché en avant et j’ai baissé les yeux. La cathédrale était à moitié vide en cette fête de la Miséricorde – plus vide que je ne l’avais jamais vue. C’était un point d’exclamation dans ses paroles selon lesquelles, même maintenant – même avec le monde au bord d’un conflit nucléaire, d’un effondrement économique, d’une famine mondiale et d’une autre « pandémie » – les âmes ne recherchaient pas sa miséricorde et « l’océan de grâces ». [1] qu’Il offrait ce jour-là. [2]

Je me suis souvenu encore de ses paroles déchirantes à Sainte Faustine :

Je ne veux pas punir l’humanité souffrante, mais Je désire la guérir, en la pressant contre Mon Cœur Miséricordieux. J’utilise la punition lorsqu’ils Me forcent eux-mêmes à le faire ; Ma main hésite à saisir l’épée de la justice. Avant le Jour de la Justice, j’envoie le Jour de la Miséricorde… Je prolonge le temps de la miséricorde pour le bien des [pécheurs]. Mais malheur à eux s’ils ne reconnaissent pas ce moment de Ma visitation…—Jésus à Sainte Faustine,  La Divine Miséricorde dans mon âme , Journal, n. 126I, 1588

Bien que la miséricorde de Dieu ne finisse jamais, il me semble qu’Il dit que « le temps de la miséricorde » touche maintenant à sa fin. Quand? Depuis combien de temps savons-nous que nous sommes en sursis ?

La phase d’alerte

En effet, le Seigneur DIEU ne fait rien sans révéler Son plan à ses serviteurs les prophètes. (Amos 3:7)

Lorsque Dieu désire avertir l’humanité, il appelle des prophètes ou des veilleurs, souvent à travers une rencontre profonde qui retient leur attention.

Dans leurs rencontres « individuelles » avec Dieu, les prophètes puisent lumière et force pour leur mission. Leur prière n’est pas la fuite de ce monde infidèle, mais plutôt l’attention à la Parole de Dieu. Parfois leur prière est une dispute ou une plainte, mais c’est toujours une intercession qui attend et prépare l’intervention du Dieu Sauveur, Seigneur de l’histoire. — Catéchisme de l’Église catholique,  n. 2584

Le prophète ressent une urgence lorsque Dieu lui donne une parole à transmettre. La parole remue dans son âme, brûle dans son cœur et devient même un fardeau jusqu’à ce qu’elle soit prononcée. [3] Sans cette grâce, la plupart des prophètes seraient simplement enclins à douter, à tergiverser ou même à enterrer le mot « pour une autre fois ».

L’urgence ressentie par le prophète n’indique cependant pas l’ imminence de la prophétie ; c’est simplement le propulseur pour faire passer la parole au Corps du Christ et même au reste du monde. Le moment exact où cette parole s’accomplira, ou si elle sera atténuée, reportée ou annulée, et combien d’années, voire de siècles, il s’écoulera après que le prophète l’aura prononcée pour la première fois, n’est connu que de Dieu – à moins qu’Il ne le révèle (par exemple Gen 7). :4, Jonas 3:4). De plus, il faut laisser le temps à la parole de parvenir aux gens .

Cet apostolat d’écriture a commencé il y a environ 18 ans. Il a fallu de nombreuses années pour que ce message parvienne à travers le monde, et même alors, jusqu’à un simple reste.

La phase d’exécution

La phase d’accomplissement arrive souvent « comme un voleur dans la nuit ». [4] Il n’y a que peu ou pas d’avertissement, car le temps de l’avertissement est passé — le verdict est tombé. Dieu, qui est amour et miséricorde même, attend toujours que soit la justice l’exige d’agir, soit qu’il y ait une telle dureté de cœur, seul le châtiment reste comme instrument de miséricorde.

Car le Seigneur corrige celui qu’il aime et châtie tout fils qu’il reçoit. (Hébreux 12:6)

Souvent, la première étape de ce châtiment consiste pour l’individu, la région ou la nation à récolter simplement ce qui a été semé.

… ne disons pas que c’est Dieu qui nous punit ainsi ; au contraire, ce sont les hommes eux-mêmes qui préparent leur propre châtiment. Dans sa bonté, Dieu nous avertit et nous appelle au droit chemin, tout en respectant la liberté qu’il nous a donnée ; donc les gens sont responsables. –Sr. Lucia, une des visionnaires de Fatima, dans une lettre au Saint-Père, 12 mai 1982

Je n’ai aucun doute sur le fait que les « sceaux » de l’Apocalypse ne sont pas seulement créés par l’homme mais sont délibérés. C’est pourquoi Notre Sainte Mère a mis en garde à Fatima contre les conséquences de laisser les erreurs de la franc-maçonnerie (c’est-à-dire les « erreurs de la Russie ») se propager à travers le monde. Cette « bête » qui surgit de la mer utilise des mots doux et des slogans comme « reconstruire en mieux » et « Grande Réinitialisation » pour cacher ses intentions de créer de l’ordre à partir du chaos ( ordo ab chaos ). Il s’agit, en un sens, du « châtiment de Dieu » – dans la mesure où le « fils prodigue » a été autorisé à récolter ce qu’il avait semé par sa rébellion.

Dieu… est sur le point de punir le monde pour ses crimes, au moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et contre le Saint-Père. Pour éviter cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice les premiers samedis. Si mes demandes sont entendues, la Russie se convertira et il y aura la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés ; le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; diverses nations seront anéanties.  — Message de Fatima,  vatican.va

Je ne connais pas le programme du Seigneur pour ce Triomphe. Mais le « mot du présent » aujourd’hui est très clair : l’humanité a collectivement rejeté le Christ, son Église et l’Évangile. Ce qui reste avant  le Jour de la Justice  me semble être un dernier acte de miséricorde – un avertissement mondial qui ramènera immédiatement à la maison de nombreux fils et filles prodigues… et triera les mauvaises herbes du blé.
Avant de venir en tant que juste Juge, je viens d’abord en tant que Roi de Miséricorde. Avant que le jour de justice n’arrive, un signe semblable sera donné aux hommes dans les cieux : Toute lumière dans les cieux s’éteindra et il y aura de grandes ténèbres sur toute la terre. Alors le signe de la croix sera visible dans le ciel, et des ouvertures où furent cloués les mains et les pieds du Sauveur sortiront de grandes lumières qui éclaireront la terre pendant un certain temps. Cela aura lieu peu avant le dernier jour. — Jésus à Sainte Faustine, Journal de la Divine Miséricorde, Journal, n. 83

Hâtez-vous d’être en état de grâce

Nous avons atteint un point où nous devons être prêts à rencontrer le Seigneur à tout moment. Des dizaines de fois dans les messages adressés à la voyante américaine Jennifer, Jésus appelle les gens à être prêts à se tenir devant Lui « en un clin d’œil ».

Mon peuple, le temps d’avertissement qui a été prédit va bientôt se révéler. Je vous ai patiemment supplié, Mon peuple, mais vous êtes trop nombreux à continuer à vous consacrer aux voies du monde… C’est un moment où Mes fidèles sont appelés à une prière profonde. Car en un clin d’œil, vous pourriez vous tenir devant Moi… Ne soyez pas comme l’homme insensé qui attend que la terre commence à trembler et à trembler, car alors vous pourriez périr… — Jésus aurait dit à Jennifer ; Paroles de Jésus , 14 juin 2004

Des avions à réaction dotés de l’arme nucléaire sont déployés au-dessus de la Terre tandis que les dirigeants menacent de s’anéantir les uns les autres. Les « experts » préviennent qu’une pandémie « 100 fois pire que le Covid » circule déjà aux États-Unis. Le virologue de renommée mondiale, le Dr Geert Vanden Bossche, a averti que nous entrons dans une « crise hyper-aiguë » parmi les populations hautement vaccinées et que nous assisterons bientôt à « un tsunami massif et massif » de maladies et de décès parmi elles. [5] Et des centaines de millions de personnes sont confrontées à la famine en raison de l’hyperinflation et d’une crise alimentaire mondiale croissante. À un moment donné, nous allons traverser cette tempête… et elle apparaît tôt ou tard.
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Interrogé sur le troisième secret de Fatima, le pape Jean-Paul II a déclaré à un groupe de pèlerins :
S’il existe un message dans lequel il est dit que les océans vont inonder des pans entiers de la terre ; que, d’un moment à l’autre, des millions de personnes vont périr… ça ne sert plus à rien de vouloir vraiment publier ce [troisième] message secret [de Fatima]… Il faut être prêt à subir de grandes épreuves dans le pas trop -futur lointain; des épreuves qui exigeront que nous soyons prêts à renoncer même à notre vie et à un don total de nous-mêmes au Christ et pour le Christ. Par vos prières et les miennes, il est possible d’atténuer cette tribulation, mais il n’est plus possible de l’éviter, car c’est seulement ainsi que l’Église pourra être renouvelée efficacement. Combien de fois en effet le renouveau de l’Église s’est-il opéré dans le sang ? Cette fois encore, il n’en sera pas autrement. Il faut être fort, il faut se préparer, il faut se confier au Christ et à sa Mère, et il faut être attentif, très attentif, à la prière du Rosaire. —PAPE JEAN-PAUL II, entretien avec des catholiques à Fulda, Allemagne, novembre 1980 ; « Inondation et incendie » du P. Régis Scanlon, ewtn.com
Je suppose que ce que je dis, c’est qu’il ne reste que peu de temps, voire aucun temps, pour atténuer ne serait-ce que cette tribulation. Collectivement, le choix a été fait d’éjecter Dieu de la place publique. Cela devrait être évident pour tous. Pourtant, « nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement… nous voyons indistinctement, comme dans un miroir » (1 Co 13, 9, 12).
Et tout n’est pas perdu. Ces douleurs de l’accouchement ne sont pas la fin mais le début d’une nouvelle naissance à venir, une nouvelle ère de paix .
À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, elle se convertira et une période de paix sera accordée au monde. —Message de Fatima,  vatican.va
Oui, un miracle a été promis à Fatima, le plus grand miracle de l’histoire du monde, juste après la Résurrection. Et ce miracle sera une ère de paix qui n’a jamais vraiment été accordée au monde auparavant. —Cardina l Mario Luigi Ciappi, 9 octobre 1994 (théologien papal de Jean-Paul II, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul Ier) ; Catéchisme familial de l’apostolat



Le secret admirable du Très Saint Rosaire (13) – St Louis-Marie Grignion de Montfort

10e ROSE

[31] Lorsque saint Dominique prêchait cette dévotion dans Carcassonne, un hérétique tournait en ridicule ses miracles et les 15 mystères du saint Rosaire, ce qui empêchait la conversion des hérétiques. Dieu, pour punir cet impie, permit à quinze mille démons d’entrer en son corps ; ses parents l’amenèrent au bienheureux Père pour le délivrer de ces malins esprits. Il se mit en oraison et exhorta toute la compagnie de réciter avec lui le Rosaire tout haut, et voilà qu’à chaque Ave Maria, la sainte Vierge faisait sortir cent démons du corps de cet hérétique en forme de charbons ardents. Après qu’il fut délivré, il abjura ses erreurs, se convertit et se fit enrôler en la confrérie du Rosaire avec plusieurs de son parti qui furent touchés de ce châtiment et de la vertu du Rosaire.

[32] Le docte Cartagène, de l’ordre de Saint-François, avec plusieurs auteurs, rapporte que l’an 1482, lorsque le vénérable Père Jacques Sprenger et ses religieux travaillaient avec grand zèle à rétablir la dévotion et la confrérie du saint Rosaire dans la ville de Cologne, deux fameux prédicateurs, jaloux des grands fruits qu’ils faisaient par cette pratique, tâchaient de la décrier par leurs sermons, et comme ils avaient du talent, et un grand crédit, ils dissuadaient beaucoup de personnes de s’y enrôler ; l’un de ces prédicateurs, pour mieux venir à bout de son pernicieux dessein, prépara un sermon exprès et l’assigna à un jour de dimanche. L’heure du sermon étant venue le prédicateur ne paraissait point ; on l’attendit, on le chercha, et enfin on le trouva mort  sans avoir été secouru de personne. L’autre prédicateur, se persuadant que cet accident était naturel, résolut de suppléer à son défaut pour abolir la confrérie du Rosaire. Le jour et l’heure du sermon étant arrivés, Dieu châtia ce prédicateur d’une paralysie qui lui ôta le mouvement et la parole. Il reconnut sa faute et celle de son compagnon, il eut recours à la sainte Vierge dans son coeur, lui promettant de prêcher partout le Rosaire avec autant de force qu’il l’avait combattu. Il la pria de lui rendre pour cela la santé et la parole, ce que la sainte Vierge lui accorda, et se trouvant subitement guéri il se leva comme un autre Saul, de persécuteur devenu défenseur du saint Rosaire. Il fit réparation publique de sa faute, et prêcha avec beaucoup de zèle et  d’éloquence l’excellence du saint Rosaire.

[33] Je ne doute point que les esprits forts et critiques de ce temps, qui liront les histoires de ce petit traité, ne les révoquent en doute, comme ils ont toujours fait, quoique je n’aie fait autre chose que les transcrire de très bons auteurs contemporains et en partie dans un livre nouvellement composé par le Révérend Père Antonin Thomas, de l’ordre des frères prêcheurs, intitulé : le Rosier mystique.

Tout le monde sait qu’il y a trois sortes de foi aux histoires différentes. Nous devons aux histoires de l’Écriture sainte une foi divine ; aux histoires profanes qui ne répugnent point à la raison et écrites par de bons auteurs, une foi humaine ; et aux histoires pieuses rapportées par de bons auteurs et nullement contraires à la raison, à la foi ni aux bonnes mœurs, quoiqu’elles soient quelquefois extraordinaires, une foi pieuse ; j’avoue qu’il ne faut être ni trop crédule ni trop critique, et qu’il faut tenir le milieu en tout pour trouver le point de la vérité et de la vertu ; mais aussi je sais que, comme la charité croit facilement tout ce qui n’est point contraire à la foi ni aux bonnes mœurs : Charitas omnia credit (1 Co 13,7), de même l’orgueil porte à nier presque toutes les histoires bien avérées, sous prétexte qu’elles ne sont point dans l’Écriture sainte. C’est le piège de Satan, où les hérétiques qui nient la tradition sont tombés, et où les critiques du temps tombent insensiblement, ne croyant pas ce qu’ils ne comprennent pas, ou ce qui ne leur revient pas, sans aucune autre raison que l’orgueil et la suffisance de leur propre esprit.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.