Saint Jean Apôtre : « Près de Notre Dame des Larmes… »

« Près de la Croix de Jésus se tenait sa Mère… »

Jean 19,25

 

Dans cette prière du lundi à Saint Jean Apôtre, nous disons aussi :

« Toi qui contemplas, près de Notre Dame des larmes,

Le mystère insondable de son Cœur ouvert sur la Croix… »

Cette prière nous projette au centre   du plus grand des mystères : notre salut en Jésus-Christ crucifié et ressuscité ! Et nous savons que le fruit unique de son Cœur transpercé est le jaillissement de l’Esprit !… (Jn 19,34) mais nous savons aussi qu’au tout début de l’histoire du salut, l’Esprit Saint est « venu sur Marie avec puissance » (Lc 1,35) pour opérer le mystère de l’Incarnation… car son œuvre divine est toujours liée à son Epouse ! En ce sens, un des plus beaux textes de Montfort est à méditer en ce sens. C’est comme le « voici ta Mère » du Saint-Esprit :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui les Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître… Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature ; mais Dieu en même temps infiniment Saint, infiniment condescendant et proportionné à sa faiblesse… car il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’il y est descendu. Partout ailleurs, il est le pain des forts et des anges ; mais en Marie, il est le pain des enfants[1]… »

Ainsi, depuis qu’Elle a dit « oui » à l’Annonciation et qu’Elle l’a porté en son sein, Marie sera pour toujours « tout contre Jésus » … Ce n’est pas seulement la place de la Mère, c’est le mystère de toute sa vie que d’être sans cesse posée, follement abandonnée, entre les bras de son Fils et son Dieu étendu sur la Croix ! Son Cœur Immaculé et douloureux est toujours « tout près » de l’Amour sauveur pendant que, trop souvent, nous sommes « ailleurs » ! Elle est là en notre nom à ce moment bouleversant et solennel où Le Seigneur nous dit à travers Jean : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Il devient son premier enfant, et nous devenons « tous » cet enfant unique « né dans les douleurs et le travail de l’enfantement » (Ap 12,2). Il est temps d’ouvrir les yeux de la foi sur Notre Dame des larmes…

Elle était là, debout et unie comme personne à l’Amour crucifié, debout et offerte à jamais « pour nous » puisque son Fils tant aimé « voyant sa Mère et, se tenant près d’Elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa Mère : « Femme, voici ton fils ! » (Jn 19,26). Et à cet instant, Saint Jean-Paul II contemple : « Il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie devint la mère de Jean. La Mère de Dieu est devenue la Mère de l’homme… et à travers Jean, tout homme devint son fils à Elle… » Désormais, « Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle[2]… »

Ainsi donc, quand du haut de la Croix, le Christ fait de sa Mère « notre Mère », cela la lie au mystère de l’Eglise à travers le temps : Elle reçoit la mission de « veiller » à la fois sur toute l’humanité et sur chaque homme pour les protéger et les conduire vers son Fils, Unique Sauveur. Elle est le visage maternel de l’Esprit Saint qui déploie en douceur, patience et puissance l’œuvre du salut ; car la maternité universelle de Marie est une participation à la puissance du Paraclet[3].

Qui comprendra l’inépuisable tendresse du Cœur de Marie ? Elle nous aime comme Elle a aimé Jésus au pied de la Croix… car « ici a lieu la naissance du nouveau peuple de Dieu, de l’Eglise, dont Marie est à la fois l’image et la Mère[4] ».

Et c’est pourquoi à Fatima, son « Cœur Immaculé » est entouré d’une couronne d’épines… Il est le « signe » qui la lie à nous à chaque instant dans le mystère du salut. Et c’est donc aussi la « certitude » qu’Elle enveloppe de sa douceur chacune de nos douleurs où l’Esprit nous fait naître à l’Amour…

 

+Marie-Mickaël

 

[1] Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n°20.

[2] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 Mai 1982.

[3] Ce terme johannique est apparenté à « paraklèsis » : consolateur. Mais il se rapproche également de « parakaleö » qui signifie : « appeler près de soi ». Ainsi, « la Paraclet désigne trois aspects de l’activité de l’Esprit Saint : Présence de Jésus (Jn 14,15-18), Défense de Jésus (Jn 15,26 /16,7), Mémoire vivante de l’Eglise qui lui permet d’actualiser ce qu’a dit Jésus (Jn 14,26) ». Dictionnaire du Nouveau Testament, Seuil 1975, p.407.

[4] Ignace de la Potterie, Marie dans le mystère de l’Alliance, Desclée 1988, p.280.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (18) – la prière de l’Ave Maria, suite – St Louis-Marie Grignion de Montfort

16e ROSE

[46] Quoiqu’il n’y ait rien d’aussi grand que la majesté divine ni rien d’aussi abject que l’homme considéré comme pécheur, cette suprême Majesté ne dédaigne pas néanmoins nos hommages, elle est honorée quand nous chantons ses louanges. Et le salut de l’ange est un des plus beaux cantiques que nous puissions adresser à la gloire du Très-Haut. Canticum novum cantabo tibi (Ps 143,9) : « Je vous chanterai un cantique nouveau. » Ce cantique nouveau que David a prédit qu’on chanterait à la venue du Messie, c’est la Salutation de l’archange.

Il y a un cantique ancien et un cantique nouveau. L’ancien est celui que les Israélites ont chanté en reconnaissance de la création, de la conservation, de la délivrance de leur captivité, du passage de la mer Rouge, de la manne et de toutes les autres faveurs du ciel. Le cantique nouveau est celui que les chrétiens chantent en actions de grâces de l’ Incarnation et de la Rédemption.

Comme ces prodiges ont été accomplis par le salut angélique, nous répétons ce même salut pour remercier la Très sainte Trinité de ses bienfaits inestimables. Nous louons Dieu le Père de ce qu’il a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son Fils unique pour sauveur. Nous bénissons le Fils de ce qu’il est descendu du ciel sur la terre, de ce qu’il s’est fait homme et de ce qu’il nous a rachetés. Nous glorifions le Saint-Esprit de ce qu’il a formé dans le sein de la sainte Vierge ce corps très pur qui a été la victime de nos péchés. C’est dans cet esprit de reconnaissance que nous devons réciter le salut angélique, produisant des actes de foi, d’espérance, d’amour et d’actions de grâces pour ce bienfait de notre salut.

[47] Quoique ce cantique nouveau s’adresse directement à la Mère de Dieu et qu’il contienne ses éloges, il est néanmoins très glorieux à la Sainte-Trinité, parce que tout l’honneur que nous rendons à la sainte Vierge retourne à Dieu comme à la cause de toutes ses perfections et de toutes ses vertus. Dieu le Père est glorifié de ce que nous honorons la Plus parfaite de ses créatures. Le Fils est glorifié de ce que nous louons sa très pure Mère. Le Saint-Esprit est glorifié de ce que nous admirons les grâces dont il a rempli son épouse.

De même que la sainte Vierge, par son beau cantique Magnificat, renvoya à Dieu les louanges et les bénédictions que lui donna sainte Élisabeth sur son éminente dignité de Mère du Seigneur, de même elle renvoie promptement à Dieu les éloges et les bénédictions que nous lui donnons par le salut angélique.

[48] Si la Salutation angélique rend gloire à la Sainte-Trinité, elle est aussi la louange la plus parfaite que nous puissions adresser à Marie. Sainte Mechtilde, désirant savoir par quel moyen elle pourrait mieux témoigner la tendresse de sa dévotion à la Mère de Dieu, fut ravie en esprit ; et sur cette pensée, la sainte Vierge lui apparut portant sur son sein la Salutation angélique écrite en lettres d’or et lui dit : «  Sachez, ma fille, que personne ne peut m’ honorer par un salut plus agréable que celui que m’a fait présenter la très adorable Trinité et par lequel elle m’a élevée à la dignité de Mère de Dieu. Par le mot « Ave », qui est le nom d’Eve, Eva, j’appris que Dieu, par sa toute-puissance, m’avait préservée de tout Péché et des misères auxquelles la première femme fut sujette.

Le nom de « Marie », qui signifie dame de lumières, marque que Dieu m’a remplie de sagesse et de lumière, comme un astre brillant, pour éclairer le ciel et la terre.

Ces mots : « pleine de grâces », me représentent que le Saint-Esprit m’a comblée de tant de grâces que je puis en faire part abondamment à ceux qui en demandent par ma médiation.

En disant : «le Seigneur est avec vous », on me renouvelle la joie ineffable que je ressentis lorsque le Verbe éternel s’incarna dans mon sein.

Quand on me dit : « vous êtes bénie entre toutes les femmes », je loue la divine miséricorde qui m’a élevée à ce haut degré de bonheur.

A ces paroles :  « Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni », tout le ciel se réjouit avec moi de voir Jésus mon Fils adoré et glorifié pour avoir sauvé les hommes ».

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Couronnée d’étoiles

 

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La chirurgie cosmique

Article de Mark Mallett publié pour la première fois le 5 juillet 2007…
Parole prophétique de 2007 expliquant pourquoi l’actualité n’est pas seulement un obstacle sur la route, mais une impasse que seul Dieu peut résoudre…

PRIANT devant le Saint-Sacrement, le Seigneur a semblé expliquer pourquoi le monde entre dans une purification qui semble désormais irréversible.

Tout au long de l’histoire de Mon Église, il y a eu des moments où le Corps du Christ est tombé malade. Dans ces moments-là, j’ai envoyé des remèdes.

Ce qui me vient à l’esprit, ce sont les moments où nous souffrons d’un rhume ou d’une grippe. Nous sirotons de la soupe au poulet, buvons des liquides et prenons un repos bien mérité. De même, avec le Corps du Christ, lorsqu’il est devenu malade d’apathie, de corruption et d’impureté, Dieu a envoyé les remèdes des saints, des saints hommes et femmes – la soupe au poulet des âmes – qui nous reflètent Jésus, touchant les cœurs et même nations à la repentance. Il a inspiré des mouvements et des communautés d’amour pour susciter la guérison et un zèle retrouvé. De cette manière, Dieu a restauré l’Église dans le passé.

Mais lorsque le cancer se développe dans le corps, ces remèdes ne le guérissent pas. Le cancer doit être éradiqué.

Et telle est notre société aujourd’hui. Le cancer du péché a envahi presque toutes les facettes de la société, corrompant la chaîne alimentaire, l’approvisionnement en eau, l’économie, la politique, la science, la médecine, l’environnement, l’éducation et la religion elle-même. Ce cancer s’est ancré dans les fondements mêmes de la culture et ne peut être « guéri » qu’en l’éliminant complètement.

« Par conséquent, à mesure que la fin de ce monde approche, la situation des affaires humaines doit subir un changement et, à cause de la prévalence de la méchanceté, s’aggraver ; de sorte que maintenant nos temps, où l’iniquité et l’impiété ont augmenté jusqu’au plus haut degré, peuvent être jugés heureux et presque dorés en comparaison de ce mal incurable ». — Lactance, Pères de l’Église : Les Instituts divins, Livre VII, Chapitre 15, Encyclopédie catholique ; www.newadvent.org

Récolter et semer

Une partie de la purification sera le résultat du fait que l’humanité « récoltera ce qu’elle a semé ». Nous voyons déjà ces conséquences se dérouler sous nos yeux. La culture de la mort a épuisé les populations des pays développés occidentaux et, pire encore, a privé la dignité de la personne humaine. La culture de l’avidité, en revanche, a évolué vers des sociétés motivées par le profit, entraînant une pauvreté accrue, l’esclavage du système économique et la destruction de la famille par les forces matérialistes.

Et la perspective d’une guerre dévastatrice continue de se profiler, ce qui rend la « Guerre froide » plutôt chaleureuse en comparaison.

Mais la purification et la restauration de l’environnement, de la chaîne alimentaire, des sols, des océans et des lacs, des forêts et de l’air que nous respirons est une opération chirurgicale aux proportions cosmiques. Cela signifie que bon nombre des systèmes et technologies nuisibles que nous utilisons actuellement pour manipuler, dominer et exploiter la nature doivent être supprimés et les dégâts qu’ils ont causés réparés. Et cela, Dieu le fera Lui-même.

« Dieu enverra deux châtiments : l’un prendra la forme de guerres, de révolutions et d’autres maux ; il proviendra de la terre. L’autre sera envoyé du Ciel ». —Bienheureuse Anna Maria Taigi, Prophétie catholique, P. 76

En fin de compte, nous devons comprendre cette purification comme quelque chose de bon, en fin de compte, un acte de miséricorde. Nous connaissons déjà la fin de l’histoire. Tout comme une mère enceinte connaît la joie qui arrive, elle sait aussi qu’elle doit traverser les douleurs du travail et de l’accouchement.

Mais le processus douloureux apportera une nouvelle vie… une résurrection à venir.

« Si Dieu change les joies empoisonnées des nations en amertume, s’il corrompt leurs plaisirs et s’il répand des épines sur le chemin de leur émeute, c’est qu’il les aime encore. Et c’est là la sainte cruauté du médecin, qui, dans les cas extrêmes de maladie, nous fait prendre les médicaments les plus amers et les plus horribles. La plus grande miséricorde de Dieu est de ne pas laisser les nations rester en paix les unes avec les autres qui ne sont pas en paix avec Lui ». -St. Pio de Pietrelcina, Ma Bible catholique quotidienne, p. 1482