Le Cœur de Marie est une Mer de cristal…

« Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu… »

Ap 15,2

 

« La demeure de Dieu avec les hommes » (Ap 21,3)

est déjà sur terre…

Car le Cœur de la Mère est immense… »

Saint Jean-Paul II, Fatima

 

L’Apocalypse est le livre final des Saintes Ecritures et « c’est un livre unique qui ne ressemble à aucun autre dans la Bible… sa seule place à la fin confère à l’Apocalypse ce caractère d’accomplissement, de parole ultime, qui fait pendant à celle du commencement dans la Genèse[1]. »

En abordant ce livre prophétique qui ne ressemble à aucun autre, il ne faut jamais oublier que le sens du terme « Apocalypse » signifie « Révélation » : cela veut dire qu’à travers le récit mystérieux se cache un évènementiel historique qui concerne « la fin des temps ». Et selon l’exégèse traditionnelle, le chapitre 12 est le texte « cœur » de l’Apocalypse. On y découvre d’abord cette « Femme » unique où se profile à la fois l’Eglise, pérégrinante dans la foi ; et Marie, l’Eglise achevée…

J’ai toujours pensé qu’une autre résonance biblique de cette Femme « traversée » par la Lumière du Christ était cette « mer de cristal » signalée deux fois dans l’Apocalypse (Ap 4,6 et 15,2). Ne laisse-t-elle pas entrevoir la beauté pauvre et indicible du Cœur Immaculé de Marie ? « Une mer transparente, semblable à du cristal » précise Jean dans sa vision sur l’île de Patmos. Et Saint Padre Pio semble aller en ce sens dans un conseil marial qu’il nous donne :

« Reste toujours plus serré contre cette douce Mère céleste, car elle est la mer qu’il faut traverser pour parvenir aux rivages des splendeurs de l’aurore éternelle[2] ! »

Et le 13 mai 1917, lors de la première Apparition de la Vierge à Fatima, sœur Lucie témoigne en termes précis : « Nous vîmes, sur un petit chêne vert, une Dame, toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil, irradiant une lumière plus claire et plus intense qu’un verre de cristal rempli d’eau cristalline, traversé par les rayons du soleil le plus ardent[3] ! »

Marie est la transparence ultime de Dieu car Elle est rendue belle dés sa naissance par Celui qui est son Sauveur et son Enfant. Au-delà des saints et avant eux, la robe de l’Immaculée a été plongée dans le Sang de l’Agneau ! (Ap 7,14). Elle est la plus belle louange silencieuse du salut. Et dans son indicible foi au Christ miséricordieux (Lc 1,50), Marie resplendit d’une beauté unique issue de sa maternité : Immaculée en vue de devenir Mère de Dieu ! Et c’est pourquoi Elle proclame « être » cet espace de pauvreté transfigurée par la grâce, et donc indicible transparence de cristal traversée par la beauté de Dieu :

« Il a porté son regard sur son humble servante !

Oui, désormais, toutes les générations

me proclameront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ! »

Lc 1,48-49

Cette « mer de cristal » exprime ici une immensité qui la traverse et la dépasse (Ap 15,2) : Elle est « Celle qui porte Celui qui porte tout » comme le proclame magnifiquement la liturgie orientale. Alors, si pauvres et si tentés que nous soyons dans cette civilisation où triomphe momentanément l’Enfer, approchons-nous vite de cette « Mer de cristal » et nous serons enveloppés par la tendresse victorieuse de la Mère…

 

+Marie-Mickaël

 

 

[1] Serge Boulgakov, L’Apocalypse de Jean, Parole et silence 2014, p.25.

[2] Une pensée de Padre Pio chaque jour, San Giovanni Rotondo, 2000, p.86.

[3] Carmel de Coïmbra, Un chemin sous le regard de Marie – biographie de Sr Lucie de Fatima, Parvis 2016, p.58.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (21) – la prière de l’Ave Maria, suite – St Louis-Marie Grignion de Montfort

19e ROSE

[53] Il est écrit : « Donnez et l’on vous donnera. » Prenons la comparaison du bienheureux Alain : « Si je vous donnais chaque jour cent cinquante diamants, quand vous seriez mon ennemi, ne me pardonneriez-vous pas ? Ne me feriez-vous pas comme un ami toutes les grâces que vous pourriez ? Voulez-vous vous enrichir des biens de la grâce et de la gloire ? Saluez la sainte Vierge, honorez votre bonne Mère. »

Sicut qui thesaurizat, ita te qui honorificat matrem (Si 3,5). Celui qui honore sa Mère, la sainte Vierge, est semblable à un homme qui amasse des trésors. Présentez-lui chaque jour au moins cinquante Ave Maria dont chacun contient quinze pierres précieuses, qui lui sont plus agréables que toutes les richesses de la terre. Que ne devez-vous pas attendre de sa libéralité ? Elle est notre Mère et notre amie. Elle est l’impératrice de l’univers qui nous aime plus que toutes les mères et les reines ensemble n’ont aimé un homme mortel. Car, dit saint Augustin, la charité de la Vierge Marie excède tout l’amour naturel de tous les hommes et de tous les anges.

[54] Un jour, Notre-Seigneur apparut à sainte Gertrude comptant des pièces d’or ; elle eut la hardiesse de lui demander ce qu’Il comptait. « Je compte, lui répondit Jésus-Christ, tes Ave Maria, c’est la monnaie dont on achète mon paradis. »

Le dévot et le docte Suarez, de la Compagnie de Jésus, estimait tant le mérite de la Salutation angélique, qu’il disait qu’il aurait volontiers donné toute sa science pour le prix d’un Ave Maria bien dit.

[55] « Que celui qui vous aime, ô divine Marie, lui dit le bienheureux Alain de la Roche, écoute et goûte : Le ciel est dans la joie, la terre est dans l’admiration, toutes les fois que je dis : Ave Maria ; j’ai le monde en horreur, j’ai l’amour de Dieu dans mon cœur, lorsque je dis : Ave Maria ; mes craintes s’évanouissent, mes passions se mortifient, quand je dis : Ave Maria ; je croîs dans la dévotion, je trouve la componction, quand je dis : Ave Maria ; mon espérance s’affermit, ma consolation s’augmente, lorsque je dis : Ave Maria ; mon esprit se réjouit, mon chagrin se dissipe, quand je dis : Ave Maria ; car la douceur de cette bénigne salutation est si grande qu’on n’a point de terme pour l’expliquer comme il faut, et après qu’on en aura dit des merveilles, elle demeure encore si cachée et si profonde qu’on ne la peut découvrir. Elle est courte en paroles, mais grande en mystères ; elle est plus douce que le miel et plus précieuse que l’or ; il faut très fréquemment l’avoir dans le cœur pour la méditer, et dans la bouche pour la lire et la répéter dévotement. »

Le même bienheureux Alain rapporte, au chapitre 69 de son psautier, qu’une religieuse très dévote au Rosaire apparut après sa mort à une de ses sœurs et lui dit : « Si je pouvais retourner dans mon corps pour dire seulement un Ave Maria, quoique sans beaucoup de ferveur, pour avoir le mérite de cette prière, je souffrirais volontiers tout de nouveau toutes les douleurs que j’ai souffertes avant de mourir. » Il faut remarquer qu’elle avait souffert plusieurs années sur son lit des douleurs violentes.

[56] Michel de Lisle, évêque de Salubre, disciple et collègue du bienheureux Alain de la Roche dans le rétablissement du saint Rosaire, dit que la Salutation angélique est le remède à tous les maux qui nous affligent, pourvu que nous la récitions dévotement en l’honneur de la sainte Vierge.




Marie prototype de l’Église (Cardinal Journet, † 1975)

« Quand on dit que Marie est le prototype de l’Église, on veut dire que Marie est, dans l’Église, plus Mère que l’Église, plus Épouse que l’Église, et, par exemption du péché originel, plus Vierge que l’Église.

On veut dire que Marie est Mère, qu’elle est Épouse, qu’elle est Vierge, avant l’Église et pour l’Église ; que c’est en elle surtout et par elle que l’Église est Mère, est Épouse, est Vierge.

C’est par un élan mystérieux qui vient de Marie, c’est par une excellence mystérieuse qui se diffuse à partir de Marie, que l’Église peut être, à son tour, si vraiment Mère, si vraiment Épouse, si vraiment Vierge.

Dans l’ordre des grandeurs de sainteté, qui sont les grandeurs suprêmes, Marie est, autour du Christ, comme la première onde de l’Église, génératrice de toutes les autres, jusqu’à la fin du temps.

Quand nous disons que l’Église est mariale, nous voulons signaler que Marie est intériorisée dans l’Église, à qui elle communique son esprit… »

Cardinal Journet : L’Eglise du Verbe Incarné, Essai de Théologie spéculative.

Tomes II, Paris, Desclée de Brouwer, 1951, p. 427-428 et 432




Ces célébrités attachées à la Vierge Marie : Arielle Dombasle

En sortant en 2013 un album de prières « Arielle Dombasle by Era » l’actrice et chanteuse française déclenche alors les foudres de la part de certains croyants.
Elle n’hésite pas, dans une interview accordée à Paris Match, à demander pardon à ceux que son image parfois dérangeante a pu choquer.
Elle explique aussi son sincère attachement à la Vierge Marie : « Mais franchement : qu’ai-je fait d’autre que venir chanter un “Ave Maria” dans une église consacrée à la Vierge Marie et y tourner des images avec foi, respect, espérance ? La Vierge Marie demeure, à mes yeux, une figure fondatrice. Je suis les préceptes du Christ, j’aime les Évangiles. J’ai toujours admiré les saintes, les figures féminines comme Hildegarde de Bingen, sainte Thérèse d’Avila, Juana Inés de la Cruz… Toutes celles qui ont tenté de changer le monde par leur foi… »