Saint Jean – Apôtre bien-aimé du Seigneur ! – Final

« Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes,

dont Marie, Mère de Jésus… »

Actes 1,14

 

Dès le début des Actes des Apôtres, et en vue de la Pentecôte, Marie est déjà le cœur caché de l’Eglise en prière : Elle est là, aussi discrète que puissante dans « l’Attente » de la venue de l’Esprit à la Pentecôte… Et c’est Elle encore qui, aux noces de Cana, lance le ministère de Jésus !… Provoquant son premier miracle, Elle se lance dans un dialogue où l’humilité traversée par la confiance laisse deviner sa future intercession puissante dans l’Eglise :

« Le Troisième jour, il y eut des noces à Cana en Galilée. La Mère de Jésus était là… Jésus fut aussi invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or, il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La Mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin ! » Jésus lui répond : « Que me veux-tu, Femme ? Mon heure n’est pas encore venue ! » Sa Mère dit aux servants : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! » (Jn 2,1-5)

Dans la lumière de ces textes sacrés, nous allons entrer ici dans la méditation finale de la prière de chaque lundi à Saint Jean Apôtre, en nous arrêtant sur les derniers versets :

Par l’intercession de Marie, notre Mère, (Ac 1,14 / Jn 2,1-5) aide-nous à accueillir, jour après jour, « l’onction du Saint-Esprit » … (1 Jn 2,18-28).

Depuis le mystère révélé de son Immaculée Conception[1], Marie et l’Esprit sont unis à un tel point que Saint Maximilien-Marie Kolbe a pu dire : « On peut affirmer que l’Immaculée est, en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En elle, c’est l’Esprit-Saint que nous aimons, et par elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint[2] ! »

Or, à la fin des temps, Marie envoyée par l’Esprit a reçu mission de rassembler les enfants de Dieu dispersés à travers ses Apparitions. Ainsi, les lieux bénis de ses venues comme Lourdes, Fatima ou Medjugorje (et tant d’autres   …) sont devenus sources de conversion et d’espérance pour des millions de personnes ! Et en ces derniers temps si troublés, la Vierge de lumière nous prépare à tenir « debout dans la foi » en son Cœur Immaculé. Il va devenir le « Refuge ultime » pour le temps de l’Antéchrist qui approche…

Or, Saint Jean Apôtre, quand il dévisage l’Antichrist, nous a aussi prévenu sur la force et la clarté de l’Esprit qui nous sera donné (en Marie…) dans l’épreuve des derniers temps : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l’Antichrist ! Il nie le Père et le Fils. Et quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père. Qui confesse le Fils possède aussi le Père ! (1 Jn 2,22-23). Et plus loin, Jean décrit l’œuvre de Sagesse qu’opère « l’onction du Saint-Esprit[3] » en ceux et celles qui sont l’Eglise. Ils sont appelés à vivre par Marie le mystère de la Charité (1 Jn 4,7-21) dans une perspective eschatologique :

« Voilà ce que j’ai tenu à vous écrire touchant ceux qui cherchent à vous égarer. Quant à vous, l’onction que vous avez reçu de Lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne puisque son onction vous instruit de tout… Oui, maintenant, demeurez en Lui, petits enfants, pour que s’il venait à paraître, nous ayons pleine assurance, et non point la honte de nous trouver loin de Lui à son Avènement ! » (1 Jn 2,26-28).

En poursuivant la prière à Saint Jean Apôtre de ce lundi, nous lui demandons :

Fais grandir en nous la certitude de la foi (Lc 18,8)

que « Dieu est Amour » … (1 Jn 4,7-16) 

                Nous demandons ici cette croissance constante de la foi qui est liée à jamais à l’amour : Car « la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d’un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie ! Elle rend fécond, parce qu’elle élargit le cœur dans l’espérance et permet d’offrir un témoignage capable d’engendrer : en effet, elle ouvre le cœur et l’esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l’invitation du Seigneur à adhérer à sa Parole pour devenir ses disciples. Les croyants, atteste Saint Augustin, « se fortifient en croyant[4] » … sa vie fut une recherche continuelle de la beauté de la foi jusqu’à ce que son cœur trouve le repos en Dieu[5]… » Et Benoît XVI conclut magnifiquement sur « une vérité » si simple et si puissante qu’elle nous échappe la plupart du temps… Elle est cependant « l’unique certitude » qui doit traverser et conduire notre vie :

« Donc, la foi grandit et se renforce seulement en croyant ; il n’y a pas d’autre possibilité pour posséder une certitude sur sa propre vie sinon de s’abandonner, dans un crescendo continu, entre les mains d’un amour qui s’expérimente toujours plus grand parce qu’il a son origine en Dieu[6]… »

En effet, si Dieu n’est pas Amour, l’homme périt dans le désespoir et la violence… Mais si « Dieu est Amour », et il l’est (1 Jn 4,16), alors tout a du sens en son infinie miséricorde qui, à chaque instant, est « penchée sur nous » : là, « le parfait amour bannit la crainte » (1 Jn 4,18) et ouvre la porte de la joyeuse Espérance…

Et riche de cette vérité de la foi, cette prière à Saint Jean conclut sur une des réalités qui est au cœur de nos combats spirituels :

Lui qui est « plus grand que notre cœur », (1 Jn 3,20)

et nous connaît en sa Miséricorde… (Jn 21,15-17)

                   Jean pose un regard d’une telle justesse sur l’homme pécheur face au Dieu-Amour :

« Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout ! » Ainsi, sans nier la réalité accablante du péché au cœur de nos vies, l’Apôtre bien-aimé nous fait basculer du côté de l’immensité du Cœur de Dieu : sans nier sa justice, Dieu nous « connaît » et nous « approche » d’abord dans l’indicible Regard de sa Miséricorde…

 

Alors, si sous crions avec l’Orient chrétien : « Jésus, Fils de Dieu Sauveur, aie pitié de moi pécheur ! » Si nous supplions la Vierge dans le Rosaire : « Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pauvres pécheurs ! » C’est que nous sentons chaque jour le poids de notre misère… mais ce n’est pas un cri de désespoir, car au plus profond de nous la foi dit sans cesse que « Dieu est plus grand que notre cœur ! » Et en réalité, « le simple aveu de mon péché devient un moyen de me remettre à toi, Seigneur, jusque dans les profondeurs insoupçonnées de moi. Je prends contre moi ton parti et voici que je ne suis plus avec moi, mais avec toi[7]… »

Telle est la source de la paix : Si le passage de la mer Rouge a une admirable signification pour la foi de chacun et chacune de nous … (Ex 14,15-31) Cela implique que les plus grands moments où surabonde la grâce en nos vies ne sont pas dans le confort spirituel mais dans ces épreuves de la foi qui faisaient dire à Saint Paul : « Je me complais dans les faiblesses, les outrages, les détresses endurées pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ! » (2 Co 12,10). Quand l’Eglise oublie ou résiste à cette vérité évangélique majeure, elle bascule dans l’esprit du monde et trahit l’Evangile ! Car seule la foi qui prie et persévère peut « traverser victorieusement » les tentations multiples du péché et les apparences invincibles du monde ! Oui, seule la foi prépare la voie à la puissante espérance qui ouvre la porte du Cœur de Dieu…  La paix est donc d’un autre ordre que le senti, elle vient des profondeurs de la foi vive qui peut toucher en toute circonstances la Présence toujours offerte du Dieu de la paix.

La sagesse biblique nous montre que les plus grands rendez-vous de nos vies sont dans ces « Pâques de la foi », ces terribles passages ou tout semble perdu et sans issue. Ces pâques viennent souvent à nous revêtues d’obscurité ou d’injustice, de scandale ou de terribles imprévus : une maladie qui surgit, la perte d’un être cher, une trahison qui fait mal, une injustice sociale, une agression qui entraîne la révolte, une épreuve qui met en lumière ma propre misère au regard des autres… tant d’évènements tragiques et douloureux où l’on n’a plus, comme on dit, que ses yeux pour pleurer !

Et pourtant, tout en restant plein de compassion et de respect pour les cœurs qui souffrent, c’est le moment où il ne faut pas surtout pas « tromper son cœur ». C’est l’instant d’une Révélation qui peut bouleverser ma vie pour toujours : quand on n’a plus aucun recours du côté des hommes, on commence à être seul avec Dieu… On découvre comme Abraham à Mambré qu’Il est là (Gn 18,1-15) au cœur de notre vie, et qu’Il sait tout de moi dans le silence de son Regard : « J’ai vu la détresse de mon peuple » (Ex 3,7). Il voit celle de notre cœur…

 

                                                                                               +Marie-Mickaël

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[1] Souvenons-nous des paroles mystérieuses de la Vierge à Sainte Bernadette de Lourdes que la petite rapportera à l’Abbé Dominique Peyramale qui en sera bouleversé : « Je suis l’Immaculée Conception ! » (25 mars 1858). Le dogme de l’Immaculée Conception de Marie avait été proclamé le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle « Ineffabilis Deus ».

[2] Conférence du 5 février 1941 et du 25 septembre 1937.

[3] « Quant à vous, vous avez reçu l’onction venant du Saint, et tous vous possédez la science… » (1 Jn 2,20).

[4] De utilitate credendi, 1,2.

[5] Voir Augustin d’Hippone, Confessions, 1,1.

[6] Benoît XVI, Porta Fidei – La Porte de la Foi, Lettre Apostolique pour « l’Année de la Foi », 11 octobre 2011, n°7.

[7] Jean Laplace, L’Epître de Jean – Discernement pour un temps de crise, Chalet 1978, p.114-115.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (24) – La méditation des Mystères – St Louis-Marie Grignion de Montfort

22e ROSE : LA MÉDITATION DES MYSTÈRES NOUS CONFORME A JÉSUS

[65] Le soin principal de l’âme chrétienne est de tendre à la perfection. Soyez les fidèles imitateurs de Dieu, comme ses enfants bien-aimés, nous dit le grand Apôtre (Ep 5,1). Cette obligation est comprise dans le décret éternel de notre prédestination, comme l’unique moyen ordonné pour parvenir à la gloire éternelle. Saint Grégoire de Nysse dit gracieusement que nous sommes des peintres. Notre âme est la toile d’attente sur laquelle nous devons appliquer le pinceau, les vertus sont les couleurs qui doivent relever son éclat, et l’original que nous devons copier, c’est Jésus-Christ, l’image vivante qui représente parfaitement le Père éternel. Comme donc un peintre pour tirer un portrait au naturel se met devant les yeux l’original, et qu’à chaque coup de pinceau qu’il donne il regarde, de même le chrétien doit toujours avoir devant les yeux la vie et les vertus de Jésus-Christ, pour ne rien dire, ne rien penser, ne rien faire qui n’y soit conforme.

[66] C’est pour nous aider dans l’important ouvrage de notre prédestination, que la sainte Vierge a ordonné à saint Dominique d’exposer aux fidèles qui récitent le Rosaire les mystères sacrés de la vie de Jésus-Christ, non seulement afin qu’ils l’adorent et le glorifient, mais principalement afin qu’ils règlent leur vie et leurs actions sur ses vertus. Or, comme les enfants imitent leurs parents en les voyant et en conversant avec eux ; qu’ils apprennent leur langage en les entendant parler ; qu’un apprenti, en voyant travailler son maître, apprend son art ; de même les fidèles confrères du Rosaire, en considérant sérieusement et dévotement les vertus de Jésus-Christ, dans les quinze mystères de sa vie, deviennent semblables à ce divin Maitre, avec le secours de sa grâce et par l’intercession de la sainte Vierge.

[67] Si Moise ordonna au peuple hébreu, de la part de Dieu même, de ne jamais oublier les bienfaits dont il avait été comblé, à plus forte raison le Fils de Dieu peut-il nous commander de graver dans notre cœur et d’avoir sans cesse devant les yeux les mystères de sa vie, de sa passion et de sa gloire, puisque ce sont autant de bienfaits dont Il nous a favorisés et par lesquels il nous a montré l’excès de son amour pour notre salut. « O vous tous qui passez, dit-il, arrêtez-vous et considérez s’il y eut jamais douleurs semblables aux douleurs que j’endure pour votre amour (Lm 1,12). Souvenez-vous de ma pauvreté et de mes abaissements, pensez à l’absinthe et au fiel que j’ai pris pour vous dans ma passion (Lm 3,19). »

Ces paroles et beaucoup d’autres qu’on pourrait alléguer nous convainquent assez de l’obligation que nous avons de ne pas nous contenter de réciter le Rosaire vocalement en l’honneur de Jésus-Christ et de la sainte Vierge, mais de le réciter avec la méditation des mystères sacrés.

 

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Le chapelet, notre arme mariale contre la ‘désorientation’ du monde

La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d’insistance la récitation du chapelet.

Et comme le chapelet est, après la sainte liturgie eucharistique, la prière la plus propre à conserver la foi dans les âmes, le démon a déchaîné sa lutte contre lui. Malheureusement, nous voyons les désastres qu’il a causés.

Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous arrêter ni laisser, comme dit Notre Seigneur, les fils des ténèbres être plus avisés que les fils de la Lumière. Le rosaire est l’arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille.

Extrait d’une lettre de sœur Lucie de Fatima à un prêtre, 26-11-1970

 




Ces célébrités attachées à la Vierge Marie : Mireille Mathieu

La célèbre chanteuse à la centaine de millions albums vendus dans le monde n’a jamais caché sa foi catholique ni sa dévotion à la Vierge Marie.

La veille du 15 août 2017, les habitants de Saint-Tropez l’aperçoivent entrer dans l’église Notre-Dame-de-l’Assomption pour y préparer une prestation surprise, qui sera donnée lors de la messe du 15 août. « Comme vous le savez, je suis très catholique. J’ai donc profité d’un séjour ici pour visiter Notre-Dame-de-l’Assomption. Je n’ai pu m’empêcher d’y chanter du Haendel et mon Santa Maria. C’était merveilleux ! », a-t-elle confié au quotidien local Var Matin.




Le Refuge ultime : l’Arche du Cœur de Marie …

« Le Seigneur est un Refuge pour le pauvre

aux jours de détresse… »

Psaume 9,10

 

Les derniers temps sont à notre porte et, à l’image de Noé, l’Esprit nous appelle à « entrer » plus que jamais dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse :

« La terre se pervertit au regard de Dieu et elle se remplit de violence car toute chair a une conduite perverse !…  Dieu dit à Noé : « Entre dans l’Arche, toi et toute ta famille… » Genèse 6,11-12 et 7,1

Et dans l’Arche actuelle du Cœur de Marie, nous serons fidèles chaque jour à la méditation de la Parole de Dieu et à la puissance priante du saint Rosaire ! Demeurant dans le bonheur et la vigilance de « l’état de grâce », nous veillerons à ce que notre vie sacramentelle soit régulière et fervente ! Et ainsi, nous serons d’abord ces signes silencieux d’espérance et de paix dans un monde saturé d’informations, de violence et de vide… La folle « dispersion » provoquée par la puissance médiatique est notre premier ennemi et la parole du Seigneur doit nous réveiller :

« Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » Luc 21,34-36

Dans cette civilisation au bord du gouffre, le « Grand Combat » entre la Femme et le Dragon est entré dans sa phase finale. Il est donc primordial de chercher d’abord « protection » auprès de la Mère de l’Eglise et de l’humanité pour que ne faiblisse pas notre espérance ! Et, en ces temps redoutables où l’Ennemi nous menace du feu de l’Enfer, Marie s’offre à nous comme « l’Arche nouvelle », l’autre nom du « doux Refuge » offert à notre fragilité…

Laissons-nous donc emporter par les paroles de lumineuse tendresse de la Vierge à travers un de ses grands témoins :

« Mon Cœur Immaculé ; c’est votre Refuge le plus sûr et le moyen de salut que Dieu donne en ce moment à l’Eglise et à l’humanité… Quiconque n’entre pas dans ce Refuge sera emporté par la Grande Tempête qui a commencé à faire rage… C’est le « Refuge » que votre Mère céleste vous a préparé. Ici, vous serez à l’abri de tout danger et, au moment de la Tempête, vous trouverez la paix[1]… »

 

                                                                                                                                                       + Marie-Mickaël

 

[1] Livre Bleu, Notre Dame au Père Don Gobbi, Fondateur du MSM, le Mouvement sacerdotal Marial international.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (23) – les mystères du Rosaire – St Louis-Marie Grignion de Montfort

TROISIÈME DIZAINE

Excellence du saint Rosaire dans la méditation de la vie et de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

21ème ROSE

LES QUINZE MYSTÈRES DU ROSAIRE

[60] Un mystère est une chose sacrée et difficile à comprendre. Les œuvres de Jésus-Christ sont toutes  sacrées et divines, parce qu’il est Dieu et homme tout ensemble. Celles de la sainte Vierge sont très saintes, parce qu’elle est la plus parfaite de toutes les pures créatures. On appelle avec raison les œuvres de Jésus-Christ et de sa sainte Mère des mystères, parce qu’elles sont remplies de quantité de merveilles, de perfections et d’instructions profondes et sublimes, que le Saint-Esprit découvre aux humbles et aux âmes simples qui les honorent.

On peut encore appeler les œuvres de Jésus et de Marie des fleurs admirables, dont l’odeur et la beauté ne sont connues que de ceux qui les approchent, qui les flairent et qui les ouvrent par une attentive et sérieuse méditation.

[61] Saint Dominique a partagé la vie de Jésus-Christ et de la sainte Vierge en quinze mystères[1], qui nous représentent leurs vertus et leurs principales actions comme quinze tableaux dont les traits doivent nous servir de règle et d’exemple pour la conduite de notre vie. Ce sont quinze flambeaux pour guider nos pas dans ce monde ; quinze miroirs ardents pour connaître Jésus et Marie, pour nous connaître nous-mêmes et pour allumer le feu de leur amour dans nos cœurs ; quinze fournaises pour nous consumer entièrement de leurs célestes flammes.

La sainte Vierge a enseigné à saint Dominique cette excellente méthode de prier et lui a ordonné de la prêcher, afin de réveiller la piété des chrétiens et de faire revivre l’amour de Jésus-Christ dans leurs cœurs. Elle l’enseigna aussi au bienheureux Alain de la Roche. « C’est une prière très utile, lui dit-elle, c’est un service qui m’est fort agréable, que de réciter cent cinquante Salutations angéliques. Il me l’est encore davantage, et ceux-là feront encore beaucoup mieux, qui réciteront les salutations avec la méditation de la vie, de la passion et de la gloire de Jésus-Christ, car cette méditation est l’âme de ces oraisons. » En effet, le Rosaire, sans la méditation des mystères sacrés de notre salut, ne serait presque qu’un corps sans âme, une excellente matière sans sa forme qui est la méditation, qui le distingue des autres dévotions.

[62] La première partie du Rosaire contient cinq mystères, dont le premier est l’Annonciation de l’archange Gabriel à la sainte Vierge ; le second, la Visitation de la sainte Vierge à sainte Élisabeth ; le troisième, la Nativité de Jésus-Christ ; le quatrième, la Présentation de l’Enfant Jésus au temple et la purification de la sainte Vierge ; le cinquième, le Recouvrement de Jésus dans le temple parmi les docteurs. On appelle ces Mystères joyeux à cause de la joie qu’ils ont donnée à tout l’univers. La sainte Vierge et les anges furent comblés de joie au moment heureux où le Fils de Dieu s’incarna. Sainte Élisabeth et saint Jean-Baptiste furent remplis de joie par la visite de Jésus et de Marie. Le ciel et la terre se sont réjouis à la naissance du Sauveur. Siméon fut consolé et comblé de joie, quand il reçut Jésus dans ses bras. Les docteurs étaient ravis d’admiration en entendant les réponses de Jésus ; et qui exprimera la joie de Marie et de Joseph en retrouvant Jésus après trois jours d’absence ?…

[63] La seconde partie du Rosaire se compose aussi de cinq mystères que l’on appelle Mystères douloureux, parce qu’ils nous représentent Jésus-Christ accablé de tristesse, couvert de plaies, chargé d’opprobres, de douleurs et de tourments. Le premier de ces mystères est la prière de Jésus et son Agonie au jardin des Olives ; le second, sa Flagellation ; le troisième, son Couronnement d’épines ; le quatrième, le Portement de Croix ; le cinquième, son Crucifiement et sa mort sur le Calvaire.

[64] La troisième partie du Rosaire contient cinq autres mystères qu’on appelle glorieux, parce que nous y contemplons Jésus et Marie dans le triomphe et dans la gloire. Le premier est la Résurrection de Jésus-Christ ; le second, son Ascension au ciel ; le troisième, la Descente du Saint-Esprit sur les apôtres ; le quatrième, l’Assomption de la glorieuse Vierge ; le cinquième, son Couronnement.

Voilà les quinze fleurs odoriférantes du Rosier mystique sur lesquelles les âmes pieuses s’arrêtent comme de sages abeilles, pour en cueillir le suc admirable et en composer le miel d’une dévotion solide.

 

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.

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[1] Jean-Paul II y a ajouté les mystères lumineux, on peut se référer à son admirable lettre sur le Rosaire, Rosarium Virginis Mariae.




Mgr Strickland – 16 mai 2024 – Une tempête se prépare, comme on n’en a jamais vu sur la Terre.

De l’évêque Joseph Strickland 6/5/2024…

Une tempête se prépare, comme on n’en a jamais vu sur la Terre. L’Église, l’Épouse du Christ, a traversé pas mal de bourrasques et de coups de vent, et bien que beaucoup d’entre eux aient laissé le navire endommagé parfois et prenant l’eau, à chaque fois le Maître constructeur l’a restauré – polissant le bois et le rendant à nouveau en état de naviguer. Et ceux qui se trouvent sur le bateau, bien qu’en lambeaux et fatigués, ont souvent été bénis et guéris par notre Sainte Mère qui marche parmi ses enfants.
Qu’y a-t-il donc de différent dans cette tempête qui s’annonce ? C’est que, cette fois, le navire lui-même est tellement affaibli par les péchés cachés et la corruption dans ses salles sacrées qu’il a déjà commencé à prendre l’eau et qu’il est mal équipé pour affronter la tempête qui s’annonce. Alors que le mal atteint un niveau de saturation jamais vu auparavant dans l’Église et dans le monde, le navire est déjà tellement compromis par le péché et la corruption qu’il risque de chavirer.

Comme nous le rappelle saint Jean Bosco, il y a deux piliers qui ont servi à maintenir le navire debout à travers les âges, et ce sont la présence eucharistique de Notre Seigneur et la dévotion à Notre Sainte Mère. Cependant, le navire n’est plus aussi fermement ancré à ces piliers qu’il l’a été dans le passé. Le manque de foi surnaturelle a affaibli les liens avec le pilier eucharistique, et l’indifférence à l’égard de Notre Sainte Mère et le mépris de ses avertissements et admonestations, ainsi que le refus de reconnaître les paroles qu’elle continue d’apporter, ont affaibli les liens avec l’autre pilier.
C’est pourquoi la tempête qui arrive maintenant apporte un danger sans précédent. Le Maître d’œuvre restaurera une fois de plus son Épouse ». Cependant, le temps est venu pour nous de commencer à recevoir les fruits de ce que nous avons semé – et la corde de la Miséricorde qui a longtemps été étendue du Ciel à la Terre est maintenant remplacée par la corde de la Justice !

Alors que le mal dans le monde s’accélère, progressant régulièrement, implacable dans sa marche apparemment victorieuse, et que chaque jour nous entendons parler de nouveaux abus, de nouveaux scandales, de nouvelles hérésies dans les salles sacrées de l’Église, où cela nous mène-t-il ? Terrifiés ? Désemparés ?
Attendez ! Écoutez ! Restez tranquilles !
Car même si le vacarme des démons devient assourdissant, sous les gémissements, les grincements et le fracas, on peut trouver un profond silence, une pause sacrée. Et dans ce profond silence qui forme une barrière entre votre âme et le monde, vous entendrez un son si vous écoutez attentivement – c’est un battement de cœur ! C’est le Sacré-Cœur de Jésus.
Le mal avance inexorablement – et chaque jour de nouvelles atrocités sont révélées – et les fidèles frémissent et se demandent si la situation peut encore empirer. La réponse est que c’est possible et que cela arrivera. Mais en dessous de tout cela, dans le profond silence de la pause sacrée, vous pouvez entendre un son si vous voulez bien écouter – le battement de cœur de son Sacré-Cœur.

Le cœur de Jésus a commencé à battre au rythme de l’amour dans sa poitrine d’enfant quelques jours seulement après sa conception dans le sein de Marie.
Son cœur, humain et divin, a continué à battre tout au long de sa vie dans ce monde. Pendant trente-trois ans, son cœur a proclamé l’amour à chaque battement jusqu’au moment terrible de sa mort sur la croix. L’Écriture nous dit qu’à sa mort, la Terre a été secouée dans ses profondeurs parce que le Seigneur de la création ne respirait plus. Toute la création est entrée dans une « pause sacrée » lorsque le souffle de l’univers lui a été littéralement retiré. Mais ce n’était qu’une pause, dévastatrice mais passagère. Le Seigneur de tous s’est levé et son cœur a recommencé à battre.
Son cœur ne s’est pas arrêté depuis le moment de sa résurrection, lorsqu’il s’est remis à battre avec une vigueur sans précédent, le cœur de notre Seigneur ressuscité qui a vaincu le péché et la mort. Vingt siècles ont passé, et à travers tout cela, son cœur continue de battre.
Oui, une tempête se prépare, comme on n’en a jamais vu sur la Terre. Cependant, à mesure qu’elle augmente en intensité, si vous vous sentez submergés, arrêtez-vous, faites une pause et entrez dans une Pause sacrée. Sainte Marguerite-Marie Alacoque a dit : « Je comprends que la dévotion du Sacré-Cœur est un dernier effort de Son Amour envers les chrétiens de ces derniers jours, en leur offrant un objet et des moyens si bien calculés pour les persuader de L’aimer ».

Les jours à venir apportent des choses que nous n’aurions jamais pu imaginer se produire dans l’Église du Seigneur, mais ne désespérez pas ! Arrêtez-vous, faites une pause, il y a un son, c’est le battement de son cœur. Pensons à son Sacré-Cœur. Tout le chaos du passé et le chaos croissant de notre époque ne pourront jamais vaincre le battement de cœur sacré qui émane du cœur du Christ. Le cœur du Fils de Dieu nous apporte un message qui résonne à travers les âges : « Soyez tranquilles et sachez que je suis Dieu !
Alors que nous avançons dans le mois de juin, le mois du Sacré-Cœur, je ressens une puissante urgence à nous appeler tous à pénétrer plus profondément dans le Sacré-Cœur du Christ. Le Psaume 33 parle des desseins du cœur de Dieu et nous rappelle que son amour est éternel. Il est profondément important, alors que la tempête prend de l’ampleur, que nous nous rapprochions tous de plus en plus de son Sacré-Cœur et que nous connaissions le cœur du Christ, qui est réellement et pleinement présent dans l’Eucharistie. Tant de miracles eucharistiques à travers les âges indiquent la chair incarnée du cœur de Notre Seigneur. Aujourd’hui encore, son Sacré-Cœur saigne pour nous afin de nous rapprocher de son Visage eucharistique. Ne soyons pas aveugles et sourds à la merveille de Jésus-Christ réellement présent à chaque messe, dans chaque tabernacle et sur chaque autel d’adoration eucharistique.
Ce mois-ci, puissions-nous commencer à entrer dans notre propre « Pause sacrée » et, alors que nous entendons les battements de cœur de son Sacré-Cœur, buvons l’immense bénédiction de savoir que Jésus-Christ est avec nous dans la tempête ».




Bienheureuse Dina Bélanger : Les flammes du Cœur de Jésus passaient par le Cœur immaculé de Marie…

La Bienheureuse Dina Bélanger raconte : « Notre-Seigneur, Homme-Dieu, me fit voir son Cœur adorable dans l’Hostie sainte. Je ne regardai pas son Visage sacré, mais son Cœur et l’Hostie me captivaient.

Les deux, son Cœur et l’Hostie, étaient parfaitement unis, tellement l’un dans l’autre que je ne puis pas expliquer comment il m’était possible de les distinguer l’un de l’autre.

De l’Hostie, émanait une immensité de rayons de lumière. De son Cœur, jaillissait une immensité de flammes, lesquelles s’échappaient comme en torrents pressés. La Très Sainte Vierge était là, si près de Notre-Seigneur qu’elle était comme absorbée par lui et, pourtant, je la voyais distinctement de lui. Oh ! Qu’elle était pure !

Toutes les lumières de l’Hostie et toutes les flammes du Cœur de Jésus passaient par le Cœur immaculé de la Très Sainte Vierge.

Notre-Seigneur me dit : “Oui, faites-moi régner par Jésus-Marie”. À cette vue, à ces paroles, toujours intérieurement, à genoux, je tombai prosternée, comme anéantie d’amour en présence de mon Dieu, et avec un accent de supplication que je ne connaissais pas, je dis : “O Cœur Eucharistique de Jésus, je t’en supplie, par Notre-Dame du Cœur Eucharistique, règne dans toutes les âmes comme tu le veux.” »

Bienheureuse Dina Belanger (1898-1929) Québec




Ces célébrités attachées à la Vierge Marie : Michael Lonsdale

Comédien de théâtre et de cinéma, écrivain, Michael Lonsdale partage avec profondeur et poésie son attachement à la Vierge Marie depuis longtemps.

À plusieurs reprises, il a témoigné de sa foi chrétienne, comme dans son dernier ouvrage « Belle et douce Marie ».

« J’aime dire le Je vous salue Marie en toutes circonstances, c’est une prière brève, qui nous élève. Je peux la dire chez moi, dans les transports publics, sur scène même pendant la réplique d’un autre comédien. Mon rapport à Marie est très intérieur, très secret. Le soir avant de m’endormir, je me place sous sa protection, je ressens sa bienveillance, son amour », confie-t-il dans son livre.




Le Christ trouvera-t-il la foi sur la terre ?

« Veillez et priez en tout temps

afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver,

et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! »

Lc 21,36

 

Dans un Evangile de la Parousie[1], Jésus pose une question qui devrait remuer nos cœurs et contredire cette tranquillité trompeuse issue du monde… Sommes-nous dans l’illusion d’une paix fragile de surface ou vivons-nous de cette paix profonde issue de la foi ? La question centrale du Seigneur Jésus est plus que jamais d’actualité :

« Le Fils de l’homme, quand Il viendra,

trouvera-t-Il la foi sur la terre ? »

Lc 18,8

Cette interrogation du Seigneur devient de plus en plus lancinante en ce début du III° millénaire. Ne voyons-nous pas trop souvent une Eglise qui a peur ou pactise, témoigne du bout des lèvres ou même se tait devant les sordides délires de notre temps ? Où sont les voix libératrices des Saint Augustin et des Saint Jean Chrysostome ? En réalité, une Eglise qui néglige ou oublie l’urgence missionnaire qu’implique la Parousie n’est plus rayonnante de l’Evangile !… Elle a perdu « le feu missionnaire » en se noyant dans les priorités du monde. L’urgence climatique et la lutte contre les inégalités sont devenues plus urgentes que l’Adoration eucharistique où Dieu peut tout ! Et le silence actuel de l’Eglise sur l’Annonce du Christ « Lumière du monde » est tragique ! Il a et aura de terribles conséquences…

A son retour, Jésus trouvera-t-il la foi sur la terre ? Comment ne pas penser qu’à l’intérieur de cette question, Il ne se réfère implicitement à l’Adorable Eucharistie : l’œuvre de Dieu n’est-elle pas de croire en Celui qu’Il a envoyé ? (Jn 6,29). Or, voici que le Christ mène cette foi encore plus loin : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ! » (Jn 6,56).

Il est grand le mystère de la foi ! L’Eucharistie est le trésor suprême qui fait l’Eglise[2]. Et si elle perdait la foi en l’Eucharistie, l’Eglise perdrait tout en renonçant à son identité profonde…

C’est sans doute pourquoi, à la fin de son Pontificat, Saint Jean-Paul II a tant insisté sur « l’ars celebrandi » que tous doivent exercer à la Sainte Messe :

« A travers les rites et les prières, il faut se laisser rejoindre et envahir intimement par le mystère… pour que la liturgie puisse marquer toujours davantage la vie des personnes et des communautés, en devenant source de sainteté, de communion et d’élan missionnaire[3] ! »

Comme elle est vraie et vitale l’intuition de Jean-Paul II de « se laisser rejoindre et envahir » par l’ineffable Présence du Christ dans son Eucharistie. Là, comme nulle part ailleurs, l’homme se découvre « aimé de Dieu » : En effet, « toutes les religions sont les voies où l’homme cherche Dieu. Elles sont multiples. La Révélation chrétienne est unique car c’est Dieu qui trouve l’homme[4]. »

C’est en approchant de la Sainte Eucharistie que nous apprenons à aimer en nous laissant aimer. N’est-ce-pas ici le sommet de la foi chrétienne ? L’approche réaliste et saisissante de Sainte Thérèse d’Avila vient nous aider à le saisir en ouvrant véritablement les yeux de la foi… car si nous n’avons pas encore « la joie de le contempler avec les yeux du corps, tant Il se cache, Il se dévoile du moins aux yeux de l’âme et se manifeste à elle… c’est la foi qui me dit qu’Il est là et c’est une vérité certaine : tant que les accidents du pain ne sont pas consumés par la chaleur du corps, le Bon Jésus est en nous… Sous les accidents du pain, Il est d’un accès facile… Alors, approchons-nous de Lui !

Quand il était en ce monde, le simple contact à ses vêtements guérissait les malades (Mc 5,25-34) ; Pourquoi douter, si nous avons la foi, qu’Il ne fasse encore des miracles, quand Il nous est si intimement uni[5] ? »

+Marie-Mickaël

 

[1] Parousie, du grec parousia, signifie ordinairement « Présence » (être là) ou « venue ». Cela désigne l’Avènement du Seigneur, de son « Jour ». Attendue avec amour, la Parousie provoque un éveil, une conduite nouvelle, une conversion permanente…

[2] On connaît la célèbre formulation du Père de Lubac dans son livre phare, « Méditation sur l’Eglise » : « L’Eglise fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise ! »

[3] Malade et sans voix, le Saint-Père a envoyé ce message de la polyclinique Gemelli le 3 mars 2005.

[4] Paul Evdokimov, Les âges de la vie spirituelle.

[5] Sainte Thérèse de Jésus, Le chemin de la perfection, chapitre 36.