Le secret admirable du Très Saint Rosaire (29) – L’arme du Rosaire – St Louis-Marie Grignion de Montfort

27e ROSE

[81] Pour vous animer encore davantage à cette dévotion des grandes âmes, j’ajoute que le Rosaire récité avec la méditation des mystères : 1° nous élève insensiblement à la connaissance parfaite de Jésus-Christ ; 2° purifie nos âmes du péché ; 3° nous rend victorieux de tous nos ennemis ; 4° nous rend la pratique des vertus facile ; 5° nous embrase de l’amour de Jésus-Christ ; 6° nous enrichit de grâces et de mérites ; 7° nous fournit de quoi payer toutes nos dettes à Dieu et aux hommes, et enfin, nous fait obtenir de Dieu toutes sortes de grâces.

[82] La connaissance de Jésus-Christ est la science des chrétiens et la science de salut ; elle surpasse, dit saint Paul, toutes les sciences humaines en prix et en excellence : 1° pour la dignité de son objet, qui est un Dieu homme, en présence duquel tout l’univers n’est qu’une goutte de rosée ou un grain de sable ; 2° pour son utilité ; les sciences humaines ne nous remplissent que de vent et de fumée de l’orgueil ; 3° pour sa nécessité ; car on ne peut être sauvé, si on n’a la connaissance de Jésus-Christ, et celui qui ignore toutes les autres sciences sera sauvé, pourvu qu’il soit éclairé de la science de Jésus-Christ. Heureux Rosaire qui nous donne cette science et connaissance de Jésus-Christ, en nous faisant méditer sa vie, sa mort et passion et sa gloire.

La reine de Saba, admirant la sagesse de Salomon, s’écria : « Heureux vos domestiques et vos serviteurs qui sont toujours en votre présence et entendent les oracles de votre sagesse » ; plus heureux les fidèles qui méditent attentivement la vie, les vertus, les souffrances et la gloire du Sauveur, parce qu’ils acquièrent, par ce moyen, sa parfaite connaissance dans laquelle consiste la vie éternelle. Haec est vita aeterna.

[83] La sainte Vierge a révélé au bienheureux Alain qu’aussitôt que saint Dominique prêcha le Rosaire, les pécheurs endurcis furent touchés et pleurèrent amèrement leurs crimes ; les jeunes enfants même firent des Pénitences incroyables, la ferveur fut si grande, partout où il prêchait le Rosaire, que les pécheurs changèrent de vie et édifièrent tout le monde par leurs pénitences et l’amendement de leur vie.

Si vous sentez votre conscience chargée de quelques péchés, prenez votre Rosaire, en récitant une partie en l’honneur de quelques mystères de la vie, de la passion ou de la gloire de Jésus-Christ, et soyez persuadé que, pendant que vous méditerez et honorerez ces mystères, Il montrera ses plaies sacrées à son Père au ciel. Il plaidera pour vous et vous obtiendra la contrition et le pardon de vos péchés. Il dit un jour au bienheureux Alain : « Si ces misérables pécheurs récitaient souvent mon Rosaire, ils participeraient aux mérites de ma passion, et, comme leur Avocat, j’apaiserais la divine justice. »

[84] Cette vie est une guerre et une tentation continuelles ; nous n’avons pas à combattre des ennemis de chair et de sang, mais les puissances mêmes de l’enfer. Quelles armes meilleures prendrons-nous, pour les combattre, que l’oraison que notre grand Capitaine nous a enseignée, que la Salutation angélique, qui a chassé les démons, détruit le Péché et renouvelé le monde, que la méditation de la vie, de la passion de Jésus-Christ, de la pensée de laquelle nous devons nous armer, comme nous ordonne saint Pierre, pour nous défendre des mêmes ennemis qu’il a vaincus et qui nous attaquent tous les jours. « Depuis que le démon, dit le cardinal Hugues, a été vaincu par l’humilité et la passion de Jésus-Christ, il ne se peut quasi attaquer à une âme armée de la méditation de ses mystères ou, s’il l’attaque, il en est vaincu honteusement.» Induite vos armaturam Dei, Ép. 6, 11.

[85] Armez-vous donc de ces armes de Dieu, du saint Rosaire, et vous briserez la tête du démon et demeurerez stables contre toutes ses tentations. C’est d’où vient que le Rosaire même matériel est si terrible au diable, et que les saints s’en sont servis pour l’enchainer et le chasser des corps des possédés, comme plusieurs histoires rendent témoignage.

[86] Un homme, dit le bienheureux Alain, ayant en vain tenté toutes sortes de pratiques de dévotion pour être délivré du malin esprit qui le possédait, s’avisa de mettre à son col son Rosaire, ce qui le soulagea, et ayant éprouvé que lorsqu’il l’ôtait de son cou, le démon le tourmentait cruellement, résolut de le porter au cou jour et nuit, ce qui chassa le diable pour toujours, ne pouvant supporter une si terrible chaîne. Le bienheureux Alain témoigne qu’il a délivré un grand nombre de possédés, en leur mettant ainsi le Rosaire au cou.

[87] Le Révérend Père Jean Amât, de l’ordre de Saint-Dominique, prêchant le Carême dans un lieu de ce royaume d’Aragon, on lui amena une jeune fille possédée du démon ; après l’avoir plusieurs fois exorcisée, mais en vain, il lui mit son Rosaire au cou, et aussitôt elle se mit à faire des cris et des hurlements épouvantables, disant : «Otez-moi, ôtez-moi ces grains qui me tourmentent. » Enfin le père, par compassion pour la pauvre fille, lui ôta son Rosaire du cou.

La nuit suivante, lorsque le Révérend Père était dans son lit à se reposer, les mêmes démons qui possédaient cette fille vinrent à lui, tout écumants de rage, pour se saisir de sa personne ; mais avec son Rosaire qu’il tenait fortement à la main, malgré les efforts qu’ils firent pour le lui ôter, il les fouetta admirablement bien et les chassa en disant : « Sainte Marie, Notre-Dame du saint Rosaire, à mon aide ! »

Lorsque, le lendemain, il allait à l’église, il rencontra cette pauvre fille encore possédée ; un des démons qui étaient en elle se mit à dire en se moquant de lui : « Ah !  frère, si tu n’avais point eu ton Rosaire, nous t’aurions bien accommodé. » Alors le Révérend Père jette derechef son Rosaire au cou de la fille, disant : « Par les très sacrés noms de Jésus et de Marie sa sainte Mère et par la vertu du très saint Rosaire, je vous commande, esprits malins, de sortir de ce corps tout à l’heure» ; aussitôt ils furent contraints d’obéir, et elle fut délivrée.

Ces histoires nous marquent quelle est la force du saint Rosaire pour vaincre toutes sortes de tentations des démons et toutes sortes de péchés, parce que les grains bénits du Rosaire les mettent en fuite.

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Cantique de la Vierge Marie – Jean Bertaud

C’est celle dont la foy dure éternellement,
C’est celle dont la foy n’eut jamais de pareille,
C’est celle dont la foy pour notre sauvement
Creut à la voix de L’Ange et conceut par l’oreille.

C’est l’astre lumineux qui jamais ne s’éteint,
Où comme en un miroir tout le ciel se contemple ;
Le luisant tabernacle et le lieu pur et sainct
Où Dieu mesme a voulu se consacrer un temple.

C’est le palais royal tout remply de clarté,
Plus pur et transparent que le ciel qui l’enserre,
C’est le beau Paradis vers l’Orient planté,
Les délices du ciel et l’espoir de la terre.

C’est cette myrrhe et fleur et ce bausme odorant
Qui rend de sa senteur nos âmes consolées ;
C’est ce Jardin reclus suavement flairant :
C’est la Rose des champs et le Lys des vallées ;

C’est le rameau qui garde en tout temps sa couleur,
La branche de Jessé, la tige pure et saincte,
Qui rapporte son fruict et ne perd point sa fleur,
Qui demeure pucelle et qui se void enceinte.

C’est l’Aube du matin qui produit le soleil
Tout couvert de rayons et de flammes ardentes,
L’Astre des navigans, le Phare non-pareil
Qui la nuict leur esclaire au milieu des tourmentes,

Estoille de la mer, nostre seul reconfort,
Sauve-nous des rochers, du vent et du naufrage.
Ayde-nous de tes voeux pour nous conduire au port,
Et nous monstre ton Fils sur le bord du rivage.

 

Jean Bertaut (1552-1611).




Ne néglige pas le rosaire que ta mère, Marie, t’a confié…

« C’est chez la Vierge Marie que tu apprécieras le mieux la valeur d’une vie surnaturelle et d’une spiritualité profonde. Dans sa vie, aucun geste, aucune pensée, si minime soit-elle, qui ne soit inspirée par Jésus ; pas une seule de ses minutes qui soit vécue loin de lui. L’existence de la Vierge est toute faite d’intériorité. Chez elle, il n’y a aucune séparation entre l’action et la contemplation, car la contemplation imprègne l’action tandis que l’action naît de la contemplation.

Le rosaire est une chaîne de prières qui t’associera à elle. C’est aussi le film qui te rappellera toutes les étapes du chemin de l’espérance qu’elle a parcouru : sa tendresse à Bethléem, son tourment durant la fuite en Égypte, le silence et le labeur de l’atelier de Nazareth, sa ferveur au temple, son émotion devant la prédication de son fils, de saint Jean ; en bref, l’histoire de deux vies qui n’en sont qu’une, car le Seigneur a vécu en elle, et elle en lui. Ne néglige pas le rosaire que ta mère, Marie, t’a confié en te recommandant de vivre comme elle, avec elle, par elle et en elle. »

François-Xavier Nguyen Van Thuan (1)

Extrait de Sur le chemin de l’espérance, Le Sarment, Fayard 1991 – p.167-175. Chapitre 35 – Notre Mère Marie, § 937 et 922

(1)  Mgr François-Xavier Nguyen Van Thuan fut archevêque coadjuteur de Saïgon en 1975. Aussitôt arrêté par la police communiste, il passe 13 ans dans les geôles vietminh, dont 9 en isolement. Après sa libération, il sera président du Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix. Créé cardinal par Jean-Paul II en 2001, il meurt le 16 septembre 2002. Il est aujourd’hui Vénérable.
Un livre excellent raconte sa vie en prison : Monseigneur Thuan face au communisme, paru aux éditions Tallandier. Son auteur est Anne Bernet.




Ces célébrités attachées à la Vierge Marie : Jean-Charles de Castelbajac

Couturier, créateur, designer, Jean-Charles de Castelbajac conjugue avec originalité tous les arts dans ses œuvres.

Son inspiration vient souvent de son éducation catholique. Il dessine des anges sur les murs parisiens, crée les chasubles du pape Jean-Paul II pour les JMJ de Paris en 1997. En 2011, il crée une tenue pour la Vierge dans le cadre de l’exposition « Icône de mode » au Musée des Tissus de Lyon, consacrée à l’histoire du vestiaire de la Vierge Marie, érigée à l’occasion en icône de mode.

Les créations de ce grand artiste évoquent souvent la prière. Fidèle à son désir de rester « en lien avec le sacré », il confie au quotidien La Croix qu’ « une partie de son inspiration vient notamment de la symbolique des couleurs dans le sacré. »