L’Avent : l’aurore d’une invincible joie !

« Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur…

Réjouissez-vous !… Le Seigneur est proche ! »

Philippiens 4,4-5

« L’Apôtre peut dire « Gaudete » parce que le Seigneur est proche…

Si le Bien-Aimé, l’Amour, le plus grand Don de ma vie, m’est proche…

La joie demeure au fond de mon cœur,

Une joie plus grande que toutes les souffrances ! »

Benoît XVI

Cette joie de l’Avent a commencé au jour de l’Annonciation du Sauveur quand, dans le plus grand secret, la première parole que l’Archange Gabriel adresse à Marie ouvre le monde à l’Océan de la joie :

« Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc 1,28)

La Joie est entrée dans le monde parce que le « Oui » de la foi et de l’humilité de Marie font, à cet instant, qu’Elle devient la « porte du Ciel » par où est entré le Verbe de Dieu fait chair en son sein Immaculé (Jn 1,14). Et il y a désormais un avant et un après dans l’histoire de l’humanité… car rien ne sera plus comme avant à cause de cette proximité inouïe de Dieu qui se fait si proche et si petit ! Le cher Pape Benoît XVI, si grand et si humble théologien, l’a magnifiquement contemplé :

« La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un Ami et un Epoux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l’épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en lui sa confiance. Et cette proximité n’est pas une question d’espace et de temps, mais une question d’amour : l’amour rapproche[1] ! »

Il est ce Dieu unique venu dans l’humilité d’un petit enfant et il a souffert la folie de la Croix pour que personne ne doute qu’il est aimé de Lui… Il n’y a pas d’autre Sauveur que Lui ! Le Catéchisme de l’Eglise Catholique l’exprime en termes inoubliables :

« L’Eglise a toujours reconnu que, dans le corps de Jésus, « Dieu qui est par nature invisible est devenu visible à nos yeux[2] !… » En effet, Jésus nous a tous et chacun connus et aimés durant sa vie, son agonie et sa passion et il s’est livré pour chacun de nous : « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi ! » (Ga 2,20). Il nous a tous aimés d’un cœur humain. Pour cette raison, le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut (Jn 19,34), « est considéré comme le signe et le symbole éminents… de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception[3] ! »

On touche là au cœur de la Révélation : Jésus-Christ est l’Unique Seigneur et Rédempteur de l’humanité comme il l’a affirmé à ses Apôtres : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! Nul ne va au Père que par moi !… Qui m’a vu a vu le Père ! » (Jn 14,6 et 9). La foi de l’Eglise est éloquente et absolue sur cette vérité unique du salut :

« Il nous tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie… Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui Le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous[4]… »

« La Croix est l’unique sacrifice du Christ « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, « Il s’est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme[5] », Il « offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu seul connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal[6] ». Il appelle ses disciples à prendre leur Croix et à le suivre… Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires. Cela s’accomplit suprêmement en la personne de sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice[7]… »

« En dehors de la Croix, il n’y a pas d’autre échelle par où monter au Ciel[8] ! »

Que de lumière dans ces textes de la Mère Eglise qui nous entraîne dans sa contemplation sublime de la Vérité qui n’est pas un raisonnement, une idée nouvelle ou un slogan, mais la beauté du Visage de Quelqu’un : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28).

En ce temps béni de l’Avent, nous avons à replonger urgemment dans les fondamentaux de notre foi catholique en arrêtant notre regard sur la splendeur des mystères du Christ et de son Eglise. Si Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont tant fait pour préserver le « trésor de la foi », c’était pour nous préparer aux épreuves présentes où « l’Ennemi de la Lumière » étend son pouvoir de fausseté jusqu’au sommet de l’Eglise ! Il ne s’agit plus de nier la foi mais de la faire évoluer en la vidant de son sens…

L’affirmation récente du Pape François à Singapour du 13 septembre 2024 en témoigne quand il affirme devant des jeunes de différentes religions : « Toutes les religions sont un chemin vers Dieu ! » On est ici devant une trahison de l’Evangile et une remise en question de la foi de l’Eglise au nom du pluralisme religieux derrière lequel se cache la préparation d’une « religion mondiale »… pourtant, ce relativisme qui éteint peu à peu le feu d’amour de la Vérité ne donnera que l’illusion d’une fausse paix, mais il n’engendrera ni passion, ni joie et donc ni saints, ni martyrs !… Que le temps de l’Avent renouvelle nos cœurs dans la joie de cette attente de l’Unique Sauveur caché dans le sein de Marie…

+M Mickaël

 

[1] Benoît XVI, 3° Dimanche de l’Avent, Missel quotidien pour la forme extraordinaire du rite romain, p.21.

[2] Préface de Noël.

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, 477-478.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique, 616.

[5] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,2.

[6] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,5.

[7] Catéchisme de l’Eglise catholique, 618.

[8] Sainte Rose de Lima, vita.




12 décembre : Notre-Dame de Guadalupe

Source : reinformation.TV

« Notre Dame de Guadalupe, Mère de l’humanité »

Entretien exceptionnel avec David Caron Olivares, spécialiste des apparitions du Mexique

Dans quelques jours, le mercredi 4 décembre 2024, Saje distribuera dans les salles françaises le film Notre Dame de Guadalupe, Mère de l’humanité. Ce film-documentaire remarquable raconte l’histoire des apparitions qui eurent lieu à Mexico en 1531.

Il y a près de 500 ans, la Vierge Marie est apparue à Juan Diego, un jeune Aztèque. De nos jours, Notre-Dame de Guadalupe est particulièrement vénérée. Chaque année, le sanctuaire de Notre Dame à Mexico est envahi par plus de dix millions de pèlerins enthousiastes.

La Tilma, des découvertes prodigieuses !

Que s’est-il passé au juste ? Le tissu appartenant à Juan Diego dans lequel se trouvaient des fleurs et sur lequel le visage de la Sainte Vierge s’est imprimé, renferme des trésors de découvertes que la technologie moderne révèle et continuera de révéler aux hommes de notre époque. Un exemple : dans les yeux de la Vierge Marie, on a pu identifier le visage des personnes présentes le jour où Juan Diego est venu voir l’évêque des lieux en apportant la preuve de la véracité de son message : des roses de Castille et surtout l’image qui s’est formée sur sa tilma… Cette découverte prodigieuse est loin d’être la seule !

Des témoignages bouleversants

Le film bientôt diffusé dans les salles revient sur l’histoire des apparitions. Il rassemble de nombreux témoignages de personnes converties après s’être rendues en pèlerinage à Mexico, sur le lieu des apparitions. Les apparitions de Notre Dame de Guadalupe ont bouleversé le visage du Mexique, pays devenu profondément chrétien. On sait que 9 millions d’indiens se sont convertis en seulement 10 ans.

David Caron Olivares est interviewé ici par Jeanne Smits et Armel Joubert des Ouches




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 47e rose : prier le Rosaire tous les jours

47e ROSE

[138] Séparez-vous des méchants, peuple de Dieu, âmes prédestinées, et pour vous échapper et vous sauver du milieu de ceux qui se damnent par leur impiété, indévotion ou oisiveté, sans perdre le temps, récitez souvent le saint Rosaire avec foi, avec humilité, avec confiance et avec persévérance.

[Premièrement] quiconque pensera sérieusement au commandement que Jésus-Christ nous a fait de prier toujours, à l’exemple qu’il nous en a donné, aux besoins infinis que nous avons de la prière, à cause de nos ténèbres, ignorances et faiblesses et de la multitude de nos ennemis, certes, celui-là ne se contentera pas de réciter le Rosaire une fois tous les ans, comme la confrérie du Rosaire perpétuel demande, ni toutes les semaines comme le Rosaire ordinaire prescrit, mais le récitera tous les jours, sans y manquer, comme le Rosaire quotidien marque, quoiqu’il n’en ait pas d’autre  obligation que celle de son salut.

Oportet : il faut, il est nécessaire semper orare, toujours prier, et non deficere, ne point cesser de prier.

[137] Ce sont des paroles éternelles de Jésus-Christ, qu’il faut croire et pratiquer sous peine de damnation. Expliquez-les comme il vous plaira, pourvu que vous ne les expliquiez pas à la mode, afin de ne les pratiquer qu’à la mode. Jésus-Christ nous en a donné la vraie explication dans les exemples qu’il nous a laissés : Exemplum dedi vobis ut quemadmodum ego feci, Ita et vos faciatis. Jean 13, 5. Erat pernoctans in oratione Dei Luc 6,. 12. Comme si le jour ne lui eût pas suffi, il employait encore la nuit à la prière.

Il répétait souvent à ses apôtres ces deux paroles : Vigilate et orate. Veillez et priez. La chair est infirme la tentation est proche et continuelle. Si vous ne priez toujours, vous y tomberez. Apparemment qu’ils crurent que ce que Notre-Seigneur leur disait n’était que de conseil, ils interprétèrent ces paroles à la mode, c’est pourquoi ils tombèrent dans la tentation et dans le péché, étant même dans la compagnie de Jésus-Christ.

[188] Si vous voulez, cher confrère, vivre à la mode, et vous damner à la mode c’est-à-dire de temps en temps tomber dans le péché mortel, et puis aller à confesse, éviter les péchés grossiers et criants, et conserver les honnêtes, il n’est pas nécessaire que vous fassiez tant de prières, que vous disiez tant de Rosaires ; une petite prière le matin et le soir, quelques chapelets donnés en pénitence, quelques dizaines d’Ave Maria sur un chapelet à la cavalière, quand la fantaisie vous en prend, il n’en faut pas davantage pour vivre en honnête homme. Si vous en faisiez moins, vous approcheriez du libertinage; si vous en faites plus, vous approcheriez de la singularité et de la bigoterie.

[189] Mais si, comme un vrai chrétien qui veut se sauver en vérité et marcher sur les traces des saints, vous voulez ne point tomber du tout en péché mortel, rompre tous les pièges et éteindre tous les traits enflammés du diable, il faut que vous priiez toujours comme a enseigné et ordonné Jésus-Christ. Ainsi, il faut pour le moins que vous disiez votre Rosaire tous les jours ou quelques prières équivalentes.

Je dis encore pour le moins, car ce sera tout ce que vous pourrez faire avec votre Rosaire, tous les jours, que d’éviter tous les péchés mortels et de vaincre toutes les tentations, au milieu des torrents de l’iniquité du monde, qui emportent souvent les plus assurés ; au milieu des ténèbres épaisses qui aveuglent souvent les plus éclairés ; au milieu des esprits malins, qui, étant plus expérimentés que jamais, et ayant moins de temps à tenter, tentent avec plus de finesse et de ·succès.

Oh ! quelle merveille de la grâce du saint Rosaire, si vous échappez au monde, au diable et à la chair et au péché et vous sauvez dans le ciel !

[140] Si vous ne voulez pas croire ce que j’avance, croyez-en votre propre expérience. Je vous demande si, lorsque vous ne faisiez qu’un peu de prières qu’on fait dans le monde, et de la manière dont on les fait ordinairement, vous pouviez vous empêcher de faire de lourdes fautes et des péchés griefs qui ne vous paraissaient légers que par votre aveuglement. Ouvrez donc les yeux, et pour vivre et mourir en saint sans péché, du moins mortel, priez toujours ; récitez tous les jours votre Rosaire, comme tous les confrères faisaient autrefois dans l’établissement de la confrérie (voir à la fin de ce livre la preuve de ce

que j’avance). La sainte Vierge le donnant à saint Dominique lui ordonna de le dire et faire dire tous les jours ; aussi le saint ne recevait-il personne dans la confrérie qui ne fût dans la résolution de le dire tous les jours. Si, à présent, on ne demande dans la confrérie du Rosaire ordinaire que la récitation d’un Rosaire par semaine, c’est parce que la ferveur s’est ralentie, la charité s’est refroidie. On tire ce qu’on peut d’un mauvais prieur. Non fuit ab initio sic.

Il faut ici remarquer trois choses.

[141] La première que si vous voulez vous enrôler dans la confrérie du Rosaire quotidien et participer aux prières et mérites de ceux qui y sont, il ne suffit pas d’être enrôlé dans la confrérie du Rosaire ordinaire, ou de prendre seulement la résolution de réciter son Rosaire tous les jours. Il faut de plus donner son nom à ceux qui ont le pouvoir d’enrôler. Il est bon de se confesser et communier à cette intention ; la raison de ceci est que le Rosaire ordinaire ne renferme pas le Rosaire quotidien, mais le Rosaire quotidien renferme le Rosaire ordinaire.

La seconde chose à remarquer est qu’il n’y a, absolument parlant, aucun péché, même véniel, à manquer de réciter le Rosaire [de] tous les jours, ni de toutes les semaines, ni de tous les ans.

La troisième, c’est que lorsque la maladie ou une obéissance légitime, ou la nécessité, ou l’oubli involontaire, sont cause que vous ne pouvez pas réciter votre Rosaire, vous ne laissez pas d’en avoir le mérite et vous ne perdez pas la participation aux Rosaires des autres Confrères ; ainsi il n’est pas absolument nécessaire que le jour suivant vous récitiez deux Rosaires, pour suppléer à un que vous avez manqué sans votre faute, comme je suppose. Si cependant la maladie ne vous permet de réciter qu’une partie de votre Rosaire, vous la devez réciter. Beati qui stant coram te semper. Beati qui habitant in domo tua, Domine, in soecula aoeculorum laudabunt te. Bienheureux, Seigneur Jésus, les confrères du Rosaire quotidien qui, tous les jours, sont autour et dans votre petite maison de Nazareth, autour de votre croix sur le Calvaire, et autour de votre trône dans les cieux, pour méditer et contempler vos mystères joyeux, douloureux et glorieux . Oh! qu’ils sont heureux sur la terre par les grâces spéciales que vous leur communiquez, et qu’ils seront bienheureux dans le ciel où ils vous loueront d’une manière spéciale dans les siècles des siècles.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




La Salette : la Règle des Apôtres des derniers, suite

L’appel des « apôtres des derniers temps »

Méditons d’abord le poignant appel de Marie qui termine presque le secret de Mélanie. Il s’adresse à tous ceux qui sont engagés par une triple relation d’appartenance : d’abord avec «Dieu, vivant et régnant dans les cieux», avec «le Christ fait homme, le seul Sauveur» , enfin avec Marie, chemin vers le Christ, dans l’esprit de sa vie. Ils ne seront des «apôtres des derniers temps» que si ils ont mûri cette relation dans le quotidien le plus ordinaire. La triple relation qui est requise est aussi l’entrée dans la vie trinitaire.
L’appel souligne spécialement leur «humilité», selon l’abaissement du Christ (Col 2,7) et les vertus de sa longue vie cachée, puis sa prédication et sa croix. Ce que reflètent les moments de l’Apparition :
« Les trois poses de la Sainte Vierge dans son apparition correspondent symboliquement aux trois degrés ou ascensions de l’âme vers la charité parfaite, indiqués par les docteurs qui ont traité de la théologie mystique. Ces trois degrés, [âges , ou voies,] appelés vie purgative, vie illuminative et vie unitive, correspondent eux-mêmes aux trois vertus théologales [foi , espérance, charité]. »
1. Au première âge, où il pleure avec Marie sur le péché, l’homme choisit de servir le seul vrai Dieu «vivant dans les Cieux» et non dans les erreurs de ce monde (Jn 17, 14). Il brûle les idoles, médite son mystère.
2. Le deuxième âge est celui de l’écoute et de l’imitation du Christ ; l’âge de la doctrine et des vertus.
3. Enfin le troisième, c’est la nouvelle Pentecôte de l’Esprit, inséparable de Marie à qui l’on se donne pour être porté à son Fils. De là jaillira la vie apostolique des apôtres des derniers temps et la nouvelle évangélisation.
La réponse au trois appels de Marie sera une triple confession de l’amour, à l’instar de la triple question de Jésus à Pierre au moment de lui confier ses brebis (Jn 21 , 15-17).
La Règle consignée par Mélanie explicite l’appel marial. Nombre de ses articles ont une structure ternaire. La Trinité est figurée assez nettement dans ses trois premiers. Le terme d’«apôtre des derniers temps» y parait plus loin, enchâssé dans un vie «ordinaire». La Règle illustre les vertus indiquées dans le secret et déjà énumérées par Vincent Ferrier : Ils seront pauvres, simples, doux, humbles, vils à leurs propres yeux ; ils s’aimeront entre eux d’une ardente charité. (Tractatus de vita spirituali, ch. 21 )

Découverte de la Règle

Dans la simplicité de l’Amour

Comme d’autres Règles de vie religieuse au cours des âges, c’est un retour aux sources de l’Evangile. Elle procède de l’amour : tout commence par là et s’y rattache pour la spiritualité comme pour les formes de la vie religieuse. Tout se ramène à la communauté primitive de Jérusalem si bien décrite dans les Actes des Apôtres : un seul cœur et une seul âme dans le partage communautaire des biens, (Ac 4, 32). Tout procède de l’intérieur : la vraie vie en Dieu, qui vient de Dieu seul. Le don total s’exprime notamment par l’adoration de l’Eucharistie, continue pendant 3 mois de l’année, assortie du jeûne, dans un don total fraternel et communautaire, qui inspire l’évangélisation urgente aux «apôtres des derniers temps».
Est-il une règle d’une si sublime simplicité ? Qui sait la lire est pénétré d’un religieux étonnement ; c’est la précision et la profondeur unies à la discrétion (Abbé Paul Gouin). La règle est constamment simple, évangélique, attentive à la dimension humaine. Si elle insiste sur la pénitence, c’est avec grande largeur d’esprit et grand souci du corps comme de l’âme, sans oublier l’alimentation suffisante de l’un et de l’autre. Elle n’a cessé d’inspirer la fondation de communautés anciennes et nouvelles. Elle reflète la vie de Vierge Marie, qui conservait, méditait, confrontait en son cœur les paroles et les actes du Christ. (Le 2, 19 et 51). Mélanie, comme Maximin, considérait les paroles de la Vierge, dans la limite des mots humains, comme une «musique pour l’âme», une nourriture à la fois amère et douce, un baume thérapeutique.

Progression

La Règle progresse en se préoccupant de l’âme et aussi du corps, de l’essentiel et aussi du concret :
1. La première partie est celle des grandes règles. C’est celle des principes évangéliques, formulés de façon lapidaire, qui peuvent animer les différents membres de la famille de la
Mère de Dieu selon leur état de vie. (Rappelons que Mélanie parle aussi de laïcs associés et de prêtres séculiers). Elle commence avec l’amour nouveau révélé par le Christ, qu’il s’agit de vivre dans le cadre ecclésial et communautaire, selon les trois règles universelles (Art 1-3) et les trois conseils évangéliques (4-7). Ils sont liés par une parfaite unité fraternelle, qui constitue moins un quatrième vœu que l’expression de l’amour du Christ partagé.
2. La deuxième partie (9-18) invite supérieurs et religieux au même amour attentif, inspirateur des vertus nécessaires à la vie commune et apostolique, toujours dans l’union à Dieu centrée sur l’Eucharistie.
3. La troisième partie (20-25) concerne la formation et la finalité apostolique dans la même perspective d’union communautaire.
4. Enfin les derniers articles (16-33) précisent l’essentiel au quotidien : vie communautaire (26), unité des cœurs dans la prière comme dans la nourriture prise en commun, souci des
malades (28). L’avant dernier article suggère de se conformer pour le reste aux usages liturgiques en vigueur : «Office quotidien comme les Sœurs de Corenc» (32). La Règle finit sur cette croix ornée d’instruments, rappel du jugement de Dieu entre le bien et le mal, l’amour et la haine, que Marie portait et apportait lors de l’apparition du 19 septembre 1846, et que porteront ses fils et filles, avec le Christ crucifiée et la Mère, crucifiée avec lui en esprit par et pour nos péché.

Texte de la Règle

Voici donc la Règle que Mélanie a reçue le 19 septembre 1846 et qu’elle communique, sûre que Notre Dame assistait sa mémoire comme pour le reste du message. Elle se sent tenue sur ce dernier point par l’ordre de Marie prononcé en deux moments distincts : « Vous le ferez passer à mon peuple ». Ce texte limpide est tissé d’allusions.  La Règle de Marie récapitule en effet la spiritualité évangélique.

Règle de l’Ordre de la Mère de Dieu

« Mélanie, ce que j e vais vous dire à présent ne sera pas secret ; c’est la règle que vous ferez suivre exactement à mes filles qui seront ici lorsque la règle sera approuvée par les supérieurs. Mes missionnaires suivront la même règle.

1. Les membres de l’Ordre de la Mère de Dieu aimeront Dieu par dessus toutes choses et leur prochain comme eux-même pour le pur amour de Dieu.
2. L’esprit de cet Ordre n’est pas autre que l’esprit de Jésus-Christ en soi et l’esprit de Jésus-Christ dans les âmes.
3. Le membres de cet ordre s’appliqueront à étudier Jésus-Christ et l’imiter, et plus Jésus sera connu, plus ils s’humilieront à la vue de leur néant, de leur faiblesse, de leur incapacité à faire un bien réel dans les âmes sans la grâce divine.
4. Ils seront d’une obéissance parfaite en tout et partout.
5. Chacun d’eux se conservera dans une grande chasteté de corps et d’esprit afin que Jésus-Christ fasse sa demeure en eux.
6. Les membres de cet ordre n’auront qu’un cœur et qu’une âme en l’amour de Jésus-Christ.
7. Aucun n’aura rien en propre pour soi mais que tout soit en commun, sans ambitionner la moindre des choses passagères. Je veux que mes enfants soient nus, dépouillés de tout.
8. Ils auront en grande charité sans bornes. Ils souffriront tout de tout le monde, à l’exemple de leur divin maître, et ne feront souffrir personne.
9. Les membres de l’ordre obéiront à leurs supérieurs et leur rendront l’honneur et le respect qui leur sont dus avec
une grande simplicité de cœur.
10. La supérieure veillera avec douceur à l’observance de la Règle ; de temps en temps elle se consultera avec le Père missionnaire qui aura soin de vos âmes, afin d’être aidée dans le bon gouvernement de la maison ; elle sera la plus humble et sera plus sévère pour elle que pour les autres. Elle corrigera les fautes de ses filles avec une grande douceur et prudence. Elle élèvera toujours son âme à Dieu avant de faire une correction.
11. Il y aura dans le sanctuaire le Saint-Sacrement exposé le jour et la nuit, pendant les mois de septembre, de février et mai, où les membres de l’ordre se feront un bonheur de passer d’heureuses heures quand la charité ou le salut des âmes ne les retiendront pas.
12. Ils mèneront une vie intérieure, quoique laborieuse, unissant la vie contemplative à la vie active ; ils se sacrifieront et se feront tous victimes de Jésus et de Jésus crucifié.
13. Ils recevront tous les jours, avec une vraie piété, le pain de vie ; vous pourrez cependant retrancher la communion à quelques membres quand vous verrez qu’ils ne suivent pas les traces de Jésus crucifié.
14. Outre les jeûnes commandes par l’Eglise, ils jeûneront encore pendant les mois de septembre, février et mai, ils se serviront de quelques instruments de pénitence ; ceux qui seront trop faibles et ne pourront pas faire les œuvres d’expiation, offriront avec humilité et douceur leur infirmité à Jésus-Christ.
15. Ils jeûneront tous les vendredis et feront quelque pénitence. Toutes ces œuvres seront offertes pour les âmes du purgatoire, en faveur de la conversion des pécheurs et pour leur propre avancement dans l’amour de Dieu.
16. Les membres de l’ordre seront très humbles et très doux avec les séculiers et les recevront avec une grande bonté ; ceux qui seront les plus humbles auront la première place dans le cœur de Jésus ainsi que dans le mien.
17. Les membres n’auront qu’un cœur et qu’une âme : aucun ne tiendra à sa propre volonté.
18. Ils seront d’une pureté angélique, ils observeront une grande modestie en tout et partout.
19. Tous garderont un grand silence, évitant avec soin les conversations inutiles avec les étrangers.
20. Les sujets qui voudront être reçus seront dans la disposition bien sincère de se donner à Dieu entièrement et de se sacrifier pour son amour : ils s’attacheront bien à l’obéissance, qui les conduira au ciel.
21. Ils ne seront admis au nombres des postulants qu’après avoir fait une retraite de douze jours, pendant laquelle retraite ils feront une confession générale au Père missionnaire, confesseur de la communauté. S’ils sont disposés à travailler de toutes leurs forces à se sanctifier et à acquérir les vertus propres d’une victime qui veut s’immoler chaque jour pour le Dieu du ciel et de la terre, ils seront reçus au noviciat et seront trois mois avant de prendre le costume de l’ordre, et ils se rappelleront bien qu’ils n’ont été reçus dans la maison de la Mère de Dieu que pour travailler à leur sanctification par la prière, par la pénitence, et par toutes les œuvres qui regardent la gloire de Dieu et le salut des âmes.
22. Mes missionnaires seront les apôtres des derniers temps ; ils prêcheront l’Evangile de Jésus-Christ dans toute sa pureté par toute la terre.
23. Ils auront un zèle infatigable, ils prêcheront la réforme des cœurs, la pénitence et l’observation de la loi de Dieu, ils prêcheront sur la nécessite de la prière, sur le mépris des choses de la terre, sur la mort, le jugement, le paradis et l’enfer, sur la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. ils fortifieront les hommes dans la foi, afin que quand le démon viendra, un grand nombre ne soit pas trompé.
24. On formera bien les nouveaux sujets aux vertus chrétiennes et aux pratiques de l’humilité, de charité, de renoncement et de douceur.
25. Le noviciat sera de six ans ; ceux qui auront donné la preuve des solides vertus et qui voudront se ranger au nombre des combattants de Jésus-Christ dans cet ordre, demanderont cette grâce à genoux à la supérieure, et après que vous leur aurez fait connaître leurs obligations à la règle que je vous donne, s’ils vous promettent de l ‘observer fidèlement, vous les recevrez.
26. L’oraison se fera en commun dans le sanctuaire, à l’heure qui sera convenable et qui sera établie.
27. On mangera au réfectoire commun ce qui sera nécessaire pour soutenir la vie et pour travailler à la gloire de Dieu ; en même temps que l’on donnera au corps ce qui lui convient, l’âme se fortifiera par une sainte lecture qui se fera pendant le repas.
28. On aura le plus grand soin des membres infirmes et malades.
29. Si un membre offensait un autre membre par quelque parole ou autre acte, qu’il répare sa faute le plus tôt possible.
30. Tous les membres de cet ordre feront la génuflexion chaque fois qu’ils passeront devant le tabernacle où est Jésus-Christ.
31. Chaque fois que les sujets se rencontreront, l’un dira: «que Jésus soit aimé de tous les cœurs !», l’autre répondra : «ainsi soit-il».
32. Les religieuses diront l’office comme les religieuses de Corenc près de Grenoble ; les chapitres et autres pratiques se feront de même.
33. Tous les membres porteront une croix comme la mienne. »




Notre Dame en pleurs en ce 8 décembre 2024 à la Salette




L’Immaculée est une Mer de cristal !

« Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu !… »

Apocalypse 15,2

« Laissons-nous conduire par l’Immaculée…

en nous serrant sur son Cœur, Elle nous porte jusqu’à Dieu ! »

Saint Maximilien-Marie Kolbe, Lettre du 27 octobre 1932

 

Dans le livre de l’Apocalypse qui nous révèle mystérieusement les temps de la Fin avec le grand combat de « la Femme et du Dragon » (Ap 12,1-17), l’écroulement de la Babylone, « changée en repaire de démons » (Ap 18, 1-24) et l’Avènement de « la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du Ciel de chez Dieu ! » (Ap 21,1-15), comment situer cette Mer de cristal que l’Apocalypse décrit par deux fois :

« J’eus ensuite une vision… Voici, une porte était ouverte dans le Ciel… un trône était dressé dans le Ciel, et, siégeant sur le trône, Quelqu’un… Et devant le trône, comme une mer de verre, transparente comme du cristal ! » (Ap 4,1-6).

« Puis je vis dans le ciel encore un signe, grand et merveilleux : sept Anges, portant sept fléaux, les derniers puisqu’ils doivent consommer la colère de Dieu… Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu ! Et debout sur la mer de cristal, ceux qui ont triomphé de la Bête, de son image et du chiffre de son nom, se tenaient avec les harpes de Dieu : ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau ! » (Ap 15,1-3).

J’ai un jour découvert que ces deux textes de l’Apocalypse laissaient entrevoir la beauté de la Vierge Marie traversée par la splendeur divine de l’Esprit-Saint… Elle est transparence unique de la troisième Personne de la Très Saint Trinité !  Le Père Kolbe l’a magnifiquement précisé dans l’intuition centrale de sa mariologie :

« On peut affirmer que l’Immaculée est en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En Elle, c’est l’Esprit-Saint que nous aimons, et par Elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint[1] ! »

Et l’autre grande Sainte de la chère Pologne, Faustine, le confirme dans son petit journal :

« Par Elle, comme par un pur cristal, ta miséricorde est passée jusqu’à nous !

Par Elle, l’homme est devenu agréable à Dieu,

Par Elle s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces[2] ! »

Alors, oui, à travers ces deux textes de l’Apocalypse sur la « mer de cristal », on peut découvrir, symboliquement, la révélation de la beauté transparente de Marie… où se pressant, comme nulle part ailleurs, l’œuvre unique de l’Esprit… car « Elle est tellement unie à Lui qu’on l’appelle son Epouse. C’est par Elle qu’agit le Saint-Esprit… plus nous approchons d’Elle, plus notre vie spirituelle sera resplendissante car l’Immaculée peut nous élever en un instant à la perfection, alors que, habituellement, nous mettons des années pour y parvenir[3]… »

Ces lumières mariales de Saint Maximilien Kolbe nous ouvrent des perspectives étonnantes sur l’infinie miséricorde du Cœur de Dieu à travers sa Mère … mais on se tromperait en y voyant trop vite un chemin de facilité ! Car la voie de l’Evangile à l’école de la Vierge Marie implique toujours une attitude de conversion au quotidien, si pauvre soit-elle… une Thérèse de Lisieux l’a vécu à travers la fidélité aux petites choses : une attitude de ténacité évangélique    qui dit jusqu’au bout un amour :

« En chantant je mourrai, sur le champ de bataille… les armes à la main[4] !… »

Nous avons donc à lutter dans la foi jusqu’au dernier instant de notre vie pour que triomphe en notre cœur l’espérance… Cependant, le « secret marial » particulièrement révélé à Saint Louis-Marie de Montfort est une ultime découverte sur le chemin de la sainteté :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître ; et à qui il ouvre ce jardin clos pour y entrer, cette fontaine scellée pour y puiser et boire à longs traits les eaux vives de la grâce ! Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature ; mais Dieu en même temps infiniment Saint et relevé, infiniment condescendant et proportionné à sa faiblesse…

Il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’Il y est descendu. Partout ailleurs, il est le Pain des forts et des Anges ; mais en Marie, il est le Pain des enfants[5] ! »

Cette « béatitude mariale » à la fois si secrète et si offerte, Saint Maximilien-Marie Kolbe l’a aussi découverte avec bonheur ! En méditant sur le mystère de l’Assomption de la Vierge, Il en tire toutes les conséquences que nous devons urgemment méditer pour vivre ces derniers temps :

« Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie : laisse-toi conduire… car Dieu nous a donné cette « blanche échelle », et veut, par cette « échelle », nous faire parvenir jusqu’à Lui ; mais c’est plutôt pour qu’en nous serrant sur son Cœur, elle nous porte jusqu’à Dieu[6] ! »

C’est ici qu’il faut saisir la nuance déterminante du « c’est plutôt » … car l’effort constant de se serrer sur le Cœur de la Mère entraînera de sa part une œuvre « unique » qui nous emportera vers la mystérieuse splendeur de Dieu !

+M Mickaël

 

[1] Conférences du 5 février 1941 et du 25 septembre 1937.

[2] Petit journal, 1746.

[3] Conférence, 20 juin 1937. / Lettre, 8 août 1935 / Conférence, 22 janvier 1939.

[4] Poésie 48, Mes Armes, 5, 10.

[5] Le secret de Marie, 20.

[6] Lettre, 27 octobre 1932.




La Salette : la règle des Apôtres des derniers temps : résurgences…

Mais sa Règle ne se perd pas dans l’oubli.
-Mgr Bernard, Missionnaire de la Salette et préfet apostolique émérite de Norvège, qui visite Mélanie en 1886 et 88, se rallie à la cause. La Règle donnée par la Mère de Dieu, est pour le corps des constitutions des Missionnaires apostoliques voulus [et] appelés par la Messagère divine une charpente de bois incorruptible et vivifié d’un souffle divin, que les vers rongeurs humains ne pourront piquer ni ronger jusqu’à la fin des temps, affirme-t-il.
-En 1895, le Père Berlioz, ancien supérieur de La Salette, invite prêtres et laïcs à se faire « apôtres des derniers temps » à l’école de ND. de La Salette :
« A l’heure suprême où nous vivons, à l’approche des derniers temps, la Mère des apôtres fait appel à la tribu sacerdotale. Elle veut multiplier le nombre des vrais apôtres, supra modum apostoli. Elle les appelle près d’Elle, au pied de la croix ; car il faut remonter à la source pour se retremper dans la perfection primitive. Le B. Grignion de Montfort avait pressenti cette intervention merveilleuse de la Mère de Dieu suscitant, dans les derniers temps, des apôtres qui, comme des géants de l’apostolat, doivent en quelque sorte préparer la mission d’Enoch et d’Elie, et à son heure la partager. [ … ] Nous pensons que la céleste Messagère figure ainsi un ordre apostolique d’une grande perfection, dont elle doit ordonner et conduire la formation, protéger l’existence, assurer la propagation et la durée. C’est à la Reine des Apôtres qu’il appartient de révéler sa pensée et de fonder son œuvre. De ce rôle apostolique, la Reine du Ciel passe à l’action de la vie chrétienne. [ … ] Voilà, selon nous, le signalement d’un vaste tiers ordre de pénitence et de réparation, uni à la vie d’immolation du désert et à l’apostolat, pour aider et le servir, enlaçant dans les chaînes mystiques de ses saintes observances, le peuple chrétien tout entier, sans distinction de classes et de nations.
Vous le ferez passer « à tout mon peuple ». Voilà ce que nous croyons apercevoir dans céleste vision. Et voilà ce qui, par la grâce de Dieu et la vertu de Marie, donnerait au monde chrétien une force nouvelle et opposerait au mal une puissante barrière. [ … ] demandons par Marie la réalisation de tous les desseins de sa miséricorde envers nous. Que les âmes appelées soient dociles à la voix de sa grâce. Dieu aime l’obéissance prompte et empressée. [ … ] Il y a un demi-siècle que la Vierge sainte les attend et nous dit tout en pleurs : Depuis le temps que je souffre pour vous». (La voix du désert et la réparation, Lyon, 1895 p. 281…)
– En France, le 5 juillet 1890, Henriette Deluy, fondatrice des Soeurs réparatrices de N. D. de La Salette, adopte la règle de Mélanie dans une nouvelle fondation. Ballottée çà et là la nouvelle œuvre se perpétuera dans la Somme, en Belgique, puis en Anjou : Maritain et Massignon en seront tertiaires. Mais lors de la seconde guerre mondiale, une décision de l’Ordinaire ferma la maison de Saint Lambert du Lattay et dispersa la vingtaine de soeurs. Ecrivant à un ami de cette oeuvre, Le Père Laurent, recteur du sanctuaire de La Salette à l’aube du centenaire, écrivait pourtant :
Pour notre chère Salette, les apparentes contradictions qui opposeraient missionnaires tels que nous sommes et missionnaires de la Mère de Dieu ne comptent guère. Il n’y a lieu que ce que la Providence a voulu, et c’est de consoler cette bonne Mère qui pleure, en se dévouant pour elle. Nous ne serons jamais assez nombreux pour cette tâche.
En Italie, en Sicile même, ce sont des saints qui collaborent au projet de Mélanie :
– Le Bienheureux Jacques Cusmano, de Palerme, visite Mélanie, l’accueille chez lui, la supplie de l’aider et adopte en secret, vers 1880, la «Régle de la Mère de Dieu». La persécution de la voyante et sa propre mort précoce l’empêchent d’oeuvrer explicitement pour La Salette, mais il en adopte l’esprit.
– En 1897, tandis que Mélanie relève à Messine sa fondation de religieuse dont elle restera co-fondatrice, Saint Annibale di Francia fonde les Pères «Rogationnistes». Leur zèle pour la cause des vocations doit préparer la venue des Apôtres des derniers temps dont il partage l’attente avec le Père Jordan, fondateur allemand des Salvatoriens.
Mélanie aima beaucoup la communauté naissante de Religieuses dites Filles du Divin Zèle du Coeur de Jésus, écrit Saint Annibale, en particulier pour la mission à laquelle elles se sentent consacrées par un quatrième voeu, à savoir de prier chaque joui à l’effet d’obtenir de bons ouvriers à la Sainte Eglise, en réponse au Commandement de Notre Seigneur Jésus-Christ: «Rogate ergo Dominum Messis» [Priez le maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers : Lc 10, 2]. L’insigne qu’elles portent sur la poitrine est précisément le Sacré Coeur avec les paroles «Rogate … » [. .. ] Mélanie voyait dans cette prière le moyen de susciter les Apôtres des derniers temps. Un jour elle me dit : «J’appartiens à votre Congrégation» et elle portait sur son coeur, sous son,habit, ce saint emblème.

Maritain interpelle Rome
Ecrivant en 1948 à Mgr Montini , pour la gouverne de Pie XII, son opinion d’ambassadeur de France sur l’état du monde et les remèdes opportuns, après avoir parlé des réformes sociales et de la purification de la vie chrétienne, et sollicité la consécration de la Russie au Coeur Immaculé demandée à Fatima, Maritain réitérait la demande de ND. de La
Salette. Hélas, l’apparition était alors suspecte au Saint Office. Du moins contribue-t-il de toutes ses forces à la défendre.
« Comme votre Excellence le sait bien, c’est l’événement de la Salette, et le message que la Sainte Vierge y a confié à Mélanie et le désir qu’elle y a exprimé de voir surgir un nouvel ordre religieux, qui me semblent mériter une attention spéciale. Assurément les révélations particulières sont toujours sujettes à caution, et même authentiques ce n’est pas en elles qu’il faut chercher une règle d’action. Cependant il n’est pas bon de « mépriser les prophéties », et quand elles sont authentiques elles sont comme des signaux avertisseurs pour les jugements que selon les règles de la prudence la raison a à former. Devant la simple possibilité que la Sainte Vierge ait donné une mission et transmis un message spécialement grave à la voyante sur le témoignage de laquelle l’Eglise a admis le culte public de Notre Dame de la Salette, il me semble effrayant que depuis la divulgation du message secret aucune enquête n’ait été instituée aux fins de savoir si les affirmations qu’au prix de longues persécutions Mélanie a soutenues jusqu’à sa mort méritaient ou non créance. C’est pourquoi je crois que l’examen de l’événement de la Salette en son intégrité, et tout d’abord de la vie de
Mélanie, pour juger si elle a été une sainte ou une hystérique, ne serait pas aujourd’hui sans particulière importance.
Dans le message secret confié à Mélanie il est question d’un nouvel ordre religieux dont la Sainte Vierge demanderait la fondation, et aurait donné la règle. Mélanie s’est efforcée de grouper sous cette règle quelques âmes de bonne volonté. Je doute que les bons prêtres qui ont essayé de continuer son œuvre selon la lettre puissent fournir les éléments d’une telle fondation. Mais si, selon l’esprit de la Salette et de saint Grignion de Montfort, fondation a jamais paru appelée par les nécessités présentes de l’Eglise et du monde, c’est bien celle de cette congrégation que Grignion de Montfort nommait les apôtres des derniers temps, et dont il a tracé la physionomie en traits de feu dans sa Prière pour les demander à Dieu.
Plus je médite en simple philosophe sur l’état présent de l’humanité, et sur les faux prestiges qui de toutes parts éblouissent et aveuglent l’esprit des hommes, plus je me persuade que comme aux siècles apostoliques le monde a besoin d’une pure effusion de la bonne nouvelle évangélique prêchée dans la pauvreté et dans la liberté du Saint-Esprit, sequentibus signis. Le monde a besoin de miracles. Il a besoin de thaumaturges, il a besoin d’apôtres enflammés du pur amour de Dieu, détachés de tout, et vivant de la même vie de travail et de dénuement que le peuple qu’ils évangélisent, et qui témoignent de la vérité de Dieu non dans la vertu de l’éloquence et des raisonnements humains, mais par la puissance des signes. Que Votre Excellence m’excuse de Lui
livrer des pensées et des désirs qu’il convient plutôt d’exprimer à Dieu dans la prière et que je ferais peut-être mieux de garder pour moi : je pense que si le Saint-Père décidait de prendre une initiative absolument exceptionnelle, et d’appeler et rassembler un petit groupe de saints prêtres dignes de sa confiance et brulant de zèle apostolique, comme il en est sûrement de par le monde, et de les consacrer à Marie, et d’établir pour eux une règle de vie religieuse qui leur permette d’aller librement partout, en particulier dans les milieux prolétariens; s’il décidait de leur donner lui-même mission, au nom du Christ dont il est le Vicaire et en vertu du pouvoir des clefs, je crois que la puissance des miracles accompagnerait leur prédication, et que ces hommes, avec ceux qui se joindraient à eux dans ce nouvel Institut religieux adapté aux besoins profonds de notre siècle, seraient des instruments du Saint-Esprit pour renouveler et sauver notre monde en perdition. » (P. Chenaux, PAUL VI ET MARITAIN, Téqui, p. 108)

A suivre…




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – La manière sainte de réciter le Rosaire, 46e rose : la prière commune

[131] De toutes les manières de réciter le saint Rosaire, la plus glorieuse à Dieu, la plus salutaire à l’âme et la plus terrible au diable, c’est de le psalmodier ou réciter publiquement à deux chœurs.

Dieu aime les assemblées. Tous les anges et les bienheureux assemblés dans le ciel y chantent incessamment ses louanges. Les justes assemblés en plusieurs communautés sur la terre y prient en commun jour et nuit. Notre-Seigneur a expressément conseillé cette pratique à ses apôtres et disciples, et leur promit que toutes les fois qu’ils seraient au moins deux ou trois assemblés en son nom, il se trouverait au milieu de ceux qui sont assemblés pour prier en son nom et réciter sa même prière. Quel bonheur d’avoir Jésus-Christ en sa compagnie ! Pour le posséder il ne faut que s’assembler pour dire le chapelet. C’est la raison pourquoi les chrétiens s’assemblaient si souvent pour prier ensemble, malgré les persécutions des empereurs, qui leur défendaient les assemblées. Ils aimaient mieux s’exposer à la mort que de manquer à s’assembler pour avoir la compagnie de Jésus-Christ.

[132] Cette manière de prier est plus salutaire à l’âme :

1° parce que l’esprit est ordinairement plus attentif dans une prière publique que dans une particulière ;

2° quand on prie en commun, les prières de chaque particulier deviennent communes à toute l’assemblée et ne font toutes ensemble qu’une même prière, en sorte que, si quelque particulier ne prie pas si bien, un autre dans l’assemblée qui prie mieux supplée à son défaut. Le fort supporte le faible, le fervent embrase le tiède, le riche enrichit le pauvre, le mauvais passe parmi le bon. Comment vendre une mesure d’ivraie ? Il ne faut pour cet effet que la mêler avec quatre ou cinq boisseaux de bon blé ; le tout est vendu.

3° Une personne qui récite son chapelet toute seule n’a que le mérite d’un chapelet ; mais si elle le dit avec trente personnes, elle a le mérite de trente chapelets. Ce sont les lois de la prière publique. Quel gain ! quel avantage !

4° Urbain huitième, étant fort satisfait de la dévotion du saint Rosaire qu’on récitait à deux chœurs, en plusieurs lieux de Rome, particulièrement au couvent de la Minerve, donna cent jours d’indulgences toutes les fois qu’on le réciterait à deux chœurs : Toties quoties. Ce sont les termes de son bref qui commence : Ad perpetuam rei memoriam, an 1626. Ainsi, toutes les fois qu’on dit le chapelet en commun, on gagne cent jours d’indulgences.

5° C’est que cette prière publique est [plus] puissante, pour apaiser la colère de Dieu et attirer sa

miséricorde, que la prière particulière, et l’Église, conduite par le Saint-Esprit, s’en est servie dans tous les temps de calamités et de misères publiques.

Le pape Grégoire 13 déclare, par sa bulle, qu’il faut pieusement croire [que] les prières publiques et processions des confrères du saint Rosaire avaient beaucoup contribué à obtenir de Dieu la grande victoire que les chrétiens gagnèrent au golfe de Lépante sur l’armée navale des Turcs, le 1er dimanche d’octobre en 1571.

[133] Louis le Juste, d’heureuse mémoire, assiégeant La Rochelle, où les hérétiques révoltés tenaient leurs forts, écrivit à la reine sa mère de faire faire des prières publiques pour la prospérité de ses armes. La reine résolut de faire réciter le Rosaire publiquement dans l’église des Frères prêcheurs du faubourg Saint-Honoré de Paris, ce qui fut exécuté par les soins de Monseigneur l’archevêque. On commença cette dévotion le 20 mai 1628. La reine mère et la reine régnante s’y rendirent, avec Monseigneur le duc d’Orléans, les cardinaux de la Rochefoucault et de Bérulle, plusieurs prélats, toute la cour et une foule innombrable de peuple. Monseigneur l’archevêque lisait à haute voix les méditations sur les mystères du Rosaire, il commençait ensuite le Pater et l’Ave de chaque dizaine et les religieux avec les assistants répondaient ; après le chapelet, on portait l’image de la sainte Vierge en procession, [en] chantant ses litanies.

On continua cette dévotion tous les samedis avec une ferveur admirable et une bénédiction du ciel évidente, car le roi triompha des Anglais à l’île de Ré et entra victorieux dans La Rochelle, le jour de la Toussaint de la même année. On voit par là quelle est la force de la prière publique.

[134] Enfin le Rosaire récité en commun est bien plus terrible au démon, puisqu’on fait, par ce moyen, un corps d’armée pour l’attaquer. Il triomphe quelquefois fort facilement de la prière d’un particulier, mais si elle est unie à celle des autres, il n’en peut venir à bout que difficilement. Il est aisé de rompre une houssine toute seule ; mais si vous l’unissez avec plusieurs autres et en faites un faisceau, on ne peut plus la rompre. Vis unita fit fortior. Les soldats s’assemblent en corps d’armée pour battre leurs ennemis ; les méchants s’assemblent souvent pour faire leurs débauches et leurs danses ; les démons même s’assemblent pour nous perdre ; pourquoi donc les chrétiens ne s’assembleront-ils pas pour avoir la compagnie de Jésus-Christ, pour apaiser la colère de Dieu, pour attirer sa grâce et sa miséricorde, et pour vaincre et terrasser plus puissamment les démons ?

Cher confrère du Rosaire, si vous demeurez à la ville ou à la campagne, auprès de l’église de la paroisse ou d’une chapelle, allez-y au moins tous les soirs, avec permission de monsieur le recteur de ladite paroisse, et là en compagnie de tous ceux qui voudront y venir réciter le chapelet à deux chœurs ; faites la même chose dans votre maison ou celle d’un particulier du village, si vous n’avez pas la commodité de l’église ou de la chapelle.

[135] C’est une sainte pratique que Dieu, par sa miséricorde, a établie dans les lieux où j’ai fait des missions, pour en conserver et augmenter le fruit, pour empêcher le péché. On ne voyait dans ces bourgs et villages, auparavant que le chapelet y fût établi, que danses, débauches, dissolutions, immodesties, jurements, querelles, divisions ; on n’y entendait que des chansons déshonnêtes, paroles à double entente. A présent on n’y entend que le chant des cantiques et la psalmodie du Pater et de l’Ave ; on n’y voit que de saintes compagnies de 20, 30, 100 personnes et plus, qui chantent comme des religieux les louanges de Dieu à une heure réglée.

Il y a même des lieux où on récite le Rosaire en commun tous les jours, en trois temps de la journée.

Quelle bénédiction du ciel ! Comme il y a des réprouvés partout, ne doutez pas qu’il n’y ait, dans les lieux où vous demeurez, quelques méchants qui négligeront de venir au chapelet, qui s’en railleront peut-être même et feront tout ce qu’ils pourront, par leurs mauvaises paroles et leurs mauvais exemples, pour vous empêcher de continuer ce saint exercice ; mais tenez bon. Comme ces malheureux doivent être à jamais séparés de Dieu et de son paradis, dans l’enfer, il faut qu’ici-bas, par avance, ils se séparent de la compagnie de Jésus-Christ et de ses serviteurs et servantes.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Messages donnés à Gisella Cardia : novembre 2024

Message de la Reine du Rosaire donné à Gisella le 3 novembre 2024

Mes enfants, mes amours, merci d’avoir répondu à mon appel dans vos coeurs et d’avoir plié les genoux dans la prière.

Mes trésors, vous consolez mon cœur, aujourd’hui, comme depuis huit ans, je viens en tant que Mère pour vous instruire et vous montrer le chemin.

Mes enfants, nombreuses ont été les grâces qui sont descendues du ciel comme la manne pour ceux qui cherchaient la nourriture bien-aimée, beaucoup de mes enfants sont revenus à Dieu, mais mes larmes mouillent mon visage quand j’en vois certains se détourner de la prière.

Mes enfants, la lutte est difficile, le combat spirituel sera toujours plus fort, mais vous luttez pour votre Foi, soyez prudents car le malin essaie de vous détruire, en mettant dans vos têtes des choses fausses, des doctrines fausses, mais vous qui connaissez la vérité continuez à marcher sur le bon chemin.

Je suis attristé par ceux qui n’écoutent pas ou ne veulent pas écouter mes paroles.

Enfants bien-aimés, n’ayez aucun doute sur ce que sont la Parole et l’Evangile. Mes enfants, je demande à mes consacrés de regarder le chemin indiqué par Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu, vous l’entendrez dans vos cœurs.

Mes enfants, ayez la charité et utilisez-la envers vos frères dans l’amour et l’union. Je vous laisse maintenant avec ma bénédiction maternelle, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Que la paix soit dans vos coeurs, aujourd’hui beaucoup de grâces descendront.




La conversion de Roy H. Schoeman

C’est au cours d’une longue promenade dans la nature que je reçus la grâce la plus exceptionnelle de ma vie. Je marchais seul, écoutant les oiseaux chanter lorsque je suis « tombé au ciel ». C’est-à-dire que je me suis retrouvé consciemment et matériellement en présence de Dieu.

Je vis ma vie jusqu’à ce jour étalée devant moi. Je sus en un instant que le but de ma vie était d’aimer et de servir mon Seigneur et mon Dieu ; je vis de quelle manière son amour m’enveloppait et me soutenait à chaque instant de mon existence ; je vis comment chacune de mes actions possédait un contenu moral, pour le bien ou pour le mal ; je vis comment tout ce qui était arrivé dans ma vie était ce qui pouvait m’arriver de mieux, la chose la plus parfaite arrangée pour mon bien par un Dieu très bon et très aimant, surtout les événements qui me causaient le plus de souffrance !

Je vis chaque heure que j’avais gaspillée à ne rien faire qui eût de valeur aux yeux de Dieu, quand à tout moment de mon existence je baignais dans la mer de l’immense amour inimaginable de Dieu.

La réponse aux questions que je me posais intérieurement m’était instantanément présentée, à une exception près, capitale : le nom de ce Dieu qui se révélait à moi ! Je priais pour connaître son nom, pour savoir quelle religion me permettrait de le servir et de le vénérer : « Faites-moi connaître votre nom – cela m’est égal si vous êtes Bouddha, Appolon ou Krishna pourvu que vous ne soyez pas le Christ et que je ne doive pas devenir Chrétien ! ». Et en conséquence, bien que Dieu eût entendu ma prière, je ne reçus aucune réponse à ce moment-là.
Un an et un jour après cette grâce, je reçus en rêve la seconde plus grande grâce de ma vie. Pourtant, quand je me suis couché, je ne savais pas grand-chose du Christianisme et je n’avais pas de sympathie pour lui ! Mais quand je me suis réveillé, j’étais devenu éperdument amoureux de la bienheureuse Vierge Marie et ne désirais rien d’autre que de devenir aussi totalement chrétien qu’il me serait possible.

Le « rêve » se déroulait comme suit : on m’avait conduit dans une salle où il me fut accordé une audience avec la plus belle jeune femme que je pouvais imaginer et je compris qu’il s’agissait de la Vierge Marie. Elle était prête à répondre à toutes mes questions ; je me revois debout, considérant nombre de questions possibles, et lui en adressant quatre ou cinq. Elle y répondit, puis me parla pendant plusieurs minutes puis l’audience prit fin. Je me rappelle tous les détails, y compris, bien sûr, les questions et les réponses ; mais tout cela pâlit devant l’extase d’avoir été simplement en présence de la Vierge, dans la pureté et l’intensité de son amour.

Extrait du livre Le salut vient des juifs  de Roy H. Schoeman (éditions – FX de Guibert 2005) traduit de l’américain par Judith Cabaud