La patience est la profondeur de l’amour…

« Qu’elle est grande la patience de Dieu…

Combien Dieu recherche le pécheur ! »

Ste Elisabeth de la Trinité, Journal 69

 

Dans une civilisation matérialiste où l’on ne sait plus attendre, « l’immédiateté » de la consommation est reine : des biens matériels multiples à l’information continue, de la commande d’une pizza à la relation d’un soir, tout est possible sur le net qui envahit nos vies ! On est comme des « petits dieux » derrière nos écrans… mais en réalité, ils nous enferment dans la prison dorée de la facilité : ils nous volent en continu la beauté de cette Création où Dieu nous « parle » chaque jour : les couleurs d’une fleur, la splendeur d’un lever de soleil, le charme d’un chant d’oiseau ou la lumière d’un sourire d’enfant… tant et tant de messages uniques nous sont offerts et nous ne les voyons plus !

Il faut réapprendre « la patience de la contemplation » et savoir tout arrêter régulièrement pour « regarder et écouter » … et pour cela notre regard doit changer ! Même si cela commence par une purification dont Aristote, le grand philosophe grec, nous prévient :

« La patience est amère, mais son fruit est si doux ! » On n’est pas loin de l’Evangile où Jésus se dévoile comme un Maître « doux et humble de cœur ! » (Mt 11,29). Et la douce humilité de Dieu se révélera dans la bouleversante « patience de la Croix » où flamboie pour nous son infini Amour : « Mon Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23,34). La Passion finale du Fils de Dieu sur la Croix est le signe vertigineux qu’en Dieu, la patience est la profondeur ultime de son Amour pour nous, pauvres pécheurs…

Ainsi, la patience certifie l’amour qui doit s’exercer d’abord envers mon plus proche. Et en ce sens, Saint Paul exhorte les premiers chrétiens à revêtir entre eux « des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience ! » (Col 3,12 / Ep 4,2). Car la patience opère une purification de « l’orgueil du monde » sous toutes ses formes : en effet, l’orgueilleux est souvent pressé et arrogant tandis que l’humble est patient et doux : il se connaît en cette Lumière d’en-Haut qui lui donne un regard miséricordieux sur tous ses semblables ! Paul nous y invite encore : « Ayez de la patience envers tous ! » (1 Th 5,14).

Ce même combat, patient et résolu, contre « l’esprit du monde » ; Saint Jean l’a aussi remarquablement discerné… et il nous a prévenu :

« Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.

Car tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair,

la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse –

vient non pas du Père, mais du monde.

Or, le monde passe avec ses convoitises ;

mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement ! »

(1 Jn 15-17)

Ainsi, la patience est le fondement de l’endurance… elle est ce « trésor caché » qui nous tiendra debout durant les épreuves des derniers temps qui approchent ! En effet, la patience est sœur de cette humilité qui fonde la durée dans la foi ! Et c’est pourquoi, dans la Bible, l’Ecclésiaste nous prévient : « Mieux vaut la patience que la prétention ! » (Qo 7,8). Et le Siracide nous laisse entrevoir la merveille de ce choix : « L’homme patient tient bon jusqu’à son heure, mais à la fin, sa joie éclate ! » (Si 1,23).

Si la patience est d’une importance primordiale sur le chemin de la foi, on ne s’étonnera pas de la retrouver au cœur du célèbre « cri » de Sainte Thérèse d’Avila :

« Que rien ne te trouble,

Que rien ne t’effraie ;

Tout passe.

Dieu ne change pas :

La patience obtient tout !

Celui qui possède Dieu

Ne manque de rien…

Dieu seul suffit ! »

« La patience obtient tout ! » On ne l’oubliera pas au cœur de nos épreuves et de nos découragements… et en ce sens, il nous faudra revenir souvent à la source : notre patience ne tiendra que dans la contemplation de « la patience de Dieu » (Ro 3,26). Elle est la toile de fond de toute l’histoire du salut ! C’est parce que Dieu est patient que l’histoire des hommes continue… mais ce temps « offert » avec une telle gratuité est suspendu à son infinie miséricorde et cela devrait nous faire réfléchir… jusqu’à en être bouleversé et réorienté : il n’y a plus de temps à perdre !…

Car derrière cette incompréhensible patience de Dieu, se cache en même temps « l’impatience de Dieu » : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! » (Lc 12,49). Mais Dieu patiente à cause de la lourdeur des hommes : « Esprits sans intelligence, lents à croire tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,25-26).

Alors, que monte en nos cœurs cet inattendu cri de l’homme « trop seul » quand son Dieu s’éloigne : « Reste avec nous, car le soir tombe ! » (Lc 24,29). Et en effet, la nuit vient dés que l’homme s’éloigne de Dieu…

Tournons-nous résolument vers Celle dont Jésus nous a dit : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27).

Sa maternelle tendresse nous enveloppera en nous donnant cette patiente endurance qui est « le secret des saints » ! Car si la patience est la profondeur de l’amour, elle devient « l’art de savoir tout attendre de Dieu » ! Elle aboutit à cette confiance qui mène à la surprise folle de l’Amour !

N’est-ce-pas là « l’intuition majeure » de Petite Thérèse ? Elle est à inscrire en lettres de feu au plus profond de nos cœurs ! Là, se cache le secret de la sainteté :

« Restons bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher… et si loin que nous soyons, il nous transformera en flammes d’amour…

Oh ! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens !… C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour[1]… »

La patience est la profondeur de l’amour car elle sait tout attendre de l’Amour…

 

                                                                                +M Mickaël et Marie+Jacinta

 

[1] Sainte Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Lettre 197, p.553.




La Salette, suite. retour au bercail et première enquête

Mélanie poursuit son récit :

« Le soir du 19 septembre, nous nous retirâmes un peu plus tôt qu’à l’ordinaire. Arrivée chez mes maîtres, je m’occupais à attacher mes vaches et à mettre tout en ordre dans l’écurie. Je n’avais pas terminé que ma maîtresse vint à moi en pleurant et me dit :
« Pourquoi, mon enfant, ne venez-vous pas me dire ce qui vous est arrivé sur la montagne ?
Maximin, n’ayant pas trouvé ses maîtres qui ne s’étaient pas encore retirés de leurs travaux, était venu chez les miens et avait raconté tout ce qu’il avait vu et entendu. Je lui répondit : « Je voulais bien vous le dire, mais je voulais finir mon ouvrage auparavant. »
Un moment après, je me rendis dans la maison, et ma maîtresse me dit : « Racontez ce que vous avez vu ; le berger de Bruite (c’était le surnom de Pierre Selme, maître de Maximin) m’a tout raconté. »
Je commence, et, vers la moitié du récit, mes maîtres arrivèrent de leurs champs. Ma maîtresse, qui pleurait en entendant les plaintes et les menaces de notre tendre Mère, dit : « Ah ! vous vouliez aller ramasser le blé demain (dimanche) ; gardez-vous en bien, venez entendre ce qui est arrivé au aujourd’hui à cette enfant et au berger de Pierre Selme.  »
Et, se tournant vers moi, elle dit : « Recommencez tout ce que vous avez dit. »
Je recommence et, quand j’eus terminé, mon maître dit :
« C’est la Sainte Vierge ou bien une grande sainte, qui est venue de la part du Bon Dieu, mais c’est comme si le Bon Dieu était venu lui-même , il faut faire ce que cette Sainte a dit. Comment allez-vous faire pour dire tout cela à tout son peuple ? »
Je lui répondis : « Vous me direz comment je dois faire, et je le ferai. »
Ensuite il ajouta en regardant sa mère, sa femme et son frère : « Il faut y penser. »
Puis chacun se retira à ses affaires. C’était après le souper, Maximin et ses maîtres vinrent chez les miens pour raconter ce que Maximin leur avait dit et pour savoir ce qu’il y avait à faire.
« Car dirent-ils, il nous semble que c’est la Sainte Vierge qui a été envoyée par le Bon Dieu ; les paroles qu’Elle a dites le font croire. Et Elle leur a dit de le faire passer à tout son peuple ; il faudra peut-être que ces enfants parcourent le monde entier pour faire connaître qu’il faut que tout le monde observe les commandements du Bon Dieu, sinon de grands malheurs vont arriver sur nous. »
Après un moment de silence, mon maître dit, en s’adressant à Maximin et à moi :
« Savez-vous ce que vous devez faire, mes enfants ? Demain, levez-vous de bon matin, allez tous deux à M. le Curé, et racontez-lui tout ce que vous avez vu et entendu ; dites-lui bien comment la chose s’est passée, il vous dira ce que vous avez à faire. »

Visite au Curé

Le 20 septembre, lendemain de l’Apparition, je partis de bonne heure avec Maximin. Arrivés à la cure, je frappe à la porte, La domestique de M. le Curé vint ouvrir et demanda ce que nous voulions, je lui dis (en Français, moi qui ne l’avais jamais parlé) :
« Nous voudrions parler à M le Curé. »
– Et que voulez-vous lui dire ? nous demanda-t-elle,
« Nous voulons lui dire, Mademoiselle, qu’hier nous sommes allés garder nos vaches sur la montagne des Baisses, et après avoir dîné, etc, .. , etc ». »
Nous lui racontâmes une bonne partie du discours de la Très Sainte Vierge. Alors la cloche de l’église sonna ; c’était le dernier coup de la messe.
M, l’Abbé Perrin, curé de la Salette, qui nous avait entendus, ouvrit sa porte avec fracas; il pleurait ; il se frappait la poitrine; il nous dit :
« Mes enfants, nous sommes perdus, Dieu va nous punir. Ah ! mon Dieu, c’est la Sainte Vierge qui vous est apparue ! »
Et il partit pour dire la Sainte Messe. Nous nous regardâmes avec Maximin et la domestique ; puis Maximin me dit :
« Moi, je m’en vais chez mon père à Corps, » Et nous nous séparâmes.
N’ayant pas reçu d’ordre de mes maîtres de me retirer aussitôt après avoir parlé à M. le Curé, je crus ne pas faire mal en assistant à la Messe. Je fus donc à l’église. La messe commence et après le premier Evangile, M. le Curé se tourne vers le peuple, et essaie de raconter à ses paroissiens l’Apparition qui venait d’avoir lieu, la veille, sur une de leurs montagnes, et les exhorte à ne plus travailler le dimanche ; sa voix était entrecoupée par des sanglots, et tout le peuple était très, très ému.
Après la sainte messe, je me retirai chez mes maîtres. M. Peytard, qui est encore aujourd’hui maire de la Salette y vint m’interroger sur le fait de l’Apparition, et, après s’être assuré de la vérité de ce que je lui disais, il se retira convaincu.
Je continuai de rester au service de mes maîtres jusqu’à la fête de la Toussaint. Ensuite je fus mise comme pensionnaire chez les religieuses de la Providence, dans mon pays, à Corps.




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – La manière sainte de réciter le Rosaire, 41e rose

[116] Ce n’est pas proprement la longueur, mais la ferveur de la prière, qui plaît à Dieu et qui lui gagne le cœur. Un seul Ave Maria bien dit est d’un plus grand mérite que cent cinquante mal dits. Presque tous les chrétiens catholiques récitent le Rosaire, le chapelet ou du moins quelques dizaines d’Ave. Pourquoi donc y en a-t-il si peu qui se corrigent de leurs péchés et s’avancent dans la vertu, sinon parce qu’ils ne font pas ces prières comme il faut.

[117] Voyons donc la manière qu’il faut les réciter pour plaire à Dieu et devenir plus saints.

Premièrement il faut que la personne qui récite le saint Rosaire soit en état de grâce ou du moins dans la résolution de sortir de son péché, parce que toute la théologie nous enseigne que les bonnes œuvres et les prières, faites en péché mortel, sont des œuvres mortes, qui ne peuvent être agréables à Dieu ni mériter la vie éternelle ; c’est en ce sens qu’il est écrit : Non est speciosa laus in ore peccatoris, Eccl. 15, 9 (La louange ne sied pas à la bouche du pécheur)

La louange et le salut de l’ange et l’Oraison même de Jésus-Christ n’est pas agréable à Dieu lorsqu’elle sort de la bouche d’un pécheur impénitent : Populus hic labiis me honorat, cor autem eorum longe est a me  Marc 7,6 (Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi.

Ces personnes qui se mettent de mes confréries, (dit Jésus-Christ), qui récitent tous les jours le chapelet ou le Rosaire, sans aucune contrition de leurs péchés, m’honorent de leurs lèvres, mais leur cœur est bien éloigné de moi. .

[2°] J’ai dit : « ou du moins dans la résolution de sortir du péché », 1° parce que s’il fallait absolument être en grâce de Dieu pour faire des prières qui lui fussent agréables, il s’ensuivrait que ceux qui sont en péché mortel ne devraient point du tout prier, quoiqu’ils en aient plus de besoin que les justes, ce qui est une erreur condamnée par l’Eglise, et, ainsi, il ne faudrait jamais conseiller à un pécheur de dire son chapelet ou son Rosaire parce qu’il lui serait inutile ; 2° parce que, si avec la volonté de demeurer dans le péché, et sans aucune intention d’en sortir, on s’enrôlait dans une confrérie de la sainte Vierge, ou on récitait le chapelet, le Rosaire ou quelque autre prière, on se rendrait du nombre des faux dévots de la sainte Vierge, et dévots présomptueux et Impénitents, qui, sous le manteau de la sainte Vierge, avec le scapulaire sur leur corps ou le Rosaire à la main crient : sainte Vierge, bonne Vierge, je vous salue, Marie, et cependant crucifient et déchirent cruellement Jésus-Christ par leurs péchés et tombent malheureusement, du milieu des plus saintes confréries de la sainte Vierge, dans le milieu des flammes de l’enfer.

[118] Nous conseillons le saint Rosaire à tout le monde : aux justes pour persévérer et croître dans la grâce de Dieu, et aux pécheurs pour sortir de leurs péchés. Mais à Dieu ne plaise que nous exhortions un pécheur à faire du manteau de la protection de la sainte Vierge, un manteau de damnation pour voiler ses crimes, et à changer le Rosaire, qui est un remède à tous maux, en un poison mortel et funeste. Corruptio optimi pessima.

Il faut être un ange en pureté, dit le savant Hugues, cardinal, pour approcher de la sainte Vierge et réciter la Salutation angélique. Elle fit un jour voir à un impudique, qui récitait le saint Rosaire régulièrement tous les jours, de beaux fruits dans un vaisseau souillé d’ordure ; il en eut horreur, et [elle] lui dit : «  Voilà comme tu me sers, tu me présentes de belles roses dans un vaisseau sale et corrompu. Juge, si je puis les avoir agréables . »

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Message de Marie à Medjugorje le 25 octobre 2024

« Chers enfants,

en ce temps, tandis que vous célébrez le Jour de Tous les Saints, recherchez leur intercession et leurs prières afin que, en union avec eux, vous trouviez la paix. Que les saints vous soient des intercesseurs et des exemples, pour que vous les suiviez et viviez saintement.

Je suis avec vous et j’intercède auprès de Dieu pour chacun d’entre vous.

Merci d’avoir répondu à mon appel. »




« Puisque vous ne voulez pas chanter, récitez le chapelet avec moi »

Pour conclure le mois du Rosaire, nous vous proposons de méditer le récit suivant qui nous montre la grande efficacité du Rosaire.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort projetait de se rendre sur l’île d’Yeu, à 17 km de la Rochelle, pour y prêcher une mission. C’était à l’époque de la guerre de Succession d’Espagne. Des pirates anglais sillonnaient la mer et rendaient la côte dangereuse.

A cause de l’insécurité, les compagnons du Missionnaire le conjurent de renoncer à ce voyage. Mais en vain! Il n’a de repos que lorsqu’il a pu décider quelques loups de mer courageux de se mettre à sa disposition avec leur bateau… Le canot prend le large. Tout se passe sans incident. Mais voici qu’après trois heures de voyage, surgissent à l’horizon deux voiliers de pirates qui foncent sur les missionnaires et leur embarcation.

L’équipage pousse des cris d’effroi. Les matelots désespérés s’écrient : « Nous sommes perdus ! » Les compagnons de Grignion fondent en larmes. Quant à lui, il garde sa bonne humeur et se met à chanter des cantiques. Il invite les passagers à l’imiter. Mais ceux-ci restent muets comme les poissons de la mer. « Puisque vous ne voulez pas chanter, dit Montfort, récitez le chapelet avec moi. »

Alors tous se mettent à genoux et d’une voix d’enfants en pleurs, ils récitent les Ave Maria qui planent sur les eaux et pénètrent le ciel. Le chapelet terminé, le missionnaire reprend la parole : « N’ayez pas peur. Notre Mère la Sainte Vierge nous a exaucés ! Nous sommes hors de danger ! » – Hors de danger ? Hurle l’équipage.« Ne voyez-vous donc pas que nous sommes déjà à portée de tir ? »… – Ayez confiance ! insiste Grignion de Montfort.

A l’instant se produit un puissant coup de vent. Les voiliers ennemis font demi-tour et, ballottés comme une coquille de noix, disparaissent à l’horizon. L’équipage de la chaloupe est sauvé, il aborde dans l’île au chant du Magnificat. Lorsque les pauvres pêcheurs eurent connaissance du miracle, ils furent tout yeux et tout oreilles aux prédications du missionnaire. Tous se confessèrent, sauf le gouverneur ; ils devinrent de fervents chrétiens et restèrent fidèles à la récitation du chapelet.

Kleine Lebensbilder de Michael Faltz

Traduit par Frère Albert Pfleger pour le Recueil marial




Le jeune homme riche de l’Evangile : le drame de la génération actuelle !

« Jésus fixa sur lui son regard et l’aima… »

Mc 10,21

 

C’est à l’évidence l’Evangile de Marc qui nous rapporte au mieux cette scène bouleversante, au moment même où Jésus « se mettait en route… » (Mc 10,17) plaçant déjà la démarche de ce jeune face à la condition itinérante du disciple !

Il y a chez lui une aspiration noble, une quête d’absolu ; mais en même temps surgit aussi l’ambiguïté de son cœur quand il désire « avoir la vie éternelle ! » (Mt 19,16). De fait, sa démarche est teintée d’un esprit mercantile car il évalue la vie éternelle en termes « d’avoir ».

On est face à une sorte de désir de possession sur ce qui est « gratuit ! »

On remarquera aussi qu’en appelant Jésus « bon Maitre » (Mc 10,17), ce jeune homme n’a pas découvert la véritable identité de Jésus, comme l’aveugle de Jéricho (Lc 18,35-43) ou le bon larron crucifié avec le Seigneur… (Lc 23,39-43). Il le considère plus comme une sorte de sage ou de gourou de passage qui peut lui apporter une réponse à son questionnement. Et c’est pourquoi le Seigneur tente d’élever son désir trop enfermé dans « l’avoir » pour l’ouvrir à la gratuité de « l’amour ! »

Ainsi, il le renvoie d’abord aux commandements de la Loi mosaïque pour lui faire saisir où elle aboutit comme l’a remarquablement décrit Saint Paul :

« Avant la venue de la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, réservés à la foi qui devait se révéler. Ainsi, la Loi nous servit-elle de pédagogue jusqu’au Christ… Mais la foi venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ! … » (Ga 3,23-27)

Cette Pâque de la Révélation ne s’est pas encore réalisée dans le cœur du jeune homme comme il l’avoue : « Maître, tout cela, je l’ai gardé ; que me manque-t-il encore ? » (Mt 19,20). Il est « riche », certes, de son observance de la Loi et de ses grands désirs, mais en réalité si pauvre et si seul sans cette foi qui, seule, ouvre les yeux du cœur sur l’Unique Sauveur ! Et c’est alors que Marc est le seul à nous rapporter cette ultime tentative du Sauveur :

« Alors, Jésus fixa sur lui son Regard et l’aima… » (Mc 10,21).

Avant l’Appel qui va résonner aux oreilles du jeune homme, ce Regard du Christ est le langage silencieux de l’Amour où tout est déjà dit : « Dieu est plus grand que notre cœur et il sait tout ! » (1 Jn 3,20) Car « Dieu est Amour ! » (1 Jn 4,16) … et son Regard exprime déjà l’intensité d’amour infinie qui se manifestera en son Cœur ouvert sur la Croix : son Regard, c’est son Cœur …

Et face à cet absolu qui seul peut faire basculer une vie, le Sauveur affirme au jeune homme, riche de ses soi-disant grands désirs :

« Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel ; puis, viens, suis-moi ! … » Mais lui, à ces mots, s’assombrit et il s’en alla tout triste, car il avait de grands biens… »  (Mc 10,21-22).

Voici tout à coup l’envers du décor après une démarche si bouleversante… De fait, le jeune homme n’a ni découvert la beauté du Christ, ni laissé sa parole le toucher : et le voilà qui repart vers sa vie errante… il reste riche, seul et triste !

N’y a -t-il pas là un certain parallèle avec cette « génération désenchantée » actuelle évoquée dans la chanson de Mylène Farmer depuis plus de 30 ans ? Elle s’égare dans une société qui brasse du vide et provoque un dégoût de vivre… Et comment ne pas se souvenir ici du cri de Léon Bloy, le juif converti : « Il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints[1] ! » Et l’on ne peut devenir saint qu’en quittant pour de bon ses conforts et ses hésitations face à la vérité libératrice de l’Evangile qui est Quelqu’un : Celui qui a affirmé « je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! » (Jn 14,6).

Alors, laissons souvent résonner en nos cœurs ce passage d’Evangile, toujours d’actualité : « Une seule chose te manque ! » Et quelle est cette chose unique sinon cette mystérieuse « perle précieuse » (Mt 13,45) qui brille dans le Regard du Christ ! Et même s’il faut toute une vie pour tout lâcher et le suivre enfin jusqu’au bout, son infinie miséricorde sait nous attendre d’une manière inimaginable… Elle attendra le jeune homme riche comme elle a attendu Pierre d’un Regard unique après son reniement ! (Lc 22,61-62). Il l’a su définitivement sur le bord du lac de Tibériade face à l’insistance de Jésus : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime ! » (Jn 21,17). Alors, approchons-nous enfin et ne décevons plus la patience de Dieu !

+M Mickaël

 

[1] La Femme pauvre, 1887.




La Salette : suite de message, la Règle, derniers avis…

Après la relation du secret, Mélanie poursuit son récit de l’apparition :

Ensuite, la Sainte Vierge me donna, aussi en français, la Règle d’un nouvel Ordre religieux.
Après m’avoir donné la Règle de ce nouvel Ordre religieux, la Sainte Vierge reprit ainsi la suite du discours [aux deux bergers ensemble] :

« S’ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en blé et les pommes de terre se trouveront ensemencées dans les terres.

« Faites-vous bien votre prière, mes enfants?
Nous répondîmes tous les deux: « Oh! non, Madame, pas beaucoup.
« Ah! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous ne pourrez pas mieux faire, dites un Pater et un Ave Maria ; et quand vous aurez le temps et que vous pourrez mieux faire, vous en direz davantage.

« Il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe ; les autres travaillent tout l’été le dimanche ; et l’hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie comme des chiens.

« N’avez-vous pas vu du blé gâté, mes enfants ? »
Tous deux, nous avons répondu : « Oh! non Madame.  »
La Sainte Vierge, s’adressant à Maximin :
« Mais toi, mon enfant, tu dois bien en avoir vu une fois vers le Coin, avec ton père. L’homme de la pièce dit à ton père : Venez voir comme mon blé se gâte. Vous y allâtes. Ton père prit deux ou trois épis dans sa main, il les frotta, et ils tombèrent en poussière. Puis, en vous en retournant, quand vous n’étiez plus qu’à une demi-heure de Corps, ton père te donna un morceau de pain en te disant : « Tiens, mon enfant, mange cette année, car je ne sais pas qui mangera l’année, prochaine si le blé se gâte comme cela. »
Maximin répondit : « C’est bien vrai, Madame, je ne me le rappelais pas.  »

La Très Sainte Vierge a terminé son discours en français.
« Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer a tout mon peuple. »

La très belle Dame traversa le ruisseau,et, à deux pas du ruisseau, sans se retourner vers nous qui la suivions (parce qu’elle attirait à elle par son éclat et plus encore par sa bonté qui m’enivrait, qui semblait me faire fondre le cœur), elle nous a dit encore : « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple.  »

Puis elle a continué à marcher jusqu’à l’endroit où j’étais montée pour regarder où étaient nos vaches. Ses pieds ne touchaient que le bout de l’herbe sans la faire plier. Arrivée sur la petite hauteur, la belle Dame s’arrêta, et vite je me plaçai devant elle pour bien, bien la regarder, et tâcher de savoir quel chemin elle inclinait le plus à prendre… Car c’était fait de moi, j’avais oublié et mes vaches et les maîtres chez lesquels j’étais en service ; je m’étais attachée pour toujours et sans conditions à ma Dame ; oui, je voulais ne plus jamais, jamais la quitter ; je la suivais sans
arrière pensée et dans la disposition de la servir tant que je vivrai. Avec ma Dame, je croyais avoir oublié le paradis ; je n’avais plus que la pensée de la servir en tout ; et je croyais que j’aurais pu faire tout ce qu’elle m’aurait dit de faire, car il me semblait qu’Elle avait beaucoup de pouvoir. Elle me regardait avec une tendre bonté qui m’attirait à Elle ; j’aurais voulu, avec les yeux fermés, m’élancer dans ses bras.


Elle ne m’a pas donné le temps de le faire. Elle s’est élevée insensiblement de terre à une hauteur d’environ un mètre et plus ; et, restant ainsi suspendue en l’air un tout petit instant, ma belle Dame regarda le ciel, puis la terre à sa droite et sa gauche, puis elle me regarda avec des yeux si doux, si aimables et si bons que je croyais qu’Elle m’attirait dans son intérieur, et il me semblait que mon cœur s’ouvrait au sien. Et tandis que mon cœur se fondait en une douce dilatation, la belle figure de ma bonne Dame disparaissait peu à peu ; il me semblait que la lumière en mouvement se
multipliait ou bien se condensait autour de la Très Sainte Vierge, pour m’empêcher de la voir plus longtemps. Ainsi la lumière prenait la place des parties du corps qui disparaissaient à mes yeux ; ou bien il me semblait que le corps de ma Dame se changeait en lumière en se fondant. Ainsi la lumière en forme de globe s’élevait doucement en direction droite. Je ne puis pas dire si le volume de lumière diminuait à mesure qu’Elle s’élevait, ou bien si c’était l’éloignement, qui faisait que je voyais diminuer la lumière à mesure qu’elle s’élevait; ce que je sais, c’est que je suis restée longtemps la tête levée et les yeux fixés sur la lumière, même après que cette lumière, qui allait toujours s’éloignant et diminuant de volume, eût fini par disparaître…  »

De son côté, Maximin raconte :

« Immobiles comme des statues, les yeux fixés sur la Belle-Dame, nous la voyons les pieds réunis, comme le patineur, glisser sur la cime de l’herbe sans la faire fléchir. Revenus de notre ravissement, nous courons après elle ; nous l’atteignons bientôt ; Mélanie se place devant et moi derrière, un peu sur la droite. Là, en notre présence, la Belle-Dame s’éleva insensiblement, resta quelques minutes, entre le ciel et la terre, a une hauteur de deux mètres environ ; puis la tête, le corps, les jambes et les pieds se confondirent avec la lumière qui l’encadrait. Nous ne vîmes
plus qu’un globe de feu s’élever et pénétrer dans le firmament.
Dans notre langage naïf, nous avons appelé ce globe le second soleil. Nos regards furent longtemps attachés sur l’endroit où le globe lumineux avait disparu. Je ne puis dépeindre ici l’extase dans laquelle nous nous trouvions, Je ne parle que de moi ; je sais très bien que tout mon être était anéanti, que tout le système organique était arrêté en ma personne. Lorsque nous eûmes le sentiment de nous-mêmes, Mélanie et moi nous nous regardions sans pouvoir prononcer un seul mot ; tantôt levant les yeux vers le ciel, tantôt les portant à nos pieds et autour de nous, tantôt interrogeant du regard tout ce qui nous environnait. Nous semblions chercher le personnage resplendissant que je n’ai plus revu.
Ma compagne, la première, interrompit le silence et dit :
Cela doit être, Mémin, le bon Dieu ou la Sainte Vierge de mon père, ou peut-être quelque grande sainte,
-Ah ! lui répondis-je, si je l’avais su, je lui aurais bien dit de m’emmener avec elle au ciel ! « 




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – Merveilles obtenues par le Rosaire, 40e rose

[114] Le bienheureux Alain de la Roche, le Père Jean Dumont, le Père Thomas, les chroniques de saint Dominique et d’autres auteurs qui ont été souvent témoins oculaires, rapportent d’une grande quantité de conversions miraculeuses de pécheurs et pécheresses, qui, depuis 20, 30 et 40 ans étaient dans les derniers désordres, que rien n’avait pu les convertir et qui l’ont été par cette dévotion merveilleuse. Je ne les rapporterai point, de peur d’une trop grande longueur.

Je ne veux pas même rapporter celles que j’ai vues moi-même, de mes propres yeux ;  je les passe sous silence pour plusieurs raisons.

Cher lecteur par votre expérience, si vous pratiquez et prêchez cette dévotion, vous en apprendrez plus qu’en  aucun livre et vous expérimenterez heureusement l’effet des promesses qu’a faites la sainte Vierge à saint Dominique, au bienheureux Alain de la Roche et à ceux qui font fleurir cette dévotion qui lui est si agréable, qui instruit les peuples des vertus de son Fils et des siennes, porte à l’oraison mentale, à l’imitation de Jésus-Christ, à la fréquentation des sacrements, à la pratique solide des vertus et de toutes sortes de bonnes œuvres, à gagner tant de belles indulgences que les peuples ignorent parce que les prédicateurs de cette dévotion n’en parlent quasi jamais et se contentent de faire un sermon du Rosaire, à la mode, bien souvent qui ne cause que de l’admiration, point d’instruction.

[116] Enfin, je me contente de vous dire avec le bienheureux Alain de la Roche que le Rosaire est une source et un magasin de toutes sortes de biens.

1°  P  Peccatoribus proestat poenitentiam  »

2°  S  Sitientibus stillat satietatem ..

3°  A  Alligatis adducit absolutionem ..

4°  L  Lugentibus largitur latitiam  »

5°  T  Tentatis tradit tranquillitatem;

6°  E  Egenis expellit egestatem ..

7°  R  Religiosis reddit reformationem ..

8°  1  Ignorantibus inducit intelligentiam ..

9°  V  Vivis vincit vastitatem ..

10° M Mortuis mittit misericordiam per modum sutfragii.

C’est-à-dire :

1° Les pécheurs obtiennent le pardon

2° Les âmes altérées sont rassasiées 

3° Ceux qui sont liés voient leurs entraves brisées

4° Ceux qui pleurent trouvent la joie

5° Ceux qui sont tentés, la tranquillité

6° Et les indigents reçoivent du secours

7° Les religieux sont réformés

8° Les ignorants instruits

9° Les vivants triomphent de la décadence

10° Et les morts sont soulagés par manière de suffrage.

« Je veux », dit un jour la sainte Vierge au bienheureux Alain, «que les dévots de mon Rosaire aient la grâce et la bénédiction de mon Fils pendant leur vie, à leur mort, et après leur mort, et qu’ils soient affranchis de toutes sortes d’esclavages et qu’ils soient des rois, qu’ils aient la couronne sur la tête, le sceptre à la main et la gloire éternelle. »  Ainsi soit-il.

 

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Nicolas Sarkozy et Jésus




Apparitions mariales : rejet de la dimension prophétique ?

En marge de la note récemment émanée, dont on a pu croire qu’elle concernait essentiellement sinon uniquement Medjugorje (cf. Merjugorge: ce n’était pas assez clair), une interview du père Stefano Cecchin, président de l’Académie pontificale mariale, franciscain… et néo-franciscain. Il semblerait que Medjugorje était, au moins en partie, un prétexte, et que ce sont d’autres apparitions qui inquiètent le Vatican.

L’une des priorités de l’engagement du père Cecchin est la lutte contre les phénomènes qui critiquent le pontificat actuel ou qui sont interprétés dans ce sens.

https://katholisches.info/2024/09/27/nicht-medjugorje-sondern-fatima-ist-weiterhin-der-komplizierteste-fall/embed/#?secret=wTe0ljDhuk#?secret=qQganwVizQ

« Ce n’est pas Medjugorje, mais Fatima qui reste le cas le plus complexe ».

« Les Chinois ont peur de Fatima »

Le père Stefano Cecchin affirme que « les interprétations » continuent à faire de Fatima, et non de Medjugorje, le « cas le plus complexe » pour l’Eglise.

Le jugement romain sur Medjugorje par le dicastère de la foi suscite de nombreuses réactions, dont des commentaires et des interviews de représentants de l’Académie pontificale mariale internationale et de l’Observatoire des apparitions et des phénomènes mystiques liés à la figure de la Vierge Marie, qui lui est associé . Lundi dernier, une rencontre organisée par ces institutions s’est tenue à Rome. Parmi les intervenants figuraient le père Stefano Cecchin, président de l’Académie, et Sœur Daniela Del Gaudio, directrice de l’Observatoire. Une interview du père Cecchin a été publiée hier.

Quand l’Observatoire a été mis en place l’année dernière, le père Cecchin a donné une série d’interviews. Depuis l’adoption en mai dernier de nouvelles normes relatives à la procédure d’évaluation des phénomènes surnaturels présumés , les décisions se sont succédé à un rythme soutenu concernant des phénomènes dont certains attendaient une décision depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En raison notamment de la décision concernant Medjugorje, on pouvait s’attendre à ce qu’après la décision de Rome, tant l’Académie que l’Observatoire s’expriment.

En 2023, les déclarations du père Cecchin avaient déjà fait grand bruit. Il avait alors déclaré que les prétendus messages surnaturels parlant de « châtiments » et de « catastrophes » étaient « absolument faux ».

Hier, le podcast « Hablemos Iglesia » du département de communication de la Conférence épiscopale costaricienne a publié une interview du père Cecchin sur le rôle de l’Académie pontificale mariale dans l’élaboration des nouvelles normes et sur l’importance de ces normes dans l’étude et le jugement des présumées apparitions. L’interview se concentre toutefois sur Medjugorje.

Extrait:

Hablemos Iglesia : Ma question suivante est donc de savoir si, selon vous, Medjugorje est le cas le plus complexe d’apparitions mariales.

Père Cecchin : Non, non, ce n’est pas Medjugorje.

HI: Non ?

C : Non. Pour nous, Fatima est le cas le plus complexe, et continue à l’être.

HI: Ah bon? Et pourquoi ?

C: Pas Fatima en soi, mais Fatima dans les interprétations que nous avons, avec les différents groupes qui l’ont interprété. Fatima est l'[apparition] la plus connue dans le monde. Fatima est partout dans le monde. Les Chinois ont peur de Fatima [ndt: pardon pour la familiarité, mais c’est difficile à croire, et les Chinois ont bon dos. A moins qu’il ne s’agisse de ménager les Chinois dans la perspective du prétendu accord en cours].

HI: C’est la plus prophétique?

C: Oui, parce qu’ils ont peur de la chute du communisme. C’est pour cela que les Chinois, la Corée du Nord aussi, ont très peur de Fatima comme d’une réalité qui peut le détruire. Mais Fatima a ce problème d’interprétations et ces interprétations catastrophistes continuent. Différentes interprétations qui… Medjugorje n’a pas ce problème.

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La déclaration énigmatique du marianiste franciscain surprend.

C’est un secret de polichinelle que Rome veut étouffer le phénomène d’Akita au Japon, tout comme la « Dame de tous les Peuples » d’Amsterdam a déjà été jugée comme probablement non surnaturelle [ndt: une jeune Hollandaise, Ida Peerdeman affirme avoir assisté, entre 1945 et 1959, à 56 apparitions de la Vierge sous le nom de ‘Dame de tous les Peuples’. En 2020, un décret du DDF a statué que « la ‘Dame de tous les Peuples’ ne doit pas être vénérée et les fidèles doivent cesser toute propagande » – Aleteia].

Les événements concernant Notre-Dame d’Akita sont considérés comme étant liés à ceux d’Amsterdam, car la statue de la Vierge d’Akita a été sculptée en 1963 sur le modèle de la représentation de la Dame de tous les Peuples d’Amsterdam. En 1973 ont eu lieu différents phénomènes – apparitions, statue de la Vierge en larmes et stigmates sur la statue et la voyante, une religieuse.

Le « message d’Akita » est toutefois considéré comme particulièrement « problématique ». On y appelle à l’expiation pour les péchés des hommes. Un « grave châtiment pour toute l’humanité » est annoncé si les hommes ne se convertissent pas et si les offenses à Dieu ne cessent pas. Ce châtiment sera, selon le message, plus terrible que le déluge. La « seule arme » qui reste aux croyants est le chapelet, qui doit être récité quotidiennement. Le troisième message d’Akita, daté du 13 octobre 1973, contient en outre une partie à laquelle les autorités ecclésiastiques se heurtent, surtout maintenant sous le pape François.

Voici le message:

« Des machinations diaboliques s’introduiront même dans l’Église, et des cardinaux se dresseront contre des cardinaux, et des évêques contre des évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les autels et les églises seront dévastés. L’Église sera remplie de gens qui accepteront des compromis. Séduits par le diable, de nombreux prêtres et religieux abandonneront le service du Seigneur. Le diable s’intéressera particulièrement aux âmes consacrées. Je suis attristé de voir que tant d’âmes se perdent. Si l’on continue à pécher, il n’y aura plus de pardon ».

La voyante, sœur Agnès Katsuko Sasagawa, est décédée le 15 août 2024, en la solennité de l’Assomption, à l’âge de 93 ans. La vénération de Notre-Dame d’Akita a toutefois été autorisée par l’Église. En 1984, après des années d’enquête, l’évêque local compétent, Mgr Johannes Shojiro Ito, a reconnu le caractère surnaturel des événements, déclarant: « Le message d’Akita est le message de Fatima ».

En juin 1988, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi , a confirmé que les messages d’Akita étaient dignes de foi.

Pourtant, des voix s’élèvent à Rome pour dire qu’Akita est aujourd’hui vue « différemment ». La mort de la voyante aurait accru les possibilités de réévaluation.

Amsterdam avait également déjà été reconnue par l’évêque local compétent, mais ce jugement a entre-temps été annulé par le dicastère romain de la foi .

L’une des priorités de l’engagement du père Cecchin est la lutte contre les phénomènes qui critiquent le pontificat actuel ou qui sont interprétés dans ce sens.

Les déclarations faites dans la récente interview indiquent qu’aujourd’hui, Rome a même des problèmes avec Fatima.

Ce n’est pas tout à fait étonnant.

D’une part, la publication du troisième secret en 2000 a tenté de mettre un terme aux discussions et aux spéculations sur cette partie du message de Fatima, mais cela n’a pas vraiment réussi.

Par ailleurs, c’est le père Cecchin qui, reprenant la ligne officielle de Sainte Marthe, a déclaré « absolument faux » tous les messages qui parlent de « châtiments ». Or, c’est exactement ce que fait le message de Fatima, et pas seulement lui.

En revanche, à la question de savoir si la longue durée du phénomène de Medjugorje était un problème, le père Cecchin a répondu par la négative, car il existe des saints qui ont eu des visions toute leur vie, raison pour laquelle la durée ne constitue pas un problème pour l’Académie. « Le problème des apparitions continues n’est pas un problème », a déclaré le franciscain textuellement.

 

Source : article du 28 septembre 2024 par Les coeurs unis magazine :

Apparitions mariales: Fatima dans le collimateur