Du sein de Marie… est sortie la Lumière du monde !

« Tu serais mort pour l’éternité, s’il n’était né dans le temps…

Tu serais victime d’une misère sans fin, s’il ne t’avait fait miséricorde ! »

Saint Augustin

 

Voici qu’en Marie, le Très-Haut s’est fait tout petit, le Soleil est sorti d’une étoile, la Lumière éternelle s’est révélée sous les traits de l’enfance… car « le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ! » (Jn 1,14).

En cette Vierge, il est devenu ce qu’il n’était pas sans cesser d’être ce qu’Il est : le Verbe divin, le Fils unique « tourné vers le Père » (Jn 1,1). En épousant notre condition humaine en tout, sauf le péché, notre Dieu entre avec nous dans une bouleversante proximité en épousant le cycle de nos croissances (Lc 2,52) ; mais son mystère reste fou et inconcevable ! Comment pouvait-on imaginer, ne serait-ce qu’effleurer, la venue « possible » de Dieu en personne ? Saint Pierre Chrysologue s’émeut devant le plus grand des mystères de l’histoire humaine :

« L’Incarnation n’est pas normale, c’est miraculeux ; ce n’est pas conforme à la raison, mais à la puissance divine ; cela vient du Créateur, non de la nature ; ce n’est pas commun, c’est unique et divin[1] ! »

Cela saute aux yeux dès sa naissance : sans la foi et les signes du ciel (Lc 2,8-18), les bergers et les mages n’auraient pu reconnaître dans ce petit enfant « le signe » déconcertant (Lc 2,12) qui s’offrait à leur regard… Tel est le paradoxe inouï du dessein divin où « Dieu est si grand qu’il peut se faire si petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défenses, afin que nous puissions l’aimer[2]… »

Pour s’émerveiller tant soit peu devant le mystère de l’Incarnation, il faut donc « pressentir » l’abîme ontologique qu’il y a entre l’homme et Dieu. Car l’Infini s’est inscrit dans notre finitude et désormais je peux le voir, le toucher, l’écouter… dans le prologue de sa première Epitre, Saint Jean nous y plonge avec une telle plénitude de bonheur :

« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu,

ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé,

ce que nos mains ont touché du Verbe de vie…

Car la Vie s’est manifestée :

nous l’avons vue, nous en rendons témoignage ! »

(1 Jn 1,1-2)

Ce témoignage johannique est à la fois unique et si plein d’humanité car il nous affirme que l’impossible s’est rendu accessible : imaginez-vous ! On a touché Dieu en cet homme qui est « le Verbe de vie ! » Alors, la conséquence donne tout son sens à l’Eglise :

« Nous vous annonçons cette Vie éternelle,

qui était auprès du Père et qui nous est apparue ! »

(1 Jn 1,2)

 

Il a donc surgi du sein de Marie pour être au milieu de nous si merveilleusement proche et présent, mais également si mystérieux et si caché : le Verbe du Père s’est rendu accessible en son humanité, mais demeure en même temps insaisissable en sa divinité ! Les Evangiles ne cessent de le signaler et nous invitent à ne pas l’oublier à la suite des Apôtres :

Pour s’approcher en vérité du Christ, il faut éprouver « la joie radieuse » d’André et de Jean après la première rencontre qui a fait basculer leur vie : « Nous avons trouvé le Messie ! » (Jn 1,41) ; mais il faut ressentir aussi « l’effroi » de Pierre devant la première pêche miraculeuse où affleure le divin : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5,8).

C’est ici que la théologie apophatique est précieuse dans la démarche et la réflexion sur la foi car comme le signale Olivier Clément : « En Jésus, le mystère est à la fois dévoilé et voilé[3] ». Les Pères de l’Orient chrétien en sont les principaux témoins comme Saint Baile, Saint Grégoire de Naziance, Saint Grégoire de Nysse ou Maxime le Confesseur qui écrit :

« L’Incarnation est un mystère plus inconcevable encore que tout autre. En s’incarnant, Dieu ne se fait comprendre qu’en apparaissant lus incompréhensible. Il reste caché dans cette manifestation même… Même exprimé, c’est toujours l’inconnu[4] ! »

Ce mystère du « Touchable » et de « l’Insaisissable » est si flagrant dans la relation de Jésus avec ses Apôtres : c’est quand ils croient « comprendre » le Maître que surgit tout à coup sa parole mystérieuse qui les ravit autant qu’elle les déconcerte (Jn 16,29-33). Eux, les intimes qui vivaient avec Lui, se heurtent déjà à ce clair-obscur de l’Evangile car « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision ! » (2 Co 5,7). N’oublions donc jamais que dans la manifestation de Jésus-Christ, il y a assez de lumière pour croire et assez d’ombre pour douter. Jésus est le contraire d’un gourou… Il est la Lumière qui s’est revêtue de notre fragilité, et c’est pourquoi il s’offre à nous dans un infini amour en demeurant « doux et humble de cœur… » (Mt 11,29).

Ainsi, Celui « qui maintient l’univers par sa parole puissante » (He 1,3) se fait mon Sauveur, petit et dépendant, caché à l’ombre de l’humanité. Comment pouvait-il être davantage avec moi ? La miséricorde du Père l’a fait basculer du côté de l’homme…

Et par amour pour nous, la Vérité se laissera couronner d’épines. Or, la folle conséquence, la voici : « Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels[5] ! »

+M Mickaël

 

[1] Saint Pierre Chrysologue, Homélie sur le mystère de l’Incarnation, 148 ; Patrologie Latine, 52, 596.

[2] Pape Benoît XVI, Rome, 24 décembre 2005.

[3] Olivier Clément, Sources – Les mystiques chrétiens des orignines, Stock, 1982, p.37.

[4] Maxime le Confesseur, Ambigua, Patrologie grecque 91, 1048-1049.

[5] Liturgie de la Messe, préface de Noël.




Son intercession ne peut être sans effet…

En ce début d’année 2025, confions toutes nos vies à la Mère de Dieu que nous venons de célébrer…

« Car il ne faut jamais craindre, il ne faut jamais désespérer, sous la conduite, sous les auspices, sous le patronage, sous la protection de Celle qui a pour nous un cœur de Mère, et qui, traitant elle-même l’affaire de notre salut, étend sa sollicitude sur tout le genre humain ; qui, établie par le Seigneur Reine du Ciel et de la terre, et élevée au-dessus de tous les chœurs des anges et de tous les rangs des  saints, se tient à la droite de son Fils unique, Notre-Seigneur Jésus-Christ, intercède efficacement par toute la puissance des prières maternelles, et trouve ce qu’elle cherche, et son intercession ne peut être sans effet. »

Bienheureux Pape Pie IX

In Constitution apostolique « Ineffabilis Deus » pour la définition et la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1854




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 49e et dernière rose : les indulgences liées au Rosaire

[151] Afin qu’en récitant votre [Rosaire] vous gagniez les indulgences [accordées] aux confrères du saint Rosaire, il est à propos de faire quelques remarques sur les indulgences. L’indulgence en général est une rémission ou relaxation des peines temporelles, dues pour les péchés actuels, par application des satisfactions surabondantes de Jésus-Christ, de la sainte Vierge et de tous les saints, qui sont renfermées dans les trésors de l’Église.

L’indulgence plénière est une rémission de toutes les peines dues au péché ; la non plénière, comme de 100, 1000 [ans], plus ou moins, est la rémission d’autant de peines, qu’on aurait pu expier pendant cent ou mille années, si l’on avait reçu aussi longtemps à proportion des pénitences taxées par les anciens canons de l’Église. Or, ces canons ordonnaient pour un seul péché mortel sept et quelquefois dix et quinze ans de pénitence, en sorte qu’une personne qui aurait fait vingt péchés mortels devait pour le moins faire sept, vingt années de pénitence, et ainsi du reste.

[152] Pour que les confrères du Rosaire en gagnent les indulgences, il faut : premièrement qu’ils soient vraiment pénitents et confessés et communiés, comme disent les bulles des indulgences ; deuxième ment qu’ils n’aient affection à aucun péché véniel, parce que l’affection au péché restant, la coulpe reste, et la coulpe restant, la peine n’est point remise ; troisièmement il faut qu’ils fassent les prières et autres bonnes œuvres marquées par la bulle; et si, selon l’intention des papes, on peut gagner une indulgence non plénière, par exemple de 100 ans, sans gagner la plénière, il n’est pas toujours nécessaire pour les gagner d’être confessé et communié, comme sont les indulgences attachées à la récitation du chapelet et Rosaire, aux processions, aux rosaires bénits, etc. Ne négligez pas ces indulgences.

[158] Flammin et un grand nombre d’auteurs rapportent qu’une demoiselle de bon lieu nommée Alexandre, ayant été miraculeusement convertie et enrôlée dans la confrérie du Rosaire par saint Dominique, lui apparut après sa mort et lui dit qu’elle était condamnée à être sept cents ans en purgatoire pour plusieurs péchés qu’elle avait commis et fait commettre à plusieurs par ses vanités mondaines, le priant de la soulager et faire soulager par les prières des confrères du saint Rosaire, ce qu’il fit. Quinze jours après, elle apparut à saint Dominique, plus brillante qu’un soleil, ayant été délivrée si promptement par les prières que les confrères du Rosaire avaient faites pour elle. [Elle] avertit aussi le saint qu’elle venait de la part des âmes du Purgatoire, pour exhorter à continuer à prêcher le Rosaire et faire en sorte que leurs parents leur fassent part de leurs Rosaires, dont elles les récompenseraient abondamment quand elles seraient avancées dans la gloire.

Ici s’achève la méditation de St Louis-marie sur le Rosaire. En annexe de l’ouvrage, il décrit ensuite quelques méthodes pour réciter le chapelet, que nous ne reproduisons pas ici.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate…

Récit de Maria Valtorta au sujet de la visite des Mages. Lorsque ceux-ci repartent vers leur pays, Marie prend la petite main de l’Enfant Jésus et la guide pour bénir les mages.

« C’est Marie qui prend la main de Jésus, qui ne sait pas encore bénir, et la guide pour faire ce geste saint.

C’est toujours Marie qui prend la main de Jésus et la guide. aujourd’hui encore. Aujourd’hui, Jésus sait bénir. Mais il arrive que sa main transpercée retombe, lasse et découragée, parce qu’il sait qu’il est inutile de bénir. Vous détruisez ma bénédiction. elle retombe encore sous l’effet de l’indignation, parce que vous me maudissez. C’est alors Marie qui contient cette indignation en déposant un baiser sur ma main. O le baiser de ma Mère, qui saurait y résister ? Puis, de ses doigts délicats, mais avec un amour si impérieux, elle saisit mon poignet et me force à bénir.

Je ne puis repousser ma Mère. Mais il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate. Elle est ma Reine avant d’être la vôtre, et son amour pour vous a des indulgences que même le mien ne connaît pas. Sans paroles, mais avec les perles de ses larmes et l’évocation de ma croix dont elle me fait tracer le signe en l’air, elle plaide votre cause et m’exhorte : « Tu es le Sauveur. Sauve ! »

Maria Valtorta, L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, tome 1, chapitre 34.




Message de Marie à Medjugorje le 25 décembre 2024

« Chers enfants,

Priez, priez, priez pour que la paix règne dans chaque cœur et prévale sur chaque mal et sur tout état de trouble.

Merci d’avoir répondu à mon appel. »