Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, n°43-44

[43] J’ai dit ensuite que cette dévotion consistait à faire toutes choses avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie.

[44] Ce n’est pas assez de s’être donné une fois à Marie, en qualité d’esclave; ce n’est pas même assez de le faire tous les mois, et toutes les semaines: ce serait une dévotion trop passagère, et elle n’élèverait pas l’âme à la perfection où elle est capable de l’élever. Il n’y a pas beaucoup de difficulté à s’enrôler dans une confrérie, à embrasser cette dévotion et à dire quelques prières vocales tous les jours, comme elle prescrit; mais la grande difficulté est d’entrer dans l’esprit de cette dévotion qui est de rendre une âme intérieurement dépendante et esclave de la très Sainte Vierge et de Jésus par elle.

J’ai trouvé beaucoup de personnes, qui, avec une ardeur admirable, se sont mises sous leur saint esclavage, à l’extérieur; mais j’en ai bien rarement trouvé qui en aient pris l’esprit et encore moins qui y aient persévéré.

A suivre…

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L’Eucharistie nous conduit au Magnificat

Dans l’Eucharistie, l’Église s’unit pleinement au Christ et à son sacrifice, faisant sien l’esprit de Marie. C’est une vérité que l’on peut approfondir en relisant le Magnificat dans une perspective eucharistique.

En effet, comme le cantique de Marie, l’Eucharistie est avant tout une louange et une action de grâce. Quand Marie s’exclame : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur », Jésus est présent en son sein. Elle loue le Père « pour » Jésus, mais elle le loue aussi « en » Jésus et « avec » Jésus. Telle est précisément la véritable « attitude eucharistique ».

En même temps, Marie fait mémoire des merveilles opérées par Dieu dans l’histoire du salut, selon la promesse faite à nos pères (cf. Lc 1, 55), et elle annonce la merveille qui les dépasse toutes, l’Incarnation rédemptrice.

Enfin, dans le Magnificat, est présente la tension eschatologique de l’Eucharistie. Chaque fois que le Fils de Dieu se présente à nous dans la « pauvreté » des signes sacramentels, pain et vin, est semé dans le monde le germe de l’histoire nouvelle dans laquelle les puissants sont « renversés de leurs trônes » et les humbles sont « élevés » (cf. Lc 1, 52).

Marie chante les « cieux nouveaux » et la « terre nouvelle » qui, dans l’Eucharistie, trouvent leur anticipation et en un sens leur « dessein » programmé. Si le Magnificat exprime la spiritualité de Marie, rien ne nous aide à vivre le mystère eucharistique autant que cette spiritualité. L’Eucharistie nous est donnée pour que notre vie, comme celle de Marie, soit tout entière un Magnificat !

Extrait de : Jean Paul II, Lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia, 2003, § 58




Les apparitions de 1994 à Itapiranga au Brésil, reconnues dès 2009

A Itapiranga, en Amazonie, au Brésil, la Vierge Marie est apparue à Maria do Carmo et à son fils, Edson Glauber en 1994, le Christ, saint Joseph et saint Michel archange sont également apparus aux deux voyants. En 2009, l’évêque du lieu a reconnu le caractère surnaturel des apparitions.

Maria do Carmo est une mère de famille amazonienne. Edson Glauber est né le 27 octobre 1972, et au moment des premières apparitions, il a 21 ans et étudie les sciences économiques à l’université amazonienne. Les toutes premières apparitions ont eu lieu à Manaus, capitale de l’Amazonie, où vit la famille. Puis, la Vierge a demandé, à Edson et à sa mère de se rendre à Itapiranga, ville natale du père d’Edson. Ce lieu a été choisi car il était alors particulièrement déchristianisé et éloigné de Dieu. Maria do Carmo est morte le 8 novembre 2020, son fils Edson un an plus tard en 2021 d’une maladie fulgurante.

Notre Dame expliqua à Edson : « Je veux montrer à mes enfants, partout dans le monde, l’Amour que j’ai pour mon Fils Jésus et l’Amour que Jésus a pour moi, sa Mère. C’est pourquoi j’ai choisi une mère et un fils pour représenter cet Amour. » Voici quelques uns des principaux messages de la Vierge :

Lors de l’apparition du 7 mai 1994, la Sainte Vierge montre à Maria les âmes qui vont en Enfer, en particulier celles appartenant à des sectes, à la franc-maçonnerie, pratiquant l’occultisme ou la sorcellerie, la Vierge dit : « toutes ces âmes vont en enfer, car elles ont préféré les ténèbres à la lumière. »

Le 8 mai 1994, jour de la fête des mères, la Vierge apparaît pleurant, tenant un fœtus ensanglanté dans ses mains. Elle veut attirer l’attention des mères qui rejettent et tuent leurs enfants : « l’avortement est un péché grave ! Ceux qui pratiquent l’avortement doivent se confesser au prêtre, avec un profond repentir ; car dans ce cas, les mots ne suffisent pas ! Les mères qui ont commis cet acte doivent quotidiennement prier en réparation pour l’enfant tué. »

C’est aussi à Itapiranga que le Ciel a révélé au monde la dévotion aux trois Sacrés Cœurs de Jésus, Marie et Joseph. Cette dévotion a été montrée à Edson le 25 décembre 1996 au moyen d’une grande vision au cours de laquelle il vit le cœur très chaste de saint Joseph couronné de 12 lys; en son centre se trouvait le M de Marie surmonté d’une croix (comme sur la médaille miraculeuse), signe de son amour infini pour Jésus et Marie.




Consécration « urgente » au Cœur Immaculé de Marie : 3 – Doux Refuge des derniers temps !

                                               3 – Doux Refuge des derniers temps !

« En ce jour béni, je fais le choix d’entrer et de vivre pour toujours

en ton Cœur Immaculé : « Doux Refuge des derniers temps ! »

 

      Ce « jour béni » est habituellement le samedi où l’Eglise fait référence à la « foi de Marie » durant les jours Saints de la Passion du Seigneur… on a pu avancer qu’en ce « samedi Saint » de la Passion, juste après le Jour de la mort de Jésus en Croix : toute la foi de l’Eglise était concentrée dans le Cœur souffrant de Marie… car en ce samedi de silence, le Christ avait disparu dans le sépulcre, les apôtres étaient effondrés et se cachaient par peur des Juifs (Jn 20,19) : Tout semblait irrémédiablement terminé… et c’est pourtant ce « Jour béni » où toute la foi de l’Eglise était cachée dans le Cœur douloureux de la Vierge : habitée par une indicible souffrance, Elle restait ferme « debout dans la foi et l’espérance » en la Résurrection de son Fils tant aimé…

Ainsi, en ce samedi saint, la Tradition avance que la foi de Marie est « la porte » demeurée ouverte sur la joie du Dimanche de la Résurrection, comme sa foi a été la « porte » par laquelle le Christ est entré dans le monde ! Et c’est pourquoi, à la suite de Pierre et des Apôtres, l’Eglise n’a toujours qu’une seule mission comme l’a rappelé notre nouveau Pape Léon XIV :

« Jeter le filet encore et encore pour plonger dans les eaux du monde l’espérance de l’Evangile, de naviguer sur la mer de la vie pour que tous puissent se retrouver dans l’étreinte de Dieu… c’est l’heure de l’amour[1] ! »

Mais ici, il y a un seuil à passer : prier Marie seulement de l’extérieur où, comme Saint Jean : « prendre la Vierge chez nous… » (Jn 19,27). Elle devient alors mon  lieu sacré  pour la rencontre avec Dieu. Et c’est pourquoi il faut se souvenir ici de « la promesse » de Notre Dame de Fatima à Lucie, car elle nous est aussi adressée :

« Ne te décourage pas, je ne t’abandonnerai jamais ! Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu[2]… »

Dans sa tendresse, Marie s’offre chaque jour à nous comme « refuge et chemin » pour nous conduire au Christ en ces temps redoutables. Car si nous nous abandonnons entre les mains de tendresse de notre Mère, le combat quotidien de la foi sera plus facile : La Vierge n’est-elle pas au milieu de nous ce « printemps de Dieu » où le spirituel le plus sublime se cache et se déploie dans l’ordinaire le plus humble ? Saint Jean Paul II en avait la forte intuition quand il lui adressait ces paroles prophétiques pour notre temps : « Accompagne nos pas vers les frontières de l’humanité sauvée et pacifiée ! Réjouis notre cœur, affermis-le dans la certitude que le Dragon n’est pas plus fort que ta Beauté !… L’Année mariale se termine, mais le temps des yeux levés vers Marie commence[3]… »

Ces paroles prophétiques demeurent d’une telle actualité et elles nous confirment combien Marie désire tant nous blottir et nous protéger dans le « doux Refuge » de son Cœur…  Tel est l’ultime rendez-vous  pour demeurer fidèle et debout dans cette foi mariale dont l’espérance est invincible !                                   

+Marie-Mickaël

 

[1] Pape Léon XIV, Homélie du début de Pontificat,  Rome, 18 mai 2025.

[2] 4° Mémoire, Compilation du père Luis Kondor, Fatima, 1997.

[3] Saint Jean-Paul II, Rome, 15 août 1987.




Consécration « urgente » au Cœur Immaculé de Marie : 2 – La douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend…

     2 – La douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend…

« Portant la Croix dans une main et le chapelet dans l’autre, la Parole de Dieu sur les lèvres et dans le cœur… Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend… »

Nous sommes ici devant les signes fondamentaux de l’identité  Chrétienne catholique : La Croix de Jésus, Notre Seigneur et Sauveur ; le Chapelet de la Vierge Marie qui nous plonge dans les mystères du salut et nous tient debout dans la foi et l’espérance ; la Parole de Dieu murmurée sur les lèvres et qui, à la fois, illumine et brûle le cœur selon l’expérience de Saint Jean dans l’Apocalypse :

« Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’avalai ; dans ma bouche, il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume.  Alors on me dit : « Il te faut de nouveau prophétiser… » (Ap 10,10-11)

Ce passage biblique nous renvoie à une magnifique méditation prophétique de Saint Louis-Marie de Monfort sur le portrait spirituel des apôtres marials et missionnaires dans les temps de la fin :

« Ce seront les Apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles… ils dormiront sans or ni argent et sans soin, au milieu des autres prêtres… et auront cependant les ailes argentées de la colombe, pour aller où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que « l’or de la charité »… qui est l’accomplissement de toute la loi ! » (Rm 13,10) Nous savons ce que seront les vrais disciples de Jésus-Christ qui, marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie      étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Evangile…

Ils auront dans la bouche le glaive à deux tranchants de la Parole de Dieu (He 4,12) ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les noms sacrés de Jésus et de Marie sur leur cœur…

Voilà les grands hommes qui viendront, et que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans ! Mais quand et comment cela sera-t-il ?… Dieu seul le sait : c’est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre : Exspectans exspectavi[1] ! » (Ps 39,2).

Nous sentons combien, dans sa prophétie, Saint Louis-Marie soupire vers ces Apôtres des derniers temps où l’Eglise sera renouvelée dans la puissance de l’Esprit à travers le Cœur Immaculé de Marie ! Ce sera une œuvre divine née d’une extrême pauvreté… et l’on peut penser que les signes extrêmes de notre époque de déchéance de l’homme nous rapprochent au plus prés de cette « Résurrection spirituelle », missionnaire et mariale ! Certes, de Saint Jean Bosco à Saint Maximilien-Marie Kolbe, de Sainte Mère Teresa à Saint Jean-Paul II, les apôtres prophétiques de Marie furent nombreux en notre temps ! Révélés par leurs missions et tant d’autres « cachés dans le silence » qui furent nombreux et rayonnants… On ne peut oublier ici l’étonnant Père Patrick Peyton[2], l’Apôtre du Rosaire aux Etats-Unis, qui réunissait des foules immenses pour prier le chapelet !

Mais ce qu’annonce Saint Louis Marie de Montfort est une vague mariale nouvelle encore bien plus vaste et puissante !…. Ce seront des Apôtres pauvres et lumineux dont les visages reflètent la beauté de Jésus-Christ ; car, comme l’Enfant-Jésus a été « formé » par le Paraclet dans le sein de Marie (Lc 1,35),  ils seront « nés » de l’Esprit Saint dans Cœur Immaculé de Marie…! Et ces Apôtres là seront partout « vainqueurs » du monde et des hordes sataniques par la double puissance de la foi et de l’humilité ! Alors, écoutons la prophétie mariale sur le point de s’accomplir « sous nos yeux » :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le  Secret de Marie pour le connaître !… car Le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps, où Satan mettra des embûches à son talon : ses pauvres enfants qu’elle suscitera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon… mais en échange, ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur distribuera abondamment… et si fortement appuyés sur le secours divin, qu’avec l’humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du diable et feront triompher Jésus-Christ[3] !… »

Ainsi, la voie mariale commence et s’approfondit à travers une intuition théologale unique qui ne cessera de s’approfondir en largeur, en hauteur et en profondeur :

« Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend… »

       Saint Maximilien Kolbe, un autre apôtre emblématique de Marie, a vu comme personne cette « relation unique » entre l’Esprit et Marie dans le mystère de la grâce. Il nous laisse, à mon humble avis, une approche unique et renouvelée de la théologie mariale à partir du dogme et mystère de foi de l’Immaculée Conception[4] :

« Qui est l’Esprit ? Il est le fruit de l’amour du Père et du Fils… Toutes les âmes reçoivent les grâces de l’Esprit-Saint et Il habite dans l’âme des justes. S’il en est ainsi, c’est dans l’âme de l’Immaculée qu’il a la demeure la plus parfaite car l’Esprit-Saint habite en elle, vit en elle, et cela dès le premier moment de son existence… et elle est tellement unie à l’Esprit qu’on l’appelle son Epouse. C’est par elle qu’agit le Saint-Esprit !

On peut affirmer que l’Immaculée est, en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En elle, c’est l’Esprit que nous aimons, et par elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint… Comme sont vraies ces paroles : que tout dans l’univers s’accomplit au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à travers L’Immaculée…

Dieu nous a donné cette « blanche échelle », et veut, par cette « échelle », nous faire parvenir jusqu’à Lui ; mais c’est plutôt qu’en nous serrant sur son Cœur, Elle nous porte jusqu’à Dieu… et tandis que je vous parle, je tiens dans ma main le Rosaire, égrenant les Ave Maria…[5] »                                                            

                                                                               +Marie-Mickaël

                                                                           

[1] Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, 58-59.

[2] Le Père Patrick Payton (1909-1992) est un prêtre catholique, membre de la Congrégation Sainte Croix. Il a fondé le mouvement « Family Rosary Crusade » après la 2° guerre mondiale  et a été déclaré vénérable par le Pape François en 2017. Il a côtoyé les vedettes  d’Hollywood  comme James Dean et  spécialement Grace Kelly devenue la Princesse Grace de Monaco avec qui il a souvent prié le Rosaire en direct à la télévision.

[3] Saint Louis Marie de Montfort, Le secret de Marie, 20

[4] Le dogme de « l’Immaculée Conception » de la Vierge Marie est proclamé à Rome par le Pape Pie IX le 8 décembre 1854 en présence de 200 Evêques. 4 ans plus tard, la Sainte Vierge à Lourdes affirmera  à Bernadette qui lui demandait son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ! » (25 mars 1858 : Fête de l’Annonciation).

[5] Saint Maximilien-Marie Kolbe, Le Rosaire, Lettres et conférences, Monastère de Chambarand, p.34-35.




Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, n°41-42

[41] 6° Cette dévotion rend une âme vraiment libre de la liberté des enfants de Dieu. Comme pour l’amour de Marie, on se réduit volontairement en l’esclavage, cette chère Maîtresse, par reconnaissance, élargit et dilate le coeur, et fait marcher à pas de géant dans la voie des commandements de Dieu. Elle ôte l’ennui la tristesse et le scrupule. Ce fut cette dévotion que Notre‑Seigneur apprit à la chère Agnès de Langeac, religieuse morte en odeur de sainteté, comme un moyen assuré pour sortir des grandes peines et perplexités où elle se trouvait: « Fais‑toi, lui dit‑il, esclave de ma Mère et prends la chaînette »; ce qu’elle fit; et, dans le moment, toutes ses peines cessèrent.

[42] Pour autoriser cette dévotion, il faudrait rapporter ici toutes les bulles et les indulgences des papes et les mandements des évêques en sa faveur, les confréries établies en son honneur, l’exemple de plusieurs saints et grands personnages qui l’ont pratiquée; mais je passe tout cela sous silence ..

A suivre…

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« Ce qui vient de nous, c’est par cela qu’il est mort ; ce qui vient de lui, c’est par cela que nous vivrons », homélie de Saint Augustin

« Il nous a tellement aimés qu’il a souffert pour les pécheurs, lui qui est sans péché, ce que nous avons mérité par le péché »

« La passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ nous garantit la gloire et nous enseigne la patience.

Les coeurs des croyants peuvent tout attendre de la grâce de Dieu, car pour eux le Fils unique de Dieu, coéternel au Père, n’a pas jugé suffisant d’être un homme en naissant des hommes, mais il est allé jusqu’à mourir par la main des hommes qu’il a créés. Ce que Dieu nous promet pour l’avenir est grand ; mais bien plus grand ce que nous commémorons comme réalisé dans le passé. Où étaient-ils, quels hommes étaient-ils ces croyants, quand le Christ est mort pour des coupables ? On ne peut douter qu’il leur donnera sa vie, puisqu’il leur a déjà donné sa mort. Pourquoi la faiblesse humaine hésite-t-elle à croire ce qui arrivera un jour : que les hommes puissent vivre avec Dieu ?

Ce qui est déjà réalisé est encore beaucoup plus incroyable : Dieu est mort pour les hommes.

Car le Christ est ce Verbe qui était au commencement, ce Verbe qui était avec Dieu, ce Verbe qui était Dieu. Et ce Verbe de Dieu s’est fait chair, et il a établi sa demeure parmi nous. Car il n’aurait pas eu en lui-même de quoi mourir pour nous, sans cette chair mortelle qu’il a tirée de nous. C’est ainsi que l’être immortel a pu mourir, c’est ainsi qu’il a voulu donner la vie aux mortels : il devait dans l’avenir les faire participer à ce qu’il est, après avoir d’abord participé lui-même à ce qu’ils sont. Car nous n’avions pas en nous de quoi vivre, et il n’avait pas en lui de quoi mourir. Il a donc établi avec nous un merveilleux échange de participation réciproque. Ce qui vient de nous, c’est par cela qu’il est mort ; ce qui vient de lui, c’est par cela que nous vivrons. […]

Par conséquent, nous ne devons pas rougir de la mort de notre Seigneur ; bien au contraire, nous devons y mettre toute notre confiance et y trouver toute notre gloire. Du fait même qu’il recevait de nous la mort qu’il trouvait en nous, il nous a promis, dans sa grande fidélité, de nous donner en lui la vie que nous ne pouvons pas tenir de nous.

Il nous a tellement aimés qu’il a souffert pour les pécheurs, lui qui est sans péché, ce que nous avons mérité par le péché ; comment alors ne nous donnera-t-il pas ce qu’il donne aux justes, lui qui justifie ? Comment lui, dont la promesse est vérité, ne nous rendra-t-il pas en échange les récompenses des saints, lui qui, sans crime, a subi le châtiment des criminels ?

C’est pourquoi, mes frères, confessons hardiment et même professons que le Christ a été crucifié pour nous ; proclamons-le sans crainte, mais avec joie ; sans honte, mais avec fierté.

L’Apôtre Paul a vu là un titre de gloire qu’il nous a recommandé. Il pouvait rappeler, au sujet du Christ, beaucoup de grandeurs divines ; cependant il affirme ne pas se glorifier des merveilles du Christ, par exemple qu’étant Dieu auprès du Père, il a créé le monde ; qu’étant homme comme nous, il a commandé au monde. Mais il dit : Je ne veux me glorifier que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ. »

Saint Augustin, homélie




Consécration « urgente » au Cœur Immaculé de Marie ! 1 – L’Arche de paix des derniers temps !

1 – L’Arche de paix des derniers temps !


« Ô Marie, notre Mère !… A Fatima, tu as révélé ton Cœur Immaculé

comme l’Arche de paix et de protection,

dans les terribles épreuves des derniers temps qui déjà nous menacent… 

Portant la Croix dans une main et le chapelet dans l’autre,

la Parole de Dieu sur les lèvres et dans le cœur…

Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur

où Dieu m’attend… »

 

« Ô Marie, notre Mère ! » : Ce cri d’enfant de notre cœur révèle une des plus grandes vérités de notre foi que l’Eglise a proclamé au Concile d’Ephèse en 431 : Marie est « Théotokos », Mère de Dieu ! Et le Pape Benoît XVI nous précise l’immense fécondité qu’engendre pour nous cette source première de la Révélation :

« C’est du titre de « Mère de Dieu » que dérivent ensuite tous les autre titres avec lesquels l’Eglise honore la Vierge, mais celui-ci est le titre fondamental… C’est donc à juste titre que, durant le Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, Paul VI attribue solennellement à Marie le titre de « Mère de l’Eglise… » Et précisément parce qu’elle est la Mère de l’Eglise, la Vierge est également la Mère de chacun de nous, qui sommes les membres du Corps mystique du Christ. De la Croix, Jésus a confié sa Mère à chacun de ses disciples et, dans le même temps, il a confié chacun de ses disciples à l’amour de sa Mère.

L’évangéliste Jean conclut son récit bref et suggestif par les mots suivants : « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19,27). Telle est la traduction du texte grec : « èis tà idia », il l’accueillit dans sa propre réalité, dans son propre être. Si bien qu’elle fait partie de sa vie et que les deux vies s’interpénètrent ; et cette façon de l’accepter dans sa propre vie (éis tà idia) est le testament du Seigneur. Au moment suprême de l’accomplissement de la mission messianique, Jésus laisse donc à chacun de ses disciples, comme héritage précieux, sa propre Mère, la Vierge Marie.[1] »

Comment ne pas entendre ici « le cri d’amour et de tendresse » de tous les Saints et Saintes à travers l’histoire de l’Eglise, et qui pourrait culminer en celui, étonnant, de Sainte petite Thérèse : « La Sainte Vierge est moins heureuse que nous, elle n’a pas de Sainte Vierge à aimer[2] ! » La petite Jacinthe de Fatima serait ravie d’une telle affirmation, elle qui fut le grand témoin du Cœur Immaculé de Marie… Ne dira-t-elle pas à Lucie après la deuxième Apparition de la Vierge : « Cette Dame a dit que son Cœur Immaculé serait ton Refuge et le Chemin qui te conduirait jusqu’à Dieu ! N’aimes-tu pas cela beaucoup ? Moi, j’aime tant son Cœur ! Il est si bon[3] ! »

 « A Fatima, tu as révélé ton Cœur Immaculé comme l’Arche de paix et de protection, dans les terribles épreuves des derniers temps qui déjà nous menacent… »

   Dans les venues de la Vierge à Fatima, son message est à la fois grave et lumineux et il marque un tournant décisif dans ses Apparitions. Car, d’une certaine manière, tout est dit par Elle à Fatima sur le terrible avenir de l’Eglise et du monde si son « appel à la conversion » n’est pas écouté !

Nous vivons une accélération impressionnante des évènements mondiaux et, en ces temps de la fin qui peuvent encore un peu durer… grâce à l’extrême miséricorde de Dieu ! Notre Mère s’offre à nos vies pour nous porter entre ses bras avec une « inconnue tendresse » qui nous tourne vers son Fils Sauveur : telle est sa mission première face aux terribles bouleversements de la « Parousie[4] » qui sont déjà là ! Le Seigneur nous a si souvent prévenus dans les Evangiles eschatologiques :

« Veillez et priez en tout temps afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,34-36)

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; les hommes mourront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées… Quand cela commencera d’arriver, redressez-nous et relevez la tête, car votre délivrance est proche ! » (Lc 21,25-28).

« Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8)

Cette terrible question du Seigneur pourrait nous laisser deviner qu’une grande partir de l’humanité se détournera de Lui pour se créer d’autres « sauveurs » dans une confusion mondiale !  Et si la Vierge Marie nous prépare et nous fortifie jour après jour dans la prière du Rosaire et les sacrements de la sainte Eglise… c’est pour nous faire participer déjà, de manière cachée, à la victoire prochaine de son Cœur Immaculé qui annonce la seconde « Venue » de Jésus ! Ceux et celles dont les yeux de la foi sont ouverts le voient : les derniers temps sont à nos portes et, à l’image de Noé (Gn 7,7), l’Esprit nous appelle à entrer dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse, Celle du Cantique des cantiques :

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore, belle comme la lune,

resplendissante comme le soleil,

redoutable comme une armée rangée en bataille ! » (Ct 6,10)

Ainsi, dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie, nous sommes non seulement protégés, mais nous serons aussi ces « signes d’espérance et de paix » pour un monde angoissé au bord du gouffre… car, comme jamais dans l’histoire de l’Eglise, un terrible combat spirituel a commencé et il nous faut lutter avec « l’arme fatale » du Rosaire de la Vierge : là, secrètement, se cache la victoire d’un « Lépante[5] quotidien » ! »

                                                                        +Marie-Mickaël

            

[1] Pape Benoît XVI, Audience générale, Rome, 2 janvier 2008.

[2] Sainte Thérèse de Lisieux, J’entre dans la vie –  Derniers entretiens, 125.

[3] 3° mémoire, Mémoires de Sœur Lucie, p.112-113.

[4] Il faut bien saisir le sens profond de la Parousie : du grec parousia, par-eimi : « être là », qui signifie « présence » ou « venue », et désigne principalement l’Avènement du Seigneur, son « Jour ». La perspective de la Parousie n’est pas d’abord celle des catastrophes… mais elle nous invite à « une attente amoureuse » tournée vers la « Venue » de Jésus qui nous appelle « maintenant » à la conversion évangélique du cœur…

[5] C’est la grandiose bataille de Lépante du 7 octobre 1571 où les navires de la coalition des pays chrétiens, rassemblés par le Pape, mirent en déroute la puissante flotte turque au large de la Grèce… ce même jour, le Pape Pie V priait le Rosaire à Rome avec une immense foule devant l’Icône de Marie « Salus Populi Romani ! »




Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, n°40

[40] 5° C’est par cette dévotion qu’on met ses grâces, ses mérites et vertus en sûreté, en faisant Marie la dépositaire et lui disant: « Tenez, ma chère Maîtresse, voilà ce que, par la grâce de votre cher Fils, j’ai fait de bien; je ne suis pas capable de le garder à cause de ma faiblesse et de mon inconstance, à cause du grand nombre et de la malice de mes ennemis qui m’attaquent jour et nuit. Hélas! si l’on voit tous les jours les cèdres du Liban tomber dans la boue, et des aigles, s’élevant jusqu’au soleil, devenir des oiseaux de nuit, mille justes de même tombent à ma gauche et dix mille à ma droite, mais, ma puissante et très puissante Princesse, gardez tout mon bien, de peur qu’on ne me le vole, tenez‑moi, de peur que je ne tombe; je vous confie en dépôt tout ce que j’ai: Depositun custodi. Scio cui credidi.  Je sais bien qui vous êtes, c’est pourquoi je me confie tout à vous; vous êtes fidèle à Dieu et aux hommes, et vous ne permettrez pas que rien périsse de ce que [je] vous confie; vous êtes puissante, et rien ne peut vous nuire, ni ravir ce que vous avez entre les mains. »  Ipsam sequens non devias; ipsam rogans non desperas; ipsam cogitans non erras; ipsa tenente, non corruis; ipsam protegente, non metuis; ipsa duce, non fatigaris; ipsa propitia, pervenis (Saint Bernard, Inter flores, cap. 135, De Maria Virgine, page 2150).  Et ailleurs: Detinet Filium ne percutiat; detinet diabolum ne noceat; detinet virtutes ne fugiant; detinet merita ne pereant; detinet gratiam ne effluat. Ce sont les paroles de saint Bernard qui expriment en substance tout ce que je viens de dire. Quand il n’y aurait que ce seul motif pour m’exciter à cette dévotion, comme [étant] le moyen de me conserver et augmenter même dans la grâce de Dieu, je ne devrais respirer que feu et flammes pour elle.

A suivre…

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« L’intimité avec Notre-Seigneur sera beaucoup facilitée par notre dévotion à Marie »

A propos des fondements de la vie intérieure, on ne peut traiter de l’action du Christ, médiateur universel, sur son Corps mystique, sans parler aussi de l’influence de Marie médiatrice.

Plusieurs, disions-nous, se font illusion, qui prétendent parvenir à l’union à Dieu sans recourir constamment à Notre-Seigneur, qui est la voie, la vérité et la vie. Il y aurait aussi une erreur à vouloir aller à Notre-Seigneur sans passer par Marie, que l’Église appelle, dans une fête spéciale, Médiatrice de toutes les grâces. (…)

Sans aller jusqu’à cette déviation, il est des Catholiques qui ne voient certainement pas assez la nécessité de recourir à Marie pour arriver à l’intimité du Sauveur. Le Bienheureux (saint Louis Marie) Grignion de Montfort parle même de « Docteurs qui ne connaissent la Mère de Dieu que d’une manière spéculative, sèche, stérile et indifférente ; qui craignent qu’on abuse de la dévotion à la Sainte Vierge, qu’on fasse injure à Notre-Seigneur en honorant trop sa sainte Mère. S’ils parlent de la dévotion à Marie, c’est moins pour la recommander que pour détruire les abus qu’on en fait » ; ils semblent croire que Marie soit un empêchement pour arriver à l’union divine.

Il y a, dit saint Grignion de Montfort, un manque d’humilité à négliger les médiateurs que Dieu nous a donnés à cause de notre faiblesse. L’intimité avec Notre-Seigneur dans l’oraison nous sera beaucoup facilitée par une vraie et profonde dévotion à Marie.

 

P. Réginald Garrigou-Lagrange, OP, Les trois âges de la vie intérieure, ch. VI ; éditions Le Cerf, 1938