Saint Jean, l’Apôtre bien-aimé du Seigneur ! (2)

     2 – « Tu fus saisis à jamais par le Regard du Maître… »

La première rencontre est le moment où la vie du jeune Jean va basculer…

Ici, il faut laisser résonner en nos cœurs la beauté de cet Evangile où prédomine le silence des regards et la profondeur des paroles : après avoir reçu, la veille, la Révélation de « l’Elu de Dieu » (Jn 1,34) ; Jean, le Baptiste, montre pour la première fois à ses disciples Celui que le monde attendait… et Jean, l’Apôtre naissant, découvre pour la première fois le Visage de son Maître :

« Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! » Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus… » (Jn 1,35-37).

Nous voici arrivés à un tournant décisif de la mission de Jean-Baptiste où le Précurseur laisse place à la Lumière à travers des paroles ultimes :

« Vous m’êtes témoins que j’ai dit : « Je ne suis pas le Christ, mais je suis envoyé devant Lui. » Qui a l’épouse est l’Epoux… mais l’ami de l’Epoux qui se tient là et qui l’entend, est ravi de joie à la voix de l’Epoux ! Telle est ma joie, et elle est parfaite ! Il faut que Lui grandisse et que moi, je diminue… » (Jn 3,28-30).

Et le Baptiste conclut en nous plongeant au cœur de la Révélation : à travers la contemplation « Verbe fait chair », il nous dévoile ainsi le mystère de la Très Sainte Trinité ! Il est vraiment le plus grand des prophètes qui nous fait basculer avec une sagesse unique de l’Ancien au Nouveau Testament :

« Celui qui vient d’en Haut est au-dessus de tous… Celui qui vient du Ciel témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et son témoignage, nul ne l’accueille… En effet, Celui que Dieu a envoyé prononce les paroles de Dieu, car il donne l’Esprit sans mesure… Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Qui croit au Fils a la vie éternelle ; qui refuse de croire ne verra pas la vie… » (Jn 3,31-36).

On comprend donc que de telles paroles étaient déjà présentes dans le regard du Baptiste lorsque « regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu[1] ! » (Jn 1,36) Et ses deux disciples suivirent Jésus…

Cet évènement biblique ultime marque, non un abandon des deux disciples vis-à-vis du Baptiste, mais un « passage » de Jean et d’André vers la Lumière… Comme le remarque très justement un moine chartreux : « Puis-je dire qu’ils abandonnent Jean-Baptiste ? Ils restent plutôt avec lui dans la lumière vraie qu’il leur a montrée ; ils restent dans l’esprit de sa mission, de son témoignage… ils lui sont donc fidèles… et ils le prolongent. Le Précurseur qui demeure en avant, dans son rôle, rejoint Jésus en eux et par eux[2] ! » En ce sens, il faut se souvenir ici des paroles décisives de l’Apôtre dans son prologue, synthèse de tout son Evangile :

« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ! Jean lui rend témoignage et il clame :

« C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi, le voici passé devant moi, parce qu’avant moi il était… »

Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu… Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, nous l’a fait connaître ! »

(Jn 1,14-18)

Ainsi, cette première rencontre va devenir la plus bouleversante de toute leur vie… Il y a véritablement un avant et un après quand le Seigneur leur fait face : « Jésus se retourna et voyant qu’ils le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui dirent : « Rabbi, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez et voyez ! »  Ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure[3] » (Jn 1,38-39).

Quand Jésus se retourne, les deux disciples voient pour la première fois le Visage du « Verbe fait chair » … Ce premier regard de Jésus sur les deux disciples est un événement « unique » dans leur vie, et de l’ordre de « l’indicible » dans la vie de Jean : il découvre le regard du Dieu fait homme qui s’inscrit à jamais au plus profond de son être : « Jean est entré dans le Cœur de Jésus : il y a pris cette place à part qu’il a ajoutée à son nom pour le compléter et qui est presque devenu son nom propre : « Le disciple que Jésus aimait ! … » Il reposait la tête sur son Cœur, il reposait tout son être dans son amour. Il était là depuis le premier soir où il avait demandé à Notre Seigneur encore inconnu : « Où habitez-vous[4] ? »

Voici donc la première note de son chant d’amour ! Il en témoignera par le chant de toute sa vie que laissent deviner ses écrits sacrés : de la beauté de son

Evangile et de ses Epîtres à la plénitude mystérieuse de son Apocalypse qui donne le sens ultime à toute la Bible !

Nous y reviendrons, mais notons que c’est auprès du Cœur silencieux de Marie, à Ephèse, que s’achèvera la Révélation finale sur Jésus, à travers le regard de la Mère…

+M Mickaël

 

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[1] Paroles uniques reprises à la Sainte Messe quand le prêtre présente l’Hostie sacrée à l’assemblée chrétienne : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché de monde ! » (Jn 1,29)

[2] Dom Augustin Guillerand, Au seuil de l’abîme de Dieu – Elévations sur l’Evangile de St Jean, Rome 1961, p.93.

[3] C’était donc vers 4 heures de l’après-midi : Jean aime situer avec précision les moments décisifs de la Révélation.

[4] Dom Augustin Guillerand, op. cit., p.102.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (8) – St Louis-Marie Grignon de Montfort

6e ROSE

[22] Depuis le temps que saint Dominique a établi cette dévotion jusqu’à l’an 1460, que le bienheureux Alain  de la Roche, par l’ordre du ciel, l’a renouvelée, on l’appelle le psautier de Jésus et de la sainte Vierge, parce qu’elle contient autant de Salutations angéliques que le psautier de David contient de psaumes, et que, les simples et les ignorants ne pouvant pas réciter le psautier de David, on trouve dans la récitation du Saint Rosaire un fruit égal à celui qu’on tire de la récitation des psaumes de David et même encore un abondant : 1° Parce que le psautier angélique a un fruit plus noble, savoir : le Verbe incarné, au lieu que le psautier de David ne fait que le prédire ; 2° Comme la vérité surpasse la figure et le corps l’ombre, de même le psautier de la sainte Vierge surpasse le psautier de David qui n’en a été que l’ombre et la figure; 3° Parce que la Sainte-Trinité a immédiatement fait le psautier de la sainte Vierge ou le Rosaire composé du Pater et de l’Ave.

Voici ce que le savant Cartagène [1] rapporte sur ce sujet : Le très savant écrivain d’Aix-La-Chapelle (J. Beyssel) dit dans son livre La couronne de Rose dédié à l’empereur Maximilien : On ne peut pas soutenir que la salutation mariale soit une invention récente. Elle se répandit avec l’Eglise elle-même. En effet, aux toutes premières origines de l’Eglise, les fidèles plus instruits célébraient les louanges divines par la triple cinquantaine des Psaumes de David. Chez les simples, qui se heurtaient à plus de difficulté dans le service divin, naquit ainsi une sainte émulation… Ils pensèrent, ce qui est un fait, que dans cet éloge céleste (le Rosaire) sont inclus tous les divins secrets des Psaumes, et cela surtout parce que si les Psaumes le chantaient comme devant venir, cette formule de prière s’adressait à Lui comme étant déjà venu. C’est ainsi qu’ils commencèrent à appeler « Psautier de Marie » les trois cinquantaines de Salutations, faisant même précéder chaque dizaine de l’Oraison dominicale comme ils avaient vu faire à ceux qui récitaient les psaumes.

[23] Le psautier ou le Rosaire de la sainte Vierge est divisé en trois chapelets de cinq dizaines chacun : 1° pour honorer les trois personnes de la Sainte-Trinité ; 2° pour honorer la vie, la mort et la gloire de Jésus-Christ ; 3° pour imiter l’Église triomphante, pour aider la militante et soulager la souffrante ; 4° pour imiter les trois parties des psaumes dont la première est pour la vie purgative, la seconde pour la vie illuminative et la troisième pour la vie unitive ; 5° pour nous remplir de grâce pendant la vie, de paix à la mort et de gloire dans l’éternité.

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[1] CARTHAGENA, De Sacris Arcanis, L. 16. Hom. I ; CN, p. 156




MESSAGE DE SAINT MICHEL ARCHANGE À LUZ DE MARIA 29 FÉVRIER 2024 : RÉVÉLATION DU PREMIER SECRET

 

Enfants bien-aimés de la Très Sainte Trinité,

JE PARTAGE AVEC VOUS LA BÉNÉDICTION DE NOTRE REINE ET MÈRE, AFIN QUE CE SOIT LA FORCE EN VOUS POUR POUVOIR PROFESSER LA FOI SANS NIER NOTRE ROI ET SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST DANS LES MOMENTS TELLEMENT GRAVES QUI VIENNENT.

Enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, l’avancée de la guerre a en même temps ouvert le cœur de certains êtres humains qui, craignant la guerre, cherchent à prier la Très Sainte Trinité et Notre Reine et Mère pour demander leur consolation. La guerre n’est pas seulement entre des Puissances, mais, pire encore, entre personnes insensibles.

Je vous encourage à être des créatures paisibles (cf. Mt. 5, 9) afin que vous puissiez toujours œuvrer et vous comporter de la manière dont Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ vous a enseignés : celui qui est paisible est humble et vice versa. Je vous appelle à être des créatures qui sont en recherche constante de l’amour du prochain (cf. I Jn. 4, 7), qui ont faim de recevoir la Sainte Eucharistie en suivant les Commandements de la Loi de Dieu.

Bien-aimés,

PUISQUE VOUS ÊTES ENTRÉS DANS LA PURIFICATION ET LA SUCCESSION D’ÉVÉNEMENTS NATURELS, SOCIAUX, RELIGIEUX ET MORAUX, IL EST BON POUR CHACUN DE VOUS DE RESTER ATTENTIFS À CE QUI SE PASSE, AFIN QUE VOUS NE SOYEZ PAS PRIS AU DÉPOURVU.

Cette génération a rejoint les stratégies du Diable pour offenser grandement la Très Sainte Trinité et Notre Reine et Mère d’une manière inconcevable. Malgré cela, la Miséricorde Infinie et Divine vous protège à tout moment pour vous libérer des griffes de Satan.

Bien-aimés,

JE VIENS RÉVÉLER LE PREMIER SECRET DONNÉ PAR NOTRE REINE ET MÈRE À SA FILLE LUZ DE MARÍA :

LE PRÉCURSEUR DE L’ARRIVÉE D’ÉLIE SUR TERRE EST L’ANGE DE LA PAIX, C’EST LUI QUI VIENT OUVRIR LA VOIE FACE AUX TERRIBLES ACTIONS DE L’ANTÉCHRIST CONTRE LE PEUPLE DE NOTRE ROI ET SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST. (cf. Mal. 4, 5-6 ; cf. Mt. 17, 10-11)

En raison de ce grand Dessein Divin, l’Ange de la Paix est un ange car il a pour mission d’être un Messager de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ pour vous unir dans l’accomplissement de la Volonté Divine dans le pire moment que vivra l’humanité.

L’Ange de la Paix, Messager de la Parole Divine –

ouvrira les cœurs…
Il fécondera la terre de chaque cœur d’Amour Divin…
Il sèmera la graine pour que le bien-aimé prophète Élie récolte la semence de quelques âmes fidèles, rétablissant l’amour dans les familles avant l’arrivée de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ lors de Sa seconde venue.

Enfants de la Très Sainte Trinité, voici l’importance de l’arrivée de l’Ange de la Paix :

Il combattra spirituellement, intellectuellement et physiquement contre les attaques de l’Antéchrist et de ses légions démoniaques…
C’est lui qui sera aux côtés du Peuple fidèle et qui aura la Parole Divine dans la bouche…
C’est lui qui convertira un petit nombre d’êtres humains pour le bien de leur âme et leur salut…
Il poursuivra sa Mission aux côtés du prophète Elie, mais dans une autre partie de la Terre…

Enfants de Notre Reine et Mère, ce sera la force de la nature qui vous confrontera à de grandes famines et surtout à de grandes maladies éradiquées et méconnues. Vous connaîtrez l’obscurité et la désolation de ne pas pouvoir communiquer comme jusqu’à présent avec vos proches d’autres continents, pays, endroits ; le silence sur Terre fera du bien face à l’agitation actuelle. Alors certains croiront aux révélations et regretteront de ne pas y avoir cru.

Enfants de Notre Reine et Mère, la douleur causée et qu’on causera encore à Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ vous amènera à un revers dans tous les domaines de la vie du genre humain : le soleil s’obscurcira et le froid vous envahira. Seuls ceux qui continue à attendre avec foi l’accomplissement de la Volonté de Dieu et seuls ceux qui maintiennent la foi verront la lumière qu’ils portent dans leur âme et ne vivront pas dans les ténèbres.

EN CE CARÊME DIFFÉRENT DES AUTRES, VOUS PARTAGEREZ AVEC NOTRE ROI ET SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST CERTAINES DOULEURS DE SA SAINTE PASSION.

Gardez la foi comme le grand trésor qu’elle est : seuls ceux qui aiment et respectent Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ resteront debout jusqu’à la fin, accompagnés de Mes Légions Célestes.

Notre Reine et Mère ne vous abandonnera jamais, Elle restera fidèle à Ses enfants, sauvant ceux qui veulent être sauvés.

Je vous protège et vous aide.

Saint Michel Archange




Le vrai christianisme

Tout comme le visage de Notre-Seigneur a été défiguré dans sa Passion, le visage de l’Église est également défiguré en cette heure. Que représente-t-elle ? Quelle est sa mission ? Quel est son message ? Qu’est-ce que le vrai christianisme à quoi ça ressemble vraiment ?

Les vrais saints

Aujourd’hui, où trouve-t-on cet Évangile authentique, incarné dans des âmes dont la vie est une palpation vivante et respirante du cœur de Jésus ? ceux qui incarnent Celui qui est à la fois « vérité » et l’amour »? J’ose dire que même lorsque nous parcourons la littérature sur les saints, on nous présente souvent une version aseptisée et embellie de leur vie réelle.

Je pense à Thérèse de Lisieux et à la belle « Petite Voie » qu’elle a adoptée alors qu’elle dépassait ses années boudeuses et immatures. Mais même alors, rares sont ceux qui ont parlé de ses difficultés vers la fin de sa vie. Alors qu’elle luttait contre la tentation du désespoir, elle dit un jour à son infirmière de chevet :

Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus de suicides parmi les athées. —Comme le rapporte sœur Marie de la Trinité; CatholicHousehold.com

À un moment donné, sainte Thérèse semblait présager des tentations que nous vivons aujourd’hui dans notre génération, celle d’un « nouvel athéisme » :

Si vous saviez quelles pensées effrayantes m’obsèdent. Priez beaucoup pour moi afin que je n’écoute pas le diable qui veut me persuader de tant de mensonges. C’est le raisonnement des pires matérialistes qui m’est imposé. Plus tard, faisant sans cesse de nouveaux progrès, la science expliquera tout naturellement. Nous aurons la raison absolue de tout ce qui existe et qui reste encore un problème, car il reste beaucoup de choses à découvrir, etc. etc. Sainte Thérèse de Lisieux: ses dernières conversations, Le P. John Clarke, cité à catholictothemax.com

Et puis il y a le jeune bienheureux Giorgio Frassati (1901 – 1925) dont l’amour de l’alpinisme a été capturé sur cette photo classique… qui a ensuite fait photoshoper sa pipe.

Je pourrais continuer avec des exemples. Il ne s’agit pas de nous réconforter en énumérant les faiblesses des saints, et encore moins d’excuser notre propre péché. Au contraire, en voyant leur humanité, en voyant leurs luttes, cela nous donne de l’espoir de savoir qu’ils sont tombés comme nous. Ils ont travaillé, se sont efforcés, ont été tentés et sont même tombés, mais ils se sont relevés pour persévérer malgré les tempêtes. C’est comme le soleil ; on ne peut vraiment apprécier sa grandeur et sa valeur que dans le contraste de la nuit.

En fait, nous rendons un très mauvais service à l’humanité en faisant semblant et en cachant nos faiblesses et nos luttes aux autres. C’est précisément en étant transparents, vulnérables et authentiques que les autres sont en quelque sorte guéris et amenés à la guérison.

Il a lui-même porté nos péchés dans son corps sur la croix, afin que, libres du péché, nous puissions vivre pour la justice. Par ses blessures tu as été guéri. (1 Peter 2: 24)

Nous sommes le « corps mystique du Christ », et par conséquent, ce sont les blessures guéries en nous, révélées aux autres, à travers lesquelles coule la grâce. Attention, j’ai dit blessures guéries. Car nos blessures non cicatrisées ne font que blesser les autres. Mais lorsque nous nous sommes repentis ou que nous sommes en train de permettre au Christ de nous guérir, c’est notre honnêteté devant les autres, ainsi que notre fidélité à Jésus, qui permet à sa puissance de couler à travers notre faiblesse (2 Cor 12 : 9). C’est en cela que d’autres rencontrent le Christ en nous, rencontrent réal Le christianisme

On dit souvent aujourd’hui que le siècle actuel a soif d’authenticité. Surtout chez les jeunes, on dit qu’ils ont horreur de l’artificiel ou du faux et qu’ils recherchent avant tout la vérité et l’honnêteté. Ces « signes des temps » doivent nous inciter à être vigilants. Que ce soit tacitement ou à voix haute – mais toujours avec force – on nous demande : croyez-vous vraiment à ce que vous proclamez ? Vivez-vous ce que vous croyez ? Prêchez-vous vraiment ce que vous vivez ? Le témoignage de vie est devenu plus que jamais une condition essentielle d’une réelle efficacité dans la prédication. C’est précisément pour cela que nous sommes, dans une certaine mesure, responsables du progrès de l’Évangile que nous annonçons. —PAPE ST. PAUL VI, Evangelii nuntiandi, n° 76

Les vraies croix

J’ai été frappé le mois dernier par un simple mot de Notre-Dame :

Chers enfants, le chemin vers le Ciel passe par la Croix. Ne te décourage pas. —20 février 204, à Pedro Régis

Or, ce n’est pas nouveau. Mais peu de chrétiens d’aujourd’hui comprennent pleinement cela – tiraillés entre un faux « évangile de prospérité » et maintenant un évangile « éveillé ». Le modernisme a tellement vidé le message de l’Évangile, le pouvoir de la mortification et de la souffrance, qu’il n’est pas étonnant que les gens choisissent de se suicider. au lieu du Chemin de Croix.

Après une longue journée passée à presser le foin…

Dans ma propre vie, face à des exigences incessantes, j’ai souvent cherché un « soulagement » en faisant quelque chose à la ferme. Mais très souvent, je me retrouvais au bout d’une machine cassée, d’une autre réparation, d’une autre demande. Et je devenais en colère et frustré.

Maintenant, il n’y a rien de mal à vouloir trouver du réconfort et du repos ; même Notre Seigneur l’a cherché dans les montagnes avant l’aube. Mais je cherchais la paix aux mauvais endroits, pour ainsi dire – je cherchais la perfection de ce côté-ci du Ciel. Et le Père a toujours veillé à ce que la Croix, au contraire, me rencontre.

Moi aussi, je ferais la moue et je me plaindrais, et comme une épée contre mon Dieu, j’emprunterais les paroles de Thérèse d’Avila : « Avec des amis comme toi, qui a besoin d’ennemis ?

Comme le dit Von Hugel : « Comme nous ajoutons beaucoup à nos croix en étant en colère contre eux ! Plus de la moitié de notre vie est consacrée à pleurer pour des choses autres que celles qui nous ont été envoyées. Pourtant, ce sont ces choses, telles qu’elles sont envoyées et lorsqu’elles sont voulues et enfin aimées comme envoyées, qui nous forment à la Maison, qui peuvent former pour nous une Maison spirituelle même ici et maintenant. Résister constamment, s’attaquer à tout va rendre la vie plus compliquée, plus difficile, plus dure. On peut voir tout cela comme la construction d’un passage, d’un chemin à parcourir, d’un appel à la conversion et au sacrifice, à une vie nouvelle. —Sœur Mary David Totah, OSB, La joie de Dieu : Recueil des écrits de sœur Mary David, 2019, Bloomsbury Publishing Plc.; Magnifique, Février 2014

Mais Dieu a été si patient avec moi. J’apprends plutôt à m’abandonner à Lui dans TOUTE des choses. Et c’est un combat quotidien, et qui se poursuivra jusqu’à mon dernier souffle.

La vraie sainteté

L’archevêque Serviteur de Dieu Luis Martínez décrit ce voyage que beaucoup entreprennent pour éviter la souffrance.

Chaque fois que nous subissons une calamité dans notre vie spirituelle, nous sommes alarmés et pensons que nous nous sommes égarés. Car nous nous sommes imaginé une route plate, un sentier, un chemin semé de fleurs. Ainsi, en nous trouvant dans un chemin difficile, plein d’épines, dépourvu de tout attrait, nous pensons avoir perdu le chemin, alors que c’est seulement que les voies de Dieu sont très différentes des nôtres.

Parfois, les biographies des saints tendent à entretenir cette illusion, lorsqu’elles ne révèlent pas pleinement l’histoire profonde de ces âmes ou lorsqu’elles ne la révèlent que de manière fragmentaire, en sélectionnant uniquement les traits attrayants et agréables. Ils attirent notre attention sur les heures que les saints passaient en prière, sur la générosité avec laquelle ils pratiquaient la vertu, sur les consolations qu’ils recevaient de Dieu. Nous ne voyons que ce qui brille et est beau, et nous perdons de vue les luttes, les ténèbres, les tentations et les chutes par lesquelles ils sont passés. Et nous pensons ainsi : Oh, si je pouvais vivre comme ces âmes ! Quelle paix, quelle lumière, quel amour ! Oui, c’est ce que nous voyons ; mais si nous regardions profondément dans le cœur des saints, nous comprendrions que les voies de Dieu ne sont pas nos voies. — Serviteur de Dieu, l’archevêque Luis Martínez, Secrets de la vie intérieure, Cluny Médias ; Magnificat Février, 2024

Porter la croix à travers Jérusalem avec mon ami Pietro

Je me souviens avoir marché dans les rues pavées de Rome avec le père franciscain. Stan Fortune. Il dansait et tournait dans les rues, respirant la joie et un mépris total pour ce que les autres pensaient de lui. En même temps, il disait souvent : « Vous pouvez soit souffrir avec Christ, soit souffrir sans Lui. Je choisis de souffrir avec Lui. C’est un message tellement important. Le christianisme n’est pas un ticket pour une vie indolore mais un chemin pour la supporter, avec l’aide de Dieu, jusqu’à atteindre cette porte éternelle. En fait, écrit Paul :

Il nous faut traverser de nombreuses épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. (Actes 14: 22)

Les athées accusent donc les catholiques de religion sadomasochiste. Au contraire, le christianisme donne le sens même de la souffrance et la grâce non seulement d’endurer mais d’accepter la souffrance qui survient tout.

Les voies de Dieu pour atteindre la perfection sont des voies de lutte, de sécheresse, d’humiliations et même de chutes. Certes, il y a de la lumière, de la paix et de la douceur dans la vie spirituelle : et en effet une lumière splendide [et] une paix au-dessus de tout ce qu’on pourrait désirer, et une douceur qui surpasse toutes les consolations de la terre. Il y a tout cela, mais tout cela en son temps ; et dans chaque cas, c’est quelque chose de passager. Ce qui est habituel et le plus courant dans la vie spirituelle, ce sont les périodes pendant lesquelles nous sommes obligés de souffrir et qui nous déconcertent parce que nous nous attendions à quelque chose de différent. — Serviteur de Dieu, l’archevêque Luis Martínez, Secrets de la vie intérieure, Cluny Médias ; Magnificat Février, 2024

En d’autres termes, nous avons souvent massacré le sens de la sainteté, l’avons réduit à des apparences extérieures et à des démonstrations de piété. Notre témoignage est crucial, certes… mais il sera vide et dépourvu de la puissance du Saint-Esprit s’il n’est pas l’effusion d’une authentique vie intérieure portée par une vraie repentance, une obéissance, et donc un véritable exercice de vertu.

Mais comment détromper beaucoup d’âmes de l’idée qu’il faut quelque chose d’extraordinaire pour devenir saint ? Pour les convaincre, je voudrais effacer tout ce qui est extraordinaire dans la vie des saints, confiant qu’en agissant ainsi je ne leur enlèverais pas leur sainteté, puisque ce n’est pas l’extraordinaire qui les a sanctifiés, mais la pratique de la vertu que nous pouvons tous atteindre. avec l’aide et la grâce du Seigneur…. Cela est d’autant plus nécessaire aujourd’hui que la sainteté est mal comprise et que seul l’extraordinaire suscite l’intérêt. Mais celui qui recherche l’extraordinaire a très peu de chances de devenir un saint. Combien d’âmes n’atteignent jamais la sainteté parce qu’elles ne suivent pas le chemin sur lequel elles sont appelées par Dieu. —Vénérable Marie-Madeleine de Jésus dans l’Eucharistie, Vers les hauteurs de l’union avec Dieu, Jordan Aumann ; Magnificat Février, 2024

Ce chemin que la Servante de Dieu Catherine Doherty a appelé Le devoir du moment. Faire la vaisselle n’est pas aussi impressionnant que de léviter, de bilocaliser ou de lire dans les âmes… mais lorsque cela est fait avec amour et obéissance, je suis certain que cela aura une plus grande valeur dans l’éternité que les actes extraordinaires avec lesquels les saints, si nous sommes honnêtes, n’avaient pas grand-chose à faire. contrôle sur autre chose que d’accepter ces grâces avec docilité. C’est le quotidien »martyre» que beaucoup de chrétiens oublient en rêvant d’un martyre rouge…

Le vrai christianisme

Peinture de Michael D. O’Brien

Les Véroniques du monde sont prêtes à effacer à nouveau le visage du Christ, le visage de son Église alors qu’elle entre maintenant dans sa Passion. Qui était cette femme, sinon celle qui voulu croire, qui vraiment voulu voir le visage de Jésus, malgré la clameur des doutes et du bruit qui l’assaillait. Le monde a soif d’authenticité, disait saint Paul VI. La tradition nous dit que son vêtement portait une empreinte de la Sainte Face de Jésus.

Le vrai christianisme n’est pas la présentation d’un faux visage sans tache, dépourvu du sang, de la saleté, des crachats et de la souffrance de notre vie quotidienne. Il s’agit plutôt d’être suffisamment dociles pour accepter les épreuves qui les produisent et suffisamment humbles pour permettre au monde de les voir alors que nous imprimons nos visages, les visages de l’amour authentique, dans leur cœur.

L’homme moderne écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, et s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins…. Le monde appelle et attend de nous la simplicité de vie, l’esprit de prière, la charité envers tous, spécialement envers les humbles et les pauvres, l’obéissance et l’humilité, le détachement et le don de soi. Sans cette marque de sainteté, notre parole aura du mal à toucher le cœur de l’homme moderne. Cela risque d’être vain et stérile. —PAPE ST. PAUL VI, Evangelii nuntiandin° 76




Avortement dans la constitution

Le sens des scènes de liesse après l’entrée de la liberté de l’« IVG » dans la Constitution

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Une « standing ovation » a accueilli dans l’hémicycle géant du château de Versailles les résultats du vote des sénateurs et des députés en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution de la Ve République. Sur la place du Trocadéro, ce ne furent que hurlements de joie, cris, larmes, danses au rythme d’ABBA, pendant que les féministes pleuraient d’émotion et saluaient l’aboutissement de cinquante ans de « combat » depuis l’adoption de la loi Veil en décembre 1974. D’abord, le premier ministre Gabriel Attal l’a fait applaudir debout pendant près d’une minute par l’ensemble des parlementaires. A l’heure des résultats de vote : 780 votes « pour », seulement 72 contre et 50 abstentions, les illuminations de la Tour Eiffel ont commencé à scintiller et un panneau lumineux s’est affiché pour laisser défiler des messages en plusieurs langues : #MonCorpsMonChoix, #IVGConstitution. L’heure était à la liesse collective autour de cette « sacralisation » du permis de tuer, et le mot « historique » était sur toutes les lèvres en cette soirée en vérité hystérique. Comme un sabbat de sorcières ou une danse païenne rituelle célébrant le sacrifice humain…

Ces démonstrations d’euphorie n’ont pas de sens eu égard à l’objet de ce qui a été si largement approuvé : la « liberté garantie » de pouvoir subir une intervention médicale mettant fin à la vie portée par une femme – à la vie d’un des êtres qu’elle aurait le plus chéris au monde s’il avait pu voir le jour. On n’acclame pas en vociférant le droit, fût-il constitutionnel, de subir une extraction de molaire ou une ablation d’amygdale. Tout cela ne se comprend que si l’embryon est un être à part, un gêneur qu’on écarte parce qu’il vous met devant une responsabilité et un devoir rejetés, une manifestation de la bonté de l’existence et de la générosité de Dieu qui donne la vie, et la donne en abondance.

Journée hystérique, pas historique : la liesse des sectateurs de l’IVG

Ces cris de satisfaction étaient ceux d’une caste qui a pris le pouvoir dans les domaines politique et médiatique et entraîné avec elle une grande partie du peuple : cris de haine et d’orgueil rejetant avec superbe la loi de Dieu et le respect de la vie qu’Il donne, ricanement démoniaque dans le sillage de celui qui nous promet d’être « comme des dieux », et qui n’est que meurtre et mensonge. L’assassinat des tout-petits est à sa gloire, son mensonge est de dire que ces innocents ne sont rien, alors que créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ils sont appelés à la Rédemption et à la vie sans fin auprès de la Trinité bienheureuse.

Tuer l’autre, mais encore plus tuer son père, sa mère, son enfant, sont des crimes qui crient vengeance au Ciel. « La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! », dit Dieu à Caïn dans la Genèse. Aujourd’hui la France, ou plutôt ceux qui ont pris en otage la fille aînée de l’Eglise, ne se glorifient pas seulement d’avoir rendu ce crime légal, définitivement légal, pensent-ils, parce que la « liberté garantie » de détruire le tout petit dans le sein de sa mère est enchâssée dans la Constitution. Ils se glorifient bien plus d’en avoir fait un marqueur, un élément de la carte d’identité de la République française, un élément de reconnaissance de ce qu’elle est et veut être. Oui, cela renvoie à l’image ricanante de Satan, inscrite désormais dans nos lois fondamentales. Beaucoup soulignent que la mesure est purement symbolique parce que le « droit à l’IVG » n’est point menacé, et c’est vrai, hélas, à l’heure qu’il est, mais justement, c’est le symbole qui importe, c’est lui qui était recherché, lui devant lequel se sont prosternés l’immense majorité des élus de la nation, tandis que les rares opposants n’ont pas osé dire cette vérité : l’avortement tue. C’est un homicide désormais exalté par la loi.

La liberté de l’IVG dans la Constitution, c’est la négation de toute justice

Si le crime crie vengeance au Ciel, combien plus le fait de narguer Dieu, de cracher sur sa Loi, d’en inscrire une autre, solennellement, non comme un échec mais comme une victoire, sur des tables de marbre dressées sur les ruines du Décalogue, n’appelle-t-il pas le châtiment divin ? Pauvre France… Seuls la prière et le jeûne peuvent venir à bout de tels démons. Mais ils le peuvent. L’espérance n’est pas morte.

Quel sera ce châtiment, mérité, purificateur ? Est-il encore possible d’en abréger les jours ? La Sainte Vierge de Fatima a averti que seule la consécration de la Russie, qui allait répandre ses erreurs à travers le monde (et le mépris institutionnel de la vie naissante en est une, une première fois « sacralisée » par l’une des premières lois adoptées dès la Révolution bolchevique), à son Cœur Immaculé, donnerait au monde la conversion de la Russie et un certain temps de paix, mais que plusieurs nations seraient « anéanties ». Nous ne savons comment. Mais une nation qui tue ses propres enfants se suicide de la manière la plus radicale. Et s’anéantit, peu à peu, elle-même. La France est entrée le 4 mars dans un régime où cet auto-anéantissement est solennellement proclamé.

Et pour ceux qui n’auraient pas encore compris qu’il s’agit d’une démarche quasi religieuse de rejet du vrai Dieu, Emmanuel Macron a annoncé dès le vote acquis : « Fierté française, message universel. Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public. Rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes. » Pour la première fois de l’histoire donc, le public pourra accéder place Vendôme où le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti scellera solennellement à la face des sectateurs de la mort la nouvelle rédaction de la Constitution. C’est un rituel, un geste sacré mais qui aura pour objet la négation idolâtre des droits de Dieu.

A la manifestation qui a eu lieu lundi après-midi à Versailles à proximité du château, à l’appel de la Marche pour la vie, des centaines de personnes se sont succédé entre 15 heures et 19 heures pendant que les parlementaires discutaient avant de voter la loi de la honte. Beaucoup d’orateurs ont souligné que désormais l’objection de conscience des médecins est en danger : le Planning familial, plusieurs élus tels l’Insoumise Mathilde Panot qui porta le projet de constitutionnalisation avant qu’Emmanuel Macron ne s’en empare, ou Manuel Bompard, lui aussi LFI, qui a déclaré ce mardi matin être favorable à la « suppression de la double clause de conscience » qui protège le droit des médecins de ne pas pratiquer l’avortement.

La liberté du recours de l’IVG constitutionnalisé annonce de plus âpres combats contre la vie

Cela est bel et bien dans la logique de la révision constitutionnelle, et les choses n’ont aucune raison de s’arrêter là, car comment tolérer quelque discours que ce soit qui conteste ou contredit une liberté constitutionnellement garantie ? « Liberté, que de crimes commis en ton nom ! » La transgression du 4 mars n’est pas nouvelle, elle en est le plus récent déploiement, le plus meurtrier et le plus sanguinaire de tous à ce jour.

Pendant que la manifestation de la Marche pour la vie se tenait place Hoche à Versailles, à une centaine de mètres de là, face aux défenseurs de la vie, l’église Notre-Dame, paroisse des rois de France, avait largement ouvert ses portes, laissant voir, rayonnant, le Saint-Sacrement exposé devant lesquels des gens de tous âges sont venus adorer le seul Maître de la vie et supplier sa miséricorde. Le glas a sonné ; lors du bref Salut célébré à la fin de l’adoration le curé de la paroisse a récité la prière de Benoît XVI pour la vie naissante et entonné le chant Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive…

Seul ce règne peut aujourd’hui mettre fin, en effet, à l’horrible inversion dans laquelle la France est plongée, puisque le courage des hommes n’y suffit pas, le courage et la lucidité des hommes et des femmes de pouvoir a trop manqué, hélas depuis des décennies. L’heure est à la prière des humbles.

Jeanne Smits

Source : reinformation.tv




Petite méditation de Carême sur l’infinie Miséricorde de Dieu…

« Celui qui désire le salut

trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur »

Sainte Faustine

      La miséricorde est le mystère ultime du Cœur de Dieu : il s’est « ouvert » à l’infini pour nous tous sur la Croix. Cette blessure opérée par la lance du soldat romain (Jn 19,33-34) est la dernière et la plus bouleversante Parole du Père à travers le Cœur de son Fils crucifié. Il l’a voulue de toute éternité pour que pas un seul enfant de cette terre ne doute qu’il est aimé à l’infini…

Comment oublier ici la tendresse de Dieu à travers le regard et les larmes de Jésus face à la dureté de Jérusalem :

« Quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux… » (Lc 19,41-42)

Et Saint Matthieu précise ce véritable « cri maternel » du Cœur de Dieu :

« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes… et vous n’avez pas voulu ! » (Mt 23,37).

Cet Evangile a tiré des larmes à la petite Thérèse… et quand on prie à Jérusalem dans la chapelle de « Dominus flevit » (« Le Seigneur pleura »), on voit comme Jésus la ville sainte à travers les vitraux. Là, culmine la beauté et le drame de la Révélation : « Dieu est Amour ! » (1 Jn 4,16). Et quand l’Amour n’est pas aimé jusqu’à le crucifier de tant de manières dans l’histoire des hommes, ce cruel rejet génère une blessure secrète dans le Cœur de Dieu :

Elle se laissera voir dans son côté à la fin de sa Passion où « en transperçant le Cœur de Jésus, la lance du soldat a ouvert un grand mystère… car elle est allée plus loin que le Cœur du Christ, elle a ouvert Dieu, elle est passée pour ainsi dire, au milieu même de la Trinité[1] ! »

Ainsi, comme l’enfant perdu de la parabole, nous sommes tous appelés à nous approcher d’une Vérité qui nous échappe … Dès ses premiers pas de retour, il se découvre si « follement » aimé par « le Père des miséricordes » (2 Co 1,3) : « Tandis qu’il était encore loin, son père le vit et fut ému aux entrailles : il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ! » (Lc 15,20).

Cette révélation de la miséricorde de Dieu est une vérité absolue offerte sans cesse à tout homme… c’est pourquoi le Démon déchaîne ici sa plus « violente » tentation sur chaque âme car il sait, lui qui la refuse éternellement, que la miséricorde du Christ « n’exclut personne : ni les pauvres, ni les riches. Car Dieu ne se laisse pas conditionner par nos préjugés humains, mais il voit en chacun une âme à sauver et il est spécialement attiré par celles qui sont considérées comme perdues et qui se considèrent comme telles[2]… »

C’est pourquoi le merveilleux Berger de l’Evangile part toujours à la recherche de la brebis perdue… en laissant sur place les 99 autres. Et quand il l’a retrouvée, son indicible joie est le fruit de sa miséricorde : « C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes, qui n’ont pas besoin de conversion ! » (Lc 15,7).

Cela laisse entendre que la brebis perdue révèle l’indicible miséricorde du Cœur de Dieu que toutes les brebis doivent découvrir : en effet, éloignées ou apparemment plus près du Berger, toutes les brebis doivent être bouleversées par l’indicible miséricorde de Dieu ! Car en réalité, toutes les brebis sont « perdues » et sont sauvées par la miséricorde de Dieu crucifiée…

Tel est le mystère du salut universel par la foi en Jésus-Christ que Saint Paul proclame avec force : « Avant la venue de la foi, nous étions enfermés sous la garde la Loi, réservés à la foi qui devait de révéler… mais la foi venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans le Christ Jésus. Vous tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a plus ni juif, ni grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous ne faites plus qu’un en Jésus Christ ! Et si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse… » (Ga 3,23-29).

Comment oublier ici la réaction violente du fils ainé dans la parabole de l’enfant-prodigue : il se met en colère contre son père et considère comme un scandale le festin d’un tel accueil pour son frère pécheur : n’a-t-il pas dissipé l’héritage « avec des prostituées » et son père fait « tuer pour lui le veau gras ! » (Lc 15,30). On notera au passage que sa relation au père très extérieure et que, de fait, il se situe plus au niveau de la loi (Lc 15,9) que de l’amour. La relation filiale au père lui échappe…

Comprenons bien ici que la miséricorde n’efface, ni ne contredit la justice mais qu’elle est le feu imprévisible d’un amour mystérieux qui « dit » Dieu : secret unique de son Cœur, la miséricorde jaillit des profondeurs de la Très Sainte Trinité ! En la contemplant sur la Croix, qui pourra dire jusqu’où va la folle tendresse du Cœur de Dieu transpercé ?

En même temps, il faut ici éviter toute ambiguïté en notant « que la miséricorde de Jésus ne s’exprime pas en mettant la loi morale entre parenthèses. Pour Jésus, le bien est le bien, le mal est le mal. La miséricorde ne change pas l’aspect du péché, mais le brûle d’un feu d’amour… En Jésus, Dieu vient nous donner l’amour et nous demander l’amour[3] ! »

En pardonnant à la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider, le Seigneur conclut par une invitation à sortir du péché pour vivre une vie nouvelle dans la lumière : « va, désormais ne pèche plus ! » (Jn 8,11). C’est l’invitation à vivre d’un nouvel amour dans la Lumière du Christ…

La miséricorde est la réalité ultime de la foi et elle est notre dernier rempart face aux ténèbres de la désespérance… Saint Benoît a écrit dans sa célèbre Règle cette recommandation finale : « Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu ! » Et Syméon le Nouveau Théologien lui fait écho dans un texte unique dont le cri poignant traverse le temps :

« Tu connais ma misère… Tu vois ma faiblesse et mon infirmité, Toi qui m’as façonné, mon Dieu… Tu connais tout ! Regarde mon cœur humilié, regarde mon cœur contrit, regarde-moi qui m’approche de Toi dans le désespoir mon Dieu !… Ne tarde donc pas, Miséricordieux, ne détourne pas les yeux…

Dans ton Cœur je m’abrite, derrière ta pitié je me réfugie, c’est ton amour pour les hommes que je t’adresse comme intercesseur ! Je n’ai pas travaillé, je n’ai pas accompli les œuvres de la justice, jamais je n’ai gardé un seul de tes commandements… mais j’ai passé ma vie toute entière dans la débauche : pourtant, tu n’as pas détourné les yeux, tu m’as cherché et trouvé dans mon errance, tu m’as ramené de la route d’égarement… et sur tes épaules immaculées, jusqu’à la lumière de ta grâce, tu m’as soulevé, Ô Christ, tu m’as chargé, Ô Miséricordieux !… Je proclame ta pitié, je célèbre ta miséricorde, je m’émerveille et je rends grâce à la richesse de ta bonté[4] ! »

A la suite de ce cri bouleversant, puissions-nous laisser résonner à jamais en nos cœurs le chant de la Vierge bénie : « Sa Miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ! » (Lc 1,50).

+M-Mickaël

 

[1] Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi avec Nicolas Diat, Fayard, 2015, p.32.

[2] Pape Benoît XVI, Angélus, 31 octobre 2010.

[3] Benoît XVI, Homélie à Assise, 17 juin 2007.

[4] Syméon le Nouveau Théologien, Hymnes XLI, Sources chrétiennes 196.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (8)- St Louis-Marie Grignon de Montfort

PREMIÈRE DIZAINE

L’ excellence du saint Rosaire

dans son origine et Son nom.

(suite)

[5. ROSE]

[81] il n’y a [à] proprement parler qu’une sorte de confrérie du Rosaire composé de 150 Ave Maria ; mais par rapport à la ferveur des différentes personnes qui le pratiquent, il y en a de trois sortes, savoir : le Rosaire commun ou ordinaire, le Rosaire perpétuel et le Rosaire quotidien. La confrérie du Rosaire ordinaire n’exige qu’on le récite qu’une fois par semaine. Celle du Rosaire perpétuel qu’une fois par an, mais celle du Rosaire quotidien demande qu’on le dise tous les jours tout entier, c’est-à-dire 150 Ave Maria. Aucun de ces Rosaires n’engage à péché, pas même véniel, si on vient à y manquer, parce que cet engagement est tout à fait volontaire et de surérogation ; mais il ne faut pas s’enrôler dans la confrérie si on n’a pas la volonté déterminée à le réciter selon que la confrérie le demande autant qu’on le pourra sans manquer aux obligations de l’état. Ainsi lorsque la récitation du saint Rosaire se trouve en concurrence avec une action à laquelle l’état engage, on doit préférer cette action au Rosaire, quelque saint qu’il soit. Lorsque dans la maladie on ne peut le dire ni tout entier ni en partie, sans augmenter son mal, on [n’] y est pas obligé. Lorsque par une obéissance légitime, ou par un oubli involontaire, ou par une nécessité pressante, on [n’] a pu le dire, il n’y a aucun péché, même véniel ; on ne laisse pas de participer aux grâces et aux mérites des autres frères et sœurs du saint Rosaire qui le disent dans le monde.

Chrétien, si vous manquez même de le dire par pure négligence, sans aucun mépris formel, vous ne péchez pas aussi, absolument parlant, mais vous perdez la participation des prières et des bonnes œuvres et mérites de la confrérie, et par votre infidélité en choses petites et de surérogation, vous tomberez insensiblement dans l’infidélité aux choses grandes et d’obligation essentielle ; car : Qui spernit modica paulatim decidet [1].

 

[1] Si 19, 1 : Qui méprise les riens peu à peu s’appauvrit.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




Message de Marie, Trevignano Romano le 3 mars 2024

Trevignano Romano, 3 mars 2024

Enfants bien-aimés, merci d’être ici en prière et de vous agenouiller dans ce lieu béni.

Enfants, je vous le demande en ce moment où il y a tant de changements autour de vous : ayez confiance, faites confiance à Jésus !

Enfants, seul Dieu peut vous donner la paix dans un monde si troublé par les guerres, les mensonges et les injustices. Encore une fois, je vous demande de faire confiance à Celui qui est mort pour votre salut.

Criez aussi depuis cette colline, pour suivre l’Évangile ! Rien que la voix de l’Évangile. Je suis avec vous, n’ayez pas peur.

Maintenant je vous bénis, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.




Mgr Strickland écrit une lettre ouverte appelant le pape François et tous les évêques à « revenir au Christ ».

Dans une lettre adressée au pape François et à tous les évêques,

Mgr Strickland a exhorté l’Église à « résister aux voix » qui nous appellent à « abandonner la vérité que Jésus-Christ a proclamée ».

(LifeSiteNews) — Le texte suivant est le suivant texte complet d’une lettre sacerdotale du 29 février écrite par l’évêque émérite de Tyler, Texas, Joseph Strickland.

jeu Fév 29, 2024 – 9:48 am EST

Mes chers frères évêques, 

Je me dois de m’adresser à tous mes frères évêques du monde entier, y compris au pape François, évêque de Rome. À bien des égards, je suis le plus petit d’entre vous, mais je partage avec vous l’onction de successeur des apôtres et l’appel à préserver le dépôt de la foi, et c’est dans cet esprit que je m’adresse à vous. 

Je vous en conjure, revenons au Christ et à sa voie, et soyons audacieux comme nos prédécesseurs des premier, deuxième et troisième siècles, dont beaucoup ont suivi le Seigneur jusqu’à la mort, portant de lourdes croix en son nom. Soyons solidaires de nos frères qui, dans les années 20, ont suivi le Seigneur jusqu’à la mort, portant de lourdes croix en son nom.th siècle, ont eu la force de s’élever contre les dirigeants despotiques, même s’ils n’étaient qu’une voix minoritaire à leur époque. En ce 21est Au cours de ce siècle, soyons vigoureux dans la connaissance et la proclamation de Jésus-Christ comme la Lumière du monde et le Seigneur de la Vérité. Proclamons avec une profonde conviction la plénitude du message de Jésus-Christ et résistons à toute tentation de ne partager que la partie de sa vérité que le monde accepte afin d’éviter l’ire d’un monde qui le hait encore.

Parlons avec force de l’inerrance des Saintes Écritures et proclamons qu’elles sont vraiment la parole de Dieu, qui nous a été révélée et transmise comme un trésor sacré, qui nous fait passer des ténèbres à la lumière. Partageons la glorieuse bonne nouvelle que Jésus-Christ est la Parole sacrée incarnée et que la révérence pour sa Parole est une révérence pour sa Présence réelle et sacrée parmi nous, comme il l’a promis. Appelons à un réveil eucharistique mondial qui proclame avec des nouvelles d’une grande joie que Jésus-Christ est réellement présent – Corps et Sang, Âme et Divinité – dans la Sainte Eucharistie à chaque messe, dans chaque tabernacle et sur chaque autel d’adoration eucharistique. Enseignons à nos troupeaux que tous les sacrements sont Jésus-Christ, présent et agissant parmi nous, nous appelant au repentir, à la guérison et à la paix, et nous fortifiant par la grâce sanctifiante afin que nous puissions tendre la main aux pauvres, aux marginalisés et aux méprisés pour partager sa Bonne Nouvelle. Adhérons hardiment à notre foi ancestrale selon laquelle Jésus-Christ est le seul Chemin, la Vérité et la Vie, envoyé par notre Père céleste. Appelons le monde à l’unique Seigneur, à l’unique foi et à l’unique baptême qui nous guide, par l’intermédiaire de son Église une, sainte, catholique et apostolique, vers la vie éternelle avec Dieu – le Père, le Fils et le Saint-Esprit. 

Frères, soyons forts et clairs concernant tous les enseignements de notre foi catholique qui parlent de la sainteté de la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. L’Épouse du Christ proclame la vérité que Dieu nous a créés homme et femme. L’Église, Corps mystique du Christ, proclame la vérité que le mariage est un lien sacré entre un homme et une femme, engagés pour la vie et ouverts aux enfants, et que ce modèle ordonné par Dieu guidera l’humanité jusqu’à la fin des temps.Engageons-nous à ne jamais laisser ceux qui sont pris dans un péché sexuel, quel qu’il soit, errer dans les ténèbres d’un mode de vie pécheur. Soyons l’Église qui accueille tout le monde, mais qui n’abandonne personne au péché et aux sombres voies du monde. Ouvrons grand les portes de l’Église du Christ et accueillons tout le monde sur le chemin sacré de la grâce et de la vie, en enseignant que l’amour sacrificiel que le Christ a modelé pour nous est le seul véritable amour. 

Mes frères, que notre vocation de berger et de paître le troupeau du Seigneur ne soit jamais la proie d’un compromis avec un monde qui tente de diminuer la force et la vigueur de l’Évangile, et de rendre notre foi inutile et vide. Le Christ nous a appelés à être dans le monde mais pas du monde. Résistons aux courants de notre époque qui cherchent à créer un monde à « notre » image et à éliminer Dieu de sa place au centre de la création. Résistons aux voix qui, trop souvent, proviennent de l’Église elle-même et nous appellent à abandonner la vérité que Jésus-Christ a proclamée, en cherchant plutôt à la tordre, à la modifier et à l’actualiser jusqu’à ce qu’elle soit méconnaissable et qu’elle ne soit plus enracinée dans la réalité. 

Nous devons reconnaître que nous nous trouvons au bord d’un précipice de dévastation, comme le monde n’en a jamais vu. Ouvrons les yeux sur les forces du mal qui apportent la division et les ténèbres, alors qu’elles prétendent offrir une nouvelle voie à l’humanité. Ayons l’audace de dire « non » à ces tendances qui cherchent à effacer Dieu et à anéantir le droit que Dieu nous a donné de choisir le bien du mal dans la liberté et l’autonomie personnelles. Disons simplement « non » aux voix qui murmurent le détrônement de Dieu et cherchent à installer un État mondial à sa place. 

Mes frères, tout est possible avec Dieu, et sa miséricorde est toujours concentrée sur l’octroi de nouvelles opportunités pour passer des ténèbres à la lumière. Il n’est pas trop tard, mais le temps nous est compté pour faire notre travail. Prenons ensemble le manteau que nous avons reçu lors de notre consécration épiscopale et proclamons à nouveau Jésus-Christ ! 

Soyons des bergers. 

L’évêque Joseph E. Strickland,

Émérite du diocèse de Tyler 




Interview avec Glenn Hudson : l’actualité à la lumière des prophéties de la Vierge Marie à Garabandal