Celui que tout le monde cherche est caché dans le sein de Marie !

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Et l’Ange la quitta… (Lc 1,38)

 

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

La Vierge à Fatima

 

En ce temps unique de l’Avent, nous voici arrivé à cet instant à la fois caché et décisif où bascule l’histoire de l’humanité ! Car rien ne sera plus comme avant depuis qu’une toute jeune femme de Nazareth a dit ce « Fiat » qui ouvre la porte à la venue de Dieu… car « aussitôt, l’Esprit Saint survenant en Elle… Celui que le monde ne peut contenir, descendit en la Vierge avec tout l’éclat de sa Majesté[1] ! » Ainsi, commence le « vrai » nouvel âge de l’humanité :

« Au sixième âge du monde, le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie. Après avoir envoyé, dés longtemps, quantité de prophètes, voici qu’Il est là, enfin, Celui qui parlait à travers eux (Is 52,6-7). Et désormais, « Voici que le Royaume de Dieu est au milieu de nous », car le Roi marche devant nous… créé noblement d’une Vierge Mère, né plus noblement encore de Dieu son Père. Quand le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie, c’est un Prince, digne de régner, qui est donné au genre humain[2] ! »

Et l’attitude de Marie est toute d’humilité dans sa réponse à l’Ange Gabriel car elle accueille et s’efface à la fois :  Elle offre à ce moment précis de l’histoire l’espace de sa disponibilité virginale qui va ouvrir la porte à la Venue du Verbe éternel dans l’humanité… et comme l’a affirmé Saint Augustin avec ce génie théologique qui le caractérise :

« Il est devenu ce qu’Il n’était pas sans cesser d’être ce qu’Il était ! Il est venu à nous comme homme, sans s’éloigner de son Père ; qu’en demeurant ce qu’il était, il s’est montré ce que nous sommes ; et qu’en incarnant sa puissance dans le cœur d’un enfant, il ne l’a pas moins appliquée au gouvernement du monde. Lui qui a créé l’univers en demeurant dans le sein de son Père, a donné à une Vierge d’enfanter, pour venir à nous. N’y-t-il pas un reflet de sa Toute-Puissance dans cette Vierge qui devient Mère et qui reste Vierge après l’avoir mis au monde ?… Une femme nous avait inoculé la mort ; une Femme a pour nous enfanté la Vie !… Tressaillez de joie, car le Christ s’est fait homme en naissant d’une Femme[3] ! »

Telle est l’œuvre unique de l’Esprit quand il « vient » opérer l’Ineffable Mystère en la Vierge Immaculée… et en cette fin des temps, Jésus nous envoie sa Mère pour nous préparer à sa Venue : Elle fut cachée et effacée lors de la Venue du Sauveur à travers Elle… mais aujourd’hui Mère de de l’Eglise et de tous les hommes, Elle est maintenant à l’œuvre à travers son influence spirituelle et ses Apparitions pour nous préparer au Retour de son Fils ! Nous sommes dans cet espace-temps qui prépare le triomphe de son Cœur Immaculé annoncé à Fatima !

A l’heure du cadran de l’Eglise, le regard prophétique de la foi nous laisse deviner que nous sommes dans les ultimes « délires infernaux » de Babylone la grande, « la Prostituée fameuse » : « C’est avec elle qu’ont forniqué les rois de la terre, et les habitants de la terre se sont saoulés du vin de sa prostitution ! » (Ap 17,2). Mais au vu des événements actuels, on peut s’attendre à ce que son effondrement soit proche comme l’annonce les chapitres 17 et 18 du livre de l’Apocalypse : il est donc plus que temps d’écouter l’Esprit-Saint qui agit à travers la Femme « pour voler au désert jusqu’au Refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie… » (Ap 12,14).

Ainsi, on ne le dira jamais assez : il est temps pour l’Eglise d’aller au désert pour garder et protéger la « perle précieuse » de la foi. Elle mène à cette ultime espérance où s’ouvre la porte de la Vérité qui est, en Dieu, l’autre nom de l’Amour… le Christ en a témoigné devant Pilate :

« Je ne suis né, je ne suis venu dans le monde

que pour rendre témoignage à la vérité !

Quiconque est de la vérité écoute ma voix… »

(Jn 18,37)

Et pour garder fidèlement ce témoignage de la Lumière, le Seigneur nous a donné L’Esprit et Celle qui est comme « l’incarnation de l’Esprit-Saint[4] » : Marie, Mère de Dieu et notre Mère… il est donc temps de lutter chaque jour, Rosaire à la main et Jésus Eucharistie dans le cœur, en se retirant dans le silence et la solitude du désert pour se « blottir » sur le Cœur Immaculé de Marie, « notre Refuge ultime » …

D’autres temps viendront où ceux et celles partis au désert deviendront les apôtres rayonnants de ce « feu » que Jésus est « venu apporter sur la terre » (Lc 12,49). Mais dans les derniers temps actuels, l’Eglise, réduite et persécutée, partira au désert dans « le silence des refuges » … Alors, sera dévoilé qu’il n’existe en vérité qu’un seul « Refuge » accessible toujours et partout : le mystère de tendresse du Cœur Immaculé de la Vierge offert à tous !

Oui, en ce temps béni de l’Avent, soyons convaincus que l’urgence absolue est d’entrer chaque jour plus profondément dans ce « Refuge ultime » ! Et cela, par la fidélité quotidienne au saint Rosaire et cet « état de grâce » lié à la vie sacramentelle… Dans le Cœur Immaculé de Marie, notre Refuge et Arche sacrée des derniers temps, nous foi sera nourrie et elle triomphera (1 Jn 5,5) dans la douceur de l’humilité et la puissance de l’espérance qui, seules, libèrent l’Océan de l’Amour…

+M Mickaël

 

[1] Hugues de Saint Victor, Explanatio in Canticum Beatae Mariae, Patrologie Latine 175,415.

[2] Rupert de Deutz, De Trinitate, L. XLII,1, Patrologie Latine 167,1535.

[3] Saint Augustin, Sermon 184, Pour le jour de Noël.

[4] Saint Maximilien-Marie Kolbe, Conférence, 25 février 1941.




L’évasion prodigieuse de saint Jean de la Croix avec l’aide de la Vierge Marie

Article d’Aliénor Goudet – publié le 13/12/20mis à jour le 08/12/21 publié sur Aleteia

Comme son amie et confidente, sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), saint Jean de la Croix (1542-1591), fêté le 14 décembre, était un grand mystique et défenseur de la réforme du Carmel. Pour cette raison, les carmes chaussés, opposants de la réforme, le firent enlever et séquestrer afin de lui faire renoncer à celle-ci. Après des mois de maltraitances et de tourments, une alliée de taille vient lui annoncer sa délivrance…

Tolède, 15 août 1578. La chaleur torride de la journée commence enfin à retomber avec l’approche de la nuit. Mais si la fraîcheur du soir soulage le corps endolori du captif, elle n’allège pas le poids qui pèse sur son cœur. Jean de la Croix est recroquevillé dans un coin de l’étroite cavité qui lui sert de prison dans le couvent des carmes chaussés depuis maintenant presque neuf mois. Ce ne sont pas la privation de nourriture, ni les coups qu’on lui a fait subir la veille qui le tourmente le plus, mais les cruelles paroles du père Maldonado.

Pour la fête de Notre Dame, le captif avait demandé la permission de célébrer la messe. Son ravisseur lui a ri au nez avant de déclarer qu’il ne célébrerait aucune messe tant qu’il n’aurait pas renoncé à la réforme. Depuis, son cœur saigne. Ah, quelle épreuve que cette captivité, privé de la Bible et de la sainte communion ! Et avec la prière qui semble si vaine, tout ce qu’il peut faire, c’est traduire son désespoir en poème. Est-ce cette même tourmente que le Christ a ressenti lorsqu’il s’est écrié « mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? »

À cette pensée, Jean rougit de honte. Comment concevoir un seul instant que sa souffrance ne soit comparable à celle de celui qui a porté les péchés du monde ? La culpabilité le ronge lorsqu’il pense à toutes les fois où Dieu lui a envoyé la lumière en pleine nuit pour le consoler. Ou bien quand il a pu étreindre le Christ. Malgré ces grâces dont il se sent indigne, il est si seul au milieu de ce désert, de cette nuit de la foi…

Jean pleure en silence jusqu’à la nuit tombée. C’est alors qu’une vive lumière blanche lui fait relever la tête et il écarquille les yeux, stupéfait. De toutes les lumières qui lui sont apparues, celle-ci est de loin la plus belle. Devant lui se tient une jeune femme d’une beauté époustouflante. Jean sait tout de suite de qui il s’agit, mais il est trop faible pour se lever.

– Aie patience, mon fils, lui dit la sainte Vierge, car tes épreuves finiront bientôt. Tu sortiras de prison, tu diras la messe et tu seras consolé.

– Mère de Dieu, répond-il, larmoyant, comment est-ce possible ? Je ne sais même pas où je suis.

La Vierge sourit et étend la main pour lui toucher le front. Une douce chaleur émane d’elle et une vision apparaît dans l’esprit de Jean. D’abord une pièce. Puis un couloir. Ensuite une fenêtre qui donne sur le fleuve du Tage avec dix mètres dessous, la pointe d’un rempart.

– C’est là le chemin que tu suivras, continue la Vierge. Ne crains pas je serai avec toi.

Il lui faudra donc une corde de sauvetage pour descendre sur le rempart. Son regard se pose alors sur les vieux manteaux qui lui servent de couverture. En taillant des bandes, il pourra s’en fabriquer une. Mais un autre problème s’impose.

– Reine des cieux, dit-il alors. Je n’ai pas de clef pour sortir de ma prison.

Marie lui montre alors la serrure, avant de saisir l’un des clous et de le dévisser sans grande difficulté. En effet, pas besoin de clef si le fer du cadenas ne tient pas. Un ou deux jours devraient suffire à le faire lâcher. Le cœur de Jean commence à s’emballer. Il va être libre et c’est la mère du Christ qui vient le lui annoncer.

– Douce Marie, demande-t-il encore. Pardonnez encore votre serviteur, mais je suis si faible, je peux à peine me lever. Et on ne me laisse jamais seul.

– Tu auras la force, promet-elle. Et le sommeil de tes geôliers ne te trahira pas.

Au mot de la sainte femme, la poitrine de Jean s’enfle de confiance et joie. Qui ne peut croire à une promesse de la bouche de la mère de Dieu ? Sentant une étrange vigueur le gagner, il se met à genoux et s’incline devant sa divine alliée. Lorsqu’il relève la tête, il ne reste que lui dans le cachot. Bouleversé par cette visite, il pleure à chaudes larmes.

Le lendemain, Jean passe la journée à déchirer ses manteau pour confectionner une corde, et à dévisser discrètement le fer de la serrure du cachot. Le soir même, un jeune moine lui amène une assiette pleine digne d’un vrai repas. Ce jeune geôlier, touché par la patience et la foi du prisonnier, avait grandement sympathisé avec Jean durant sa captivité. Curieusement, il se nomme Jean de Sainte-Marie.

La nuit du 17 au 18 août, tout se passa comme la sainte Vierge l’avait prédit. Jean de la Croix rend l’âme le 14 décembre 1591 à Ubeda en Espagne après un long combat pour la réforme et contre la calomnie de ses ennemis. Il est canonisé le 27 décembre 1726 par Benoît XIII et déclaré docteur de l’Église deux cents ans plus tard par Pie XI. Sa terrible captivité a nourri des écrits mystiques et spirituels chrétiens qui comptent parmi les plus beaux.




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 47e rose (suite) : prier le Rosaire avec foi, humilité et confiance

[142] Secondement, il faut réciter le Rosaire avec foi, selon les paroles de Jésus-Christ : Credite quia accipietis et fiet vobis . Croyez que vous recevrez de Dieu ce que [vous] lui demandez, et il vous exaucera. Il vous dira : Sicut credidisti, fiat tibi  : Qu’il vous soit fait comme vous avez cru. Si quis indiget sapientia, postulet a Deo ; postulet autem in fide nihil haesitans. (Jacob 1, 6) : Si quelqu’un a besoin de la sagesse, qu’il la demande à Dieu, avec foi, sans hésiter, en recitant son Rosaire, et elle lui sera donnée.

[143] Troisièmement, il faut prier avec humilité, comme le publicain ; il était à deux genoux à terre, et non un genou en l’air ou sur un banc comme les orgueilleux mondains ; il était au bas de l’église et non dans le sanctuaire comme le pharisien ; il avait les yeux baissés vers la terre, n’osant regarder le ciel, et non la tête levée regardant çà et là comme le pharisien ; il frappait sa poitrine, se confessant pécheur et demandant pardon : Propitius esto mihi peccatori (Luc, 18, 13) et non pas comme le pharisien qui se vantait de ses bonnes œuvres, qui méprisait les autres dans ses prières. Gardez-vous de l’orgueilleuse prière du pharisien qui le rendit plus endurci et plus maudit ; mais imitez l’humilité du publicain dans sa prière qui lui obtient la rémission de ses péchés.

Prenez bien garde de donner dans l’extraordinaire et de demander et de désirer même des connaissances extraordinaires, des visions, des révélations et autres grâces miraculeuses que Dieu quelquefois a communiquées à quelques saints dans la récitation de leur chapelet et Rosaire. Sola fides sufficit : la foi seule suffit présentement que l’Évangile et toutes les dévotions et pratiques de piété sont suffisamment établis.

N’omettez jamais la moindre partie de votre Rosaire dans vos sécheresses, dégoûts et délaissements intérieurs ; ce serait une marque d’orgueil et d’infidélité ; mais comme un brave champion de Jésus et Marie, sans rien voir, sentir, ni goûter, dites tout sèchement votre Pater et Ave, en regardant le mieux que vous pourrez les mystères.

Ne désirez point le bonbon et les confitures des enfants pour manger votre pain quotidien ; mais pour imiter Jésus-Christ plus parfaitement dans son agonie, prolongez quelquefois votre Rosaire, lorsque vous sentirez plus de peine à le réciter : Factus in agonia prolixius orabat, Luc 22, 43, afin qu’on puisse dire de vous ce qui est dit de Jésus-Christ, lorsqu’il était dans l’agonie de la prière : Il priait encore plus longtemps.

[144] Quatrièmement, priez avec beaucoup de confiance, laquelle est fondée sur la bonté et libéralité infinies de Dieu et sur les promesses de Jésus-Christ. Dieu est une source d’eau vive qui coule incessamment dans le cœur de ceux qui prient. Jésus-Christ est la mamelle du Père éternel toute pleine du lait de la grâce et de la vérité. Le plus grand désir qu’ait le Père éternel à notre égard, c’est de nous communiquer les eaux salutaires de sa grâce et de sa miséricorde, et il crie: Omnes sitientes venite ad aquas (Isa. 55) : Venez boire de mes eaux par la prière, et quand on ne le prie pas il se plaint de ce qu’on l’abandonne : Me dereliquerunt fontem aquae vivae (Jéré. 25). C’est faire plaisir à Jésus-Christ de lui demander ses grâces et plus grand plaisir qu’on ne ferait à une mère nourrice, dont les mamelles sont toutes pleines, en lui suçant son lait. La prière est le canal de la grâce de Dieu et le tétin des mamelles de Jésus-Christ. Si on ne les suce pas par la prière comme doivent faire tous les enfants de Dieu, il s’en plaint amoureusement: Usque modo non petistis quidquam, petite et accipietis, quaerite et invenietis, pulsate et aperietur vobis. Jusqu’à ici vous ne m’avez rien demandé. Ah! demandez-moi et je vous donnerai, cherchez chez moi et vous trouverez, frappez à ma porte et je vous l’ouvrirai. De plus, pour nous donner encore plus de confiance à le prier, il a engagé sa parole : que le Père éternel nous accorderait tout ce que nous lui demanderions en son nom.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




La Salette : un dernier secret ?

« Ici la Sainte Vierge me donna la Règle, puis elle dit un autre secret sur la fin des temps. »

Cette affirmation de Mélanie dans le secret réécrit le 14 août 1853 pour Mgr Ginoulhiac n’a pas été prise en compte. La voyante s’y réfère cependant en répondant un jour à la question : « Pourquoi ne pas dévoiler tout le « secret de la Salette ? – Parce qu’il contient de tels secrets de la miséricorde divine, qu’en les apprenant, les hommes, au lieu de prier pour conjurer les événements, auraient hâte de les voir arriver afin de jouir plus vite du triomphe inouï de l’Eglise. » Le Curé de Diou, qui la reçut près de lui aux dernières années de sa vie, a relevé des commentaires de la voyante qui explicitent les derniers mots du secret, brefs et symboliques. Ils ne font pas partie du message écrit, mais nous illustrent une vérité de foi : l’antéchrist, ce drame à venir plusieurs fois prédit dans la Bible. Ils nourriront notre conscience eschatologique – qu’il s’agisse de l’histoire ultime de l’humanité en général, ou de celle de chacun de ses membre-. Cela nous aidera à rester chrétiens à part entière, oublieux des séductions du monde et de ses « progrès » tapageurs, indifférents aux modes et apparences, forts dans la victoire intégrale et définitive du Christ. Plus besoin donc de se faire marxiste pour espérer le salut de la terre !

L’antéchrist, dit Mélanie, publiera par toute la terre le jour qu’il s’élèvera au Ciel, et de partout les foules se rendront à Jérusalem… Il s’élèvera au milieu d’un pompeux cortège de faux anges de lumière. Déjà il sera haut et jouira des acclamations de ces millions de témoins et d’adorateurs, lorsque Saint Michel Archange apparaîtra avec une armée d’anges d’une splendeur sans égale et au cri de : «Qui est semblable à Dieu ? Quis ut Deus ?»

Instantanément les démons perdront leur éclat d’emprunt et leur force, et s’écarteront de l’antéchrist qu’ils soutenaient par leur vertu. Un feu immense sort de la terre, entrouverte jusque sous les pieds des spectateurs des premiers rangs, placés là selon leur dignité et leur opulence « ; ils sont, avec l’antéchrist et les démons, engloutis dans ce vaste cratère, qui se referme sur eux. Alors et aussitôt les Juifs se convertiront et seront des plus fidèles et des plus fervents chrétiens. Toute la terre sera catholique.

Jusqu’à la fin du monde les lois resteront chrétiennes il n’y aura plus de persécution légale. Pendant un assez grand nombre de générations tous les hommes seront bons chrétiens ; mais peu à peu ils recommenceront à se laisser aller à la tiédeur, puis à l’oubli de Dieu et enfin à de grands crimes. Les lois chrétiennes, que le bras séculier aura, d’abord, fait observer avec une grande sévérité, finiront, peu à peu, par n’avoir plus de sanction, par suite d’une fausse miséricorde pour ceux qui les violeront. Les bons ne seront donc plus protégés ; ils deviendront l’objet de toutes les humiliations, de toutes les railleries ; ils souffriront beaucoup de la société et de l’oppression des méchants et seront peu nombreux. Dieu poursuivra les hommes de sa colère. Les fléaux célestes seront épouvantables  » les eaux seront empoisonnées, les tremblements de terre et les embrasements seront plus destructeurs que tout ce que le monde avait vu, le soleil ne donnera plus sa lumière ; enfin le monde finira dans l’épouvante de DIEU. Les pauvres, les humbles, destitués de tout secours, lèveront les yeux et les mains pour appeler le secours de DIEU… La venue du Christ sera
soudaine… Tous les hommes mourront.

– Quelques-uns ne seront-ils pas «réservés» pour la «rénovation» ? – La rénovation aura lieu, mais pas comme certains bons prêtres le croient ; tous les hommes sans exception mourront.

Les élus ressusciteront les premiers et avec eux les détenus des limbes … DIEU est meilleur que vous ne pensez ; dans sa miséricorde il aura fait connaître à ces âmes leur origine, la révolte de notre premier père ; elles se seront humiliées, anéanties devant DIEU, et DIEU les aura réhabilitées dans l’innocence, par le sang de Notre-Seigneur qu’elles se seront appliqué. Les ressuscités des limbes n’auront pas cependant la gloire des élus : ils seront dans une obscurité par rapport aux élus. Les élus, ayant souffert avec Notre-Seigneur, ont une gloire très supérieure à celle que le genre humain dans l’état d’innocence aurait eue…

Quand les «réhabilités» verront passer les réprouvés, ils s’anéantiront encore davantage. Ils n’assisteront pas au jugement. Le jugement des élus se fera comme un éclair  » ils seront emportés au devant du Christ pour juger les réprouvés. Notre-Seigneur présidera au jugement avec sa croix, celle sur laquelle il est mort ; mais c’est l’archange Saint Michel qui prononcera le jugement.

Aussitôt après l’engloutissement des réprouvés au centre de la terré et l’assomption des élus, se réalisera cette ligne du secret : « L’eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les œuvres de l’orgueil des hommes». La surface de la terre sera réduite en boue brûlante, pour ainsi dire en bouillie bouillante, jusque bien au delà des profondeurs où l’homme est parvenu ; toutes les œuvres des hommes seront pulvérisées, dispersées dans cette boue de feu ; il n’en restera pas de traces ; ce sera un cataclysme semblable au chaos ; et la surface de la terre, disposée autrement, sera un paradis terrestre.

Les ressuscités des limbes seront réservés pour habiter la terre renouvelée… Ils seront immortels, impeccables, parfaitement heureux, n’auront aucune souffrance, verront DIEU, converseront avec DIEU, seront pleinement satisfaits selon l’étendue, à des degrés divers, de leurs facultés. Les agréments de leur séjour ne seront rien en comparaison de leur joie à servir et à honorer DIEU Ainsi «DIEU sera servi et glorifié».




4 puissantes raisons pour lesquelles Satan tremble devant la Vierge Marie

Pourquoi le diable craint-il une humble femme plus que toute autre chose ?
Dans un épisode du podcast « The Catholic Gentleman », John Heinen, Sam Guzman et Devin Schadt discutent de quatre raisons puissantes pour lesquelles Satan tremble devant la Sainte Vierge Marie :

1. L’humilité de Marie humilie Satan

L’humilité de Marie est à l’opposé de l’orgueil de Satan. Sa soumission totale à la volonté de Dieu rend son arrogance impuissante. « Dieu a donné à Marie un tel pouvoir sur les mauvais esprits, explique Heinen, qu’ils admettent craindre une de ses supplications pour une âme plus que les prières de tous les saints ».

Lorsque nous accueillons l’humilité de Marie, nous partageons sa victoire sur Satan.

2. Marie est la reine des anges

Marie a autorité sur tous les êtres angéliques, y compris ceux qui sont déchus. « Ceux qui ont choisi de suivre Dieu savaient que lorsque Notre Dame arriverait et s’élèverait au-dessus d’eux, ils seraient à son service », explique M. Heinen.

Satan, qui s’enorgueillit de son ancien statut angélique , est tourmenté par la place exaltée de Marie au Ciel.

3. L’impact de Marie sur le salut

Marie rappelle à Satan que sa rébellion ne pourra jamais vaincre la mission divine qu’elle a remplie. « Elle est l’avant-goût de la création déifiée, de la création restaurée dans l’union avec Dieu », explique M. Guzman.

De son Immaculée Conception à son rôle de Mère de Dieu, Marie est au cœur du plan de Dieu pour vaincre Satan.

4. Marie exalte les humbles

Le chant de louange de Marie, « Le Magnificat », déclare que Dieu « a renversé les puissants de leurs trônes et élevé les humbles ».

Ce contraste saisissant exaspère Satan, qui est obsédé par le pouvoir et la glorification de soi. « Au cœur de Marie dans le Magnificat, nous voyons pourquoi elle est si différente de Satan », explique M. Schadt. « Sa gloire et sa manifestation sont dirigées vers Dieu et non vers elle-même. »

 

George Ryan

6 septembre 2024

www.churchpop.com




L’Avent : l’aurore d’une invincible joie !

« Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur…

Réjouissez-vous !… Le Seigneur est proche ! »

Philippiens 4,4-5

« L’Apôtre peut dire « Gaudete » parce que le Seigneur est proche…

Si le Bien-Aimé, l’Amour, le plus grand Don de ma vie, m’est proche…

La joie demeure au fond de mon cœur,

Une joie plus grande que toutes les souffrances ! »

Benoît XVI

Cette joie de l’Avent a commencé au jour de l’Annonciation du Sauveur quand, dans le plus grand secret, la première parole que l’Archange Gabriel adresse à Marie ouvre le monde à l’Océan de la joie :

« Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc 1,28)

La Joie est entrée dans le monde parce que le « Oui » de la foi et de l’humilité de Marie font, à cet instant, qu’Elle devient la « porte du Ciel » par où est entré le Verbe de Dieu fait chair en son sein Immaculé (Jn 1,14). Et il y a désormais un avant et un après dans l’histoire de l’humanité… car rien ne sera plus comme avant à cause de cette proximité inouïe de Dieu qui se fait si proche et si petit ! Le cher Pape Benoît XVI, si grand et si humble théologien, l’a magnifiquement contemplé :

« La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un Ami et un Epoux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l’épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en lui sa confiance. Et cette proximité n’est pas une question d’espace et de temps, mais une question d’amour : l’amour rapproche[1] ! »

Il est ce Dieu unique venu dans l’humilité d’un petit enfant et il a souffert la folie de la Croix pour que personne ne doute qu’il est aimé de Lui… Il n’y a pas d’autre Sauveur que Lui ! Le Catéchisme de l’Eglise Catholique l’exprime en termes inoubliables :

« L’Eglise a toujours reconnu que, dans le corps de Jésus, « Dieu qui est par nature invisible est devenu visible à nos yeux[2] !… » En effet, Jésus nous a tous et chacun connus et aimés durant sa vie, son agonie et sa passion et il s’est livré pour chacun de nous : « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi ! » (Ga 2,20). Il nous a tous aimés d’un cœur humain. Pour cette raison, le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut (Jn 19,34), « est considéré comme le signe et le symbole éminents… de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception[3] ! »

On touche là au cœur de la Révélation : Jésus-Christ est l’Unique Seigneur et Rédempteur de l’humanité comme il l’a affirmé à ses Apôtres : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! Nul ne va au Père que par moi !… Qui m’a vu a vu le Père ! » (Jn 14,6 et 9). La foi de l’Eglise est éloquente et absolue sur cette vérité unique du salut :

« Il nous tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie… Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui Le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous[4]… »

« La Croix est l’unique sacrifice du Christ « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, « Il s’est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme[5] », Il « offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu seul connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal[6] ». Il appelle ses disciples à prendre leur Croix et à le suivre… Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires. Cela s’accomplit suprêmement en la personne de sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice[7]… »

« En dehors de la Croix, il n’y a pas d’autre échelle par où monter au Ciel[8] ! »

Que de lumière dans ces textes de la Mère Eglise qui nous entraîne dans sa contemplation sublime de la Vérité qui n’est pas un raisonnement, une idée nouvelle ou un slogan, mais la beauté du Visage de Quelqu’un : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28).

En ce temps béni de l’Avent, nous avons à replonger urgemment dans les fondamentaux de notre foi catholique en arrêtant notre regard sur la splendeur des mystères du Christ et de son Eglise. Si Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont tant fait pour préserver le « trésor de la foi », c’était pour nous préparer aux épreuves présentes où « l’Ennemi de la Lumière » étend son pouvoir de fausseté jusqu’au sommet de l’Eglise ! Il ne s’agit plus de nier la foi mais de la faire évoluer en la vidant de son sens…

L’affirmation récente du Pape François à Singapour du 13 septembre 2024 en témoigne quand il affirme devant des jeunes de différentes religions : « Toutes les religions sont un chemin vers Dieu ! » On est ici devant une trahison de l’Evangile et une remise en question de la foi de l’Eglise au nom du pluralisme religieux derrière lequel se cache la préparation d’une « religion mondiale »… pourtant, ce relativisme qui éteint peu à peu le feu d’amour de la Vérité ne donnera que l’illusion d’une fausse paix, mais il n’engendrera ni passion, ni joie et donc ni saints, ni martyrs !… Que le temps de l’Avent renouvelle nos cœurs dans la joie de cette attente de l’Unique Sauveur caché dans le sein de Marie…

+M Mickaël

 

[1] Benoît XVI, 3° Dimanche de l’Avent, Missel quotidien pour la forme extraordinaire du rite romain, p.21.

[2] Préface de Noël.

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, 477-478.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique, 616.

[5] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,2.

[6] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,5.

[7] Catéchisme de l’Eglise catholique, 618.

[8] Sainte Rose de Lima, vita.




12 décembre : Notre-Dame de Guadalupe

Source : reinformation.TV

« Notre Dame de Guadalupe, Mère de l’humanité »

Entretien exceptionnel avec David Caron Olivares, spécialiste des apparitions du Mexique

Dans quelques jours, le mercredi 4 décembre 2024, Saje distribuera dans les salles françaises le film Notre Dame de Guadalupe, Mère de l’humanité. Ce film-documentaire remarquable raconte l’histoire des apparitions qui eurent lieu à Mexico en 1531.

Il y a près de 500 ans, la Vierge Marie est apparue à Juan Diego, un jeune Aztèque. De nos jours, Notre-Dame de Guadalupe est particulièrement vénérée. Chaque année, le sanctuaire de Notre Dame à Mexico est envahi par plus de dix millions de pèlerins enthousiastes.

La Tilma, des découvertes prodigieuses !

Que s’est-il passé au juste ? Le tissu appartenant à Juan Diego dans lequel se trouvaient des fleurs et sur lequel le visage de la Sainte Vierge s’est imprimé, renferme des trésors de découvertes que la technologie moderne révèle et continuera de révéler aux hommes de notre époque. Un exemple : dans les yeux de la Vierge Marie, on a pu identifier le visage des personnes présentes le jour où Juan Diego est venu voir l’évêque des lieux en apportant la preuve de la véracité de son message : des roses de Castille et surtout l’image qui s’est formée sur sa tilma… Cette découverte prodigieuse est loin d’être la seule !

Des témoignages bouleversants

Le film bientôt diffusé dans les salles revient sur l’histoire des apparitions. Il rassemble de nombreux témoignages de personnes converties après s’être rendues en pèlerinage à Mexico, sur le lieu des apparitions. Les apparitions de Notre Dame de Guadalupe ont bouleversé le visage du Mexique, pays devenu profondément chrétien. On sait que 9 millions d’indiens se sont convertis en seulement 10 ans.

David Caron Olivares est interviewé ici par Jeanne Smits et Armel Joubert des Ouches




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 47e rose : prier le Rosaire tous les jours

47e ROSE

[138] Séparez-vous des méchants, peuple de Dieu, âmes prédestinées, et pour vous échapper et vous sauver du milieu de ceux qui se damnent par leur impiété, indévotion ou oisiveté, sans perdre le temps, récitez souvent le saint Rosaire avec foi, avec humilité, avec confiance et avec persévérance.

[Premièrement] quiconque pensera sérieusement au commandement que Jésus-Christ nous a fait de prier toujours, à l’exemple qu’il nous en a donné, aux besoins infinis que nous avons de la prière, à cause de nos ténèbres, ignorances et faiblesses et de la multitude de nos ennemis, certes, celui-là ne se contentera pas de réciter le Rosaire une fois tous les ans, comme la confrérie du Rosaire perpétuel demande, ni toutes les semaines comme le Rosaire ordinaire prescrit, mais le récitera tous les jours, sans y manquer, comme le Rosaire quotidien marque, quoiqu’il n’en ait pas d’autre  obligation que celle de son salut.

Oportet : il faut, il est nécessaire semper orare, toujours prier, et non deficere, ne point cesser de prier.

[137] Ce sont des paroles éternelles de Jésus-Christ, qu’il faut croire et pratiquer sous peine de damnation. Expliquez-les comme il vous plaira, pourvu que vous ne les expliquiez pas à la mode, afin de ne les pratiquer qu’à la mode. Jésus-Christ nous en a donné la vraie explication dans les exemples qu’il nous a laissés : Exemplum dedi vobis ut quemadmodum ego feci, Ita et vos faciatis. Jean 13, 5. Erat pernoctans in oratione Dei Luc 6,. 12. Comme si le jour ne lui eût pas suffi, il employait encore la nuit à la prière.

Il répétait souvent à ses apôtres ces deux paroles : Vigilate et orate. Veillez et priez. La chair est infirme la tentation est proche et continuelle. Si vous ne priez toujours, vous y tomberez. Apparemment qu’ils crurent que ce que Notre-Seigneur leur disait n’était que de conseil, ils interprétèrent ces paroles à la mode, c’est pourquoi ils tombèrent dans la tentation et dans le péché, étant même dans la compagnie de Jésus-Christ.

[188] Si vous voulez, cher confrère, vivre à la mode, et vous damner à la mode c’est-à-dire de temps en temps tomber dans le péché mortel, et puis aller à confesse, éviter les péchés grossiers et criants, et conserver les honnêtes, il n’est pas nécessaire que vous fassiez tant de prières, que vous disiez tant de Rosaires ; une petite prière le matin et le soir, quelques chapelets donnés en pénitence, quelques dizaines d’Ave Maria sur un chapelet à la cavalière, quand la fantaisie vous en prend, il n’en faut pas davantage pour vivre en honnête homme. Si vous en faisiez moins, vous approcheriez du libertinage; si vous en faites plus, vous approcheriez de la singularité et de la bigoterie.

[189] Mais si, comme un vrai chrétien qui veut se sauver en vérité et marcher sur les traces des saints, vous voulez ne point tomber du tout en péché mortel, rompre tous les pièges et éteindre tous les traits enflammés du diable, il faut que vous priiez toujours comme a enseigné et ordonné Jésus-Christ. Ainsi, il faut pour le moins que vous disiez votre Rosaire tous les jours ou quelques prières équivalentes.

Je dis encore pour le moins, car ce sera tout ce que vous pourrez faire avec votre Rosaire, tous les jours, que d’éviter tous les péchés mortels et de vaincre toutes les tentations, au milieu des torrents de l’iniquité du monde, qui emportent souvent les plus assurés ; au milieu des ténèbres épaisses qui aveuglent souvent les plus éclairés ; au milieu des esprits malins, qui, étant plus expérimentés que jamais, et ayant moins de temps à tenter, tentent avec plus de finesse et de ·succès.

Oh ! quelle merveille de la grâce du saint Rosaire, si vous échappez au monde, au diable et à la chair et au péché et vous sauvez dans le ciel !

[140] Si vous ne voulez pas croire ce que j’avance, croyez-en votre propre expérience. Je vous demande si, lorsque vous ne faisiez qu’un peu de prières qu’on fait dans le monde, et de la manière dont on les fait ordinairement, vous pouviez vous empêcher de faire de lourdes fautes et des péchés griefs qui ne vous paraissaient légers que par votre aveuglement. Ouvrez donc les yeux, et pour vivre et mourir en saint sans péché, du moins mortel, priez toujours ; récitez tous les jours votre Rosaire, comme tous les confrères faisaient autrefois dans l’établissement de la confrérie (voir à la fin de ce livre la preuve de ce

que j’avance). La sainte Vierge le donnant à saint Dominique lui ordonna de le dire et faire dire tous les jours ; aussi le saint ne recevait-il personne dans la confrérie qui ne fût dans la résolution de le dire tous les jours. Si, à présent, on ne demande dans la confrérie du Rosaire ordinaire que la récitation d’un Rosaire par semaine, c’est parce que la ferveur s’est ralentie, la charité s’est refroidie. On tire ce qu’on peut d’un mauvais prieur. Non fuit ab initio sic.

Il faut ici remarquer trois choses.

[141] La première que si vous voulez vous enrôler dans la confrérie du Rosaire quotidien et participer aux prières et mérites de ceux qui y sont, il ne suffit pas d’être enrôlé dans la confrérie du Rosaire ordinaire, ou de prendre seulement la résolution de réciter son Rosaire tous les jours. Il faut de plus donner son nom à ceux qui ont le pouvoir d’enrôler. Il est bon de se confesser et communier à cette intention ; la raison de ceci est que le Rosaire ordinaire ne renferme pas le Rosaire quotidien, mais le Rosaire quotidien renferme le Rosaire ordinaire.

La seconde chose à remarquer est qu’il n’y a, absolument parlant, aucun péché, même véniel, à manquer de réciter le Rosaire [de] tous les jours, ni de toutes les semaines, ni de tous les ans.

La troisième, c’est que lorsque la maladie ou une obéissance légitime, ou la nécessité, ou l’oubli involontaire, sont cause que vous ne pouvez pas réciter votre Rosaire, vous ne laissez pas d’en avoir le mérite et vous ne perdez pas la participation aux Rosaires des autres Confrères ; ainsi il n’est pas absolument nécessaire que le jour suivant vous récitiez deux Rosaires, pour suppléer à un que vous avez manqué sans votre faute, comme je suppose. Si cependant la maladie ne vous permet de réciter qu’une partie de votre Rosaire, vous la devez réciter. Beati qui stant coram te semper. Beati qui habitant in domo tua, Domine, in soecula aoeculorum laudabunt te. Bienheureux, Seigneur Jésus, les confrères du Rosaire quotidien qui, tous les jours, sont autour et dans votre petite maison de Nazareth, autour de votre croix sur le Calvaire, et autour de votre trône dans les cieux, pour méditer et contempler vos mystères joyeux, douloureux et glorieux . Oh! qu’ils sont heureux sur la terre par les grâces spéciales que vous leur communiquez, et qu’ils seront bienheureux dans le ciel où ils vous loueront d’une manière spéciale dans les siècles des siècles.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




La Salette : la Règle des Apôtres des derniers, suite

L’appel des « apôtres des derniers temps »

Méditons d’abord le poignant appel de Marie qui termine presque le secret de Mélanie. Il s’adresse à tous ceux qui sont engagés par une triple relation d’appartenance : d’abord avec «Dieu, vivant et régnant dans les cieux», avec «le Christ fait homme, le seul Sauveur» , enfin avec Marie, chemin vers le Christ, dans l’esprit de sa vie. Ils ne seront des «apôtres des derniers temps» que si ils ont mûri cette relation dans le quotidien le plus ordinaire. La triple relation qui est requise est aussi l’entrée dans la vie trinitaire.
L’appel souligne spécialement leur «humilité», selon l’abaissement du Christ (Col 2,7) et les vertus de sa longue vie cachée, puis sa prédication et sa croix. Ce que reflètent les moments de l’Apparition :
« Les trois poses de la Sainte Vierge dans son apparition correspondent symboliquement aux trois degrés ou ascensions de l’âme vers la charité parfaite, indiqués par les docteurs qui ont traité de la théologie mystique. Ces trois degrés, [âges , ou voies,] appelés vie purgative, vie illuminative et vie unitive, correspondent eux-mêmes aux trois vertus théologales [foi , espérance, charité]. »
1. Au première âge, où il pleure avec Marie sur le péché, l’homme choisit de servir le seul vrai Dieu «vivant dans les Cieux» et non dans les erreurs de ce monde (Jn 17, 14). Il brûle les idoles, médite son mystère.
2. Le deuxième âge est celui de l’écoute et de l’imitation du Christ ; l’âge de la doctrine et des vertus.
3. Enfin le troisième, c’est la nouvelle Pentecôte de l’Esprit, inséparable de Marie à qui l’on se donne pour être porté à son Fils. De là jaillira la vie apostolique des apôtres des derniers temps et la nouvelle évangélisation.
La réponse au trois appels de Marie sera une triple confession de l’amour, à l’instar de la triple question de Jésus à Pierre au moment de lui confier ses brebis (Jn 21 , 15-17).
La Règle consignée par Mélanie explicite l’appel marial. Nombre de ses articles ont une structure ternaire. La Trinité est figurée assez nettement dans ses trois premiers. Le terme d’«apôtre des derniers temps» y parait plus loin, enchâssé dans un vie «ordinaire». La Règle illustre les vertus indiquées dans le secret et déjà énumérées par Vincent Ferrier : Ils seront pauvres, simples, doux, humbles, vils à leurs propres yeux ; ils s’aimeront entre eux d’une ardente charité. (Tractatus de vita spirituali, ch. 21 )

Découverte de la Règle

Dans la simplicité de l’Amour

Comme d’autres Règles de vie religieuse au cours des âges, c’est un retour aux sources de l’Evangile. Elle procède de l’amour : tout commence par là et s’y rattache pour la spiritualité comme pour les formes de la vie religieuse. Tout se ramène à la communauté primitive de Jérusalem si bien décrite dans les Actes des Apôtres : un seul cœur et une seul âme dans le partage communautaire des biens, (Ac 4, 32). Tout procède de l’intérieur : la vraie vie en Dieu, qui vient de Dieu seul. Le don total s’exprime notamment par l’adoration de l’Eucharistie, continue pendant 3 mois de l’année, assortie du jeûne, dans un don total fraternel et communautaire, qui inspire l’évangélisation urgente aux «apôtres des derniers temps».
Est-il une règle d’une si sublime simplicité ? Qui sait la lire est pénétré d’un religieux étonnement ; c’est la précision et la profondeur unies à la discrétion (Abbé Paul Gouin). La règle est constamment simple, évangélique, attentive à la dimension humaine. Si elle insiste sur la pénitence, c’est avec grande largeur d’esprit et grand souci du corps comme de l’âme, sans oublier l’alimentation suffisante de l’un et de l’autre. Elle n’a cessé d’inspirer la fondation de communautés anciennes et nouvelles. Elle reflète la vie de Vierge Marie, qui conservait, méditait, confrontait en son cœur les paroles et les actes du Christ. (Le 2, 19 et 51). Mélanie, comme Maximin, considérait les paroles de la Vierge, dans la limite des mots humains, comme une «musique pour l’âme», une nourriture à la fois amère et douce, un baume thérapeutique.

Progression

La Règle progresse en se préoccupant de l’âme et aussi du corps, de l’essentiel et aussi du concret :
1. La première partie est celle des grandes règles. C’est celle des principes évangéliques, formulés de façon lapidaire, qui peuvent animer les différents membres de la famille de la
Mère de Dieu selon leur état de vie. (Rappelons que Mélanie parle aussi de laïcs associés et de prêtres séculiers). Elle commence avec l’amour nouveau révélé par le Christ, qu’il s’agit de vivre dans le cadre ecclésial et communautaire, selon les trois règles universelles (Art 1-3) et les trois conseils évangéliques (4-7). Ils sont liés par une parfaite unité fraternelle, qui constitue moins un quatrième vœu que l’expression de l’amour du Christ partagé.
2. La deuxième partie (9-18) invite supérieurs et religieux au même amour attentif, inspirateur des vertus nécessaires à la vie commune et apostolique, toujours dans l’union à Dieu centrée sur l’Eucharistie.
3. La troisième partie (20-25) concerne la formation et la finalité apostolique dans la même perspective d’union communautaire.
4. Enfin les derniers articles (16-33) précisent l’essentiel au quotidien : vie communautaire (26), unité des cœurs dans la prière comme dans la nourriture prise en commun, souci des
malades (28). L’avant dernier article suggère de se conformer pour le reste aux usages liturgiques en vigueur : «Office quotidien comme les Sœurs de Corenc» (32). La Règle finit sur cette croix ornée d’instruments, rappel du jugement de Dieu entre le bien et le mal, l’amour et la haine, que Marie portait et apportait lors de l’apparition du 19 septembre 1846, et que porteront ses fils et filles, avec le Christ crucifiée et la Mère, crucifiée avec lui en esprit par et pour nos péché.

Texte de la Règle

Voici donc la Règle que Mélanie a reçue le 19 septembre 1846 et qu’elle communique, sûre que Notre Dame assistait sa mémoire comme pour le reste du message. Elle se sent tenue sur ce dernier point par l’ordre de Marie prononcé en deux moments distincts : « Vous le ferez passer à mon peuple ». Ce texte limpide est tissé d’allusions.  La Règle de Marie récapitule en effet la spiritualité évangélique.

Règle de l’Ordre de la Mère de Dieu

« Mélanie, ce que j e vais vous dire à présent ne sera pas secret ; c’est la règle que vous ferez suivre exactement à mes filles qui seront ici lorsque la règle sera approuvée par les supérieurs. Mes missionnaires suivront la même règle.

1. Les membres de l’Ordre de la Mère de Dieu aimeront Dieu par dessus toutes choses et leur prochain comme eux-même pour le pur amour de Dieu.
2. L’esprit de cet Ordre n’est pas autre que l’esprit de Jésus-Christ en soi et l’esprit de Jésus-Christ dans les âmes.
3. Le membres de cet ordre s’appliqueront à étudier Jésus-Christ et l’imiter, et plus Jésus sera connu, plus ils s’humilieront à la vue de leur néant, de leur faiblesse, de leur incapacité à faire un bien réel dans les âmes sans la grâce divine.
4. Ils seront d’une obéissance parfaite en tout et partout.
5. Chacun d’eux se conservera dans une grande chasteté de corps et d’esprit afin que Jésus-Christ fasse sa demeure en eux.
6. Les membres de cet ordre n’auront qu’un cœur et qu’une âme en l’amour de Jésus-Christ.
7. Aucun n’aura rien en propre pour soi mais que tout soit en commun, sans ambitionner la moindre des choses passagères. Je veux que mes enfants soient nus, dépouillés de tout.
8. Ils auront en grande charité sans bornes. Ils souffriront tout de tout le monde, à l’exemple de leur divin maître, et ne feront souffrir personne.
9. Les membres de l’ordre obéiront à leurs supérieurs et leur rendront l’honneur et le respect qui leur sont dus avec
une grande simplicité de cœur.
10. La supérieure veillera avec douceur à l’observance de la Règle ; de temps en temps elle se consultera avec le Père missionnaire qui aura soin de vos âmes, afin d’être aidée dans le bon gouvernement de la maison ; elle sera la plus humble et sera plus sévère pour elle que pour les autres. Elle corrigera les fautes de ses filles avec une grande douceur et prudence. Elle élèvera toujours son âme à Dieu avant de faire une correction.
11. Il y aura dans le sanctuaire le Saint-Sacrement exposé le jour et la nuit, pendant les mois de septembre, de février et mai, où les membres de l’ordre se feront un bonheur de passer d’heureuses heures quand la charité ou le salut des âmes ne les retiendront pas.
12. Ils mèneront une vie intérieure, quoique laborieuse, unissant la vie contemplative à la vie active ; ils se sacrifieront et se feront tous victimes de Jésus et de Jésus crucifié.
13. Ils recevront tous les jours, avec une vraie piété, le pain de vie ; vous pourrez cependant retrancher la communion à quelques membres quand vous verrez qu’ils ne suivent pas les traces de Jésus crucifié.
14. Outre les jeûnes commandes par l’Eglise, ils jeûneront encore pendant les mois de septembre, février et mai, ils se serviront de quelques instruments de pénitence ; ceux qui seront trop faibles et ne pourront pas faire les œuvres d’expiation, offriront avec humilité et douceur leur infirmité à Jésus-Christ.
15. Ils jeûneront tous les vendredis et feront quelque pénitence. Toutes ces œuvres seront offertes pour les âmes du purgatoire, en faveur de la conversion des pécheurs et pour leur propre avancement dans l’amour de Dieu.
16. Les membres de l’ordre seront très humbles et très doux avec les séculiers et les recevront avec une grande bonté ; ceux qui seront les plus humbles auront la première place dans le cœur de Jésus ainsi que dans le mien.
17. Les membres n’auront qu’un cœur et qu’une âme : aucun ne tiendra à sa propre volonté.
18. Ils seront d’une pureté angélique, ils observeront une grande modestie en tout et partout.
19. Tous garderont un grand silence, évitant avec soin les conversations inutiles avec les étrangers.
20. Les sujets qui voudront être reçus seront dans la disposition bien sincère de se donner à Dieu entièrement et de se sacrifier pour son amour : ils s’attacheront bien à l’obéissance, qui les conduira au ciel.
21. Ils ne seront admis au nombres des postulants qu’après avoir fait une retraite de douze jours, pendant laquelle retraite ils feront une confession générale au Père missionnaire, confesseur de la communauté. S’ils sont disposés à travailler de toutes leurs forces à se sanctifier et à acquérir les vertus propres d’une victime qui veut s’immoler chaque jour pour le Dieu du ciel et de la terre, ils seront reçus au noviciat et seront trois mois avant de prendre le costume de l’ordre, et ils se rappelleront bien qu’ils n’ont été reçus dans la maison de la Mère de Dieu que pour travailler à leur sanctification par la prière, par la pénitence, et par toutes les œuvres qui regardent la gloire de Dieu et le salut des âmes.
22. Mes missionnaires seront les apôtres des derniers temps ; ils prêcheront l’Evangile de Jésus-Christ dans toute sa pureté par toute la terre.
23. Ils auront un zèle infatigable, ils prêcheront la réforme des cœurs, la pénitence et l’observation de la loi de Dieu, ils prêcheront sur la nécessite de la prière, sur le mépris des choses de la terre, sur la mort, le jugement, le paradis et l’enfer, sur la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. ils fortifieront les hommes dans la foi, afin que quand le démon viendra, un grand nombre ne soit pas trompé.
24. On formera bien les nouveaux sujets aux vertus chrétiennes et aux pratiques de l’humilité, de charité, de renoncement et de douceur.
25. Le noviciat sera de six ans ; ceux qui auront donné la preuve des solides vertus et qui voudront se ranger au nombre des combattants de Jésus-Christ dans cet ordre, demanderont cette grâce à genoux à la supérieure, et après que vous leur aurez fait connaître leurs obligations à la règle que je vous donne, s’ils vous promettent de l ‘observer fidèlement, vous les recevrez.
26. L’oraison se fera en commun dans le sanctuaire, à l’heure qui sera convenable et qui sera établie.
27. On mangera au réfectoire commun ce qui sera nécessaire pour soutenir la vie et pour travailler à la gloire de Dieu ; en même temps que l’on donnera au corps ce qui lui convient, l’âme se fortifiera par une sainte lecture qui se fera pendant le repas.
28. On aura le plus grand soin des membres infirmes et malades.
29. Si un membre offensait un autre membre par quelque parole ou autre acte, qu’il répare sa faute le plus tôt possible.
30. Tous les membres de cet ordre feront la génuflexion chaque fois qu’ils passeront devant le tabernacle où est Jésus-Christ.
31. Chaque fois que les sujets se rencontreront, l’un dira: «que Jésus soit aimé de tous les cœurs !», l’autre répondra : «ainsi soit-il».
32. Les religieuses diront l’office comme les religieuses de Corenc près de Grenoble ; les chapitres et autres pratiques se feront de même.
33. Tous les membres porteront une croix comme la mienne. »




Notre Dame en pleurs en ce 8 décembre 2024 à la Salette