Message de la Reine de la Paix à Pedro Regis, 18 janvier 2025

Message de Notre-Dame Reine de la Paix, transmis le 18 Janvier 2025

Chers enfants, je suis votre Mère et je suis venue du Ciel pour vous emmener au Ciel. Ne vous éloignez pas du chemin que je vous ai montré. Ne laissez pas le diable vous éloigner du chemin du salut. Accueillez les Enseignements de Mon Jésus et du véritable Magistère de Son Église.

Rappelez-vous toujours : en tout, Dieu à la première place.

Soyez attentifs! La grande division se répandra dans la Maison de Dieu à cause des mauvais bergers et la Babel sera présente partout. Priez. Ce n’est que par la force de la prière que vous pouvez supporter le poids des épreuves qui viendront. Remplissez-vous d’espérance. Demain sera meilleur pour les hommes et les femmes de foi.

Prenez soin de votre vie spirituelle et vous serez grands aux Yeux de Dieu. Tout dans cette vie passe, mais la Grâce de Dieu en vous sera éternelle. En ce moment, je fais tomber sur vous une extraordinaire pluie de grâces du Ciel. En avant sans peur ! Je vous aime et je serai toujours à vos côtés.

C’est le message que je vous transmets aujourd’hui au nom de la Très Sainte Trinité. Merci de M’avoir permis de vous réunir ici une fois de plus. Je vous bénis au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Demeurez dans la paix.

Pour en savoir plus sur Pedro Regis et les apparitions de Notre-Dame d’Anguerra, cliquer ici.




Le spectre du communisme mondial

Publié le 9 janvier 2025 par Mark Mallett

L’avancée, année après année,
des mondialistes bien placés qui prônent
le socialisme et le communisme,
et des organismes mondiaux qui tentent d’éradiquer le christianisme,
est bien organisée.
Elle est implacable, intrusive, insidieuse et luciférienne,
catapultant la civilisation à un endroit
auquel elle n’a jamais aspiré, ni œuvré.
L’objectif de l’élite mondiale autoproclamée
est le remplacement total des valeurs bibliques
dans la civilisation occidentale.
— Ted Flynn, auteur,
Garabandal,
L’avertissement et le grand miracle,
 p. 177

 

Voici une prophétie étonnante sur laquelle j’ai réfléchi pendant les vacances et maintenant, alors que 2025 se déroule. Une réalité qui donne à réfléchir m’envahit chaque jour alors que je « veille et prie » à la lumière des « signes des temps ». C’est aussi la Parole de Dieu au début de cette nouvelle année : nous sommes confrontés au spectre du communisme mondial …

Quand le communisme reviendra

Cette parole fut annoncée aux enfants du lieu des apparitions de Garabandal, en Espagne, en 1961, comme une sorte de suivi de l’avertissement de Fatima, au Portugal, en 1917. Notre-Dame avait alors averti que, si la Russie ne se consacrait pas à son Cœur Immaculé et que le monde ne répondait pas par la pénitence, la Russie « répandrait ses erreurs ». Quelles erreurs ? Les philosophies du socialisme, du marxisme et de l’athéisme, qui ont trouvé leur expression pratique dans le communisme. Le message de la Sainte Mère était clair comme de l’eau de roche :

Si mes demandes sont entendues, la Russie se convertira et la paix régnera ; sinon, elle répandra ses erreurs dans le monde entier, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés ; le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties.  — Message de Fatima,  vatican.va

À l’époque des apparitions de Notre-Dame à Garabandal, [1] le communisme tenait dans son emprise glaciale plusieurs nations réparties sur onze fuseaux horaires. Les « erreurs de la Russie » étaient non seulement répandues dans toute l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), mais elles empoisonnèrent également l’Espagne, la Chine, Cuba, le Vietnam et d’autres nations, ne laissant derrière elles que mort et oppression. Plus alarmant encore, le communisme commençait à se frayer un chemin dans la pensée occidentale par l’intermédiaire des jeunes. [2]

C’est pourquoi le message de Notre-Dame à la voyante de Garabandal, Conchita Gonzalez (12 ans à l’époque), était si étonnant. Les soi-disant « avertissements, miracles et châtiments » prédits en partie à Fatima surviendraient lorsque le communisme reviendrait. Mais attendez, il n’était même pas parti !

« Quand le communisme reviendra, tout arrivera. » (Conchita)

L’auteur a répondu : « Que voulez-vous dire par revenir ? »

« Oui, quand cela reviendra », répondit-elle.

« Est-ce que cela veut dire que le communisme disparaîtra avant cela ? »

« Je ne sais pas », a-t-elle répondu, « la Sainte Vierge a simplement dit « quand le communisme reviendra » . —interview Garabandal – Der Zeigefinger Gottes ( Garabandal – Le doigt de Dieu ), Albrecht Weber

 

La guerre contre l’Église

Beaucoup de gens considèrent la chute du mur de Berlin et la disparition de l’Union soviétique en 1991 [3] comme l’« effondrement » du communisme. Mais le communisme a continué d’exister dans son état d’avant la guerre froide en Corée du Nord et est resté la philosophie dominante en Chine. Il n’a jamais quitté ce pays. Alors, que veut dire Notre-Dame par « quand le communisme reviendra » ?

Pour comprendre, il faut reconnaître le but sous-jacent du communisme et ses fondements philosophiques, enracinés dans la franc-maçonnerie. [4] Le communisme n’est pas seulement une idéologie politique, mais une idéologie destinée à supplanter l’Église catholique. La Russie n’était pas le but mais l’ expérience.

La Russie était considérée comme le terrain le mieux préparé pour expérimenter un plan élaboré il y a des décennies et qui, de là, continue à le diffuser d’un bout à l’autre du monde.  — PAPE PIE XI,  Divini Redemptoris , n. 24 ;  www.vatican.va

C’est pourquoi les papes se sont succédés pour condamner la franc-maçonnerie et/ou le communisme. [5] Ils étaient considérés comme la principale menace existentielle pour la chrétienté :

A cette époque, cependant, les partisans du mal semblent se grouper et lutter avec une véhémence unie, conduits ou aidés par cette association fortement organisée et répandue appelée les francs-maçons. Ne faisant plus mystère de leurs desseins, ils s’élèvent maintenant hardiment contre Dieu lui-même… Leur but ultime se dessine, à savoir le renversement complet de tout cet ordre religieux et politique du monde que la doctrine chrétienne a produit, et la substitution d’un nouvel état de choses conforme à leurs idées, dont les fondements et les lois seront tirés du simple naturalisme . — PAPE LÉON XIII, Humanum Genus , Encyclique sur la Franc-Maçonnerie, n° 10, 20 avril 1884

Pour répondre à notre question sur ce que Notre-Dame entend par « quand le communisme reviendra », il semble clair qu’elle fait référence au moment où le communisme menacera à nouveau la chrétienté – traditionnellement comprise comme la civilisation occidentale . En fait, on ne peut pas sous-estimer les implications prophétiques de l’effondrement actuel de l’Occident. Les premiers Pères de l’Église ont en fait compris la dissolution de l’Empire romain comme le principal signe avant-coureur qui lèvera le frein à l’ Antéchrist et à un système politique mondial que saint Jean appelait la « bête » (cf. Apocalypse 13:1-10).

 

 

Je reconnais que, de même que Rome, selon la vision du prophète Daniel, succéda à la Grèce, de même l’Antéchrist succède à Rome, et notre Sauveur le Christ succède à l’Antéchrist. Mais il ne s’ensuit pas que l’Antéchrist soit venu ; car je ne reconnais pas que l’empire romain ait disparu. Loin de là : l’empire romain subsiste encore aujourd’hui… Et comme les cornes, ou royaumes, existent toujours, en fait, nous n’avons donc pas encore vu la fin de l’empire romain. — Saint John Henry Newman (1801-1890), The Times of Antichrist , Sermon 1

Cette révolte ou chute est généralement comprise par les Pères de l’Antiquité comme une révolte contre l’empire romain, qui devait d’abord être détruit avant la venue de l’Antéchrist. On peut peut-être aussi l’entendre comme une révolte de nombreuses nations contre l’Église catholique, qui s’est déjà produite en partie par l’intermédiaire de Mahomet, Luther, etc., et on peut supposer qu’elle sera plus générale aux jours de l’Antéchrist. — note de bas de page sur 2 Thess 2:3, Douay-Rheims Holy Bible , Baronius Press Limited, 2003 ; p. 235

Mais aujourd’hui, saint John Henry Newman serait facilement d’accord avec Benoît XVI qui, en 2010, comparait l’état actuel de l’Occident à l’ effondrement de l’ancien Empire romain.

Malgré tous les nouveaux espoirs et toutes les nouvelles possibilités, notre monde est en même temps troublé par le sentiment que le consensus moral est en train de s’effondrer, consensus sans lequel les structures juridiques et politiques ne peuvent pas fonctionner… Ce consensus fondamental, issu de l’héritage chrétien, est en danger… En réalité, cela rend la raison aveugle à l’essentiel. Résister à cette éclipse de la raison et préserver sa capacité à voir l’essentiel, à voir Dieu et l’homme, à voir ce qui est bon et ce qui est vrai, est l’intérêt commun qui doit unir tous les hommes de bonne volonté. L’avenir même du monde est en jeu. — PAPE BENOÎT XVI, Discours à la Curie romaine, 20 décembre 2010 ; catholicherald.co.uk

Si nous nous trouvons aujourd’hui dans la phase finale de l’effondrement de cet « Empire romain » dans sa forme résiduelle, c’est précisément parce que le communisme a commencé son retour :

Le communisme revient donc sur le monde occidental, parce que quelque chose y est mort : la foi inébranlable des hommes dans le Dieu qui les a créés. — Vénérable archevêque Fulton Sheen, « Communism in America », cf. youtube.com

La vision prophétique du vénérable Sheen a été ponctuée, voire scellée, des décennies plus tard par le cardinal Robert Sarah dans une critique cruciale de l’effondrement spirituel du monde occidental :

La crise spirituelle concerne le monde entier. Mais sa source se trouve en Europe. Les Occidentaux sont coupables de rejet de Dieu… L’effondrement spirituel a donc un caractère très occidental… Parce que [l’homme occidental] refuse de se reconnaître comme héritier [du patrimoine spirituel et culturel], l’homme est condamné à l’enfer de la mondialisation libérale dans laquelle les intérêts individuels s’affrontent sans aucune loi pour les régir, hormis le profit à tout prix. — Catholic Herald ,  5 avril 2019

Cette « mondialisation libérale » n’est rien d’autre que ce que l’on appelle le « Grand Reset » – une révolution transhumaniste mêlant capitalisme et principes communistes [6] pour faire surgir une bête mondiale avec un contrôle et une surveillance totale sur tous les aspects de nos vies (voir La Révolution finale ). Les deux principaux « leviers » de contrôle de l’élite mondiale sont les « pandémies » et le « changement climatique » :

Convaincre le public de renoncer aux steaks et aux droits de propriété est agaçant, c’est pourquoi l’excuse de « l’urgence climatique » a été créée comme une raison non négociable pour démanteler le marché libre et la gouvernance démocratique… Un modèle se dessine. Les bureaucraties internationales utilisent le Net Zero pour forcer les gouvernements à détruire leurs secteurs agricoles. La richesse disparaît immédiatement des classes moyennes et ouvrières, déclenchant de graves troubles civils. Une crise est déclarée, à laquelle on ne peut échapper que si le public accepte les aumônes et une qualité de vie réduite de manière permanente, au bénéfice de la générosité de l’État. La nation est « réinitialisée » avec un transfert important de richesses et de droits. —Flat White, 11 juillet 2022, The Spectator 

Ce qui est remarquable, et étonnamment trompeur, c’est que beaucoup pensent que les mesures obligatoires en matière de « santé » et de « climat » sont prises « pour le bien commun ». En réalité, elles sont utilisées pour introduire une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), des cartes d’identité numériques, des passeports vaccinaux et des mesures d’austérité qui finiront par instaurer un régime néocommuniste sur l’ensemble du globe. Quand ?

Lorsque nous nous serons jetés sur le monde et que nous dépendrons de lui pour notre protection, et que nous aurons renoncé à notre indépendance et à notre force, alors [l’Antéchrist] pourra éclater sur nous avec fureur aussi loin que Dieu le lui permettra. Alors, soudain, l’Empire romain pourra se désintégrer, et l’Antéchrist apparaîtra comme un persécuteur, et les nations barbares environnantes feront irruption. — Bienheureux John Henry Newman, Sermon IV : La persécution de l’Antéchrist

Aujourd’hui, Satan ne se cache plus. Son caractère est pleinement exposé : « Meurtrier depuis le commencement… et père du mensonge. » [7] Oui, c’était la prophétie de Jésus sur le communisme en pleine floraison ! [8]

 

La confrontation finale

Avec la chute du mur de Berlin, saint Jean-Paul II a compris exactement ce que le monde et l’Église venaient de traverser… mais aussi, à quoi elle était confrontée.

Nous nous trouvons aujourd’hui face à la plus grande confrontation historique que l’humanité ait jamais connue. Je ne pense pas que de larges cercles de la société américaine ou de la communauté chrétienne en prennent pleinement conscience. Nous sommes aujourd’hui face à la confrontation finale entre l’Église et l’anti-Église , entre l’Évangile et l’anti-Évangile du Christ contre l’anti-Christ… C’est un procès… de 2000 ans de culture et de civilisation chrétienne, avec toutes ses conséquences pour la dignité humaine, les droits individuels, les droits de l’homme et les droits des nations. — Cardinal Karol Wojtyla (JEAN-PAUL II), au Congrès eucharistique, Philadelphie, PA ; 13 août 1976 ; cf. Catholic Online (citation confirmée par le diacre Keith Fournier qui était présent)

Je suis convaincu que la bête terrifiante que le prophète Daniel a prédite [9] et que saint Jean a décrite en détail dans Apocalypse 13, et qui se lève maintenant parmi nous, est essentiellement ce que la Femme vêtue du Soleil a annoncé à Fatima : la montée du communisme . C’est la bataille entre l’ancien serpent, le dragon – Satan – contre la Femme et sa progéniture : Jésus et son Église (cf. Genèse 3, 15). C’est pourquoi les apparitions de Notre-Dame dans le monde entier ont explosé de manière exponentielle au cours du siècle dernier. C’est pourquoi les icônes et les statues de Notre-Dame et du Seigneur ont pleuré dans le monde entier. [10] C’est pourquoi Dieu a répandu un esprit de prophétie dans ces derniers jours… car l’apparition de l’Antéchrist signale l’imminence du « Jour du Seigneur » :

« Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Voici, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit sur mes serviteurs et mes servantes, et ils prophétiseront. Je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre: du sang, du feu et une nuée de fumée. Le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant que le jour du Seigneur arrive, ce jour grand et glorieux; et quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Actes 2:17-22)

En d’autres termes, comme l’a dit Notre-Dame à Garabandal : « Quand le communisme reviendra, tout arrivera… »

Le communisme n’a pas disparu, il refait surface au milieu de cette grande confusion sur la Terre et de cette grande détresse spirituelle. — Notre-Dame à Luz de Maria Bonnila, 20 avril 2018 ; avec l’imprimatur de l’évêque

Nous voyons comment le pouvoir de l’Antéchrist s’étend, et nous ne pouvons que prier pour que le Seigneur nous donne des bergers forts qui défendront son Église en cette heure de besoin contre le pouvoir du mal. —PAPE BENOÎT XVI, The American Conservative ,  10 janvier 2023

 




Message de la Reine du Rosaire remis à Gisella le 3 janvier 2025

Message de la Reine du Rosaire remis à Gisella le 3 janvier 2025

Mes enfants, mes enfants, merci d’avoir écouté mon appel dans votre cœur.

Enfants, je vous remercie d’avoir plié vos genoux en prière, quelle foi dans vos cœurs !

Je vous demande de revenir à Dieu !

Ne perdez pas de temps, c’est urgent maintenant, c’est seulement de cette façon que vous pourrez changer et trouver la Grâce. Enfants, beaucoup d’entre vous ont reçu beaucoup de grâces et souvent vous ne vous en rendez pas compte… pensez-vous avoir été bons ? Ne croyez-vous pas que le Seigneur écoute votre cœur et que si la demande est bonne pour votre vie, Il vous donne la Grâce ?

Mes enfants, vous me demandez souvent quoi faire pour avoir une protection pour ce qui va arriver. Je vous dis de prier, d’être humble, de donner de l’amour, de partager avec vos frères, de ne pas juger, d’être proches des sacrements, de discerner la présence de mon Fils vivant et de vous consacrer à moi, et c’est ainsi que vous serez protégés lorsque le Le feu tombe du ciel et les vivants envieront les morts.

Mes enfants, je vous demande de prier pour les prêtres afin qu’ils aient foi et courage, car bientôt les églises seront vides.

Priez pour la Suisse.

Enfants, soyez prudents et faites attention aux endroits bondés.

Je vous laisse maintenant avec ma bénédiction maternelle au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. C’est maintenant le moment du témoignage.




Marie a cru à l’impossible !…

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Lc 1,45

« L’Eglise vénère en Marie la réalisation la plus pure de la foi… »

Catéchisme de l’Eglise catholique, 149

 

Il faut se souvenir du « cri » d’Elisabeth à la Visitation : « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » Nous sommes ici devant la béatitude fondamentale de « la Foi » qui commence en la Vierge et traverse tous les Evangiles… en effet, l’Annonciation est l’aboutissement de ce grand mystère qui a commencé avec celui qui est « notre père dans la foi » comme l’a contemplé Saint Jean-Paul II :

« Par la foi et l’obéissance de Marie son bénies toutes les familles de la terre, selon la promesse faite à Abraham[1]. »

La foi de Marie a établi un pont entre Dieu et l’homme : le pont « sacré » de l’Incarnation qui se réalise par la venue du Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Père ! Tout était suspendu à ses lèvres… et son « fiat » à fait entrer Dieu chez l’homme. C’est véritablement « le plus beau « oui » que la terre ait jamais dit au Ciel. Et Saint Thomas d’Aquin affirmera[2] : Elle le prononce « au nom » de l’humanité toute entière, depuis le soir de la chute jusqu’à la fin du monde[3] ! »

Pour approcher quelque peu ce mystère de l’Incarnation, il faut revenir au dialogue de l’Annonciation. On y remarquera que l’Ange Gabriel donne à la Vierge des réponses très précises face à sa question fondamentale, pleine de réalisme : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » (Lc 1,34). C’est ici que « la » réponse de l’Archange ouvre à un événement que l’histoire des hommes n’a jamais connu :

« L’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’Enfant sera Saint et sera appelé Fils de Dieu ! » (Lc 1,35).

On s’est trop « habitué » à écouter ces textes chaque année, mais s’il y a bien un lieu de la Bible où tout bascule dans l’histoire du salut, c’est l’Annonciation ! Là, Marie enfante Jésus, Fils de Dieu et elle devient Théotokos : « Mère de Dieu ! » On est là face à un dialogue si simple, mais qui laisse deviner un mystère si abyssal : une Vierge enfante un Dieu !

Dans une méditation bouleversante, Saint Ambroise s’est est ému :

« Pour croire à cette naissance incroyable et inouïe, il fallait d’abord en avoir entendu parler : qu’une vierge enfante, c’est le signe d’un mystère divin, et non humain. Aussi, est-il écrit : « Le Seigneur vous donnera un signe : voici, une vierge concevra et enfantera un fils ! » (Is 7,14). Marie avait lu cela ; elle crut donc à l’accomplissement de la prophétie. Mais comment la chose se ferait, elle ne l’avait pas lu, car le « comment » n’avait pas été révélé…

Le mystère d’un tel dessein devait être déclaré par la bouche d’un ange, et non d’un homme. Alors, pour la première fois fut entendue cette parole : « L’Esprit Saint surviendra en toi… » entendue, et crue : « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole ! » Vois quelle humilité, vois quel don de soi ! Elle se dit servante du Seigneur, elle qui est choisie pour être sa Mère…

Elle qui devait enfanter Le doux et L’humble de cœur (Mt 11,29), elle devait faire preuve d’humilité… Qu’elle a vite cru à l’enfantement sans pareil ! Car quoi de moins assorti que l’Esprit Saint et le corps humain ? Quoi de plus inouï qu’une vierge concevant contre la loi, contre la coutume, contre la pudeur… ? Et parce que Marie n’avait interrogé que sur le « comment », non sur la réalité du prodige, elle mérita d’entendre :

« Bienheureuse, toi qui as cru[4] ! » (Lc 1,45)

A travers l’imprévisible dessein du Dieu miséricordieux, c’est bien la béatitude de la foi de Marie, au plus haut degré, qui a permis au Verbe de se faire chair et « d’habiter au milieu de nous » (Jn 1,14). Il s’est revêtu de notre fragilité humaine, Il s’est caché dans le quotidien le plus ordinaire, Il est devenu l’un de nous… sans cesser d’être[5], en secret, la Lumière du monde !

Et cela, en étant d’abord « enfoui » dans le sein de Marie durant neuf mois…

Car, après la secrète Annonciation, « lorsque l’Ange partit de chez elle, Marie se retrouva avec un grand mystère enfermé en son sein ; elle savait que quelque chose d’unique et d’extraordinaire avait eu lieu ; elle se rendait compte qu’avait commencé le dernier chapitre de l’histoire du salut du monde. Mais autour d’elle, tout était resté comme avant et le village de Nazareth ignorait complètement ce qui lui était arrivé[6]… »

C’est encore et toujours pour Marie « un saut dans l’inconnu » dont la béatitude de la foi est le seul chemin…

+M Mickaël

 

 

[1] Rome, 6 décembre 1983.

[2] « Loco totius humanitatis » : « En lieu et place de toute l’humanité ! » Somme théologique, III, q.30, a.1c.

[3] Cardinal Charles Journet, Entretiens sur Marie, Parole et silence, 2001, p.22.

[4] Saint Ambroise, II, 14-17, Patrologie Latine 15, 1558.

[5] « Il est devenu ce qu’Il n’était pas, sans cesser d’être ce qu’Il est ! » (Saint Augustin).

[6] Pape Benoît XVI, Rome, 2 juin 2008.




Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. (n° 7 à 11)

Grignion de Montfort explique ici pourquoi Marie est le moyen de trouver la grâce de Dieu, et donc de devenir saint :

Parce que :

[7] 1° C’est Marie seule qui a trouvé grâce [devant] Dieu, et pour soi, et pour chaque homme en particulier. Les patriarches et les prophètes, tous les saints de l’ancienne loi n’ont pu trouver cette grâce.

[8] 2° C’est elle qui a donné l’être et la vie à l’Auteur de toute grâce, et, à cause de cela, elle est appelée la Mère de la grâce, Mater gratiae.

[9] 3° Dieu le Père, de qui tout don parfait et toute grâce descend comme de sa source essentielle, en lui donnant son Fils, lui a donné toutes ses grâces; en sorte que, comme dit saint Bernard, la volonté de Dieu lui est donnée en lui et avec lui.

[10] 4° Dieu l’a choisie pour la trésorière, l’économe et la dispensatrice de toutes ses grâces; en sorte que toutes ses grâces et tous ses dons passent par ses mains; et, selon le pouvoir qu’elle en a reçu, suivant saint Bernardin, elle donne à qui elle veut, comme elle veut, quand elle veut et autant qu’elle veut, les grâces du Père éternel, les vertus de Jésus‑Christ et les dons du Saint‑Esprit.

[11] 5° Comme, dans l’ordre naturel, il faut qu’un enfant ait un père et une mère, de même, dans l’ordre de la grâce, il faut qu’un vrai enfant de l’Église ait Dieu pour père et Marie pour mère; et, s’il se glorifie d’avoir Dieu pour père, n’ayant point la tendresse d’un vrai enfant pour Marie, c’est un trompeur qui n’a que le démon pour père…

A suivre…

Pour consulter le plan de l’ouvrage, cliquer ici.




17 janvier : Apparition de la Vierge Marie à Pontmain

L’apparition de la Vierge Marie à Pontmain, se situe dans le contexte de la Guerre franco-allemande de 1870. Les armées françaises sont défaites. Metz, la plus importante forteresse d’Europe, assiégée en août, a dû se rendre à l’ennemi en octobre, Paris est assiégé et ses habitants meurent de faim, le Second Empire est tombé, les troupes prussiennes et alliées occupent une grande partie du territoire français. Le 12 janvier 1871, les Prussiens prennent la ville du Mans et progressent vers l’ouest (donc vers la Mayenne), ils arrivent aux portes de Laval, la préfecture du département, distante d’une cinquantaine de kilomètres du village.

Pontmain est un petit hameau de moins de cent habitants, avec une quinzaine de maisons, situé en plein bocage. Les habitants sont « profondément catholiques », trois religieuses s’occupent de l’éducation (scolaire et religieuse) des enfants, ainsi que d’un petit pensionnat.

Outre les désordres liés à la guerre, une épidémie de typhoïde et de variole se déclenche dans la région.

Récit de l’apparition

Le début de l’apparition

Début de l’apparition.

Dans la nuit du 17 janvier 1871, la neige couvre le hameau. Deux jeunes garçons, Eugène (12 ans) et Joseph Barbedette (10 ans), aident leur père à piler les ajoncs dans leur grange. Eugène sort de la grange pour « voir le temps » (il fait froid, la neige couvre les toits, mais le ciel est clair et étoilé). C’est alors qu’il déclare avoir aperçu au-dessus de la maison d’en face (maison Guidecoq), environ six mètres au-dessus du toit, une « belle dame » à la beauté incomparable et portant une robe bleue, qui le regarde en souriant, les mains tendues vers le bas. Il la regarde, et elle le regarde.

La description qu’Eugène en donnera à l’abbé Richard est la suivante : elle portait « une robe bleue, comme un sarrau d’enfant ». Une robe d’une pièce du cou jusqu’aux pieds. « Elle avait des chaussons bleus comme la robe, et au milieu, un ruban d’or formait un nœud en forme de rosette ». La robe bleue est constellée d’étoiles d’or. Un voile noir cachait ses cheveux et ses oreilles, il recouvrait le tiers du front, retombait sur les épaules jusqu’à la moitié du dos. Sur la tête elle portait une couronne d’or, sans autre ornement qu’un petit liséré rouge, situé presque au milieu. La couronne était posée sur le voile et haute de vingt centimètres. Au pied de la dame, de nombreuses étoiles scintillent.

L’enfant appelle une voisine, Jeannette Détais, venue rejoindre son père, pour lui demander si elle voit quelque chose, mais cette dernière lui avoue ne rien voir de spécial. Il appelle son père et lui pose la même question, et son père lui donne la même réponse. Mais son frère Joseph, lui, déclare voir « une grande et belle dame ». Le père des enfants « ne pouvant croire que ses enfants voyaient quelque chose que lui-même ne voyait pas », fait appeler sa femme et sa domestique pour regarder dans la direction de l’enfant, mais elles ne voient rien non plus. Il en conclut que les enfants mentent et ne voient rien. La famille rentre manger la soupe. Après le repas, les enfants retournent voir « si on la voit encore ». Leur mère recommande aux enfants de prier. Comme « l’apparition se prolonge », on envoie chercher sœur Vitaline, une religieuse du village, membre des adoratrices de la Justice de Dieu, qui ne voit rien. Mais celle-ci retourne chercher trois pensionnaires de l’école, et deux des enfants, Françoise Richer (11 ans) et Jeanne-Marie Lebossé (9 ans), qui déclarent voir « la belle dame ». Leur description coïncide avec celle des garçons.

Premier tableau

Premier tableau de l’apparition.

On appelle alors le curé et d’autres enfants. Toutes ces allées-venues attirent l’attention de villageois qui, malgré la nuit glaciale, viennent voir ce qui se passe, si bien qu’une cinquantaine de personnes se retrouvent rassemblées dans la rue. En plus des quatre enfants déjà cités, trois autres, Eugène Friteau (6 ans), Auguste Avice (4 ans) et Augustine Boitin (25 mois), déclareront avoir eux aussi vu la « belle dame ». À l’arrivée du curé, l’abbé Guérin, les enfants déclarent que l’apparition change, et qu’un grand cercle se forme autour de la belle dame. Le cercle est bleu et distant de 50 cm environ. Les enfants voient aussi quatre bougies apparaître dans le cercle : deux au niveau des genoux, et deux à hauteur des épaules. Une petite croix rouge (grande comme un doigt), apparaît sur la poitrine de la Vierge. Le curé demande alors à l’assistance de prier, et une des religieuses présente organise la récitation du chapelet.

Second tableau

Durant la prière du chapelet, l’image se modifie : le cercle bleu s’agrandit ainsi que la dame, le nombre des étoiles (au pied de la dame) se multiplie, et sur la robe aussi les étoiles bougent et se multiplient, au point qu’un enfant ajoute « elle (la robe) est bientôt toute dorée ». La religieuse entonne ensuite le Magnificat, et les enfants disent qu’alors une grande banderole se déroule entre l’ovale et le toit de la maison, où s’inscrit lettre après lettre le message de la « Dame » : « Mais priez mes enfants ». Les enfants annoncent en chœur l’arrivée de chaque lettre, et l’assemblée reconstitue le message mentalement. Le curé enchaîne par le chant des litanies de la Vierge. Les enfants disent alors voir un complément au message s’afficher, toujours lettre par lettre : « Dieu vous exaucera en peu de temps ».

Deux nouveaux chants sont entonnés, et la suite du message s’affiche sur le bandeau : « Mon Fils se laisse toucher ». Les enfants précisent que cette phrase est soulignée par un trait d’or. À partir des mots « mon fils », l’assemblée estime que c’est bien la Vierge Marie qui est vue par les enfants.

Troisième tableau

Troisième tableau.

Alors que l’assemblée entonne un cantique à la Vierge, les enfants disent que « la Vierge élève ses mains à la hauteur des épaules, et agite lentement les doigts », comme si elle accompagnait le chant du cantique, en regardant les enfants avec un sourire d’une douceur infinie. Les enfants s’écrient alors « Voilà qu’elle rit, voilà qu’elle rit ».

Quatrième tableau

Quatrième tableau.

Après dix minutes, l’assemblée, toujours en prière, entonne un chant de pénitence, le Parce Domine (Épargne, Seigneur !). Les enfants déclarent que l’inscription disparaît, et que le visage de la Vierge s’assombrit. Une grande croix rouge, avec un Christ de la même couleur, apparaît devant la dame. Sur une branche horizontale de la croix, les mots de « Jésus Christ » sont inscrits. Elle, prend alors le crucifix dans ses mains, l’incline légèrement vers la foule, et porte son regard non plus sur la foule, mais sur la croix qu’elle tient dans ses mains. Une des étoiles, située sous la Vierge, se met alors en mouvement, venant rejoindre la première bougie, située à son genoux gauche, et l’allume (les bougies étaient alors « éteintes » jusque là), puis, elle remonte à la bougie située au niveau de l’épaule, l’allume à son tour, et successivement, allume les quatre bougies qui entourent la Vierge.

Joseph Barbedette, dans sa déposition au procès canonique, déclarera « Pendant tout le temps que la très sainte Vierge garda le crucifix dans ses mains, son visage n’a pas pleuré : nous n’avons pas vu les larmes rouler dans ses yeux ; mais, spécialement au coin de la bouche, le tremblement des lèvres qui manifeste une vive émotion. Les lèvres remuaient, semblant prononcer les paroles du cantique de pénitence, que l’on chantait à ses pieds, spécialement au refrain, du Parce Domine ».

Fin de l’apparition

À la suite de cela, et alors que le curé fait chanter le cantique Ave Maris Stella, les enfants indiquent que le crucifix disparaît, la Vierge reprend son attitude initiale, les bras tendus vers eux, qu’une petite croix blanche surmonte chacune de ses épaules, et que le visage de la Vierge s’illumine à nouveau d’un sourire. Le curé demande ensuite de faire la prière du soir. Durant cette prière, l’apparition se recouvre peu à peu d’un « grand voile blanc », qui, partant des pieds, recouvre peu à peu la Vierge. Finalement, son visage disparait, ainsi que le disque bleu et les bougies. Il est 21 h, l’apparition a duré trois heures. Les villageois rentrent alors chez eux.




Message donné à Trevignano Romano en décembre 2024

Message de la Reine du Rosaire à Gisella le 3 décembre 2024

Chers enfants de mon coeur, merci d’être ici en prière et de plier les genoux. Mes enfants, je demande au monde de s’unir dans la prière, je vous en prie, mes enfants, le monde a besoin de foi, de cette foi que beaucoup ont perdue.

Revenez au Christ ! Mes enfants, aujourd’hui je vous demande de ne pas avoir peur, de ne pas craindre les changements que vous verrez au ciel et sur la terre, il y a beaucoup de signes, mais souvent vous ne les voyez pas parce que vous êtes distraits par le monde, sachez que je suis toujours avec vous pour vous protéger parce que je suis votre Mère.

Mes enfants, beaucoup seront fidèles à l’antéchrist qui est maintenant présent, mais je leur dis : préparez votre holocauste. Mes enfants, vous m’avez été remis sous la Croix et c’est pourquoi vous êtes de lignée royale, n’ayez jamais peur car par la souffrance et la Croix, vous serez de dignes enfants de Dieu. Il n’y a pas d’autre chemin que la souffrance pour atteindre le sommet de la sainteté.

Soyez des apôtres et des témoins dans le monde, Dieu aime ses enfants qui lui sont fidèles et obéissants.

Tout s’écroulera, mais pas un cheveu ne sera touché. Maintenant je vous laisse la paix et portez-la dans vos maisons et vos familles, je vous bénis au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.




Lettres à Marie

Article paru dans Le Pèlerin le 6 septembre 2024.
On ne vient jamais à Lourdes par hasard. Le 13 août 2024, une cinquantaine de pèlerins ont participé à notre atelier « Écrire une lettre à Marie. » Ces textes si intimes, dont ils ont accepté la publication, nous ont émus, déplacés, bouleversés. Tous, ils disent cet élan de confiance qui porte tant de chrétiens à s’adresser à la Vierge comme à une mère capable de tout entendre. Ou comme à une figure un peu solennelle, qu’il faut parfois toute une vie pour apprendre à connaître.

Ma très chère, douce et tendre Marie,

Me voici enfin 28 ans après notre premier rendez-vous d’amour à la grotte de Lourdes, pour répondre à l’appel que tu n’as cessé de m’envoyer au travers de mon fils Samuel, que je t’ai consacré il y a 23 ans.

Je me souviens encore de cette jeune fille de 18 ans si vulnérable, surprise par la maladie physique, morale, spirituelle, se sentant désemparée et  venant accompagnée de sa maman Bernadette de l’île le de la Réunion, pour se mettre sous ton manteau d’amour au pied de la grotte. Et remettre leur cri de désespoir et d’espoir, de peur et de joie, avant de cette grande opération prévue à Paris.

je me souviens pouvant à peine marcher ce 15 août, voyant autour de moi tant de malades parfois tellement plus atteints que moi venant déposer leur humble prière et leur espoir, et te confier leurs demandes comme un enfant pose une demande en toute confiance dans le cœur d’une maman pour la transmettre au cœur de Dieu.

C’est là, devant cette grotte, que j’ai saisi le sens de la prière, de l’abandon, du lâcher-prise, du don, le sens de la foi. Celle de croire qu’en t’offrant ma confiance, tu me donnerais ce qui juste et bon pour moi, pour mon cœur. Afin que ma vie soit une louange à la vie.

Merci Marie d’avoir été cette médiatrice qui m’a invitée à m’abandonner et à prier avec confiance. Merci d’avoir été cette facilitatrice qui m’a permis d’accepter mon état présent. Merci d’avoir consolé mon cœur, et dans cette grande foi et confiance, d’avoir permis que se fasse le miracle.

Celui d’abord d’être guérie dans mon cœur, guérie de la peur puis quelques jours après, d’accueillir la guérison jusque dans mes entrailles car je devais me faire opérer pour la seconde fois d’une tumeur. Après l’ablation de mon premier ovaire, je devais faire opérer le second au risque de ne pas pouvoir enfanter.

Quelle grâce, quelle joie immense de sentir l’action de la foi! Tu m’as ouvert le cœur pour accueillir la guérison. Et quelle belle surprise ce fut, quelques années après, contre toute attente, de pouvoir transmettre la vie à ce fils Samuel que je t’ai consacré, et qui me rappelle aujourd’hui, dans ce temps d’épreuves où la maladie de nouveau frappe à ma porte: « reviens à l’essentiel ». Merci d’avoir inspiré à mon fils de m’inviter à venir me remettre de nouveau sous ton manteau d’amour. Merci d’être encore là au rendez-vous, m’accueillant dans ma pauvreté et me consolant de nouveau.

Merci pour ce passage à vide qui me permet de faire de la place pour recevoir les grâces divines, les cadeaux que je n’avais pas encore déballés…

Marie merci de mettre ta main dans la mienne, de me guider là où me veulent le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Toi qui est si proche d’eux, viens m’aider à consentir, et à accueillir leur volonté. Je te confie mes enfants Samuel, Benjamin, Raphaël pour qu’à travers moi, tu viennes également les couvrir de ton manteau d’amour. Et délier les nœuds qui nous tiennent loin de la grâce divine.

Avec tout mon amour,

Flora


Chère Marie,

La vie est drôle et surprenante, et elle m’a fait un clin d’œil en m’amenant ici, aujourd’hui, pour t’écrire cette lettre. La dernière fois que je suis venue ici, c’était il y a 30 ans. J’avais déjà choisi de m’engager dans l’un des principaux chemins de ma vie: l’écriture, l’ouverture aux autres, la curiosité et la transmission. Ce chemin a été riche, joyeux, porteur et passionnant, et a pris une grande place dans ma vie.

L’autre chemin a été plus chaotique. C’était celui du couple, du mariage, sur lequel j’avais déjà fait quelques pas et qui, même s’il a été source de beaucoup de joie, a vu naître mes 3 enfants que j’aime tant, m’a permis d’être une femme et une mère libre, a aussi provoqué de la déception et de la tristesse, qui continuent à me peser aujourd’hui.

Dans cette lettre je souhaite réclamer, au sens fort du terme, ton soutien, ta guidance pour continuer à défaire les nœuds qui m’empêchent de m’envoler librement et en confiance vers cette nouvelle vie, tant professionnelle qu’amoureuse qui m’attend, et me permettra de tracer une nouvelle place dans ma vie. J’ai besoin de ta confiance, de ton soutien, de ton regard, de ton sourire et de ton amour inconditionnel pour y arriver.

Je compte sur toi. Je t’embrasse.

La petite Marie


A Marie, Vierge couronnée de douze étoiles,

Chère Vierge Marie, Immaculée conception, quelle aventure pour moi aujourd’hui de t’écrire une lettre! J’ai l’habitude de te prier, de te remercier, et jamais je n’aurais cru être capable de t’écrire.

Depuis 18 ans que je viens te retrouver à la grotte de Lourdes j’espère que ce n’est pas la dernière. Que de confidence tu as reçues, et que de fois tu m’as aidée.

Aujourd’hui, je te demande d’intercéder auprès de ton fils, Jésus miséricordieux, afin de purifier mon âme. Qu’elle soit le corps qui reçoive l’Esprit Saint de notre Dieu trinitaire.

il faut porter sa croix et parfois c’est difficile, car la foi est un roseau, pas un chêne, quand on est un être humain. Mère au pied de la croix, Notre-Dame des misères, apprends-moi à dire oui, et à accepter tout ce qui peut advenir comme épreuve à partir de ce jour.

Et lorsque ce sera le moment de la grande Pâque, du passage de cette vallée de larmes à la lumière, sois la première à me tendre ta main. Accueille-moi avec ton beau sourire, celui qui m’a émerveillé Bernadette.

Toi qui as parcouru 90 km à pied de Galilée aux montagnes de Judée pour aider ta cousine Élisabeth, enceinte de 6 mois, quel courage et enthousiasme tu as eus!

Je te prie de me donner cette force pour la randonnée de vie qu’il me reste à parcourir, courte ou longue. Et je te remercie de ce cœur à cœur imprévu avec toi, que je reçois comme un cadeau. Merci Marie.

Marie-France


Marie,

Qui êtes-vous? La femme parfaite, pure, sage et obéissante et solide, et qui jamais ne s’effondre, ni tombe en dépression? Celle qui, lors de ses apparitions, dit: Priez sans cesse! Repentez-vous! le monde va mal!

Et moi, j’aimerais que vous me disiez: ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave. Tu vas y arriver… Je vois en vous la rigueur, et c’est auprès de votre fils que je trouve la miséricorde, auprès de votre époux que je viens quémander de l’aide.

Mais Marie, je voudrais vous aimer. Je voudrais comme tous les pèlerins mettre tous mes espoirs en vous, vous supplier. Et j’aurai la certitude d’être entendue et défendue. Vous notre « avocate », comme le dit le Salve Regina.

Quand je me rends à Paris, à la chapelle miraculeuse, je m’imagine posant ma tête sur vos genoux. Vous assise sur ce fauteuil bleu exposé à droite de l’autel, me réconfortant et calmant mes angoisses.

Mais aujourd’hui, c’est la maman que je suis qui vous écris, maman inquiète de voir l’une de ses filles chercher désespérément la joie là où elle ne se trouve pas, dans la vulgarité, les amitiés toxiques, les expériences dangereuses. Alors que cette jeune fille a au fond du cœur une si grande soif d’aimer.

Que n’ai-je pas su faire Marie?

Aidez-nous! Intercédez auprès de votre fils pour qu’il se penche vers ce cœur errant. Qu’il mette sur son chemin les amis, les personnes capables de lui montrer où est le vrai, le beau, le bon et où se trouve la vraie joie.

Marie, je ne vous connais pas, ou plutôt je vous connais mal, car vous êtes celle qui questionne et qui fait confiance. Pardonnez-moi la caricature du début de ma missive. Et n’entendez que l’appel à l’aide de la maman démunie.

Marie


Marie,

C’est comme mère que je vous écris. Vous avez été la mère de Dieu et connaissez bien ce statut parfois très agréable, mais aussi très angoissant et difficile. Être mère, pour moi, cela n’a pas été toujours facile et notamment depuis mon divorce, que je n’ai pas désiré. Ma fille a toujours eu de la rancœur contre moi à cause de ce divorce. Je l’aime très fort et, malgré cela, elle peut être dure. Ses enfants, mes petits-enfants, je les aime et je fais le maximum pour eux. Ce que je n’ai pas pu faire pour elle (faute de moyens), je le fais pour eux. J’en suis heureuse pour elle et pour eux mais, malgré cela, je ressens comme une jalousie. La vie n’a pas été simple, j’ai fait le maximum, j’ai gardé le lien avec son père. Je sens pourtant de la rancœur en elle. Je pleure souvent, et elle me fait pleurer.

Marie, Sainte Mère, faites que dans son cœur de mère elle trouve un apaisement… Que moi, en tant que mère, je retrouve ma fille aimante, douce et tendre. Et que les rancœurs s’effacent. Ce pardon, qui gommera toutes les ombres et les pensées douloureuses, je le dépose à vos pieds. Ce sera l’affaire du passé. Votre lumière s’étendra sur nous et illuminera nos visages. Les pleurs deviendront alors des pleurs de joie et de bonheur, partagés en toute sincérité et sérénité.

Vierge Marie, puissiez-vous apaiser cet enfant, lui redonner l’envie d’être dans les bras de sa maman avec tendresse et douceur. Qu’elle comprenne que, malgré toutes mes difficultés matérielles, j’ai été mère, une maman qui l’a aimée, et qui l’aime très très fort.

Merci beaucoup Marie.

Jeanne


Ma chère Vierge Marie,

J’ai choisi cet atelier où il faut te rédiger une lettre. Devant ma feuille blanche, je prends conscience que je ne t’écris jamais. Je m’adresse toujours à toi verbalement, intérieurement, sous forme de prière. Mettre les mots sur le papier fait appel à l’intellect! Je ne parle plus avec mon cœur, avec mes ressentis et mes émotions, mais avec ma tête qui est sous contrôle, qui suit des règles et des apprentissages. Je me rends compte que, depuis toujours, et aujourd’hui encore, je m’adresse à toi en tant que ton enfant ; comme un enfant à sa mère sainte, qui l’aime totalement et gratuitement.

Merci de tout cet amour.

Isabelle


Maman,

On oublie bien souvent que vous êtes notre maman du ciel, qui a ce rôle de co-éduquer avec notre maman sur terre… Donc je m’adresserai à vous comme une fille à sa maman. Maman, vous qui avez toujours veillé sur moi et ma famille, je vous confie des intentions de prière avec une ligne directrice autour de la famille:

Maman, aidez les couples en espérance d’enfant à pouvoir fonder une famille, surtout ceux qui rencontrent des difficultés à en avoir.

Maman, je vous demande de trouver la perle rare dans ce pèlerinage pour mon frère, de faire office de « Tinder ».

Maman, protégez les plus faibles et donnez-nous l’humilité d’aller à leur rencontre.

Maman, je vous confie tous les pèlerins du Pèlerinage national qui ont accepté de venir pour vous servir à travers leur prochain. Maman, donnez-moi la force de prier régulièrement le chapelet et de faire au moins une neuvaine par mois, pour commencer. Et que pour la suite, cela soit plus régulier. Merci maman d’être avec moi.

Une Marie qui a la chance de porter votre nom


Notre-Dame-de-Lourdes, maman Marie,

Tu es ma mère et je suis ta fille bien aimée et aimée de ton fils Jésus, mon grand frère et mon ami fidèle. Je viens vers toi aujourd’hui pour te confier mes soucis de mère de famille, d’épouse et de disciple de Jésus. J’ai beaucoup de difficultés à assumer mon rôle et la mission que le Seigneur m’a donné à accomplir. J’ai un grand désir d’aimer ton fils Jésus et de faire sa sainte volonté, mais je n’y arrive pas.

Maman Marie, conduis-moi à lui afin qu’il me donne la force de faire ce qu’il me dira de faire. Obtiens-moi la joie et la paix. Notre-Dame-de-Lourdes, santé des malades, je te supplie de me venir en aide. Je pense que j’ai un dysfonctionnement dans mon cerveau. Je confonds les articles: le, la, u, une. Je dis « le » à la place de « la », « un » à la place de « une », et beaucoup d’autres confusions dans ma tête. Ce qui me rend malheureuse. Je cherche toujours mes mots quand je parle, du coup, je suis frustrée quand je dois tenir une conversation. Je suis incomprise, mal à l’aise. D’autre part, je désire faire de l’évangélisation, parler de ton Fils aux personnes qui ne le connaissent pas ou mal, mais je fuis les gens à cause de ce handicap. Je manque cruellement d’éloquence dans la parole. Je te prie, maman, de me venir en aide en parlant à ton divin fils Jésus de mon difficile présent. Que le Seigneur Jésus libère mon esprit du sommeil, afin que je puisse apporter la vie et la joie aux autres. J’ai beaucoup d’autres soucis à te confier, et je sais que tu les connais déjà, étant ma maman.

Merci d’avoir exaucé mes prières, maman Marie. Je te consacre mes enfants S. et E. Tu connais leurs soucis et leurs souffrances. Sois bénie et remercié pour la maman merveilleuse que tu es pour moi, et pour notre famille. Je te confie mon époux Michel.

Philomène


Bonjour Sainte Mère,

Me voici, encore une fois, revenue à Lourdes pour vous remercier de tout ce que vous m’avez donné. Vous avez entendu mes prières, mes demandes, même les plus folles. Je me souviendrai toute ma vie de ma première fois à Lourdes en 1990, en touriste. J’ai vu les brancardiers et au fond de mon cœur, je souhaitais le devenir un jour pour être au service de malades. Et puis des années plus tard en 2010, à la suite d’une interview publiée dans une revue pharmaceutique, j’ai appris l’existence du Pèlerinage National à Lourdes avec les malades. J’ai compris que c’était un appel que vous m’aviez envoyé, et me voilà devenue hospitalière du Pèlerinage National.

Je vous remercie sans cesse de cet appel…

Apprenez-moi à vous aimer tous les jours un peu plus, et guidez-moi dans mes démarches quotidiennes, pour que je sois digne d’être votre fille.

Je vous embrasse Sainte Mère.

Votre fille paresseuse dans les prières quotidiennes.

A.N.


Marie, Sainte Vierge Marie,

Je vous écris cette lettre pour prendre un temps de réflexion et de prière. Je voudrais aussi vous remercier pour toutes les grâces que j’ai reçues de Dieu, et que vous avez accompagnées. Merci pour ma vie familiale équilibrée, pour mon entourage si attentionné, pour les temps forts de ma vie qui m’ont vraiment aidé à découvrir Jésus. Et depuis 8 ans, merci de m’avoir fait connaître de si précieux amis, pour fortifier ma foi. De si nombreuses fois, j’ai eu la chance de goûter à la joie, la joie profonde qui vient du cœur et qui rend vraiment heureux.

Marie, vous êtes la maman de Jésus, Dieu fait homme pour nous les hommes. Vous avez accueilli la vie. Vous êtes pour moi quelqu’un d’évident à prier, et je n’ai découvert que récemment la façon qu’il convenait de prier avec vous. La foi n’est pas toujours innée pour moi, mais, parfois, cela m’aide de prier avec vous. Vous êtes pour moi une figure inspirante de la douceur, de la maternité et de l’accompagnement spirituel. Alors, Sainte Vierge Marie, je vous prie de veiller sur tous vos enfants du monde, de diffuser votre paix partout dans le monde et en France afin qu’y règnent la douceur, l’amour fraternel et l’attention aux plus petits.

Marie, intercédez pour moi auprès de Dieu pour que je sois un exemple de charité, de joie et de bienveillance autour de moi. Augmentez toujours en moi la patience, l’écoute et la force de gérer mon caractère et de me lier aux autres. Donnez-moi la force de prier toujours, de ne jamais perdre l’espérance, de vous demander de l’aide tant qu’il m’en faudra, de ne jamais baisser les bras, de parler et d’évangéliser de toutes les façons que je le pourrai, de prier pour ma famille, et mes amis, de les aimer comme vous les aimez. Enfin, Sainte Vierge Marie, donnez-moi la force de vous aimer toute ma vie.

Domitille


Marie ma douce mère,

Merci d’avoir toujours été auprès de moi dans les moments joyeux et les moments difficiles. Par ce pèlerinage je réalise beaucoup de choses. Je n’ai jamais pris le temps de vivre, c’est-à-dire le temps d’aimer et de vous aimer. Le temps de vivre en famille pleinement sous le regard de Dieu, et tout cela pourquoi? Pour le travail.

Que choisir maintenant? Je vous demande de me mettre sous votre regard afin de faire de ma retraite un moment privilégié avec le Saint-Esprit et toute l’église, avec mon mari et mes enfants, petits-enfants et mes amis.

Je vous demande, car vous me connaissez plus que moi, de corriger mes défauts et de m’aider à porter ur ma route les épreuves qui m’ont fait grandir, afin de retrouver un équilibre de vie. J’ai confiance en vous. Je vous laisse me guider jusqu’au dernier jour de ma vie.

Merci Marie ma douce mère,

Geneviève


Marie,

Je prends la plume, Marie, pour te parler, moi qui te prie si peu! En effet, je prie ton fils, l’esprit, Dieu, mais presque jamais spontanément toi, la mère de Jésus.

Peut-être parce que ma maman italienne ne priait pratiquement que L’Ave Maria et que pour moi, l’important c’était la relation à Dieu, par Jésus et l’Esprit Saint? Je ne sais…

Mais je suis aujourd’hui dans ta maison, à Lourdes, et je te demande pardon pour ce manque de confiance en toi. C’est ma maman qui en 1990, j’avais 43 ans, m’a entraînée pour la première fois à la grotte avec le pèlerinage du diocèse de Toulon. Ses 2 enfants, moi et mon frère, avaient subi de grosses opérations et dans un élan de confiance absolue, elle nous avait confiés à toi.

Ma conscience m’incita à l’accompagner, mais pas ma foi en toi. Quelle erreur! Sur place, je fus bouleversée par cette foi immense qui portait ton peuple. Je revins quelquefois seule, quelques fois en pèlerinage diocésain ou national te rendre visite, mais j’ai toujours du mal à te prier.

Toi la confiance absolue, toi la mère affligée, éprouvée, effondrée, enseigne-moi le Comment. Pas le chapelet qui est trop répétitif pour moi, car cela devient une mécanique au bout d’un moment, mais une prière dans un cœur à cœur avec toi.

Moi aussi j’ai été une mère effondrée par la maladie de ma fille, mais c’est vers Dieu, par Jésus, que je me suis tournée. J’ai bien fait faire une plaque à Notre-Dame-de-la-Garde de Marseille mais je l’ai toujours à la maison…

C’est à la mère protectrice que je voudrais m’adresser avant de clore voir cette lettre, et lui demander de l’aide pour ma fille qui m’a accompagnée, bien que peu croyante.

Avec toute ma tendresse, merci Marie.

Anne-Marie


À Marie, mère de Dieu, notre mère a tous

Me voici à Lourdes en ce 151e pèlerinage après 40 ans d’absence, et c’est à la fois très émouvant mais aussi triste. Je suis déjà venue 3 fois étant jeune guide, lors de pèlerinages où j’ai pu faire différents services et vivre ma foi avec mes amis guides. Toutes ces années de scoutisme ont été mes plus belles années, et de belles amitiés toujours d’actualité me sont restées.

Et puis un choc émotionnel dû à la séparation de mes parents a bouleversé ma vie. Arrêt du scoutisme, arrêt du judo que je faisais depuis 10 ans, des études d’infirmières difficiles à effectuer… Tout est devenu difficile, en fait. Un mariage, des enfants, un divorce, et un nouveau choc émotionnel. Malgré tout cela, j’ai continué de vous prier dans notre magnifique basilique de Fourvière construite à votre intention.

Rien de ce que j’écris ne vous échappe, puisque vous êtes notre mère à tous. Rien de ce qu’il y a dans mon cœur ne vous échappe également.

L’éloignement de mes filles, la difficulté à rencontrer quelqu’un… Je ne veux pas faire de cette lettre une complainte, car par ailleurs je suis extrêmement bénie et protégée. Je suis en bonne santé. J’ai une famille, des enfants et petits-enfants qui vont bien. J’ai un travail, un toit, des amis. Alors, une immense gratitude pour tout ça, pour votre présence, protection et bénédiction à mes côtés.

Me voici à Lourdes 40 ans après ces événements dévastateurs de ma vie, et je suis très heureuse d’être avec vous ici. Mais je suis également triste car tous mes souvenirs ont disparu dans un coin de ma tête. Je ne me souviens pas et je n’arrive pas à mémoriser, et ceci est une grande souffrance pour moi. Bien sûr, il y a sûrement une raison mais néanmoins cela reste douloureux. Par cette lettre, je vous demande votre aide pour retrouver ces souvenirs et m’aider à mémoriser, m’aider à évoluer, grandir et pourquoi pas retrouver mes capacités psychiques. Tout ceci est frustrant.

Merci Marie,

Sylvie


Sainte Vierge Marie, ma très chère maman du ciel,

Je t’écris cette lettre pour te dire merci. Merci pour ta présence quotidienne à mes côtés. Merci pour ta présence apaisante et encourageante à chaque moment de ma vie, de ma nouvelle vie de catholique.

En effet, c’est à l’occasion du pèlerinage de Chartres 2013, ou je me posais des questions sur la religion chrétienne que ta présence s’est imposée à moi comme une évidence. Ave Maria… Chapelets…

Les difficultés physiques et techniques à surmonter, et ta présence réconfortante par l’intermédiaire d’une pèlerine, qui m’aide et me donne son chapelet… Chapelet si important pour moi et que j’ai perdu cette année 2024. Mais je me console en pensant qu’il aide peut-être une autre personne qui est en train de cheminer. Et tu as également pourvu à mon besoin puisque tu m’as fait offrir un autre chapelet, de Medjugorje…

Oui, depuis Chartres 2013, je suis en cheminement vers le Christ, et c’est toi qui es sur le bord du chemin à me répéter: « tout ce qu’il te dira, fais-le. » C’est toi, maman du ciel, qui me donnes l’exemple de cette confiance en Jésus, en toutes choses, à tout moment.

Depuis 2020, toutes les difficultés, toutes les épreuves que j’ai eues à affronter, je les ai surmontées grâce à toi. Mes peines et mes fatigues, mes moments de désespoir, je les ai tous confiés à toi, ma maman du ciel. Tu as toujours été présente pour moi.

En avril à Medjugorje en pèlerinage paroissial, aujourd’hui à Lourdes en pèlerinage national, je veux absolument te consacrer ces moments de ma vie où je mets en pause pour toi, pour te remercier en pleine conscience. Merci Marie.

Marie-Marthe


Sainte Marie,

Je disais il y a quelques jours seulement qu’écrire des lettres me manquait. Contrairement au message qui exige une réponse immédiate, la lettre est une impression à un moment « T » de mon existence des sentiments et des pensées que je me sens prête à partager. Moi qui m’imaginais attendre d’être à Bordeaux pour écrire des lettres, me voici à écrire à celle qui devrait être la plus proche des femmes de ma vie: vous, sainte Marie. Mais bon, j’avoue que pour l’instant, nos discussions quotidiennes sur Messenger, WhatsApp, Twitter et TikTok avec ma sœur sont bien plus régulières que mes prières à vous, Marie. Que voulez-vous? Je suis un être de technologie.

J’ai toujours eu un lien particulier avec vous. Une des raisons pour laquelle je me sens tant à ma place dans la religion catholique (malgré de nombreuses convictions qui viennent constamment en contradiction avec la version la plus traditionaliste de cette religion), c’est votre présence. C’est la possibilité, dans une religion monothéiste, d’avoir une femme si importante. Une femme à la fois humaine et pourtant si différente. Une femme belle, forte, une mère et une épouse aimante et dévouée. Mais aussi questionnante.

Je ne marche pas dans vos pas, Marie. Je questionne constamment les limites de mon genre et de mon identité féminine. Qu’est-ce qui fait de moi une femme? Pourquoi choisir d’aimer un homme, et de surcroît toute sa vie? Vous en convenez, je suis loin d’être immaculée. Et je ne suis pas vierge non plus. Mais j’aime à vous prier.

En faisant le choix de retourner à Lourdes cet été, j’ai certes pris le temps de travailler sur mon besoin viscéral d’aider. Mais j’aime à le faire ici, en votre présence apaisée. Je pense que c’est pour cela qu’il est plus facile pour moi de vous écrire qu’à Jésus. Même si j’ai des amis qui parlent à Dieu au quotidien, c’est loin d’être mon cas. Mais une relation, ça se travaille, ça s’entretient. Et cela, avec vous, j’avoue ne pas le faire assez.

En venant ici, j’ai l’impression de retrouver toutes les versions passées et présentes de celle que je suis à Lourdes. J’ai souvent cette image de moi qui attends de se faire confesser. De ma conversation avec Caroline au sortir de la grotte, bouleversée. De François qui me dit que j’ai de beaux yeux. De moi qui me blottis contre lui dans le train couchette sur le chemin aller, pendant qu’il joue de la mandoline. Le FRAT (en 2011, je crois), était sous le signe de l’amour, De l’amour réciproque, de surcroît (…).

J’ai moins de souvenirs marquants du Lourdes d’il y a 2 ans, paradoxalement. Moins de rêve, moins d’images marquantes. Il y a 2 ans, c’était avant tout la joie d’être avec mes amis que j’aime tellement, pleins d’authenticité. Et la joie d’être utile et – pardon, je me permets — aussi douée […]

J’aimerais Te faire confiance et te confier l’amour une seconde fois. J’aimerais refaire un bain complet aux piscines. Et en me baignant à nouveau entièrement, revenir à cette version de mois si confiante dans la foi et dans l’amour, prête à se donner.

J’aimerais, Marie, te confier mes amours à venir. Mon amour de Dieu et ma foi qui est si souvent criblée de doutes. Mon amour de ma famille, où nous apprenons ensemble à être toujours plus authentiques. Mon amour de mes amis, passés, présents et futurs, avec qui j’ai tant pu expérimenter ce qui fait une communauté avec de la communication, des conflits, des ruptures et le pardon. Un amour de la vie incarné dans ce que je crée et je fais.

Et nous y arrivons, Marie, après tout ce bla-bla: je te confie 13 ans après ma peur d’aimer et de risquer d’être blessée. Je te confie ma peur d’avoir trop de défauts pour être aimée. J’aimerais, en cette seconde partie de 2024, vivre une relation qui me donnera envie d’être aux côtés de l’autre la meilleure version de moi-même […].

Je suis impatiente de voir quel avenir tu me réserves. Je te promets d’accepter ce que tu permettras qu’il m’arrive, comme le dit la prière à l’Esprit saint. Pour le reste, on verra!

Béa




« Je t’attends, Seigneur, dans le calme et le silence… »

De toi, mon cœur a dit : « Cherche sa face ! »

C’est ta face, Seigneur, que je cherche…

Psaume 25,8

      En ce temps ultime et radieux de Noël, Celui de l’Avent a préparé peu à peu nos cœurs à une joie mystérieuse qui a grandi dans l’attente ! Et il nous est bon ici de reprendre et méditer une remarquable « prière de Sainte Faustine » qui va ajuster la nôtre. Laissons-là d’abord résonner à l’intérieur en la repassant plusieurs fois en nos cœurs… et elle deviendra, à n’en pas douter, notre lumière sur la route ; car si la joie de Noël doit nous rassembler autour de l’Enfant-Dieu, elle doit aussi nous relancer vers « le Ciel, l’unique but de nos travaux[1] » :

« Je ne sais, ô Seigneur, à quelle heure Tu viendras… Je veille donc sans cesse et je tends l’oreille, Moi Ta bien-aimée que Tu as élue. Car je sais que Tu aimes venir inaperçu. Cependant, Seigneur, le cœur pur Te pressant de loin…

Je T’attends, Seigneur, dans le calme et le silence, avec au cœur une grande nostalgie et un désir inassouvi. Et je sens que mon amour pour Toi se change en brasier… Et comme une flamme s’élèvera dans le ciel à la fin de mes jours !

Viens donc enfin, mon très doux Seigneur, et emporte mon cœur assoiffé là-bas, chez Toi, dans les hautes contrées des Cieux où règne éternellement Ta Vie !

La vie sur terre n’est qu’une agonie, car mon cœur sent qu’il est créé pour les hauteurs et rien ne l’intéresse des plaines de cette vie. Car ma Patrie c’est le Ciel, et je crois en cela invinciblement ! » (Petit Journal, 1589).

Quelle lumière, quelle sagesse, quel élan et quel « cri » dans cette admirable prière ! Elle nous dit en raccourci ce qui doit soulever notre cœur, si souvent lourd, de pauvre pécheur :  n’est-il pas appelé par la miséricorde du Christ à entrer dans la vraie Vie ? Alors, comprenons que sur terre, il faut « veiller » sans cesse comme nous y invite ici Sainte Faustine et, par-dessus tout, l’Evangile :

« Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,36).

D’ailleurs, le merveilleux chant du « Salve Regina » le confirme : nous vivons sur cette terre « gémissant et pleurant dans cette vallée des larmes… » et nous soupirons vers Marie, « Reine et Mère de miséricorde : notre vie, notre douceur et notre espérance ! » C’est Elle qui, « après cet exil, nous montrera Jésus, le fruit béni de ses entrailles ! » Alors, avec Faustine, il nous est si bon de redire :

« Je t’attends, Seigneur, dans le calme et le silence, avec au cœur une grande nostalgie et un désir inassouvi. Et je sens que mon amour pour Toi se change en brasier… Et comme une flamme s’élèvera dans le ciel à la fin de mes jours ! »

C’est si vrai que l’essentiel de notre vie sur terre est « d’attendre le Seigneur, dans le calme et le silence » avec, au cœur, ce désir lancinant de la « nostalgie du Ciel » pour lequel nous sommes tous nés… et il faut ici rafraîchir notre mémoire pour qu’elle se souvienne du mystère de l’issue finale de chacune de nos vies… qui sera, en vérité, éternel !

Ah, si l’on faisait aujourd’hui un sondage sur ce qu’il advient au moment de la mort ? On aurait d’étonnantes surprises sur le sens de la vie ! Le matérialisme athée nous a enfermé dans une terrible inculture en nous figeant dans le temps par le mythe de l’éternelle jeunesse ! Et c’est pourquoi l’Ennemi de nos âmes tentera jusqu’au bout de nous voler « le trésor de la foi » que l’Eglise appelle : « la grâce d’une bonne mort » !

Alors, n’oublions jamais que notre âme est éternelle et qu’à la fin, elle sera « pesée » et « jugée » face à l’Amour ! Et c’est pourquoi dans chacun de nos actes sur terre se joue notre éternité… il est donc « urgent » maintenant d’écouter la foi de l’Eglise sur les trois destinations éternelles « possibles » au moment du grand passage :

Le Ciel, lieu de la béatitude éternelle avec les Anges et les Saints auprès de Jésus, Notre Sauveur et Seigneur, et de Marie notre Mère, dans la joie et la gloire de la Très Sainte Trinité !

Le Purgatoire, lieu de miséricorde et de de purification où les âmes attendent dans la souffrance et l’espérance d’être délivrées de leurs péchés avant d’entrer au Ciel…

L’Enfer, lieu de la damnation, de l’horreur sans fin et de l’éternelle haine avec la foule horrible des démons et des damnés !

Il est aujourd’hui urgent de nous arrêter quelque peu sur le mystère de ces trois issues finales « possibles » de la vie de l’homme à travers les lumières de la foi fondées sur l’Evangile. Car aujourd’hui, il y a jusque dans l’Eglise « un terrible silence » sur ces vérités de la foi. Il est donc pressant de comprendre combien chaque choix et chaque instant de nos vies préparent notre éternité dans l’autre monde… et combien selon le commandement du Seigneur, nous devons « aimer » comme Lui (Jn 15,12-17). En effet, le vrai réel n’est pas celui que l’on croit dans notre civilisation enfermée dans le matérialisme triomphant : cette vie de chaque jour qui passe disparaîtra et en prépare une autre qui sera éternelle… n’oublions jamais « qu’au soir de cette vie, nous serons jugés sur l’amour[2] ! »

Certes, par l’Amour en personne qui est mort pour nous sur la Croix, car « le Fils n’est pas venu pour juger, mais pour sauver (Jn 3,17) et donner la vie qui est en Lui (Jn 5,26). » Mais, face à un tel Amour, le Catéchisme nous invite au réalisme en affirmant : « c’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (Jn 3,18), reçoit selon ses œuvres (1 Co 3,12-15) et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour[3]. » (Mt 12,32)

Chaque instant de cette vie est donc redoutablement « sérieux et précieux » car il prépare notre éternité. Et comme l’a dit petite Thérèse : « Un instant, c’est un trésor ! » Alors, en cette civilisation des divertissements à outrance et des jouissances sans fin, sachons découvrir la « perle précieuse » de l’Evangile (Mt 13,45-46) pour changer dorénavant la finalité de nos vies ! Et laissons résonner en nos cœurs le « cri final » de Faustine :

« Ma Patrie, c’est le Ciel, et je crois en cela invinciblement ! »

+M Mickaël

 

[1] Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Lettre 90.

[2] Saint Jean de la Croix, Avis 57.

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, 679.




À Banneux, la « Vierge des Pauvres » soulage les souffrances

Les huit apparitions de la Vierge Marie à la petite Mariette Beco pendant l’hiver 1933 ont fait du hameau de Banneux en Belgique wallonne, au sud-est de Liège, un lieu de pèlerinage qui accueille chaque année un demi-million de pèlerins du monde entier.

Une famille modeste peu pratiquante. Dimanche 15 janvier 1933 vers 19 heures. Nous sommes dans la cuisine de la famille Beco. Un poêle à charbon chauffe la petite pièce, une lampe à pétrole se trouve sur la table de la cuisine. Les Beco vivent à l’écart : papa a construit une petite maison ouvrière pour les siens à un bon kilomètre du village de Banneux, dans la commune de Louveigné (intégrée depuis 1977 à la commune de Sprimont). Les parents y vivent avec leurs sept enfants nés sur douze ans. Mariette (12 ans) est l’aînée, « l’active petite maman d’un ménage où la vraie maman, épuisée, est souvent malade ». Une journée éreintante touche à sa fin : trois des sept enfants ont été souffrants. Maman berce le dernier-né qui a à peine trois mois. Papa est allé mettre au lit la petite Simone dans la pièce à côté. Il s’est étendu auprès de la fillette et s’est endormi. Alphonse et André dorment à l’étage. Le petit René est couché sur une paillasse à côté du banc sur lequel Mariette est agenouillée. Elle guette le retour de son frère Julien, en vadrouille depuis le matin.
Qu’ont-ils fait ce dimanche-là ? Nous n’en savons pas grand-chose. Mais nous savons qu’ils n’ont pas été à l’église, car les Beco ne pratiquent pas, en tout cas pas avec une régularité exemplaire. Il est vrai que Mariette avait commencé le catéchisme en vue de la première communion (qui se faisait à l’âge de 12 ans), mais depuis trois mois, elle n’y était plus allée. Elle ne s’entendait guère avec le chapelain Louis Jamin, avait exprimé le souhait de ne plus suivre la catéchèse, et son papa n’en avait pas fait un problème. « Tu ne feras pas ta communion, c’est tout. »


L’apparition de la Vierge Marie. Mariette guette le retour de son frère Julien, mais c’est quelqu’un d’autre qui se présentera ce soir-là dans le jardinet. Une dame, très belle, très jeune, rayonnante d’une lumière intérieure.
– « Mon Dieu, maman, je vois une dame dans le jardin ! Si bien habillée, si élégante ! »
– « Laisse-moi tranquille, c’est des sottises ! »
– « Mon Dieu, maman, on dirait la sainte Vierge ! »
« Oui, c’est peut-être la sainte Vierge », ironise la maman.
Pourtant, la maman sort de son engourdissement : sa fille n’est pas du genre à rêvasser, encore moins de choses pieuses. Mariette aurait-elle aussi de la fièvre ? Madame Beco vient à la fenêtre, soulève le rideau et voit également une silhouette blanche : « C’est une macrale (une sorcière) », dit-elle. Mariette se met à égrener le chapelet qu’elle avait trouvé quelques jours auparavant sur la route. La belle dame lui fait signe de la main, l’invitant à sortir. Mariette se dirige vers la porte, mais sa mère donne un tour de clé, l’empêchant ainsi de rejoindre la dame. Quand Mariette revient à la fenêtre, la lumière a disparu.
Quand Julien rentre, il se fait réprimander. Mais pour une fois, il a une bonne excuse : l’abbé Jamin est en train de former le patronage et il a emmené les enfants en excursion. Mariette lui confie qu’elle a vu « quelque chose de beau ». Pour toute réponse, elle reçoit cette phrase : « Tu es sotte ! » Et tout le monde va se coucher.



Dieu vient à l’homme.
Le lendemain matin alors que le père Beco allume le feu, sa femme lui raconte tout. Dans le jardin, elle lui montre l’endroit où se tenait la silhouette. Les Beco sont un couple très uni, ils n’ont pas de secret l’un pour l’autre, et ils adorent leurs enfants. Quand Mariette descend, le père l’accueille de mauvaise humeur : « Tu deviens sotte ? » Mais devant le regard limpide de son aînée, il se ravise, se fait indiquer l’endroit de l’apparition. Mariette indique exactement le même lieu que Madame Beco. Alors le père se pose des questions : sa fille ne lui a jamais menti. Elle lui ressemble, et pas plus que lui, elle ne supporte de voir sa loyauté mise en doute. Voilà une famille tout à fait normale. Une dimension n’est pas très présente : la vie de foi, la vie chrétienne, la prière, la pratique religieuse. Apparemment, Marie ne s’en offusque pas. Un proverbe allemand dit : « Si le prophète ne vient pas à la montagne, la montagne ira au prophète. » L’homme ne va plus à Dieu ? Qu’à cela ne tienne, alors Dieu viendra à l’homme. La terre se désintéresse du Ciel, le Ciel ne saurait ignorer la terre. Il nous arrive d’être assez bête pour croire que nous pouvons nous passer de Dieu. Heureusement, Dieu ne nous en veut pas et n’hésite pas à nous dire qu’il ne peut pas se passer de nous. Il me semble que la famille Beco est représentative de beaucoup de familles de l’époque et d’aujourd’hui. Dieu, Jésus, l’Esprit saint, Marie, les saints ne trouvent pas la place qu’ils devraient avoir.


« Source jaillissant en vie éternelle ». Lorsque la belle dame revient le 18 janvier, Mariette l’attend dehors : à genoux sur le sentier, elle récite le chapelet, alors que sa maman ne l’avait jamais vu prier. Plus question donc que maman l’empêche de sortir ; la petite a pris les devants. Marie la rejoint dans le jardin et l’invite à la suivre : confiante, la voyante se met en route, sans trop savoir où elles vont. La belle dame, et c’est remarquable, avance à reculons, toujours tournée vers Mariette, un peu comme une maman qui apprend à son petit enfant à faire ses premiers pas. À deux reprises, elles s’arrêtent, Mariette s’agenouille et dit quelques « Ave ». Puis, elles repartent. Après une petite centaine de mètres, Mariette fait un quart de tour et se tourne : au pied d’un talus, il y a une petite source. La flaque d’eau est recouverte d’une couche de glace, car il fait glacial : – 12°. « Poussez vos mains dans l’eau. » Mariette brise la glace et s’exécute. « Cette source est réservée pour moi. » Le lendemain, la belle dame révélera son nom, le vocable sous lequel elle est invoquée à Banneux : « JE SUIS LA VIERGE DES PAUVRES. » À nouveau, elle conduit Mariette à la source. Un malentendu fait apparaître la candeur de la petite. « Belle Dame, hier vous avez dit que cette source est réservée pour moi, pourquoi pour moi ? » (et elle se montre elle-même). Avec un grand sourire, la dame clarifie les choses : « Pas pour toi ; ni pour moi : pour toutes les nations, pour les malades. »

L’eau de notre baptême.
Où se noue notre relation vitale avec le Christ, si ce n’est dans l’eau du baptême ? Marie entreprend donc avec Mariette et chacun de nous un pèlerinage à la source de notre foi. « Vierge des Pauvres, conduis-nous à Jésus, source de la grâce », dit la première invocation. « Pousser les mains dans l’eau », c’est se ressourcer dans la grâce de notre baptême qui a fait du fils d’homme que nous sommes un fils de Dieu. « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle » (Jean IV, 14). Le mot « nations » (que Mariette ne connaissait d’ailleurs pas) nous fait évidemment penser à la dernière parole de Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu : « Allez, dit le Seigneur aux apôtres, de toutes les nations, faites des disciples ; baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous mes commandements » (Matthieu XXVIII, 19).

Et l’eucharistie, me direz-vous peut-être ? « Je désirerais une petite chapelle ! » Tel fut le désir exprimé par la Vierge des Pauvres le 20 janvier, avant d’imposer les mains sur Mariette et de disparaître. Une syncope empêche la fillette de se souvenir avec précision de la fin de l’apparition. En tout cas, elle n’a pas entendu la Belle Dame lui dire « Au revoir ». Le chapelain Jamin voit dans le geste de la Vierge la fin des apparitions ; mais Mariette ne peut le croire. Fidèlement, elle sort chaque soir pour prier le chapelet. Son désir est si fort qu’elle prie parfois jusqu’à sept chapelets ! Sa vie a d’ailleurs complètement changé : le mercredi matin, elle va à la messe et au catéchisme. Pendant trois longues semaines, rien ne se passe : l’abbé Jamin semble avoir raison. Le 11 février : joie immense. La Vierge apparaît pour la cinquième fois, conduit l’enfant vers la source et lui confie la raison de sa venue : « Je viens soulager la souffrance. » Ce même soir, Mariette, accompagnée d’un prêtre qui a assisté à l’apparition, retrouve le chapelain. Chemin faisant, ils parlent ensemble. « As-tu déjà fait ta première communion ? » La question suscite un désir dans le cœur de la voyante, car arrivée à la cure, elle exprime son intention de communier dès le lendemain matin. Les objections du chapelain n’y changent rien : Mariette communie pour la première fois le dimanche 12 février 1933. « Je désirerais une petite chapelle ! » Spontanément, nous pensons à la chapelle qui se trouve maintenant dans le jardin de la famille Beco. Mais plus profondément, ne sommes-nous pas chacun et chacune cette petite chapelle dans laquelle le Seigneur veut venir habiter ? Et de manière éminente chaque fois que nous recevons le Seigneur Jésus dans l’eucharistie ? Est-ce que, par l’imposition des mains, Marie n’a pas béni en Mariette le désir de l’eucharistie pour qu’il grandisse et se réalise le lendemain de sa cinquième visite ?

Des gestes divins.
L’imposition des mains peut avoir de multiples significations. Elle peut être signe de bénédiction (Matthieu XIX, 13 : Jésus bénit les enfants qu’on lui amène). Elle peut apporter la guérison aux malades (cf. Marc XVI, 18 ; Jacques V, 14 ; Actes IX, 17). Elle peut vouloir signifier la mise à part pour une mission particulière (1 Timothée IV, 14 et 2 Timothée I, 6 : Paul confère l’ordination à son disciple Timothée). La « bonne parole » devient ainsi un bienfait. Mais quel est donc le bien que Dieu veut nous faire quand il promet de nous bénir ? Une belle image utilisée par un père de l’Église, saint Irénée de Lyon, peut nous aider à voir le sens profond de l’imposition des mains et de la bénédiction. Lorsqu’il médite sur le mystère de la Trinité, il parle du Fils et de l’Esprit comme des « mains de Dieu ». « Comme si Dieu n’avait pas ses mains à lui ! De toute éternité, il a auprès de lui le Verbe et la Sagesse, le Fils et l’Esprit. C’est par eux et en eux qu’il fait toutes choses. » (Contre les hérésies, IV, 20, 1 SC 101bis, p. 626). Avec ses deux mains, par le Christ et par l’Esprit Saint, le Père veut façonner chaque créature, en particulier l’être humain qui est à son image et à sa ressemblance. Parce que nous avons repoussé le Seigneur, la ressemblance s’est effacée. Mais si nous le désirons, le Père nous reprend en main pour nous recréer. L’imposition des mains et la parole de bénédiction sont alors des gestes divins qui veulent nous rendre notre dignité profonde, celle de fils et filles de Dieu.


L’essor du pèlerinage. Le village de Banneux était déjà consacré à la Vierge Marie avant les apparitions. Pour la remercier d’avoir été épargnés lors de l’invasion allemande en août 1914, les habitants l’avaient en effet renommé Banneux-Notre-Dame. Cependant, l’événement était tombé dans l’oubli et les familles du village ne se manifestaient pas par leur ferveur. Après les apparitions de 1933, l’abbé Jamin constate que l’atmosphère change radicalement, de nombreuses familles revenant durablement à la pratique. Avec la construction d’une chapelle, inaugurée dès l’été 1933, puis la reconnaissance des apparitions par l’évêque de Liège Mgr Louis-Joseph Kerkhofs, le 22 août 1949 (la même année que les apparitions voisines de Beauraing), un pèlerinage actif s’est mis en place, qui dure jusqu’à nos jours. Des triduums des malades y sont notamment organisés.

Adieu.
Mariette est née le 25 mars 1921, jour de l’Annonciation : raison pour laquelle on l’a appelée Mariette, petite Marie. Joyeux événement chez les Beco. Mais en 1921, ce 25 mars était aussi le Vendredi Saint. Oui, Banneux est un entrelacement de mystères joyeux et de mystères douloureux. Mariette a connu tant de souffrances dans sa vie. Ce qui lui a permis de tenir la tête hors de l’eau, c’est la prière (« Priez beaucoup », dit la Vierge lors des trois dernières apparitions) ; mais c’est aussi et surtout la promesse de Marie : « Ma chère enfant, je prierai pour toi. »
Elle est décédée le vendredi 2 décembre 2011, premier vendredi du temps de l’Avent, ce temps de grâce où toute l’Église crie de tout cœur : « Viens, Seigneur Jésus. » Oui, ce jour-là, Jésus est venu la prendre chez lui, exactement neuf mois après l’anniversaire de la dernière apparition. Elle s’est éteinte inopinément alors que l’infirmière faisait sa toilette. L’ « Adieu » de la Sainte Vierge du 2 mars 1933, lors de sa huitième apparition, avait fait pleurer Mariette parce qu’il avait remplacé l’ « au-revoir » par lequel les autres apparitions s’étaient terminées. « Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. » (2 Corinthiens V, 7)
Un long chemin de foi de 78 ans et neuf mois a débouché, enfin, sur la claire vision.