Du sein de Marie… est sortie la Lumière du monde !

« Tu serais mort pour l’éternité, s’il n’était né dans le temps…

Tu serais victime d’une misère sans fin, s’il ne t’avait fait miséricorde ! »

Saint Augustin

 

Voici qu’en Marie, le Très-Haut s’est fait tout petit, le Soleil est sorti d’une étoile, la Lumière éternelle s’est révélée sous les traits de l’enfance… car « le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ! » (Jn 1,14).

En cette Vierge, il est devenu ce qu’il n’était pas sans cesser d’être ce qu’Il est : le Verbe divin, le Fils unique « tourné vers le Père » (Jn 1,1). En épousant notre condition humaine en tout, sauf le péché, notre Dieu entre avec nous dans une bouleversante proximité en épousant le cycle de nos croissances (Lc 2,52) ; mais son mystère reste fou et inconcevable ! Comment pouvait-on imaginer, ne serait-ce qu’effleurer, la venue « possible » de Dieu en personne ? Saint Pierre Chrysologue s’émeut devant le plus grand des mystères de l’histoire humaine :

« L’Incarnation n’est pas normale, c’est miraculeux ; ce n’est pas conforme à la raison, mais à la puissance divine ; cela vient du Créateur, non de la nature ; ce n’est pas commun, c’est unique et divin[1] ! »

Cela saute aux yeux dès sa naissance : sans la foi et les signes du ciel (Lc 2,8-18), les bergers et les mages n’auraient pu reconnaître dans ce petit enfant « le signe » déconcertant (Lc 2,12) qui s’offrait à leur regard… Tel est le paradoxe inouï du dessein divin où « Dieu est si grand qu’il peut se faire si petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défenses, afin que nous puissions l’aimer[2]… »

Pour s’émerveiller tant soit peu devant le mystère de l’Incarnation, il faut donc « pressentir » l’abîme ontologique qu’il y a entre l’homme et Dieu. Car l’Infini s’est inscrit dans notre finitude et désormais je peux le voir, le toucher, l’écouter… dans le prologue de sa première Epitre, Saint Jean nous y plonge avec une telle plénitude de bonheur :

« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu,

ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé,

ce que nos mains ont touché du Verbe de vie…

Car la Vie s’est manifestée :

nous l’avons vue, nous en rendons témoignage ! »

(1 Jn 1,1-2)

Ce témoignage johannique est à la fois unique et si plein d’humanité car il nous affirme que l’impossible s’est rendu accessible : imaginez-vous ! On a touché Dieu en cet homme qui est « le Verbe de vie ! » Alors, la conséquence donne tout son sens à l’Eglise :

« Nous vous annonçons cette Vie éternelle,

qui était auprès du Père et qui nous est apparue ! »

(1 Jn 1,2)

 

Il a donc surgi du sein de Marie pour être au milieu de nous si merveilleusement proche et présent, mais également si mystérieux et si caché : le Verbe du Père s’est rendu accessible en son humanité, mais demeure en même temps insaisissable en sa divinité ! Les Evangiles ne cessent de le signaler et nous invitent à ne pas l’oublier à la suite des Apôtres :

Pour s’approcher en vérité du Christ, il faut éprouver « la joie radieuse » d’André et de Jean après la première rencontre qui a fait basculer leur vie : « Nous avons trouvé le Messie ! » (Jn 1,41) ; mais il faut ressentir aussi « l’effroi » de Pierre devant la première pêche miraculeuse où affleure le divin : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5,8).

C’est ici que la théologie apophatique est précieuse dans la démarche et la réflexion sur la foi car comme le signale Olivier Clément : « En Jésus, le mystère est à la fois dévoilé et voilé[3] ». Les Pères de l’Orient chrétien en sont les principaux témoins comme Saint Baile, Saint Grégoire de Naziance, Saint Grégoire de Nysse ou Maxime le Confesseur qui écrit :

« L’Incarnation est un mystère plus inconcevable encore que tout autre. En s’incarnant, Dieu ne se fait comprendre qu’en apparaissant lus incompréhensible. Il reste caché dans cette manifestation même… Même exprimé, c’est toujours l’inconnu[4] ! »

Ce mystère du « Touchable » et de « l’Insaisissable » est si flagrant dans la relation de Jésus avec ses Apôtres : c’est quand ils croient « comprendre » le Maître que surgit tout à coup sa parole mystérieuse qui les ravit autant qu’elle les déconcerte (Jn 16,29-33). Eux, les intimes qui vivaient avec Lui, se heurtent déjà à ce clair-obscur de l’Evangile car « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision ! » (2 Co 5,7). N’oublions donc jamais que dans la manifestation de Jésus-Christ, il y a assez de lumière pour croire et assez d’ombre pour douter. Jésus est le contraire d’un gourou… Il est la Lumière qui s’est revêtue de notre fragilité, et c’est pourquoi il s’offre à nous dans un infini amour en demeurant « doux et humble de cœur… » (Mt 11,29).

Ainsi, Celui « qui maintient l’univers par sa parole puissante » (He 1,3) se fait mon Sauveur, petit et dépendant, caché à l’ombre de l’humanité. Comment pouvait-il être davantage avec moi ? La miséricorde du Père l’a fait basculer du côté de l’homme…

Et par amour pour nous, la Vérité se laissera couronner d’épines. Or, la folle conséquence, la voici : « Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels[5] ! »

+M Mickaël

 

[1] Saint Pierre Chrysologue, Homélie sur le mystère de l’Incarnation, 148 ; Patrologie Latine, 52, 596.

[2] Pape Benoît XVI, Rome, 24 décembre 2005.

[3] Olivier Clément, Sources – Les mystiques chrétiens des orignines, Stock, 1982, p.37.

[4] Maxime le Confesseur, Ambigua, Patrologie grecque 91, 1048-1049.

[5] Liturgie de la Messe, préface de Noël.




Il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate…

Récit de Maria Valtorta au sujet de la visite des Mages. Lorsque ceux-ci repartent vers leur pays, Marie prend la petite main de l’Enfant Jésus et la guide pour bénir les mages.

« C’est Marie qui prend la main de Jésus, qui ne sait pas encore bénir, et la guide pour faire ce geste saint.

C’est toujours Marie qui prend la main de Jésus et la guide. aujourd’hui encore. Aujourd’hui, Jésus sait bénir. Mais il arrive que sa main transpercée retombe, lasse et découragée, parce qu’il sait qu’il est inutile de bénir. Vous détruisez ma bénédiction. elle retombe encore sous l’effet de l’indignation, parce que vous me maudissez. C’est alors Marie qui contient cette indignation en déposant un baiser sur ma main. O le baiser de ma Mère, qui saurait y résister ? Puis, de ses doigts délicats, mais avec un amour si impérieux, elle saisit mon poignet et me force à bénir.

Je ne puis repousser ma Mère. Mais il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate. Elle est ma Reine avant d’être la vôtre, et son amour pour vous a des indulgences que même le mien ne connaît pas. Sans paroles, mais avec les perles de ses larmes et l’évocation de ma croix dont elle me fait tracer le signe en l’air, elle plaide votre cause et m’exhorte : « Tu es le Sauveur. Sauve ! »

Maria Valtorta, L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, tome 1, chapitre 34.




« Laisse-moi poser mes mains sur ton sein ! »

Le texte ci-après est une méditation de la Vierge Marie, dictée à Maria Valtorta, après la vision qu’elle a eu de la naissance de Jean-Baptiste. Elisabeth, dans les douleurs de l’enfantement, demandait à Marie qui l’assistait de la laisser poser les mains sur son ventre, où celle-ci porte Jésus qui rayonne déjà la grâce à travers sa Mère.

 » Que de douleurs pour être mère ! » dit Elisabeth. Elle est grande en effet, mais ce n’est rien en comparaison de la mienne. « Laisse-moi poser mes mains sur ton sein. » Ah si vous me demandiez toujours cela quand vous souffrez !

Je suis celle qui porte éternellement Jésus. Il est en moi, tel l’hostie dans l’ostensoir. Celui qui vient à moi, c’est Lui qu’il trouve. Celui qui s’appuie sur moi, c’est en Lui qu’il se confie. Celui qui s’adresse à moi, c’est à Lui qu’il parle. Je suis son vêtement. Il est mon âme. Bien plus aujourd’hui que pendant les neuf mois où il se développait en mon sein, mon Fils est uni à sa Mère. Alors toute douleur se calme, l’espérance refleurit et toutes sortes de grâces descendent sur ceux qui viennent à moi poser leur tête sur mon sein.

Je prie pour vous. Souvenez-vous en. Le bonheur d’être au Ciel et d’y vivre dans le rayonnement de Dieu ne me fait pas oublier pour autant mes enfants qui souffrent sur la terre. et je prie. Le Ciel tout entier prie, car le Ciel aime. Le Ciel, c’est la charité vivante. Or la charité a pitié de vous. Mais même s’il n’y avait que moi, ma prière suffirait déjà aux besoins de ceux qui mettent leur espoir en Dieu. je ne cesse, en effet, de prier pour vous tous que vous soyez saints ou mauvais, pour accorder aux saints la joie et aux mauvais un repentir salutaire.

Venez, venez, vous les enfants de ma douleur. je vous attends au pied de la croix pour vous faire grâce. »

Maria Valtorta, l’Evangile tel qu’il m’a été révélé, tome 1, chapitre 23.




La Vierge Marie répond aux interrogations angoissées de notre culture post-moderne

Chez beaucoup de nos contemporains, la tentation est forte de taxer de suranné le culte légitime que l’on porte à Marie, de le considérer comme obsolète. La piété mariale véhiculerait selon certains une fois simpliste, plutôt émotionnelle, marquée par la superstition ou par une sensibilité doloriste et saint sulpicienne, une foi dénuée de raison, qui se réfugierait dans le sentimentalisme religieux.

La dévotion envers la Mère de Dieu n’est pas une piété dépassée. Le Rosaire, en particulier, comme l’écrit le pape Jean Paul II, « dans sa simplicité et dans sa profondeur, (…) reste, même dans le troisième millénaire commençant, une prière d’une grande signification, destinée à porter des fruits de sainteté ».

En fréquentant la Vierge Marie, nous découvrons une vision de l’homme et de l’histoire du salut qui présente une réponse pertinente aux interrogations angoissées de notre culture post-moderne.

Mgr. Dominique Rey,

Le Mystère du Rosaire, Editions de l’Emmanuel, Paris, 2008, page 5




Celui que tout le monde cherche est caché dans le sein de Marie !

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Et l’Ange la quitta… (Lc 1,38)

 

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

La Vierge à Fatima

 

En ce temps unique de l’Avent, nous voici arrivé à cet instant à la fois caché et décisif où bascule l’histoire de l’humanité ! Car rien ne sera plus comme avant depuis qu’une toute jeune femme de Nazareth a dit ce « Fiat » qui ouvre la porte à la venue de Dieu… car « aussitôt, l’Esprit Saint survenant en Elle… Celui que le monde ne peut contenir, descendit en la Vierge avec tout l’éclat de sa Majesté[1] ! » Ainsi, commence le « vrai » nouvel âge de l’humanité :

« Au sixième âge du monde, le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie. Après avoir envoyé, dés longtemps, quantité de prophètes, voici qu’Il est là, enfin, Celui qui parlait à travers eux (Is 52,6-7). Et désormais, « Voici que le Royaume de Dieu est au milieu de nous », car le Roi marche devant nous… créé noblement d’une Vierge Mère, né plus noblement encore de Dieu son Père. Quand le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie, c’est un Prince, digne de régner, qui est donné au genre humain[2] ! »

Et l’attitude de Marie est toute d’humilité dans sa réponse à l’Ange Gabriel car elle accueille et s’efface à la fois :  Elle offre à ce moment précis de l’histoire l’espace de sa disponibilité virginale qui va ouvrir la porte à la Venue du Verbe éternel dans l’humanité… et comme l’a affirmé Saint Augustin avec ce génie théologique qui le caractérise :

« Il est devenu ce qu’Il n’était pas sans cesser d’être ce qu’Il était ! Il est venu à nous comme homme, sans s’éloigner de son Père ; qu’en demeurant ce qu’il était, il s’est montré ce que nous sommes ; et qu’en incarnant sa puissance dans le cœur d’un enfant, il ne l’a pas moins appliquée au gouvernement du monde. Lui qui a créé l’univers en demeurant dans le sein de son Père, a donné à une Vierge d’enfanter, pour venir à nous. N’y-t-il pas un reflet de sa Toute-Puissance dans cette Vierge qui devient Mère et qui reste Vierge après l’avoir mis au monde ?… Une femme nous avait inoculé la mort ; une Femme a pour nous enfanté la Vie !… Tressaillez de joie, car le Christ s’est fait homme en naissant d’une Femme[3] ! »

Telle est l’œuvre unique de l’Esprit quand il « vient » opérer l’Ineffable Mystère en la Vierge Immaculée… et en cette fin des temps, Jésus nous envoie sa Mère pour nous préparer à sa Venue : Elle fut cachée et effacée lors de la Venue du Sauveur à travers Elle… mais aujourd’hui Mère de de l’Eglise et de tous les hommes, Elle est maintenant à l’œuvre à travers son influence spirituelle et ses Apparitions pour nous préparer au Retour de son Fils ! Nous sommes dans cet espace-temps qui prépare le triomphe de son Cœur Immaculé annoncé à Fatima !

A l’heure du cadran de l’Eglise, le regard prophétique de la foi nous laisse deviner que nous sommes dans les ultimes « délires infernaux » de Babylone la grande, « la Prostituée fameuse » : « C’est avec elle qu’ont forniqué les rois de la terre, et les habitants de la terre se sont saoulés du vin de sa prostitution ! » (Ap 17,2). Mais au vu des événements actuels, on peut s’attendre à ce que son effondrement soit proche comme l’annonce les chapitres 17 et 18 du livre de l’Apocalypse : il est donc plus que temps d’écouter l’Esprit-Saint qui agit à travers la Femme « pour voler au désert jusqu’au Refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie… » (Ap 12,14).

Ainsi, on ne le dira jamais assez : il est temps pour l’Eglise d’aller au désert pour garder et protéger la « perle précieuse » de la foi. Elle mène à cette ultime espérance où s’ouvre la porte de la Vérité qui est, en Dieu, l’autre nom de l’Amour… le Christ en a témoigné devant Pilate :

« Je ne suis né, je ne suis venu dans le monde

que pour rendre témoignage à la vérité !

Quiconque est de la vérité écoute ma voix… »

(Jn 18,37)

Et pour garder fidèlement ce témoignage de la Lumière, le Seigneur nous a donné L’Esprit et Celle qui est comme « l’incarnation de l’Esprit-Saint[4] » : Marie, Mère de Dieu et notre Mère… il est donc temps de lutter chaque jour, Rosaire à la main et Jésus Eucharistie dans le cœur, en se retirant dans le silence et la solitude du désert pour se « blottir » sur le Cœur Immaculé de Marie, « notre Refuge ultime » …

D’autres temps viendront où ceux et celles partis au désert deviendront les apôtres rayonnants de ce « feu » que Jésus est « venu apporter sur la terre » (Lc 12,49). Mais dans les derniers temps actuels, l’Eglise, réduite et persécutée, partira au désert dans « le silence des refuges » … Alors, sera dévoilé qu’il n’existe en vérité qu’un seul « Refuge » accessible toujours et partout : le mystère de tendresse du Cœur Immaculé de la Vierge offert à tous !

Oui, en ce temps béni de l’Avent, soyons convaincus que l’urgence absolue est d’entrer chaque jour plus profondément dans ce « Refuge ultime » ! Et cela, par la fidélité quotidienne au saint Rosaire et cet « état de grâce » lié à la vie sacramentelle… Dans le Cœur Immaculé de Marie, notre Refuge et Arche sacrée des derniers temps, nous foi sera nourrie et elle triomphera (1 Jn 5,5) dans la douceur de l’humilité et la puissance de l’espérance qui, seules, libèrent l’Océan de l’Amour…

+M Mickaël

 

[1] Hugues de Saint Victor, Explanatio in Canticum Beatae Mariae, Patrologie Latine 175,415.

[2] Rupert de Deutz, De Trinitate, L. XLII,1, Patrologie Latine 167,1535.

[3] Saint Augustin, Sermon 184, Pour le jour de Noël.

[4] Saint Maximilien-Marie Kolbe, Conférence, 25 février 1941.




4 puissantes raisons pour lesquelles Satan tremble devant la Vierge Marie

Pourquoi le diable craint-il une humble femme plus que toute autre chose ?
Dans un épisode du podcast « The Catholic Gentleman », John Heinen, Sam Guzman et Devin Schadt discutent de quatre raisons puissantes pour lesquelles Satan tremble devant la Sainte Vierge Marie :

1. L’humilité de Marie humilie Satan

L’humilité de Marie est à l’opposé de l’orgueil de Satan. Sa soumission totale à la volonté de Dieu rend son arrogance impuissante. « Dieu a donné à Marie un tel pouvoir sur les mauvais esprits, explique Heinen, qu’ils admettent craindre une de ses supplications pour une âme plus que les prières de tous les saints ».

Lorsque nous accueillons l’humilité de Marie, nous partageons sa victoire sur Satan.

2. Marie est la reine des anges

Marie a autorité sur tous les êtres angéliques, y compris ceux qui sont déchus. « Ceux qui ont choisi de suivre Dieu savaient que lorsque Notre Dame arriverait et s’élèverait au-dessus d’eux, ils seraient à son service », explique M. Heinen.

Satan, qui s’enorgueillit de son ancien statut angélique , est tourmenté par la place exaltée de Marie au Ciel.

3. L’impact de Marie sur le salut

Marie rappelle à Satan que sa rébellion ne pourra jamais vaincre la mission divine qu’elle a remplie. « Elle est l’avant-goût de la création déifiée, de la création restaurée dans l’union avec Dieu », explique M. Guzman.

De son Immaculée Conception à son rôle de Mère de Dieu, Marie est au cœur du plan de Dieu pour vaincre Satan.

4. Marie exalte les humbles

Le chant de louange de Marie, « Le Magnificat », déclare que Dieu « a renversé les puissants de leurs trônes et élevé les humbles ».

Ce contraste saisissant exaspère Satan, qui est obsédé par le pouvoir et la glorification de soi. « Au cœur de Marie dans le Magnificat, nous voyons pourquoi elle est si différente de Satan », explique M. Schadt. « Sa gloire et sa manifestation sont dirigées vers Dieu et non vers elle-même. »

 

George Ryan

6 septembre 2024

www.churchpop.com




L’Avent : l’aurore d’une invincible joie !

« Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur…

Réjouissez-vous !… Le Seigneur est proche ! »

Philippiens 4,4-5

« L’Apôtre peut dire « Gaudete » parce que le Seigneur est proche…

Si le Bien-Aimé, l’Amour, le plus grand Don de ma vie, m’est proche…

La joie demeure au fond de mon cœur,

Une joie plus grande que toutes les souffrances ! »

Benoît XVI

Cette joie de l’Avent a commencé au jour de l’Annonciation du Sauveur quand, dans le plus grand secret, la première parole que l’Archange Gabriel adresse à Marie ouvre le monde à l’Océan de la joie :

« Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc 1,28)

La Joie est entrée dans le monde parce que le « Oui » de la foi et de l’humilité de Marie font, à cet instant, qu’Elle devient la « porte du Ciel » par où est entré le Verbe de Dieu fait chair en son sein Immaculé (Jn 1,14). Et il y a désormais un avant et un après dans l’histoire de l’humanité… car rien ne sera plus comme avant à cause de cette proximité inouïe de Dieu qui se fait si proche et si petit ! Le cher Pape Benoît XVI, si grand et si humble théologien, l’a magnifiquement contemplé :

« La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un Ami et un Epoux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l’épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en lui sa confiance. Et cette proximité n’est pas une question d’espace et de temps, mais une question d’amour : l’amour rapproche[1] ! »

Il est ce Dieu unique venu dans l’humilité d’un petit enfant et il a souffert la folie de la Croix pour que personne ne doute qu’il est aimé de Lui… Il n’y a pas d’autre Sauveur que Lui ! Le Catéchisme de l’Eglise Catholique l’exprime en termes inoubliables :

« L’Eglise a toujours reconnu que, dans le corps de Jésus, « Dieu qui est par nature invisible est devenu visible à nos yeux[2] !… » En effet, Jésus nous a tous et chacun connus et aimés durant sa vie, son agonie et sa passion et il s’est livré pour chacun de nous : « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi ! » (Ga 2,20). Il nous a tous aimés d’un cœur humain. Pour cette raison, le Cœur sacré de Jésus, transpercé par nos péchés et pour notre salut (Jn 19,34), « est considéré comme le signe et le symbole éminents… de cet amour que le divin Rédempteur porte sans cesse au Père éternel et à tous les hommes sans exception[3] ! »

On touche là au cœur de la Révélation : Jésus-Christ est l’Unique Seigneur et Rédempteur de l’humanité comme il l’a affirmé à ses Apôtres : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! Nul ne va au Père que par moi !… Qui m’a vu a vu le Père ! » (Jn 14,6 et 9). La foi de l’Eglise est éloquente et absolue sur cette vérité unique du salut :

« Il nous tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie… Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui Le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous[4]… »

« La Croix est l’unique sacrifice du Christ « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, « Il s’est en quelque sorte uni Lui-même à tout homme[5] », Il « offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu seul connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal[6] ». Il appelle ses disciples à prendre leur Croix et à le suivre… Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires. Cela s’accomplit suprêmement en la personne de sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice[7]… »

« En dehors de la Croix, il n’y a pas d’autre échelle par où monter au Ciel[8] ! »

Que de lumière dans ces textes de la Mère Eglise qui nous entraîne dans sa contemplation sublime de la Vérité qui n’est pas un raisonnement, une idée nouvelle ou un slogan, mais la beauté du Visage de Quelqu’un : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28).

En ce temps béni de l’Avent, nous avons à replonger urgemment dans les fondamentaux de notre foi catholique en arrêtant notre regard sur la splendeur des mystères du Christ et de son Eglise. Si Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont tant fait pour préserver le « trésor de la foi », c’était pour nous préparer aux épreuves présentes où « l’Ennemi de la Lumière » étend son pouvoir de fausseté jusqu’au sommet de l’Eglise ! Il ne s’agit plus de nier la foi mais de la faire évoluer en la vidant de son sens…

L’affirmation récente du Pape François à Singapour du 13 septembre 2024 en témoigne quand il affirme devant des jeunes de différentes religions : « Toutes les religions sont un chemin vers Dieu ! » On est ici devant une trahison de l’Evangile et une remise en question de la foi de l’Eglise au nom du pluralisme religieux derrière lequel se cache la préparation d’une « religion mondiale »… pourtant, ce relativisme qui éteint peu à peu le feu d’amour de la Vérité ne donnera que l’illusion d’une fausse paix, mais il n’engendrera ni passion, ni joie et donc ni saints, ni martyrs !… Que le temps de l’Avent renouvelle nos cœurs dans la joie de cette attente de l’Unique Sauveur caché dans le sein de Marie…

+M Mickaël

 

[1] Benoît XVI, 3° Dimanche de l’Avent, Missel quotidien pour la forme extraordinaire du rite romain, p.21.

[2] Préface de Noël.

[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, 477-478.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique, 616.

[5] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,2.

[6] Concile Vatican II, Gaudium et spes, 22,5.

[7] Catéchisme de l’Eglise catholique, 618.

[8] Sainte Rose de Lima, vita.




L’Immaculée est une Mer de cristal !

« Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu !… »

Apocalypse 15,2

« Laissons-nous conduire par l’Immaculée…

en nous serrant sur son Cœur, Elle nous porte jusqu’à Dieu ! »

Saint Maximilien-Marie Kolbe, Lettre du 27 octobre 1932

 

Dans le livre de l’Apocalypse qui nous révèle mystérieusement les temps de la Fin avec le grand combat de « la Femme et du Dragon » (Ap 12,1-17), l’écroulement de la Babylone, « changée en repaire de démons » (Ap 18, 1-24) et l’Avènement de « la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du Ciel de chez Dieu ! » (Ap 21,1-15), comment situer cette Mer de cristal que l’Apocalypse décrit par deux fois :

« J’eus ensuite une vision… Voici, une porte était ouverte dans le Ciel… un trône était dressé dans le Ciel, et, siégeant sur le trône, Quelqu’un… Et devant le trône, comme une mer de verre, transparente comme du cristal ! » (Ap 4,1-6).

« Puis je vis dans le ciel encore un signe, grand et merveilleux : sept Anges, portant sept fléaux, les derniers puisqu’ils doivent consommer la colère de Dieu… Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu ! Et debout sur la mer de cristal, ceux qui ont triomphé de la Bête, de son image et du chiffre de son nom, se tenaient avec les harpes de Dieu : ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau ! » (Ap 15,1-3).

J’ai un jour découvert que ces deux textes de l’Apocalypse laissaient entrevoir la beauté de la Vierge Marie traversée par la splendeur divine de l’Esprit-Saint… Elle est transparence unique de la troisième Personne de la Très Saint Trinité !  Le Père Kolbe l’a magnifiquement précisé dans l’intuition centrale de sa mariologie :

« On peut affirmer que l’Immaculée est en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En Elle, c’est l’Esprit-Saint que nous aimons, et par Elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint[1] ! »

Et l’autre grande Sainte de la chère Pologne, Faustine, le confirme dans son petit journal :

« Par Elle, comme par un pur cristal, ta miséricorde est passée jusqu’à nous !

Par Elle, l’homme est devenu agréable à Dieu,

Par Elle s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces[2] ! »

Alors, oui, à travers ces deux textes de l’Apocalypse sur la « mer de cristal », on peut découvrir, symboliquement, la révélation de la beauté transparente de Marie… où se pressant, comme nulle part ailleurs, l’œuvre unique de l’Esprit… car « Elle est tellement unie à Lui qu’on l’appelle son Epouse. C’est par Elle qu’agit le Saint-Esprit… plus nous approchons d’Elle, plus notre vie spirituelle sera resplendissante car l’Immaculée peut nous élever en un instant à la perfection, alors que, habituellement, nous mettons des années pour y parvenir[3]… »

Ces lumières mariales de Saint Maximilien Kolbe nous ouvrent des perspectives étonnantes sur l’infinie miséricorde du Cœur de Dieu à travers sa Mère … mais on se tromperait en y voyant trop vite un chemin de facilité ! Car la voie de l’Evangile à l’école de la Vierge Marie implique toujours une attitude de conversion au quotidien, si pauvre soit-elle… une Thérèse de Lisieux l’a vécu à travers la fidélité aux petites choses : une attitude de ténacité évangélique    qui dit jusqu’au bout un amour :

« En chantant je mourrai, sur le champ de bataille… les armes à la main[4] !… »

Nous avons donc à lutter dans la foi jusqu’au dernier instant de notre vie pour que triomphe en notre cœur l’espérance… Cependant, le « secret marial » particulièrement révélé à Saint Louis-Marie de Montfort est une ultime découverte sur le chemin de la sainteté :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître ; et à qui il ouvre ce jardin clos pour y entrer, cette fontaine scellée pour y puiser et boire à longs traits les eaux vives de la grâce ! Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature ; mais Dieu en même temps infiniment Saint et relevé, infiniment condescendant et proportionné à sa faiblesse…

Il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’Il y est descendu. Partout ailleurs, il est le Pain des forts et des Anges ; mais en Marie, il est le Pain des enfants[5] ! »

Cette « béatitude mariale » à la fois si secrète et si offerte, Saint Maximilien-Marie Kolbe l’a aussi découverte avec bonheur ! En méditant sur le mystère de l’Assomption de la Vierge, Il en tire toutes les conséquences que nous devons urgemment méditer pour vivre ces derniers temps :

« Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie : laisse-toi conduire… car Dieu nous a donné cette « blanche échelle », et veut, par cette « échelle », nous faire parvenir jusqu’à Lui ; mais c’est plutôt pour qu’en nous serrant sur son Cœur, elle nous porte jusqu’à Dieu[6] ! »

C’est ici qu’il faut saisir la nuance déterminante du « c’est plutôt » … car l’effort constant de se serrer sur le Cœur de la Mère entraînera de sa part une œuvre « unique » qui nous emportera vers la mystérieuse splendeur de Dieu !

+M Mickaël

 

[1] Conférences du 5 février 1941 et du 25 septembre 1937.

[2] Petit journal, 1746.

[3] Conférence, 20 juin 1937. / Lettre, 8 août 1935 / Conférence, 22 janvier 1939.

[4] Poésie 48, Mes Armes, 5, 10.

[5] Le secret de Marie, 20.

[6] Lettre, 27 octobre 1932.




La conversion de Roy H. Schoeman

C’est au cours d’une longue promenade dans la nature que je reçus la grâce la plus exceptionnelle de ma vie. Je marchais seul, écoutant les oiseaux chanter lorsque je suis « tombé au ciel ». C’est-à-dire que je me suis retrouvé consciemment et matériellement en présence de Dieu.

Je vis ma vie jusqu’à ce jour étalée devant moi. Je sus en un instant que le but de ma vie était d’aimer et de servir mon Seigneur et mon Dieu ; je vis de quelle manière son amour m’enveloppait et me soutenait à chaque instant de mon existence ; je vis comment chacune de mes actions possédait un contenu moral, pour le bien ou pour le mal ; je vis comment tout ce qui était arrivé dans ma vie était ce qui pouvait m’arriver de mieux, la chose la plus parfaite arrangée pour mon bien par un Dieu très bon et très aimant, surtout les événements qui me causaient le plus de souffrance !

Je vis chaque heure que j’avais gaspillée à ne rien faire qui eût de valeur aux yeux de Dieu, quand à tout moment de mon existence je baignais dans la mer de l’immense amour inimaginable de Dieu.

La réponse aux questions que je me posais intérieurement m’était instantanément présentée, à une exception près, capitale : le nom de ce Dieu qui se révélait à moi ! Je priais pour connaître son nom, pour savoir quelle religion me permettrait de le servir et de le vénérer : « Faites-moi connaître votre nom – cela m’est égal si vous êtes Bouddha, Appolon ou Krishna pourvu que vous ne soyez pas le Christ et que je ne doive pas devenir Chrétien ! ». Et en conséquence, bien que Dieu eût entendu ma prière, je ne reçus aucune réponse à ce moment-là.
Un an et un jour après cette grâce, je reçus en rêve la seconde plus grande grâce de ma vie. Pourtant, quand je me suis couché, je ne savais pas grand-chose du Christianisme et je n’avais pas de sympathie pour lui ! Mais quand je me suis réveillé, j’étais devenu éperdument amoureux de la bienheureuse Vierge Marie et ne désirais rien d’autre que de devenir aussi totalement chrétien qu’il me serait possible.

Le « rêve » se déroulait comme suit : on m’avait conduit dans une salle où il me fut accordé une audience avec la plus belle jeune femme que je pouvais imaginer et je compris qu’il s’agissait de la Vierge Marie. Elle était prête à répondre à toutes mes questions ; je me revois debout, considérant nombre de questions possibles, et lui en adressant quatre ou cinq. Elle y répondit, puis me parla pendant plusieurs minutes puis l’audience prit fin. Je me rappelle tous les détails, y compris, bien sûr, les questions et les réponses ; mais tout cela pâlit devant l’extase d’avoir été simplement en présence de la Vierge, dans la pureté et l’intensité de son amour.

Extrait du livre Le salut vient des juifs  de Roy H. Schoeman (éditions – FX de Guibert 2005) traduit de l’américain par Judith Cabaud




« Jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche… » Lc 17, 27

 » Jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche… »

Luc 17,27

Dans ce passage de l’Evangile selon Saint Luc, Notre Seigneur vient nous inviter à nouveau à la « vigilance du cœur » comme il le fait si souvent dans les finales des 3 synoptiques qui nous préparent aux évènements eschatologiques : « Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître avec assurance devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,36).

Trop souvent, l’Eglise contemporaine oublie la grâce de vivre dans la perspective de la fin des temps… Certes, il ne s’agit pas de céder à l’inquiétude en voulant trop « dater » des événements car Jésus nous a prévenu : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments ! » (Ac 1,7). Cela signifie que la date secrète du jour de son retour nous invite à une « attente vigilante » de la foi comme le précise avec justesse Saint Ephrem :

« Il nous caché cela pour que nous veillons et que chacun de nous puisse penser que cet Avènement se produira durant sa vie. Si le temps de sa venue avait été révélé, vain serait son Avènement… Il a bien dit qu’il vient, mais il n’a pas précisé à quel moment ; de sorte que toutes les générations et tous les siècles ont soif de lui[1].. »

Il nous a donc caché le jour de sa venue pour que nous veillons en cette charité qui nous sanctifie jour après jour. En effet, s’Il est évident que « l’urgence évangélique » est de vivre de cet amour du Christ qui nous tourne à la fois vers le Père et le frère (1 Jn 4,16-21) ; ce mystère de la charité qui fonde l’Eglise doit être vécu dans « l’urgence évangélique » de la Parousie[2] : les temps se font court et il n’y a plus de temps à perdre !

Arrivée au seuil du grand passage vers Dieu, une Elisabeth de la Trinité l’a si bien compris et le partage à une mère[3] de famille à travers une sorte de « testament » ultime qui s’adresse autant à elle qu’à nous :

« L’heure approche où je vais passer de ce monde à mon Père, et avant de partir je veux vous envoyer un mot de mon cœur, un testament de mon âme. Jamais le Cœur du Maître ne fut si débordant d’amour qu’à l’instant suprême où Il allait quitter les siens ! (Jn 13,1). Il me semble qu’il se passe quelque chose d’analogue en sa petite épouse au soir de sa vie, et je sens comme un flot qui monte de mon cœur jusqu’au vôtre !… à la lumière de l’éternité, l’âme voit les choses au vrai point…

Oh ! comme tout ce qui n’a pas été fait pour Dieu et avec Dieu est vide ! Je vous en prie, oh, marquez tout avec le sceau de l’amour ! Il n’y a que cela qui demeure. Que la vie est quelque chose de sérieux : chaque minute nous est donnée pour nous « enraciner » plus en Dieu (Col 2,7 et Ep 3,17) … Je vous laisse ma foi en la présence de Dieu, du Dieu tout Amour habitant en nos âmes. Je vous le confie : c’est cette intimité avec Lui « au-dedans » qui a été le beau soleil irradiant ma vie, en faisant déjà comme un Ciel anticipé[4]… »     

     Le mystère de l’Eglise se déploie jour après jour en un cœur habité de cette « double passion » qui fait les Saints : Aimer follement Le Christ Sauveur en attendant son Retour et, comme Lui, aimer tout homme car « celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer Dieu qu’il ne voit pas ! » (1 Jn 4,20). Tel est la logique absolue de l’amour selon Saint Jean…

Et la conséquence tout aussi absolue « est » que si l’Eglise ne vit plus d’un amour qui adore le Maître et attend son Retour ; d’un amour qui se penche sur le plus pauvre ; d’un amour qui éblouit et attire le regard des contemporains… elle n’a plus aucun sens « prophétique » et s’identifie comme « humanitaire » : une simple ONG dite « religieuse » qui n’interpelle plus l’homme qui cherche Dieu…

C’est là que le rappel de l’Evangéliste de la tendresse de Dieu vient nous rappeler « l’urgence de la conversion » … car en ces temps de post-modernité où commence l’ère du transhumanisme, le Seigneur nous pose plus que jamais la question décisive liée à son Retour :

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).

En faisant référence au déluge et à l’Arche de Noé ; ainsi qu’à Lot et au feu du ciel qui a détruit Sodome, Saint Luc nous avertit d’une terrible perspective si notre civilisation continue à s’égarer dans un mal inégalé qui pervertit toute la société et horrifie le Ciel :

« Comme il advint aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme : on mangeait, on buvait, on prenait femme ou mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, qui les fit tous périr… Il en sera comme au jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait et on bâtissait ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr… De même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l’homme doit se révéler !… Puis il leur dit une parabole sur ce qu’il leur fallait prier sans jamais se lasser… » (Lc 17,26-30 / 18,1).

Dans l’histoire du salut, nous sommes arrivés à « l’extrême fin des temps » car si la miséricorde de Dieu est éternelle… L’incompréhensible douceur de sa patience semble toucher à sa fin face un endurcissement des cœurs jamais vu dans l’histoire de l’humanité…

Alors, cette parole de l’Evangile selon Saint Luc doit résonner en nos cœurs comme un signal incontournable :

« Jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche… »

Il est temps pour nous, en effet, d’entrer dans l’Arche ecclésiale du Cœur Immaculé de Marie pour survivre au « déluge de feu » infernal de notre temps : il nous envahit 24 h sur 24 sur nos écrans et dans nos rues…  et c’est pourquoi cette parole du Seigneur en Croix continue à retentir aujourd’hui comme jamais : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Et de Montfort l’avait prophétisé :

« Dieu veut donc révéler et découvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps… Elle est l’aurore qui précède et découvre le Soleil de justice, qui est Jésus-Christ… Etant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous, elle le sera encore lorsqu’il viendra la seconde, quoi que pas de la même manière… car Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce dans ces derniers temps !… En sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faite contre le diable est Marie, sa Sainte Mère[5] ! »

+M Mickaël

 

[1] Saint Ephrem (306 – 373), Commentaire de l’Evangile, 18,15 ; SC 121.

[2] Du mot grec parousia : « être là » ; « venue » ; l’Avènement du Seigneur, de son Jour ! (Mt 24,27-36-37).

[3] Il s’agit d’Antoinette de Bobet, mariée et ayant deux filles.

[4] Elisabeth de la Trinité, Œuvres complètes – Lettre 333, p.789-790.

[5] Saint Louis-Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à Marie, n°50 et 52.