Marie a cru à l’impossible !…

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Lc 1,45

« L’Eglise vénère en Marie la réalisation la plus pure de la foi… »

Catéchisme de l’Eglise catholique, 149

 

Il faut se souvenir du « cri » d’Elisabeth à la Visitation : « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » Nous sommes ici devant la béatitude fondamentale de « la Foi » qui commence en la Vierge et traverse tous les Evangiles… en effet, l’Annonciation est l’aboutissement de ce grand mystère qui a commencé avec celui qui est « notre père dans la foi » comme l’a contemplé Saint Jean-Paul II :

« Par la foi et l’obéissance de Marie son bénies toutes les familles de la terre, selon la promesse faite à Abraham[1]. »

La foi de Marie a établi un pont entre Dieu et l’homme : le pont « sacré » de l’Incarnation qui se réalise par la venue du Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Père ! Tout était suspendu à ses lèvres… et son « fiat » à fait entrer Dieu chez l’homme. C’est véritablement « le plus beau « oui » que la terre ait jamais dit au Ciel. Et Saint Thomas d’Aquin affirmera[2] : Elle le prononce « au nom » de l’humanité toute entière, depuis le soir de la chute jusqu’à la fin du monde[3] ! »

Pour approcher quelque peu ce mystère de l’Incarnation, il faut revenir au dialogue de l’Annonciation. On y remarquera que l’Ange Gabriel donne à la Vierge des réponses très précises face à sa question fondamentale, pleine de réalisme : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » (Lc 1,34). C’est ici que « la » réponse de l’Archange ouvre à un événement que l’histoire des hommes n’a jamais connu :

« L’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’Enfant sera Saint et sera appelé Fils de Dieu ! » (Lc 1,35).

On s’est trop « habitué » à écouter ces textes chaque année, mais s’il y a bien un lieu de la Bible où tout bascule dans l’histoire du salut, c’est l’Annonciation ! Là, Marie enfante Jésus, Fils de Dieu et elle devient Théotokos : « Mère de Dieu ! » On est là face à un dialogue si simple, mais qui laisse deviner un mystère si abyssal : une Vierge enfante un Dieu !

Dans une méditation bouleversante, Saint Ambroise s’est est ému :

« Pour croire à cette naissance incroyable et inouïe, il fallait d’abord en avoir entendu parler : qu’une vierge enfante, c’est le signe d’un mystère divin, et non humain. Aussi, est-il écrit : « Le Seigneur vous donnera un signe : voici, une vierge concevra et enfantera un fils ! » (Is 7,14). Marie avait lu cela ; elle crut donc à l’accomplissement de la prophétie. Mais comment la chose se ferait, elle ne l’avait pas lu, car le « comment » n’avait pas été révélé…

Le mystère d’un tel dessein devait être déclaré par la bouche d’un ange, et non d’un homme. Alors, pour la première fois fut entendue cette parole : « L’Esprit Saint surviendra en toi… » entendue, et crue : « Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole ! » Vois quelle humilité, vois quel don de soi ! Elle se dit servante du Seigneur, elle qui est choisie pour être sa Mère…

Elle qui devait enfanter Le doux et L’humble de cœur (Mt 11,29), elle devait faire preuve d’humilité… Qu’elle a vite cru à l’enfantement sans pareil ! Car quoi de moins assorti que l’Esprit Saint et le corps humain ? Quoi de plus inouï qu’une vierge concevant contre la loi, contre la coutume, contre la pudeur… ? Et parce que Marie n’avait interrogé que sur le « comment », non sur la réalité du prodige, elle mérita d’entendre :

« Bienheureuse, toi qui as cru[4] ! » (Lc 1,45)

A travers l’imprévisible dessein du Dieu miséricordieux, c’est bien la béatitude de la foi de Marie, au plus haut degré, qui a permis au Verbe de se faire chair et « d’habiter au milieu de nous » (Jn 1,14). Il s’est revêtu de notre fragilité humaine, Il s’est caché dans le quotidien le plus ordinaire, Il est devenu l’un de nous… sans cesser d’être[5], en secret, la Lumière du monde !

Et cela, en étant d’abord « enfoui » dans le sein de Marie durant neuf mois…

Car, après la secrète Annonciation, « lorsque l’Ange partit de chez elle, Marie se retrouva avec un grand mystère enfermé en son sein ; elle savait que quelque chose d’unique et d’extraordinaire avait eu lieu ; elle se rendait compte qu’avait commencé le dernier chapitre de l’histoire du salut du monde. Mais autour d’elle, tout était resté comme avant et le village de Nazareth ignorait complètement ce qui lui était arrivé[6]… »

C’est encore et toujours pour Marie « un saut dans l’inconnu » dont la béatitude de la foi est le seul chemin…

+M Mickaël

 

 

[1] Rome, 6 décembre 1983.

[2] « Loco totius humanitatis » : « En lieu et place de toute l’humanité ! » Somme théologique, III, q.30, a.1c.

[3] Cardinal Charles Journet, Entretiens sur Marie, Parole et silence, 2001, p.22.

[4] Saint Ambroise, II, 14-17, Patrologie Latine 15, 1558.

[5] « Il est devenu ce qu’Il n’était pas, sans cesser d’être ce qu’Il est ! » (Saint Augustin).

[6] Pape Benoît XVI, Rome, 2 juin 2008.




Celui que tout le monde cherche est caché dans le sein de Marie !

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! »

Et l’Ange la quitta… (Lc 1,38)

 

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

La Vierge à Fatima

 

En ce temps unique de l’Avent, nous voici arrivé à cet instant à la fois caché et décisif où bascule l’histoire de l’humanité ! Car rien ne sera plus comme avant depuis qu’une toute jeune femme de Nazareth a dit ce « Fiat » qui ouvre la porte à la venue de Dieu… car « aussitôt, l’Esprit Saint survenant en Elle… Celui que le monde ne peut contenir, descendit en la Vierge avec tout l’éclat de sa Majesté[1] ! » Ainsi, commence le « vrai » nouvel âge de l’humanité :

« Au sixième âge du monde, le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie. Après avoir envoyé, dés longtemps, quantité de prophètes, voici qu’Il est là, enfin, Celui qui parlait à travers eux (Is 52,6-7). Et désormais, « Voici que le Royaume de Dieu est au milieu de nous », car le Roi marche devant nous… créé noblement d’une Vierge Mère, né plus noblement encore de Dieu son Père. Quand le Christ, Fils de Dieu, naît de la Vierge Marie, c’est un Prince, digne de régner, qui est donné au genre humain[2] ! »

Et l’attitude de Marie est toute d’humilité dans sa réponse à l’Ange Gabriel car elle accueille et s’efface à la fois :  Elle offre à ce moment précis de l’histoire l’espace de sa disponibilité virginale qui va ouvrir la porte à la Venue du Verbe éternel dans l’humanité… et comme l’a affirmé Saint Augustin avec ce génie théologique qui le caractérise :

« Il est devenu ce qu’Il n’était pas sans cesser d’être ce qu’Il était ! Il est venu à nous comme homme, sans s’éloigner de son Père ; qu’en demeurant ce qu’il était, il s’est montré ce que nous sommes ; et qu’en incarnant sa puissance dans le cœur d’un enfant, il ne l’a pas moins appliquée au gouvernement du monde. Lui qui a créé l’univers en demeurant dans le sein de son Père, a donné à une Vierge d’enfanter, pour venir à nous. N’y-t-il pas un reflet de sa Toute-Puissance dans cette Vierge qui devient Mère et qui reste Vierge après l’avoir mis au monde ?… Une femme nous avait inoculé la mort ; une Femme a pour nous enfanté la Vie !… Tressaillez de joie, car le Christ s’est fait homme en naissant d’une Femme[3] ! »

Telle est l’œuvre unique de l’Esprit quand il « vient » opérer l’Ineffable Mystère en la Vierge Immaculée… et en cette fin des temps, Jésus nous envoie sa Mère pour nous préparer à sa Venue : Elle fut cachée et effacée lors de la Venue du Sauveur à travers Elle… mais aujourd’hui Mère de de l’Eglise et de tous les hommes, Elle est maintenant à l’œuvre à travers son influence spirituelle et ses Apparitions pour nous préparer au Retour de son Fils ! Nous sommes dans cet espace-temps qui prépare le triomphe de son Cœur Immaculé annoncé à Fatima !

A l’heure du cadran de l’Eglise, le regard prophétique de la foi nous laisse deviner que nous sommes dans les ultimes « délires infernaux » de Babylone la grande, « la Prostituée fameuse » : « C’est avec elle qu’ont forniqué les rois de la terre, et les habitants de la terre se sont saoulés du vin de sa prostitution ! » (Ap 17,2). Mais au vu des événements actuels, on peut s’attendre à ce que son effondrement soit proche comme l’annonce les chapitres 17 et 18 du livre de l’Apocalypse : il est donc plus que temps d’écouter l’Esprit-Saint qui agit à travers la Femme « pour voler au désert jusqu’au Refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie… » (Ap 12,14).

Ainsi, on ne le dira jamais assez : il est temps pour l’Eglise d’aller au désert pour garder et protéger la « perle précieuse » de la foi. Elle mène à cette ultime espérance où s’ouvre la porte de la Vérité qui est, en Dieu, l’autre nom de l’Amour… le Christ en a témoigné devant Pilate :

« Je ne suis né, je ne suis venu dans le monde

que pour rendre témoignage à la vérité !

Quiconque est de la vérité écoute ma voix… »

(Jn 18,37)

Et pour garder fidèlement ce témoignage de la Lumière, le Seigneur nous a donné L’Esprit et Celle qui est comme « l’incarnation de l’Esprit-Saint[4] » : Marie, Mère de Dieu et notre Mère… il est donc temps de lutter chaque jour, Rosaire à la main et Jésus Eucharistie dans le cœur, en se retirant dans le silence et la solitude du désert pour se « blottir » sur le Cœur Immaculé de Marie, « notre Refuge ultime » …

D’autres temps viendront où ceux et celles partis au désert deviendront les apôtres rayonnants de ce « feu » que Jésus est « venu apporter sur la terre » (Lc 12,49). Mais dans les derniers temps actuels, l’Eglise, réduite et persécutée, partira au désert dans « le silence des refuges » … Alors, sera dévoilé qu’il n’existe en vérité qu’un seul « Refuge » accessible toujours et partout : le mystère de tendresse du Cœur Immaculé de la Vierge offert à tous !

Oui, en ce temps béni de l’Avent, soyons convaincus que l’urgence absolue est d’entrer chaque jour plus profondément dans ce « Refuge ultime » ! Et cela, par la fidélité quotidienne au saint Rosaire et cet « état de grâce » lié à la vie sacramentelle… Dans le Cœur Immaculé de Marie, notre Refuge et Arche sacrée des derniers temps, nous foi sera nourrie et elle triomphera (1 Jn 5,5) dans la douceur de l’humilité et la puissance de l’espérance qui, seules, libèrent l’Océan de l’Amour…

+M Mickaël

 

[1] Hugues de Saint Victor, Explanatio in Canticum Beatae Mariae, Patrologie Latine 175,415.

[2] Rupert de Deutz, De Trinitate, L. XLII,1, Patrologie Latine 167,1535.

[3] Saint Augustin, Sermon 184, Pour le jour de Noël.

[4] Saint Maximilien-Marie Kolbe, Conférence, 25 février 1941.




« Jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche… » Lc 17, 27

 » Jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche… »

Luc 17,27

Dans ce passage de l’Evangile selon Saint Luc, Notre Seigneur vient nous inviter à nouveau à la « vigilance du cœur » comme il le fait si souvent dans les finales des 3 synoptiques qui nous préparent aux évènements eschatologiques : « Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître avec assurance devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,36).

Trop souvent, l’Eglise contemporaine oublie la grâce de vivre dans la perspective de la fin des temps… Certes, il ne s’agit pas de céder à l’inquiétude en voulant trop « dater » des événements car Jésus nous a prévenu : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments ! » (Ac 1,7). Cela signifie que la date secrète du jour de son retour nous invite à une « attente vigilante » de la foi comme le précise avec justesse Saint Ephrem :

« Il nous caché cela pour que nous veillons et que chacun de nous puisse penser que cet Avènement se produira durant sa vie. Si le temps de sa venue avait été révélé, vain serait son Avènement… Il a bien dit qu’il vient, mais il n’a pas précisé à quel moment ; de sorte que toutes les générations et tous les siècles ont soif de lui[1].. »

Il nous a donc caché le jour de sa venue pour que nous veillons en cette charité qui nous sanctifie jour après jour. En effet, s’Il est évident que « l’urgence évangélique » est de vivre de cet amour du Christ qui nous tourne à la fois vers le Père et le frère (1 Jn 4,16-21) ; ce mystère de la charité qui fonde l’Eglise doit être vécu dans « l’urgence évangélique » de la Parousie[2] : les temps se font court et il n’y a plus de temps à perdre !

Arrivée au seuil du grand passage vers Dieu, une Elisabeth de la Trinité l’a si bien compris et le partage à une mère[3] de famille à travers une sorte de « testament » ultime qui s’adresse autant à elle qu’à nous :

« L’heure approche où je vais passer de ce monde à mon Père, et avant de partir je veux vous envoyer un mot de mon cœur, un testament de mon âme. Jamais le Cœur du Maître ne fut si débordant d’amour qu’à l’instant suprême où Il allait quitter les siens ! (Jn 13,1). Il me semble qu’il se passe quelque chose d’analogue en sa petite épouse au soir de sa vie, et je sens comme un flot qui monte de mon cœur jusqu’au vôtre !… à la lumière de l’éternité, l’âme voit les choses au vrai point…

Oh ! comme tout ce qui n’a pas été fait pour Dieu et avec Dieu est vide ! Je vous en prie, oh, marquez tout avec le sceau de l’amour ! Il n’y a que cela qui demeure. Que la vie est quelque chose de sérieux : chaque minute nous est donnée pour nous « enraciner » plus en Dieu (Col 2,7 et Ep 3,17) … Je vous laisse ma foi en la présence de Dieu, du Dieu tout Amour habitant en nos âmes. Je vous le confie : c’est cette intimité avec Lui « au-dedans » qui a été le beau soleil irradiant ma vie, en faisant déjà comme un Ciel anticipé[4]… »     

     Le mystère de l’Eglise se déploie jour après jour en un cœur habité de cette « double passion » qui fait les Saints : Aimer follement Le Christ Sauveur en attendant son Retour et, comme Lui, aimer tout homme car « celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer Dieu qu’il ne voit pas ! » (1 Jn 4,20). Tel est la logique absolue de l’amour selon Saint Jean…

Et la conséquence tout aussi absolue « est » que si l’Eglise ne vit plus d’un amour qui adore le Maître et attend son Retour ; d’un amour qui se penche sur le plus pauvre ; d’un amour qui éblouit et attire le regard des contemporains… elle n’a plus aucun sens « prophétique » et s’identifie comme « humanitaire » : une simple ONG dite « religieuse » qui n’interpelle plus l’homme qui cherche Dieu…

C’est là que le rappel de l’Evangéliste de la tendresse de Dieu vient nous rappeler « l’urgence de la conversion » … car en ces temps de post-modernité où commence l’ère du transhumanisme, le Seigneur nous pose plus que jamais la question décisive liée à son Retour :

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).

En faisant référence au déluge et à l’Arche de Noé ; ainsi qu’à Lot et au feu du ciel qui a détruit Sodome, Saint Luc nous avertit d’une terrible perspective si notre civilisation continue à s’égarer dans un mal inégalé qui pervertit toute la société et horrifie le Ciel :

« Comme il advint aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l’homme : on mangeait, on buvait, on prenait femme ou mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, qui les fit tous périr… Il en sera comme au jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait et on bâtissait ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr… De même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l’homme doit se révéler !… Puis il leur dit une parabole sur ce qu’il leur fallait prier sans jamais se lasser… » (Lc 17,26-30 / 18,1).

Dans l’histoire du salut, nous sommes arrivés à « l’extrême fin des temps » car si la miséricorde de Dieu est éternelle… L’incompréhensible douceur de sa patience semble toucher à sa fin face un endurcissement des cœurs jamais vu dans l’histoire de l’humanité…

Alors, cette parole de l’Evangile selon Saint Luc doit résonner en nos cœurs comme un signal incontournable :

« Jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche… »

Il est temps pour nous, en effet, d’entrer dans l’Arche ecclésiale du Cœur Immaculé de Marie pour survivre au « déluge de feu » infernal de notre temps : il nous envahit 24 h sur 24 sur nos écrans et dans nos rues…  et c’est pourquoi cette parole du Seigneur en Croix continue à retentir aujourd’hui comme jamais : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Et de Montfort l’avait prophétisé :

« Dieu veut donc révéler et découvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps… Elle est l’aurore qui précède et découvre le Soleil de justice, qui est Jésus-Christ… Etant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous, elle le sera encore lorsqu’il viendra la seconde, quoi que pas de la même manière… car Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce dans ces derniers temps !… En sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faite contre le diable est Marie, sa Sainte Mère[5] ! »

+M Mickaël

 

[1] Saint Ephrem (306 – 373), Commentaire de l’Evangile, 18,15 ; SC 121.

[2] Du mot grec parousia : « être là » ; « venue » ; l’Avènement du Seigneur, de son Jour ! (Mt 24,27-36-37).

[3] Il s’agit d’Antoinette de Bobet, mariée et ayant deux filles.

[4] Elisabeth de la Trinité, Œuvres complètes – Lettre 333, p.789-790.

[5] Saint Louis-Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à Marie, n°50 et 52.




Le Christ trouvera-t-il la foi sur la terre ?

« Veillez et priez en tout temps

afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver,

et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! »

Lc 21,36

 

Dans un Evangile de la Parousie[1], Jésus pose une question qui devrait remuer nos cœurs et contredire cette tranquillité trompeuse issue du monde… Sommes-nous dans l’illusion d’une paix fragile de surface ou vivons-nous de cette paix profonde issue de la foi ? La question centrale du Seigneur Jésus est plus que jamais d’actualité :

« Le Fils de l’homme, quand Il viendra,

trouvera-t-Il la foi sur la terre ? »

Lc 18,8

Cette interrogation du Seigneur devient de plus en plus lancinante en ce début du III° millénaire. Ne voyons-nous pas trop souvent une Eglise qui a peur ou pactise, témoigne du bout des lèvres ou même se tait devant les sordides délires de notre temps ? Où sont les voix libératrices des Saint Augustin et des Saint Jean Chrysostome ? En réalité, une Eglise qui néglige ou oublie l’urgence missionnaire qu’implique la Parousie n’est plus rayonnante de l’Evangile !… Elle a perdu « le feu missionnaire » en se noyant dans les priorités du monde. L’urgence climatique et la lutte contre les inégalités sont devenues plus urgentes que l’Adoration eucharistique où Dieu peut tout ! Et le silence actuel de l’Eglise sur l’Annonce du Christ « Lumière du monde » est tragique ! Il a et aura de terribles conséquences…

A son retour, Jésus trouvera-t-il la foi sur la terre ? Comment ne pas penser qu’à l’intérieur de cette question, Il ne se réfère implicitement à l’Adorable Eucharistie : l’œuvre de Dieu n’est-elle pas de croire en Celui qu’Il a envoyé ? (Jn 6,29). Or, voici que le Christ mène cette foi encore plus loin : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ! » (Jn 6,56).

Il est grand le mystère de la foi ! L’Eucharistie est le trésor suprême qui fait l’Eglise[2]. Et si elle perdait la foi en l’Eucharistie, l’Eglise perdrait tout en renonçant à son identité profonde…

C’est sans doute pourquoi, à la fin de son Pontificat, Saint Jean-Paul II a tant insisté sur « l’ars celebrandi » que tous doivent exercer à la Sainte Messe :

« A travers les rites et les prières, il faut se laisser rejoindre et envahir intimement par le mystère… pour que la liturgie puisse marquer toujours davantage la vie des personnes et des communautés, en devenant source de sainteté, de communion et d’élan missionnaire[3] ! »

Comme elle est vraie et vitale l’intuition de Jean-Paul II de « se laisser rejoindre et envahir » par l’ineffable Présence du Christ dans son Eucharistie. Là, comme nulle part ailleurs, l’homme se découvre « aimé de Dieu » : En effet, « toutes les religions sont les voies où l’homme cherche Dieu. Elles sont multiples. La Révélation chrétienne est unique car c’est Dieu qui trouve l’homme[4]. »

C’est en approchant de la Sainte Eucharistie que nous apprenons à aimer en nous laissant aimer. N’est-ce-pas ici le sommet de la foi chrétienne ? L’approche réaliste et saisissante de Sainte Thérèse d’Avila vient nous aider à le saisir en ouvrant véritablement les yeux de la foi… car si nous n’avons pas encore « la joie de le contempler avec les yeux du corps, tant Il se cache, Il se dévoile du moins aux yeux de l’âme et se manifeste à elle… c’est la foi qui me dit qu’Il est là et c’est une vérité certaine : tant que les accidents du pain ne sont pas consumés par la chaleur du corps, le Bon Jésus est en nous… Sous les accidents du pain, Il est d’un accès facile… Alors, approchons-nous de Lui !

Quand il était en ce monde, le simple contact à ses vêtements guérissait les malades (Mc 5,25-34) ; Pourquoi douter, si nous avons la foi, qu’Il ne fasse encore des miracles, quand Il nous est si intimement uni[5] ? »

+Marie-Mickaël

 

[1] Parousie, du grec parousia, signifie ordinairement « Présence » (être là) ou « venue ». Cela désigne l’Avènement du Seigneur, de son « Jour ». Attendue avec amour, la Parousie provoque un éveil, une conduite nouvelle, une conversion permanente…

[2] On connaît la célèbre formulation du Père de Lubac dans son livre phare, « Méditation sur l’Eglise » : « L’Eglise fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise ! »

[3] Malade et sans voix, le Saint-Père a envoyé ce message de la polyclinique Gemelli le 3 mars 2005.

[4] Paul Evdokimov, Les âges de la vie spirituelle.

[5] Sainte Thérèse de Jésus, Le chemin de la perfection, chapitre 36.




Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie : 15 août 2023

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc : 1,39-56

Méditation évangélique mariale  

                  « La Sainte Vierge m’a protégée, même quand je ne la connaissais pas…

                      Même au fond du découragement et de la tristesse, quand j’étais esclave,

                  je n’ai jamais désespéré, parce que je sentais en moi une force mystérieuse… »

                                                                                          Sainte Joséphine Bakhita

 

          Avant d’approcher quelque peu ce mystère immense de joie et d’espérance qu’est pour l’Eglise l’Assomption de la très Sainte Vierge, il est éclairant de le situer au niveau historique, pour la France en particulier. En effet, en 1637, le Roi Louis XIII, sans héritier après 20 ans de mariage avec Anne d’Autriche, fait une démarche de foi audacieuse : il demande à ses sujets de faire le 15 août, dans chaque paroisse, une procession afin d’avoir un fils. Il est exaucé puisque naît le 5 septembre 1638 le futur « Roi-soleil » Louis XIV. En signe de reconnaissance, il décide alors de consacrer la France à la Vierge Marie en la prenant comme Protectrice et Patronne du Royaume : chaque année, le jour de la fête de l’Assomption, on fera donc dans chaque église « mémoire » de la consécration de la France à Marie à la grand-Messe, puis également par une procession solennelle après les vêpres. L’Edit est enregistré par le Parlement.

          Ainsi, le 15 août est Fête nationale depuis 1638. Cette reconnaissance par l’autorité royale sera confirmée par le Pape Pie XI lorsqu’il a proclamé la Sainte Vierge Patronne principale de la France le 2 mars 1922. C’est dire que l’acte de foi historique de Louis XIII place l’histoire de la France sous la vigilance maternelle puissante de Notre Dame. Elle veille sur son pays chéri et il ne faut pas l’oublier dans la terrible décadence actuelle. Le triomphe du « Cœur Immaculé » de Marie annoncé à Fatima s’opérera tout spécialement en France quand on croira que tout est perdu ! Le mystère de la miséricorde du Christ à travers la victoire de sa Mère surprendra autant ses élus que ses ennemis…

         On ne comprend rien à l’histoire souvent déroutante des peuples si l’on ne regarde avec foi le mystère central de la Crucifixion et de la Résurrection de Jésus-Christ qui, seul, donne sens à « toute l’histoire » ! On est « hors contexte » historique si l’on n’accueille et n’écoute la Sainte Vierge à travers ses « venues » sur la terre : Elle vient nous « réveiller » d’une foi faussement tranquille qui, souvent, a perdu l’urgence eschatologique des Evangiles ! Seule, cette foi vive nous tient « éveillés » comme l’étaient les premiers chrétiens dans la charité fraternelle et l’attente imminente du retour de Jésus… Un des grands risques de l’Eglise actuelle est qu’elle devienne de plus en plus une sorte d’ONG dont la voix répercute plus les priorités mondialistes que l’urgence du salut en Jésus-Christ ! Il est la seule « Espérance » pour l’avenir du monde et Saint Pierre nous prévient de la soudaineté de son retour : « Le Seigneur use de patience envers vous, ne voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir… Il viendra, le Jour du Seigneur, comme un voleur ! » (2 P 3,9-10). Alors, n’oublions jamais sa parole qui devrait nous bousculer chaque matin : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).

         Dans la richesse des textes de la Solennité d’aujourd’hui, une expression biblique vient nous ouvrir une porte incontournable au mystère profond de l’Assomption. Dans le psaume, il est fait mention « d’une dame, sous les ors d’Ophir » à qui il est dit : « le Roi sera séduit par ta beauté ! » (Ps 44,10-12). Au-delà de l’aspect physique radieux de la bien-aimée ; on peut avancer qu’il s’agit surtout d’une beauté intérieure comme le mentionne le Cantique des cantiques : « Tu es toute belle, ma bien-aimée et sans tache aucune ! » (Ct 4,7). La liturgie applique d’ailleurs ce verset à l’Immaculée Conception de la Vierge. Mais ce qui saisit le regard de Dieu dans la beauté de Marie, c’est l’humilité sans fond de sa foi ! Car, mystérieusement, son absolue petitesse génère un amour fort qui la fera suivre son Fils jusqu’à la folie de la Croix… et son Assomption s’inscrit dans le même mouvement d’un amour sans limites : la bien-aimée est inséparable de son Bien-aimé !

         Celle que l’Esprit élève au jour béni de son Assomption n’a cessé toute sa vie de se cacher « à l’ombre de la puissance du Très-Haut… » (Lc 1,35). Et c’est pourquoi Elle est bien cette « Femme enveloppée de soleil ! » (Ap 12,1). Enveloppée parce que le Soleil est né d’Elle sur la terre : Elle est Mère de Dieu ! Et c’est pourquoi au jour de l’Annonciation, « il y a en la Vierge une descente de l’Esprit qui dépasse tout ce que les saints pourront jamais connaître, parce que c’était pour la proportionner à une tâche unique au monde[1] ! » En effet, quand le Sauveur crucifié élargit le Cœur de sa Mère aux dimensions de toute l’humanité par sa Parole créatrice (Jn 19,26-27), il la fait entrer dans une mission universelle inédite où elle devient la Mère de tout homme et de tous les hommes ! Ce qui fera dire à Saint Thomas d’Aquin : « Post esse Deum, esse Matrem Dei » – « Après être Dieu, être Mère de Dieu ! »

          Il nous est donné « aujourd’hui » comme jamais ce mystère de tendresse de la Mère de l’Eglise pour en vivre en plénitude : savoir s’abandonner entre ses mains de tendresse à l’imitation de Jésus qui s’est fait tout petit en son sein maternel… C’est là que nous pouvons trouver en toutes circonstances la protection et la paix de « la Femme » splendide et puissante car « la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ! » (Ap 12,1). Nous avons encore tant à grandir dans cette tendre et intime connaissance vis-à-vis de notre Mère du Ciel. Nous n’avons que si peu découvert sa constante Présence à nos côtés… car « nous ne pensons pas assez au mystère éternel de Marie, à sa vie actuelle, là-haut, dans le Ciel, au sein de la Trinité. Notre attention va souvent aux mystères de sa vie passée… mais le grand mystère actuel de son union à Dieu, de son action dans l’Eglise, on y pense moins. Et cependant, c’est le plus essentiel… Pensez souvent que, du haut du Ciel, le regard de Marie, à tout instant, se pose sur vous. Pensez que son Cœur vous aime et que sa main vous conduit : Marie n’est pas seulement une voie, c’est La voie par excellence [2]! »

          En ces derniers temps redoutables, la « Femme » nous protège face aux horreurs du « Dragon rouge feu » (Ap 12,3) qui déploie son enfer sur la terre avec duplicité… où les lois et les dépravations les plus affreuses se « normalisent » et isolent les résistances du bien. Alors, pour fortifier notre espérance, il nous faut plus que jamais en cette Solennité de l’Assomption contempler la beauté de Marie et reprendre notre chapelet pour expérimenter sa maternelle proximité. Et en priant fidèlement chaque jour son Rosaire, on lui permet d’établir nos âmes et nos vies dans le « Refuge » invincible de son Cœur Immaculé où nous chantons déjà son « Triomphe » qui est proche !

 

                                                                                                                  + M-Mickaël

[1] Cardinal Charles Journet, Entretiens sur Marie, Parole et silence, 2001, p.72.

[2] Père Vayssière, o.p., Le Rosaire, Traditions monastiques, 2018, p.99-100.




Fête du Cœur Immaculé de Marie 2023

Fête du Cœur Immaculé de Marie 2023 

  Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc : 2,41-51

Méditation Evangélique Mariale :

« Au plus beau sens du terme, Elle sait l’Evangile « par Cœur… »

                                                                                                   +M-Mickaël

La première impression qui se dégage de cet Evangile de l’Enfance est d’un côté, la liberté de mouvement et de relation qu’avait l’Enfant-Jésus : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin avant de le chercher… » (Lc 2,44). Et de l’autre, l’obéissance du Fils du Père à Joseph et Marie : « Il redescendit avec eux à Nazareth, et il leur était soumis… » (Lc 2,51). Au milieu, il y a le dialogue avec les docteurs de la Loi « stupéfaits de son intelligence et de ses réponses ! » (Luc 2,47). Et la réponse de l’Enfant-Dieu à ses parents angoissés : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être aux choses de mon Père ? » (Lc 2,49). Ici, Jésus manifeste pour la première fois sa conscience d’être « le Fils du Père » qui passe avant sa famille humaine. Il faudra attendre 18 ans dans le silence de l’humilité pour que le Seigneur commence à se révéler à travers le regard de Jean-Baptiste : « Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn1,36).

        Comme Joseph et Marie, nous pouvons être souvent « dans l’étonnement » (Lc 2,33) et, bien des fois, « ne pas comprendre la parole » du Sauveur ! (Lc 2,50). C’est pourquoi il faut suivre le chemin de la Mère de Jésus : « Quant à Marie, elle gardait avec soin ces paroles, en les méditant en son cœur… » (Lc 2,19 et 51). Ainsi, au début des derniers temps, ce Cœur Immaculé qui s’est spécialement révélé à Fatima nous renvoie, de fait, au cœur de l’Evangile car il n’était pas facile de croire que Dieu pouvait « se faire chair » en revêtant notre fragilité humaine et en se cachant dans la simplicité du quotidien… Et Marie a osé croire à ce projet fou de Dieu : de la Crèche à la Croix, son regard de foi est le plus beau de toute l’histoire de l’humanité !

        Cachée, mais si mystérieusement présente, la Mère de Jésus est toujours là, comme à Cana (Jn 2,1). De son Fils tout petit en son sein jusqu’au pied de la Croix, et de la Pentecôte jusqu’à ses derniers instants sur les collines d’Ephèse, près de Jean, Elle n’a cessé de garder fidèlement l’Evangile « en son Cœur » : Marie n’a perdu aucune parole, aucun silence, aucun regard, aucun geste, aucun émerveillement ! Et parce qu’Elle a cru, écouté et aimé en plénitude en suivant Jésus jour après jour, tout l’Evangile s’est comme gravé au plus profond de son Cœur :  Elle sait l’Evangile par Cœur ! Sainte Elisabeth de la Trinité en avait l’intuition : « Nul n’a pénétré le mystère du Christ en sa profondeur, si ce n’est la Vierge… Le secret qu’Elle gardait et repassait en son Cœur, nulle langue n’a pu le révéler, nulle plume n’a pu le traduire[1] !

            Marie est la plénitude silencieuse de l’amour… Habitée de manière unique et cachée par l’Esprit Saint dès sa naissance dans le mystère de son Immaculée Conception, Elle est « Celle qui a le plus aimé Jésus sur terre et qui l’aime le plus tendrement au Ciel [2]! » Et c’est pourquoi pour être sainte et rayonnante, l’Eglise doit se mettre à l’école de la foi et de l’humilité de Marie, qui ne cesse de murmurer dans le cœur des croyants : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! » (Jn 2,1). Saint Jean-Paul II en témoigne magnifiquement :

           « L’Evangéliste remarque qu’à côté de la Croix se trouvait la Mère de Jésus. Elle vit le Cœur ouvert d’où coulaient le sang et l’eau – du sang tiré de son sang – et elle comprit que le sang de son Fils était versé pour notre salut. Alors, elle comprit totalement la signification des paroles que son Fils lui avait adressées peu avant : « Femme, voici ton fils » : l’Eglise qui naissait du Cœur transpercé était confiée à son Cœur de Mère [3]… »

           On comprend mieux pourquoi le saint Père a employé cette expression nouvelle liée au Rosaire : « Marie, mémoire de l’Eglise ! » Car l’origine du Rosaire est à chercher dans la continuelle méditation de la Parole de Dieu au Cœur de la Vierge : Celui qui aime se souvient. C’est une intuition chère au Pape : « Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et chacune de ses paroles devient pour elle un trésor… car ce sont ses souvenirs qui, en un sens, ont constitué le « Rosaire » qu’elle a constamment récité au long des jours de sa vie terrestre [4]. »

           Ainsi, le Rosaire est sorti des profondeurs de la vivante mémoire de Marie, et chaque fois que nous le prions et méditons, nous pouvons puiser chaque mystère dans le silence du Cœur de Marie… Comme le contemple un théologien : « Sa mémoire est la page immaculée sur laquelle l’Esprit-Saint a gravé le Verbe de Dieu le Père [5]… » Ainsi, à travers le Rosaire, Marie est toujours là pour nous protéger et nous porter dans les combats de la vie. Saint Maximilien Kolbe en est le bouleversant témoin : « Dans les difficultés, dans les ténèbres, dans les infirmités, dans les découragements, souvenons-nous que le Ciel s’approche, de jour en jour plus proche… Alors, courage ! Elle nous attend là-bas pour nous serrer sur son Cœur ! Elle est notre Mère la plus tendre maintenant et toujours : dans la vie, dans la mort et dans l’Eternité. Cette vérité, rappelons-nous là !… Comme elle est essentiellement Mère de Miséricorde, même si on ne l’appelle pas, elle se hâte d’aller là où il y a davantage de misère dans les âmes [6]… » 

                                                                                                      +M-Mickaël

 

[1] Sainte Elisabeth de la Trinité, Dernière retraite, n°2, Œuvres complètes, Cerf 1996, p.154.

[2] Référence au saisissant « chapelet des larmes de la Vierge douloureuse » : « O Jésus, regardez les larmes de Celle qui vous le plus aimé sur terre et qui vous aime le plus tendrement au Ciel ! »

[3] Saint Jean-Paul II, Angélus, 30 juillet 1989.

[4] Lettre apostolique sur le Rosaire, Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002, n°2.

[5] Hans Urs von Balthazar, Marie pour aujourd’hui, nouvelle cité 1988, p.49.

[6] Entretiens, juin 1925, 13 avril 1933, 11 octobre 1937.