Le Cœur de Marie est une Mer de cristal…

« Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu… »

Ap 15,2

 

« La demeure de Dieu avec les hommes » (Ap 21,3)

est déjà sur terre…

Car le Cœur de la Mère est immense… »

Saint Jean-Paul II, Fatima

 

L’Apocalypse est le livre final des Saintes Ecritures et « c’est un livre unique qui ne ressemble à aucun autre dans la Bible… sa seule place à la fin confère à l’Apocalypse ce caractère d’accomplissement, de parole ultime, qui fait pendant à celle du commencement dans la Genèse[1]. »

En abordant ce livre prophétique qui ne ressemble à aucun autre, il ne faut jamais oublier que le sens du terme « Apocalypse » signifie « Révélation » : cela veut dire qu’à travers le récit mystérieux se cache un évènementiel historique qui concerne « la fin des temps ». Et selon l’exégèse traditionnelle, le chapitre 12 est le texte « cœur » de l’Apocalypse. On y découvre d’abord cette « Femme » unique où se profile à la fois l’Eglise, pérégrinante dans la foi ; et Marie, l’Eglise achevée…

J’ai toujours pensé qu’une autre résonance biblique de cette Femme « traversée » par la Lumière du Christ était cette « mer de cristal » signalée deux fois dans l’Apocalypse (Ap 4,6 et 15,2). Ne laisse-t-elle pas entrevoir la beauté pauvre et indicible du Cœur Immaculé de Marie ? « Une mer transparente, semblable à du cristal » précise Jean dans sa vision sur l’île de Patmos. Et Saint Padre Pio semble aller en ce sens dans un conseil marial qu’il nous donne :

« Reste toujours plus serré contre cette douce Mère céleste, car elle est la mer qu’il faut traverser pour parvenir aux rivages des splendeurs de l’aurore éternelle[2] ! »

Et le 13 mai 1917, lors de la première Apparition de la Vierge à Fatima, sœur Lucie témoigne en termes précis : « Nous vîmes, sur un petit chêne vert, une Dame, toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil, irradiant une lumière plus claire et plus intense qu’un verre de cristal rempli d’eau cristalline, traversé par les rayons du soleil le plus ardent[3] ! »

Marie est la transparence ultime de Dieu car Elle est rendue belle dés sa naissance par Celui qui est son Sauveur et son Enfant. Au-delà des saints et avant eux, la robe de l’Immaculée a été plongée dans le Sang de l’Agneau ! (Ap 7,14). Elle est la plus belle louange silencieuse du salut. Et dans son indicible foi au Christ miséricordieux (Lc 1,50), Marie resplendit d’une beauté unique issue de sa maternité : Immaculée en vue de devenir Mère de Dieu ! Et c’est pourquoi Elle proclame « être » cet espace de pauvreté transfigurée par la grâce, et donc indicible transparence de cristal traversée par la beauté de Dieu :

« Il a porté son regard sur son humble servante !

Oui, désormais, toutes les générations

me proclameront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ! »

Lc 1,48-49

Cette « mer de cristal » exprime ici une immensité qui la traverse et la dépasse (Ap 15,2) : Elle est « Celle qui porte Celui qui porte tout » comme le proclame magnifiquement la liturgie orientale. Alors, si pauvres et si tentés que nous soyons dans cette civilisation où triomphe momentanément l’Enfer, approchons-nous vite de cette « Mer de cristal » et nous serons enveloppés par la tendresse victorieuse de la Mère…

 

+Marie-Mickaël

 

 

[1] Serge Boulgakov, L’Apocalypse de Jean, Parole et silence 2014, p.25.

[2] Une pensée de Padre Pio chaque jour, San Giovanni Rotondo, 2000, p.86.

[3] Carmel de Coïmbra, Un chemin sous le regard de Marie – biographie de Sr Lucie de Fatima, Parvis 2016, p.58.




Marie prototype de l’Église (Cardinal Journet, † 1975)

« Quand on dit que Marie est le prototype de l’Église, on veut dire que Marie est, dans l’Église, plus Mère que l’Église, plus Épouse que l’Église, et, par exemption du péché originel, plus Vierge que l’Église.

On veut dire que Marie est Mère, qu’elle est Épouse, qu’elle est Vierge, avant l’Église et pour l’Église ; que c’est en elle surtout et par elle que l’Église est Mère, est Épouse, est Vierge.

C’est par un élan mystérieux qui vient de Marie, c’est par une excellence mystérieuse qui se diffuse à partir de Marie, que l’Église peut être, à son tour, si vraiment Mère, si vraiment Épouse, si vraiment Vierge.

Dans l’ordre des grandeurs de sainteté, qui sont les grandeurs suprêmes, Marie est, autour du Christ, comme la première onde de l’Église, génératrice de toutes les autres, jusqu’à la fin du temps.

Quand nous disons que l’Église est mariale, nous voulons signaler que Marie est intériorisée dans l’Église, à qui elle communique son esprit… »

Cardinal Journet : L’Eglise du Verbe Incarné, Essai de Théologie spéculative.

Tomes II, Paris, Desclée de Brouwer, 1951, p. 427-428 et 432




Saint Jean Apôtre : « Près de Notre Dame des Larmes… »

« Près de la Croix de Jésus se tenait sa Mère… »

Jean 19,25

 

Dans cette prière du lundi à Saint Jean Apôtre, nous disons aussi :

« Toi qui contemplas, près de Notre Dame des larmes,

Le mystère insondable de son Cœur ouvert sur la Croix… »

Cette prière nous projette au centre   du plus grand des mystères : notre salut en Jésus-Christ crucifié et ressuscité ! Et nous savons que le fruit unique de son Cœur transpercé est le jaillissement de l’Esprit !… (Jn 19,34) mais nous savons aussi qu’au tout début de l’histoire du salut, l’Esprit Saint est « venu sur Marie avec puissance » (Lc 1,35) pour opérer le mystère de l’Incarnation… car son œuvre divine est toujours liée à son Epouse ! En ce sens, un des plus beaux textes de Montfort est à méditer en ce sens. C’est comme le « voici ta Mère » du Saint-Esprit :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui les Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître… Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature ; mais Dieu en même temps infiniment Saint, infiniment condescendant et proportionné à sa faiblesse… car il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’il y est descendu. Partout ailleurs, il est le pain des forts et des anges ; mais en Marie, il est le pain des enfants[1]… »

Ainsi, depuis qu’Elle a dit « oui » à l’Annonciation et qu’Elle l’a porté en son sein, Marie sera pour toujours « tout contre Jésus » … Ce n’est pas seulement la place de la Mère, c’est le mystère de toute sa vie que d’être sans cesse posée, follement abandonnée, entre les bras de son Fils et son Dieu étendu sur la Croix ! Son Cœur Immaculé et douloureux est toujours « tout près » de l’Amour sauveur pendant que, trop souvent, nous sommes « ailleurs » ! Elle est là en notre nom à ce moment bouleversant et solennel où Le Seigneur nous dit à travers Jean : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Il devient son premier enfant, et nous devenons « tous » cet enfant unique « né dans les douleurs et le travail de l’enfantement » (Ap 12,2). Il est temps d’ouvrir les yeux de la foi sur Notre Dame des larmes…

Elle était là, debout et unie comme personne à l’Amour crucifié, debout et offerte à jamais « pour nous » puisque son Fils tant aimé « voyant sa Mère et, se tenant près d’Elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa Mère : « Femme, voici ton fils ! » (Jn 19,26). Et à cet instant, Saint Jean-Paul II contemple : « Il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie devint la mère de Jean. La Mère de Dieu est devenue la Mère de l’homme… et à travers Jean, tout homme devint son fils à Elle… » Désormais, « Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle[2]… »

Ainsi donc, quand du haut de la Croix, le Christ fait de sa Mère « notre Mère », cela la lie au mystère de l’Eglise à travers le temps : Elle reçoit la mission de « veiller » à la fois sur toute l’humanité et sur chaque homme pour les protéger et les conduire vers son Fils, Unique Sauveur. Elle est le visage maternel de l’Esprit Saint qui déploie en douceur, patience et puissance l’œuvre du salut ; car la maternité universelle de Marie est une participation à la puissance du Paraclet[3].

Qui comprendra l’inépuisable tendresse du Cœur de Marie ? Elle nous aime comme Elle a aimé Jésus au pied de la Croix… car « ici a lieu la naissance du nouveau peuple de Dieu, de l’Eglise, dont Marie est à la fois l’image et la Mère[4] ».

Et c’est pourquoi à Fatima, son « Cœur Immaculé » est entouré d’une couronne d’épines… Il est le « signe » qui la lie à nous à chaque instant dans le mystère du salut. Et c’est donc aussi la « certitude » qu’Elle enveloppe de sa douceur chacune de nos douleurs où l’Esprit nous fait naître à l’Amour…

 

+Marie-Mickaël

 

[1] Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n°20.

[2] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 Mai 1982.

[3] Ce terme johannique est apparenté à « paraklèsis » : consolateur. Mais il se rapproche également de « parakaleö » qui signifie : « appeler près de soi ». Ainsi, « la Paraclet désigne trois aspects de l’activité de l’Esprit Saint : Présence de Jésus (Jn 14,15-18), Défense de Jésus (Jn 15,26 /16,7), Mémoire vivante de l’Eglise qui lui permet d’actualiser ce qu’a dit Jésus (Jn 14,26) ». Dictionnaire du Nouveau Testament, Seuil 1975, p.407.

[4] Ignace de la Potterie, Marie dans le mystère de l’Alliance, Desclée 1988, p.280.




Le mois de Marie – Le mois le plus beau !

A la Vierge chérie, disons un chant nouveau !

Ornons le sanctuaire de nos plus belles fleurs,

Offrons à notre Mère, et nos chants et nos cœurs !

Le début de ce chant traditionnel à Marie pour le mois de mai est si beau de simplicité et de tendresse pour notre Mère si proche qui veille tant sur nous… C’est l’enfance spirituelle de l’Evangile qui s’y manifeste en toute liberté de cœur ! (Mc 10,13-16). On l’a trop souvent oublié dans l’Eglise actuelle et la petite Thérèse, désormais Docteur de l’Eglise, vient nous l’enseigner avec ce réalisme évangélique et marial qui la caractérise :

« Tu nous aimes, Marie, comme Jésus nous aime (Jn 13,34)

Et tu consens pour nous à t’éloigner de Lui.

Aimer c’est tout donner et se donner soi-même,

Tu voulus le prouver en restant notre appui…

Le Sauveur connaissait ton immense tendresse

Il savait les secrets de ton Cœur maternel,

Refuge des pécheurs, c’est à toi qu’il nous laisse (Jn 19,27)

Quand Il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel[1] ! »

Ce bouleversant mystère du salut nous révèle cette voie mariale silencieuse à l’école de Jean, le disciple bien-aimé de Jésus … N’est-il pas devenu le premier enfant de Marie au pied de la Croix ? Il est grand ce « mystère » de la foi :

« La maison de Saint Jean devient ton seul asile,

Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus… (Jn 19,27)

C’est le dernier détail que donne l’Evangile,

De la Reine des Cieux il ne me parle plus…

Mais son profond silence, ô ma Mère chérie

Ne révèle-t-il pas que le Verbe Eternel (Jn 1,1)

Veut Lui-même chanter les secrets de ta vie

Pour charmer tes enfants, tous les Elus du Ciel[2] ? »

La simplicité évangélique est souvent source d’une telle profondeur théologique…  « Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus », car Jésus lui a dit cette Parole ultime : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Et la Mère de Dieu devient au pied de la Croix « sa » Mère ! Thérèse le chante avec bonheur : « Refuge des pécheurs, c’est à toi qu’Il nous laisse… quand Il quitte la Croix pour nous attendre au Ciel :

« Bientôt je l’entendrai cette douce harmonie,

Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir

Toi qui vins me sourire au matin de ma vie

Viens me sourire encor… Mère… voici le soir !

Je ne crains plus l’éclat de ta gloire suprême,

Avec toi j’ai souffert et je veux maintenant

Chanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t’aime

Et redire à jamais que je suis ton enfant[3] !… »

Si l’on relit et médite en entier ce merveilleux poème de Thérèse, on y découvrira aussi une « réponse » paisible et profondément évangélique à toutes les objections protestantes… et comment ne pas penser ici aux paroles mariales de la petite Sainte Bernadette de Lourdes qui a vécu presque à la même époque :

« Méditer souvent sur les souffrances que Marie, notre bonne Mère, endura au pied de la Croix où son cher Fils était cloué. Qu’elle dût être « profonde » la douleur dans ce Cœur si sensible de la Mère de Jésus !… Tout autre femme que Marie se serait affaissée en présence d’une si cruelle douleur… Elle se tient debout au pied de la Croix !… Ô Marie, c’est au fort de la douleur et de l’épreuve que vous êtes devenue ma Mère[4] !… »

Quel chemin et quelle sagesse évangélique pour celle, si humble, qui disait à Lourdes : « Je ne savais que mon chapelet ! » Ainsi, en ce début du mois de Marie, intensifions avec une ferveur « renouvelée » notre prière méditée du Chapelet ou, mieux, du Rosaire car « Le Rosaire te pénètre de l’infinie douceur et humilité de Marie… La prière du Rosaire t’ouvre les portes du Ciel dès maintenant[5] ! »

 

+Marie-Mickaël

 

[1] Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Pourquoi je t’aime, Ô Marie ! Cerf-DDB 1992, n°22, p.755.

[2] Thérèse de Lisieux, op, cit., n°24, p.756.

[3] Thérèse de Lisieux, op. cit., n°25, p.756.

[4] Sainte Bernadette de Lourdes, Carnet notes intimes 1874.

[5] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – L’arme pour sauver la France et le monde, Parvis 2018, p.38.




L’Ange gardien : Il me conduit vers le Ciel !

« Notre bon ange nous prend par la main,
dès notre entrée dans la vie…
pour ne plus nous quitter tant que dure notre course mortelle ! »
Sainte Gemma Galgani

L’Ange gardien est toujours près de moi car il est « le signe invisible » de la tendresse de Dieu ! Il n’en est pas moins « réel » au cœur de notre foi et il est donc urgent de le découvrir. Pour cela, confions-nous chaque jour à son inspiration divine et à sa protection efficace… « car dans les combats que nous menons pour rester forts contre les puissances mauvaises, les Anges nous assistent… En effet, si des Anges gardiens ne lui avaient été donnés, notre faiblesse ne pourrait résister aux attaques nombreuses… Elle avait besoin pour cela de l’aide d’une nature supérieure. Nous savons qu’il en est ainsi par les paroles avec lesquelles le Seigneur fortifia Moïse tremblant et craintif : « Mon Ange marchera devant toi ! [1] !» (Ex 23,20-23).
Saint Bernard en avait aussi une « vive conscience » et il nous invite à « découvrir » ce mystère de présence offert à chaque instant par le Très-Haut :

« Votre bon Ange est toujours près de vous ; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous car il cherche à vous protéger et à vous être utile…
Avec un Ange près de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper, il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
Si quelqu’un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au-dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui se reposent[2]… »

Cette présence constante de l’Ange gardien dans ma vie est à vivre dans le « mystère de la foi ». Il ne faut jamais oublier cette parole ultime de Jésus à l’Apôtre Thomas qui avait exigé de « voir et toucher » les plaies sur son Corps ressuscité (Jn 20,24-27) : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jn 20,29). Cette béatitude de la foi est notre force et notre joie dans la relation la plus intime possible avec notre Ange gardien.
On ne le dira jamais assez : si la première mission de notre Ange gardien est de « veiller sur nous » durant notre traversée terrestre avec ses tentations, ses épreuves et ses dangers… son ultime mission est de nous protéger du Mal sur la fin de notre vie. Demandons-lui souvent la grâce de « la persévérance finale » pour désirer plus que tout « la place mystérieuse » que Jésus nous a préparé au Ciel… (Jn 14,1-6).
Il nous faut donc développer cette « belle habitude » de proximité avec notre Ange gardien que Saint Padre Pio recommandait magnifiquement à Raffaelina, une de ses filles spirituelles :

« O Raffaelina, comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sous la garde d’un ange céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable !…) dans l’action par laquelle nous déplaisons à Dieu… Prenez la belle habitude de toujours penser à lui… car, à côté de nous, il y a un esprit céleste qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte pas un instant, qui nous guide, qui nous protège comme un ami, comme un frère, qui doit aussi nous consoler toujours, spécialement dans les heures les plus tristes…
O Raffaelina, que ce bon ange prie pour vous : il offre à Dieu toutes les bonnes œuvres que vous faites… Dans les heures où il vous semble être seule et abandonnée… n’oubliez pas cet invisible Compagnon, toujours présent pour vous écouter, toujours prêt à vous consoler. O délicieuse intimité ! O heureuse compagnie [3]… »

Ce texte admirable en dit long sur cette relation à développer avec notre Ange gardien. Et après ce que nous avons essayé de méditer pour mieux découvrir ce compagnon si présent au cœur de notre vie… Comment ne pas voir que notre petit Ange gardien est un don continuel de l’infinie Miséricorde de Dieu ? En effet, devant ma faiblesse et mon péché, devant mon inconstance et mes trahisons, devant mes lâchetés et mes échecs : il ne s’éloigne pas, il est toujours là à me vouloir du bien et à m’offrir son aide pour retrouver les rivages de la grâce ! Envoyé par l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, l’Ange gardien est un don et un signe admirable de cette tendresse de Dieu qui fait « tout » pour me protéger et me sauver de la haine de Satan : il est en quelque sorte ce sourire de Dieu qui veille sur moi en me ramenant toujours dans les bras de la Reine des Anges !
En conclusion, je vous invite urgemment à faire aujourd’hui et régulièrement votre « consécration à votre Ange gardien » avec cette très belle prière qui suit :

Consécration à l’Ange gardien

Saint Ange gardien,
Toi que Dieu m’a donné pour être mon Protecteur
et mon Guide dés le début de mon existence…
En présence de Dieu, mon Seigneur et mon Maître,
de Marie, ma céleste Mère,
de Saint Michel Archange, mon Protecteur,
de tous les Anges et de tous les Saints…

Moi, (se nommer… ), pauvre pécheur,
je me consacre à Toi aujourd’hui…
Je te supplie de me prendre par la main
et de ne plus me lâcher !
Par cette main devenue la tienne :
Je promets fidélité et obéissance constantes
à Dieu et à la Sainte Eglise…

Je promets de toujours vénérer Marie
comme ma Souveraine, ma Reine et ma Mère
et d’imiter sa vie !…

Je promets de toujours te vénérer,
Toi, mon saint Protecteur,
et de propager, selon mes moyens, la dévotion aux Saints Anges…
afin d’obtenir les secours de ta Protection
spécialement promis en ces temps-ci…

Obtiens-moi, Saint Ange de Dieu,
qu’une Foi à toute épreuve me garde de tout faux pas…
et que l’Amour parfait me consume !…

Par ta main puissante, écarte de moi les assauts de l’Enfer !
Je te demande par l’humilité de Marie,
de me libérer de tous les dangers
afin que , sous ta Protection,
je parvienne aux portes de la Cité céleste !
Amen !

                                                                                                                                                                                                                                           +M-Mickaël

 

[1] Saint Hilaire, Tract. Psalm. 134 ; P.L. IX, 761.

[2] Ange de l’Eglise, Editions bénédictines, 1999.

[3] Lettre du 20 avril 1915, adressée à Raffaelina Cerase.




L’Ange Gardien : mon Ami toujours avec moi !

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits…

 Car leurs Anges dans les cieux voient sans cesse

la face de mon Père qui est dans les Cieux ! »

Matthieu 18,10

 

 

Notre ange gardien ?… Une réalité de foi absolument unique et bouleversante ! Imaginez-vous un peu : Je le reçois de Dieu à ma naissance et il veille sur moi 24h sur 24… jusqu’au moment « décisif » où je quitterai pour toujours cette terre ! Cela veut dire que durant toute ma vie, il va me protéger de tant de dangers et m’aider chaque instant à me tourner vers mon Créateur et Sauveur !  Durant toute mon existence : il est mon « gardien de la Présence divine ! »

Que je me lève ou que je me couche, que je me repose ou que je travaille, que je marche ou que je sois assis, que je sois seul ou avec des amis, que je sois dans la joie ou dans les larmes, que je sois en paix ou en danger… Il est là, il me regarde, il veille sur moi et m’inspire ce qui est le plus vrai, ce qui est le plus beau ! Et cela : dans la lumière du Très-Haut qu’il voit et adore éternellement tout en veillant sur moi ! N’ayons pas peur des mots : c’est un véritable miracle de la tendresse de Dieu qui m’est offert 24h sur 24 !… Et le monde ne m’en parlera jamais !  Et l’Eglise actuelle l’oublie ou l’annonce si peu… Alors qu’en ces derniers temps où culminent les épreuves, nous avons tant besoin de la Force d’en Haut ! Découvrons donc cet immense cadeau que Dieu nous fait à travers notre Ange gardien… N’est-ce-pas un signe permanent de sa tendresse ?

La présence en nos vies des Anges et de notre ange gardien est d’abord une vérité de la foi catholique. Le Catéchisme l’enseigne clairement :

« Toute la vie de l’Eglise bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des Anges[1]… et dans sa liturgie, l’Eglise se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint… elle fête plus particulièrement la mémoire de certains Anges : Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël[2] et les anges gardiens[3] ».

Le catéchisme[4] précise enfin magnifiquement sur l’Ange gardien :

« Du début de l’existence (Mt 18,10) au trépas (Lc 16,22), la vie humaine est entourée de leur garde (Ps 91,10-13) et de leur intercession (Jb 33,23-24) : « Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie[5] ! »

Aujourd’hui, alors que l’Eglise est trop souvent « muette » sur la présence des anges… on trouve sur le net et dans nombres de livres toute une approche ésotérique de « soi-disant anges » qui porteraient chance et bonheur en nos vies ! De fait, c’est une énorme entreprise de récupération : on vous classifie par le signe astrologique ou la date de naissance comme pour certifier que vous êtes l’élu d’une entité mystérieuse… alors qu’en réalité, ces faux pasteurs vous font plutôt « flirter » avec les anges rebelles !

La vérité, c’est que notre « ange gardien » est un cadeau immense envoyé par Dieu, lui-même, et qu’il est un signe de son infinie tendresse au quotidien. Saint Jean de la Croix nous le confirme avec force :

« Les Anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c’est-à-dire contre les démons[6] ! »

Je conclurai cette première partie en proposant une courte prière quotidienne à notre Ange gardien :

« Ange de Dieu, Toi mon gardien…

Veille sur moi, aujourd’hui :

Le jour, la nuit, le soir et le matin…

A tout instant, sois mon soutien !

Protège-moi des embûches de l’Ennemi,

et guide-moi vers la joie de la Patrie céleste… »

 

+M-Mickaël

 

[1] Catéchisme de l’Eglise catholique 334.

[2] Le 29 septembre.

[3] Le 2 octobre.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique 336.

[5] Saint Basile, Eun. 3,1.

[6] Saint Jean de la Croix, Avis 220.




Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Seigneur (3) : « Toi qui reposas si souvent sur sa poitrine ! »

Dans son Evangile, Saint Jean nous révèle son attitude d’intimité unique avec le Maître : elle est dévoilée au moment troublant où le Seigneur annonce de manière mystérieuse la trahison de Judas… Là, Jean se définit à travers une tendre proximité avec Jésus :

« Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus. Simon Pierre lui fait signe et lui dit : « Demande quel est celui dont il parle. » Se penchant alors vers la poitrine de Jésus, le disciple lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper ! … » il la prend et la donne à Judas… Après la bouchée, Satan entra en lui… et aussitôt la bouchée prise, il sortit ; il faisait nuit… » (Jn 13,22-30).

On découvre d’abord dans cet Evangile que Saint Pierre reconnaissait cette proximité unique que Jean avait avec le Maître. A travers Pierre, Roc précieux de la foi choisi par Jésus (Mt 16,18), nous est révélée ensuite en Jean, si proche du Cœur de Jésus, la dimension contemplative future de l’Eglise dont la Vierge est la plénitude : sa silencieuse proximité avec Elle, déjà, durant le ministère du Seigneur, le conduira à être le seul Apôtre présent au pied de la Croix. Et c’est pourquoi si Jean est présent au début de la mission apostolique près de Pierre (Ac 4,13-22), il disparaît ensuite après les premières persécutions pour protéger et conduire la Vierge Marie à Ephèse, à l’écart…

Certes, il continuera à évangéliser… mais de manière plus contemplative, comme il le laisse entendre au début de l’Apocalypse avant de témoigner de sa vision bouleversante du Christ glorieux :

« Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’épreuve, la royauté et la constance, en Jésus. Je me trouvais dans l’île de Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus. Je tombais en extase, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix clamer, comme une trompette : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre pour l’envoyer aux sept Eglises… Je me retournais pour regarder la voix qui me parlait… et je vis comme un Fils d’homme revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or… ses yeux comme une flamme ardente… et son visage, c’est comme le soleil qui brille dans tout son éclat ! A sa vue, je tombai comme mort à ses pieds… » (Ap 1,9-17).

Cet évènement constituera pour lui une étape décisive : il demeurera l’Apôtre témoin du Seigneur, mais sous une forme plus cachée, contemplative et prophétique dont témoigne son Apocalypse. Car prés de Marie, il entre alors dans le rayonnement silencieux[1] de « la Femme » enveloppée du « Soleil » (Ap 12,1). Et l’on peut affirmer que Jean n’aurait jamais écrit son « Evangile spirituel » s’il n’avait été auparavant « imprégné » par le silence contemplatif de la Vierge. Il a reçu d’Elle, au-delà des paroles, une pénétration unique du mystère de l’Incarnation : en effet, derrière la beauté contemplative de son Evangile et de ses Epîtres, se cache le regard silencieux du Cœur de Marie (Lc 2,19) … et cette profondeur mariale initiée par l’Esprit est passée dans le regard de Jean. Comme l’écrit splendidement un Père de l’Eglise :

« Il faut donc oser dire que, de toutes les Ecritures, les Evangiles sont les prémices et que, parmi les Evangiles, les prémices sont celui de Jean, dont nul ne peut saisir le sens s’il ne s’est reposé sur la poitrine du Seigneur et n’a reçu de Jésus, Marie pour Mère[2]… »

Alors, comment interpréter ce paradoxe johannique où l’Apôtre ne se nomme pas mais se définit comme « Celui que Jésus aimait » en reposant souvent sur son Cœur… (Jn 19,26-27 / Jn 20,2-10 / 21,7.20-23).

Cette expression unique nous touche en même temps qu’elle peut nous interroger ? Pourquoi l’Apôtre se définit-il si intime du Seigneur, au point de paraitre « unique » dans le Collège apostolique ? Il faut d’abord constater que dans les relations humaines, il y a déjà des nuances évidentes en nos vies entre les amis intimes et les connaissances au sens large. On remarquera aussi que si Jean ne se « nomme » pas dans sa proximité avec Jésus, c’est qu’il se veut un simple disciple… Ne sommes-nous pas là devant « un choix d’humilité » qui le fait s’effacer devant l’amour infini du Seigneur ?

Enfin, n’y-a-t-il pas aussi de sa part un enseignement secret pour nous dire que la vie « commence » vraiment quand on regarde « Celui que l’on a transpercé » (Jn19,37). On découvre alors, comme il l’a écrit, que « devant Lui, nous apaiserons notre cœur si notre cœur venait à nous condamner, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout ! » (1 Jn 3,20).

En conclusion, cela signifie que si « Dieu est Lumière » (1 Jn 1,5) et qu’il opère une vérité libératrice en nos vies, c’est pour nous plonger plus profondément en ce « Dieu qui est Amour ! » Car « ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui as envoyé son Fils » (1 Jn 4,10).

Ce mystère a habité très tôt dans le cœur du disciple bien-aimé et à travers les personnages de son Evangile, il veut nous ouvrir la voie vers l’Amour incompréhensible que Jésus nous porte… Souvenons-nous de son dialogue bouleversant avec la Samaritaine (Jn 4,7-47) ou la femme adultère (Jn 8,2-11)  car en vérité, il nous aime tous, chacun et chacune, d’une manière « unique » que l’on commence à découvrir en cette vie et se dévoilera en la vie éternelle !

A travers Sainte Faustine, ne nous dira-t-il pas à en tant que Christ miséricordieux :

« Je veux répandre mes grâces inconcevables sur les âmes qui ont confiance en ma miséricorde (687) … Qu’elles s’approchent de cet océan de miséricorde avec une très grande confiance : les pécheurs obtiendront justification et les justes seront affermis dans le bien (1520) … Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen, et c’est la confiance. Plus la confiance est grande, plus l’âme reçoit ! » (1578)

Ainsi, la « confiance » est le secret ultime pour être sauvé et brûlé par le feu de l’infinie Miséricorde ! Elle seule peut nous plonger dans l’océan de la Miséricorde… La petite Thérèse en a fait le cœur battant de sa voie d’enfance spirituelle :

« Ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde… Voilà mon seul trésor !… Restons bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher, si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour… Oh ! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens !… C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour[3]… »

 

+ Marie-Mickaël

 

[1] « La sainteté est plus décisive que le ministère épiscopal, même si celui-ci est indispensable. Il est plus important d’être saint que d’être laïc, consacré, diacre, prêtre, évêque ou pape… Malgré l’importance du ministère de Pierre, Marie est plus décisive que lui pour l’avenir de l’Eglise ! » Monseigneur Léonard, Le cœur de la foi chrétienne, Edition de l’Emmanuel, 2003, p.70.

[2] Origène, Sur l’Evangile de Jean.

[3] Sainte Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Lettre 197, Cerf-DDB 1992, p.552-553.




Le choix a été fait…

Article de Mark Mallett du 9 avril 2024

Il n’y a pas d’autre moyen de le décrire qu’une lourdeur oppressante. J’étais assis là, penché sur mon banc, m’efforçant d’écouter les lectures de la messe du dimanche de la Divine Miséricorde. C’était comme si les mots frappaient mes oreilles et rebondissaient.

J’ai finalement supplié le Seigneur : « Quelle est cette lourdeur , Jésus ? Et je l’ai senti dire en mon intérieur :

Le cœur de ce peuple s’est endurci. Mes paroles ne percent plus leur âme. C’est un peuple au cou raide comme à Mériba et à Massah  (cf. Ps 95, 8).  Cette génération a maintenant fait son choix et vous êtes sur le point de vivre les fruits de ces choix… 

Ma femme et moi étions assis sur le balcon – ce n’est pas un endroit où nous allons habituellement, mais aujourd’hui, c’était comme si le Seigneur voulait que je voie quelque chose. Je me suis penché en avant et j’ai baissé les yeux. La cathédrale était à moitié vide en cette fête de la Miséricorde – plus vide que je ne l’avais jamais vue. C’était un point d’exclamation dans ses paroles selon lesquelles, même maintenant – même avec le monde au bord d’un conflit nucléaire, d’un effondrement économique, d’une famine mondiale et d’une autre « pandémie » – les âmes ne recherchaient pas sa miséricorde et « l’océan de grâces ». [1] qu’Il offrait ce jour-là. [2]

Je me suis souvenu encore de ses paroles déchirantes à Sainte Faustine :

Je ne veux pas punir l’humanité souffrante, mais Je désire la guérir, en la pressant contre Mon Cœur Miséricordieux. J’utilise la punition lorsqu’ils Me forcent eux-mêmes à le faire ; Ma main hésite à saisir l’épée de la justice. Avant le Jour de la Justice, j’envoie le Jour de la Miséricorde… Je prolonge le temps de la miséricorde pour le bien des [pécheurs]. Mais malheur à eux s’ils ne reconnaissent pas ce moment de Ma visitation…—Jésus à Sainte Faustine,  La Divine Miséricorde dans mon âme , Journal, n. 126I, 1588

Bien que la miséricorde de Dieu ne finisse jamais, il me semble qu’Il dit que « le temps de la miséricorde » touche maintenant à sa fin. Quand? Depuis combien de temps savons-nous que nous sommes en sursis ?

La phase d’alerte

En effet, le Seigneur DIEU ne fait rien sans révéler Son plan à ses serviteurs les prophètes. (Amos 3:7)

Lorsque Dieu désire avertir l’humanité, il appelle des prophètes ou des veilleurs, souvent à travers une rencontre profonde qui retient leur attention.

Dans leurs rencontres « individuelles » avec Dieu, les prophètes puisent lumière et force pour leur mission. Leur prière n’est pas la fuite de ce monde infidèle, mais plutôt l’attention à la Parole de Dieu. Parfois leur prière est une dispute ou une plainte, mais c’est toujours une intercession qui attend et prépare l’intervention du Dieu Sauveur, Seigneur de l’histoire. — Catéchisme de l’Église catholique,  n. 2584

Le prophète ressent une urgence lorsque Dieu lui donne une parole à transmettre. La parole remue dans son âme, brûle dans son cœur et devient même un fardeau jusqu’à ce qu’elle soit prononcée. [3] Sans cette grâce, la plupart des prophètes seraient simplement enclins à douter, à tergiverser ou même à enterrer le mot « pour une autre fois ».

L’urgence ressentie par le prophète n’indique cependant pas l’ imminence de la prophétie ; c’est simplement le propulseur pour faire passer la parole au Corps du Christ et même au reste du monde. Le moment exact où cette parole s’accomplira, ou si elle sera atténuée, reportée ou annulée, et combien d’années, voire de siècles, il s’écoulera après que le prophète l’aura prononcée pour la première fois, n’est connu que de Dieu – à moins qu’Il ne le révèle (par exemple Gen 7). :4, Jonas 3:4). De plus, il faut laisser le temps à la parole de parvenir aux gens .

Cet apostolat d’écriture a commencé il y a environ 18 ans. Il a fallu de nombreuses années pour que ce message parvienne à travers le monde, et même alors, jusqu’à un simple reste.

La phase d’exécution

La phase d’accomplissement arrive souvent « comme un voleur dans la nuit ». [4] Il n’y a que peu ou pas d’avertissement, car le temps de l’avertissement est passé — le verdict est tombé. Dieu, qui est amour et miséricorde même, attend toujours que soit la justice l’exige d’agir, soit qu’il y ait une telle dureté de cœur, seul le châtiment reste comme instrument de miséricorde.

Car le Seigneur corrige celui qu’il aime et châtie tout fils qu’il reçoit. (Hébreux 12:6)

Souvent, la première étape de ce châtiment consiste pour l’individu, la région ou la nation à récolter simplement ce qui a été semé.

… ne disons pas que c’est Dieu qui nous punit ainsi ; au contraire, ce sont les hommes eux-mêmes qui préparent leur propre châtiment. Dans sa bonté, Dieu nous avertit et nous appelle au droit chemin, tout en respectant la liberté qu’il nous a donnée ; donc les gens sont responsables. –Sr. Lucia, une des visionnaires de Fatima, dans une lettre au Saint-Père, 12 mai 1982

Je n’ai aucun doute sur le fait que les « sceaux » de l’Apocalypse ne sont pas seulement créés par l’homme mais sont délibérés. C’est pourquoi Notre Sainte Mère a mis en garde à Fatima contre les conséquences de laisser les erreurs de la franc-maçonnerie (c’est-à-dire les « erreurs de la Russie ») se propager à travers le monde. Cette « bête » qui surgit de la mer utilise des mots doux et des slogans comme « reconstruire en mieux » et « Grande Réinitialisation » pour cacher ses intentions de créer de l’ordre à partir du chaos ( ordo ab chaos ). Il s’agit, en un sens, du « châtiment de Dieu » – dans la mesure où le « fils prodigue » a été autorisé à récolter ce qu’il avait semé par sa rébellion.

Dieu… est sur le point de punir le monde pour ses crimes, au moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et contre le Saint-Père. Pour éviter cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice les premiers samedis. Si mes demandes sont entendues, la Russie se convertira et il y aura la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés ; le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; diverses nations seront anéanties.  — Message de Fatima,  vatican.va

Je ne connais pas le programme du Seigneur pour ce Triomphe. Mais le « mot du présent » aujourd’hui est très clair : l’humanité a collectivement rejeté le Christ, son Église et l’Évangile. Ce qui reste avant  le Jour de la Justice  me semble être un dernier acte de miséricorde – un avertissement mondial qui ramènera immédiatement à la maison de nombreux fils et filles prodigues… et triera les mauvaises herbes du blé.
Avant de venir en tant que juste Juge, je viens d’abord en tant que Roi de Miséricorde. Avant que le jour de justice n’arrive, un signe semblable sera donné aux hommes dans les cieux : Toute lumière dans les cieux s’éteindra et il y aura de grandes ténèbres sur toute la terre. Alors le signe de la croix sera visible dans le ciel, et des ouvertures où furent cloués les mains et les pieds du Sauveur sortiront de grandes lumières qui éclaireront la terre pendant un certain temps. Cela aura lieu peu avant le dernier jour. — Jésus à Sainte Faustine, Journal de la Divine Miséricorde, Journal, n. 83

Hâtez-vous d’être en état de grâce

Nous avons atteint un point où nous devons être prêts à rencontrer le Seigneur à tout moment. Des dizaines de fois dans les messages adressés à la voyante américaine Jennifer, Jésus appelle les gens à être prêts à se tenir devant Lui « en un clin d’œil ».

Mon peuple, le temps d’avertissement qui a été prédit va bientôt se révéler. Je vous ai patiemment supplié, Mon peuple, mais vous êtes trop nombreux à continuer à vous consacrer aux voies du monde… C’est un moment où Mes fidèles sont appelés à une prière profonde. Car en un clin d’œil, vous pourriez vous tenir devant Moi… Ne soyez pas comme l’homme insensé qui attend que la terre commence à trembler et à trembler, car alors vous pourriez périr… — Jésus aurait dit à Jennifer ; Paroles de Jésus , 14 juin 2004

Des avions à réaction dotés de l’arme nucléaire sont déployés au-dessus de la Terre tandis que les dirigeants menacent de s’anéantir les uns les autres. Les « experts » préviennent qu’une pandémie « 100 fois pire que le Covid » circule déjà aux États-Unis. Le virologue de renommée mondiale, le Dr Geert Vanden Bossche, a averti que nous entrons dans une « crise hyper-aiguë » parmi les populations hautement vaccinées et que nous assisterons bientôt à « un tsunami massif et massif » de maladies et de décès parmi elles. [5] Et des centaines de millions de personnes sont confrontées à la famine en raison de l’hyperinflation et d’une crise alimentaire mondiale croissante. À un moment donné, nous allons traverser cette tempête… et elle apparaît tôt ou tard.
.
Interrogé sur le troisième secret de Fatima, le pape Jean-Paul II a déclaré à un groupe de pèlerins :
S’il existe un message dans lequel il est dit que les océans vont inonder des pans entiers de la terre ; que, d’un moment à l’autre, des millions de personnes vont périr… ça ne sert plus à rien de vouloir vraiment publier ce [troisième] message secret [de Fatima]… Il faut être prêt à subir de grandes épreuves dans le pas trop -futur lointain; des épreuves qui exigeront que nous soyons prêts à renoncer même à notre vie et à un don total de nous-mêmes au Christ et pour le Christ. Par vos prières et les miennes, il est possible d’atténuer cette tribulation, mais il n’est plus possible de l’éviter, car c’est seulement ainsi que l’Église pourra être renouvelée efficacement. Combien de fois en effet le renouveau de l’Église s’est-il opéré dans le sang ? Cette fois encore, il n’en sera pas autrement. Il faut être fort, il faut se préparer, il faut se confier au Christ et à sa Mère, et il faut être attentif, très attentif, à la prière du Rosaire. —PAPE JEAN-PAUL II, entretien avec des catholiques à Fulda, Allemagne, novembre 1980 ; « Inondation et incendie » du P. Régis Scanlon, ewtn.com
Je suppose que ce que je dis, c’est qu’il ne reste que peu de temps, voire aucun temps, pour atténuer ne serait-ce que cette tribulation. Collectivement, le choix a été fait d’éjecter Dieu de la place publique. Cela devrait être évident pour tous. Pourtant, « nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement… nous voyons indistinctement, comme dans un miroir » (1 Co 13, 9, 12).
Et tout n’est pas perdu. Ces douleurs de l’accouchement ne sont pas la fin mais le début d’une nouvelle naissance à venir, une nouvelle ère de paix .
À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, elle se convertira et une période de paix sera accordée au monde. —Message de Fatima,  vatican.va
Oui, un miracle a été promis à Fatima, le plus grand miracle de l’histoire du monde, juste après la Résurrection. Et ce miracle sera une ère de paix qui n’a jamais vraiment été accordée au monde auparavant. —Cardina l Mario Luigi Ciappi, 9 octobre 1994 (théologien papal de Jean-Paul II, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul Ier) ; Catéchisme familial de l’apostolat



Jésus, j’ai confiance en toi !

« Je promets que l’âme qui honorera cette image

ne sera pas perdue… »

Jésus à Sainte Faustine, petit journal 48

 

En cette neuvaine annuelle à la Miséricorde Divine qui commence le Vendredi Saint jusqu’au premier Dimanche après Pâques, il faut surtout ne jamais oublier le cœur du Message : Nulle faiblesse, nul péché, nulle extrême fragilité n’aura jamais le dernier mot en nos vies si nous renouvelons jusqu’au bout « le saut de la confiance » en la Miséricorde ! C’est le grand combat que nous avons tous à mener où notre cœur oscille entre confiance et désespérance, paix et trouble : tel est le grand rendez-vous de nos vies…

Il faut se souvenir ici des promesses extrêmes de Jésus à Sainte Faustine qui jaillissent de son Cœur ouvert sur la Croix (Jn 19,33-35) :

« Peins un tableau selon l’image que tu vois, avec l’inscription : « Jésus, j’ai confiance en toi[1] ! » Je désire qu’on honore cette image, d’abord dans votre chapelle, puis dans le monde entier !

Je promets que l’âme qui honorera cette image ne sera pas perdue. Je lui promets aussi la victoire sur ses ennemis dés ici-bas, et spécialement à l’heure de la mort. Moi-même, je la défendrai comme ma propre gloire ! »

Petit journal, 47-48

La confiance sans limites et sans cesse renouvelée est donc au cœur de notre combat de la foi. En ce sens, Jésus miséricordieux nous ouvre à travers Sainte Faustine un horizon immense :

« Je veux répandre mes grâces inconcevables sur les âmes qui ont confiance en ma miséricorde… (687) Qu’elles s’approchent de cet océan de miséricorde avec une très grande confiance… (1520) Dis aux âmes qu’elles ne fassent pas obstacle en leur propre cœur à ma miséricorde, qui désire tant agir en elles… Ma miséricorde est à l’œuvre dans tous les cœurs qui lui ouvrent la porte : le pécheur comme le juste ont besoin de ma miséricorde. La conversion comme la persévérance est une grâce de ma miséricorde (1577) … »

La confiance en l’amour miséricordieux de Jésus doit conduire à le rencontrer à travers le mystère des sacrements de l’Eglise : Il y a donc une urgence absolue à vivre en particulier le « sacrement de la réconciliation » en confessant ses péchés au Seigneur à travers son prêtre… là s’opère « le miracle de sa miséricorde » :

« Il suffit de se jeter avec foi aux pieds de celui qui tient ma place, de lui dire sa misère et le miracle de la miséricorde divine se manifestera dans toute sa plénitude… Ô malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard ! » (1448).

En soi, il n’est jamais trop tard et Jésus, dans son infinie miséricorde, viendra nous chercher jusqu’au dernier instant de notre vie sur terre. Mais le Seigneur veut ici nous « ouvrir les yeux » sur notre mollesse qui, trop souvent, nous fait « reporter à plus tard » l’urgence de notre conversion au présent : et là, grand est le danger que « plus tard » devienne « trop tard » !

Cet éloignement dangereux s’installe sournoisement et tue peu à peu dans le cœur le feu de l’Evangile… là, l’âme s’enferme dans la dureté de l’indifférence et d’une pratique religieuse sans cœur. Là, le vrai « désir de conversion » disparaît au profit d’un intérêt démesuré pour les choses du monde ! Et cela se vérifie à la sainte Messe au moment sacré de la Communion eucharistique :

« Sache ceci, ma fille, que lorsque je viens dans la sainte Communion jusqu’au cœur des hommes, j’ai les mains pleines de toute sorte de grâces et je désire les donner aux âmes, mais les âmes ne font même pas attention à moi, elles me laissent seul et s’occupent d’autre chose. Oh ! comme cela m’attriste que les âmes n’aient pas compris l’Amour. Elles se conduisent envers moi comme envers une chose morte… » (1385).

C’est ici qu’il faut s’inspirer d’une splendide méditation du Cardinal Journet sur la réalité bouleversante de chaque Messe qui rend présent l’unique Sacrifice du Sauveur :

« A chaque fois que les paroles de la Consécration sont prononcées, l’Eglise, représentées par le prêtre et les fidèles, est rendue présente au Sacrifice sanglant : les deux mille ans qui nous séparent de la Croix sont abolis, nous sommes là comme l’étaient la Sainte Vierge et Saint Jean. Et chaque génération peut à son tour s’engouffrer dans l’Offrande éternelle du Christ, offerte pour tous les temps… »

+ Marie-Mickaël

 

[1] Sainte Faustine proposa à Jésus d’intituler le tableau : « Jésus, Roi de Miséricorde ! » Mais le Christ lui répondit qu’il était bien Roi de Miséricorde, mais que ce qui blessait le plus son Cœur était « le manque de confiance envers sa bonté… car la méfiance des âmes me déchire les entrailles ! »




La résurrection de l’Eglise

Par Mark Mallett, 31 mars 2024

L’opinion la plus autorisée, et celle qui semble
la plus en harmonie avec les Saintes Écritures, est qu’après
la chute de l’Antéchrist, l’Église catholique
entrera de nouveau dans une période de
prospérité et de triomphe.

— La fin du monde présent et les mystères de la vie future ,
P. Charles Arminjon (1824-1885), p. 56-57 ; Presse de l’Institut Sophia

 

Il y  a un passage mystérieux dans le livre de Daniel qui se déroule à notre époque. Cela révèle en outre ce que Dieu prévoit à cette heure alors que le monde continue sa descente dans les ténèbres…

 

LE DESCELLEMENT

Après avoir vu dans des visions la montée d’une « bête » ou Antichrist, qui viendrait vers la fin du monde, on dit alors au prophète :

Va ton chemin, Daniel, car les paroles sont enfermées et scellées jusqu’au temps de la fin . Beaucoup se purifieront, se blanchiront et s’affineront… (Daniel 12 : 9-10)

Le texte latin dit que ces mots seront scellés  usque ad tempus praefinitum – « jusqu’à un temps prédéterminé ». La proximité de cette époque est révélée dans la phrase suivante : lorsque « beaucoup se purifieront et se rendront blancs ».  J’y reviendrai dans quelques instants.

Au cours du siècle dernier, le Saint-Esprit a révélé à l’Église la plénitude du plan de Rédemption  à travers Notre-Dame, plusieurs mystiques et une récupération du sens authentique des enseignements des Pères de l’Église primitive sur le Livre de l’Apocalypse. En effet, l’Apocalypse est un écho direct des visions de Daniel, et par conséquent, le « descellement » de son contenu présuppose une compréhension plus complète de sa signification conformément à la « Révélation publique » de l’Église – Tradition sacrée.

…même si la Révélation [publique] est déjà complète, elle n’a pas été rendue complètement explicite ; il reste à la foi chrétienne de prendre progressivement toute sa signification au fil des siècles. «  —Catéchisme de l’Église catholique, n. 66

En passant, dans les locutions adressées au regretté Père. Stefano Gobbi, dont les écrits portent deux  Imprimaturs , Notre-Dame aurait confirmé que le « Livre » de l’Apocalypse a maintenant été descellé :

Mon message est apocalyptique, car vous êtes au cœur de ce qui vous a été annoncé dans le dernier et donc très important livre de l’Écriture Sainte. Je confie aux anges de lumière de mon Cœur Immaculé le soin de vous amener à la compréhension de ces événements, maintenant que j’ai ouvert pour vous le Livre scellé.  — Aux Prêtres, Fils bien-aimés de Notre-Dame,  n. 520, je,j.

Ce qui est « descellé » à notre époque est une compréhension plus profonde de ce que Saint Jean appelle la « première résurrection » de l’Église. [1] Et toute la création l’attend…

 

LE SEPTIÈME JOUR

Le prophète Osée écrit :

Il nous ressuscitera au bout de deux jours ; le troisième jour, il nous ressuscitera pour vivre en sa présence. (Osée 6:2)

Rappelez-vous encore une fois les paroles du pape Benoît XVI aux journalistes lors de son vol vers le Portugal en 2010, selon lesquelles il existe « un besoin de passion pour l’Église ». Il  a averti que beaucoup d’entre nous se sont endormis à cette heure, tout comme les apôtres à Gethsémani :

  

… ‘la somnolence’ est la nôtre, celle de ceux d’entre nous qui ne veulent pas voir toute la force du mal et ne veulent pas entrer dans sa Passion . —PAPE BENOÎT XVI, Agence de presse catholique, Cité du Vatican, 20 avril 2011, Audience générale

Pour…

…[l’Église] suivra son Seigneur dans sa mort et sa résurrection.  — Catéchisme de l’Église catholique , 677

Cela étant, l’Église suivra également son Seigneur pendant « deux jours » dans le tombeau et ressuscitera le « troisième jour ». Laissez-moi vous expliquer cela à travers les enseignements des premiers pères de l’Église…

 

UN JOUR EST COMME MILLE ANS

Ils considéraient l’histoire humaine à la lumière de l’histoire de la création. Dieu a créé le monde en six jours et, le septième, il s’est reposé. Ils ont vu en cela un modèle approprié à appliquer au Peuple de Dieu.

Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour… Par conséquent, un repos sabbatique reste encore pour le peuple de Dieu. (Héb 4:4, 9)

Ils considéraient l’histoire humaine, depuis Adam et Ève jusqu’à l’époque du Christ, comme essentiellement quatre mille ans, ou « quatre jours » d’après les paroles de saint Pierre :

N’ignorez pas ce seul fait, bien-aimés, que pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. (2 Pierre 3:8)

Le temps écoulé entre l’Ascension du Christ et le seuil du troisième millénaire serait de « deux jours supplémentaires ». À cet égard, une prophétie stupéfiante se déroule là-bas. Les Pères de l’Église prévoyaient que  ce millénaire  marquerait le début du « septième jour », un « repos sabbatique » pour le peuple de Dieu (voir  Le repos sabbatique à venir ) qui coïnciderait avec la mort de l’Antéchrist (« la bête ») et la « première résurrection » dont parle l’Apocalypse de Saint Jean :

 

La bête fut attrapée et avec elle le faux prophète qui avait accompli devant elle les signes par lesquels il égarait ceux qui avaient accepté la marque de la bête et ceux qui avaient adoré son image. Tous deux furent jetés vivants dans l’étang ardent brûlant de soufre… J’ai aussi vu les âmes de ceux qui avaient été décapités pour leur témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu, et qui n’avaient pas adoré la bête ni son image ni accepté son marque sur leur front ou sur leurs mains. Ils prirent vie et régnèrent avec Christ pendant mille ans. Le reste des morts ne revinrent à la vie qu’après la fin des mille ans. C’est la première résurrection. Bienheureux et saint est celui qui participe à la première résurrection. La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. (Apocalypse 19 :20-20 :6)

Comme je l’ai expliqué dans  Comment l’époque a été perdue ,  saint Augustin a proposé quatre explications à ce texte. Celui qui est resté « resté » chez la majorité des théologiens jusqu’à ce jour est que la « première résurrection » fait référence à la période qui suit l’Ascension du Christ jusqu’à la fin de l’histoire humaine. Le problème est que cela ne correspond pas à une lecture simple du texte, ni à ce que les Pères de l’Église primitive enseignaient. Cependant, l’autre explication d’Augustin sur les « mille ans » le fait :

… comme s’il était normal que les saints jouissent ainsi d’une sorte de repos du sabbat pendant cette période, un loisir sacré après les travaux de six mille ans depuis la création de l’homme… (et) il devrait s’ensuivre l’achèvement de six mille ans. mille ans, à partir de six jours, une sorte de sabbat du septième jour dans les mille ans suivants… Et cette opinion ne serait pas contestable, si l’on croyait que les joies des saints, dans ce sabbat, seront spirituelles et conséquentes sur la présence de Dieu… —St. Augustin d’Hippone (354-430 après JC ; docteur de l’Église), De Civitate Dei , Bk. XX, Ch. 7, Presse de l’Université catholique d’Amérique

C’est aussi l’  attente  de nombreux papes :

Je voudrais vous renouveler l’appel que j’ai lancé à tous les jeunes… acceptez l’engagement d’être des veilleurs du matin à l’aube du nouveau millénaire. Il s’agit d’un engagement primordial, qui conserve sa validité et son urgence alors que nous entamons ce siècle avec de malheureux nuages sombres de violence et de peur qui se profilent à l’horizon. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de personnes qui mènent une vie sainte, de veilleurs qui annoncent au monde une nouvelle aube d’espérance, de fraternité et de paix. —PAPE ST. JEAN-PAUL II, « Message de Jean-Paul II au Mouvement des Jeunes Guannelli », 20 avril 2002 ; vatican.va

…Une nouvelle ère dans laquelle l’espoir nous libère de la superficialité, de l’apathie et de l’égocentrisme qui engourdissent nos âmes et empoisonnent nos relations. Chers jeunes amis, le Seigneur vous demande d’être des prophètes de cette nouvelle ère… —PAPE BENOÎT XVI, Homélie, Journée Mondiale de la Jeunesse, Sydney, Australie, 20 juillet 2008.

Jean-Paul II a lié ce « nouveau millénaire » à la « venue » du Christ : [2]

Chers jeunes, à vous d’être les veilleurs du matin qui annoncent l’arrivée du soleil qui est le Christ ressuscité ! —PAPE JEAN-PAUL II, Message du Saint-Père à la jeunesse du monde , XVIIe Journée Mondiale de la Jeunesse, n. 3 ; (cf. Is 21, 11-12)

Ce que les Pères de l’Église – jusqu’à nos plus récents papes – ont annoncé, ce n’est pas la fin du monde, mais une « ère » ou une « période de paix », un véritable « repos » par lequel les nations seraient pacifiées, Satan enchaîné. , et l’Évangile s’est étendu à toutes les côtes (voir Les papes et l’ère naissante ) . Saint Louis de Montfort donne un parfait préambule aux paroles prophétiques du Magistère :

Vos commandements divins sont brisés, votre Évangile est rejeté, des torrents d’iniquité inondent la terre entière, emportant même vos serviteurs… Tout arrivera-t-il à la même fin que Sodome et Gomorrhe ? Ne briserez-vous jamais votre silence ? Allez-vous tolérer tout cela pour toujours ? N’est-il pas vrai que votre volonté doit être faite sur terre comme au ciel ? N’est-il pas vrai que votre royaume doit venir ? N’avez-vous pas donné à certaines âmes qui vous sont chères une vision du futur renouveau de l’Église ?  -St. Louis de Montfort, Prière pour les missionnaires , n. 5 ;  www.ewtn.com

C’est la tâche de Dieu de réaliser cette heure heureuse et de la faire connaître à tous… Lorsqu’elle arrivera, elle se révélera être une heure solennelle, importante avec des conséquences non seulement pour la restauration du Royaume du Christ, mais aussi pour la pacification de… le monde. Nous prions avec ferveur et demandons aux autres de prier également pour cette pacification tant souhaitée de la société. —PAPE PIE XI, Ubi Arcani dei Consilioi « Sur la paix du Christ dans son Royaume » , 23 décembre 1922

Le plus significatif est que cet « happy hour » coïnciderait également avec la perfection  du Peuple de Dieu. L’Écriture est claire sur le fait que la sanctification du Corps de Christ est nécessaire pour faire d’elle une épouse appropriée pour le retour de Christ dans la gloire : 

…pour vous présenter devant lui sainte, sans défaut et irréprochable… afin qu’il se présente l’Église dans sa splendeur, sans tache ni ride ou quoi que ce soit de semblable, afin qu’elle soit sainte et sans défaut. (Col 1:22, Eph 5:27)

Cette préparation est précisément ce que saint Jean XXIII avait à cœur :

La tâche de l’humble pape Jean est de « préparer au Seigneur un peuple parfait », ce qui est exactement comme la tâche du Baptiste, qui est son patron et dont il tire son nom. Et il n’est pas possible d’imaginer une perfection plus élevée et plus précieuse que celle du triomphe de la paix chrétienne, qui est paix du cœur, paix dans l’ordre social, dans la vie, dans le bien-être, dans le respect mutuel et dans la fraternité des nations. . —PAPE ST. JEAN XXIII, La vraie paix chrétienne, 23 décembre 1959 ; www.catholicculture.org

Voici pourquoi le « millénaire » est souvent qualifié d’« ère de paix » ; la  perfection intérieure  de l’Église a  des conséquences extérieures  , à savoir la pacification temporelle du monde. Mais c’est plus que cela : c’est la  restauration  du Royaume de la Volonté Divine qu’Adam a perdu à cause du péché. Ainsi, le pape Pie XII voyait dans cette restauration à venir une « résurrection » de l’Église avant la fin du monde :

Mais même cette nuit dans le monde montre des signes clairs d’une aube qui viendra, d’un nouveau jour recevant le baiser d’un soleil nouveau et plus resplendissant… Une nouvelle résurrection de Jésus est nécessaire : une vraie résurrection, qui n’admet plus la seigneurie de la mort… Chez les individus, le Christ doit détruire la nuit du péché mortel avec l’aube de la grâce retrouvée. Dans les familles, la nuit de l’indifférence et de la fraîcheur doit céder la place au soleil de l’amour. Dans les usines, dans les villes, dans les nations, sur les terres de l’incompréhension et de la haine, la nuit doit devenir aussi claire que le jour, nox sicut dies illuminabitur, et les conflits cesseront et il y aura la paix . —PAPE PIUX XII, discours Urbi et Orbi , 2 mars 1957; vatican.va

Ressentez-vous un peu d’espoir en ce moment ? Je l’espère. Parce que le royaume satanique qui s’élève à l’heure actuelle n’est pas le dernier mot de l’histoire humaine.

LE JOUR DU SEIGNEUR

Cette « résurrection », selon saint Jean, inaugure un règne « millénaire » – ce que les Pères de l’Église appelaient « le jour du Seigneur ». Ce n’est pas une journée de 24 heures, mais elle est représentée symboliquement par « mille ».

Voici, le jour du Seigneur sera de mille ans. —Lettre de Barnabas, Les Pères de l’Église, Ch. 15

Maintenant… nous comprenons qu’une période de mille ans est indiquée en langage symbolique. -St. Justin Martyr, Dialogue avec Trypho , Ch. 81, Les Pères de l’Église , Patrimoine chrétien

Saint Thomas d’Aquin affirme que ce chiffre ne doit pas être pris au pied de la lettre :

Comme le dit Augustin, le dernier âge du monde correspond à la dernière étape de la vie d’un homme, qui ne dure pas un nombre fixe d’années comme les autres étapes, mais dure parfois aussi longtemps que les autres étapes ensemble, et même plus longtemps. C’est pourquoi on ne peut attribuer à la dernière époque du monde un nombre fixe d’années ou de générations. -St. Thomas d’Aquin, Questiones Disputate, Vol. II De Potentia, Q. 5, n.5; www.dhspriory.org

Contrairement aux millénaristes qui croyaient à tort que le Christ viendrait littéralement  régner dans la chair sur terre, les Pères de l’Église comprenaient les Écritures dans l’ allégorie spirituelle dans laquelle elles étaient écrites (voir  Millennarisme – Ce que c’est et ce qu’il n’est pas ). Le travail du théologien Révérend Joseph Iannuzzi visant à différencier les enseignements des Pères de l’Église des sectes hérétiques (Chiliastes, Montanistes, etc.) est devenu le fondement théologique nécessaire pour relier les prophéties des papes non seulement aux Pères de l’Église et aux Écritures, mais aussi aux révélations données aux mystiques du XXe siècle. Je dirais même que son œuvre contribue à « desceller »  ce qui était réservé à la fin des temps. 

Je lis parfois le passage évangélique de la fin des temps et j’atteste qu’en ce moment, certains signes de cette fin se font jour. —PAPE PAUL VI, Le Secret Paul VI , Jean Guitton, p. 152-153, référence (7), p. ix.

 

LE ROYAUME DE LA VOLONTÉ DIVINE

Tout ce que Jésus a dit et fait n’était pas, selon ses paroles, sa propre volonté humaine, mais celle de son Père.

Amen, amen, je vous le dis, un fils ne peut rien faire tout seul, mais seulement ce qu’il voit faire son père ; car ce qu’il fait, son fils le fera aussi. Car le Père aime son Fils et lui montre tout ce qu’il fait lui-même… (Jean 5 : 19-20)

Nous avons ici un résumé parfait de la raison pour laquelle Jésus a pris sur lui notre humanité : pour unir et restaurer notre volonté humaine dans le Divin . En un mot, diviniser  l’humanité. Ce qu’Adam a perdu dans le Jardin, c’est précisément cela : son union dans la Volonté Divine. Jésus est venu restaurer non seulement l’amitié avec Dieu mais aussi  la communion. 

 

« Toute la création », a déclaré saint Paul, « gémit et travaille jusqu’à présent », attendant les efforts rédempteurs du Christ pour restaurer la bonne relation entre Dieu et sa création. Mais l’acte rédempteur du Christ n’a pas restauré toutes choses à lui seul, il a simplement rendu possible l’œuvre de rédemption, il a commencé notre rédemption. Tout comme tous les hommes partagent la désobéissance d’Adam, de même tous les hommes doivent partager l’obéissance du Christ à la volonté du Père. La rédemption ne sera complète que lorsque tous les hommes partageront son obéissance… —Serviteur de Dieu P. Walter Ciszek, Il me dirige (San Francisco : Ignatius Press, 1995), pp. 116-117

Ainsi, la « première résurrection » apparaît comme une  restauration  de ce dont Adam et Ève ont perdu dans le jardin d’Eden : une vie vécue  dans la Volonté divine.  Cette grâce est bien plus que simplement amener l’Église à  faire  la volonté de Dieu, mais à la mettre dans un état d’  être  tel que la Volonté divine de la Sainte Trinité devient aussi celle du Corps mystique du Christ. 

Car les mystères de Jésus ne sont pas encore complètement parfaits et accomplis. Ils sont complets, certes, dans la personne de Jésus, mais non en nous, qui sommes ses membres, ni dans l’Église, qui est son corps mystique. -St. Jean Eudes, traité « Du Royaume de Jésus », Liturgie des Heures , Vol IV, p 559

Ce n’est pas le moment de développer en détail à quoi cela « ressemble » ; Jésus l’a fait en trente-six volumes à la Servante de Dieu Luisa Piccarreta. Qu’il suffise plutôt de dire simplement que Dieu entend restaurer en nous « le don de vivre dans la Divine Volonté ». L’impact de cela se répercutera dans tout le cosmos comme le « dernier mot » de l’histoire humaine avant la consommation de toutes choses.  

Le don de vivre dans la Divine Volonté restitue aux rachetés le don que possédait Adam prélapsaire et qui a généré la lumière divine, la vie et la sainteté dans la création… — Révérend Joseph Iannuzzi, Le don de vivre dans la Divine Volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta (Emplacements Kindle 3180-3182) ; N.-B.. Cet ouvrage porte le sceau d’approbation de l’Université du Vatican ainsi que l’approbation ecclésiastique.

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que « L’univers a été créé « en état de voyage » ( in statu viae ) vers une perfection ultime encore à atteindre, à laquelle Dieu l’a destiné. » [3] Cette perfection est intrinsèquement liée à l’homme, qui fait non seulement partie de la création mais en est le summum. Comme Jésus l’a révélé à la Servante de Dieu Luisa Piccaretta :

Je désire donc que Mes enfants entrent dans Mon Humanité et copient ce que l’Ame de Mon Humanité a fait dans la Divine Volonté… S’élevant au-dessus de toute créature, ils restaureront les droits de la Création, les Miens ainsi que ceux des créatures. Ils ramèneront toutes choses à l’origine première de la Création et au but pour lequel la Création a été créée… — Rév. Joseph. Iannuzzi, La splendeur de la création : le triomphe de la volonté divine sur terre et l’ère de la paix dans les écrits des pères, des docteurs et des mystiques de l’Église (emplacement Kindle 240)

C’est pourquoi Jean-Paul II dit :

La résurrection des morts attendue à la fin des temps reçoit déjà sa première réalisation décisive dans la résurrection spirituelle, objectif premier de l’œuvre de salut. Il s’agit de la vie nouvelle donnée par le Christ ressuscité comme fruit de son œuvre rédemptrice. —Audience générale, 22 avril 1998 ; vatican.va

Cette nouvelle vie dans le Christ, selon les révélations de Luisa, atteindra son apogée lorsque la volonté humaine  ressuscitera  dans la Volonté Divine. 

Or, le présage de ma Rédemption était la Résurrection qui, plus que le Soleil resplendissant, couronnait mon Humanité, faisant briller même mes plus petits actes, avec une splendeur et un émerveillement tels qu’ils étonnaient le Ciel et la terre. La Résurrection sera le commencement, le fondement et l’accomplissement de tous les biens – couronne et gloire de tous les Bienheureux. Ma Résurrection est le vrai Soleil qui glorifie dignement mon Humanité ; C’est le Soleil de la religion catholique ; C’est la gloire de chaque chrétien. Sans la Résurrection, cela aurait été comme un ciel sans soleil, sans chaleur et sans vie. Maintenant, ma Résurrection est le symbole des âmes qui formeront leur sainteté dans ma Volonté. —Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

RÉSURRECTION… UNE NOUVELLE SAINTETÉ

Depuis l’Ascension du Christ il y a deux mille ans – ou plutôt « deux jours » – on pourrait dire que l’Église est descendue au tombeau avec le Christ en attendant sa propre résurrection – même si elle fait encore face à une « Passion » définitive.

Car vous êtes mort, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. (Colossiens 3:3)

Et « toute la création gémit dans les douleurs de l’enfantement, même jusqu’à présent », dit saint Paul, ainsi :

La création attend avec impatience la révélation des enfants de Dieu… (Romains 8 : 19)

Remarque : Paul dit que la création attend, non pas le retour de Jésus dans la chair,  mais la « révélation des enfants de Dieu ». La libération de la création est intrinsèquement liée à l’œuvre de Rédemption en nous. 

Et nous entendons aujourd’hui des gémissements comme personne ne l’a jamais entendu auparavant… Le Pape [Jean-Paul II] nourrit en effet un grand espoir que le millénaire des divisions soit suivi d’un millénaire d’unifications.  —Cardinal Joseph Ratzinger (BENOÎT XVI),  Sel de la Terre (San Francisco : Ignatius Press, 1997), traduit par Adrian Walker

Mais cette unité ne se réalisera que comme une œuvre du Saint-Esprit, comme à travers une « nouvelle Pentecôte » lorsque Jésus régnera selon un nouveau « mode » au sein de son Église. Le mot « apocalypse » signifie « dévoilement ». Ce qui attend d’être dévoilé, c’est donc la dernière étape du voyage de l’Église : sa purification et sa restauration dans la Volonté divine – exactement ce que Daniel a écrit il y a des milliers d’années :

Beaucoup se purifieront, se blanchiront et s’affineront… (Daniel 12 : 9-10)

…le jour des noces de l’Agneau est venu, son épouse s’est préparée. Elle était autorisée à porter un vêtement en lin clair et propre. (Apocalypse 19 : 7-8)

Saint Jean-Paul II a expliqué qu’il s’agira effectivement d’un don spécial venant d’en haut :

Dieu lui-même avait prévu de réaliser cette sainteté « nouvelle et divine » dont l’Esprit Saint veut enrichir les chrétiens à l’aube du troisième millénaire, afin de « faire du Christ le cœur du monde ». —PAPE JEAN-PAUL II, Discours aux Pères Rogationnistes, n. 6, www.vatican.va

Lorsque Jésus règnera dans son Église, de telle sorte que la Divine Volonté règne en elle , cela amènera à son achèvement la « première résurrection » du Corps du Christ. 

…le Royaume de Dieu signifie le Christ lui-même, que nous désirons quotidiennement venir et dont nous souhaitons que la venue nous soit manifestée rapidement. Car de même qu’il est notre résurrection, puisqu’en lui nous ressuscitons, de même il peut aussi être compris comme le Royaume de Dieu, car en lui nous régnerons.  — Catéchisme de l’Église catholique , n. 2816

…ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. (Apocalypse 20:6)

Jésus dit à Luisa :

…ma Résurrection symbolise les Saints des vivants dans ma Volonté — et cela avec raison, puisque chaque acte, parole, pas, etc. accompli dans ma Volonté est une résurrection Divine que l’âme reçoit ; c’est une marque de gloire qu’elle reçoit ; c’est sortir d’elle-même pour entrer dans la Divinité, et aimer, travailler et penser, en se cachant dans le soleil resplendissant de ma Volonté… — Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

Mais, comme le notent les Écritures et la Tradition, le « jour du Seigneur » et la résurrection concomitante de l’Église sont d’abord précédés d’une grande épreuve :

Ainsi, même si l’alignement harmonieux des pierres devait paraître détruit et fragmenté et, comme le décrit le psaume vingt et unième, tous les ossements qui composent le corps du Christ devaient sembler dispersés par des attaques insidieuses lors des persécutions ou des époques de troubles, ou par ceux qui aux jours de persécution sapent l’unité du temple, néanmoins le temple sera reconstruit et le corps ressuscitera le troisième jour, après le jour du mal qui le menace et le jour de consommation qui suit . -St. Origène, Commentaire sur Jean, Liturgie des Heures, Vol IV, p. 202

INTÉRIEUR UNIQUEMENT ?

Mais cette « première résurrection » est-elle uniquement spirituelle et non corporelle ? Le texte biblique lui-même suggère que ceux qui ont été « décapités » et qui avaient refusé la marque de la bête « sont revenus à la vie et ont régné avec Christ ». Cependant, cela ne signifie pas qu’ils règnent  sur terre.  Par exemple, immédiatement après la mort de Jésus, l’Évangile de Matthieu atteste que :

La terre trembla, les rochers se brisèrent, les tombeaux s’ouvrirent et les corps de nombreux saints endormis furent relevés. Et sortant de leurs tombeaux après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à beaucoup. (Matt 27 : 51-53)

Nous avons donc ici un exemple concret d’une résurrection corporelle avant la « résurrection des morts » qui arrive à la toute fin des temps (Ap 20 : 13). Le récit évangélique suggère que ces figures ressuscitées de l’Ancien Testament ont transcendé le temps et l’espace puisqu’elles sont « apparues » à beaucoup (bien que l’Église n’ait fait aucune déclaration définitive à cet égard). Tout cela pour dire qu’il n’y a aucune raison pour qu’une résurrection corporelle ne soit pas possible, par laquelle ces martyrs « apparaîtront » également à ceux sur terre comme beaucoup de saints et Notre-Dame l’ont déjà fait et le font déjà. [4] Mais de manière générale, Thomas d’Aquin affirme à propos de cette première résurrection que…

…ces paroles doivent être comprises autrement, à savoir de la résurrection « spirituelle », par laquelle les hommes ressusciteront de leurs péchés jusqu’au don de la grâce : tandis que la seconde résurrection est celle des corps. Le règne du Christ désigne l’Église dans laquelle règnent non seulement les martyrs, mais aussi les autres élus, la partie désignant le tout ; ou bien ils règnent avec Christ dans la gloire à l’égard de tous, une mention spéciale étant faite des martyrs, parce qu’ils règnent surtout après la mort de ceux qui ont combattu jusqu’à la mort pour la vérité . —Thomas d’Aquin, Somme théologique , Qu. 77, art. 1, rép. 4. ; cité dans  La Splendeur de la Création : Le Triomphe de la Volonté Divine sur Terre et l’ère de la Paix dans les Écrits des Pères, des Docteurs et des Mystiques de l’Église  par le Révérend Joseph Iannuzzi ; (Emplacement Kindle 1323)

Mais c’est avant tout cette sainteté intérieure que prophétisait Pie XII, une sainteté qui met fin au péché mortel. 

Une nouvelle résurrection de Jésus est nécessaire : une vraie résurrection, qui n’admet plus la seigneurie de la mort… Dans les individus, le Christ doit détruire la nuit du péché mortel avec l’aube de la grâce retrouvée.  — Discours Urbi et Orbi , 2 mars 1957; vatican.va

Jésus dit à Luisa qu’en effet, cette résurrection n’a pas lieu à la fin des jours mais dans  le temps, lorsqu’une âme commence à  vivre dans la Divine Volonté. 

Ma fille, dans Ma Résurrection, les âmes ont reçu les droits légitimes de ressusciter en Moi vers une nouvelle vie. C’était la confirmation et le sceau de toute ma vie, de mes œuvres et de mes paroles. Si Je suis venu sur terre, c’était pour permettre à chaque âme de posséder Ma Résurrection comme la sienne – pour lui donner la vie et la faire ressusciter dans Ma propre Résurrection. Et voulez-vous savoir quand aura lieu la véritable résurrection de l’âme ? Pas à la fin des temps, mais pendant qu’il est encore vivant sur terre. Celui qui vit dans ma Volonté ressuscite à la lumière et dit : « Ma nuit est finie »… C’est pourquoi l’âme qui vit dans ma Volonté peut dire, comme l’ange dit aux saintes femmes sur le chemin du sépulcre : « Il est ressuscité. Il n’est plus là. Une telle âme qui vit dans Ma Volonté peut aussi dire : « Ma volonté n’est plus mienne, car elle est ressuscitée dans le Fiat de Dieu.  —20 avril 1938, vol. 36

C’est pourquoi, dit saint Jean : « Bienheureux et saint est celui qui participe à la première résurrection. La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux. [5] Ils seront peu nombreux – un « reste » après les tribulations de l’Antéchrist.

Maintenant, ma Résurrection est le symbole des âmes qui formeront leur sainteté dans ma Volonté. Les Saints des siècles passés symbolisent mon Humanité. Bien que résignés, ils n’ont pas eu d’action continue dans ma Volonté ; ils n’ont donc pas reçu la marque du Soleil de ma Résurrection, mais la marque des œuvres de mon Humanité avant ma Résurrection. Ils seront donc nombreux ; presque comme des étoiles, elles formeront un bel ornement au Ciel de mon Humanité. Mais les Saints des vivants de ma Volonté, qui symboliseront mon Humanité Ressuscitée, seront peu nombreux. —Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

Par conséquent, le « triomphe » de la fin des temps n’est pas simplement l’enchaînement de Satan dans l’abîme (Ap 20 :1-3) ; il s’agit plutôt de la restauration des droits de filiation auxquels Adam a renoncé – qui est « mort » pour ainsi dire dans le jardin d’Eden – mais qui est en train d’être restaurée dans le Peuple de Dieu en ces « derniers temps » comme fruit final du Christ. Résurrection.

Par cet acte triomphal, Jésus a scellé la réalité qu’il était [dans son unique Personne divine à la fois] Homme et Dieu, et avec sa Résurrection, il a confirmé sa doctrine, ses miracles, la vie des sacrements et toute la vie de l’Église. De plus, Il a obtenu le triomphe sur la volonté humaine de toutes les âmes affaiblies et presque mortes à tout bien véritable, afin que la vie de la Volonté Divine qui devait apporter la plénitude de la sainteté et toutes les bénédictions aux âmes triomphe d’elles. —Notre-Dame à Luisa,  La Vierge dans le Royaume de la Divine Volonté,  Jour 28

..pour la Résurrection de ton Fils, fais-moi ressusciter dans la Volonté de Dieu. — Luisa à Notre-Dame, Ibid.

[J’] implore la résurrection de la Volonté divine au sein de la volonté humaine ; puissions-nous tous ressusciter en Toi… — Luisa à Jésus, 23ème Ronde dans la Divine Volonté

C’est cela qui amène le Corps du Christ à sa pleine maturité :

…jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’homme, à la mesure de la pleine stature du Christ… (Eph 4 :13)

 

DEVENIR NOS SOI PARFAITS

De toute évidence, saint Jean et les Pères de l’Église ne proposent pas une « eschatologie du désespoir » où Satan et l’Antéchrist triompheraient jusqu’à ce que Jésus revienne pour mettre fin à l’histoire humaine. Malheureusement, c’est exactement ce que disent certains eschatologues catholiques et protestants éminents. La raison en est qu’ils négligent  la dimension mariale de la tempête  qui est déjà là et à venir. Car Sainte Marie est…

…l’image de l’Église à venir… —PAPE BENOÎT XVI, Spe Salvi, n.50

Et,

A la fois vierge et mère, Marie est le symbole et la réalisation la plus parfaite de l’Église…  — Catéchisme de l’Église catholique, n. 507

Au contraire, ce que nous réalisons à nouveau, c’est ce que l’Église a enseigné depuis le début : que le Christ manifestera sa puissance dans l’histoire, de telle sorte que le Jour du Seigneur apportera la paix et la justice dans le monde. Ce sera une résurrection de la grâce perdue et un « repos du sabbat » pour les saints. Quel témoignage cela sera pour les nations ! Comme Notre Seigneur lui-même l’a dit : « Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin. » [6] 

Utilisant le langage allégorique des prophètes de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église primitive disaient simplement la même chose :

Ainsi, la bénédiction annoncée se réfère sans aucun doute au temps de Son Royaume, où les justes régneront sur la résurrection des morts ; où la création, renaissante et libérée de l’esclavage, produira en abondance des aliments de toutes sortes issus de la rosée du ciel et de la fertilité de la terre, comme le rappellent les anciens. Ceux qui ont vu Jean, le disciple du Seigneur, [nous disent] qu’ils ont entendu de lui comment le Seigneur enseignait et parlait de ces temps… — St. Irénée de Lyon, père de l’Église (140-202 après JC) ; Adversus Haereses , Irénée de Lyon, V.33.3.4, Les Pères de l’Église , Éditions CIMA

…Son Fils viendra et détruira le temps des sans-loi et jugera les impies, et changera le soleil, la lune et les étoiles – alors il se reposera effectivement le septième jour… après avoir donné du repos à toutes choses, je ferai le début du huitième jour, c’est-à-dire le début d’un autre monde. —Lettre de Barnabas (70-79 après JC), écrite par un père apostolique du IIe siècle