16 mai : Saint Simon Stock et le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel

Anglais d’origine, saint Simon Stock naquit d’une très illustre famille du Kent dont son père était gouverneur. Lorsqu’elle le portait, sa mère le consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent tressaillir entre les bras de sa mère lorsqu’elle prononçait le doux nom de Marie. Pour apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une image de la Vierge Marie. Il n’avait pas encore un an qu’on l’entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique. Cette dévotion précoce ne peut provenir que d’un mouvement extraordinaire de l’Esprit-Saint.

A douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d’un arbre, d’où lui vint le surnom de Stock qui signifie « tronc », en langue anglaise. Bien que le tronc d’arbre où il avait élu domicile ne lui offrait pas la liberté de s’étendre pour dormir, il prenait son bref repos dans ce gîte précaire. Saint Simon Stock passa vingt ans dans la plus entière solitude, nourrissant son âme des célestes délices de la contemplation.

S’étant privé volontairement de la conversation des hommes, il jouissait de celle de la Vierge Marie et des anges qui l’exhortaient à persévérer dans sa vie de renoncement et d’amour. La Reine du Ciel l’avertit qu’il verrait bientôt débarquer en Angleterre des ermites de la Palestine. Elle ajouta qu’il devait s’associer à ces hommes qu’elle considérait comme ses serviteurs.

En effet, Jean Lord Vesoy et Richard Lord Gray de Codnor revinrent de Terre Sainte, ramenant en effet avec eux quelques ermites du Mont-Carmel. Docile aux directives de la Mère de Dieu, saint Simon Stock se joignit à ces Pères, en 1212.

Élu vicaire général de l’Ordre des Carmes en 1215, le Saint travailla de toutes ses forces à obtenir de Rome la confirmation de son Ordre pour l’Occident. Apparaissant en songe au pape Honorius III, la Mère de Dieu lui fit connaître ses volontés, et en 1226, ce pape confirma la Règle des Carmes.

La Vierge apparut un jour à son serviteur, toute éclatante de lumière et accompagnée d’un grand nombre d’esprits bienheureux. Elle lui remit un scapulaire en disant : « Reçois, mon fils, ce scapulaire, comme le signe d’une étroite alliance avec moi. Je te le donne pour habit de ton ordre ; ce sera pour toi et pour tous les Carmes un excellent privilège et celui qui le portera ne souffrira jamais l’embrasement éternel. C’est la marque du salut dans les dangers et de l’heureuse possession de la vie qui n’aura jamais de fin. »

La dévotion au scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel se répandit non seulement parmi le peuple, mais aussi parmi les rois et les princes qui se trouvèrent fort honorés de porter cette marque des serviteurs de la Vierge.

Saint Simon Stock mourut dans la ville de Bordeaux, alors qu’il visitait ses monastères. L’Église ajouta ses dernières paroles à la salutation angélique : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »

Extrait de Une minute avec Marie, Association Marie de Nazareth, 16 mai 2024.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (17) – la prière de l’Ave Maria- St Louis-Marie Grignion de Montfort

15e ROSE

[44] La Salutation angélique

La Salutation angélique est si sublime, si relevée, que le bienheureux Alain de la Roche[1] a cru qu’aucune créature ne peut la comprendre et qu’il n’y a que Jésus-Christ, né de la Vierge Marie, qui puisse l’expliquer. Elle tire principalement son excellence de la très sainte Vierge à qui elle fut adressée, de la fin de l’Incarnation du Verbe pour laquelle elle fut apportée du ciel, et de l’archange Gabriel qui la prononça le premier.

La Salutation angélique résume dans l’abrégé le plus concis toute la théologie chrétienne sur la sainte

Vierge. On y trouve une louange et une invocation. La louange renferme tout ce qui fait la véritable grandeur de Marie ; l’invocation renferme tout ce que nous devons lui demander, et ce que nous pouvons attendre de sa bonté pour nous. La très Sainte-Trinité en a révélé la première partie ; sainte Élisabeth, éclairée du Saint-Esprit, y a ajouté la seconde ; et l’Église, dans le premier concile d’Éphèse, tenu l’an 430, y a mis la conclusion, après avoir condamné l’erreur de Nestorius et défini que la sainte Vierge est véritablement Mère de Dieu. Le concile ordonna qu’on invoquerait la sainte Vierge sous cette glorieuse qualité par ces paroles : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ».

[45] La sainte Vierge Marie a été celle à qui cette divine Salutation a été présentée pour terminer l’affaire la plus grande et la plus importante du monde, l’Incarnation du Verbe éternel, la paix entre Dieu et les hommes et la rédemption du genre humain. L’ambassadeur de cette heureuse nouvelle fut l’archange Gabriel, un des premiers princes de la cour céleste. La Salutation angélique contient la foi et l’espérance des patriarches, des prophètes et des apôtres. Elle est la constance et la force des martyrs, la science des docteurs, la persévérance des confesseurs et la vie des religieux (Bienheureux Alain). Elle est le cantique nouveau de la loi de grâce, la joie des anges et des hommes, la terreur et la confusion des démons.

Par la Salutation angélique, Dieu s’est fait homme, une Vierge est devenue Mère de Dieu, les âmes des justes ont été délivrées des limbes, les ruines du ciel ont été réparées et les trônes vides ont été remplis, le péché a été pardonné, la grâce nous a été donnée, les malades ont été guéris, les morts ressuscités, les exilés rappelés, la très sainte Trinité a été apaisée, et les hommes ont obtenu la vie éternelle. Enfin, la Salutation angélique est l’arc-en-ciel, le signe de la clémence et de la grâce que Dieu a faites au monde (Bienheureux Alain).

[1] Alanus de Rupe, De Dignit. Psall., P. 2, C. 10.

 

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Le secret admirable du Très Saint Rosaire (16) – la prière du Pater (suite)- St Louis-Marie Grignion de Montfort

13e ROSE

[41] Nous honorons les perfections de Dieu en récitant chaque parole de l’Oraison dominicale. Nous honorons sa fécondité par le nom de Père, qui engendrez de toute éternité un Fils qui est Dieu comme vous, éternel, consubstantiel, qui est une même essence, une même puissance, une même bonté, une même sagesse avec vous, Père et Fils, qui, vous aimant, produisez le Saint-Esprit, qui est Dieu comme Vous, trois personnes adorables, qui êtes un seul Dieu.

Notre Père ! C’est-à dire, Père des hommes par la création, par la conservation et par la rédemption, Père miséricordieux des pécheurs, Père ami des justes, Père magnifique des bienheureux.

Qui êtes. Par ces paroles nous admirons l’infinité, la grandeur et la plénitude de l’essence de Dieu, qui s’appelle véritablement Celui qui est (Ex 3, 14), c’est-à-dire, qui existe essentiellement, nécessairement et éternellement, qui est l’Etre des êtres, la cause de tous les êtres ; qui renferme éminemment en lui-même les perfections de tous les êtres ; qui est dans tous par son essence, par sa présence et par sa puissance, sans y être renfermé. Nous honorons sa sublimité, sa gloire et sa majesté par ces mots : Qui êtes aux cieux, c’est-à-dire assis comme dans votre trône, exerçant votre justice sur tous les hommes.

Nous adorons sa sainteté en désirant que son nom soit sanctifié. Nous reconnaissons sa souveraineté et la justice de ses lois, en souhaitant que son règne arrive, et que les hommes lui obéissent sur la terre comme les anges lui obéissent dans le ciel. Nous croyons à sa Providence, en le priant de nous donner notre pain de chaque jour. Nous invoquons sa clémence, en lui demandant la rémission de nos péchés. Nous recourons à sa puissance, en le priant de ne pas nous laisser succomber à la tentation. Nous nous confions en sa bonté, en espérant qu’il nous délivrera du mal. Le Fils de Dieu a toujours glorifié son Père par ses œuvres ; il est venu au monde pour le faire glorifier des hommes; il leur a enseigné la manière de l’honorer, par cette oraison qu’il a daigné nous dicter lui-même. Nous devons donc la réciter souvent avec attention et dans le même esprit qu’il l’a composée.

14e ROSE

[42] Lorsque nous récitons attentivement cette divine Oraison, nous faisons autant d’actes des plus nobles vertus chrétiennes que nous prononçons de paroles. En disant : Notre Père qui êtes aux cieux, nous formons des actes de foi, d’adoration et d’humilité. En désirant que son nom soit sanctifié et glorifié, nous faisons paraître un zèle ardent pour sa gloire.

En lui demandant la possession de son royaume nous faisons un acte d’espérance. En souhaitant que sa volonté soit accomplie sur la terre comme dans le ciel, nous montrons un esprit de parfaite obéissance. En lui demandant notre pain de chaque jour, nous pratiquons la pauvreté d’esprit et le détachement des biens de la terre. En le priant de nous remettre nos péchés, nous faisons un acte de repentir. Et en pardonnant à ceux qui nous ont offensés, nous exerçons la miséricorde dans la plus haute perfection. En lui demandant son secours dans les tentations, nous faisons des actes d’humilité, de prudence et de force. En attendant qu’il nous délivre du mal, nous pratiquons la patience. Enfin, en demandant toutes ces choses, non seulement pour nous, mais encore pour notre prochain et pour tous les membres de l’Église, nous faisons le devoir des vrais enfants de Dieu, nous l’imitons dans sa charité qui embrasse tous les hommes et nous accomplissons le commandement de l’amour du prochain.

[43] Nous détestons tous les péchés et nous observons tous les commandements de Dieu, lorsqu’en récitant cette Oraison notre cœur s’accorde avec notre langue, et que nous n’avons point d’intentions contraires au sens de ces divines paroles. Car lorsque nous faisons réflexion que Dieu est au ciel, c’est-à-dire infiniment élevé au-dessus de nous par la grandeur de sa majesté, nous entrons dans les sentiments du Plus profond respect en sa présence; tout saisis de crainte, nous fuyons l’orgueil, et nous nous abaissons jusqu’au néant. Lorsqu’en prononçant le nom du Père, nous nous souvenons que nous tenons notre existence de Dieu, par le moyen de nos parents, et notre instruction même par le moyen de nos maîtres, qui nous tiennent ici la Place de Dieu, dont ils sont les images vivantes, nous nous sentons obligés de les honorer ou, pour mieux dire, d’honorer Dieu en leurs personnes, et nous nous gardons bien de les mépriser et de les affliger.

Lorsque nous désirons que le saint Nom de Dieu soit glorifié, nous sommes bien éloignés de le profaner. Lorsque nous regardons le royaume de Dieu comme notre héritage, nous renonçons à toute attache aux biens de ce monde ; lorsque nous demandons sincèrement pour notre prochain les mêmes biens que nous désirons pour nous-mêmes, nous renonçons à la haine, à la dissension et à l’envie. En demandant à Dieu notre pain de chaque jour, nous détestons la gourmandise et la volupté qui se nourrissent de l’abondance. En priant Dieu véritablement de nous pardonner, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, nous réprimons notre colère et notre vengeance, nous rendons le bien pour le mal et nous aimons nos ennemis. En demandant à Dieu de ne pas nous laisser tomber dans le péché au moment de la tentation, nous montrons que nous fuyons la paresse, que nous cherchons les moyens de combattre les vices et de faire notre salut. En priant Dieu de nous délivrer du mal, nous craignons sa Justice, et nous sommes heureux, car la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, c’est par la crainte de Dieu que tout homme évite le péché.

 

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Le saint rosaire, cette arme que la Vierge Marie nous a donnée

« Aimez la Madone et priez le rosaire, car son rosaire est l’arme contre les maux du monde d’aujourd’hui. Toutes les grâces données par Dieu passent par la Sainte Mère ». (Padre Pio)

Le pape Jean-Paul II a sans aucun doute retenu ces paroles de saint Padre Pio, car nous savons qu’il priait le rosaire tous les jours et qu’il a accompli beaucoup d’autres choses pour promouvoir la dévotion à la Sainte Vierge et à « l’arme » qu’elle nous a donnée.

Le pape est souvent placé dans une position très difficile : il doit s’efforcer d’amener les gens au Christ par le biais de questions sociétales pertinentes, tout en évitant la tentation de s’enliser dans la culture. Le pape Jean-Paul II a trouvé un équilibre très subtil en rejoignant les gens là où ils étaient et en les invitant à grandir dans la sainteté personnelle à l’aide du rosaire.

Qu’il s’agisse de la guerre froide, des attaques terroristes du 11 septembre ou de la guerre contre la famille, Jean-Paul II a conservé une foi inébranlable et vivifiante dans le rosaire et sa puissante portée. Il nous a encouragés à prier pour la paix, pour des solutions, pour l’espérance et pour l’amour dans toutes les rencontres. Lorsque nous demandons des choses nobles, Notre Dame est toujours capable d’aller voir Notre Seigneur à notre place et nous savons que Jésus aime trop sa mère pour lui refuser quoi que ce soit .

Comme le disait saint Maximilien Kolbe, « N’ayez jamais peur de trop aimer la Sainte Vierge. Vous ne pourrez jamais l’aimer plus que Jésus ne l’a fait ».

Saint Jean-Paul II vouait une dévotion particulière à Padre Pio, Louis de Montfort, Jacinta et Francisco Marto – deux des enfants de Fatima qu’il a lui-même canonisés – tous de fervents défenseurs du Saint Rosaire. À Fatima, la Vierge a exprimé son désir d’avoir des rosaires quotidiens et saint Jean-Paul II n’avait pas l’intention de décevoir la Mère de Dieu. Il a déclaré que la promotion du Rosaire devait être reprise non seulement par notre génération, mais par toutes les générations futures, pour le salut de tous.

John Hanretty, 6 février 2024
www.relevantradio.com




L’Ange gardien : Il me conduit vers le Ciel !

« Notre bon ange nous prend par la main,
dès notre entrée dans la vie…
pour ne plus nous quitter tant que dure notre course mortelle ! »
Sainte Gemma Galgani

L’Ange gardien est toujours près de moi car il est « le signe invisible » de la tendresse de Dieu ! Il n’en est pas moins « réel » au cœur de notre foi et il est donc urgent de le découvrir. Pour cela, confions-nous chaque jour à son inspiration divine et à sa protection efficace… « car dans les combats que nous menons pour rester forts contre les puissances mauvaises, les Anges nous assistent… En effet, si des Anges gardiens ne lui avaient été donnés, notre faiblesse ne pourrait résister aux attaques nombreuses… Elle avait besoin pour cela de l’aide d’une nature supérieure. Nous savons qu’il en est ainsi par les paroles avec lesquelles le Seigneur fortifia Moïse tremblant et craintif : « Mon Ange marchera devant toi ! [1] !» (Ex 23,20-23).
Saint Bernard en avait aussi une « vive conscience » et il nous invite à « découvrir » ce mystère de présence offert à chaque instant par le Très-Haut :

« Votre bon Ange est toujours près de vous ; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous car il cherche à vous protéger et à vous être utile…
Avec un Ange près de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper, il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
Si quelqu’un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au-dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui se reposent[2]… »

Cette présence constante de l’Ange gardien dans ma vie est à vivre dans le « mystère de la foi ». Il ne faut jamais oublier cette parole ultime de Jésus à l’Apôtre Thomas qui avait exigé de « voir et toucher » les plaies sur son Corps ressuscité (Jn 20,24-27) : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jn 20,29). Cette béatitude de la foi est notre force et notre joie dans la relation la plus intime possible avec notre Ange gardien.
On ne le dira jamais assez : si la première mission de notre Ange gardien est de « veiller sur nous » durant notre traversée terrestre avec ses tentations, ses épreuves et ses dangers… son ultime mission est de nous protéger du Mal sur la fin de notre vie. Demandons-lui souvent la grâce de « la persévérance finale » pour désirer plus que tout « la place mystérieuse » que Jésus nous a préparé au Ciel… (Jn 14,1-6).
Il nous faut donc développer cette « belle habitude » de proximité avec notre Ange gardien que Saint Padre Pio recommandait magnifiquement à Raffaelina, une de ses filles spirituelles :

« O Raffaelina, comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sous la garde d’un ange céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable !…) dans l’action par laquelle nous déplaisons à Dieu… Prenez la belle habitude de toujours penser à lui… car, à côté de nous, il y a un esprit céleste qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte pas un instant, qui nous guide, qui nous protège comme un ami, comme un frère, qui doit aussi nous consoler toujours, spécialement dans les heures les plus tristes…
O Raffaelina, que ce bon ange prie pour vous : il offre à Dieu toutes les bonnes œuvres que vous faites… Dans les heures où il vous semble être seule et abandonnée… n’oubliez pas cet invisible Compagnon, toujours présent pour vous écouter, toujours prêt à vous consoler. O délicieuse intimité ! O heureuse compagnie [3]… »

Ce texte admirable en dit long sur cette relation à développer avec notre Ange gardien. Et après ce que nous avons essayé de méditer pour mieux découvrir ce compagnon si présent au cœur de notre vie… Comment ne pas voir que notre petit Ange gardien est un don continuel de l’infinie Miséricorde de Dieu ? En effet, devant ma faiblesse et mon péché, devant mon inconstance et mes trahisons, devant mes lâchetés et mes échecs : il ne s’éloigne pas, il est toujours là à me vouloir du bien et à m’offrir son aide pour retrouver les rivages de la grâce ! Envoyé par l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, l’Ange gardien est un don et un signe admirable de cette tendresse de Dieu qui fait « tout » pour me protéger et me sauver de la haine de Satan : il est en quelque sorte ce sourire de Dieu qui veille sur moi en me ramenant toujours dans les bras de la Reine des Anges !
En conclusion, je vous invite urgemment à faire aujourd’hui et régulièrement votre « consécration à votre Ange gardien » avec cette très belle prière qui suit :

Consécration à l’Ange gardien

Saint Ange gardien,
Toi que Dieu m’a donné pour être mon Protecteur
et mon Guide dés le début de mon existence…
En présence de Dieu, mon Seigneur et mon Maître,
de Marie, ma céleste Mère,
de Saint Michel Archange, mon Protecteur,
de tous les Anges et de tous les Saints…

Moi, (se nommer… ), pauvre pécheur,
je me consacre à Toi aujourd’hui…
Je te supplie de me prendre par la main
et de ne plus me lâcher !
Par cette main devenue la tienne :
Je promets fidélité et obéissance constantes
à Dieu et à la Sainte Eglise…

Je promets de toujours vénérer Marie
comme ma Souveraine, ma Reine et ma Mère
et d’imiter sa vie !…

Je promets de toujours te vénérer,
Toi, mon saint Protecteur,
et de propager, selon mes moyens, la dévotion aux Saints Anges…
afin d’obtenir les secours de ta Protection
spécialement promis en ces temps-ci…

Obtiens-moi, Saint Ange de Dieu,
qu’une Foi à toute épreuve me garde de tout faux pas…
et que l’Amour parfait me consume !…

Par ta main puissante, écarte de moi les assauts de l’Enfer !
Je te demande par l’humilité de Marie,
de me libérer de tous les dangers
afin que , sous ta Protection,
je parvienne aux portes de la Cité céleste !
Amen !

                                                                                                                                                                                                                                           +M-Mickaël

 

[1] Saint Hilaire, Tract. Psalm. 134 ; P.L. IX, 761.

[2] Ange de l’Eglise, Editions bénédictines, 1999.

[3] Lettre du 20 avril 1915, adressée à Raffaelina Cerase.




Marie déclara à Sainte Faustine : « tu dois parler au monde de Sa miséricorde »

Sœur Faustine Kowalska (1) rapporte dans son Journal une vingtaine d’apparitions de la Vierge, en plus d’une trentaine de visions du Christ, d’anges et de défunts.

Ainsi le 25 mars 1936 :

« Soudain je vis la Mère de Dieu qui me dit : « J’ai donné au monde le Sauveur. Et toi, tu dois parler au monde de Sa miséricorde et préparer le monde à la seconde venue de Celui qui viendra, non comme Sauveur Miséricordieux, mais comme Juste Juge (…). N’aie peur de rien, sois fidèle jusqu’à la fin. » » (Journal, 295).

Ou quelques mois plus tard :

« Je la vis si belle que les mots me manquent pour décrire cette beauté, même en partie. Elle était toute blanche, ceinte d’une écharpe bleue, le manteau bleu aussi, une couronne sur la tête. De toute sa personne rayonnait une lumière inconcevable.

« Je suis la Reine du Ciel et de la Terre, mais surtout votre Mère. »

Elle me serra contre son Cœur et dit : « J’ai compassion de toi« . » (Journal, 295).

 

Extraits par F. Breynaert

Encyclopédie Mariale

Sœur Faustine Kowalska, Polonaise, a été canonisée par le pape saint Jean Paul II le 30 avril 2000.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire (15) – la prière du Pater – St Louis-Marie Grignion de Montfort

I2e ROSE

[36] Le Pater, ou l’Oraison dominicale, tire sa première excellence de son auteur, qui n’est pas un homme ou un ange, mais le Roi des anges et des hommes, Jésus-Christ. «Il était nécessaire, dit saint Cyprien[1], que Celui gui venait nous donner la vie de la grâce comme Sauveur, nous enseignât la manière de prier comme Maître céleste ». La sagesse de ce divin Maître paraît bien dans l’ordre, la douceur, la force et la clarté de cette divine prière ; elle est courte, mais elle est riche en instruction, intelligible pour les simples et remplie de mystères pour les savants.

Le Pater renferme tous les devoirs que nous devons rendre à Dieu, les actes de toutes les vertus et les demandes de tous nos besoins spirituels et corporels. Elle contient, dit Tertullien[2], l’abrégé de l’ Évangile. Elle surpasse, dit Thomas à Kempis[3], tous les désirs des saints, elle contient en abrégé toutes les douces sentences des psaumes et des cantiques ; elle demande tout ce gui nous est nécessaire ; elle loue Dieu d’une excellente manière ; elle élève l’âme de la terre au ciel et l’unit étroitement avec Dieu.

[37] Saint Chrysostome[4] dit que celui qui ne prie pas comme le divin Maître a prié et enseigné à prier, n’est pas son disciple, et Dieu le Père n’écoute pas agréablement les prières que l’esprit humain a formées, mais bien celles de son Fils, qu’il nous a enseignées.

Nous devons réciter l’Oraison dominicale avec certitude que le Père éternel l’exaucera, puisqu’elle est la prière de son Fils, qu’il exauce toujours, et que nous sommes ses membres ; car que peut refuser un si bon Père à une requête si bien conçue et appuyée sur les mérites et la recommandation d’un si digne Fils ?

Saint Augustin[5]  assure que le Pater bien récité efface les Péchés véniels. Le juste tombe sept fois. L’Oraison dominicale contient sept demandes par lesquelles il peut remédier à ses chutes et se fortifier contre ses ennemis. Elle est courte et facile, afin que, comme nous sommes fragiles et sujets à plusieurs misères, nous recevions un plus prompt secours en la récitant plus souvent et plus dévotement.

[38] Désabusez-vous donc, âmes dévotes qui négligez l’Oraison que le propre Fils de Dieu a composée et qu’il a ordonnée à tous les fidèles ; vous qui n’avez d’estime que pour les prières que les hommes ont composées, comme si l’homme, même le plus éclairé, savait mieux que Jésus-Christ comment nous devons prier. Vous cherchez dans les livres des hommes la façon de louer et de prier Dieu, comme si vous aviez honte de vous servir de celle que son Fils nous a prescrite. Vous vous persuadez que les oraisons qui sont dans des livres sont pour les savants et pour les riches, et que le Rosaire n’est que pour les femmes, pour les enfants et pour le peuple, comme si les louanges et les prières que vous lisez étaient plus belles et plus agréables à Dieu que celles qui sont contenues dans l’oraison dominicale. C’est une dangereuse tentation que de se dégoûter de l’Oraison que Jésus-Christ nous a recommandée, pour prendre les oraisons que les hommes ont composées. Ce n’est pas que nous désapprouvions celles que les saints ont composées pour exciter les fidèles à louer Dieu, mais nous ne pouvons souffrir qu’ils les préfèrent à l’Oraison qui est sortie de la bouche de la Sagesse incarnée, et qu’ils laissent la source pour courir après les ruisseaux, et qu’ils dédaignent l’eau claire pour boire l’eau trouble. Car enfin le Rosaire, composé de l’Oraison dominicale et de la Salutation angélique, est cette eau claire et perpétuelle qui coule de la source de la grâce, tandis que les autres oraisons qu’ils cherchent dans des livres ne sont que de bien petits ruisseaux qui en dérivent.

[39] Nous pouvons appeler heureux celui qui, en récitant l’Oraison du Seigneur, en pèse attentivement chaque parole ; là il trouve tout ce dont il a besoin, tout ce qu’il peut désirer.

Quand nous récitons cette admirable prière, tout d’abord nous captivons le cœur de Dieu en l’invoquant par le doux nom de Père.

« Notre Père», le Plus tendre de tous les pères, tout-puissant dans la création, tout admirable dans sa conservation, tout aimable dans la Providence, tout bon et infiniment bon dans la Rédemption . Dieu est notre Père, nous sommes tous frères, le ciel est notre patrie et notre héritage. N’y a-t-il pas là de quoi nous inspirer à la fois l’amour de Dieu, l’amour du prochain et le détachement de toutes les choses de la terre ? Aimons donc un tel Père et disons-lui mille et mille fois : «Notre Père qui êtes aux cieux ». Vous qui remplissez le ciel et la terre par l’immensité de votre essence, qui êtes présent partout ; vous qui êtes dans les saints par votre gloire, dans les damnés par votre justice, dans les justes par votre grâce, dans les pécheurs par votre patience qui les souffre, faites que nous nous souvenions toujours de notre céleste origine, que nous vivions comme vos véritables enfants ; que nous tendions toujours vers vous seul par toute l’ardeur de nos désirs.

«  Que votre nom soit sanctifié. » Le nom du Seigneur est saint et redoutable, dit le prophète-roi, et le ciel, suivant Isaïe, retentit des louanges que les séraphins ne cessent de donner à la sainteté du Seigneur, Dieu des armées. Nous demandons ici que toute la terre connaisse et adore les attributs de ce Dieu si grand et si saint ; qu’il soit connu, aimé et adoré des païens, des Turcs, des Juifs, des Barbares et de tous les infidèles ; que tous les hommes le servent et le glorifient par une foi vive, une espérance ferme, par une charité ardente, et par le renoncement à toutes les erreurs : en un mot, que tous les hommes soient saints parce qu’il est saint lui-même.

« Que votre règne arrive. » C’est-à-dire que vous régniez dans nos âmes par votre grâce, durant la vie, afin que nous méritions, après notre mort, de régner avec vous dans votre royaume, qui est la souveraine et éternelle félicité, que nous croyons, que nous espérons et que nous attendons, cette félicité qui nous est promise par la bonté du Père, qui nous est acquise par les mérites du Fils et qui nous est révélée par les lumières du Saint-Esprit.

« Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Sans doute, rien ne peut se dérober aux dispositions de la Providence divine qui a tout prévu, tout arrangé avant l’événement ; nul obstacle ne l’écarte de la fin qu’elle s’est proposée, et quand nous demandons à Dieu que sa volonté soit faite, ce n’est pas que nous craignions, dit Tertullien, que quelqu’un s’oppose efficacement à l’exécution de ses desseins, mais que nous acquiescions humblement à tout ce qu’il lui a plû d’ordonner à notre égard ; que nous accomplissions toujours et en toutes choses sa très sainte volonté, qui nous est connue par ses commandements, avec autant de promptitude, d’amour et de constance, que les anges et les bienheureux lui obéissent dans le ciel.

[40] « Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour. » Jésus-Christ nous enseigne à demander à Dieu tout ce qui est nécessaire à la vie du corps et à la vie de l’âme. Par ces paroles de l’Oraison dominicale, nous faisons l’humble aveu de notre misère et nous rendons hommage à la Providence, en déclarant que nous croyons, que nous voulons tenir de sa bonté tous les biens temporels. Sous le nom de pain nous demandons ce qui est simplement nécessaire à la vie, le superflu n’y est point compris. Ce pain, nous le demandons aujourd’hui, c’est-à-dire que nous bornons au jour présent toutes nos sollicitudes, nous reposant sur la Providence pour le lendemain. Nous demandons le pain de chaque jour, avouant ainsi nos besoins toujours renaissants et montrant la continuelle dépendance où nous sommes de la protection et du secours de Dieu.

« Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » Nos péchés, disent saint Augustin et Tertullien, sont autant de dettes que nous contractons envers Dieu, et sa justice en exige le paiement jusqu’à la dernière obole. Or nous avons tous ces tristes dettes. Malgré le nombre de nos iniquités, approchons-nous donc de lui avec confiance et disons-lui avec un vrai repentir : Notre Père qui êtes aux cieux, pardonnez-nous les péchés de notre cœur et de notre bouche, les péchés d’action et d’omission qui nous rendent infiniment coupables aux yeux de votre justice, parce qu’en qualité d’enfants d’un père clément et miséricordieux, nous pardonnons par obéissance et par charité à ceux qui nous ont offensés.

Et « ne permettez pas » à cause de notre infidélité à vos grâces, « que nous succombions aux tentations» du monde, du démon et de la chair. Mais «délivrez-nous du mal », qui est le péché, du mal de la peine temporelle et de la peine éternelle, que nous avons méritées.

«Ainsi soit-il. » Parole d’une grande consolation, qui est, dit saint Jérôme, comme le sceau que Dieu met à la fin de nos requêtes pour nous assurer qu’il nous a exaucés, comme si lui-même nous répondait :

Amen !!! Qu’il soit fait comme vous le demandez, vous l’avez obtenu en vérité, car c’est ce que signifie ce mot : Amen.

 

 

[1] S. Cyprianus, De Oratione Dominica, n°1-2, PL4, 537.

[2] Tertullianus, Liber de Oratione « Evangelii Breviarum », C. I, PL 1, 1255.

[3] Thomas A Kempis, Encheridium Monachorum, c. 3

[4] S. Joannes Chrysostomus, Homelia XIX in Mattheum, c.6, PG 57, 278-279.

[5] S. AUGUSTINUS, Sermo 182 De Temf>ore. (Ou mieux: De Civitate. Dei, L. 2X, c. 27, PL 4X, 748 ou: Enchiridion ad Laurentium sive de Fide, Spe et Caritate, c.. 71, PL 40, 265.)

 

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




L’Ange Gardien : mon Ami toujours avec moi !

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits…

 Car leurs Anges dans les cieux voient sans cesse

la face de mon Père qui est dans les Cieux ! »

Matthieu 18,10

 

 

Notre ange gardien ?… Une réalité de foi absolument unique et bouleversante ! Imaginez-vous un peu : Je le reçois de Dieu à ma naissance et il veille sur moi 24h sur 24… jusqu’au moment « décisif » où je quitterai pour toujours cette terre ! Cela veut dire que durant toute ma vie, il va me protéger de tant de dangers et m’aider chaque instant à me tourner vers mon Créateur et Sauveur !  Durant toute mon existence : il est mon « gardien de la Présence divine ! »

Que je me lève ou que je me couche, que je me repose ou que je travaille, que je marche ou que je sois assis, que je sois seul ou avec des amis, que je sois dans la joie ou dans les larmes, que je sois en paix ou en danger… Il est là, il me regarde, il veille sur moi et m’inspire ce qui est le plus vrai, ce qui est le plus beau ! Et cela : dans la lumière du Très-Haut qu’il voit et adore éternellement tout en veillant sur moi ! N’ayons pas peur des mots : c’est un véritable miracle de la tendresse de Dieu qui m’est offert 24h sur 24 !… Et le monde ne m’en parlera jamais !  Et l’Eglise actuelle l’oublie ou l’annonce si peu… Alors qu’en ces derniers temps où culminent les épreuves, nous avons tant besoin de la Force d’en Haut ! Découvrons donc cet immense cadeau que Dieu nous fait à travers notre Ange gardien… N’est-ce-pas un signe permanent de sa tendresse ?

La présence en nos vies des Anges et de notre ange gardien est d’abord une vérité de la foi catholique. Le Catéchisme l’enseigne clairement :

« Toute la vie de l’Eglise bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des Anges[1]… et dans sa liturgie, l’Eglise se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint… elle fête plus particulièrement la mémoire de certains Anges : Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël[2] et les anges gardiens[3] ».

Le catéchisme[4] précise enfin magnifiquement sur l’Ange gardien :

« Du début de l’existence (Mt 18,10) au trépas (Lc 16,22), la vie humaine est entourée de leur garde (Ps 91,10-13) et de leur intercession (Jb 33,23-24) : « Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie[5] ! »

Aujourd’hui, alors que l’Eglise est trop souvent « muette » sur la présence des anges… on trouve sur le net et dans nombres de livres toute une approche ésotérique de « soi-disant anges » qui porteraient chance et bonheur en nos vies ! De fait, c’est une énorme entreprise de récupération : on vous classifie par le signe astrologique ou la date de naissance comme pour certifier que vous êtes l’élu d’une entité mystérieuse… alors qu’en réalité, ces faux pasteurs vous font plutôt « flirter » avec les anges rebelles !

La vérité, c’est que notre « ange gardien » est un cadeau immense envoyé par Dieu, lui-même, et qu’il est un signe de son infinie tendresse au quotidien. Saint Jean de la Croix nous le confirme avec force :

« Les Anges sont nos pasteurs ; non seulement ils portent à Dieu nos messages, mais ils nous apportent aussi ceux de Dieu. Ils nourrissent nos âmes de leurs douces inspirations et des communications divines ; en bons pasteurs ils nous protègent et nous défendent contre les loups, c’est-à-dire contre les démons[6] ! »

Je conclurai cette première partie en proposant une courte prière quotidienne à notre Ange gardien :

« Ange de Dieu, Toi mon gardien…

Veille sur moi, aujourd’hui :

Le jour, la nuit, le soir et le matin…

A tout instant, sois mon soutien !

Protège-moi des embûches de l’Ennemi,

et guide-moi vers la joie de la Patrie céleste… »

 

+M-Mickaël

 

[1] Catéchisme de l’Eglise catholique 334.

[2] Le 29 septembre.

[3] Le 2 octobre.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique 336.

[5] Saint Basile, Eun. 3,1.

[6] Saint Jean de la Croix, Avis 220.




Le secret admirable du Très Saint Rosaire. (14)- La prière du Credo – Saint Louis Marie Grignion de Montfort.

DEUXIÈME DIZAINE

L’excellence du saint Rosaire dans

les prières dont il est composé.

 

11e ROSE

[34] Le Credo ou le Symbole des Apôtres qu’on récite sur la croix du Rosaire ou du chapelet, étant un sacré raccourci et abrégé des vérités chrétiennes, est une prière d’un grand mérite, parce que la foi est la base, le fondement et le commencement de toutes les vertus chrétiennes, de toutes les vertus éternelles et de toutes les prières que Dieu a [pour] agréables. Accedentem ad Deum credere oportet (He 11, 6). Il faut que celui qui s’approche de Dieu par la prière commence par croire, et plus il aura de foi, et plus sa prière aura de force et de mérite en elle-même et rendra de gloire à Dieu.

Je ne m’arrêterai pas à expliquer les paroles du Symbole des Apôtres ; mais je ne puis m’empêcher de déclarer que ces trois premières paroles : Credo in Deum : « Je crois en Dieu », renfermant les actes des trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité, ont une efficace merveilleuse pour sanctifier l’âme et terrasser le démon. C’est avec ces paroles que plusieurs saints ont vaincu les tentations, particulièrement celles qui sont contre la foi, l’espérance ou la charité, soit pendant la vie, soit à l’heure de la mort. Ce furent les dernières paroles que saint Pierre le martyr écrivit le mieux qu’il put avec le doigt sur le sable, lorsque ayant la tête fendue en deux par un coup de sabre qu’un hérétique lui donna, il était près d’expirer.

[35] Comme la foi est la seule clef qui nous fait entrer dans tous les mystères de Jésus et de Marie renfermés au saint Rosaire, il faut le commencer en récitant le Credo avec une grande attention et dévotion, et plus notre foi sera vive et forte, et plus le Rosaire sera méritoire. Il faut que cette foi soit vive et animée par la charité, c’est-à-dire que pour bien réciter le saint Rosaire, il faut être en grâce de Dieu ou dans la recherche de cette grâce ; il faut que la foi soit forte et constante, c’est-à-dire qu’il ne faut pas chercher dans la pratique du saint Rosaire seulement son goût sensible et sa consolation spirituelle, c’est-à-dire qu’il ne faut pas l’abandonner parce qu’on a une foule de distractions involontaires dans l’esprit, un dégoût étrange dans l’âme, un ennui accablant et un assoupissement presque continuel dans le corps ; il n’est pas besoin de goût ni de consolation, ni de soupirs, ni d’élans, ni de larmes, ni d’application continuelle de l’imagination, pour bien réciter son Rosaire. La foi pure et la bonne intention suffisent. Sola fides sufficit[1].

[1] Hymne Pange Lingua

 

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La spiritualité de Bernadette en quelques mots

Article de l’encyclopédie mariale du site Marie de Nazareth.

Si les débuts de la vocation de Bernadette sont bien ceux d’une « voie extraordinaire », toute sa vie, depuis la fin des apparitions et son entrée en religion, est celle d’une « voie ordinaire ».

***

N’ayant pas la moindre propension à l’introspection, Bernadette ne s’analyse jamais et se confie à peine. Pourtant, dans son petit carnet intime on retrouve des notes, telle celle-ci à la Vierge Marie :

« Ô ma Mère, prenez mon cœur et enfoncez-le dans le cœur de mon Jésus »,

ou cette affirmation ardente :

« Jésus, mon Dieu, je vous aime par-dessus toutes choses »,

qui en disent beaucoup sur ce véritable tempérament mystique qui s’ignore.

Elle écrit encore dans son carnet : « L’important n’est pas de faire beaucoup, mais de bien faire ». Tous ses actes en seront le témoignage. Trente ans avant Thérèse de l’Enfant Jésus, cette pratique de l’amour dans les occupations les plus quotidiennes, si elle est depuis toujours recommandée à la vie chrétienne, n’est pas le canon le plus reconnu de la sainteté et le comportement de Bernadette a souvent dérouté ceux qui la rencontraient, parfois même jusqu’à ses supérieures.

Pour l’une d’elles qui, agacée par sa simplicité un peu fruste, son absence de mysticisme, son espièglerie peu dévote, refuse de croire que la Mère de Dieu ait pu la choisir et lui demande une preuve, elle soulève un pan de sa robe, révélant la plaie de son genou [tuberculose malgré laquelle elle travaille] et répond : « Ceci, peut-être ». Son interlocutrice en sera bouleversée.

L’année 1879, la dernière de sa vie terrestre, sera très dure. À la souffrance physique s’ajoute celle de la nuit de la foi. Comme quelques années plus tard la carmélite de Lisieux, Bernadette va connaître les affres du doute intérieur. De cette épreuve d’amour pur, elle triomphera avec toute la force de sa volonté tendue dans une foi aveugle, s’enfermant dans le sein de Marie, se reposant coûte que coûte sur le cœur de Jésus, demandant sa grâce pour rester fidèle.