Très douce Vierge Marie… prière de St François de Sales

Très douce Vierge Marie,

Tu es la commune Mère de tous les pauvres humains

Et particulièrement la mienne…

Ma Mère, Tu es contrainte d’acquiescer à toutes mes demandes.

Pour l’honneur et la gloire de ton Fils,

Accepte-moi comme ton enfant,

Sans avoir égard à mes misères et à mes péchés.

Délivre mon âme et mon corps de tout mal

Et donne-moi, surtout, l’humilité.

Fais- moi présent de tous les dons, biens et

Grâces qui plaisent à la sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit,

Amen.

Saint François de Sales (+ 28 décembre 1622)

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Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, n°14

Grignion de Montfort expose les raisons pour lesquelles Marie est le moyen de trouver la grâce de Dieu, et donc de devenir saint. Voici la 8ème raison :

[14] 8° Marie a reçu de Dieu une domination particulière sur les âmes pour les nourrir et faire croître en Dieu.  Saint Augustin dit même que dans ce monde les prédestinés sont tous enfermés dans le sein de Marie, et qu’ils ne viennent au jour que lorsque cette bonne Mère les enfante à la vie éternelle. Par conséquent, comme l’enfant tire toute sa nourriture de sa mère, qui la rend proportionnée à sa faiblesse, de même les prédestinés tirent toute leur nourriture spirituelle et toute leur force de Marie.

A suivre…

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Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, n°13

Grignion de Montfort expose les raisons pour lesquelles Marie est le moyen de trouver la grâce de Dieu, et donc de devenir saint. Voici la 7ème raison :

[13] 7° Le Saint‑Esprit ayant épousé Marie, et ayant produit en elle, et par elle, et d’elle, Jésus‑Christ, ce chef‑d’œuvre, le Verbe incarné, comme il ne l’a jamais répudiée, il continue à produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystérieuse, mais véritable, les prédestinés.

A suivre…

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Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. n°12

Grignion de Montfort expose les raisons pour lesquelles Marie est le moyen de trouver la grâce de Dieu, et donc de devenir saint. Voici la 6ème raison :

[12] 6° Puisque Marie a formé le Chef des prédestinés, qui est Jésus‑Christ, c’est à elle aussi de former les membres de ce Chef, qui sont les vrais chrétiens : car une mère ne forme pas le chef sans les membres, ni les membres sans le chef. Quiconque donc veut être membre de Jésus‑Christ, plein de grâce et de vérité, doit être formé en Marie par le moyen de la grâce de Jésus‑Christ, qui réside en elle en plénitude, pour être communiquée en plénitude aux vrais membres de Jésus‑Christ et à ses vrais enfants.

A suivre…

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Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. (n° 7 à 11)

Grignion de Montfort explique ici pourquoi Marie est le moyen de trouver la grâce de Dieu, et donc de devenir saint :

Parce que :

[7] 1° C’est Marie seule qui a trouvé grâce [devant] Dieu, et pour soi, et pour chaque homme en particulier. Les patriarches et les prophètes, tous les saints de l’ancienne loi n’ont pu trouver cette grâce.

[8] 2° C’est elle qui a donné l’être et la vie à l’Auteur de toute grâce, et, à cause de cela, elle est appelée la Mère de la grâce, Mater gratiae.

[9] 3° Dieu le Père, de qui tout don parfait et toute grâce descend comme de sa source essentielle, en lui donnant son Fils, lui a donné toutes ses grâces; en sorte que, comme dit saint Bernard, la volonté de Dieu lui est donnée en lui et avec lui.

[10] 4° Dieu l’a choisie pour la trésorière, l’économe et la dispensatrice de toutes ses grâces; en sorte que toutes ses grâces et tous ses dons passent par ses mains; et, selon le pouvoir qu’elle en a reçu, suivant saint Bernardin, elle donne à qui elle veut, comme elle veut, quand elle veut et autant qu’elle veut, les grâces du Père éternel, les vertus de Jésus‑Christ et les dons du Saint‑Esprit.

[11] 5° Comme, dans l’ordre naturel, il faut qu’un enfant ait un père et une mère, de même, dans l’ordre de la grâce, il faut qu’un vrai enfant de l’Église ait Dieu pour père et Marie pour mère; et, s’il se glorifie d’avoir Dieu pour père, n’ayant point la tendresse d’un vrai enfant pour Marie, c’est un trompeur qui n’a que le démon pour père…

A suivre…

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Le secret de Marie, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Introduction

Après avoir médité durant quelques mois sur le Rosaire avec Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, nous vous proposons de méditer maintenant un de ses ouvrages majeurs : Le secret de Marie. Le but de cet ouvrage est simple : Devenir saint par la grâce de Dieu, avec Celle « qui a trouvé grâce devant Dieu »… Le plan en sera présenté plus bas.

Commençons tout de suite avec l’introduction :

Devenir saint par la grâce de Dieu, avec Celle « qui a trouvé grâce devant Dieu »]

[Un secret de sainteté]

[1] Ame prédestinée, voici un secret que le Très‑Haut m’a appris, et que je n’ai pu trouver en aucun livre ancien ni nouveau. Je [vous] le confie par le Saint‑Esprit, à condition:

1° Que vous ne le confierez qu’aux personnes qui le méritent par leurs oraisons, leurs aumônes, mortifications, persécutions, et zèle du salut des âmes et détachement;

2° Que vous vous en servirez pour devenir sainte et céleste; car ce secret ne devient grand qu’à mesure qu’une âme en fait usage. Prenez bien garde de demeurer les bras croisés, sans travail; car mon secret vous deviendrait poison et serait votre condamnation…

3° A condition que vous remercierez Dieu, tous les jours de votre vie, de la grâce qu’il vous a faite de vous apprendre un secret que vous ne méritez pas de savoir. Et à mesure que vous vous en servirez dans les actions ordinaires de votre vie, vous en connaîtrez le prix et l’excellence que vous ne connaîtrez d’abord qu’imparfaitement, à cause de la multitude et [de] la grièveté de vos péchés et de vos attaches secrètes à vous‑même.

[à recevoir dans la prière à l’Esprit-Saint et à Marie]

[2]       Avant de passer outre dans un désir empressé et naturel de connaître la vérité, dites dévotement, à genoux, l’Ave Maris Stella et le Veni, Creator, pour demander à Dieu la grâce de comprendre et goûter ce mystère divin… A cause du peu de temps que j’ai pour écrire, et du peu que vous avez à lire je dirai tout en abrégé…

[« L’acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée »]

[3]       Ame, image vivante de Dieu et rachetée du Sang précieux de Jésus‑Christ, la volonté de Dieu sur vous est que vous deveniez sainte comme lui dans cette vie, et glorieuse comme lui dans l’autre.

L’acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée; et c’est là que toutes vos pensées, paroles et actions, vos souffrances et tous les mouvements de votre vie doivent tendre; ou vous résistez à Dieu, en ne faisant pas ce pour quoi il vous a créée et vous conserve maintenant.

Oh! quel ouvrage admirable! la poussière changée en lumière, l’ordure en pureté, le péché en sainteté, la créature en le Créateur et l’homme en Dieu ! O ouvrage admirable! je le répète, mais ouvrage difficile en lui‑même et impossible à la seule nature; il n’y a que Dieu qui, par une grâce, et une grâce abondante et extraordinaire, puisse en venir à bout; et la création de tout l’univers n’est pas un si grand chef‑d’oeuvre que celui‑ci.

[Pour parvenir à la sainteté, il faut vivre l’Evangile]

[4] Ame, comment feras‑tu? Quels moyens choisiras‑tu pour monter où Dieu t’appelle? Les moyens de salut et de sainteté sont connus de tous, sont marqués dans l’Évangile, sont expliqués par les maîtres de la vie spirituelle, sont pratiqués par les saints et nécessaires à tous ceux qui veulent se sauver et arriver à la perfection; tels sont: l’humilité de coeur, l’oraison continuelle, la mortification universelle, l’abandon à la divine Providence, la conformité à la volonté de Dieu.

[Pour vivre l’Evangile, la grâce de Dieu est absolument nécessaire]

[5] Pour pratiquer tous ces moyens de salut et de sainteté, la grâce et le secours de Dieu est absolument nécessaire, et cette grâce est donnée à tous plus ou moins grande; personne n’en doute. Je dis: plus ou moins grande; car Dieu quoique infiniment bon, ne donne pas sa grâce également forte à tous, quoiqu’il la donne suffisante à tous. L’âme fidèle à une grande grâce fait une grande action, et avec une faible grâce fait une petite action. Le prix et l’excellence de la grâce donnée de Dieu et suivie de l’âme fait le prix et l’excellence de nos actions. Ces principes sont incontestables.

[L’AFFIRMATION FONDAMENTALE: « Je dis que pour trouver la grâce de Dieu, il faut trouver Marie »]

[6] Tout se réduit donc à trouver un moyen facile pour obtenir de Dieu la grâce nécessaire pour devenir saint ; et c’est celui que je veux [vous] apprendre. Et, je dis que pour trouver la grâce de Dieu, il faut trouver Marie.

 

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Voici le plan de l’ouvrage (entre parenthèse, les numéros des paragraphes) :

INTRODUCTION : Devenir saint par la grâce de Dieu, avec Celle « qui a trouvé grâce devant Dieu »

            Un secret de sainteté (1),

            à recevoir dans la prière à l’Esprit-Saint et à Marie (2).

            « L’acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée » (3),

            Pour parvenir à la sainteté, il faut vivre l’Evangile (4),

            Pour vivre l’Evangile, la grâce de Dieu est absolument nécessaire (5),

            « un moyen facile pour obtenir de Dieu la grâce nécessaire pour devenir saint »:

            L’AFFIRMATION FONDAMENTALE:

            « Je dis que pour trouver la grâce de Dieu, il faut trouver Marie » (6)

PREMIERE PARTIE (7-22): LES FONDEMENTS THEOLOGIQUES DE LA VRAIE DEVOTION A MARIE

            DEMONSTRATION DE L’AFFIRMATION FONDAMENTALE

            (en dix points):« Parce que: 1°… » (6-22)

            La place de Marie dans la dynamique du christocentrisme trinitaire, en lien avec les Mystères de la Création, du Salut, de l’Eglise (cf le Symbole de Nicée-Constatinople)

                        Dixième point: En Marie, chaque membre du Corps Mystique peut réaliser sa vocation à la sainteté en étant pleinement configuré au Christ Tête par l’action de l’Esprit (16-22)

                                    Symbole du moule (16-18. VD 218-221)

« Marie est le grand moule de Dieu, fait par le Saint-Esprit, pour former au naturel un Homme Dieu par l’union hypostatique, et pour former un homme Dieu par la grâce » (17)

                                    Marie « Paradis de Dieu »:  lieu de l’union à Dieu en Jésus-Christ (19-20. VD 6, 45, 261-264)

                                    Marie est toute relative à Jésus (21. VD 225)

                                    Marie nous obtient de porter joyeusement la Croix: symbole du sucre ou de la « confiture » (22. VD 153-154)

 

DEUXIEME PARTIE (23-78): LA VRAIE DEVOTION A MARIE DANS SA FORME LA PLUS PARFAITE (VD 90-273)

            Reprise de l’affirmation fondamentale (6):

« La difficulté est donc de savoir trouver véritablement la divine Marie pour trouver toute grâce abondante » (23)

            Le sens de la Vraie Dévotion:

            Marie occupe la même place sur le chemin descendant de l’Incarnation et sur le chemin ascendant de notre divinisation: « Il faut, pour monter et s’unir à lui, se servir du même moyen dont il s’est servi pour descendre à nous, pour se faire homme et pour nous communiquer ses grâces; et ce moyen est une vraie dévotion à la Sainte Vierge » (23. VD 157).

            Les véritables dévotions à Marie (24)

            Les deux premiers degrés de la Vraie Dévotion (24-26)

            Le troisième degré (27):

            LA PARFAITE DEVOTION A MARIE (27-78. VD 118-273)

                        DEFINITION (28):

« elle consiste à se donner tout entier, en qualité d’esclave, à Marie et à Jésus par elle; ensuite, à faire toute chose avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie ».

                        EXPLICATION DE LA DEFINITION (28-65)

« J’explique ces paroles: » (28)

                                    A/ Le don total de soi-même à Jésus par Marie, comme « esclave d’Amour » (29-42. VD 68-77, 120-133)

                                                le baptême (34. VD 126-131)

                                                « les motifs qui doivent nous rendre cette dévotion recommandable » (35-42. VD 135-182)

                                                « Totus tuus/Tota mea »: « Marie se donne tout entière à celui qui lui donne tout » (38. VD 144)

                                                une grande liberté intérieure (41. VD 169-170)

                                                un chemin assuré (42. VD 159-163)

                                    B/ La « pratique intérieure » de cette dévotion:  l’union à Jésus avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie (43-59. VD 257-273)

                                                dans la pure foi de Marie (51-52. VD 214)

                                                dans l’esprit, l’âme et le sein de Marie (54. VD 199)

                                                Marie fait des merveilles cachées, « à l’insu de l’âme » (55)

                                                les « effets merveilleux » (56-57. VD 213-225)

                                                dans les derniers temps (58. VD 49-50)

                                                les « saints des derniers temps » (59. VD 54-59)

                                    C/ Les « pratiques extérieures » (60-65. VD 226-256)

CONCLUSION (66-78)

            Prière de renouvellement de la Consécration, adressée à Jésus, à l’Esprit-Saint et à Marie (66-69)

            Parabole finale (70-78): « La culture et l’accroissement de l’Arbre de Vie, autrement la manière de faire vivre et régner Marie dans nos âmes »




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 49e et dernière rose : les indulgences liées au Rosaire

[151] Afin qu’en récitant votre [Rosaire] vous gagniez les indulgences [accordées] aux confrères du saint Rosaire, il est à propos de faire quelques remarques sur les indulgences. L’indulgence en général est une rémission ou relaxation des peines temporelles, dues pour les péchés actuels, par application des satisfactions surabondantes de Jésus-Christ, de la sainte Vierge et de tous les saints, qui sont renfermées dans les trésors de l’Église.

L’indulgence plénière est une rémission de toutes les peines dues au péché ; la non plénière, comme de 100, 1000 [ans], plus ou moins, est la rémission d’autant de peines, qu’on aurait pu expier pendant cent ou mille années, si l’on avait reçu aussi longtemps à proportion des pénitences taxées par les anciens canons de l’Église. Or, ces canons ordonnaient pour un seul péché mortel sept et quelquefois dix et quinze ans de pénitence, en sorte qu’une personne qui aurait fait vingt péchés mortels devait pour le moins faire sept, vingt années de pénitence, et ainsi du reste.

[152] Pour que les confrères du Rosaire en gagnent les indulgences, il faut : premièrement qu’ils soient vraiment pénitents et confessés et communiés, comme disent les bulles des indulgences ; deuxième ment qu’ils n’aient affection à aucun péché véniel, parce que l’affection au péché restant, la coulpe reste, et la coulpe restant, la peine n’est point remise ; troisièmement il faut qu’ils fassent les prières et autres bonnes œuvres marquées par la bulle; et si, selon l’intention des papes, on peut gagner une indulgence non plénière, par exemple de 100 ans, sans gagner la plénière, il n’est pas toujours nécessaire pour les gagner d’être confessé et communié, comme sont les indulgences attachées à la récitation du chapelet et Rosaire, aux processions, aux rosaires bénits, etc. Ne négligez pas ces indulgences.

[158] Flammin et un grand nombre d’auteurs rapportent qu’une demoiselle de bon lieu nommée Alexandre, ayant été miraculeusement convertie et enrôlée dans la confrérie du Rosaire par saint Dominique, lui apparut après sa mort et lui dit qu’elle était condamnée à être sept cents ans en purgatoire pour plusieurs péchés qu’elle avait commis et fait commettre à plusieurs par ses vanités mondaines, le priant de la soulager et faire soulager par les prières des confrères du saint Rosaire, ce qu’il fit. Quinze jours après, elle apparut à saint Dominique, plus brillante qu’un soleil, ayant été délivrée si promptement par les prières que les confrères du Rosaire avaient faites pour elle. [Elle] avertit aussi le saint qu’elle venait de la part des âmes du Purgatoire, pour exhorter à continuer à prêcher le Rosaire et faire en sorte que leurs parents leur fassent part de leurs Rosaires, dont elles les récompenseraient abondamment quand elles seraient avancées dans la gloire.

Ici s’achève la méditation de St Louis-marie sur le Rosaire. En annexe de l’ouvrage, il décrit ensuite quelques méthodes pour réciter le chapelet, que nous ne reproduisons pas ici.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




« Laisse-moi poser mes mains sur ton sein ! »

Le texte ci-après est une méditation de la Vierge Marie, dictée à Maria Valtorta, après la vision qu’elle a eu de la naissance de Jean-Baptiste. Elisabeth, dans les douleurs de l’enfantement, demandait à Marie qui l’assistait de la laisser poser les mains sur son ventre, où celle-ci porte Jésus qui rayonne déjà la grâce à travers sa Mère.

 » Que de douleurs pour être mère ! » dit Elisabeth. Elle est grande en effet, mais ce n’est rien en comparaison de la mienne. « Laisse-moi poser mes mains sur ton sein. » Ah si vous me demandiez toujours cela quand vous souffrez !

Je suis celle qui porte éternellement Jésus. Il est en moi, tel l’hostie dans l’ostensoir. Celui qui vient à moi, c’est Lui qu’il trouve. Celui qui s’appuie sur moi, c’est en Lui qu’il se confie. Celui qui s’adresse à moi, c’est à Lui qu’il parle. Je suis son vêtement. Il est mon âme. Bien plus aujourd’hui que pendant les neuf mois où il se développait en mon sein, mon Fils est uni à sa Mère. Alors toute douleur se calme, l’espérance refleurit et toutes sortes de grâces descendent sur ceux qui viennent à moi poser leur tête sur mon sein.

Je prie pour vous. Souvenez-vous en. Le bonheur d’être au Ciel et d’y vivre dans le rayonnement de Dieu ne me fait pas oublier pour autant mes enfants qui souffrent sur la terre. et je prie. Le Ciel tout entier prie, car le Ciel aime. Le Ciel, c’est la charité vivante. Or la charité a pitié de vous. Mais même s’il n’y avait que moi, ma prière suffirait déjà aux besoins de ceux qui mettent leur espoir en Dieu. je ne cesse, en effet, de prier pour vous tous que vous soyez saints ou mauvais, pour accorder aux saints la joie et aux mauvais un repentir salutaire.

Venez, venez, vous les enfants de ma douleur. je vous attends au pied de la croix pour vous faire grâce. »

Maria Valtorta, l’Evangile tel qu’il m’a été révélé, tome 1, chapitre 23.




St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 48e rose : prier le Rosaire avec persévérance

48° ROSE

[145] Mais à notre confiance joignons, en cinquième lieu, la persévérance dans la prière. Il n’y aura que celui qui persévérera à demander, à chercher et à frapper, qui recevra, qui trouvera et qui entrera. Il ne suffit pas de demander quelques grâces à Dieu pendant un mois, un an, dix ans, vingt ans ; il ne faut point s’ennuyer, et non deficere, il faut la demander jusqu’à la mort et être résolu ou à obtenir ce qu’on lui demande pour son salut ou à mourir, et même il faut joindre la mort avec la persévérance dans la prière et la confiance en Dieu et dire : Etiam si occident me, sperabo in eum : Quand il devrait me tuer, j’espèrerais en lui et de lui ce que je lui demande.

[146] La libéralité des grands et riches du monde paraît à prévenir par leurs bienfaits ceux qui en ont besoin, avant même qu’ils les leur demandent ; mais Dieu, tout au contraire, montre sa magnificence à faire longtemps chercher et demander les grâces qu’il veut accorder, et plus la grâce qu’il veut faire est précieuse et plus longtemps il diffère de l’accorder : 1° Afin, par là, de l’augmenter encore davantage ; 2° Afin que la personne qui la recevra en ait une grande estime ; 3° Afin qu’elle se donne de garde de la perdre après l’avoir reçue ; car on n’estime pas beaucoup ce qu’on obtient en un moment et à peu de frais. Persévérez donc, cher confrère du Rosaire, à demander à Dieu par le saint Rosaire tous vos besoins spirituels et corporels et particulièrement la divine Sagesse qui est un trésor infini : Thesaurus est infinitus (Sap. 7, 14), et vous l’obtiendrez tôt ou tard infailliblement, pourvu que vous ne le quittiez point et que vous ne perdiez point courage au milieu de votre course. Grandis enim tibi restat via (3 Reg. 19). Car vous avez encore beaucoup de chemin à faire, beaucoup de mauvais temps à essuyer, beaucoup de difficultés à surmonter, beaucoup d’ennemis à terrasser, avant que vous ayez assez amassé de trésors de l’éternité, des Pater et Ave pour acheter le paradis et gagner la belle couronne qui attend un fidèle confrère du Rosaire. Nemo accipiat coronam tuam ? : Prenez garde qu’un autre, plus fidèle que vous à dire son Rosaire tous les jours, ne vous l’enlève. Coronam tuam : elle était vôtre, Dieu vous l’avait préparée, elle était vôtre, vous l’aviez déjà demi gagnée par vos Rosaires bien dits, et parce que vous vous êtes arrêté en si beau chemin où vous couriez si bien, currebatis bene, Galat. 5. Un autre, qui vous a devancé, y est arrivé le premier ; un autre plus diligent et plus fidèle à acquis et payé, par ses Rosaires et bonnes œuvres, ce qui était nécessaire pour avoir cette couronne. – Quid vos impedivit ? Gal. 54 : Qui est-ce qui vous a empêché d’avoir la couronne du saint Rosaire ? Hélas ! les ennemis du saint Rosaire, qui sont en si grand nombre. [147] Croyez-moi, il n’y a que les violents qui la ravissent de force : Violenti rapiunt (Mat. 11) 5. Ces couronnes ne sont pas pour ces timides qui craignent les railleries et les menaces du monde. Ces couronnes ne sont pas pour ces paresseux et fainéants, qui ne disent leur Rosaire qu’avec négligence, ou à la hâte, ou par manière d’acquit, ou par intervalle, selon leur fantaisie. Ces couronnes ne sont pas pour ces poltrons qui perdent cœur et mettent les armes bas, quand ils voient tout l’enfer déchaîné contre leur Rosaire. Si vous voulez, cher confrère du Rosaire, entreprendre de rendre service à Jésus et Marie en récitant le Rosaire tous les jours, préparez votre âme à la tentation : Accedens ad servitutem Dei, prepara animam tuam ad tentationem : (Eccl. 2, 1). Les hérétiques, les libertins, les honnêtes gens du monde, les demi-dévots et faux prophètes, de concert avec votre nature corrompue et tout l’enfer, vous livreront de terribles combats, pour vous faire quitter cette pratique. [148] Pour vous prémunir contre les attaques, non pas tant des hérétiques et des libertins déclarés que des honnêtes gens selon le monde, et des personnes même dévotes à qui cette pratique ne revient pas, je veux vous rapporter ici simplement une petite partie de ce qu’ils pensent et disent tous les jours. Quid vult seminiverbius ille ? Venite, opprimamus eum, contrarius est enim ?, etc. : Que veut dire ce grand diseur de chapelets et de Rosaires, qu’est-ce qu’il marmotte toujours ? quelle fainéantise ! il ne fait rien autre chose que chapeleter, il ferait bien mieux de travailler, sans s’amuser à tant de bigoteries. Vraiment oui !… Il ne faut que dire son Rosaire, et les alouettes toutes rôties tomberont du ciel ; le Rosaire nous apportera bien de quoi dîner. Le bon Dieu dit : Aide-toi, je t’aiderai. Pourquoi aller s’embarrasser de tant de prières ? Brevis oratio penetrat cœlos ; un Pater et un Ave bien dits suffisent. Le bon Dieu ne nous a point commandé le chapelet ni le Rosaire ; cela est bon, c’est une bonne chose quand on a le temps, mais on n’en sera pas moins sauvé pour cela. Combien de saints qui ne l’ont jamais dit ?

Il y a des gens qui jugent tout le monde à leur aune, il y a des indiscrets qui portent tout à l’extrémité, il y a des scrupuleux qui mettent du péché où il n’y en a point, ils disent que tous ceux qui ne diront pas leur Rosaire seront damnés. Dire son chapelet, cela est bon pour des femmelettes ignorantes, qui ne savent pas lire. Dire son Rosaire ? Vaut-il pas mieux dire l’Office de la sainte Vierge où réciter les sept psaumes ? Y a-t-il rien de si beau que ces psaumes que le Saint-Esprit a dictés ?

Vous entreprenez de dire votre Rosaire tous les jours ; feu de paille que tout cela, cela ne durera pas longtemps ; ne vaut-il pas mieux en prendre moins et y être plus fidèle ? Allez, mon cher ami, croyez-moi, faites bien votre prière soir et matin et travaillez pour Dieu pendant la journée, Dieu ne vous demande pas davantage. Si vous n’aviez pas, comma vous avez, votre vie à gagner, encore passe, vous pourriez vous engager à dire votre Rosaire; vous pouvez le dire les dimanches et fêtes à votre loisir, mais non pas les jours ouvriers, il vous faut travailler.

Quoi ! avoir un si grand chapelet de bonne femme ! J’en ai vu d’une dizaine, il vaut autant qu’un de quinze dizaines. Quoi ! porter le chapelet à la ceinture, quelle bigoterie ; je vous conseille de le mettre à votre cou, comme font les Espagnols ; ce sont de grands diseurs de chapelets, ils portent un grand chapelet d’une main, tandis qu’ils ont dans l’autre une dague pour donner un coup de traitre. Lajssez là, laissez là ces dévotions extérieures, la vraie dévotion est dans le cœur, etc.

[149] Plusieurs habiles gens et grands docteurs, mais esprits forts et orgueilleux, ne vous conseilleront guère le saint Rosaire ; ils vous porteront plutôt à réciter les sept psaumes pénitentiaux ou quelques autres prières que celle-là… Si quelque bon confesseur vous a donné en pénitence un Rosaire à dire pendant quinze jours ou un mois, vous n’avez qu’à aller à confesse à quelqu’un de ces messieurs, pour que votre pénitence vous soit changée en quelques autres prières, jeûnes, messes ou aumônes.

Si vous consultez même quelques personnes d’oraison, qu’il y a dans le monde, comme elles ne connaissent point par leur expérience l’excellence du Rosaire, non seulement elles ne le conseilleront pas à personne, mais elles en détourneront les autres pour les appliquer à la contemplation, comme si le Rosaire et la contemplation étaient incompatibles, comme si tant de saints qui ont été dévots au Rosaire n’avaient pas été dans la plus sublime contemplation.

Vos ennemis domestiques vous attaqueront d’autant plus cruellement que vous êtes plus uni avec eux. Je veux dire les puissances de votre âme et les sens de votre corps, les distractions de l’esprit, les ennuis de la volonté, les sécheresses du cœur, les accablements et les maladies du corps, tout cela, de concert avec les malins esprits qui s’y mêleront, vous crieront : Quitte ton Rosaire, c’est lui qui te fait mal à la tête ; quitte ton Rosaire, il n’y a point d’obligation sous peine de péché ; n’en dis du moins qu’une partie, tes peines sont une marque que Dieu ne veut pas que tu le dises, tu le diras demain que tu seras mieux disposé, etc.

[150] Enfin, mon cher frère, le Rosaire quotidien a tant d’ennemis que je regarde comme une des plus signalées faveurs de Dieu que la grâce d’y persévérer jusqu’à la mort. Persévérez-y et vous aurez la couronne admirable qui est préparée dans les cieux à votre fidélité : Esta fidelis usque ad mortem et dabo tibi coronam.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.




L’évasion prodigieuse de saint Jean de la Croix avec l’aide de la Vierge Marie

Article d’Aliénor Goudet – publié le 13/12/20mis à jour le 08/12/21 publié sur Aleteia

Comme son amie et confidente, sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), saint Jean de la Croix (1542-1591), fêté le 14 décembre, était un grand mystique et défenseur de la réforme du Carmel. Pour cette raison, les carmes chaussés, opposants de la réforme, le firent enlever et séquestrer afin de lui faire renoncer à celle-ci. Après des mois de maltraitances et de tourments, une alliée de taille vient lui annoncer sa délivrance…

Tolède, 15 août 1578. La chaleur torride de la journée commence enfin à retomber avec l’approche de la nuit. Mais si la fraîcheur du soir soulage le corps endolori du captif, elle n’allège pas le poids qui pèse sur son cœur. Jean de la Croix est recroquevillé dans un coin de l’étroite cavité qui lui sert de prison dans le couvent des carmes chaussés depuis maintenant presque neuf mois. Ce ne sont pas la privation de nourriture, ni les coups qu’on lui a fait subir la veille qui le tourmente le plus, mais les cruelles paroles du père Maldonado.

Pour la fête de Notre Dame, le captif avait demandé la permission de célébrer la messe. Son ravisseur lui a ri au nez avant de déclarer qu’il ne célébrerait aucune messe tant qu’il n’aurait pas renoncé à la réforme. Depuis, son cœur saigne. Ah, quelle épreuve que cette captivité, privé de la Bible et de la sainte communion ! Et avec la prière qui semble si vaine, tout ce qu’il peut faire, c’est traduire son désespoir en poème. Est-ce cette même tourmente que le Christ a ressenti lorsqu’il s’est écrié « mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? »

À cette pensée, Jean rougit de honte. Comment concevoir un seul instant que sa souffrance ne soit comparable à celle de celui qui a porté les péchés du monde ? La culpabilité le ronge lorsqu’il pense à toutes les fois où Dieu lui a envoyé la lumière en pleine nuit pour le consoler. Ou bien quand il a pu étreindre le Christ. Malgré ces grâces dont il se sent indigne, il est si seul au milieu de ce désert, de cette nuit de la foi…

Jean pleure en silence jusqu’à la nuit tombée. C’est alors qu’une vive lumière blanche lui fait relever la tête et il écarquille les yeux, stupéfait. De toutes les lumières qui lui sont apparues, celle-ci est de loin la plus belle. Devant lui se tient une jeune femme d’une beauté époustouflante. Jean sait tout de suite de qui il s’agit, mais il est trop faible pour se lever.

– Aie patience, mon fils, lui dit la sainte Vierge, car tes épreuves finiront bientôt. Tu sortiras de prison, tu diras la messe et tu seras consolé.

– Mère de Dieu, répond-il, larmoyant, comment est-ce possible ? Je ne sais même pas où je suis.

La Vierge sourit et étend la main pour lui toucher le front. Une douce chaleur émane d’elle et une vision apparaît dans l’esprit de Jean. D’abord une pièce. Puis un couloir. Ensuite une fenêtre qui donne sur le fleuve du Tage avec dix mètres dessous, la pointe d’un rempart.

– C’est là le chemin que tu suivras, continue la Vierge. Ne crains pas je serai avec toi.

Il lui faudra donc une corde de sauvetage pour descendre sur le rempart. Son regard se pose alors sur les vieux manteaux qui lui servent de couverture. En taillant des bandes, il pourra s’en fabriquer une. Mais un autre problème s’impose.

– Reine des cieux, dit-il alors. Je n’ai pas de clef pour sortir de ma prison.

Marie lui montre alors la serrure, avant de saisir l’un des clous et de le dévisser sans grande difficulté. En effet, pas besoin de clef si le fer du cadenas ne tient pas. Un ou deux jours devraient suffire à le faire lâcher. Le cœur de Jean commence à s’emballer. Il va être libre et c’est la mère du Christ qui vient le lui annoncer.

– Douce Marie, demande-t-il encore. Pardonnez encore votre serviteur, mais je suis si faible, je peux à peine me lever. Et on ne me laisse jamais seul.

– Tu auras la force, promet-elle. Et le sommeil de tes geôliers ne te trahira pas.

Au mot de la sainte femme, la poitrine de Jean s’enfle de confiance et joie. Qui ne peut croire à une promesse de la bouche de la mère de Dieu ? Sentant une étrange vigueur le gagner, il se met à genoux et s’incline devant sa divine alliée. Lorsqu’il relève la tête, il ne reste que lui dans le cachot. Bouleversé par cette visite, il pleure à chaudes larmes.

Le lendemain, Jean passe la journée à déchirer ses manteau pour confectionner une corde, et à dévisser discrètement le fer de la serrure du cachot. Le soir même, un jeune moine lui amène une assiette pleine digne d’un vrai repas. Ce jeune geôlier, touché par la patience et la foi du prisonnier, avait grandement sympathisé avec Jean durant sa captivité. Curieusement, il se nomme Jean de Sainte-Marie.

La nuit du 17 au 18 août, tout se passa comme la sainte Vierge l’avait prédit. Jean de la Croix rend l’âme le 14 décembre 1591 à Ubeda en Espagne après un long combat pour la réforme et contre la calomnie de ses ennemis. Il est canonisé le 27 décembre 1726 par Benoît XIII et déclaré docteur de l’Église deux cents ans plus tard par Pie XI. Sa terrible captivité a nourri des écrits mystiques et spirituels chrétiens qui comptent parmi les plus beaux.