La perle précieuse du Saint Rosaire pour la paix du monde

« Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur… » 

Matthieu 6,21

 

A l’approche du 7 octobre, Fête de Notre Dame du Rosaire, il est urgent d’imiter le négociant de l’Evangile : « Quand il a trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle ! » (Mt 13,45). Mais avons-nous découvert que le Rosaire est cette « perle unique » de la vie chrétienne et ce « trésor sans fond » de l’Evangile, caché en notre cœur ? Il faut se souvenir ici de la première Apparition de Notre Dame à Fatima à travers le regard de la petite Jacinta :

« La Dame avait les mains jointes, comme ceci – et Jacinta se levait et joignait les mains pour imiter la vision – Entre les doigts, elle avait un chapelet. Ah ! quel beau chapelet elle avait !… tout en or, brillant comme les étoiles de la nuit, et un Crucifix qui brillait, qui brillait… Ah ! quelle belle Dame[1] ! »

Cependant, toute splendide qu’elle soit, cette première Apparition n’est pas sans surprise !

Lucie manifeste à la Vierge son étonnement que Francisco ne voit, ni n’entende rien ? La Dame se tourna alors vers le petit garçon et le regarda avec une expression mêlée de bonté et de maternel reproche :

  • « Oui, il ira ; mais il devra dire beaucoup de chapelets ! »

En effet, il faut savoir que Francisco ne priait pas assez le chapelet et l’avait délibérément « raccourci[2] » ! Alors, quand Lucia se plaint à la Vierge que Francisco ne la voit pas, la réponse de la Dame est précise :

  • « Dis-lui de réciter le chapelet et il me verra aussi ! »

Lucia fait la commission et Francisco commence à réciter le chapelet… Après quelques Ave Maria, il voit tout à coup la Dame dont l’éclat l’éblouit ! Par contre, il ne l’entend pas et il restera silencieux et méditatif. Ce n’est qu’après le départ de la Vierge qu’il se fera répéter ses paroles par Jacinta et Lucia. Et quand cette dernière lui dit que Notre Dame l’emmènerait au Ciel, mais qu’il devrait prier beaucoup de chapelets, il s’exclama :

  • « O, ma Notre-Dame, des chapelets, j’en réciterai autant que vous le voudrez ! »

C’est une promesse à laquelle il restera très fidèle car, dans sa si belle âme, on le verra au quotidien dire seul de nombreux chapelets ! Nous ressemblons tous à Francisco et face à nos fragilités, nous avons à rebondir comme lui dans un esprit de conversion évangélique en nous confiant fort à la Vierge…

Nous n’avons pas encore saisi le mystère de puissance du Rosaire, cette prière qui peut changer nos vies et transformer le monde ! Car il y a un secret dans la récitation de cette prière mariale qui nous emporte dans l’immense vague de l’Esprit « cachée » dans la simplicité de la répétitivité… une sorte de corde sacrée vers l’au-delà à laquelle on s’accroche et nous ouvre déjà les portes du Ciel !

Le monde des Saints et Saintes l’a transpiré merveilleusement et il n’est qu’à les écouter pour le découvrir… car en priant le Rosaire, on découvre comme eux que « Marie est comme un beau fleuve qui, sans réserve et dans la plénitude de son flot, s’écoule vers Dieu. Tout ce qui s’abandonne à son maternel courant s’écoule vers ce terme divin de la façon la plus sûre, la plus complète, la plus rapide… Toute âme livrée à Marie marche et s’écoule vers l’Océan infini de l’Amour !… Le Rosaire, c’est un enchaînement d’amour de Marie à la Trinité[3] ! »

Le Rosaire est donc l’arme secrète des enfants de Marie pour préparer le retour de Jésus. Il est l’arme infaillible des derniers temps : prenons conscience que nous avons entre les mains et dans cette prière du cœur « une arme fatale, un laser imparable, une invincible douceur. » En ce temps où pèse la terrible menace d’une troisième et fatale guerre mondiale, le Rosaire est « l’arme des doux » pour vaincre le plan de Satan vers l’apocalypse nucléaire ! Et vu la situation extrême où nous sommes arrivés au Moyen orient ou en Ukraine, le Rosaire est notre premier engagement de prière intense pour la paix du monde ! Alors, n’oublions pas « l’alerte » que nous a donné Lucie de Fatima :

« Depuis que la très Sainte Vierge a donné une grande efficacité au chapelet, il n’y a pas de problème matériel ou spirituel, national ou international, qui ne puisse être résolu par le chapelet et nos sacrifices ! »

+M Mickaël

 

[1] Témoignages sur les Apparitions de Fatima, par le Père De Marchi, Fatima, Ediçoes Missoés Consolata, 2000, p.60.

[2] « D’après ce que nous a dit Mr Marto, le père de Jacinta et Francisco… il semble que c’est Francisco qui avait imaginé la manière expéditive de se débarrasser du chapelet », Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, Ediçoes Missoes Consolata, 2000, p.56.

[3] Père Vayssières, Le Rosaire, Traditions monastiques 2018, p.12-13.




Saint Michel Archange : notre Ange Protecteur pour les derniers temps !

« Un combat s’engagea dans le Ciel :

Mickaël et ses Anges combattirent le Dragon…

Et le Dragon riposta, appuyé par ses Anges,

mais ils eurent le dessous et furent chassés du Ciel ! »

Apocalypse 12,7-8

Saint Michel Archange est par excellence l’Ange du combat pour la lumière, car comme le signale mystérieusement ce passage de l’Apocalypse, il s’est levé le premier contre la révolte de Satan, l’Ange déchu, et ses Anges qu’il a chassé du Ciel ! Il a d’ailleurs posé la question « majeure » qui traverse le temps et révèle son nom : Mîkhâ’êl : « Qui est comme Dieu[1] ? » Cette question de l’Archange à Satan nous renvoie au cœur de la tentation fondamentale de l’homme contemporain : prendre la place de Dieu et s’ériger comme norme suprême à sa place… Souvenons-nous ici de la tentation originelle qui est celle de notre civilisation décadente :

« L’esprit du mensonge essaie de faire croire aux hommes de notre époque qu’ils sont « comme des dieux » (Gn 3,5), en dehors du bien et du mal ; que le péché n’existe pas ; tandis que la réalité du péché et du mal assaille, comme jamais auparavant, donnant la preuve de son existence par des menaces d’une dimension jamais connue jusqu’ici[2] ! »

Ces paroles du si cher Pape Saint Jean-Paul II datent de 1984 et l’on peut constater la portée de son regard prophétique quand il annonce « des menaces d’une dimension jamais connue jusqu’ici ! » 40 ans plus tard, en 2024, nous y sommes… et c’est pourquoi le Pape polonais voulut rétablir dans l’Eglise en 1984 la prière à Saint Michel Archange composée par le Pape Léon XIII cent ans avant en 1884. Ce dernier, à la suite d’une révélation sur les plans de Satan pour détruire l’Eglise, décida de rédiger une prière à l’Archange qui serait récitée à la fin de chaque Messe :

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat !

Soyez notre secours contre la malice et les embûches du Démon.

Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant !

Et vous, Prince de la Milice Céleste,

repoussez en enfer par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais

qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes ! Amen ! »

 

Malheureusement, le Concile Vatican II supprima cette prière. Mais en 1984, le Pape Jean-Paul II la rétablit mais sans être écouté…

Alors, reprenons le flambeau car il est de « toute urgence » de réciter avec force et ferveur cette prière à Saint Michel Archange après chaque Messe[3]. En effet, il faut bien saisir que dans l’apocalyptique guerre actuelle, visible et surtout invisible, la Vierge des derniers temps et la Reine des Anges nous confie à la garde de Saint Michel Archange : Chef et Prince des Armées célestes, il a chassé du Ciel Satan et ses Anges rebelles ! (Ap 12,7-12). Défenseur et Protecteur de la Sainte Eglise catholique, confions-nous chaque jour à sa puissante protection… spécialement le matin, avant l’activité de la journée :

« Saint Michel Archange, de ta lumière illumine-moi !

Saint Michel Archange, de tes ailes protège-moi !

Saint Michel Archange, de ton épée défends-moi !

Et fais de moi, un enfant de lumière et de paix ! »

 

Et le soir, avant le repos de la nuit :

« O Saint Michel Archange,

Je me réfugie avec confiance à l’ombre de tes ailes :

Protège-moi, défends-moi et veille sur moi

à chaque instant de la nuit…

Et à l’heure de la mort, viens à mon secours !

O toi qui est si bon… »

Seul Jésus-Christ Notre Seigneur peut sauver nos âmes de l’Enfer[4] où veut nous faire tomber Satan et ses démons ! En ce sens, nous nous confierons chaque jour à la garde puissante de Saint Michel Archange : il est « le Porte-étendard du salut, notre défenseur dans le combat, vainqueur de Satan et terreur des démons, sa prière conduit aux Cieux[5] ! »

Enfin, nous demanderons à Saint Michel Archange « Ange de la paix » de nous guider vers la lumière de la Jérusalem céleste, en nous accordant par-dessus tout : « le don de la persévérance dans la foi et dans les bonnes œuvres » en étant « délivrés par sa bienveillante protection, de tous nos ennemis… pour être conduits à la gloire éternelle du Ciel[6] ! »

+M Mickaël

 

[1] Selon l’hébreu, Mîkhâ’êl : Mi, Cha « qui est semblable » et El « Clarté, Lumière, Lumineux, Dieu », Elohim signifiant : « Qui est comme Dieu ? », « Quis ut Deus ? » en latin.

[2] Saint Jean-Paul II, Rome, 21 août 1984.

[3] Elle est d’ailleurs prévue dans « Prières après la Messe » du nouveau Missel de la forme extraordinaire sorti en 2022, p.1069.

[4] Souvenons-nous ici de la troisième Apparition de la Vierge à Fatima le 13 juillet 1917 où Elle montre aux trois enfants l’horreur de l’Enfer… Elle demandera alors d’ajouter, après chaque dizaine de chapelet, cette prière urgente : « O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’Enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin… »

[5] Extrait des litanies de Saint Michel Archange.

[6] Extrait du « Chapelet de Saint Michel Archange ou Couronne Angélique. »




Le Cœur de la Sainte Messe : la Présence réelle !

 « Bien qu’en apparence, il n’y ait en Moi aucune trace de vie,

 cependant chaque hostie contient réellement ma vie toute entière.

Mais l’âme doit avoir la foi, afin que je puisse agir sur elle…

Oh ! que la foi vivante m’est agréable ! »

Jésus à Sainte Faustine

 

En cette fin des temps où l’attaque des ténèbres est omniprésente, il faut se souvenir avec force du mystère des 3 blancheurs révélées à St Jean Bosco : on y découvre en particulier que la Sainte Eucharistie qui fait l’Eglise est la blancheur centrale, fondatrice et eschatologique…et que Marie, Mère du Christ, est l’autre blancheur éminente. Ainsi, comme l’a exprimé magnifiquement le théologien français Henri de Lubac : « l’Eglise fait l’Eucharistie, mais l’Eucharistie fait aussi l’Eglise[1]. » Et l’on pourrait ajouter à la suite du Pape Saint Paul VI : « Marie est Mère de l’Eglise ! »

En effet, sans la Sainte Messe l’Eglise n’a plus de sens et d’identité : elle est née au sens fort à la première Cène et elle la perpétue à chaque Messe : le Cardinal Journet nous a alerté sur le Mystère central de la Sainte Messe qui fait l’Eglise. Ecoutons d’urgence ses paroles de lumière qui nous emportent au sommet de la réalité sacramentelle, certes, la plus cachée, mais la plus adorable :

« A chaque fois que les paroles de la consécration sont prononcées, l’Eglise, représentée par le prêtre et les fidèles, est rendue présente au sacrifice sanglant : les deux mille ans qui nous séparent de la Croix sont abolis, nous sommes là comme l’étaient la Sainte Vierge et Saint Jean…

Et chaque génération peut à son tour s’engouffrer dans l’offrande éternelle du Christ, offerte pour tous les temps[2] ! »

Si l‘on prend ces paroles au sérieux, on ne peut plus « assister » à la Messe comme d’habitude : on se découvre, dans la foi, au pied de la Croix avec la Vierge Marie, l’Apôtre Jean et Marie-Madeleine… et les deux mille ans qui nous séparent du mystère la Croix sont abolis ! A chaque Messe, qu’elle le sache ou non, qu’elle le veuille ou non, l’histoire du monde elle-même tourne autour de l’Hostie Sainte. Car à chaque Messe m’est offert la folie de « la Présence réelle » : ce « cri » silencieux de l’Amour infini qui m’appelle dans le Cœur ouvert de Jésus par la lance ! (Jn 19,34).

Et moi, pauvre pécheur, je dois être « la petite goutte d’eau qu’absorbe le vin de messe. Et le vin de messe devient le Sang de l’Homme-Dieu. Et l’Homme-Dieu est substantiellement uni à la Très Sainte Trinité. La petite goutte d’eau est emportée dans le fleuve de vie de la Trinité Sainte[3]… »

Devant un tel Mystère d’amour où Dieu s’offre à nous dans une indicible fragilité, il ne faut pas s’étonner que l’Ennemi de l’Eglise vienne déployer jusqu’au bout sa révolte : en effet, l’ultime attaque de Satan à la fin des temps s’opérera sur la Sainte Messe pour la relativiser, la chosifier, la nier, la protestantiser et c’est déjà très avancé : trop souvent, le sens du silence et de l’adoration a disparu…  Cette tendance vérifiable s’est en effet généralisée : Une liturgie démesurée de la Parole et une liturgie de l’Eucharistie express ; un style de communion souvent irrespectueux et très peu ou pas d’action de grâce en silence ; beaucoup de chants et de paroles fraternelles et plus de « recueillement sacré ». Le sens premier de la Sainte Messe a disparu : une « Rencontre » unique et profonde avec Jésus qui vient au fond de mon cœur… L’Amour jaillit du silence et me donne ce « regard nouveau » pour aimer comme Lui !

Il est urgent de le redécouvrir « encore et encore » avec une foi renouvelée par la contemplation : « Un Mystère, une Présence, remplit la plus pauvre des églises catholiques. Elle est habitée… Elle possède la Présence réelle, la présence corporelle du Christ, le lieu où le suprême Amour a touché notre nature humaine pour contracter avec elle des noces éternelles… le foyer de rayonnement capable d’illuminer tout le drame du temps et de l’aventure humaine[4] ! »

+M Mickaël

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[1] Dans son livre : « Méditation sur l’Eglise ».

[2] Cardinal Journet, Missel pour la forme extraordinaire du rite romain, Edition Sainte Madeleine, 2022, p.1031.

[3] Cardinal Mercier, Missel, op.cit., p.1019.

[4] Cardinal Charles Journet, Entretiens sur l’Eucharistie, Parole et silence 2000, p.59.




La Veuve de Naïm et la Révélation de la Miséricorde ! Le mystère caché de la Mère de l’Eglise…

« A sa vue, le Seigneur eut compassion d’elle… »

Luc 7,13

       Quel Evangile bouleversant où se cachent le mystère de l’Eglise et de la Mère de l’Eglise ! Car comment ne pas voir se profiler derrière la douleur de cette mère qui perd un fils unique, cette autre Mère transpercée d’une immense douleur au pied de la Croix de son Fils ? Dans sa Sagesse éternelle, comment le Cœur de Jésus, bouleversé devant cette veuve de Naïm, n’aurait-il pas entrevu le Cœur douloureux de sa Mère ? On peut donc considérer que cet Evangile implique une perspective mariale, tout en étant d’abord ecclésial comme le souligne magnifiquement Saint Ambroise :

« La divine miséricorde se laisse vite fléchir par les gémissements de cette mère. Elle est veuve ; les souffrances et la mort de son fils unique l’ont brisée… Il me semble que cette veuve, entourée de la foule du peuple, est plus qu’une simple femme méritant par ses larmes la résurrection d’un fils, jeune et unique. Elle est l’image même de la sainte Eglise qui, par ses larmes… obtient de rappeler à la vie le jeune peuple du monde…

Et Ambroise poursuit en nous emmenant au plus profond du mystère de l’Eglise :

« Car à la parole de Dieu les morts ressuscitent, ils retrouvent la voix et la mère recouvre son fils ; il est rappelé de la tombe, il est arraché au sépulcre. Quelle est cette tombe pour vous, sinon votre mauvaise conduite ? Votre tombeau, c’est le manque de foi… de ce sépulcre, le Christ vous libère ; vous sortirez du tombeau si vous écoutez la parole de Dieu. Et si votre péché est trop grave pour que puisse le laver les larmes de votre pénitence, qu’interviennent pour vous les pleurs de votre mère l’Eglise… Elle intercède pour chacun de ses enfants, comme pour autant de fils uniques. En effet, elle est pleine de compassion et éprouve une douleur spirituelle toute maternelle lorsqu’elle voit ses enfants entrainés à la mort par le péché[1]… »

On pourrait reprendre ces paroles inspirées de Saint Ambroise dans un sens marial car elles décrivent aussi la compassion de la Vierge pour tous ses enfants… N’est-Elle pas la « Mère de l’Eglise » comme l’a proclamé avec tendresse le Pape Paul VI : « C’est donc l’âme pleine de confiance et d’amour filial que nous levons les yeux vers elle, malgré notre indignité et notre faiblesse. Elle qui nous a donné avec Jésus la source de la grâce, ne manquera pas de secourir l’Eglise[2]… »

L’Evangile selon Saint Luc est le seul à rapporter cet épisode de la veuve de Naïm où une mère pleure un fils décédé. Aujourd’hui, dans les pièges et les crevasses de la mort, toute une jeunesse bascule en particulier dans les sortilèges des ténèbres… et si beaucoup de mères pleurent sur leurs enfants, notre Mère du Ciel ne cesse de verser des larmes[3] sur ses enfants qui se perdent en s’éloignant dangereusement de son Fils : Lui qui est crucifié pour tous !

Les larmes maternelles de Marie sont le signe de l’extrême tendresse de Dieu. Car ces larmes de la Mère de l’Eglise prolongent le temps de la miséricorde et nous ouvrent la porte du Cœur de Dieu, ouvert sur la Croix : là, jaillit à l’infini la divine miséricorde !… C’est pourquoi abuser de ce « temps béni » est gravissime car, même s’il se prolonge, il ne reviendra pas… et il faut se souvenir encore ici de la parole de Jésus miséricordieux à Sainte Faustine où il évoque un « trop tard » :

« Ô malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard[4]… »

Il y a donc un « maintenant de la Miséricorde », un rendez-vous plus qu’urgent que Jésus appelle « un miracle » : il doit bouleverser et faire basculer nos cœurs, où que nous en soyons ! Car n’oublions jamais que si l’infinie miséricorde de Dieu manifestée en son Fils crucifié est refusée, oubliée, piétinée, ridiculisée par le plus grand nombre : un jour que Dieu seul sait, le Père exercera alors sa « justice » dont le regard fera la lumière sur chaque instant de nos vies : moment vertigineux de vérité où la plus terrible douleur sera d’avoir ignoré, relativisé ou, pire, refusé son infinie tendresse à travers son Fils bien-aimé !

Puissions-nous nous « réveiller » de la terrible confusion et illusion du « sommeil de la mort » pour ne jamais entendre cette terrible parole de Dieu aux vierges folles sidérées : « En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas ! Veillez donc, car vous ne savez ni le moment, ni l’heure ! » (Mt 25,12-13).

Nous sommes donc prévenus… et c’est « maintenant », si pauvres et fragiles sommes-nous, qu’il faut se rapprocher de Jésus. Dans ses révélations à Sainte Faustine, le Sauveur avait souhaité que les âmes l’invoquent « avec le cœur » à travers une courte prière. Faustine lui proposa des formules connues, mais le Seigneur les écarta et lui proposa celle si connue aujourd’hui :

« Jésus, j’ai confiance en toi ! … »

Que la confiance « immédiate » en la miséricorde de Dieu nous donne ce regard évangélique nouveau qu’avait petite Thérèse :

« A moi, Il a donné sa Miséricorde infinie et c’est à travers elle que je contemple et adore les autre perfections Divines !… Alors, toutes m’apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même me semble revêtue d’amour… Quelle douce joie de penser que le Bon Dieu est Juste, c’est-à-dire qu’Il tient compte de nos faiblesses, qu’Il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? Ah ! le Dieu infiniment juste qui daigna pardonner avec tant de bonté toutes les fautes de l’enfant prodigue, ne doit-Il pas être Juste aussi envers moi qui « suis toujours avec Lui » ? (Lc 15,31) … J’ai reçu la grâce de comprendre plus que jamais combien Jésus désire être aimé[5] »

Ainsi, que notre seule crainte ne soit pas d’avoir un cœur pauvre, mais un cœur partagé. Que Marie, Epouse de l’Esprit, nous plonge en Lui par ses mains de tendresse…

+M Mickaël

 


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[1] Saint Ambroise, Traité sur Saint Luc, Missel forme extraordinaire du rite romain, p.901.

[2] Saint Paul VI, Signum Magnum, 13 mai 1967.

[3] La statue de Notre Dame d’Akita a versé des larmes plus de cent fois…  Comme à Syracuse en Italie et dans tant d’autres lieux !

[4] Sainte Faustine, Petit journal, 1448.

[5] Sainte Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Manuscrit A, Cerf – DDB, 1996, p.211-212.




Noé ou Ninive ? Le message d’Akita à la lumière de la Bible…

« Dieu dit à Noé : « La fin de toute chair est arrivée, je l’ai décidé,

car la terre est pleine de violence à cause des hommes…

Entre dans l’arche, toi et toute ta famille,

Car je t’ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération… »

Genèse 6,13 – 7,1

Dans le message final de la Vierge du 13 octobre 1973 à Akita au Japon[1], une référence directe au déluge du temps de Noé est évoquée : « Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, comme on n’en a jamais vu auparavant : un feu tombera du ciel et fera disparaître une grande partie de l’humanité… » Et Marie ajoute ce terrible détail : « Les survivants se trouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts ! » Cependant, Elle laisse entrevoir qu’à travers la fidélité au Rosaire et à la Sainte Eucharistie, nous pourrons tenir debout comme la Vierge elle-même au pied de la Croix (Jn 19,25) :

« Les seules armes qui vous resteront alors seront le Rosaire et le Signe laissé par mon Fils. Chaque jour, récitez les prières du Rosaire… Le travail du Diable s’infiltrera même dans l’Église… »

Il nous faut comprendre ici le Cœur de la Vierge qui, depuis plus d’un siècle et demi, après ses Apparitions à La Salette, Lourdes, Fatima et tant d’autres… « voit » la descente aux enfers de l’humanité et le terrible risque, aujourd’hui plus que jamais, d’une apocalypse nucléaire ! Elle nous demande non seulement un « réveil spirituel », mais d’entrer en lutte contre le péché qui « envahit » les cœurs sous l’influence déchaînée du Dragon ! (Ap 12,3-5). Et cette lutte s’effectue chaque jour dans notre propre cœur si souvent « divisé » entre la grâce de Dieu, source de lumière et de paix, et le feu de l’Enfer qui nous assaille de ses ténèbres…

Cette tendresse prévenante de la Vierge à Akita est constante et ses Apparitions nous le rappellent avec force et douceur : voilà pourquoi elles sont si importantes… car même s’il est évident que « la béatitude de la foi » doit suffire comme l’a affirmé le Seigneur Jésus à Thomas (Jn 20,28) … Il n’a pas hésité à nous donner sa Mère à travers Jean (Jn 19,27) pour cheminer dans cette foi. Il nous l’a aussi envoyée dans ses Apparitions maternelles qui nous guident et viennent fortifier notre foi : un pèlerinage à Lourdes ou Fatima est une telle grâce pour la vie chrétienne !

Découvrir la tendresse prévenante de la Vierge est pour nous aujourd’hui d’une urgence absolue ! Car Marie est, en quelque sorte, comme une maman qui voit son petit enfant jouer sur les rails d’une voie ferrée : le TGV peut arriver d’un moment à l’autre et Elle accourt pour le prévenir et le protéger ! Mais entendra-t-il ses paroles urgentes ? Et voudra-t-il les écouter ?

Rien n’est moins sûr… Alors écoutons à nouveau notre Mère avec sérieux et attention :

« La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse. Si les péchés augmentent en nombre et en gravité, il ne sera plus question de pardon pour eux… »

La Vierge nous dévoile ici les souffrances de son Cœur Immaculé face à tant d’âmes perdues en Enfer… Qui comprendra l’abyssale tristesse de notre Mère ? Si peu de cœurs en réalité… Et devant une telle amnésie collective, Marie tente de nous réveiller en nous prévenant d’une mystérieuse « frontière » valable pour chaque personne et pour l’humanité : la généralisation et la gravité des péchés qui entraînera la fin du pardon…

La prophétie se réalise aujourd’hui sous nos yeux, à tous les étages de notre civilisation, où la normalisation de l’horreur nous fait aboutir à une décadence jamais vue sur terre ! Et face à cette situation tragique, il nous faut surtout éviter de subir les redoutables influences du Mal en cédant à un fatalisme qui tue l’espérance… an contraire, nous sommes appelés par l’Esprit à « une joie inédite » en continuant à lutter par la prière mariale du Rosaire et cette attention gratuite aux autres : elle « dit » l’infinie Miséricorde de Dieu révélée sur la Croix… Ne serait-ce que par un regard ou un service caché.

C’est ici qu’il est décisif de s’approcher un peu, beaucoup, passionnément de ce Cœur de Dieu dont l’éblouissante et mystérieuse miséricorde retentit partout dans Bible et à chaque instant de l’histoire. Notre appel est de lui ressembler… en se laissant aimer par Lui pour l’aimer « à la folie » comme les Saints et les Saintes de tous les temps ! L’humilité sur la terre d’exil prépare la gloire du Ciel. Tel est le mystère le plus profond de l’Eglise :

« L’Eglise a ses racines dans le Ciel et ses feuilles dans la tempête ! Quand on sait qu’elle renferme des pécheurs mais pas de péchés, alors on peut l’aimer ainsi, comme l’épouse de l’Agneau : on sait qu’elle est déjà à moitié dans les Cieux… Qui vit cela, sait qu’il a pour compagnons réels les Anges et les Saints[2] ! »

Quant à trop vouloir « savoir » le temps ou « prophétiser » le jour de la justice redoutable de Dieu… nous devons demeurer humbles et convaincus qu’il y a des « seuils » mystérieux que Dieu seul voit ! Car d’abord, l’infinie patience de Dieu en sa miséricorde est hors d’évaluation et nous dépassera toujours comme ce fût le cas à Ninive : Dieu annonce, par le prophète Jonas, la destruction de l’immense ville et, contre toute attente, le Roi et le peuple écoutent en choisissant la conversion : « On criera vers Dieu avec force, on se couvrira de sacs, et chacun se détournera de sa mauvaise conduite… Qui sait si Dieu ne se ravisera pas ? (Jon 3,6-10). Dieu vit… et revint sur sa décision ! »

Face à cette miséricorde si patiente avec un ennemi d’Israël, Jonas lui, perd patience devant cet incompréhensible Cœur de Dieu : « Je savais que tu es un Dieu de pitié et de tendresse ! » (Jon 4,1-4). Mais d’autre part, nous savons aussi qu’à la prière bouleversante d’Abraham pour sauver Sodome, Dieu ne trouva pas un seul juste dans la ville mais la dépravation générale la plus extrême… le feu du ciel tomba alors sur Sodome et Gomorrhe ! (Gn 19,23-24). Ainsi, Dieu nous surprendra toujours autant par sa miséricorde que par sa justice ! Alors, n’oublions jamais cette parole de sagesse de Jésus qui nous est adressée à travers Sainte Faustine :

« O malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard[3]… »

Il n’est bien sûr jamais trop tard pour se tourner vers Dieu… mais repousser à toujours plus tard de l’accueillir vraiment nous éloigne dangereusement de Lui. C’est pourquoi le Cœur Immaculé de Marie nous est donné : c’est l’Arche Refuge des derniers temps pour être à l’heure de la Miséricorde !

+M Mickaël

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[1] Akita est la suite de Fatima… pour mieux connaître ces Apparitions reconnues et incontournables : voir mes méditations sur « Akita » en janvier et août 2024.

[2] Cardinal Journet, Missel pour la forme extraordinaire du rite romain, Editions Sainte Madeleine, p.1032.

[3] Petit Journal, 1448.




Akita : la Vierge de l’extrême miséricorde…

« Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je te parle en personne…

Prie beaucoup les prières du Rosaire.

Moi seule peut encore vous sauver des calamités qui s’approchent…

Ceux qui mettront leur confiance en moi seront sauvés ! »

La Vierge à Sr Agnès Sasagawa, Akita, 13 octobre 1973

 

Dans ce message final de la Vierge à Akita[1], au Japon, il faut plus que jamais prendre au sérieux ses avertissements et sa mission d’intercession : elle révèle sa « médiation maternelle » auprès du Christ, seul Sauveur et Médiateur… Souvenons-nous de sa mission « dévoilée » à Fatima le 13 juillet 1917 : l’Ange tient « une épée de feu » dont les flammes vont incendier le monde au début de sa décadence mais elles s’éteignaient au contact « de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame ! » Alors, indiquant la terre, l’Ange dit trois fois d’une voix forte : Pénitence !…

Que dirait-il aujourd’hui face à la dérive extrême de notre civilisation désaxée où tout s’achète et se vend, même les enfants[2] ! Pourtant, grâce à sa main de tendresse protectrice, Marie prolonge encore le temps de l’extrême miséricorde… Et quel mystère de douleur traverse son Cœur comme au temps où elle était au pied de la Croix, une avec son Fils et Sauveur souffrant l’indicible pour notre salut… Et en ce temps plus récent, si elle a pleuré plus de cent fois à travers sa statue d’Akita et de tant d’autres, c’est pour nous dire sa terrible douleur de Mère face à une humanité rebelle où l’horreur est normalisée, légalisée, encouragée…

C’est pourquoi à Akita, la Vierge veut ouvrir nos yeux sur la terrible menace qui se rapproche à cause d’une généralisation et normalisation du péché jamais vue sur la terre. La perspective de cet avertissement peut nous sembler affreuse de la part de la plus tendre des Mères, mais elle est la conséquence de la folle dureté de cœur d’une humanité qui pactise avec l’Enfer…  et face à cela, la plus Tendre des mères crie, prévient, pleure sans fin… car Elle voit se rapprocher une terrible issue :

« Si les hommes ne se repentent pas et ne s’améliorent pas, le Père infligera un châtiment terrible à toute l’humanité ! Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, comme on n’en a jamais vu auparavant : un feu tombera du ciel et fera disparaître une grande partie de l’humanité ! Ce sera un châtiment plus grand que le déluge »

Ainsi, le temps de la justice divine se rapproche et il est encore temps d’entrer dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie révélée à Lucie de Fatima : « Ne te décourage pas, je ne t’abandonnerai jamais ! Mon Cœur Immaculé sera ton Refuge et le Chemin qui te conduira jusqu’à Dieu[3] ! » Cette parole de tendresse est aussi pour chacun et chacune de nous, ne l’oublions jamais…

+M Mickaël

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[1] Voir ma méditation sur ce message final d’Akita ici : « Akita – une prophétie de la Vierge se réalise sous nos yeux ! » Janvier 2024.

[2] Voir le film « Sound of Freedom » (2024) avec Jim Caviezel : un Thriller bouleversant qui a enflammé les USA pour la défense des enfants victimes de la traite dans des réseaux de trafiquants sexuels mondiaux… On évalue aujourd’hui à plus de 2 millions d’enfants vendus et prostitués…

[3] 13 juin 1917.




« Elle est toujours là ! » Alain Delon et la Vierge…

Alain Delon est parti vers le Seigneur ce 18 août 2024… Il restera un acteur emblématique, une sorte d’icône cinématographique qui traverse le temps : qui ne se souvient de ses rôles cultes dans « le Samouraï », « Plein soleil », « Mélodie en sous-sol » avec Gabin, « la Piscine » ou « le Cercle rouge » … et tant d’autres ! La beauté unique de son visage et de certains de ses rôles resteront gravés dans l’histoire du cinéma.

De même ses compagnes successives dont certaines sont considérées comme des « icônes » du septième art :  l’inoubliable Romy Schneider ou la remarquable Mireille Darc, avec laquelle il vivra les quinze plus belles années de sa vie… son témoignage sur leur relation unique et le rayonnement de Mireille sur la vie d’Alain laisse entrevoir une lumière où la beauté de l’Evangile n’est pas loin :

« Un jour, elle m’avait écrit un mot que j’ai gardé : « Si je pouvais te donner de ma philosophie, tu serais enfin heureux ! Elle me disait aussi : « Je sais que si j’essaie de rendre les gens heureux, alors je pourrai mourir heureuse ! »

Mireille était la femme de ma vie. Nous avons été si heureux ensemble, et heureux de tout… Nous avions tout, et elle était tout pour moi. Nous étions heureux d’être acteurs tous les deux et de jouer ensemble, mais si nous avions été coiffeurs, nous aurions connu le même bonheur pourvu que nous ayons été ensemble. Elle était ma moitié. On ne se posait pas de questions, on se complétait… Maintenant, elle ne sera plus là. Ce n’est pas une partie de ma vie qui s’en va, c’est ma vie ! C’est une femme irremplaçable, généreuse et positive comme personne. Elle comprenait tout… Dès que quelqu’un n’allait pas bien, elle voulait s’en occuper… Je n’avais pas besoin de lui parler, elle savait toujours quand ça n’allait pas[1]

Sur la fin de sa vie, après cette plénitude humaine avec Mireille Darc, Delon est remonté à la Source des sources de la beauté de la femme :  la Vierge Marie ! La plus belle des femmes… Car, témoigne Delon, dans son indicible splendeur : « Elle est toujours là ! » N’est-ce pas la réponse ultime à cette solitude existentielle qui l’a fait avouer : « Même quand j’aimais une femme, je me sentais seul… » Sa jeunesse tragique l’a marqué à jamais : il a été « placé dans une famille d’accueil » et n’a « jamais vu ses parents ensemble ». Alors, en pleine campagne, dans son immense propriété de Douchy, Delon a une chapelle et il vit une relation mystérieuse avec Celle que l’Apocalypse nomme « la Femme enveloppée du soleil ! » (Ap 12,1). Ecoutons son témoignage qui semble être comme le sceau final de sa vie :

« Ma passion, c’est Marie ! Parce que j’aime cette femme, j’aime tout ce qu’elle fait… Je lui parle, je lui dis des choses. Elle m’apporte un soulagement, elle m’apporte une compagnie que je n’ai pas, elle est toujours là [2] ! »

+Marie-Mickaël

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[1] Paris Match, 4 septembre 2017.

[2] Le Figaro, 11 janvier 2018.




Jésus est-il encore dans la barque de l’Eglise ?

« La barque était recouverte par les vagues. Mais Lui dormait… »

Matthieu 8,24

Après plus de 2000 ans, l’Eglise est toujours là… même si, aujourd’hui, de terribles attaques la menace de l’intérieur comme jamais. Ne vivons-nous pas en effet une « relativisation » stupéfiante des fondamentaux de la foi quand un silence s’installe sur la sainte Tradition ? N’assistons-nous pas à une réinterprétation globale de la mission de l’Eglise quand l’annonce de la vérité évangélique est oubliée ou annoncée du bout des lèvres ? Où est passée l’assurance de Pierre dans l’annonce de la Parole ? (Ac 2,14-41). Le feu de l’Esprit qui brûlait Saint Paul pour révéler le Christ vivant a-t-il donc disparu ? (1 Co 2,1-16). Où sont passés le sens du sacré et le silence de l’adoration dans la célébration de la sainte Messe ?

Alors, Jésus est-il toujours dans la barque de l’Eglise ? Cette question peut paraître insensée, car ce serait oublier la promesse absolue que le Seigneur nous a faites à travers Pierre qui a reçu la « Révélation » du « Père » … en effet, après sa Profession de foi messianique en Jésus, « le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16,15). Il devient par « la béatitude de sa foi » le fondement de toute la foi de l’Eglise :

« Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, car cette Révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. Eh bien moi, je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’Enfer ne seront pas plus forte qu’elle ! »

(Mt 16,17-18)

Tel est le « Roc » de notre foi pour la traversée de l’histoire par l’Eglise : Jésus est et sera toujours dans la barque de l’Eglise ! Et pourtant, durant la redoutable tempête sur le lac de Tibériade, les Apôtres se sont sentis « perdus » en se heurtant au silence de Jésus… donc à cette terrible épreuve de se sentir seul face au sommeil du Maître ! Et nous aussi, bien des fois, dans notre ressenti des épreuves de la foi, il nous semble être « seuls » face à l’apparent silence de Dieu…

Cela peut nous apparaître d’ailleurs « cruel » car le Seigneur semble nous oublier, alors que la barque est « couverte par les vagues » (Mt 8,24) et que, déjà, elle se « remplit d’eau ! » (Mc 4,27). Alors, la barque de la foi de l’Eglise va-t-elle couler et disparaître ? Saint John Henri Newman, le Saint le plus « branché[1]» de notre époque, a donné une réponse si « juste » à cette question en condensant l’intuition théologique de toute la Tradition :

« L’Eglise a ce privilège spécial, que ne possède aucune autre religion, de savoir qu’ayant été fondée lors de la première venue du Christ, elle ne disparaîtra pas avant son retour…

Cependant, dans chaque génération, il semble qu’elle succombe et que ses ennemis triomphent. Le combat entre l’Eglise et le monde a ceci de particulier : il semble toujours que le monde l’emporte sur elle ; mais c’est elle, en fait, qui gagne. Ses ennemis triomphent constamment, la disant vaincue ; ses membres perdent souvent l’espoir. Mais l’Eglise demeure[2]… »

Evidemment, cette « certitude » de la foi de l’Eglise ne doit pas alourdir notre cœur dans l’indolence. Bien au contraire, la ferveur de notre foi doit reposer sur la vigilance incessante de la prière… comme nous y invite jour après jour le Rosaire de Marie et la prière de Jésus !

Cependant, une question lancinante demeure le « cœur caché » de cet Evangile : pourquoi Jésus dort-il au moment où les Apôtres ont le plus besoin de lui ? Pourquoi les laisse-t-il seul quand la mer déchaînée est en train de les engloutir ?… On peut vraiment envisager que le Seigneur dormant veut faire jaillir de leur cœur ce « cri sublime de la foi » ! C’est ce cri vers Lui qui fonde l’Eglise sur Lui… et il ne faut jamais l’oublier en nos vies quand, dans l’épreuve, nous nous sentons seuls et abandonnés : c’est alors le moment de « crier notre foi » en l’appelant avec force et persévérance !

Tel est d’ailleurs plus tard la prise de conscience « majeure » des Apôtres qui doit être aussi celle de l’Eglise de tous les temps : « Seigneur, augmente en nous la foi ! » (Lc 17,5). Ce second cri des Apôtres doit devenir chaque jour « le nôtre » en suppliant Jésus de fortifier et faire grandir notre foi…

Il faut se tourner ici comme toujours vers la Vierge Marie : n’est-elle pas « la Femme bénie entre toutes les femmes » et « Reine de la foi » ? Au tout début de l’Evangile, à la Visitation, Elisabeth le proclame : « Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?… Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Lc 1,42-45). Ainsi, « la foi de la Vierge Marie change le cours de l’histoire… car désormais l’histoire des hommes n’est plus aveugle, elle a un sens et un sens heureux[3] ! »

Alors, n’oublions jamais qu’au plus profond de notre grâce baptismale, nous sommes appelés à cette « plénitude de la foi » qui faisait dire à Sainte Elisabeth de la Trinité ces paroles si fortes et si vraies qui viennent fortifier notre foi :

« Voici la foi, la belle lumière de foi, qui m’apparaît. C’est elle seule qui doit m’éclairer pour aller au-devant de l’Epoux[4]… » même si « la foi, c’est le face à face dans les ténèbres[5] ! »

« Qu’importe à l’âme de sentir ou de ne pas sentir, d’être dans la nuit ou la lumière… Elle exalte son Maître sur la plus haute cime de la montagne de son cœur[6] ! »

« Il faut la foi qui regarde et qui prie sans cesse[7]… Crois toujours à l’Amour ! C’est si bon la foi, c’est le Ciel dans les ténèbres, mais un jour le voile tombera et nous contemplerons en sa lumière Celui que nous aimons[8] ! »

+Marie-Mickaël

 

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[1] Voir article du Père Keith Beaumont sur le net dans « Aleteia » : « Le Cardinal Newman, le Saint le plus « branché » de notre époque », 14 octobre 2019.

[2] Saint John Henry Newman (1801 – 1890), « Faith and Experience », 2,4. Sermon on Subjects of the Day, n°6.

[3] Fr. Manuel Rivero, O.P., Zenith – Le monde vu de Rome, 25 mars 2021.

[4] Elisabeth de la Trinité, Œuvres complètes, Cerf 1991, Dernière retraite 10.

[5] Lettre 193.

[6] Dernière retraite 11.

[7] Note intime 14.

[8] Lettre 162.




Le repos est paix du coeur…

Juste avant un mois de trêve d’été, je veux aborder quelque peu avec vous ce que signifie la notion de repos, de recul, de vacances, ou de « faire un break » comme on dit parfois selon l’expression anglaise qui invite à une pause… Jésus, lui-même en a ressenti le besoin pour ses Apôtres comme le signale clairement l’Evangile de Saint Marc :

« Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus et ils lui rapportèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Alors, il leur dit : « Venez à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu… Ils partirent donc dans la barque, seuls, vers un endroit désert… »

Marc 6,30-32

Il y a d’abord ici une relecture de leur activité missionnaire sous le regard du Maître. Et cette approche les décentre d’eux-mêmes. La mission est en vérité un regard et une parole qui tourne vers un Autre pour l’annoncer aux autres… Ce principe est capital pour éviter une attitude où peut s’infiltrer l’orgueil : car dans l’Evangélisation, l’humilité pousse sans cesse à s’effacer devant le Seigneur pour que ce soit « Lui » qui parle à travers nous…

Et puis, comme souvent, Jésus a dû surprendre ses Apôtres en les invitant à tout laisser pour partir « ailleurs » : « Venez à l’écart, dans un lieu désert… » Cela veut dire que l’appel du repos implique un arrêt du répétitif quotidien, et même de la mission, pour un déplacement vers un lieu nouveau… peu importe qu’il soit proche ou lointain : l’essentiel est de partir ailleurs ! Et une fois ce cadre posé, la détente consiste à vivre un autre rythme où domine le repos global : certes, celui du corps, mais aussi et surtout celui du cœur : « prendre le temps » de vivre pour réapprendre à regarder et écouter… bref, réouvrir son être à la beauté de la Création pour retrouver la paix du cœur[1]

En plein milieu de leur activité missionnaire, c’est ce que Jésus choisit pour ses Apôtres quand il monte avec eux dans la barque pour aller « vers un endroit désert… » dont il annonce la finalité : « reposez-vous un peu… » Et c’est ici qu’il est bon d’écouter Saint Augustin sur le sens ultime du repos :

« Tu nous a créés pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi [2]… »

Quelle parole de lumière pour notre civilisation fermée au silence contemplatif ! Saint Thomas d’Aquin va dans le même sens quand il médite sur le repos du Dimanche réservé au Seigneur : « En vivant pleinement le Dimanche, je prépare mon repos définitif au Ciel ! » Toute cette sagesse chrétienne nous renvoie en vérité au cœur de l’Evangile… et durant ce temps de vacances, laissons « résonner » ces paroles fulgurantes de Jésus qui viennent épouser et transfigurer notre quotidien. Là, se trouve le secret de l’éternelle paix :

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos… Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes… » (Mt 11,28-29).

+Marie-Mickaël

Photo d’illustration : Ile de Patmos où Jean reçu l’Apocalypse.

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[1] Saint Augustin a cette parole immense de sagesse à méditer : « La paix, c’est la tranquillité de l’ordre… »

[2] Saint Augustin, Les Confessions, Livre 1.




La Femme revêtue de soleil face au Dragon rouge-feu : l’ultime combat commence !

« Un grand signe apparut dans le Ciel : une Femme !

Elle est vêtue du soleil, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête…

Puis un autre signe apparut dans le ciel : un énorme Dragon rouge feu ! »

Apocalypse 12,1-3

 

Si nos yeux sont ouverts dans la foi et l’espérance, nous voyons bien que des signes fulgurants traversent de plus en plus l’actualité : une 3° guerre mondiale imminente possible avec son terrible risque nucléaire… un écroulement économique qui s’accélère avec un ensauvagement de la société… une évolution numérique puissante et omniprésente qui prépare le marquage de l’humanité… une transformation de l’Eglise en ONG humaniste qui trahit de plus en plus sa mission universelle de toujours : annoncer le salut dans le Christ… une non-écoute de cette même Eglise des messages urgents de la Vierge Marie qui nous appelle urgemment à la conversion évangélique pour nous éviter le pire !

Il est plus que temps de se réveiller et d’éviter deux erreurs fatales :

S’endormir dans le piège de la relativisation…

Céder à la peur en vivant dans le trouble qui tue l’espérance !

En réalité, la seule attitude mariale qui doit dominer notre foi chrétienne est celle, centrale, de l’Evangile de Saint Jean : « être debout » avec Marie au pied de la Croix, les yeux du cœur fixés sur Jésus, notre Unique Sauveur ! Car, dans cette accélération inouïe de la fin des temps, nous sommes arrivés au point majeur de l’histoire humaine et au cœur de tous les combats autour de ce qui fait « la vocation profonde de l’Eglise[1] » : là, apparaît « la Femme enveloppée de soleil » dans le chapitre central de l’Apocalypse (Ap 12,1-17). Et nous sentons bien que ce n’est pas un combat de plus ou une situation internationale de « déjà-vu », si grave soit-elle. Nous sommes au bord d’un abîme où l’histoire de l’humanité peut s’arrêter face au naufrage d’une guerre nucléaire mondiale…

Nous voici donc entrés dans l’ultime supplication du « Rosaire de Marie » qui, seul, fait reculer « encore » cette affreuse issue pour le monde actuel. Mais au plus profond de notre cœur qui espère et s’appuie sur la Parole de Dieu et les prophéties mariales, nous savons que Dieu ne permettra pas à Satan l’effacement total de l’humanité… Il n’en reste pas moins qu’à travers les annonces prophétiques de la Sainte Vierge, le danger d’une terrible 3° guerre mondiale, en partie nucléaire, est désormais au-dessus de nos têtes…

Sortons donc de ces « illusions » du monde actuel qui nous aveuglent et vivons un « nouveau réveil » dans notre vie baptismale : cela consiste à ne plus croire aux fausses promesses de cette civilisation décadente dont « l’identité numérique » prochaine conduit directement à la « domination » de la marque de la Bête[2]… Face à ce péril redoutable, entrons dés maintenant en résistance par « l’Arme puissante et quotidienne » du saint Rosaire de Marie, une vie sacramentelle fervente, et cette espérance « invincible » que nous donnera l’Esprit Saint !

Ainsi, frères et sœurs bien-aimés en Jésus et Marie, demeurons fermes dans cette joie de la foi et cette force de l’espérance qui ne viennent que de Dieu seul ! Et préparons-nous avec ferveur à « l’Avertissement » en écoutant les avertissements du Seigneur dans l’Apocalypse de Saint Jean :

« Ne tient pas secrètes les paroles de ce livre, car le Temps est proche ! Que le pécheur pèche encore, et que l’homme souillé se souille encore ; que l’homme de bien vive encore dans le bien, et que le saint se sanctifie encore. Voici que mon retour est proche !… Je suis l’Alpha et l’Omega !… le Principe et la Fin !… »  (Ap 22,10-13).

 

+Marie-Mickaël

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[1]  Lire le n° 51 de Lumen gentium du Concile Vatican II.

[2] Voir la vidéo de la scientifique Anne-Marie Yim sur l’intelligence artificielle dans « la Voix de Dieu magazine » du 1 juillet 2024 : « L’Identité numérique est la marque de la Bête 666 ».