Consécration « urgente » au Cœur Immaculé de Marie : 2 – La douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend…

     2 – La douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend…

« Portant la Croix dans une main et le chapelet dans l’autre, la Parole de Dieu sur les lèvres et dans le cœur… Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend… »

Nous sommes ici devant les signes fondamentaux de l’identité  Chrétienne catholique : La Croix de Jésus, Notre Seigneur et Sauveur ; le Chapelet de la Vierge Marie qui nous plonge dans les mystères du salut et nous tient debout dans la foi et l’espérance ; la Parole de Dieu murmurée sur les lèvres et qui, à la fois, illumine et brûle le cœur selon l’expérience de Saint Jean dans l’Apocalypse :

« Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’avalai ; dans ma bouche, il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume.  Alors on me dit : « Il te faut de nouveau prophétiser… » (Ap 10,10-11)

Ce passage biblique nous renvoie à une magnifique méditation prophétique de Saint Louis-Marie de Monfort sur le portrait spirituel des apôtres marials et missionnaires dans les temps de la fin :

« Ce seront les Apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles… ils dormiront sans or ni argent et sans soin, au milieu des autres prêtres… et auront cependant les ailes argentées de la colombe, pour aller où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que « l’or de la charité »… qui est l’accomplissement de toute la loi ! » (Rm 13,10) Nous savons ce que seront les vrais disciples de Jésus-Christ qui, marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie      étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Evangile…

Ils auront dans la bouche le glaive à deux tranchants de la Parole de Dieu (He 4,12) ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les noms sacrés de Jésus et de Marie sur leur cœur…

Voilà les grands hommes qui viendront, et que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans ! Mais quand et comment cela sera-t-il ?… Dieu seul le sait : c’est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre : Exspectans exspectavi[1] ! » (Ps 39,2).

Nous sentons combien, dans sa prophétie, Saint Louis-Marie soupire vers ces Apôtres des derniers temps où l’Eglise sera renouvelée dans la puissance de l’Esprit à travers le Cœur Immaculé de Marie ! Ce sera une œuvre divine née d’une extrême pauvreté… et l’on peut penser que les signes extrêmes de notre époque de déchéance de l’homme nous rapprochent au plus prés de cette « Résurrection spirituelle », missionnaire et mariale ! Certes, de Saint Jean Bosco à Saint Maximilien-Marie Kolbe, de Sainte Mère Teresa à Saint Jean-Paul II, les apôtres prophétiques de Marie furent nombreux en notre temps ! Révélés par leurs missions et tant d’autres « cachés dans le silence » qui furent nombreux et rayonnants… On ne peut oublier ici l’étonnant Père Patrick Peyton[2], l’Apôtre du Rosaire aux Etats-Unis, qui réunissait des foules immenses pour prier le chapelet !

Mais ce qu’annonce Saint Louis Marie de Montfort est une vague mariale nouvelle encore bien plus vaste et puissante !…. Ce seront des Apôtres pauvres et lumineux dont les visages reflètent la beauté de Jésus-Christ ; car, comme l’Enfant-Jésus a été « formé » par le Paraclet dans le sein de Marie (Lc 1,35),  ils seront « nés » de l’Esprit Saint dans Cœur Immaculé de Marie…! Et ces Apôtres là seront partout « vainqueurs » du monde et des hordes sataniques par la double puissance de la foi et de l’humilité ! Alors, écoutons la prophétie mariale sur le point de s’accomplir « sous nos yeux » :

« Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le  Secret de Marie pour le connaître !… car Le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps, où Satan mettra des embûches à son talon : ses pauvres enfants qu’elle suscitera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon… mais en échange, ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur distribuera abondamment… et si fortement appuyés sur le secours divin, qu’avec l’humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du diable et feront triompher Jésus-Christ[3] !… »

Ainsi, la voie mariale commence et s’approfondit à travers une intuition théologale unique qui ne cessera de s’approfondir en largeur, en hauteur et en profondeur :

« Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur où Dieu m’attend… »

       Saint Maximilien Kolbe, un autre apôtre emblématique de Marie, a vu comme personne cette « relation unique » entre l’Esprit et Marie dans le mystère de la grâce. Il nous laisse, à mon humble avis, une approche unique et renouvelée de la théologie mariale à partir du dogme et mystère de foi de l’Immaculée Conception[4] :

« Qui est l’Esprit ? Il est le fruit de l’amour du Père et du Fils… Toutes les âmes reçoivent les grâces de l’Esprit-Saint et Il habite dans l’âme des justes. S’il en est ainsi, c’est dans l’âme de l’Immaculée qu’il a la demeure la plus parfaite car l’Esprit-Saint habite en elle, vit en elle, et cela dès le premier moment de son existence… et elle est tellement unie à l’Esprit qu’on l’appelle son Epouse. C’est par elle qu’agit le Saint-Esprit !

On peut affirmer que l’Immaculée est, en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En elle, c’est l’Esprit que nous aimons, et par elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint… Comme sont vraies ces paroles : que tout dans l’univers s’accomplit au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à travers L’Immaculée…

Dieu nous a donné cette « blanche échelle », et veut, par cette « échelle », nous faire parvenir jusqu’à Lui ; mais c’est plutôt qu’en nous serrant sur son Cœur, Elle nous porte jusqu’à Dieu… et tandis que je vous parle, je tiens dans ma main le Rosaire, égrenant les Ave Maria…[5] »                                                            

                                                                               +Marie-Mickaël

                                                                           

[1] Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, 58-59.

[2] Le Père Patrick Payton (1909-1992) est un prêtre catholique, membre de la Congrégation Sainte Croix. Il a fondé le mouvement « Family Rosary Crusade » après la 2° guerre mondiale  et a été déclaré vénérable par le Pape François en 2017. Il a côtoyé les vedettes  d’Hollywood  comme James Dean et  spécialement Grace Kelly devenue la Princesse Grace de Monaco avec qui il a souvent prié le Rosaire en direct à la télévision.

[3] Saint Louis Marie de Montfort, Le secret de Marie, 20

[4] Le dogme de « l’Immaculée Conception » de la Vierge Marie est proclamé à Rome par le Pape Pie IX le 8 décembre 1854 en présence de 200 Evêques. 4 ans plus tard, la Sainte Vierge à Lourdes affirmera  à Bernadette qui lui demandait son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ! » (25 mars 1858 : Fête de l’Annonciation).

[5] Saint Maximilien-Marie Kolbe, Le Rosaire, Lettres et conférences, Monastère de Chambarand, p.34-35.




Consécration « urgente » au Cœur Immaculé de Marie ! 1 – L’Arche de paix des derniers temps !

1 – L’Arche de paix des derniers temps !


« Ô Marie, notre Mère !… A Fatima, tu as révélé ton Cœur Immaculé

comme l’Arche de paix et de protection,

dans les terribles épreuves des derniers temps qui déjà nous menacent… 

Portant la Croix dans une main et le chapelet dans l’autre,

la Parole de Dieu sur les lèvres et dans le cœur…

Je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur

où Dieu m’attend… »

 

« Ô Marie, notre Mère ! » : Ce cri d’enfant de notre cœur révèle une des plus grandes vérités de notre foi que l’Eglise a proclamé au Concile d’Ephèse en 431 : Marie est « Théotokos », Mère de Dieu ! Et le Pape Benoît XVI nous précise l’immense fécondité qu’engendre pour nous cette source première de la Révélation :

« C’est du titre de « Mère de Dieu » que dérivent ensuite tous les autre titres avec lesquels l’Eglise honore la Vierge, mais celui-ci est le titre fondamental… C’est donc à juste titre que, durant le Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, Paul VI attribue solennellement à Marie le titre de « Mère de l’Eglise… » Et précisément parce qu’elle est la Mère de l’Eglise, la Vierge est également la Mère de chacun de nous, qui sommes les membres du Corps mystique du Christ. De la Croix, Jésus a confié sa Mère à chacun de ses disciples et, dans le même temps, il a confié chacun de ses disciples à l’amour de sa Mère.

L’évangéliste Jean conclut son récit bref et suggestif par les mots suivants : « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19,27). Telle est la traduction du texte grec : « èis tà idia », il l’accueillit dans sa propre réalité, dans son propre être. Si bien qu’elle fait partie de sa vie et que les deux vies s’interpénètrent ; et cette façon de l’accepter dans sa propre vie (éis tà idia) est le testament du Seigneur. Au moment suprême de l’accomplissement de la mission messianique, Jésus laisse donc à chacun de ses disciples, comme héritage précieux, sa propre Mère, la Vierge Marie.[1] »

Comment ne pas entendre ici « le cri d’amour et de tendresse » de tous les Saints et Saintes à travers l’histoire de l’Eglise, et qui pourrait culminer en celui, étonnant, de Sainte petite Thérèse : « La Sainte Vierge est moins heureuse que nous, elle n’a pas de Sainte Vierge à aimer[2] ! » La petite Jacinthe de Fatima serait ravie d’une telle affirmation, elle qui fut le grand témoin du Cœur Immaculé de Marie… Ne dira-t-elle pas à Lucie après la deuxième Apparition de la Vierge : « Cette Dame a dit que son Cœur Immaculé serait ton Refuge et le Chemin qui te conduirait jusqu’à Dieu ! N’aimes-tu pas cela beaucoup ? Moi, j’aime tant son Cœur ! Il est si bon[3] ! »

 « A Fatima, tu as révélé ton Cœur Immaculé comme l’Arche de paix et de protection, dans les terribles épreuves des derniers temps qui déjà nous menacent… »

   Dans les venues de la Vierge à Fatima, son message est à la fois grave et lumineux et il marque un tournant décisif dans ses Apparitions. Car, d’une certaine manière, tout est dit par Elle à Fatima sur le terrible avenir de l’Eglise et du monde si son « appel à la conversion » n’est pas écouté !

Nous vivons une accélération impressionnante des évènements mondiaux et, en ces temps de la fin qui peuvent encore un peu durer… grâce à l’extrême miséricorde de Dieu ! Notre Mère s’offre à nos vies pour nous porter entre ses bras avec une « inconnue tendresse » qui nous tourne vers son Fils Sauveur : telle est sa mission première face aux terribles bouleversements de la « Parousie[4] » qui sont déjà là ! Le Seigneur nous a si souvent prévenus dans les Evangiles eschatologiques :

« Veillez et priez en tout temps afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,34-36)

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; les hommes mourront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées… Quand cela commencera d’arriver, redressez-nous et relevez la tête, car votre délivrance est proche ! » (Lc 21,25-28).

« Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8)

Cette terrible question du Seigneur pourrait nous laisser deviner qu’une grande partir de l’humanité se détournera de Lui pour se créer d’autres « sauveurs » dans une confusion mondiale !  Et si la Vierge Marie nous prépare et nous fortifie jour après jour dans la prière du Rosaire et les sacrements de la sainte Eglise… c’est pour nous faire participer déjà, de manière cachée, à la victoire prochaine de son Cœur Immaculé qui annonce la seconde « Venue » de Jésus ! Ceux et celles dont les yeux de la foi sont ouverts le voient : les derniers temps sont à nos portes et, à l’image de Noé (Gn 7,7), l’Esprit nous appelle à entrer dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse, Celle du Cantique des cantiques :

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore, belle comme la lune,

resplendissante comme le soleil,

redoutable comme une armée rangée en bataille ! » (Ct 6,10)

Ainsi, dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie, nous sommes non seulement protégés, mais nous serons aussi ces « signes d’espérance et de paix » pour un monde angoissé au bord du gouffre… car, comme jamais dans l’histoire de l’Eglise, un terrible combat spirituel a commencé et il nous faut lutter avec « l’arme fatale » du Rosaire de la Vierge : là, secrètement, se cache la victoire d’un « Lépante[5] quotidien » ! »

                                                                        +Marie-Mickaël

            

[1] Pape Benoît XVI, Audience générale, Rome, 2 janvier 2008.

[2] Sainte Thérèse de Lisieux, J’entre dans la vie –  Derniers entretiens, 125.

[3] 3° mémoire, Mémoires de Sœur Lucie, p.112-113.

[4] Il faut bien saisir le sens profond de la Parousie : du grec parousia, par-eimi : « être là », qui signifie « présence » ou « venue », et désigne principalement l’Avènement du Seigneur, son « Jour ». La perspective de la Parousie n’est pas d’abord celle des catastrophes… mais elle nous invite à « une attente amoureuse » tournée vers la « Venue » de Jésus qui nous appelle « maintenant » à la conversion évangélique du cœur…

[5] C’est la grandiose bataille de Lépante du 7 octobre 1571 où les navires de la coalition des pays chrétiens, rassemblés par le Pape, mirent en déroute la puissante flotte turque au large de la Grèce… ce même jour, le Pape Pie V priait le Rosaire à Rome avec une immense foule devant l’Icône de Marie « Salus Populi Romani ! »




Consécration urgente au Cœur Immaculé de Marie, Refuge ultime de l’extrême fin des temps !

Jésus + Marie

Consécration urgente au Cœur Immaculé de Marie    

Refuge ultime de l’extrême fin des temps !

    

Frères et sœurs bien-aimés, nous vous invitons avec une « urgence particulière » à vous consacrer au Cœur Immaculé de Marie, notre Mère du Ciel, pour qu’Elle vienne veiller sans cesse sur nous… il ne s’agit pas d’une prière de plus à la Vierge Marie, si bonne et nécessaire soit-elle ! Il s’agit d’un rendez-vous incontournable pour notre avenir !

Il est question ici et maintenant d’une urgence face à « la situation internationale » qui se dégrade et s’approche au bord d’un abîme… Et qui peut en mesurer les terribles conséquences pour notre avenir ? Car la 3° guerre mondiale se profile à l’horizon et elle est possiblement nucléaire… Face à cette terrible menace, Notre Dame nous appelle de « toute urgence » à un réveil spirituel : prier chaque jour « le saint Rosaire » (où au moins le Chapelet !) ; offrir des sacrifices, si petits soient-ils, et s’engager à poser des actes d’amour… c’est la seule voie « crédible » pour vaincre ce violent « tsunami » guerrier qui s’approche ! Nous savons que les hommes sont assez « fous » et « irresponsables » pour appuyer sur le bouton qui défigurera l’humanité et notre planète !

Face à cette menace qui plane au-dessus du monde actuel, nous venons vous proposer de méditer, partie après partie, la consécration au Cœur Immaculé de Marie de notre « Communion mariale[1] »… Ainsi, ce temps de méditation qui commence ce 31 mai par le texte intégral nous conduira jusqu’au 28 juin, fête du Cœur Immaculé de Marie. Et nous espérons de tout cœur préparer en secret avec vous toutes et tous « la victoire de Marie » pour la venue de Jésus, Notre Seigneur et Sauveur ! Car Marie l’a promis à Fatima :

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

 

Consécration urgente au Cœur Immaculé de Marie

 

O Marie, notre Mère !…

A Fatima, tu as révélé ton Cœur Immaculé

comme l’Arche de paix et de protection,

dans les terribles épreuves des derniers temps

qui déjà nous menacent…

Portant la Croix dans une main et le Chapelet dans l’autre,

la Parole de Dieu dans le cœur et sur les lèvres,

je veux m’abandonner en la douce profondeur de ton Cœur

où Dieu m’attend…

En ce jour béni, je fais le choix d’entrer et de vivre pour toujours

en ton Cœur Immaculé : « doux Refuge des derniers temps » !

de prier chaque jour le saint Rosaire (ou le chapelet)

L’Arme humble, cachée et absolue du « Triomphe de ton Cœur »

qui viendra « à la fin » !…

J’espère de tout mon cœur devenir jour après jour

ton pauvre et petit apôtre des temps nouveaux…

Plongé dans la Mer de ta tendresse et rayonnant l’Amour infini de Jésus !…

 

En la Flamme d’Amour de ton Cœur Immaculé :

Brûle les blessures de mes péchés et apaise mes révoltes et mes peines…

Ouvre mon cœur aux Attentes et au Feu de l’Esprit-Saint !

Plonge-moi dans l’Amour Infini du Cœur ouvert de Jésus…

Et révèle-moi l’indicible tendresse du Père

qui me donne tout dans les bras ouverts de son Fils…

 

O Marie, ma Mère à l’indicible Regard :

au cœur de ma fragilité, transfigure à chaque instant mes faiblesses

pour que je devienne un Signe de ta maternelle douceur,

un Témoin de ta puissante tendresse,

un Apôtre des derniers temps, né de ton Cœur Immaculé…

 

O Marie, en ce jour de ta foi silencieuse,

je t’abandonne toute ma vie passée, présente et future…

Et je me consacre tout entier corps, âme et esprit

à la Flamme d’amour de ton Cœur Immaculé…

Je suis tout à toi pour toujours !

 

Cœur Immaculé de Marie, « doux Refuge des derniers temps »                                

Protège-moi, Veille sur moi !…

 

[1] Il s’agit de la « Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie » dont vous pouvez trouver l’esprit dans le « Livre de vie pour les derniers temps » sur notre site internet : https://refugesdemarie.fr/




L’invincible douceur du Rosaire !

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore, belle comme la lune,

resplendissante comme le soleil,

redoutable comme une armée en bataille ! »

 Cantique des cantiques, 6,10

      Face à l’invasion médiatique actuelle, notre main « rivée au chapelet » nous garde en paix, tout près de la Vierge, car son Rosaire apporte une telle douceur… Il est l’arme infaillible des derniers temps ! Prenons donc conscience que nous avons entre les mains « une arme fatale, un laser imparable, une invincible douceur ! » Le Rosaire est l’arme secrète des enfants de Marie pour préparer le retour de Jésus !

Le Rosaire exerce à l’apprentissage de la douceur : en le priant, on commence dans l’humilité ; en persévérant, on grandit dans cette patience dont le fruit est paix… Saint Jean-Paul II, si fidèle au Rosaire quotidien, le confirme avec brio :

« Le Rosaire apprend le secret de la paix et en fait un projet de vie… car dans la tranquille succession de Ave Maria, le Rosaire exerce sur celui qui prie une action pacificatrice qui le dispose à recevoir cette paix véritable, qui est un don spécial du Ressuscité (Jn 14,27 / 20,21), et à en faire l’expérience au fond de son être, en vue de la répandre autour de lui[1]… »

En ce temps où pèse la terrible menace de la 3° guerre mondiale, le Rosaire est l’arme des doux et des humbles à l’image du Seigneur « doux et humble de cœur ! » (Mt 11,29). Il est, plus que jamais, notre premier engagement de prière intense pour la paix du monde !…

Saint Séraphim de Sarov a eu cette parole prophétique : « Acquiers la paix intérieure et une multitude trouvera le salut autour de toi ! » Mais pour qu’advienne ce mystère de paix rayonnante, notre vie doit devenir un Rosaire continuel où chaque instant est tourné vers le regard de Marie, chaque action remise entre ses mains de tendresse, chaque élan du cœur vécu en son Cœur Immaculé. Le Rosaire exprime notre capacité permanente d’abandon à la Mère qui nous fera ressembler inéluctablement à son Fils !

C’est de l’humble et puissante prière du Rosaire que « surgiront » les Apôtres des derniers temps prophétisés par Saint Louis-Marie de Montfort car « Marie doit éclater plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce dans ces derniers temps[2] ! » En effet, l’Immaculée nous appelle à la résistance spirituelle qui, si humble et si longue qu’elle paraisse, prépare la victoire « définitive » de son Cœur sur les puissances des ténèbres… elle s’opérera par l’invincible « douceur » du Rosaire, la prière phare de la fin des temps !

En ce sens, notre Mère si proche nous tend comme jamais le chapelet dont l’humble puissance peut vaincre les plus graves menaces, des conflits armés actuels aux dérives sociétales les plus dangereuses… car face à un tel déferlement où le péché est normalisé,  justifié et encouragé ; la folie de la 3° guerre mondiale, possiblement atomique, est à nos portes ! Le seul dépassement d’une civilisation décadente est un déferlement de violence…

En cette ultime épreuve, le saint Rosaire nous donnera la force de rester debout dans la foi, avec Marie au pied de la Croix : ce sera et c’est déjà le plus grand « Cénacle douloureux » de toute l’histoire de l’Eglise… et il engendrera une immense « Pentecôte d’amour et de joie » sur l’humanité qui dépassera toutes les attentes ! La seule condition pour qu’advienne ce temps béni est de devenir un « enfant de Marie » qui passe en tout par « la porte secrète » de son Cœur Immaculé… De Montfort nous y invite avec une telle allégresse mariale ! Que ses paroles prophétiques se gravent en nos cœurs :

« Heureux ceux et celles qui entrent en Marie comme dans l’Arche de Noé ! Les eaux du déluge du péché qui noient tant de monde, ne leur nuiront point… Pauvres enfant de Marie, votre faiblesse est extrême, votre inconstance est grande, votre fond est bien gâté… vous êtes tirés de la même masse corrompue des enfants d’Adam et Eve ; mais ne vous découragez pas pour cela ; consolez-vous ; réjouissez-vous : voici le secret que je vous apprends, secret inconnu de presque tous les chrétiens…

Mettez, versez dans le sein et le Cœur de Marie tous vos trésors, toutes vos grâces et vertus : c’est un vaisseau d’esprit, c’est un vaisseau d’honneur, c’est un vaisseau digne de dévotion… Depuis que Dieu même en personne s’est enfermé avec toutes ses perfections dans ce vaisseau, il est devenu tout spirituel et la demeure spirituelle des âmes les plus spirituelles… Oh ! Qu’un homme qui a tout donné à Marie, qui se confie, se perd en tout et pour tout en Marie est heureux !

Je vous prie donc instamment, par l’amour que je vous porte en Jésus et Marie… de réciter tous les jours votre chapelet et même, si vous en avez le temps, votre Rosaire, et vous bénirez, à l’heure de votre mort, le jour et l’heure que vous m’avez cru… Quand viendra ce temps heureux et ce siècle de Marie ?… Ce temps ne viendra que quand on connaîtra et on pratiquera la dévotion que j’enseigne : « Pour que votre règne arrive, Seigneur, qu’arrive le règne de Marie[3] ! »

En écoutant ce message unique, nous pouvons discerner que nous sommes arrivés, aujourd’hui, au seuil ultime de sa réalisation… car la venue de la Vierge à Fatima nous a fait basculer dans l’extrême fin des temps où les ténèbres se déchaînent parce que l’épaisse nuit va laisser place à une fulgurante aurore ! Et Celle qui  est  « le cœur levant » de cette aurore triomphera par « sa beauté » selon l’intuition splendide de Saint Jean-Paul II :

« Réjouis notre cœur, O Mère ! Affermis-le dans la certitude

que le Dragon n’est pas plus fort que ta beauté[4] ! »

Ainsi, Marie nous a prévenus à Fatima pour nous garder dans l’invincible espérance :

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

 

                                                                                                            +M Mickaël

[1] Saint Jean-Paul II, Le Rosaire de la Vierge Marie, 16 octobre 2002, n° 40.

[2] Traité de la vraie dévotion à Marie, n° 50 à 59.

[3] Saint Louis-Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n° 175-177-178-217-254.

[4] Saint Jean-Paul II, Angélus du 15 août 1988, Rome.




Le Rosaire est la répétition d’un amour…

« Le Rosaire connaît un nouveau printemps…

C’est sans aucun doute un des signes les plus éloquents

de l’amour que les jeunes générations nourrissent pour Jésus et pour sa Mère… »

Pape Benoît XVI

     Prendre son chapelet et méditer les mystères du Rosaire nous plonge dans une proximité unique avec Jésus et sa Mère… là, un « secret d’intimité » s’établit où l’amour se dit et se redit… Toute pauvre qu’elle était, Sainte Bernadette de Lourdes avait reçu cette Sagesse révélée « aux tout petits » (Mt 11,25) ; et elle l’exerça en particulier en égrenant son chapelet car tout, dans sa vie, s’est déroulé au rythme du chapelet de la Vierge… qui est son unique richesse ! Elle l’avoue clairement : « Je ne savais que mon chapelet[1]… » Et elle en témoigne dés la première Apparition de la Vierge à la grotte : d’instinct, Bernadette tire le chapelet de sa poche : « Je récitais mon chapelet, ayant toujours cette Dame devant les yeux[2]… » Et comme le remarque le Père Laurentin : « Ce geste avait en elle des racines. Et nous comprenons mieux pourquoi elle a été choisie, cette bergère de rien. Ce n’était pas seulement pour le rien qu’elle était aux yeux du monde, c’est aussi pour la richesse qu’elle avait déjà aux yeux de Dieu[3]… »

Au cœur de sa foi, Bernadette a cette certitude qui repose sur l’expérience : « L’âme qui implore Marie ne peut périr… Celle qui se confie à cette Mère conserve le calme au milieu de la tempête, elle garde la paix malgré la fureur de la tourmente… Heureuse l’âme qui a su trouver cet abri, ce refuge[4] ! » Et elle nous donne avec force ce conseil ultime qui est le secret de sa vie : « Mettez-vous dans le Cœur de Marie, et restez-y ! Faites-en votre demeure sur la terre[5]… »

Tel est le bonheur de celles et ceux qui ont découvert la mission unique de Marie pour notre temps ! L’Arche de tendresse et de protection nous est offerte par la Sainte Trinité en ce monde actuel qui va à la dérive… et où Satan se déchaîne comme jamais sur tous les fronts de la société, et jusque dans l’Eglise, pour perdre l’humanité ! La parole prophétique et interrogative du Seigneur Jésus doit résonner en nos cœurs, telle une extrême alerte :

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8).

Pour traverser la mer agitée des derniers temps, il nous faut donc prendre le chapelet et le prier chaque jour pour « entrer en résistance » ! C’est dans l’Arche bénie du Cœur Immaculé de Marie que nous tiendrons debout face aux terribles épreuves : garder la paix du cœur en sa tendresse maternelle est une urgence de la foi d’instant en instant… et face à l’invasion médiatique actuelle qui nous oppresse, la répétitivité priante du chapelet nous fortifie, nous unifie et nous protège ! En effet, notre cœur doit rester en éveil par une prière continuelle pour combattre les multiples tentations de ce que Benoît XVI a appelé « la dictature du relativisme »…

Certains critiquent le soi-disant « rabâchage » du chapelet qu’ils trouvent abrutissant ! Ils n’ont pas compris que la « répétitivité » implique « l’amour » qui exprime une signification essentielle de la vraie prière… Lucie de Fatima l’a magnifiquement précisé :

« Quand des amoureux se retrouvent, ils passent des heures et des heures à se répéter : « Je t’aime ! » A ceux qui pensent que le Rosaire est monotone, il manque une chose : l’amour ! »

Et dans une remarquable approche de sagesse, la voyante de Fatima précise avec ce regard qui lui vient de l’Esprit de Dieu : « La répétition des « Ave Maria » n’est pas une chose vieillie. Toutes les choses qui existent et ont été créées par Dieu se maintiennent et se conservent par le moyen de la répétition des mêmes actes. Personne ne songera à appeler le soleil une vieillerie, ni la lune, ni les étoiles, ni les oiseaux, ni les plantes parce qu’ils vivent et se développent de la même manière… et ils sont plus anciens que la récitation du chapelet !

Pour Dieu, rien n’est ancien ! Saint Jean dit que les bienheureux dans le Ciel chantent un cantique nouveau, en répétant toujours : « Saint, saint, saint est le Seigneur ! (Ap 4,8). Et le cantique est nouveau parce que, dans la lumière de Dieu, tout apparaît avec un reflet nouveau ! »

En nous faisant répéter les plus belles prières issues de l’Evangile que sont le « Notre Père » et « l’Ave Maria », le Rosaire met sur nos lèvres le cœur priant de la foi de l’Eglise qui glorifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit !… et il nous plonge aussi dans la Parole de Dieu à travers ses 20 mystères où Dieu se « dit » et se « révèle » à travers le Regard et le Cœur de sa Mère…

                                                                            +M Mickaël

 

[1] Cité dans « Bernadette et son chapelet » d’André Ravier, 1958, p.7.

[2] 11 février 1858.

[3] Cité dans « Le Rosaire avec Bernadette », Abbaye de Chambarand 2015, p.53.

[4] Notes retraite 1876-77.

[5] Carnet notes intimes, 1873.




Le Rosaire est sorti du Cœur de Marie…

« Marie retenait tous ces évènements et les méditait en son cœur… »

Luc 2,19

      Voici la grande vérité cachée de l’Evangile : toute la vie de Jésus s’est gravée dans le Cœur de sa Mère… et cette mémoire contemplative de la Vierge est « disponible » en son Cœur Immaculé à travers les mystères du Rosaire : joyeux, lumineux, douloureux et glorieux ! Saint Jean-Paul II a une remarque qui confirme cette intuition :

« Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et chacune de ses paroles devient pour Elle un trésor… (Lc 2,19 et 2,51). Et ce sont ces souvenirs qui, en un sens, ont constitué le « Rosaire » qu’Elle a constamment récité au long de sa vie terrestre[1]… »

Le Rosaire est donc sorti des profondeurs de la vivante mémoire de Marie. Ce qu’Elle a vu, entendu et vécu en suivant son Fils et son Sauveur s’est inscrit en « lettres de feu et de sang » au plus secret de son Cœur Immaculé… et le fruit sublime de la contemplation silencieuse de son Fils est gravé à jamais dans l’Evangile : « Marie retenait tous ces évènements et les méditait en son cœur… » (Lc 2,19). Rien n’a échappé à son regard de foi si simple et si profond d’une ineffable tendresse. C’est pourquoi il est si important de s’enfouir dans le Cœur de Marie en priant les mystères du Rosaire : là, dans son Regard unique, nous apprenons à contempler Jésus dans l’Evangile…

On ne le dira donc jamais assez : le chapelet entre nos mains est une arme redoutable qui fortifie notre foi et notre espérance pour faire avancer la conversion et la paix du monde ! Souvenons-nous ici des paroles de la Vierge à Fatima, dés sa première Apparition, le 13 mai 1917 : « Je suis du Ciel… récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde ! » Cette parole prophétique de Marie aux trois enfants de Fatima nous met face aux enjeux de notre temps : le chapelet et les sacrifices ont pu stopper en quelques mois la première guerre mondiale ! Alors, face aux conflits si dangereux en Ukraine ou au Moyen-Orient, allons-nous enfin nous lever nombreux  pour prier le Rosaire afin d’arrêter la terrible 3° guerre mondiale ?

En effet, des enfants qui prient inlassablement et offrent tout avec ferveur sont plus puissants que de redoutables armées ! Cela signifie que dans le Rosaire, nous avons entre les mains « une puissance cachée » qui oriente l’avenir de l’humanité… car Dieu aime triompher du monde et de Satan par les « petits » dont la prière et la confiance peuvent bouleverser le cours de l’histoire. En ce sens, sœur Lucie de Fatima a eu cette parole prophétique qui retentit en notre temps :

« Depuis que la Très Sainte Vierge a donné une grande efficacité au chapelet, il n’y a pas de problème matériel ou spirituel, national ou international, qui ne puisse être résolu par le chapelet et nos sacrifices… »

Et Saint Jean Marie Vianney nous fait cette confidence : « « J’ai si souvent puisé à cette source du Cœur de Marie qu’il n’y resterait plus rien depuis longtemps, si elle n’était inépuisable ! »

Le chapelet est, en effet, « l’arme des petits » qui a été préfigurée par le jeune David triomphant du puissant Goliath (1 S 17,40-51). Et Dieu sait si les Goliaths postmodernes et transhumanistes sont puissants aujourd’hui ! Pourtant, ils seront vaincus par l’humilité et l’espérance des enfants de Marie qui combattront jusqu’au bout, chapelet à la main ! Alors, écoutons la prophétie qui retentit au cœur profond de l’Eglise et qui annonce déjà l’aube d’un temps nouveau :

« C’est maintenant l’heure de Marie ! Une heure qui commence en ce moment et devra s’écouler en toute sa longueur, toujours plus noire de nuages…

Après le déluge, l’arc-en-ciel a été vu uniquement par les justes qui survécurent. Mais à l’heure actuelle, dans une surabondance de miséricorde, l’arc-en-ciel, le signe de paix, Marie, sera vu par plusieurs qui ne sont pas justes. Sa voix, son parfum, ses prodiges, seront connus des justes et des pécheurs…

Après avoir été persécutée par des forces infernales et avoir fui pour se sauver, l’Eglise, comme la Femme de l’Apocalypse, se réfugiera chez les meilleurs en perdant ses membres indignes dans sa fuite mystique. Elle accouchera des saints destinés à être à sa tête à l’heure qui précède les temps derniers[2]… »

Alors, redoublons de vigilance priante dans la fidélité au Rosaire de Marie et les sacrements de l’Eglise en laissant résonner souvent en nos cœurs l’avertissement du Christ :

« Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Lc 21,36).

 

                                                                             +M Mickaël

 

[1] Jean-Paul II, Rosarium Virginis Mariae, n° 11, 16 octobre 2002,

[2] René Laurentin et François-Michel Debroise, La Vierge des derniers temps – Une étape de la fin du monde, De Grignion de Montfort à Maria Valtorta, Salvator 2014, p.134 / Citation de Maria Valtorta, Cahiers, CEV, 2002, 11 décembre 1943.




Jésus est avec nous à chaque instant…

Les Evangiles nous invitent à faire « l’expérience » de la Présence du Christ ressuscité à chaque instant ! Là est le cœur de notre foi catholique : le mystère de la Résurrection est le fondement même de l’envoi en mission (Mt 28,16-19) et Jésus l’affirme avec une telle amplitude dans le verset final de Saint Matthieu :

« Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ! » (Mt 28,20)

Ecoutons un instant la magnifique approche de Saint Jean Chrysostome :

« Comme il vient de leur faire des commandements d’une haute importance, il relève leur courage en ajoutant : « Et voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles », paroles dont voici la signification : Ne dites pas que les commandements que je vous fais sont difficiles, car je suis avec vous, moi qui rend toutes choses légères (Mt 11,20-30). Et il leur promet d’être, non seulement avec eux, mais encore avec tous ceux qui croiront après eux, car les Apôtres ne devaient pas vivre jusqu’à la fin des siècles, et le Seigneur s’adresse à tous les fidèles… »

Frères et sœurs bien-aimés, le mois de Marie approche et réjouissons-nous avec Elle et en Elle de cette Présence de Jésus vivant, qui nous fera traverser toutes les épreuves… car il vient irradier nos cœurs d’une paix et d’une joie que nul ne pourra nous ravir !

En ce samedi commence le temps de désert du « silence pascal »… J’aurais la joie début mai d’être un temps à Lourdes où je confierai vos intentions à Notre Dame ! Et je vous donne rendez au 17 mai pour le mois de Marie : nous y reviendrons sur l’importance du chapelet ou du Rosaire quotidiens et nous commencerons ensuite une méditation « urgente » de plusieurs semaines sur le « Cœur Immaculé de Marie », notre Arche bénie, pour vivre la fin des temps qui s’accélère…

+M Mickaël

                             




La Lumière a épousé notre fragilité…

« En entrant dans le temps de l’homme, le vrai Dieu a parcouru nos routes…

non pas avec la splendeur d’un souverain qui assujettit,

mais avec l’humilité d’un enfant… »

Pape Benoît XVI

 

Le regard est la lumière du visage : un visage sans regard trahit un vide… un peu comme les célèbres portraits du peintre italien Modigliani : une étonnante pureté de lignes, mais des visages clos car des yeux sans pupilles effacent le regard…

Mais Il y a peut-être une porte secrète dans l’interprétation de ces visages de Modigliani : ne veut-il pas nous faire deviner quelque chose de l’ordre de l’insaisissable ! Il aurait dit un jour à Jeanne Hébuterne, étonnée de ne pas voir ses yeux sur son portrait :

« Quand je connaîtrai ton âme, je peindrai tes yeux ! »

C’est une affirmation à la fois surprenante et irréaliste car, en vérité, Dieu seul peut vraiment connaître le mystère de l’âme humaine… mais on reconnaîtra au moins à Modigliani de chercher à exprimer l’insaisissable en privilégiant l’absence ! Et c’est peut-être ce que signifie ce « regard intérieur », au sens de sa célèbre formule : « D’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même… »

On pourrait d’ailleurs faire ici une sorte de parallèle avec l’approche de la théologie apophatique où, dans la démarche de la foi « Jésus est à la fois un mystère dévoilé et voilé[1] ». Les Pères de l’Orient chrétien en sont les principaux témoins, tel un Maxime le Confesseur qui affirme : « L’Incarnation est un mystère plus inconcevable encore que tout autre. En s’incarnant, Dieu ne se fait comprendre qu’en apparaissant plus incompréhensible… Il reste « caché » dans cette manifestation même ! Même exprimé, c’est toujours l’Inconnu[2]! »

Ce mystère du touchable et de l’insaisissable est si flagrant dans la relation de Jésus avec ses Apôtres : c’est quand ils croient comprendre le Maître que « surgit » tout à coup sa parole mystérieuse : elle les déconcerte autant qu’elle les encourage ! (Jn 16,29-33). Eux, les intimes qui le voyaient et vivaient près de Lui se heurtent déjà comme nous à ce « clair-obscur » dont témoigne Saint Paul : « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision » (2 Co 5,7). Si bien que dans la manifestation du Christ, il y a assez de lumière pour croire et assez d’ombre pour douter. Mais si La Lumière s’est revêtue de notre fragilité… c’est aussi notre invincible joie comme le constate magnifiquement Benoît XVI :

« Il est alors important de retrouver l’émerveillement face à ce mystère, de nous laisser envelopper par la grandeur de cet évènement : Dieu, le vrai Dieu, Créateur de tout, a parcouru comme homme nos routes, en entrant dans le temps de l’homme, pour nous transmettre sa vie même (1 Jn 1,1-4). Et il l’a fait non pas avec la splendeur d’un souverain, qui assujettit le monde par son pouvoir, mais avec l’humilité d’un enfant[3]… »

A la source de l’émerveillement face au mystère de l’Incarnation, il doit y avoir ce vertige qui pressent «l’abîme » ontologique insondable qui existe entre l’homme et Dieu… car l’Infini est entré dans notre finitude et désormais, je peux le voir, le toucher, l’écouter ! (1 Jn 1, 1-4). Et selon un axiome, inspiré de Saint Augustin[4] : « Il est devenu ce qu’il n’était pas sans cesser d’être ce qu’il est ! » Du coup, l’inattendu Visage humain de Dieu vient bouleverser l’histoire de l’humanité. Car « c’est là que réside la révolution chrétienne : l’Infini s’est rendu rencontrable[5] ! » En Jésus-Christ, Dieu devient visible en sa miséricorde comme l’exprime un texte émouvant du 2° siècle :

« Son Amour pour moi a humilié sa grandeur.

Il s’est fait semblable à moi pour que je le reçoive,

il s’est fait semblable à moi pour que je le revête.

Je n’ai pas eu peur en le voyant

car il est pour moi miséricorde[6] ! »

Il a donc surgi du sein de Marie pour être au milieu de nous si merveilleusement proche, mais en demeurant si mystérieux et caché… La miséricorde du Père l’habite et l’a fait basculer du côté de l’homme en prenant tout de lui, excepté le péché qu’il portera et vaincra sur la Croix pour notre salut ! Et comme l’exprime la splendeur de la liturgie : « Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels[7] ! »

                                                                                               +M Mickaël

[1] Olivier Clément, Sources – Les mystiques chrétiens des origines, Stock 1982, p.37.

[2] Maxime le Confesseur, Ambigua, Patrologie grecque 91, 1048-1049.

[3] Pape Benoît XVI, Catéchèses sur la foi, Salle Paul VI, 9 janvier 2013.

[4] Sermon 184 pour le jour de Noël.

[5] Benoît XVI, Rimini, 21 août 2008.

[6] Odes de Salomon, 7.

[7] Liturgie de la Messe, préface de Noël.




Le regard et les larmes

« Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre… »

Luc 22,61

      Les Evangiles nous enseignent la beauté et l’humilité du Christ à la fois « Lumière du monde » (Jn 9,5) et « doux et humble de cœur » (Mt 11,29)… et à travers ce Visage où Dieu se dit et se cache dans l’homme, le plus bouleversant des regards s’offre à nos yeux. Car s’il est vrai que l’œil est la fenêtre de l’âme, c’est en fixant le Regard du Christ que nous percevons le mieux les élans de son cœur, la densité de ses émotions, la vivacité de sa miséricorde, comme la force qu’il a voulu mettre dans ses affirmations. Or, les Evangiles nous signalent ces expressions du Regard de Jésus[1]… »

Du regard sur Zachée (Lc 19,5) à ses regards circulaires sur la foule (Mc 5,32 / Mc 11,11) ou sur ses disciples (Mc 3,34 / Mc 10,38) ; au regard qui appelle à l’attention (Mc 10,27 / Mt 19,26), à l’interrogation (Lc 20,17), ou exprime une colère face à l’endurcissement du cœur (Mc 3,5 / Lc 6,10)… Le Regard de Jésus révèle les multiples facettes de l’amour de Dieu lorsqu’il va à la rencontre des pécheurs. Sa patience miséricordieuse pour l’homme, qui la chantera en vérité ?

Et c’est pourquoi sa rencontre poignante avec le jeune homme riche nous laisse deviner l’attente infinie qui passe dans son Regard : « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima… » (Mc 10,21). D’ailleurs, dans le mystère universel de son amour, le Seigneur pose ce regard silencieux sur chaque homme et à chaque instant ! C’est sa dernière promesse de Ressuscité : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde… » (Mt 28,20).

Mais une des révélations la plus extrême de son Regard miséricordieux est cet instant « unique », juste après la trahison de Pierre qui nia par trois fois connaître Jésus (Lc 22,60) :

« Le Seigneur se retournant, fixa son regard sur Pierre… Pierre alors se souvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois ! » Et sortant dehors, il pleura amèrement… » (Lc 22,61-62).

Ce regard d’infinie miséricorde sauve Pierre du désespoir car il reconnaît l’horreur de sa trahison par ses sanglots… contrairement à Judas que le Seigneur regarde aussi et alerte en parole ! (Lc 22,47-48)… mais qui trahit et s’enferme ensuite dans la spirale de la désespérance jusqu’au suicide… (Mt 27,3-5) Devant l’Amour infini crucifié, la voie du non-choix est une illusion de notre monde actuel : Il est mon Créateur et mon Sauveur !… et sa « patience » seule me donne du temps car elle « dit » sa miséricorde qui crée en son Cœur une attente mystérieuse… jusqu’à « l’heure de son Jugement ! » (Ap 14,7).

Ainsi, ce qui est passé dans le regard du Christ sur Pierre est de l’ordre de la folle intensité amoureuse du Berger qui part à la recherche de sa brebis perdue… (Lc 15,4-7). Qui devinera la folie de la Miséricorde que Jésus laisse deviner dans son Regard ? C’est pourquoi les Pères de l’Eglise nous invitent à nous laisser guérir par le Regard du Christ qui vient « illuminer les yeux de notre cœur ! » (Ep 1,18). Ecoutons ce témoignage bouleversant de Saint Pierre Chrysologue qui m’invite à relire toute ma vie sous le Regard de la Miséricorde :

« Pierre, ne crains pas, toi qui m’a renié ; ni toi, Jean, qui as pris la fuite ; ni vous tous, qui m’avez abandonné, et n’avez songé qu’à me trahir, qui ne croyez pas encore en Moi, lors même que vous me voyez ! N’ayez pas peur, c’est Moi ! C’est moi, qui vous ai appelés par la grâce, par le pardon, qui vous ai soutenus par ma compassion, et vous ai portés dans mon amour ; aujourd’hui, je vous prends par ma seule bonté. Car le Père n’a pas d’yeux pour le mal quand il accueille son Fils, et quand, dans sa tendresse, il étreint les siens[2] ! »

Nous ne pourrons vivre la joie de la Résurrection du Christ si sa Miséricorde ne nous tire les larmes du repentir ! Le bouleversement de nos vies par la Lumière commence par la rencontre avec le Regard d’infinie tendresse de Jésus… le croiser, c’est pleurer pour renaître en son Cœur ouvert par mes péchés…

                                                                                +M Mickaël

[1] Ceslas Spicq, o.p., Le Regard du Christ, Revue Vives Flammes, 1982, p.43.

[2] Saint Pierre Chrysologue, Sermon 81.




De la tunique de Jésus crucifié à la robe du Fils de l’homme ! 2. Le toucher de la foi

De la tunique de Jésus crucifié à la robe du Fils de l’homme !

2. Le toucher de la foi

     On doit enfin se transporter à ce moment cruel où, après avoir crucifié Jésus, les soldats se partagent ses vêtements… sauf « la tunique[1] qui était sans couture, tissée d’une pièce à partir du haut » (Jn 19,23) qu’ils choisirent de tirer au sort ! (Ps 22,19).

Comment ici ne pas faire référence à la si riche interprétation de la Tradition : D’abord on peut vraiment avancer que cette « Tunique » unique avait été réalisée par la tendresse de Marie… et ce qu’elle a tissé patiemment par amour pour son Fils, elle le réalise pour nous aujourd’hui en nous aidant à « tisser dans la foi », jour après jour, notre robe du Ciel : elle sera « décisive » pour notre entrée dans le Royaume ! Souvenons-nous ici de la parabole du festin nuptial et de ce moment redoutable où se manifeste le Regard du Roi :

« Le Roi entra pour regarder les invités, et il aperçut là un homme qui ne portait pas le vêtement de noces ! Et il lui dit : « Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un vêtement de noces ? » L’homme resta muet. Alors le Roi dit aux serviteurs : « Jetez-le, pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres : là seront les pleurs et les grincements de dents ! » Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus… » (Mt 22,11-14).

C’est une évidence : à la fin, nous nous révolterons de ne pas avoir aimé Celui qui nous a aimé « à en mourir » (Mt 27,50). Si cet Evangile peut nous sembler rude et affreux, n’oublions jamais que le Roi nous a aimé à « en mourir » sur une Croix et que dans la réponse à cette folie de Dieu se joue notre éternité… D’ailleurs, chez Saint Luc, le Maître désire tant que les invités à la noce répondent que, face au refus des premiers invités, il ordonne d’aller chercher dans « les rues de la ville, les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux… » (Lc 14,21) et l’ampleur de son invitation est telle que le Maître dit au serviteur de dépasser les bornes et les frontières ! L’invitation se veut sans limites :

« Va-t-en par les routes et les jardins, et oblige les gens à entrer pour que ma maison soit remplie ! Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner ! » (Lc 14,23-24).

Et de fait, on peut avancer ici que la question du Roi suscitait une réponse… et que si celui que le Roi appelle « ami » avait crié avec insistance comme l’aveugle de Jéricho : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Lc 18,38) La porte du Roi serait restée ouverte… mais la « voix » de l’enfance évangélique qui ouvre les portes du Royaume (Lc 18,16) semble morte en son cœur où rode déjà un silence qui enferme… Il y a un silence qui « dit » l’amour, et un autre silence où règne la mort !

Face à notre monde actuel si « éclaté » de bruits et abruti par une information continue, il est urgent de stopper souvent cet envahissement qui nous assujetti… En ce sens, écoutons ici le message libérateur d’un moine chartreux sur le silence :

« Notre silence n’est pas un silence de mort, c’est le recueillement d’un sanctuaire. Nos maisons et nos âmes sont occupées par Quelqu’un : « Le Maître est là, et il t’appelle ! » (Jn 11,28)… C’est que le silence, dont il s’agit, n’est pas un vide et un néant ; c’est, au contraire, l’Etre en sa plénitude féconde… le fond d’un être doit être occupé par le silence… et cet être ne parle une parole vraie et profonde que si elle part de ce silence, si elle en est l’expression… Voilà pourquoi le langage du monde, les conversations, les journaux sont vides et fatiguent au lieu de reposer et nourrir. Voilà pourquoi au contraire en Chartreuse, on goûte tant de paix. Tout y procède des profondeurs calmes de l’âme où elle se recueille et fait silence. C’est là que Dieu demeure… Celui qui demeure en nous y parle silencieusement, et nous invite à venir l’écouter[2]… »

Ainsi, la tunique dont Jésus est découvert au pied de la Croix nous parle mystérieusement de ce dépouillement du silence qui met à nu le cœur pour qu’il soit transperce et traversé par l’Amour… Cet amour infini dépouille « tout » de l’esprit du monde pour laisser place à l’habit de gloire qui vient de Dieu seul ! On n’entrera jamais au Ciel avec les fausses vêtures du monde !

Alors, qu’en est-il pour les croyants aujourd’hui ?  Car Jésus est remonté au Ciel et l’on ne peut plus le voir, ni le toucher… C’est vrai dans le sens historique des Evangiles, mais le Seigneur a répondu à cette objection par le « don de la foi » : en effet, à chaque instant nous pouvons « toucher Jésus » par le regard, les cris et les mains de la foi !

Et par-dessus tout, dans le sacrement sublime où sa mystérieuse « Présence » est là, cachée, mais si « touchable » par le regard de la foi… car chaque église est l’écrin de sa Sainte Présence : dans le Tabernacle, Il est là et Il m’attend…  mieux : à chaque Messe, il s’offre à moi dans la Sainte Eucharistie où « le sacrifice de la Messe rend présent le sacrifice de la Croix… ainsi, les deux mille ans qui nous séparent de la Croix sont abolis, nous sommes là comme l’étaient la Sainte Vierge et Saint Jean[3] ! » Et à chaque Communion à son Corps et à son Sang, Jésus-Hostie vient me « toucher » pour enflammer mon pauvre cœur…

N’oublions donc jamais que nous avons à chaque instant le regard et les mains de la foi pour toucher Jésus… La foi qui « persévère » comme la Cananéenne est d’une telle puissance qu’elle peut guérir les malades, délivrer ceux qui se perdent et ressusciter les morts !

Il est donc urgent en cette extrême fin des temps d’écouter le « cri » d’éveil de Saint Paul : « C’est l’heure désormais de vous arracher au sommeil ; le salut est maintenant plus prés de nous qu’au temps où nous avons cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons-là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière… Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ! » (Ro 13,11-14).

Et, comme Saint Jean, nous découvrirons qu’Il est toujours là, toujours humblement caché derrière nous, mais attendant de nous cet unique regard : « Je me retournai pour regarder la voix qui me parlait ; et m’étant retourné, je vis sept candélabres d’or, et, au milieu des candélabres, comme un Fils d’homme revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or… Ses yeux sont comme une flamme ardente et son Visage, c’est comme le soleil qui brille dans tout son éclat ! » (Ap 1,12-15).

 

                                                                                 +M Mickaël

[1] On peut faire ici référence au célèbre et  premier film en cinémascope « The Robe » (La Tunique) de 1953, avec Richard Burton et Jean Simmons.

[2] Dom Augustin Guillerand, chartreux, Ecrits spirituels, Tome II, Préface Daniel-Rops de l’Académie française, introduction du Père André Ravier, S.J., Editions Benedettine di Priscilla, Roma, 1967.

[3] Cardinal Journet, Le mystère de l’Eucharistie, Pierre Téqui éditeur, 2018.