Sauvé du naufrage, l’enfant évangélise des païens par le Rosaire

Au début du 19e siècle, un prêtre pénétra dans les îles de Fernando-Po et d’Amban, aujourd’hui provinces espagnoles. Grande fut sa surprise quand il trouva non loin de la mer, sur le rivage, une croix grossièrement construite, et autour d’elle, un groupe d’enfants indigènes, parmi lesquels s’en trouvait un de peau blanche. Ils récitaient en espagnol le chapelet à haute voix.

En apercevant le prêtre, l’enfant s’écria : « Un curé ! » et tous les autres de tourner aussitôt la tête. Le missionnaire s’approche et demande à l’enfant, qui pouvait avoir dix ans, de le conduire dans la maison de ses parents. « Je n’ai pas ici de parents, répondit-il ; jeté par un naufrage dans cette île, des gens m’ont accueilli. Me rappelant les enseignements de ma mère qui me recommandait de dire tous les jours le chapelet, je me suis mis à le réciter. Comme je n’avais pas de statue de la Sainte Vierge et que je ne savais pas en faire, j’ai fabriqué cette croix devant laquelle je viens dire tous les jours mes prières. Mes petits amis y viennent avec moi, et j’ai tâché de leur apprendre l’Ave Maria afin que nous puissions réciter ensemble le chapelet. »

Le missionnaire demanda à l’enfant depuis combien de temps il était dans cette île. « Je ne le sais pas au juste, répond-il, mais il me paraît que ce doit être longtemps ; car le temps m’a paru long, loin de papa et de maman. » L’enfant conduisit le prêtre dans la maison qui l’avait accueilli, et ces braves gens le reçurent avec beaucoup de respect.

Le lendemain le missionnaire présidait à la récitation du chapelet, à laquelle assistaient plusieurs familles. Il leur adressa quelques paroles ; il alla même de famille en famille, et bientôt, sous la protection de la Reine du Rosaire, une chrétienté fervente se forma, et se développa par l’arrivée d’autres hommes apostoliques. Un de ceux-ci, en retournant en Espagne, prit avec lui l’enfant. Celui-ci eut le bonheur de retrouver ses parents échappés comme lui du naufrage. Il leur raconta les bontés de Marie à son égard, et les effets prodigieux du chapelet dans l’exil où il avait vécu.

www.magnificat.ca




« Puisque vous ne voulez pas chanter, récitez le chapelet avec moi »

Pour conclure le mois du Rosaire, nous vous proposons de méditer le récit suivant qui nous montre la grande efficacité du Rosaire.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort projetait de se rendre sur l’île d’Yeu, à 17 km de la Rochelle, pour y prêcher une mission. C’était à l’époque de la guerre de Succession d’Espagne. Des pirates anglais sillonnaient la mer et rendaient la côte dangereuse.

A cause de l’insécurité, les compagnons du Missionnaire le conjurent de renoncer à ce voyage. Mais en vain! Il n’a de repos que lorsqu’il a pu décider quelques loups de mer courageux de se mettre à sa disposition avec leur bateau… Le canot prend le large. Tout se passe sans incident. Mais voici qu’après trois heures de voyage, surgissent à l’horizon deux voiliers de pirates qui foncent sur les missionnaires et leur embarcation.

L’équipage pousse des cris d’effroi. Les matelots désespérés s’écrient : « Nous sommes perdus ! » Les compagnons de Grignion fondent en larmes. Quant à lui, il garde sa bonne humeur et se met à chanter des cantiques. Il invite les passagers à l’imiter. Mais ceux-ci restent muets comme les poissons de la mer. « Puisque vous ne voulez pas chanter, dit Montfort, récitez le chapelet avec moi. »

Alors tous se mettent à genoux et d’une voix d’enfants en pleurs, ils récitent les Ave Maria qui planent sur les eaux et pénètrent le ciel. Le chapelet terminé, le missionnaire reprend la parole : « N’ayez pas peur. Notre Mère la Sainte Vierge nous a exaucés ! Nous sommes hors de danger ! » – Hors de danger ? Hurle l’équipage.« Ne voyez-vous donc pas que nous sommes déjà à portée de tir ? »… – Ayez confiance ! insiste Grignion de Montfort.

A l’instant se produit un puissant coup de vent. Les voiliers ennemis font demi-tour et, ballottés comme une coquille de noix, disparaissent à l’horizon. L’équipage de la chaloupe est sauvé, il aborde dans l’île au chant du Magnificat. Lorsque les pauvres pêcheurs eurent connaissance du miracle, ils furent tout yeux et tout oreilles aux prédications du missionnaire. Tous se confessèrent, sauf le gouverneur ; ils devinrent de fervents chrétiens et restèrent fidèles à la récitation du chapelet.

Kleine Lebensbilder de Michael Faltz

Traduit par Frère Albert Pfleger pour le Recueil marial




La perle précieuse du Saint Rosaire pour la paix du monde

« Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur… » 

Matthieu 6,21

 

A l’approche du 7 octobre, Fête de Notre Dame du Rosaire, il est urgent d’imiter le négociant de l’Evangile : « Quand il a trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle ! » (Mt 13,45). Mais avons-nous découvert que le Rosaire est cette « perle unique » de la vie chrétienne et ce « trésor sans fond » de l’Evangile, caché en notre cœur ? Il faut se souvenir ici de la première Apparition de Notre Dame à Fatima à travers le regard de la petite Jacinta :

« La Dame avait les mains jointes, comme ceci – et Jacinta se levait et joignait les mains pour imiter la vision – Entre les doigts, elle avait un chapelet. Ah ! quel beau chapelet elle avait !… tout en or, brillant comme les étoiles de la nuit, et un Crucifix qui brillait, qui brillait… Ah ! quelle belle Dame[1] ! »

Cependant, toute splendide qu’elle soit, cette première Apparition n’est pas sans surprise !

Lucie manifeste à la Vierge son étonnement que Francisco ne voit, ni n’entende rien ? La Dame se tourna alors vers le petit garçon et le regarda avec une expression mêlée de bonté et de maternel reproche :

  • « Oui, il ira ; mais il devra dire beaucoup de chapelets ! »

En effet, il faut savoir que Francisco ne priait pas assez le chapelet et l’avait délibérément « raccourci[2] » ! Alors, quand Lucia se plaint à la Vierge que Francisco ne la voit pas, la réponse de la Dame est précise :

  • « Dis-lui de réciter le chapelet et il me verra aussi ! »

Lucia fait la commission et Francisco commence à réciter le chapelet… Après quelques Ave Maria, il voit tout à coup la Dame dont l’éclat l’éblouit ! Par contre, il ne l’entend pas et il restera silencieux et méditatif. Ce n’est qu’après le départ de la Vierge qu’il se fera répéter ses paroles par Jacinta et Lucia. Et quand cette dernière lui dit que Notre Dame l’emmènerait au Ciel, mais qu’il devrait prier beaucoup de chapelets, il s’exclama :

  • « O, ma Notre-Dame, des chapelets, j’en réciterai autant que vous le voudrez ! »

C’est une promesse à laquelle il restera très fidèle car, dans sa si belle âme, on le verra au quotidien dire seul de nombreux chapelets ! Nous ressemblons tous à Francisco et face à nos fragilités, nous avons à rebondir comme lui dans un esprit de conversion évangélique en nous confiant fort à la Vierge…

Nous n’avons pas encore saisi le mystère de puissance du Rosaire, cette prière qui peut changer nos vies et transformer le monde ! Car il y a un secret dans la récitation de cette prière mariale qui nous emporte dans l’immense vague de l’Esprit « cachée » dans la simplicité de la répétitivité… une sorte de corde sacrée vers l’au-delà à laquelle on s’accroche et nous ouvre déjà les portes du Ciel !

Le monde des Saints et Saintes l’a transpiré merveilleusement et il n’est qu’à les écouter pour le découvrir… car en priant le Rosaire, on découvre comme eux que « Marie est comme un beau fleuve qui, sans réserve et dans la plénitude de son flot, s’écoule vers Dieu. Tout ce qui s’abandonne à son maternel courant s’écoule vers ce terme divin de la façon la plus sûre, la plus complète, la plus rapide… Toute âme livrée à Marie marche et s’écoule vers l’Océan infini de l’Amour !… Le Rosaire, c’est un enchaînement d’amour de Marie à la Trinité[3] ! »

Le Rosaire est donc l’arme secrète des enfants de Marie pour préparer le retour de Jésus. Il est l’arme infaillible des derniers temps : prenons conscience que nous avons entre les mains et dans cette prière du cœur « une arme fatale, un laser imparable, une invincible douceur. » En ce temps où pèse la terrible menace d’une troisième et fatale guerre mondiale, le Rosaire est « l’arme des doux » pour vaincre le plan de Satan vers l’apocalypse nucléaire ! Et vu la situation extrême où nous sommes arrivés au Moyen orient ou en Ukraine, le Rosaire est notre premier engagement de prière intense pour la paix du monde ! Alors, n’oublions pas « l’alerte » que nous a donné Lucie de Fatima :

« Depuis que la très Sainte Vierge a donné une grande efficacité au chapelet, il n’y a pas de problème matériel ou spirituel, national ou international, qui ne puisse être résolu par le chapelet et nos sacrifices ! »

+M Mickaël

 

[1] Témoignages sur les Apparitions de Fatima, par le Père De Marchi, Fatima, Ediçoes Missoés Consolata, 2000, p.60.

[2] « D’après ce que nous a dit Mr Marto, le père de Jacinta et Francisco… il semble que c’est Francisco qui avait imaginé la manière expéditive de se débarrasser du chapelet », Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, Ediçoes Missoes Consolata, 2000, p.56.

[3] Père Vayssières, Le Rosaire, Traditions monastiques 2018, p.12-13.




Quand le Ciel confirme la dévotion du Rosaire

A l’occasion du mois du Rosaire et à l’approche de la fête de Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre, faisons mémoire des merveilles opérées par la prière du Rosaire…

Un jour que saint Dominique prêchait en présence du duc de Bretagne, de toute la cour et d’un peuple immense, il assura, d’après une révélation personnelle, qu’aucun hommage, si ce n’est l’Office divin et l’adorable Sacrifice, n’était si agréable à Jésus et à Sa Mère, que la récitation fervente du Rosaire de Marie. Cette assertion parut exagérée à son nombreux auditoire; mais Dieu en prit la défense, et voici comment.

Après le sermon, Dominique célébra la sainte Messe en présence de la multitude. Or qu’arriva-t-il ? Le Saint y fut ravi en extase ; on le vit s’élever au-dessus du sol, et demeurer ainsi suspendu en l’air pendant toute une heure, le visage enflammé d’un feu divin. À la consécration, quand il éleva la sainte hostie, tout le peuple y vit clairement apparaître la Vierge Mère avec son divin Enfant qu’elle tenait dans ses bras. Quand il éleva le calice, on vit le Rédempteur couvert de plaies, transpercé, en proie à toutes les douleurs de sa Passion, tel qu’Il avait été au Calvaire. Vers la fin de la messe, une éblouissante lumière environna l’autel; et au sein de cette splendeur, le Seigneur se montra tout plein de la gloire de sa résurrection, et comme montant au ciel.

Cette vision transporta la foule; et le sacrifice terminé, Dominique remonta en chaire. Il expliqua à ses auditeurs émerveillés le sens de ces trois apparitions : la Vierge tenant l’Enfant Jésus, était la figure des Mystères joyeux; Jésus souffrant signifiait les Mystères douloureux ; et sa résurrection, les Mystères glorieux.

Il fit comprendre à toute l’assemblée combien la dévotion qui consiste à méditer ces mystères en récitant les cent cinquante Ave du Rosaire devait être agréable au Seigneur, puisqu’Il la confirmait par de tels prodiges. Tous, princes et peuples restèrent convaincus et embrassèrent avec ardeur une si excellente pratique.

 

www.magnificat.ca




Un pécheur endurci est sauvé de l’enfer grâce à un petit reste de dévotion mariale

Né à Auray le 14 juillet 1602 dans une riche famille noble, Pierre de Keriolet semble, dès l’enfance, sous emprise démoniaque. Il aime faire le mal. Ses études chez les Jésuites de Rennes ne le corrigent pas, au contraire. Toujours à court d’argent, il vole son entourage.

À vingt ans, il tente de rejoindre l’Empire ottoman pour devenir musulman. Il n’y parviendra jamais, tant les obstacles se dressent sur sa route. Il est victime de brigands alors qu’il traverse l’Allemagne : seul survivant de l’attaque, il implore Notre Dame de Liesse de le sauver. Exaucé, il ne respecte pas le vœu qu’il lui a fait et, pendant plus de quinze ans, il mène une existence de débauches, au cours de laquelle il a peut-être signé un pacte avec le diable.

En 1635, il rentre en France recueillir l’héritage de son père et achète une charge de conseiller au Parlement de Bretagne. Il se sert de son pouvoir de magistrat pour entretenir les haines entre justiciables, éprouvant satisfaction à faire le mal.

À plusieurs reprises, il échappe à la mort, comme si une protection invisible et toute puissante s’étendait sur lui. Au lieu de s’interroger, il se félicite de sa chance exceptionnelle.

C’est dans l’espoir d’être remarqué du jeune duc d’Orléans, frère de Louis XIII, que Pierre de Keriolet accompagne ce dernier à Loudun, en 1636, avec d’autres parlementaires. Une affaire de sorcellerie secoue alors la ville. Pendant un exorcisme en l’église Sainte-Croix de Loudun, le démon, parlant par la bouche de la possédée, apostrophe Pierre de Keriolet en public, lui révèle qui l’a protégé et lui en expose les raisons, évoquant les miracles de protection dont il a bénéficié. En conclusion, le démon précise qu’il se tenait là pour le conduire en enfer, hurlant : « Sans elle et ton ange, je t’aurais emporté ! »

Le lendemain, le diable s’écrie en revoyant Keriolet : « Tiens, revoilà le monsieur d’hier ! S’il continue comme cela, il montera aussi haut dans le Ciel qu’il aurait été bas avec nous en enfer. Ah ! si tu savais ! […] Elle a mis les bras dans la fange jusqu’aux coudes pour le retirer de ses ordures, et cela sous prétexte qu’il gardait un peu de dévotion pour elle !!! Et dire que nous, nous sommes damnés pour un seul péché !!! »

En fait, Keriolet est sauvé pour avoir, toute sa vie et quelles qu’aient été ses fautes, respecté la promesse faite jadis à sa mère : dire chaque jour, quoi qu’il arrive, un Ave Maria en l’honneur de Notre Dame. Alors qu’il était réputé pour son avarice, il a toujours fait généreusement l’aumône, même s’il affirmait que ce n’était pas pour l’amour de Dieu. Or, « l’aumône couvre la multitude des péchés », selon le mot de saint Grégoire le Grand.

Certes, les attaques démoniaques se poursuivront toute la vie de l’abbé de Keriolet, car l’enfer déteste lâcher sa proie, mais ce sera en vain. L’on n’arrache pas à Notre Dame ce qu’elle tient.

Anne Bernet

Auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.

1000raisonsdecroire.com




Notre-Dame des Larmes

En 2013, le diocèse de Syracuse en Italie a fêté le 60ème anniversaire du prodige qui s’y est déroulé pendant quatre jours successifs. Le fait s’était produit les 29, 30, 31 août et 1er septembre 1953 chez un jeune couple, Angelo Lannuso et Antonia Giusto. Un petit relief en plâtre représentant le Cœur Immaculé de Marie, placé au chevet du lit du couple, s’était mis à verser des larmes humaines. Le pape saint Jean-Paul II y fit une visite pastorale le 6 novembre 1994, et dans son homélie il dit :

« Les larmes de la Vierge font partie des signes : elles témoignent de la présence de la Mère dans l’Église et dans le monde. Une mère pleure quand elle voit ses enfants menacés par quelque mal spirituel ou physique. Sanctuaire de la Vierge aux Larmes, tu es destiné à rappeler à l’Église les larmes de la Mère.

Ici, entre ces murs accueillants, que viennent tous ceux qui se sentent oppressés par la conscience du péché et qu’ils fassent ici l’expérience de la richesse de la miséricorde de Dieu et de son pardon ! Que les conduisent ici les larmes de la Mère.

Ce sont des larmes de douleur pour tous ceux qui refusent l’amour de Dieu (…), pour tous ceux qui ne prient pas parce qu’ils sont distraits par mille autres intérêts, ou parce qu’ils demeurent obstinément fermés à l’appel de Dieu. Ce sont des larmes d’espérance, qui font fondre la dureté des cœurs. »

 




15 septembre : Notre-Dame des Douleurs

La fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs, le 15 septembre, a pour but de nous rappeler le martyre terrible qu’endura la Vierge en tant que co-rédemptrice du genre humain.
L’Eglise honore en ce jour ses incomparables douleurs, spécialement celles qu’elle ressentit au pied de la croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s’être concentré sur le déchirement de l’âme de Marie au jour de la Passion de Son Fils, jour où ses souffrances atteignirent leur maximum d’intensité, la piété des fidèles s’est étendue à d’autres douleurs que la divine Mère éprouva à différentes occasions de sa très sainte vie.
Pour illustrer les douleurs de la Vierge-Mère, les peintres représentent son Coeur percé de sept glaives, symbole des sept principales douleurs de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent Reine des martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux enfants de Marie:

1. La prophétie du saint vieillard Siméon.
2. La fuite en Egypte.
3. La disparition de Jésus au Temple pendant trois jours.
4. La rencontre de Jésus portant Sa croix et montant au Calvaire.
5. Marie debout au pied de la croix.
6. La descente de Jésus de la croix et la remise à Sa Mère.
7. L’ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.

La très Sainte Vierge s’est plue à manifester au monde combien la dévotion à ses douleurs infinies lui était agréable et nous était salutaire. A plusieurs reprises, elle est venue stimuler la foi et la piété des fidèles en apparaissant toute inondée de larmes, dans différents pays. Citons par exemple l’apparition de Notre-Dame de La Salette, en France, en 1846, la manifestation des larmes de la Vierge de Quito, en Equateur, celle de Notre-Dame des Sept-Douleurs de Campocavallo, à Osimo, en Italie, et en 1956, la touchante intervention de la Vierge de Syracuse, dans le port de Sicile, sur la côte est de l’Italie.

Contemplons dans les bras de Marie, l’Homme-Dieu crucifié pour nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du ciel. Joignons nos larmes aux siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de son divin Fils, ont également été la cause de son intime martyre. Prions-la de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu’Il Lui plaira de nous faire part de ses humiliations, de ses douleurs et de sa croix.

Textes liturgiques propre à la fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs :
Hébreux 5, 7-9 – Psaume 31, 2 – Jean 19, 25-27 ou Luc 2, 33-35

LE STABAT MATER

Stabat Mater est une prière composée au treizième siècle et attribuée au franciscain italien Jacopone da Todi. La fête associée à cette séquence est celle de la Notre-Dame des douleurs (15 septembre).
Le texte de la séquence évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus-Christ. Le titre est une abréviation de Stabat mater dolorosa, son premier vers, qu’on peut traduire ainsi : «La Mère des douleurs se tenait debout».

PRIONS :

Stabat mater

Debout, la Mère des douleurs,
Près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.

Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive le transperça.

Qu’elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?

Qui pourrait dans l’indifférence
Contempler en cette souffrance.
La Mère auprès de son Fils ?

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

Elle vit l’Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l’esprit.

Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon âme soit de feu
Dans l’amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.

Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.

Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.

Donne-moi de pleurer en toute vérité,
Comme toi près du crucifié,
Tant que je vivrai !

Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.

Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l’ivresse
Du sang versé par ton Fils.

Je crains les flammes éternelles;
O Vierge, assure ma tutelle
A l’heure de la justice.

Ô Christ, à l’heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme des vainqueurs.

À l’heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis.

Amen !

Source : Tout à Jésus par Marie




La voila encore !

Le fait suivant a été raconté par le Père Sineux, lors d’une retraite le 29 juillet 1964 : un pasteur protestant d’Ecosse avait dans sa paroisse un certain nombre de familles irlandaises et, par suite, ferventes catholiques. Il en était fort ennuyé et, étant fervent dans sa religion, essayait de toutes façons de combattre leurs croyances. Il s’adressait volontiers aux enfants.

Un jour qu’il rencontre sur son chemin une fillette irlandaise d’environ huit ans, il l’arrête, cause gentiment d’abord, puis lui demande de réciter quelques prières, lui promettant, nous dirions en français deux sous, si elle les récite bien. La petite récite aussitôt le Notre Père et le Pasteur la félicite – « Tu sais d’autres prières encore? Alors dis-en une autre. » L’enfant commence le « Je vous salue, Marie ». Mais le Pasteur l’arrête « Ce n’est pas une prière cela, car on ne peut pas s’adresser à une femme, on ne doit prier que le Bon Dieu. » La petite un peu embarrassée, commence alors le « Je crois en Dieu » et le Pasteur l’encourage. Arrivée à « est né de la Vierge Marie », l’enfant toute ennuyée soupire: « La voilà encore! Qu’est-ce qu’il faut faire? »

Le Pasteur avouera plus tard qu’il avait été comme suffoqué par la réflexion de la petite Irlandaise. Il lui donna ses deux sous, la congédia et rentra chez lui tout bouleversé. La voilà encore cette Vierge Marie, dans son Credo qu’il avait récité tant de fois sans y prendre garde ! La voilà au centre de notre foi chrétienne! Et ce fut le commencement de longues réflexions qui eurent comme résultat son abjuration, peu après. C’est lui-même, devenu plus tard prêtre catholique, qui a raconté maintes fois cette anecdote qui fut pour lui capitale.

F.J.E.
Recueil Marial N° 25, 1991




Le Rosaire tient une place privilégiée dans la prière d’intercession

Il n’est rien de plus fructueux ni de plus salutaire pour les fidèles que de s’assurer la protection de la Vierge Immaculée, afin que, par l’intercession de cette très douce Mère, leur soient ouverts tous les trésors de la divine Rédemption et qu’ils aient la vie, la vie en abondance.

Le Seigneur n’a-t-il pas affirmé que c’est par Marie que nous recevons tout ? (…)

Le Rosaire est un exercice de dévotion chez les fidèles de rite latin, qui constituent une partie importante de la famille catholique. Il occupe une place privilégiée, après la Sainte Messe et le Bréviaire pour les ecclésiastiques (prêtres), et après la célébration des sacrements pour les laïcs. Il est une forme pieuse d’union avec Dieu et il élève les âmes à un haut niveau surnaturel. 

 

Pape saint Jean XXIII,

Lettre au Cardinal Agaganian, légat au Congrès Marial de Saigon, le 31 janvier 1959




Cantique de la Vierge Marie – Jean Bertaud

C’est celle dont la foy dure éternellement,
C’est celle dont la foy n’eut jamais de pareille,
C’est celle dont la foy pour notre sauvement
Creut à la voix de L’Ange et conceut par l’oreille.

C’est l’astre lumineux qui jamais ne s’éteint,
Où comme en un miroir tout le ciel se contemple ;
Le luisant tabernacle et le lieu pur et sainct
Où Dieu mesme a voulu se consacrer un temple.

C’est le palais royal tout remply de clarté,
Plus pur et transparent que le ciel qui l’enserre,
C’est le beau Paradis vers l’Orient planté,
Les délices du ciel et l’espoir de la terre.

C’est cette myrrhe et fleur et ce bausme odorant
Qui rend de sa senteur nos âmes consolées ;
C’est ce Jardin reclus suavement flairant :
C’est la Rose des champs et le Lys des vallées ;

C’est le rameau qui garde en tout temps sa couleur,
La branche de Jessé, la tige pure et saincte,
Qui rapporte son fruict et ne perd point sa fleur,
Qui demeure pucelle et qui se void enceinte.

C’est l’Aube du matin qui produit le soleil
Tout couvert de rayons et de flammes ardentes,
L’Astre des navigans, le Phare non-pareil
Qui la nuict leur esclaire au milieu des tourmentes,

Estoille de la mer, nostre seul reconfort,
Sauve-nous des rochers, du vent et du naufrage.
Ayde-nous de tes voeux pour nous conduire au port,
Et nous monstre ton Fils sur le bord du rivage.

 

Jean Bertaut (1552-1611).