Marie est là…

« Je ne savais que mon Chapelet… »

Sainte Bernadette de Lourdes

 

     Je reviens juste de quelques jours de silence et de prière à Lourdes. Et en méditant le Rosaire quotidien, la densité spirituelle et gestuelle de la première Apparition de la Vierge à Bernadette m’a véritablement sauté aux yeux comme une évidence : en effet, n’est-il pas révélé ici, sans bruit de paroles, le secret du cœur de Bernadette[1] ? Oui, dès le début de l’Apparition, elle pose un geste qui en dit long sur le trésor humble et caché de sa vie chrétienne : « Je mis la main à la poche et je récitais mon chapelet, ayant toujours cette Dame devant les yeux … » Telle est la première vérité de son « réflexe marial » !

Ainsi, comme à Lourdes, il nous faut avoir aussi dans nos vies le « réflexe marial » de la petite Bernadette. Face à l’envahissement bruyant et dispersant de notre monde actuel si agressif, il nous faut tenir et prier notre chapelet dans le métro ou dans la rue : Marie notre Mère est toujours là, à veiller sur nous… et la prière du Chapelet est un merveilleux éveil à cette présence de la Vierge qui vient « prier » avec nous ! Voilà pourquoi, mine de rien, la première Apparition de Marie nous révèle le grand secret de sa Présence silencieuse.

Alors ouvrons les yeux et le cœur sur cette première rencontre du 11 février 1858 :

Tout commence par une démarche de l’humble quotidien : accompagnée de sa sœur Toinette et d’une amie, Bernadette se rend à Massabielle[2] pour ramasser du bois mort au bord du Gave. Tout est calme en ce lieu quand, soudain, advient « comme un coup de vent » ! Elle tourne alors les yeux vers la Grotte et voit apparaître une Dame dans une douce lumière :

« J’aperçus une Dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue, une rose jaune sur chaque pied… »

A cet instant, Bernadette témoigne de cette première Apparition : « Je voulus faire le signe de la Croix avec mon chapelet, mais je ne pus porter la main jusqu’au front… elle m’est tombée ! La vision fit le signe de la Croix. Le grand saisissement que j’éprouvais disparut. Je me mis à genoux et je dis mon chapelet en présence de la belle Dame. La vision faisait courir les grains du sien, mais elle ne remuait pas les lèvres. Quand j’eus fini mon chapelet… Elle disparut. » Ces instants resteront gravés à jamais en son cœur[3]

Vision riche d’enseignement pour notre chapelet quotidien : Marie prie avec nous et nous enveloppe de sa tendresse : c’est l’autre vérité du « réflexe marial » ! Prier son chapelet permet à Marie d’entrer dans l’intimité de notre cœur où elle enveloppe de sa tendresse maternelle notre prière, si pauvre soit-elle ! Tel est le secret si simple de la première Apparition de Lourdes où la récitation du chapelet ouvre les yeux de notre foi sur sa Présence : Mère attentive à chaque instant de nos vies… Alors, écoutons un des plus beaux conseils de cette chère Bernadette : « Mettez-vous dans le Cœur de Marie, et restez-y ! Faites-en votre demeure sur la terre… »

    +M-Mickaël

 

[1] Bernadette vient d’avoir 14 ans le 7 janvier 1858.

[2] Ce mot signifie « vieille pierre » en bigourdan.

[3] « Que j’aime à me rappeler ces doux moments passés sous vos yeux pleins de bonté et de miséricorde pour nous ! » Carnet Reine du Ciel, 12 mai 1866.




Apparitions de Lourdes