18-19 juillet 1830 : Première apparition à Catherine Labouré

Paris, rue du Bac le 18 juillet 1830, congrégation des Filles de la Charité : il est 11h30 du soir, Sœur Catherine Labouré (24 ans) se réveille, car elle entend par trois fois prononcer son nom. Elle entrouvre les rideaux de son alcôve et voit son ange gardien sous l’apparence d’un enfant d’environ 5 ans. Celui-ci lui dit : «  Veuillez me suivre à la chapelle où la Sainte Vierge vous attend ».

Catherine s’habille en toute hâte et le suit à la chapelle. Cette dernière est illuminée comme à la messe de minuit, mais elle ne voit pas la Sainte Vierge. Elle s’agenouille et commence à prier. Après environ une demi-heure, son ange gardien lui dit : «  Voilà la Sainte Vierge ».

La Sainte Vierge lui parle des temps difficiles qui s’annoncent. Le monde entier sera plongé dans la confusion et des choses graves vont arriver. La croix sera traitée avec mépris et sera foulée aux pieds. Avec grande tristesse, elle révèle que la plaie du côté de Notre Seigneur se rouvrira. D’un air encourageant elle ajoute :

« Venez au pied de cet autel. Là les grâces
seront répandues sur toutes les personnes
qui les demanderont avec confiance et ferveur
. »




Apparition de Pontmain : 17 janvier 1871

Le 17 janvier 1871, il fait froid, la France est en guerre, Paris est assiégé, les Prussiens, vainqueurs, sont aux portes de Laval, petite ville de Mayenne (ouest). A Pontmain, bourg proche de Laval, un enfant, Eugène Barbedette sort « voir le temps » et découvre au-dessus de la maison d’en face une belle dame à la robe constellée d’étoiles qui le regarde en souriant.

Les villageois accourent vers la grange. D’autres enfants voient à leur tour. Un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Belle Dame. Autour du curé et des religieuses de l’école s’organise une veillée de prière. On récite le chapelet, puis le Magnificat, quand une banderole se déroule entre l’ovale et le toit de la maison. Lettre après lettre, un message s’inscrit, aussitôt épelé et lu par les enfants : « Mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. »

La ferveur grandit et les enfants manifestent leur joie : « Oh ! Qu’elle est belle ! ». Soudain les enfants deviennent tout tristes alors que le visage de Marie est empreint lui aussi d’une profonde tristesse. Une croix rouge apparaît devant elle portant Jésus tout sanglant. Au sommet de la Croix, sur une traverse blanche, s’écrit en rouge le nom de Celui qui est là : JESUS-CHRIST. Marie saisit le crucifix à deux mains et le présente aux enfants tandis qu’une petite étoile allume les quatre bougies de l’ovale. On prie en silence. Tout le monde s’agenouille dans la neige pour la prière du soir. Lorsque tout est fini, chacun retourne chez soi, le cœur apaisé.

Ce même 17 janvier, le général prussien Von Schmidt reçoit l’ordre de se rendre sur la Seine au lieu de pénétrer dans Laval. Ce changement de tactique injustifié, arrêt de la poursuite d’anéantissement, fait dire à Von Schmidt : « C’est fini, nous n’irons pas plus loin, là-bas du côté de la Bretagne une Dame invisible nous a barré la route. » Onze jours plus tard l’armistice est signé. Les Prussiens n’entreront pas à Laval.

Source  Association Marie de Nazareth, Une minute avec Marie 17 janvier 2024.

On peut également trouver un récit ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apparition_mariale_de_Pontmain




Marie est là…

« Je ne savais que mon Chapelet… »

Sainte Bernadette de Lourdes

 

     Je reviens juste de quelques jours de silence et de prière à Lourdes. Et en méditant le Rosaire quotidien, la densité spirituelle et gestuelle de la première Apparition de la Vierge à Bernadette m’a véritablement sauté aux yeux comme une évidence : en effet, n’est-il pas révélé ici, sans bruit de paroles, le secret du cœur de Bernadette[1] ? Oui, dès le début de l’Apparition, elle pose un geste qui en dit long sur le trésor humble et caché de sa vie chrétienne : « Je mis la main à la poche et je récitais mon chapelet, ayant toujours cette Dame devant les yeux … » Telle est la première vérité de son « réflexe marial » !

Ainsi, comme à Lourdes, il nous faut avoir aussi dans nos vies le « réflexe marial » de la petite Bernadette. Face à l’envahissement bruyant et dispersant de notre monde actuel si agressif, il nous faut tenir et prier notre chapelet dans le métro ou dans la rue : Marie notre Mère est toujours là, à veiller sur nous… et la prière du Chapelet est un merveilleux éveil à cette présence de la Vierge qui vient « prier » avec nous ! Voilà pourquoi, mine de rien, la première Apparition de Marie nous révèle le grand secret de sa Présence silencieuse.

Alors ouvrons les yeux et le cœur sur cette première rencontre du 11 février 1858 :

Tout commence par une démarche de l’humble quotidien : accompagnée de sa sœur Toinette et d’une amie, Bernadette se rend à Massabielle[2] pour ramasser du bois mort au bord du Gave. Tout est calme en ce lieu quand, soudain, advient « comme un coup de vent » ! Elle tourne alors les yeux vers la Grotte et voit apparaître une Dame dans une douce lumière :

« J’aperçus une Dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue, une rose jaune sur chaque pied… »

A cet instant, Bernadette témoigne de cette première Apparition : « Je voulus faire le signe de la Croix avec mon chapelet, mais je ne pus porter la main jusqu’au front… elle m’est tombée ! La vision fit le signe de la Croix. Le grand saisissement que j’éprouvais disparut. Je me mis à genoux et je dis mon chapelet en présence de la belle Dame. La vision faisait courir les grains du sien, mais elle ne remuait pas les lèvres. Quand j’eus fini mon chapelet… Elle disparut. » Ces instants resteront gravés à jamais en son cœur[3]

Vision riche d’enseignement pour notre chapelet quotidien : Marie prie avec nous et nous enveloppe de sa tendresse : c’est l’autre vérité du « réflexe marial » ! Prier son chapelet permet à Marie d’entrer dans l’intimité de notre cœur où elle enveloppe de sa tendresse maternelle notre prière, si pauvre soit-elle ! Tel est le secret si simple de la première Apparition de Lourdes où la récitation du chapelet ouvre les yeux de notre foi sur sa Présence : Mère attentive à chaque instant de nos vies… Alors, écoutons un des plus beaux conseils de cette chère Bernadette : « Mettez-vous dans le Cœur de Marie, et restez-y ! Faites-en votre demeure sur la terre… »

    +M-Mickaël

 

[1] Bernadette vient d’avoir 14 ans le 7 janvier 1858.

[2] Ce mot signifie « vieille pierre » en bigourdan.

[3] « Que j’aime à me rappeler ces doux moments passés sous vos yeux pleins de bonté et de miséricorde pour nous ! » Carnet Reine du Ciel, 12 mai 1866.




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