C’est au cours d’une longue promenade dans la nature que je reçus la grâce la plus exceptionnelle de ma vie. Je marchais seul, écoutant les oiseaux chanter lorsque je suis « tombé au ciel ». C’est-à-dire que je me suis retrouvé consciemment et matériellement en présence de Dieu.
Je vis ma vie jusqu’à ce jour étalée devant moi. Je sus en un instant que le but de ma vie était d’aimer et de servir mon Seigneur et mon Dieu ; je vis de quelle manière son amour m’enveloppait et me soutenait à chaque instant de mon existence ; je vis comment chacune de mes actions possédait un contenu moral, pour le bien ou pour le mal ; je vis comment tout ce qui était arrivé dans ma vie était ce qui pouvait m’arriver de mieux, la chose la plus parfaite arrangée pour mon bien par un Dieu très bon et très aimant, surtout les événements qui me causaient le plus de souffrance !
Je vis chaque heure que j’avais gaspillée à ne rien faire qui eût de valeur aux yeux de Dieu, quand à tout moment de mon existence je baignais dans la mer de l’immense amour inimaginable de Dieu.
La réponse aux questions que je me posais intérieurement m’était instantanément présentée, à une exception près, capitale : le nom de ce Dieu qui se révélait à moi ! Je priais pour connaître son nom, pour savoir quelle religion me permettrait de le servir et de le vénérer : « Faites-moi connaître votre nom – cela m’est égal si vous êtes Bouddha, Appolon ou Krishna pourvu que vous ne soyez pas le Christ et que je ne doive pas devenir Chrétien ! ». Et en conséquence, bien que Dieu eût entendu ma prière, je ne reçus aucune réponse à ce moment-là.
Un an et un jour après cette grâce, je reçus en rêve la seconde plus grande grâce de ma vie. Pourtant, quand je me suis couché, je ne savais pas grand-chose du Christianisme et je n’avais pas de sympathie pour lui ! Mais quand je me suis réveillé, j’étais devenu éperdument amoureux de la bienheureuse Vierge Marie et ne désirais rien d’autre que de devenir aussi totalement chrétien qu’il me serait possible.
Le « rêve » se déroulait comme suit : on m’avait conduit dans une salle où il me fut accordé une audience avec la plus belle jeune femme que je pouvais imaginer et je compris qu’il s’agissait de la Vierge Marie. Elle était prête à répondre à toutes mes questions ; je me revois debout, considérant nombre de questions possibles, et lui en adressant quatre ou cinq. Elle y répondit, puis me parla pendant plusieurs minutes puis l’audience prit fin. Je me rappelle tous les détails, y compris, bien sûr, les questions et les réponses ; mais tout cela pâlit devant l’extase d’avoir été simplement en présence de la Vierge, dans la pureté et l’intensité de son amour.
Extrait du livre Le salut vient des juifs de Roy H. Schoeman (éditions – FX de Guibert 2005) traduit de l’américain par Judith Cabaud
12 décembre : Notre-Dame de Guadalupe : « Je suis votre mère miséricordieuse »
Dans ce troisième volet de méditation sur les fêtes mariales de l’Avent, nous vous présentons aujourd’hui Notre-Dame de Guadalupe.
Le samedi 9 décembre 1531, très tôt le matin, Juan Diego, un indigène de 54 ans converti au christianisme depuis quelques années, marche au pied de la colline du Tepeyac au nord-ouest de Mexico. Il entend alors un chant merveilleux d’oiseaux.
Puis une voix féminine l’appelle: «Juanito, Juan Dieguito.» L’usage du diminutif fait penser à une mère qui appelle son petit enfant. Arrivé au sommet du mont, Juan aperçoit une très grande dame aux vêtements brillants comme le soleil. À ses pieds, la nature semble transfigurée en pierres précieuses.
— Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu ?
— Madame, je dois atteindre ton église à Mexico, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées par nos prêtres.
— Comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici une église soit construite en mon honneur.
— Madame, je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur.
« Je ne suis rien »
En toute hâte, Juan se rend au palais épiscopal raconter ce qu’il a vu à Mgr Zumarraga. Mais celui-ci a de la peine à le croire et le renvoie. Déçu, il retourne alors voir la dame et lui demande d’envoyer à sa place une personne importante qui inspire le respect, afin qu’on la croie, «car moi, je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille», dit-il.
Mais la dame lui répond : « Écoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’exécution de mon désir, mais c’est toi précisément que je sollicite et demande de m’aider afin que, par ta médiation, mon vœu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque.» Juan retrouve confiance et se décide à retourner voir son évêque le lendemain matin.
Comme à Lourdes et à Fatima, la Vierge choisit toujours les plus petits pour porter les plus grands messages. De cette manière, elle nous rappelle que le grand secret de l’Évangile réside dans l’humilité, unique réceptacle de la charité. «Il élève les humbles» (Lc 1,52); «Il faut qu’il grandisse, et moi, que je diminue» (Jn 3,30); «Qui s’abaisse sera élevé» (Lc 9,14). Car seul le pauvre de cœur peut accepter de tout recevoir de Dieu et de tout partager aux hommes.
«Ni doute ni soupçon»
Après avoir longuement attendu, Juan raconte de nouveau son histoire à l’évêque.
Cette fois, ce dernier prend le temps de l’interroger rigoureusement. Mgr Zumarraga est mieux disposé, mais il lui demande un signe qui confirmera ses paroles. Juan se rend donc de nouveau rencontrer la dame sur la colline, et celle-ci lui dit: «Très bien, mon petit, tu repartiras là-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela, il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain.»
Mais le lendemain, l’oncle de Juan étant à l’article de la mort, il ne peut accomplir sa mission, prenant plutôt le temps de trouver un médecin et un prêtre pour son oncle.
«Que ton cœur ne soit pas troublé»
Le lendemain 12 décembre, passant près de la colline, Juan cherche à éviter la dame, car il a peur et honte de lui avoir désobéi.
Mais celle-ci le voit et le réconforte :«Écoute-moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton cœur ne soit pas troublé. N’aie pas peur de cette maladie ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ? N’es-tu pas sous ma protection ? Ne suis-je pas ta santé ? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein ? Que désires-tu de plus ? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois pas affligé par la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri.»
Elle lui dit aussi de grimper sur la colline pour cueillir des roses en plein hiver. Ces fleurs seront le signe qu’a demandé l’évêque. Juan les garde précieusement dans son pauvre manteau fait en fibre de cactus. Il se précipite alors à l’évêché et déplie son manteau devant l’évêque. Les roses tombent à terre et laissent apparaitre sur le manteau une fabuleuse image de la Mère de Dieu.
L’évêque tombe à genoux, prie, demande pardon à la Vierge pour son incrédulité et place le manteau dans sa chapelle. Il demande à Juan l’emplacement exact où il doit faire construire une église. De retour à sa maison, Juan retrouve son oncle guéri miraculeusement par la Vierge qui lui est apparue et qui lui a révélé vouloir être appelée Notre-Dame de Guadalupe.
Patronne des Amériques
En 1533 la construction du premier sanctuaire est déjà achevée. Dans les années qui suivent, les conversions d’Indiens explosent pour atteindre plus de 8 millions de baptisés en 1537, soit plus de 3500 par jour! Plusieurs autres églises toujours plus grandes seront construites au fils des ans, jusqu’à l’actuelle érigée en 1976 et dont le toit de bois est un cadeau de l’Église du Canada.
Le 14 novembre 1921, pendant la révolution anticatholique au Mexique, une bombe placée dans un bouquet de fleurs explose sous l’image. L’explosion détruit les marches de marbre de l’autel et les chandeliers. Le retable en marbre est cassé en morceaux. La croix en laiton du tabernacle se plie même en deux. Les vitres de la plupart des maisons proches de la basilique se brisent. Par contre, celle qui protège l’image n’est même pas fêlée. Et – ô miracle! – l’image demeure intacte.
Pie XII déclare Notre-Dame de Guadalupe patronne des Amériques en 1946. Chaque année, de 10 à 20 millions de pèlerins se rendent au sanctuaire, ce qui en fait le plus important lieu de pèlerinage marial au monde.
Une image miraculeuse
L’image de Notre-Dame de Guadalupe est la seule œuvre d’art qui vient du ciel! Elle est un signe encore pour nous aujourd’hui. L’image ne comporte aucun coup de pinceau et semble imprimée photographiquement sur le manteau. Les étoiles sur le manteau de la Vierge rendent compte de la position exacte des constellations vues de Mexico au matin du 11 décembre 1531 à 10 h 40. Le dessin des étoiles est inversé, comme s’il avait été projeté sur le tableau à partir d’une source extérieure.
Dans les yeux de la Vierge, on peut apercevoir au microscope l’image convexe des personnes regardant le manteau de Juan Diego quand il le déplia. Cette image respecte le phénomène optique de Purkinje-Sanson, découvert dans les années 1880.
En 1981, des experts de la NASA n’arriveront pas plus à expliquer l’origine inconnue des couleurs…
En 1936, le Prix Nobel de chimie Richard Kuhn étudie des fibres du manteau et constate que les colorants utilisés ne sont pas d’origine minérale, ni végétale, ni animale. En 1981, des experts de la NASA n’arriveront pas plus à expliquer l’origine inconnue des couleurs et l’incroyable résistance de l’image qui, au fil du temps, aurait normalement dû se dégrader en moins d’une décennie.
Par comparaison, une copie de l’image de Notre-Dame de Guadalupe peinte au XVIIIe siècle avec un très grand soin et conservée dans les mêmes conditions climatiques que l’originale s’est totalement détériorée en peu d’années. «L’étude de l’image a été l’expérience la plus bouleversante de ma vie», écrira l’un des scientifiques dans son rapport.
Le plus étonnant demeure des phénomènes inexpliqués qui laissent penser que l’image réagit comme un être vivant. Ainsi, la température de la toile oscille comme le corps humain entre 36,6 et 37 °C. On peut aussi observer des variations de couleurs selon que l’on s’approche ou s’éloigne de l’image. Enfin, en 1991, on a découvert que le bord des paupières de la Vierge présente des signes d’une microcirculation artérielle.
La science, qui est si souvent invoquée comme prétexte à l’incrédulité, nous montre aujourd’hui des signes de crédibilité qui étaient restés cachés pendant des siècles et devant lesquelles elle doit demeurer muette comme devant un mystère.
«Je suis la Mère du vrai Dieu»
Le nom «Guadalupe» n’est pas anodin. Il fait référence à une statue miraculeuse en Espagne liée à la lutte contre l’arianisme, une hérésie qui nie la divinité du Christ. Or, l’apparition de Mexico met justement en lumière le plus fondamental de tous les privilèges de Marie: sa maternité divine. Marie n’est pas seulement mère de l’humanité du Christ. Marie est véritablement mère de Dieu! La Guadalupe l’exprime d’abord discrètement dans son corps, puisqu’elle apparait enceinte de trois mois de Jésus. Puis elle le déclare à Juan Diego: «Je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du vrai Dieu.»
La maternité divine nous aide à toujours mieux mettre en lumière le mystère de l’Incarnation, c’est-à-dire la double nature humaine et divine du Christ. «Mère» contre ceux qui nient son humanité, «de Dieu» contre ceux qui nient sa divinité. Non pas mère de la divinité, mais mère d’un fils qui est Dieu. Mère d’un homme qui, dès l’instant de sa conception, est personnellement Dieu. Comment expliquer cette nuance?
Il faut d’abord reconnaitre que l’on n’est pas la mère d’une nature, mais d’une personne. Bien qu’aucune mère ne donne à ses enfants l’âme et la personnalité, on ne dit pas qu’elle est mère seulement de la chair, mais bien mère de toute la personne. Voici la mère de François… et non la mère de la chair de François! De même, Marie n’est pas mère du corps de Jésus, mais mère de Jésus (Lc 8,19; Jn 2,1; Ac 1,14).
Or, le nom propre désigne la personne qui vit en ce corps. Et puisque cette personne est divine, Marie se trouve donc être mère de Dieu. «D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi?» (Lc 1,43).
«Je suis votre mère»
La dame révèle aussi à Juan Diego sa maternité universelle: «Je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment.» Mère de la tête du corps mystique, Marie est aussi mère de ses membres. Avec l’amour d’une mère, elle veille sur nous, nous protège et nous conduit à son Fils. Il n’y a rien à craindre si nous sommes avec elle «comme un petit enfant contre sa mère» (Ps 130).
Cela n’est pas sans rappeler une anecdote de l’enfance de sainte Thérèse de Lisieux rapportée par sa mère Zélie: «La petite Thérèse me demandait l’autre jour si elle irait au Ciel. Je lui ai dit que oui, si elle était bien sage; elle me répond: “Oui, mais si je n’étais pas mignonne, j’irais dans l’enfer… mais moi, je sais bien ce que je ferais, je m’envolerais avec toi qui serais au Ciel, comment que le Bon Dieu ferait pour me prendre?… tu me tiendrais bien fort dans tes bras?” J’ai vu dans ses yeux qu’elle croyait positivement que le Bon Dieu ne lui pouvait rien si elle était dans les bras de sa mère.»
Étoile de l’évangélisation
Au-delà des signes manifestés par Notre-Dame de Guadalupe, c’est son cœur de mère qui est important. Son cœur qui aima Jésus et qui nous aime comme ses propres enfants. Ce cœur qui veut nous donner son amour, sa compassion, son aide et sa protection. Ce cœur qui écoute nos lamentations et remédie à nos misères.
Le cœur de Marie est le plus proche des hommes parce qu’il est le plus proche de Dieu. Elle qui a donné la vie humaine à Dieu, elle donne aussi la vie divine aux hommes. C’est donc par son cœur maternel que Marie est «l’Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation», comme l’appelait saint Jean-Paul II. Une mère et une étoile non seulement pour l’Amérique, mais aussi pour le monde entier.
Sainte Marie, Mère de Dieu et notre mère, priez pour nous !
Durant ce temps de l’avent, temps marial s’il en est, nous vous proposons de méditer chaque semaine sur les fêtes mariales que le calendrier liturgique nous propose en ce mois de décembre.
Après avoir médité la semaine dernière sur l’Immaculée Conception, arrêtons nos pas aujourd’hui à Lorette, en italie centrale, dans la région des Marches, près de la mer Adriatique.
C’est là que se trouve le sanctuaire de la « Santa Casa », la Sainte Maison de la Vierge Marie à Nazareth. Au coeur de la basilique est conservée une partie de la maison de Marie à Nazareth. La maison de la Vierge à Nazareth était de fait une grotte, agrandie et fermée par des murs, pour en faire une maison. La basilique de l’Annonciation à Nazareth conserve la grotte, et les murs sont maintenant à Lorette. Leur étude scientifique a montré qu’ils sont constitués de pierre et matériaux n’existant pas en Italie, mais bien en Palestine ; et la construction restituée à Lorette correspond à la structure de la grotte de Nazareth. Il s’agit donc de la demeure même dans laquelle la Vierge Marie a vécu, conçu et élevé Jésus enfant. C’est pourquoi Jean Paul II a pu dire que La « Sainte Maison de Lorette, premier sanctuaire de portée internationale dédié à la Vierge, a été pendant plusieurs siècles, le vrai cœur marial de la chrétienté » (Jean Paul II). C’est en 1291 durant les Croisades que la maison a été déplacée en Croatie. Puis en 1294 a été installée à Lorette. En 1510 le sanctuaire a reçu l’approbation pour devenir un pèlerinage officiel. Notre-Dame de Lorette est fêtée le 10 décembre.
Histoire de Notre-Dame de Lorette
Le 10 décembre on célèbre la fête liturgique de Notre-Dame de Lorette. La fête est également appelée Fête de la Venue et a des origines très anciennes.
La légende veut que la Sainte Maison de Marie ait été amenée de Nazareth par des anges quand la Palestine tomba en main aux Turcs infidèles, en 1291. En 1296, l’ermite Paolo della Selva rapporta aux Autorités une histoire fascinante, reprise ensuite dans de nombreux documents au cours du temps, s’enrichissant de détails de plus en plus pittoresques. Selon cette histoire, en 1294, les anges auraient emporté la Sainte Maison de la Palestine, tombée en main aux Turcs.
Le voyage de la Sainte Maison aurait d’abord touché Trsat, aujourd’hui quartier de la ville de Rijeka, en Croatie, mais les anges décidèrent de traverser la mer et d’amener leur précieuse cargaison dans le territoire de Recanati, où ils posèrent la Sainte Maison d’abord dans un bois qui appartenait à une dame nommée Loreta, ensuite dans le champs de deux frères, et enfin, la nuit entre le 9 et le 10 décembre 1296, au sommet du Mont Prodo.
Ensuite, afin de protéger la Sainte Maison, autour d’elle fut érigé d’abord un mur, ensuite un sanctuaire, qui devint tout de suite un lieu de pèlerinage.
Il est difficile de comprendre ce qu’il y a de réel dans l’histoire de la Transportation et ce qui est le fruit des récits populaires. Une version de l’histoire veut que ce fut une riche famille de princes apparentés avec la famille impériale de Constantinople qui sauva les restes de la Sainte Maison jusqu’à Lorette. Ce qui est certain, c’est qu’encore aujourd’hui l’histoire du mystérieux « voyage » de la Sainte Maison, avec tout ce qu’elle représente, fascine les pèlerins qui se rendent en visite au Sanctuaire.
Naquit ainsi la vénération à Notre-Dame de Lorette, symbole du côté humain et familial de Jésus et de toute la Sainte Famille. Pour tous les pèlerins qui depuis le Moyen Âge se rendent dans ce lieux, ce sanctuaire rappelle le mystère de l’Incarnation de Jésus, la vocation de la Vierge Marie, humble servante du Tout Puissant, qui, en acceptant Sa tâche, a fait de sa personne la “maison” de Dieu et de toute l’Église, et les vertus évangéliques de la Sainte Famille.
Notre-Dame de Lorette a fait de la Basilique qui lui est dédiée le cœur d’un culte où se reflète vraiment celui adressé à la Sainte Famille à Nazareth. Fidèles et pèlerins se sont rendus à cet endroit au cours des siècles pour y trouver du réconfort, malades et infirmes s’y sont rendus à la recherche de la guérison et de la consolation dans leur souffrance. Ici sont nées les Litanies de Lorette, les supplications qui sont récitées ou chantées à la fin du Rosaire, qui étaient déjà entonnées dans la Sainte Maison de Lorette avant leur diffusion dans toute la chrétienté en devenant les prières les plus populaires dédiées à la Mère de Jésus.
Le 24 mars 1920, veille de l’Annonciation du Seigneur, Pape Benoît XV émit le Décret qui déclarait Notre-Dame de Lorette Sainte Patronne des voyageurs en avion et de l’aéronautique.
Le 7 octobre 2019, Pape François, à travers la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a inséré dans le Calendrier Romain la mémoire facultative de la Sainte Vierge Marie de Lorette.
Miracles de Notre-Dame de Lorette
En plus de la mystérieuse Transportation de la Sainte Maison, au cours des siècles Lorette a été le théâtre de nombreux miracles et guérisons. La plupart des miracles attribués à Notre-Dame de Lorette concerne des guérisons miraculeuses, qui ont concerné hommes, femmes et enfants au cour des années.
Pour n’en citer que quelques exemples, le petit Lorenzo Rossi, sauvé d’une bronchopneumonie et bronchiolite qui en 1959 l’avait amené en point de mort. La mère, désespérée, lui versa sur le front de l’huile bénite qui venait du Sanctuaire de la Sainte Maison de Lorette, et commença à lui masser la poitrine avec. L’enfant, à l’article de la mort, recommença à respirer et recouvrit ensuite toute sa santé.
Gerry de Angelis, lui, était déjà dans le coma, quand son père, qui était sur le point de lui rendre visite à l’hôpital, sentit le besoin d’aller à Lorette.
Quand, après ce détour, il rejoignit son fils, ce dernier était sorti du coma.
À Giacomina Cassani, une jeune fille de seize ans de Bardi, en 1930, avait été diagnostiquée une tumeur à la cuisse gauche. Contrainte désormais à vivre en chaise roulante avec un bustier, la jeune fut amenée en pèlerinage à Lorette, où, au passage du Très Saint Sacrement, elle éprouva d’abord une forte douleur et ensuite un soulagement inattendu. À partir de ce moment-là, elle commença à aller mieux, jusqu’à arriver à une guérison complète.
Bruno Baldini, un jeune garçon de Florence, le 23 Octobre 1934, fut victime d’un terrible accident de moto qui lui provoqua une grave lésion cérébrale, le rendant muet et avec des grosses difficultés motrices. Un jour il entendit une voix claire lui disant d’entreprendre un pèlerinage dans un Sanctuaire. Il choisit Lorette et, le jour de son arrivée, pendant qu’il était à son hôtel, il entendit de nouveau cette même voix, qui lui commandait de se lever et de parler. Et ainsi il fit, à la stupeur générale des personnes présentes.
Extrait de l’Homélie du pape Saint Jean-Paul II au sanctuaire de Lorette, le 8 septembre 1979
1. « Ta naissance, ô Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier ! ».
Voilà, c’est aujourd’hui le jour de cette joie. Le 8 septembre, neuf mois après la fête de l’Immaculée Conception de la Mère du Fils de Dieu, l’Eglise commémore le souvenir de sa naissance. Le jour de la naissance de la Mère incite nos cœurs à se tourner vers le Fils : « De toi est né le soleil de justice, le Christ notre Dieu : il a effacé la malédiction et apporté la grâce, il a vaincu la mort et nous a donné la vie éternelle » (Ant. Benedictus).
Et ainsi, donc, la grande joie de l’Eglise passe du Fils sur la Mère. Le jour de sa naissance est vraiment un préambule et le commencement d’un monde meilleur (origo mundi melioris) comme Paul VI l’a proclamé de manière merveilleuse.
C’est pour cette raison que la liturgie d’aujourd’hui confesse et annonce que la naissance de Marie répand sa lumière sur toutes les Eglises qui sont dans le monde.
2. Il semble que la lumière que la fête de la naissance de Marie fait rayonner sur l’Eglise de la terre italienne brille de manière toute particulière ici à Lorette, dans l’admirable sanctuaire qui est aujourd’hui le but de notre pèlerinage commun. Dès le début de mon pontificat j’ai éprouvé ardemment le désir de venir en ce lieu ; j’ai toutefois préféré attendre ce jour, celui de la présente fête. Me voici ici aujourd’hui, tout spécialement heureux qu’ à mon premier pèlerinage participent également des cardinaux et évêques, de nombreux prêtres et religieuses et une foule de pèlerins provenant en majorité des diverses villes de cette région d’Italie. En communion avec tous, je désire apporter ici aujourd’hui les chaleureuses paroles de vénération qui jaillissent de tous les cœurs et, en même temps de la tradition séculaire de cette terre que la Providence a choisie comme siège de Pierre et qui, par la suite a été illuminée par le rayonnement de ce sanctuaire que la profonde piété chrétienne a lié de manière toute particulière au souvenir du mystère de l’Incarnation.[…]
3. Le culte rendu en cette terre à la Mère de Dieu est. selon une antique et vivante tradition, lié à la Maison de Nazareth. La maison où, comme rappelle aujourd’hui l’Evangile, Marie vécut après son mariage avec Joseph. La maison de la Sainte Famille. Une maison est toujours et avant tout un sanctuaire de la mère de famille. C’est avec sa maternité que, d’une manière particulière, elle le crée. Il est nécessaire qu’en venant au monde les fils de la famille humaine aient un toit sur la tête. Toutefois, comme nous le savons, la maison de Nazareth ne fut pas le lieu où naquit le Fils de Marie et Fils de Dieu. Tous les prédécesseurs de Jésus qui figurent dans la généalogie présentée dans l’Evangile selon saint Mathieu lu aujourd’hui sont vraisemblablement venus au monde sous un toit. A lui, cela n’a pas été donné. Il est né à Bethléem, comme un exilé, dans une étable. Et il lui fut impossible de venir dans la maison de Nazareth, à cause de la cruauté d’Hérode. Pour cela il dut fuir de Bethléem pour gagner l’Egypte ; ce n’est qu’après la mort du roi que Joseph osa ramener Marie et l’Enfant dans la maison de Nazareth.
Et depuis ce moment cette maison fut centre de la vie quotidienne, le lieu où se déroula la vie cachée du Messie, la maison de la Sainte Famille. Elle fut le premier temple, la première église sur laquelle, avec sa maternité, la Mère de Dieu fit rayonner sa lumière. Elle l’illumina de la lumière émanant du grand mystère de l’Incarnation ; du mystère de son Fils.
C’est sons le rayon de cette lumière que, dans votre pays ensoleillé, croissent les maisons familiales. Il y en a tant ! Des sommets des Alpes et des Dolomites que j’ai pu approcher le 26 août dernier en visitant la terre natale du Pape Jean Paul Ier, jusqu’à la Sicile. Tant et tant de maisons ! Des maisons familiales. Et tant et tant de familles ; grâce à la tradition chrétienne et mariale de votre patrie, chacune d’elle maintient un certain lien spirituel avec cette lumière qui émane de la maison de Nazareth, et particulièrement aujourd’hui : le jour de la naissance de la Mère du Christ.
[…]
5. Comme vous le voyez, chers frères et sœurs, je viens à Lorette pour relire le mystérieux destin du premier sanctuaire marial élevé sur la terre italienne. En effet, la présence de la Mère de Dieu au milieu des fils de la famille humaine et au sein des divers pays de la terre en particulier nous dit tant de choses sur les nations et sur les communautés elles-mêmes.
[…]
6. Comme je l’ai déjà fait à Guadalupe, au Mexique puis à Jasna Gora à Czestochowa en Pologne, je désire en cette rencontre de Lorette rappeler cette consécration au Cœur Immaculé de Marie qu’il y a 20 ans, le 13 septembre 1959, les Pasteurs de l’Eglise italienne ont faite à Catane, lors de la conclusion du XVIe Congrès eucharistique national. Et je désire rappeler les paroles que dans un message radiophonique mon prédécesseur Jean XXIII de vénérée mémoire, adressa aux fidèles à cette occasion : « Nous pensons, plein de confiance, qu’en vertu de cet hommage à la Vierge Très-Sainte tous les Italiens vénéreront en elle, avec une ferveur accrue, la Mère du Corps mystique dont l’Eucharistie est symbole et centre vital ; qu’ils imiteront en elle le modèle le plus parfait de l’union avec Jésus notre Chef ; qu’ils s’uniront à Elle dans l’offrande de la Victime divine et qu’ils imploreront d’elle pour l’Eglise les dons de l’unité, de la paix et surtout une plus abondante floraison de vocations sacerdotales. De cette manière la consécration deviendra motif d’un engagement toujours plus sérieux dans la pratique des vertus chrétiennes, un moyen de défense extrêmement efficace contre les maux qui nous menacent et une source de prospérité même temporelle, selon les promesses du Christ » (ASS 51; 1959; 713).
Tout ce qui a trouvé, il y a vingt ans son expression dans l’acte de consécration à Marie accompli par les pasteurs de l’Eglise italienne, aujourd’hui je veux non seulement le rappeler mais aussi le répéter de tout cœur, le renouveler et en faire d’une certaine manière ma propriété puisque par les insondables décrets de la Providence il m’est échu d’accepter le patrimoine des évêques de Rome au Siège de Saint-Pierre.
7. Et je le fais avec la plus profonde conviction de la foi, de l’intelligence et du cœur tout ensemble. Parce qu’en cette difficile époque et de même au cours des temps qui viennent, seul le véritable grand Amour pourra sauver l’homme.
Seulement grâce à lui, cette terre, l’habitation de l’humanité, peut devenir une maison : la maison des familles, la maison des nations, la maison de la famille humaine tout entière. Sans amour, sans le véritable grand amour, il n’y a pas sur la terre de maison pour l’homme. Même s’il élevait les édifices les plus beaux et les aménageait de la manière la plus moderne, l’homme serait condamné à vivre privé de tout.
Accepte, ô Notre-Dame de Lorette, ô Mère de la maison de Nazareth, ce pèlerinage, le mien, le nôtre : il est une grande prière commune pour la maison de l’homme de notre époque : pour la maison qui prépare les fils de toute la terre à la maison éternelle du Père dans le ciel.