La rupture de la digue : interview de Peter Seewald

Le journaliste allemand, biographe de Benoît XVI, a donné une  interview passionnante à l’agence germanophone kath.net, nous la reproduisons ci-dessous.

La rupture de la digue !

 

kath.net : Monsieur Seewald, à l’occasion de l’annonce des nouveaux cardinaux nommés et du futur préfet du dicastère de la foi, le magazine Der Spiegel a titré : « Le pape François fait le ménage dans l’héritage de Benoît ». Le Frankfurter Rundschau a écrit : « Franziskus bricht endgültig mit Benedikt » (François rompt définitivement avec Benoît). Avez-vous été surpris par ces gros titres ?

Seewald : Pas vraiment. D’une part, ils correspondent aux souhaits des médias concernés, d’autre part, on a pu observer que le cours du pape François se radicalise ou, disons, se dévoile avec l’âge. Si en plus un collaborateur émérite comme l’archevêque Georg Gänswein est banni du Vatican et qu’en même temps un protégé est nommé gardien suprême de la foi, dont les qualifications pour la fonction la plus importante de l’Eglise catholique semblent douteuses, c’est déjà une annonce.

kath.net : Le futur chef de l’autorité de la foi, l’Argentin Victor Fernández, a défini sa future mission en disant qu’ »une croissance harmonieuse préservera la doctrine chrétienne plus efficacement que n’importe quel mécanisme de contrôle ».

Seewald : C’est non seulement flou, mais aussi grotesque au vu de la crise dramatique que traverse l’Eglise en Occident. Le fait que le pape François déclare en même temps que le dicastère a « utilisé des méthodes immorales » dans le passé doit faire réfléchir. Comment ne pas y voir une allusion à l’ancien préfet de la foi Joseph Ratzinger ? Ainsi que comme une tentative de légitimer le changement de cap.

kath.net : Dans votre dernier livre  « Benedikts Vermächtnis » [L’héritage de Benoît] , vous citez encore les paroles élogieuses que François a gardées pour son prédécesseur. Il l’a qualifié de « grand pape » : « Grand par la force de son intelligence, par sa contribution à la théologie, grand par son amour pour l’Eglise et les hommes, grand par ses vertus et sa foi ».

Seewald : Cela m’a beaucoup ému. Et c’est aussi très juste. Il n’y a aucun observateur averti qui ne reconnaîtrait en Ratzinger l’un des plus grands enseignants sur le siège de Pierre. Mais aujourd’hui, on doit se demander si les confessions de Bergoglio n’étaient pas que des déclarations du bout des lèvres, voire des écrans de fuméeNous nous souvenons tous des paroles chaleureuses de Ratzinger lors de la messe de requiem pour Jean-Paul II, des paroles qui allaient droit au cœur, qui parlaient d’amour chrétien, de respect. Mais personne ne se souvient des paroles de Bergoglio lors de la messe de requiem pour Benoît XVI. Elles étaient aussi froides que toute la cérémonie, qui ne pouvait pas être assez courte pour ne pas rendre une once d’honneur de trop à son prédécesseur.

kath.net : Qu’est-ce que cela signifie ?

Seewald : C’est très simple : si l’on est sérieux, on essaie tout de même de cultiver et d’utiliser l’héritage d’un « grand pape » – et non de l’endommager. Benoît XVI a montré l’exemple. En traitant l’héritage de Jean-Paul II, il a souligné l’importance de la continuité et des grandes traditions de l’Eglise catholique, sans pour autant se fermer aux nouveautés. François, en revanche, veut sortir de la continuité. Et donc de la tradition doctrinale de l’Église.

kath.net : Mais n’y a-t-il pas toujours besoin de changements, de progrès ?

Seewald : L’Église est en chemin. Mais elle ne vit pas d’elle-même. Elle n’est pas une masse de manœuvre au gré des dirigeants du moment. Pour Ratzinger, le renouvellement consistait à redécouvrir la compétence centrale de l’Église – pour redevenir ensuite cette source dont la société a besoin pour ne pas s’enliser spirituellement, moralement et psychiquement. La réforme signifie préserver dans le renouvellement, renouveler dans la préservation, afin d’apporter le témoignage de la foi avec une clarté nouvelle dans l’obscurité du monde. La recherche de l’actualité ne doit jamais conduire à l’abandon de ce qui est vrai et valable et à une adaptation à l’actualité du moment.

kath.net : Et c’est différent maintenant ?

Seewald : On en a l’impression. La nomination du futur préfet de la foi exprime de manière significative ce que les gros titres cités au début veulent dire par la destruction de l’héritage de Benoît. Alors que François a écarté à la première occasion le cardinal Müller, appelé par Benoît, il hisse maintenant à ce poste, avec son acolyte argentin de longue date, quelqu’un qui a immédiatement annoncé une sorte d’autodémolition. Il veut modifier le catéchisme, relativiser les affirmations de la Bible, mettre le célibat en discussion.

kath.net : Victor Fernández est considéré comme le ghostwriter du pape.

Seewald : Oui, pour des discours souvent assez vides de contenu, ou encore pour l’encyclique controversée « Amoris Laetitia ». Avec des éléments que les critiques ont décrits comme « illisibles jusqu’à l’eau de rose » et que les experts considèrent à la limite de l’hérésie.

kath.net : François est toujours considéré comme un « pape réformateur ».

Seewald : Le début a attiré l’attention [note de moi: !!!]. J’ai été impressionné par son engagement pour les pauvres, les réfugiés, pour la protection inviolable de la vie. En même temps, le public étonné a observé que Bergoglio ne tenait pas beaucoup de ses promesses, qu’il se contredisait sans cesse et qu’il créait ainsi une confusion considérable. A cela s’ajoutent les nombreux cas où il a gouverné durement, destitué des personnes mal vues et fermé des institutions précieuses créées sous Jean-Paul II.

kath.net : Bergoglio a certes vu pour lui d’autres tâches que celles de Benoît.

Seewald : On ne peut pas le lui reprocher. Mais les derniers développements laissent entrevoir une véritable rupture de digue. Et au vu du déclin dramatique du christianisme en Europe, cela pourrait se transformer en une inondation qui détruirait ce qui a encore résisté.

kath.net : Ce sont des termes forts…

Seewald : Les dernières nouvelles en provenance du Vatican m’ont rappelé un essai devenu célèbre de Georgio Agamben. Dans son texte sur le « mystère du mal », le philosophe le plus discuté de notre époque met en cause Benoît XVI. En tant que jeune théologien, Ratzinger aurait un jour fait la distinction, dans une interprétation de Saint Augustin, entre une Eglise des infâmes et une Eglise des justes. Depuis le début, l’Église est inextricablement mélangée. Elle est à la fois l’Eglise du Christ et l’Eglise de l’Antéchrist. Il y a cependant, selon Agamben, l’idée du katechon…

kath.net : Comment cela ?

Seewald : En se référant à la deuxième lettre de l’apôtre Paul aux Thessaloniciens, on entend par là le principe de l’arrêt. Un terme qui est aussi interprété comme un « empêchement », pour quelque chose ou pour quelqu’un qui retarde la fin des temps. Selon Agamben, Benoît XVI était en quelque sorte un « stoppeur ». Dans ce contexte, sa démission aurait inévitablement provoqué une séparation de la « belle » et de la « noire » Eglise, cette marge dans laquelle le bon grain se sépare de l’ivraie. C’est une thèse très dure. Mais le pape émérite était apparemment du même avis. Il doit encore rester, a-t-il répondu à ma question de savoir pourquoi il ne pouvait pas mourir. Comme un mémorial pour le message authentique de Jésus, comme une lumière sur la montagne. « A la fin, le Christ vaincra », a-t-il ajouté.

kath.net : L’évolution qui se dessine actuellement au Vatican a-t-elle été une surprise pour vous ?

Seewald : Dès le premier jour de son pontificat, le pape François a tenté de se démarquer de son prédécesseur. Ce n’était un secret pour personne que les deux hommes n’avaient pas seulement des tempéraments opposés, mais aussi des conceptions opposées de l’avenir de l’Eglise. Bergoglio savait qu’il ne pouvait pas égaler Ratzinger dans son éclat et sa noblesse théologiques. Il s’est concentré sur les effets et a eu le vent en poupe grâce aux médias qui ne voulaient pas regarder de trop près pour ne pas devoir voir que derrière le pape décrit comme ouvert et progressiste se cachait un gouvernant parfois très autoritaire, ainsi que Bergoglio était déjà connu en Argentine.

Certains journalistes font carrément de la mise en scène d’un « pape réformateur » un modèle commercial pour leurs livres : le « combattant au Vatican » qui se défend contre les « loups », notamment contre le « pape de l’ombre » Benoît et sa clique réactionnaire. En réalité, il n’y a jamais eu de pape de l’ombre. En tant que pape émérite, Benoît avait évité tout ce qui aurait pu, de près ou de loin, donner l’impression qu’il régnait sur le pontificat de son successeur. Et si l’on voulait chercher les « loups », on voit qu’ils sont tous restés sur le carreau.

Une photo qui se passe de commentaires, pour qui a des yeux pour voir

kath.net : On a dit qu’il n’y avait pas de place pour une feuille de papier entre l’ex-pape et le pape actuel.

Seewald : Eh bien, c’était plutôt un vœu pieux. Il y a eu la photo de la première rencontre. Deux hommes en blanc. Deux papes, et tous deux vivants. C’était un choc qu’il fallait surmonter. Bergoglio a favorisé l’image de l’entente en s’exprimant de temps en temps positivement sur son prédécesseur. Benoît lui faisait confiance. A l’inverse, François n’avait aucun scrupule à rayer d’un trait de plume l’un des projets préférés de son prédécesseur.

kath.net : Qu’entendez-vous par là ?

Seewald : La lettre apostolique « Summorum Pontificum ». Elle libéralisait l’accès à la liturgie classique. Ratzinger voulait ainsi pacifier l’Église sans pour autant remettre en question la validité de la messe selon le missel romain de 1962. « C’est dans l’utilisation de la liturgie », expliquait-il, « que se décide le sort de la foi et de l’Église ». François qualifie en revanche les formes traditionnelles de « maladie nostalgique ». Il y aurait un « danger » de retour en arrière en réaction à la modernité. Comme si l’on pouvait contrôler les tendances, les aspirations, les besoins par des décrets d’interdiction. Les bolcheviks avaient déjà essayé en vain de le faire.

kath.net : Il y aurait eu un sondage selon lequel la majorité de l’épiscopat mondial était favorable à un retrait.

Seewald. Ce n’est pas vrai. D’une part, seuls quelques évêques ont répondu à ce sondage, et d’autre part, à ma connaissance, ils ne se sont pas prononcés majoritairement contre le motu proprio « Summorum Pontificum » de Benoît. Les résultats n’ont jamais été publiés, comme on peut s’en douter. Et quel manque de style que le pape émérite ait dû ensuite apprendre la modification par « L’Osservatore Romano ». Pour lui, c’était comme un coup de poignard dans le cœur. Sa santé ne s’en est pas remise. Peu après sa mort, le monde entier a pu suivre comment Bergoglio a encore durci le ton.

kath.net : Vous faites allusion au cas Gänswein ?

Seewald : Bergoglio ne s’est pas rendu service avec cette affaire. Cela lui ôte toute crédibilité. On ne peut pas parler en permanence, Bible en main, d’amour fraternel, de respect mutuel et de miséricorde et en même temps piétiner ces vertus. La brutalité et l’humiliation publique avec lesquelles un homme aussi méritant que Gänswein a été largué sont sans précédent. Même la coutume d’accorder un mot de remerciement à un collaborateur qui quitte l’entreprise, comme cela se fait dans la plus petite des entreprises, n’a pas été respectée.

kath.net : Les médias parlent d’un « acte de vengeance » à l’encontre de Gänswein.

Seewald : Mais se venger pour quoi ? Parce que quelqu’un a fait preuve ici, tout en respectant la loyauté, non pas d’une mentalité de soumission, mais de cette maturité que Bergoglio revendique toujours ? Parce qu’il a publié un livre qui, au vu des fausses représentations persistantes de l’œuvre et de la personne du pape allemand, est important et nécessaire ? Un livre dans lequel François est d’ailleurs tout sauf malmené ? Le pape a déclassé Gänswein, mais il voulait parler de celui que Gänswein représente. Et dont on veut mettre l’héritage de côté, comme on a mis de côté son plus proche collaborateur. Pour la traduction du livre de Gänswein en allemand, la maison d’édition Herder n’a pas été autorisée à faire appel, comme d’habitude, aux traducteurs du Vatican, m’a-t-on dit dans les milieux de l’édition. Ce travail leur avait été strictement interdit.

kath.net : Revenons à la personnalité de Fernández, le futur préfet de la foi. Lorsqu’il devait devenir recteur de l’Université catholique pontificale d’Argentine, il y avait eu des réserves.

Seewald : La Congrégation pour la doctrine de la foi avait des réserves d’ordre doctrinal et la Congrégation pour l’éducation le jugeait inapte à occuper un poste de direction aussi important. C’est l’archevêque de Buenos Aires de l’époque, Jorge Mario Bergoglio, qui l’a imposé. En tant que pape, Bergoglio lui ouvre désormais la voie vers Rome en redéfinissant les tâches d’un préfet du dicastère de la foi. Il ne s’agirait pas tant de préserver la doctrine que de faire grandir la compréhension de la vérité, « sans s’enfermer dans une seule forme d’expression ». En clair : sans se fixer.

Ce n’est pas tant un rôle de gardien qui est demandé, a écrit François Fernández, mais celui de promoteur du charisme des théologiens, quoi que cela puisse signifier. La réalité est toujours plus importante que l’idée. En clair : ce qui est demandé à un moment donné. Fernández devrait avant tout « tenir compte du magistère le plus récent », c’est-à-dire celui de François. Bergoglio avait déjà édulcoré cet article édicté par Jean-Paul II sur l’ordre du dicastère, qui portait sur la protection de « la vérité de la foi et l’intégrité des mœurs ».

kath.net : Comment faut-il considérer le mot de François sur les « mesures immorales » de la part de l’ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi ?

Seewald : Cela renouait avec la lecture que les médias hostiles à l’Eglise faisaient du « panzer cardinal » et de la « ligne dure » Joseph Ratzinger. Le « Spiegel » a immédiatement repris le projet et a parlé une fois de plus de l’ancien « policier de la foi », qui serait également responsable du retrait de l’autorisation d’enseigner à Hans Küng. Une absurdité totale, tout comme la plupart des clichés habituels sur l’ancien cardinal. En tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Ratzinger se considérait tout sauf comme un persécuteur et encore moins comme quelqu’un opérant avec des « méthodes immorales ».

Immédiatement après sa prise de fonction, les évêques, théologiens et prêtres contestés n’ont plus été rabroués, comme c’était le cas auparavant, mais ont été invités à Rome dans les cas importants afin de se confronter personnellement à leurs divergences d’opinion. Ratzinger a renforcé les droits des auteurs et a donné pour la première fois aux théologiens accusés de déviation dogmatique le droit de se défendre. Il n’y a jamais eu non plus, comme le raconte une légende noire, d’obligation formelle de se taire vis-à-vis de Leonardo Boff. La controverse ne portait pas non plus sur la théologie de la libération, mais sur les déclarations christologiques douteuses de Boff.

kath.net : Au lieu d’une Église d’en haut ou d’une Église d’en bas, Ratzinger a recommandé une « Église de l’intérieur ».

Seewald : « C’est justement en période d’instabilité, a-t-il expliqué, que l’Église doit se souvenir doublement de ce qui lui est propre. Ce n’est que par son éthique résolue qu’elle peut devenir un véritable conseiller et partenaire dans les questions difficiles de la civilisation moderne. Contrairement à d’autres théologiens, a jugé le théologien libéral munichois Eugen Biser, « qui ont rejeté pierre par pierre l’ancien édifice parce qu’il ne convenait pas à leur nouvel édifice », Ratzinger est toujours resté « fidèle à l’origine ». Il a pris au sérieux l’éternel avertissement de Jésus à son Église, que le Christ a exprimé, selon l’Évangile de Marc, dans une parole dramatique adressée à Pierre : « Va-t’en, Satan ! Tu veux me faire tomber, car tu n’as pas en vue ce que Dieu veut, mais ce que les hommes veulent ».

kath.net : On dit que Fernández a d’abord refusé la nomination au poste de préfet de la foi.

Seewald : Ce n’est que lorsque le pape lui a assuré qu’il n’avait pas à s’occuper des abus sexuels dans l’Église qu’il a donné son accord. Là encore, une nette différence d’orientation. Alors que Fernández se décharge de la responsabilité des abus, Ratzinger, en tant que préfet, les a attirés dans son domaine, car il voyait qu’ailleurs les délits étaient balayés et les victimes laissées seules. Fernández n’est toutefois pas un inconnu sur ce sujet. Selon le journal argentin « La Izquierda Diario »le futur préfet de la foi aurait, en tant qu’archevêque de La Plata, couvert au moins onze cas d’abus sexuels commis par des prêtres « sous différentes formes ». Le cas le plus connu aurait été celui de l’ancien aumônier de prison Eduardo Lorenzo, qui s’est suicidé en 2019 pour éviter d’être arrêté par la police.

kath.net : Le traitement des abus est-il une face cachée du pontificat de Bergoglio ?  

Seewald : Deux exemples : Le cardinal belge Godfried Danneels a fait les gros titres en 2010 parce qu’en tant qu’archevêque, il avait couvert les abus d’enfants par des prêtres et ensuite couvert un évêque qui avait abusé de son propre neveu. Ce qui n’a pas empêché le pape François de le nommer synode de la conférence sur la famille à Rome à l’automne 2014. Danneels était l’une des forces motrices de la « mafia de Saint-Gall », un groupe de cardinaux qui voulait déjà imposer Bergoglio comme pape lors du conclave de 2005 ; ce qui a d’ailleurs failli réussir.

François n’avait pas non plus de problème à nommer Theodore McCarrick, l’ancien archevêque de Washington, connu pour ses abus, dans les instances vaticanes. Benoît XVI avait pris des mesures contre McCarrick, François lui a en revanche confié des négociations avec la République populaire de Chine. Celles-ci ont abouti à un accord par lequel l’Eglise catholique clandestine, encore encouragée par Benoît XVI, a été subordonnée aux autorités étatiques. Depuis, des banderoles portant des inscriptions telles que « Aimez le Parti communiste » sont accrochées dans les églises chinoises. Début avril de cette année, les communistes ont nommé un nouvel évêque pour Shanghai sans en référer au Vatican. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, a protesté, mais le pape François a décidé de « remédier à l’irrégularité du droit canonique », c’est-à-dire d’approuver le cas.

kath.net : Dans quelle mesure l’élection des nouveaux candidats, qui seront créés cardinaux lors du consistoire de septembre, peut-elle avoir un effet durable ?

Seewald : Entre-temps, environ 70 pour cent des futurs électeurs du pape ont été élevés à la fonction par François. « Contrairement à ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI », a analysé l’observateur du Vatican Ludwig Ring-Eifel de la KNA, « François a largement appelé au collège cardinalice des hommes qui sont dans sa ligne théologique ». Le collège cardinalice deviendrait « de plus en plus un reflet de sa pensée et de ses origines ».

Ce qui est frappant, ce n’est pas seulement la forte augmentation de la proportion d’Hispaniques, mais aussi l’âge des nouveaux porteurs de la pourpre. Âgés pour la plupart d’une soixantaine d’années, ils devraient influencer non seulement le prochain conclave, mais parfois aussi celui d’après. Mais comme chacun sait, le Saint-Esprit a encore son mot à dire. Et beaucoup de ceux qui se réjouissent aujourd’hui de voir François balayer l’héritage de Benoît pourraient dès demain en pleurer amèrement.




“Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre”, clame Jim Caviezel pour la sortie de Sound of Freedom

Article publié dans Media-Presse-Info le 3 juillet 2023

Ce 4 juillet 2023 sortira – enfin – dans les salles de cinéma américaines le film Sound of Freedom réalisé et co-écrit par Alejandro Monteverde. Il met en vedette l’acteur catholique Jim Caviezel, qui a notamment interprété le Christ dans le film La Passion réalisé par Mel Gibson. Cette fois, Caviezel joue Tim Ballard, un ancien agent du gouvernement devenu justicier et qui se lance dans une mission pour sauver les enfants des trafiquants sexuels en Colombie.

Il s’agit d’une histoire vraie. Tim Ballard a quitté son emploi d’agent spécial auprès de US Homeland Security Investigations (HSI) pour devenir justicier et se lancer dans une mission de sauvetage d’enfants prisonniers des cartels et des trafiquants d’êtres humains en Amérique latine.

Ballard a personnellement demandé à Jim Caviezel de tenir son rôle, même si l’acteur ne lui ressemble pas.

Le tournage a commencé à l’été 2018. Une partie du film a été tournée aux États-Unis (Calexico, Californie), mais la plupart des tournages ont eu lieu à Carthagène, en Colombie.

Le film a été achevé il y a plus de quatre ans et un accord de distribution avait été conclu avec la 21st Century Fox. Mais lorsque ce studio a été acquis par Walt Disney Pictures, le film Sound of Freedom a été rangé au placard. Les cinéastes ont passé des années à batailler avec Disney pour essayer de récupérer les droits de distribution et pouvoir le projeter enfin en salles.

En mars 2023, la bonne nouvelle s’est répandue qu’Angel Studios avait acquis les droits de distribution mondiaux, avec une sortie prévue au cours du second semestre 2023. Angel a ensuite fixé une date de sortie au 4 juillet 2023.

Angel a utilisé le financement participatif pour collecter les fonds nécessaires au marketing et encourager les clients à “payer pour un autre” afin de permettre à d’autres personnes de venir gratuitement regarder ce film. Goya Cares, une fondation contre la traite des êtres humains a annoncé son soutien en tant que producteur exécutif pour la sortie.

Le 30 juin 2023, Deadline a rapporté que les préventes de billets avaient déjà rapporté 7,2 millions de dollars et concernaient 2 626 salles de cinéma, avant même sa sortie officielle aux Etats-Unis ce 4 juillet 2023.

Regardez bien la vidéo ci-dessous et écoutez Jim Caviezel vous en parler.




Au nom de l’Église synodale, tout sera permis…

Nous vous partageons un article du Figaro du 3 juillet 2023, qui propose une analyse objective et bien documentée sur les dangers du prochain synode. (Cliquez ici pour lire l’article original ). 

FIGAROVOX/ENTRETIEN – En octobre se tiendra le Synode sur l’avenir de l’Église. Alors que le Vatican a publié récemment un «instrument de travail» évoquant d’importantes réformes, l’Église pourrait être bouleversée en profondeur, analyse l’historien Christophe Dickès.

Auteur de nombreux ouvrages, Christophe Dickès a notamment publié Saint Pierre. Le Mystère et l’Évidence (Éd. Perrin, 2021), qui a reçu le prix François-Millepierres de l’Académie française 2022.


LE FIGARO. – Le Vatican a publié le 20 juin dernier un «document de travail», Instrumentum Laboris , en vue du prochain synode des évêques «pour une Église synodale». On peut y lire notamment des propositions visant à révolutionner la prise de décision au sein de l’Eglise. Comment l’interpréter?

Christophe DICKÈS. – Il n’y a pas que le document en lui-même qui bouleverse la prise de décision ecclésiale, mais bien la méthode utilisée pour aboutir au document. En effet, pendant plusieurs mois, les diocèses du monde entier se sont adressés à leurs fidèles qui, sur la base du volontariat, ont apporté leurs réflexions sur l’Église. La première rupture est dans cette méthode. Jusqu’à présent, le droit canon, qui est le droit de l’Église, disposait que les fidèles «sont tenus d’adhérer par obéissance chrétienne à ce que les Pasteurs sacrés, comme représentant du Christ, déclarent en tant que maître de foi ou décident en tant que chefs de l’Église» (Can 212 §1). Néanmoins, toujours dans le droit canon, les fidèles ont aussi la faculté de faire connaître leurs besoins surtout spirituels, ainsi que leurs souhaits. Mais ce droit souligne que cela ne peut être fait que «selon le savoir, la compétence et le prestige dont [les fidèles] jouissent» (Can 212 §2).

Or, nous ne savons pas si les personnes qui ont participé à l’élaboration du document avaient la compétence de le faire. Autrement dit, la préparation d’un synode n’est certainement pas l’expression des désirs particuliers ou la somme de volontés particulières. L’Église n’est pas à proprement parler une démocratie parce qu’elle a la charge de transmettre une tradition – le dépôt de la Foi, venue d’en haut, c’est-à-dire de la Révélation. Participer à l’élaboration d’un synode signifie connaître un minimum le catéchisme, les lois de l’Église, ses structures, son histoire, etc. Chaque fois que, dans l’histoire, un concile s’est ouvert, on relisait les conciles précédents précisément afin de ne pas créer de rupture. Je doute que ce travail ait été fait. La tradition ecclésiale fondée sur l’Écriture est ainsi le grand absent.

J’ajouterais qu’il est difficile de dire si ce document est vraiment représentatif de ce que pensent les catholiques du monde entier. Sa lecture m’incite à voir des considérations avant tout occidentales. Entre l’expression des souhaits et le document final, on comprend qu’il y a eu des filtres et des choix dont certains sont identiques à l’Église allemande qui n’a pas caché son progressisme en la matière.

Le document emploie à de nombreuses reprises le terme d’«Église synodale». Que recouvre cette expression?

Le synode est une vieille institution de l’Église qui remonte à la fin du IIe siècle. Dans sa longue histoire, le mot est d’ailleurs associé indistinctement avec celui de concile. Il nous dit la capacité de l’Église à discuter des questions de doctrine, de gouvernance, de liturgie, etc. Ce qui est naturellement une bonne chose. Il existe différents types de synodes: provinciaux, nationaux jusqu’au concile œcuménique qui possède une dimension universelle. La méthode globale qui a permis l’élaboration de l’«instrument de travail» pour le synode à l’automne prochain relève d’une démarche universelle. Pour cette raison, des commentateurs le considèrent comme une sorte de concile Vatican III qui ne dit pas son nom.

Mais dans le cas présent, on ne parle pas de synode mais d’Église synodale: dans le fameux document de travail, l’expression Église catholique est utilisée onze fois tandis que celle d’Église synodale apparaît près de cent fois ! Tout un paragraphe explique les traits caractéristiques de l’Église synodale qui repose sur une vision globale de l’Église, en tant que «peuple de Dieu». Dit plus simplement, chaque baptisé peut avoir son mot à dire. Ce schéma bouleverse la conception d’une Église pyramidale – celle de la réforme grégorienne du XIe siècle distinguant laïcs et clercs – déjà remise en cause partiellement au cours du concile Vatican II.

Comme le mot «aggiornamento» dans les années 1960, «Église synodale» apparaît comme une sorte de mot-valise. On comprend cependant que tout peut être discuté au tamis de cette Église synodale, même les structures de pouvoirs qui trouvent leurs racines dans le Nouveau Testament. Ce que le document appelle «La conversation dans l’Esprit». Le paradoxe de l’expression «Église synodale» est qu’elle est auto-référentielle. Dit plus trivialement, l’Église synodale annonce des réunions permanentes sur de multiples sujets dont on peine à trouver un semblant d’unité.

Comment peut-on concevoir une Église qui soit à la fois synodale, et hiérarchique? Une Église plus synodale ne fait-elle pas nécessairement disparaître sa hiérarchie?

C’est là où il y a une véritable rupture avec le concile Vatican II lui-même. Alors que les structures de pouvoir dans l’Église n’ont pas été remises en cause par le Concile, l’«Instrument de travail» donne la nette impression de vouloir le faire. Je pense entre autres à la question: «Comment pouvons-nous mieux comprendre et articuler la relation entre l’Église synodale et le ministère de l’évêque?». Je me demande ce que cela signifie. L’Église synodale sera-t-elle supérieure à l’évêque? L’évêque pourra-t-il être pris à partie dans le cadre d’une Église synodale?

L’autre rupture avec le concile Vatican II est la fin du concile des évêques à proprement parler puisque désormais ils ne seront plus seuls à décider. Or, les évêques ont toujours été la cheville ouvrière des synodes et des conciles à travers l’histoire. Tout donne l’impression qu’au nom de l’Église synodale, tout sera permis. L’Église synodale deviendrait une forme d’abstraction que chacun pourra évoquer pour faire valoir ses revendications: une sorte de création continue. Le cardinal Hollerich a résumé la chose en parlant d’une Église «en marche», qui semble faire abstraction de ce en quoi l’Église croit et ne croit pas.

Ce document vise notamment à «lutter contre le cléricalisme», pour lutter notamment contre les abus sexuels dans l’Église. Pensez-vous qu’une place plus importante donnée aux fidèles peut être un moyen efficace de lutter contre ces abus?

Le rapport de la CIASE a révélé que plus d’un tiers des agressions sexuelles dans l’Église était le fait de laïcs. J’ajoute qu’il suffit de regarder le rôle de certains laïcs – femmes comprises – au sein des paroisses pour se rendre compte qu’un cléricalisme peut en chasser un autre. La fiction du regretté Jean Mercier, Mon curé fait sa crise, montre cela très bien. Croire que les logiques de pouvoir au sein des structures de l’Église vont disparaître par le simple fait qu’on nommera des laïcs est d’une naïveté qui ferait sourire Pascal.

Permettez-moi cette remarque: dans les faits, l’Église – et les évêques en particulier – a davantage besoin de compétences, ceci dans une logique de service et non de pouvoir. Elles existent d’ailleurs déjà dans bien des cas. L’Église a aussi besoin de saints. Benoît XVI a très bien dit que les réformes structurelles ne changeront rien à l’Église sans un appel à la sainteté. Or, on ne fait pas des saints sur des réformes structurelles mais en prônant un idéal. Cela ne signifie pas que des réformes ne doivent pas être entreprises. Les évêques doivent assumer leur responsabilité, chose qu’ils n’ont pas faite pendant des décennies en oubliant qu’il n’y a pas de charité sans justice.

Les abus sont-ils la seule raison qui pousse aujourd’hui une partie des catholiques à se positionner en faveur d’une Église plus «horizontale»? Comment expliquer cette volonté?

Il me semble que cette horizontalité est défendue par une minorité progressiste avec un agenda idéologique qui veut aller bien au-delà du concile Vatican II. Cette minorité estime que le concile Vatican II est une rupture avec le passé, alors que les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI ont clairement établi le contraire. Je parle de minorité parce qu’il existe un monde entre ces gens et le catholicisme africain, asiatique ou des composantes de l’Église américaine. L’Europe, quant à elle, est plus hétérogène. Quoi qu’il en soit, une minorité remet sur la table des sujets auxquels pourtant le pape François a apporté une réponse: que l’on songe à l’ordination d’hommes mariés, au diaconat féminin qui – contrairement à l’idée reçue – n’est pas attesté clairement dans l’histoire de l’Église, ou encore à la question de l’homosexualité.

En quoi le synode est révélateur du pontificat du pape François?

Nous verrons bien ce qu’il donnera. L’«Instrument de travail» est, comme son nom l’indique, un… instrument. Il n’est pas dit que tout sera pris en compte. Néanmoins, dans le cas de l’Église allemande, Jean-Marie Guénois a bien montré que le pape François a été comme «dépassé par la créature qu’il avait créée lui-même» en la laissant travailler pour finalement en critiquer ses options protestantes. Je crains que le synode d’octobre emprunte le même chemin: en d’autres termes, la montagne va-t-elle accoucher d’une souris? Va-t-elle au contraire susciter des confusions voire plus ? Les inquiétudes sont réelles et ne doivent pas être sous-estimées. Dans ce dernier cas, il sera du devoir du pape de garantir l’unité de l’Église en évitant les séparations.




Une machine pour remplacer Dieu ? Voila le projet du Forum économique mondial…

Un haut responsable du Forum économique mondial (WEF) a demandé que les écritures religieuses soient « réécrites » par l’intelligence artificielle (IA) afin de créer une « nouvelle Bible » mondialisée.

Yuval Noah Harari, conseiller principal du WEF et de son président Klaus Schwab, affirme que l’utilisation de l’IA pour remplacer les écritures créera des « religions unifiées qui sont réellement correctes ».

M. Harari, auteur et professeur influent, a lancé cet appel lors d’une conférence sur « l’avenir de l’humanité ».

Selon lui, le pouvoir de l’IA peut être exploité et utilisé pour remodeler la spiritualité selon la vision mondialiste d' »équité » et d’inclusivité du WEF.

S’adressant au journaliste Pedro Pinto à Lisbonne, au Portugal, Harari a déclaré au public élitiste :

« C’est la première technologie capable de créer de nouvelles idées.

« Vous savez, la presse à imprimer, la radio, la télévision, elles diffusent, elles répandent les idées créées par le cerveau humain, par l’esprit humain.

« Ils ne peuvent pas créer de nouvelles idées.

« Vous savez, [Johannes] Gutenberg a imprimé la Bible au milieu du XVe siècle ; la presse a imprimé autant de copies de la Bible que Gutenberg le lui a demandé, mais elle n’a pas créé une seule nouvelle page.

« Elle n’avait pas d’idées propres sur la Bible : Est-elle bonne ? Est-elle mauvaise ? Comment interpréter ceci ? Comment interpréter ceci ? Comment interpréter cela ? »

Harari a ensuite révélé que lui et ses alliés du WEF avaient une solution aux problèmes supposés qu’il venait de mettre en évidence.

« L’IA peut créer de nouvelles idées ; elle peut même écrire une nouvelle Bible », a-t-il déclaré.

« Tout au long de l’histoire, les religions ont rêvé d’avoir un livre écrit par une intelligence surhumaine, par une entité non humaine », a-t-il ajouté.

Visionnez la vidéo à partir de 7 minutes 30 environ pour écouter ce passage :

 




Le beau témoignage d’Henry : le « héros au sac à dos » qui a tenté d’arrêter l’assaillant d’Annecy témoigne…




Les projets mondialistes : « pirater l’être humain »

Dans une interview du 23 septembre 2021, Yuval Noah Harari (mondialiste, ami de Klaus Schwab) dévoile, avec une tranquillité en contraste absolu avec l’énormité de ce qu’il dit, les manières de faire des mondialistes dans la réalisation de leurs projets : désormais l’être humain est piratable, et qu’il ne pourra rien décider par lui-même, mais sera influencé par les gouvernements au travers les médias et les réseaux sociaux…

« Qui égale la Bête, et qui peut lutter contre elle ? On lui donna de proférer des paroles d’orgueil et de blasphème ; on lui donna pouvoir d’agir durant quarante-deux mois… Et ils l’adoreront, tous les habitants de la terre… Je vis surgir ensuite de la terre une autre Bête ; elle avait deux cornes comme un agneau, mais parlait comme un dragon. Au service de la première Bête, elle en établit partout le pouvoir, amenant les habitants la terre et ses habitants à adorer cette première Bête. » Apocalypse 13, 4-5. 8. 11-12)




Vers une puce unique…

« Tous se feront marquer sur la main droite ou sur le front, et nul ne pourra rien acheter ni vendre s’il n’est marqué au nom de la Bête ou au chiffre de son nom. » Ap 13, 16-17.

Cliquez ici pour lire l’article sur le projet de loi en France pour la fusion de la carte vitale et de la carte d’identité

 

Et en Europe se prépare un portefeuille d’identité numérique :

Cliquer ici pour lire l’article : Carte d’identité numérique en Europe d’ici 2030




Jim Caviezel : nous vivons des moments apocalyptiques…




Inondations en Italie

Luc 21, 25 : « Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. »

« Il y aura plus de catastrophes naturelles, de tremblements de terre et d’inondations que jamais auparavant…. Je vous demande de prier pour l’Italie » (Marie à Trevignano le 3 janvier 2023, et le 3 février 2023″

 




Lire et Comprendre les signes des temps

« Vous êtes dans les derniers temps », nous répète Marie dans toutes les dernières apparitions. Comment comprendre ce que cela signifie ? Selon le dessein bienveillant de Dieu, l’histoire sur terre n’est pas un éternel recommencement, mais elle se déroule avec pour unique but le salut des hommes après la chute originelle. Elle a donc un début : « Au commencement » (Gn 1,1 ; Jn 1,1) ; une apogée, dans l’Incarnation du Verbe: « Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4, 4). Alors, « tout est accompli », et avec l’Ascension de Jésus commencent les derniers temps. Puis tout s’achèvera enfin avec l’avènement glorieux du Christ, qui « est imminent (cf. Ap 22, 20) même s’il ne nous  » appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa seule autorité  » (Ac 1, 7 ; cf. Mc 13, 32). Cet avènement eschatologique peut s’accomplir à tout moment (cf. Mt 24, 44 ; 1 Th 5, 2) même s’il est  » retenu « , lui et l’épreuve finale qui le précédera (cf. 2 Th 2, 3-12). »[1]

Actuellement, nous sommes « déjà à  » la dernière heure  » (1 Jn 2, 18 ; cf. 1 P 4, 7).  » Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. »[2] « Le Christ a affirmé avant son Ascension que ce n’était pas encore l’heure de l’établissement glorieux du Royaume messianique attendu par Israël (cf. Ac 1, 6-7) qui devait apporter à tous les hommes, selon les prophètes (cf. Is 11, 1-9), l’ordre définitif de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps présent est, selon le Seigneur, le temps de l’Esprit et du témoignage (cf. Ac 1, 8), mais c’est aussi un temps encore marqué par la  » détresse  » (1 Co 7, 26) et l’épreuve du mal (cf. Ep 5, 16) qui n’épargne pas l’Église (cf. 1 P 4, 17) et inaugure les combats des derniers jours (cf. 1 Jn 2, 18 ; 4, 3 ; 1 Tm 4, 1). C’est un temps d’attente et de veille (cf. Mt 25, 1. 13 ; Mc 13, 33-37). » (CEC 672). « Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant :  » Viens, Seigneur Jésus ! » (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17. 20). »[3] Ces derniers temps durent autant que le juge bon la Miséricorde de Dieu attendant le retour de ces enfants.

Mais nous savons que ces derniers temps s’achèveront par un ultime combat entre les ténèbres et la lumière, car le Dragon veut détruire l’œuvre de Dieu pour s’emparer de tout pouvoir. En cela, son ennemi principal, c’est bel et bien l’Eglise, qui continue à répandre la vie de Dieu dans le cœur des Hommes. C’est ce que nous dit Saint Jean dans Apocalypse 12,17 : « alors le dragon se mit en colère contre la Femme, il parti faire la guerre au reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus. » C’est pourquoi, « avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le  » mystère d’iniquité  » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22). »[4]

Le Seigneur ne nous a pas laissé dans l’ignorance de ces évènements. C’est pourquoi il nous faut lire et relire les évangiles eschatologiques, et le livre de l’Apocalypse, qui nous décrivent ce qui doit arriver, l’avènement de l’Antéchrist et du Faux Prophète qui usurperont le Trône de l’Eglise, l’Abomination de la désolation (Dn 12,11) dans le sanctuaire ; mais aussi des signes sur la terre et dans le ciel (Ap 16,18) : fracas, coups de tonnerre, tremblement de terres ; le châtiment et la purification (Mt 24 ; Ap. 8) ; mais tout ceci aboutira à la fin des temps (Ap.20) avec la victoire du Fils de l’Homme, la nouvelle Pentecôte et la civilisation de l’amour prophétisée par St Jean-Paul II (2 P 3, 13). C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur face au déferlement actuel des ténèbres, et savoir les interpréter nous aidera à trouver la juste attitude d’espérance : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche ! » (Lc 21, 28).

Ainsi, le Seigneur nous invite à lire les signes des temps, pour nous tenir prêt : « Or, que le figuier vous instruise par cette similitude : dès que ses rameaux sont devenus tendres, et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu’il est proche, à la porte » (Mt 24, 32-33). Mais comme l’affirme Benoît XVI : « Les discours eschatologiques de Jésus doivent être considérés comme le texte le plus difficile des Evangiles. »[5] Leur contenu est complexe, fait d’annonces et d’évènements qui se sont peut-être déjà produits ou se mêlent à des évènements à venir. C’est pourquoi, après avoir envoyé les prophètes avant l’Incarnation de Jésus, Dieu nous envoie maintenant Marie dans ses apparitions comme Prophète pour aujourd’hui, pour nous éclairer et nous aider à vivre ces temps eschatologiques. Et c’est pourquoi il est si important de l’écouter. Inséparable de l’Eglise dont Elle est la Mère, Elle est le signe grandiose apparut au ciel : « une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses peids et douze étoiles couronnent sa tête ». (Ap12, 1)

Alors, à la lumière des Ecritures, de l’interprétation que nous en donne l’Eglise dans sa Tradition, et des lumières données par Marie pour comprendre la situation actuelle, nous sommes plus à même d’observer les signes des temps et de comprendre en quoi ils correspondent à tout ce qui a été prophétisé et au déroulement du plan du salut. Il ne s’agit pas de curiosité, de savoir pour savoir, mais de nous tenir éveillés et prêts, afin que nous ne soyons pas pris au dépourvu, pour notre salut.

« L’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger ; mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? » (Lc 12, 54-56). Pour répondre à ce conseil du Seigneur Jésus, nous partagerons donc sur ces pages quelques informations et actualités, lorsqu’elles entrent en résonnance avec les évènements eschatologiques annoncés, et en constituent, à leur mesure, une réalisation.

 

M+Jacinta

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Notes

[1] Catéchisme de l’Eglise catholique n°673.

[2] Catéchisme de l’Eglise catholique n°670.

[3] Catéchisme de l’Eglise catholique n°671.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique n°675.

[5] Benoit XVI, Jésus de Nazareth, volume 2, Ed. du Rocher, Monaco.