Akita : une prophétie de la Vierge se réalise sous nos yeux…

Akita est une ville située au nord-ouest du Japon. Et c’est dans le Couvent des Sœurs Servantes de l’Eucharistie que Sœur Agnès Sasagawa a reçu des visions de son Ange Gardien et de la Vierge Marie à partir de 1973. C’est là aussi qu’une statue de bois de Notre Dame a versé plus de cent fois des larmes humaines jusqu’en 1981. Monseigneur Ito, l’Evêque du lieu à Niigata, en a été témoin à quatre reprises… et le 22 avril 1984, après une longue enquête, il a reconnu officiellement le caractère surnaturel des événements d’Akita.

Juste après la reconnaissance, Mgr Ito a d’ailleurs soumis le texte de la dernière Apparition de la Vierge du 13 octobre 1973 au Cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Nous allons voir que ce message ultime de Notre Dame annonce de terribles épreuves pour l’Eglise et pour le monde… Et à cette époque, le futur Benoît XVI, connaissant déjà le contenu du 3° secret de Fatima déclara : « Ces deux messages de Fatima et d’Akita sont en substance les mêmes ! »

Et comment ne pas mentionner ici les autres messages de la Vierge à Garabandal en Espagne ou à Kibého au Rwanda. Dans ce petit pays[1] au cœur de l’Afrique, Elle invite avec force à la pénitence et annonce de grandes épreuves pour l’Eglise : « Convertissez-vous quand il en est encore temps… Si vous ne vous repentez pas, vous allez tomber dans un gouffre ! L’enfant de Marie ne se sépare pas de la souffrance ! Le monde est en rébellion contre Dieu, trop de péchés s’y commettent ; il n’y a pas d’amour ni de paix (15 mai 1982) … »

« Priez sans relâche pour l’Eglise car de grandes tribulations l’attendent dans les temps qui viennent ! » (22 novembre 1983).

Alors, écoutons l’ultime message que la Vierge nous adresse à Akita à travers Sœur Agnès. Il ne suffit pas de le lire par curiosité ou par peur… car dans toute annonce prophétique, la gravité des événements annoncés est conditionnée par la « réponse » des hommes :  conversion ou pas, ou trop peu, au Dieu Amour et miséricordieux. Le terrible effondrement issu du péché peut donc être réduit ou effacé. La Bible en témoigne : à l’annonce de Jonas, la conversion des habitants de Ninive et de leur Roi éloignera la destruction de l’immense ville ; n’en déplaise au prophète qui se rebelle contre la miséricorde de Dieu ! (Jon 4,1-11). Mais ça n’est pas le cas de Sodome où domine l’horreur de l’iniquité : « depuis les jeunes jusqu’aux vieux, tout le peuple sans exception ! » (Gn 19,4) …  Cette ville sera détruite par « le feu du ciel », malgré l’intercession d’Abraham ! (Gn 18 et 19).

Devant l’état de notre civilisation actuelle, devenue cette Babylone mondialiste « mère des prostituées et des abominations de la terre » (Ap 17,5), prenons conscience que les « Appels » répétés de la Vierge à la conversion par ses Apparitions depuis Fatima, en 1917, sont les ultimes « cris » de la miséricorde de Dieu ! Alors, lisons et relisons avec grande attention ce dernier message de Notre tendre Mère à Akita du 13 octobre 1973. Il est comme écrit avec le sang de son Cœur douloureux et Immaculé :

« Ma chère fille, écoute attentivement ce que je vais te dire. Tu en informeras ton Supérieur. Comme je te l’ai dit, si les hommes ne se repentent pas et ne s’améliorent pas, le Père infligera un châtiment terrible à toute l’humanité ! Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, comme on n’en a jamais vu auparavant : un feu tombera du ciel et fera disparaitre une grande partie de l’humanité, les bons comme les mauvais, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se trouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts !

Les seules armes qui vous resteront alors seront le Rosaire et le Signe laissé par mon Fils. Chaque jour, récitez les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Evêques et les prêtres. Le travail du Diable s’infiltrera même dans l’Eglise, de sorte qu’on verra des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, et des Evêques contre d’autres Evêques ! Les Prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les églises et les autels seront saccagés. L’Eglise sera pleine de ceux qui acceptent des compromissions et le Démon poussera de nombreux Prêtres et des âmes consacrées à quitter le service du Seigneur ! Le Démon va faire rage en particulier contre les âmes consacrées à Dieu !

La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse. Si les péchés augmentent en nombre et en gravité, il ne sera plus question de pardon pour eux[2]. Parle avec courage à ton supérieur, il saura encourager chacune d’entre vous à prier et à accomplir des œuvres de réparation… »

Et après avoir souri, la Vierge ajouta : « As-tu encore quelque chose à demander ? Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je te parle en personne. A partir de ce moment, tu obéiras à celui qui t’a été envoyé, à lui et à ton supérieur… Prie beaucoup les prières du Rosaire. Moi seule peut encore vous sauver des calamités qui s’approchent. Ceux qui mettront leur confiance en moi seront sauvés ! »

Ce dernier message de la Vierge à Akita est à la fois « bouleversant » de mise en vérité… mais aussi « terrible » sur les conséquences des péchés de la civilisation actuelle. N’est-t-elle pas en train de s’effondrer sous l’influence des forces obscures et trompeuses de Satan ? Si bien que « Le travail du Diable s’infiltrera même dans l’Eglise ! » Et que voit-on aujourd’hui après la déclaration du Dicastère de la foi sur la « bénédiction » des couples non mariés, divorcés remariés ou homosexuels : une soi-disant avancée qui, quoi qu’en dise le Cardinal Fernandez appuyé par le Pape François, ouvre une perspective inédite dans l’Eglise. Elle aura un impact désastreux sur le fondement divin du seul mariage voulu par Dieu : « un homme et une femme » selon le titre célèbre du film de Claude Lelouch oscarisé au festival de Cannes.

De fait, on joue sur les mots, mais aux yeux du monde et de ceux et celles qui seront bénis, tout bascule : c’est désormais le début d’une « légitimation » de leur situation sans aucun appel à la conversion. Immense mensonge qui trompe tout le monde et où l’on ose avancer hypocritement que cette bénédiction « n’entend pas légitimer quoi que ce soit ! » Comme l’a dit le courageux Cardinal Joseph Zen : « Cela est pastoralement insoutenable ! »

On pourrait citer ici de nombreux Evêques ou Conférences épiscopales qui approuvent ou résistent à cette déclaration romaine. Mais intéressons-nous aux plus pauvres et aux plus petits qui, souvent, sont les grands témoins de la lumière du Christ… Ecoutons Mgr Martin Mtumbuka, Evêque de Karonga, au Malawi. Il réagit à la publication de « Fiducia supplicans » :

« Nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons pas permettre qu’une déclaration aussi offensante et apparemment blasphématoire soit mise en œuvre dans notre diocèse… Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, un document émis par le Saint Siège et signé par le Saint-Père est rejeté par ses confrères Evêques et publiquement rejeté !… Il ressemble à une hérésie pour nous, il se lit comme une hérésie… » car même si le document semble donner l’impression que la bénédiction se réfère à des homosexuels individuels, il s’agit de la bénédiction d’une « union » comme le précise l’Evêque : « Ils se sont présentés comme un couple, partent comme un couple, rentrent chez eux comme un couple, dorment dans le même lit comme un couple. Ils semblent donc être bénis en tant que couple. Comment cela pourrait-il ne pas changer l’enseignement authentique de l’Eglise[3] ? »

Ainsi, depuis que cette déclaration a été publiée le 18 décembre 2023, on voit des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, et des Evêques affronter d’autres Evêques ! La division est entrée dans l’Eglise et elle était annoncée par La Vierge à Akita ! Et si nous sommes témoins de la « deuxième partie » de la prophétie qui est en train de se réaliser mondialement, par épiscopats opposés, cela « peut » signifier que la « première partie » de la prophétie risque de suivre : ce feu redoutable « qui tombera du ciel ! » Supplions dans la prière et la pénitence, Rosaire en main, pour que ces malheurs s’éloignent de l’Eglise et du monde !

Plus récemment, à 88 ans, sœur Agnès Sasagawa d’Akita a reçu un dernier message dont la concision laisse deviner que nous sommes entrés dans la terrible période de « l’extrême » fin des temps ! Elle en a parlé à une autre sœur en lui donnant la permission de diffuser ce court et signifiant message :

« Le Dimanche 6 octobre 2019, à 3h30 du matin, à Akita, le même Ange qu’il y a environ 30 ans est apparu devant moi : L’Ange m’a d’abord dit quelque chose de privé…

Puis il a ajouté : « La bonne chose à annoncer à tout le monde est : « Couvrez-vous de cendres[4] et, s’il vous plaît, priez le Rosaire pénitentiel tous les jours ! » Et vous, sœur Agnès Sasagawa, devenez comme une enfant et chaque jour, veuillez offrir des sacrifices ! »

Alors, réfugions-nous en cette foi de la Vierge au pied de la Croix où, emportée dans la souffrance sans nom de son Fils bien-aimé, son espérance est déjà victorieuse : en effet, caché au plus profond de son Cœur douloureux et Immaculé, le soleil de la Résurrection brille déjà…

Et comme l’a prophétisé Saint Jean-Paul II : en « ces temps de la grande Epreuve », vivons déjà dans le secret du cœur « les temps de la grande Espérance ! » Un Père de l’Eglise l’a confirmé :

« Le feu caché et comme étouffé sous les cendres de ce monde… éclatera et embrasera divinement l’écorce de la mort[5] ! »

 

                                                                                                          +M-Mickaël

 

[1] De 1981 à 1989, la Vierge Marie est apparue à Kibého au Rwanda à trois jeunes filles : Alphonsine, Nathalie et Marie-Claire. Les Apparitions seront reconnues le 29 juin 2001 par Mgr Augustin Misago, Evêque de Gikongoro. Kibého est appelée la « Lourdes d’Afrique » où Notre Dame avait prévenu pour éviter le génocide de 1994.

[2] « O malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard… » Jésus à Sainte Faustine : Petit Journal, 1448. Voir Matthieu 25,11-13 qui se termine par : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! »

[3] Sermon de Noël 2023.

[4] Telle la poussière, image à la fois du péché et de la fragilité de l’homme, la cendre dont on se couvre la tête exprime la pénitence et le deuil ! (Jon 3,5-6 / Mt 11,21 / Lc 10,13).

[5] Saint Grégoire de Nysse, Contre Eunome, 5, Patrologie grecque, 45,708.




La grande fissure. Par Mark Mallett

Nihil innovetur, nisi quod traditum est.
« Qu’il n’y ait pas d’innovation au-delà de ce qui a été transmis. »
Pape Saint Étienne Ier (+ 257)

 

L’autorisation accordée par le Vatican aux prêtres de distribuer des bénédictions aux « couples » de même sexe et à ceux qui entretiennent des relations « irrégulières » a créé une profonde fissure au sein de l’Église catholique.

Quelques jours après son annonce, presque des continents entiers (Afrique), des conférences épiscopales (par exemple la Hongrie, la Pologne), des cardinaux et des ordres religieux ont rejeté le langage contradictoire de Fiducia Supplicans (FS). La Déclaration, prétendument signée par le Pape, était également en contradiction avec sa précédente déclaration magistérielle deux ans auparavant en réponse à une question (dubia) demandant si les unions homosexuelles pouvaient être bénies. La réponse fut alors clairement non : seuls les individus pouvaient demander une bénédiction, car bénir le couple « ne manifesterait pas l’intention de confier ces individus à la protection et à l’aide de Dieu… mais d’approuver et d’encourager un choix et une manière de vivre qui ne peut être reconnue comme étant objectivement ordonnée aux plans révélés de Dieu » (voir Avons-nous franchi un cap ?).

La réponse au dubium proposé [« L’Église a-t-elle le pouvoir de donner la bénédiction aux unions de personnes du même sexe ? »] n’exclut pas les bénédictions données aux personnes      individuelles ayant des penchants homosexuels, qui manifestent la volonté de vivre dans la fidélité aux plans révélés de Dieu tels que proposés par l’enseignement de l’Église. Au contraire, il déclare illicite toute forme de bénédiction qui tend à reconnaître leurs unions comme telles. —Responsum de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à un dubium concernant la bénédiction des unions de personnes du même sexe, 22 février 2021

Cependant, FS tente de légitimer de telles bénédictions en remplaçant le mot « union » par « couple », justifiant ainsi « la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe sans valider officiellement leur statut ni changer en aucune façon l’enseignement éternel de l’Église » sur le mariage. »[1] Mais le clergé du monde entier a immédiatement dénoncé ce jeu de mots comme étant une « double pensée »,[2] un « sophisme »,[3] et une « tromperie et une ruse ».[4]

Je me souviens que lorsqu’on discutait de la loi trans, nous étions en procession à la paroisse Saint-Ignace et des personnes trans sont venues me demander ma bénédiction et je leur ai donné une bénédiction. [C’est] une autre chose… de bénir un couple homosexuel. Là, ce n’est plus la bénédiction des personnes, mais celle du couple, et toute la tradition de l’Église, même un document d’il y a deux ans, dit que cela n’est pas possible. — Cardinal Daniel Sturla, archevêque de Montevideo, Uruguay, 27 décembre 2023, catholicnewsagency

Puisque le document traite les partenaires précisément sous l’aspect de la relation, dont l’activité déterminante est intrinsèquement et gravement mauvaise, il inclut dans le champ de la bénédiction un objet qui ne peut pas être béni. —Dr. Christopher Malloy, président et professeur de théologie à l’Université de Dallas, 30 décembre 2023 ; catholicworldreport.com

En fait, Jean-Paul II a mis en garde contre la tentative laïque de donner un sens au mot « couple » dissocié des différences sexuelles :

La valeur de l’indissolubilité conjugale est de plus en plus niée ; on demande la reconnaissance juridique des relations de fait comme si elles étaient comparables à des mariages légitimes ; et l’on tente d’accepter une définition du couple dans laquelle la différence de sexe n’est pas considérée comme essentielle. —Ecclesia en Europe, n. 90, 28 juin 2003

D’autres encore, comme les évêques canadiens, ont émis une interprétation beaucoup plus douce : « Le principe directeur de la Déclaration est le fait que la demande même d’une bénédiction représente une ouverture à la miséricorde de Dieu et peut être une occasion pour une plus grande confiance en Dieu. »[5] Cependant, cela présuppose que le couple – déjà dans un état de péché objectif grave – recherche en fait la miséricorde de Dieu. Et si tel est le cas, cela soulève une autre question :

Pourquoi demandent-ils cette bénédiction en couple, et non en tant que personne seule ? Bien sûr, une personne seule qui a ce problème d’affection homosexuelle peut venir demander une bénédiction pour vaincre les tentations, pour pouvoir, avec la grâce de Dieu, vivre chastement. Mais en tant que célibataire, il ne viendra pas avec son partenaire – ce serait une contradiction dans sa manière de vivre selon la volonté de Dieu. —Mgr Athanasius Schneider, 19 décembre 2023 ; youtube.com

Déformation de l’autorité papale

Il semble que presque tous les jours, des nouvelles selon lesquelles davantage de membres du clergé rejettent le FS font la une des journaux.[6] En fait, le rite oriental de l’Église catholique a catégoriquement dit « non » à ce que FS appelle un « nouveau développement » dans les bénédictions.[7] Cela a déclenché une crise sans précédent dans laquelle les évêques résistent à un document signé par le pape, qu’ils jugent « impossible » à mettre en œuvre tel qu’il est écrit.

Mais une poignée de commentateurs influents sur les réseaux sociaux attaquent tout membre du clergé ou laïc qui exprime ses inquiétudes face au langage contradictoire de FS. Ils prétendent que le Magistère (de François) a parlé, qu’il doit être obéi sans aucun doute et qu’un pape ne peut pas se tromper même dans son « magistère ordinaire ».

Cependant, leurs arguments sentent l’ultramontanisme, une hérésie moderne par laquelle les pouvoirs pontificaux sont grandement exagérés, déformant les limites du charisme papal d’infaillibilité.

Le Catéchisme de l’Église catholique déclare :

Le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit de cette infaillibilité en vertu de sa charge, lorsque, comme pasteur suprême et maître de tous les fidèles — qui confirme ses frères dans la foi, il proclame par un acte définitif une doctrine relative à la foi ou aux moeurs —n. 891

Il s’agit d’un acte ex cathedra – de la part de Pierre – et d’un acte rare en plus. Bien sûr, l’inverse est alors vrai : un pape peut donc être faillible lorsqu’il exerce le reste de son autorité pédagogique ou « magistère ».[8]

Un de ces cas dans l’histoire de l’Église est celui du pape Honorius qui a proposé que le Christ n’avait qu’une « seule volonté » (l’Église, plus tard, a affirmé comme doctrine les « deux volontés » du Christ). Le pape Agathon (678-681) condamnera plus tard les propos d’Honorius. Néanmoins, voici un exemple où un pape pourrait effectivement être flou, ambigu, se tromper et avoir besoin d’une correction filiale. Le dernier cas d’erreur théologique d’un pape fut celui de Jean XXII (1316-1334) lorsqu’il enseigna sa théorie selon laquelle les saints ne jouiraient de la vision béatifique qu’après le Jugement dernier lors de la seconde venue du Christ. Mgr Athanasius Schneider note que le traitement de ce cas particulier à cette époque était le suivant : il y avait des remontrances publiques (Université de Paris, roi Philippe VI de France), une réfutation des fausses théories papales faites à travers des publications théologiques et une correction fraternelle, au nom du cardinal Jacques Fournier, qui devint finalement son successeur en tant que pape Benoît XII (1334-1342). »[9]

Et enfin, à notre époque, les commentaires et opinions sur les vaccins ou le changement climatique ne constituent pas un enseignement de l’Église et ne sont pas moralement contraignants pour les fidèles chrétiens car ils échappent à la compétence ecclésiale.[10]

Le pape ne peut pas commettre d’hérésie lorsqu’il parle ex cathedra, c’est un dogme de foi. Cependant, dans son enseignement en dehors des déclarations ex cathedra, il peut commettre des ambiguïtés doctrinales, des erreurs et même des hérésies. Et puisque le pape n’est pas identique à l’Église entière, l’Église est plus forte qu’un seul pape égaré ou hérétique. Dans un tel cas, il faut le corriger respectueusement (en évitant la colère purement humaine et les propos irrespectueux), lui résister comme on résisterait à un mauvais père de famille. Pourtant, les membres d’une famille ne peuvent pas déclarer leur mauvais père déchu de la paternité. Ils peuvent le corriger, refuser de lui obéir, se séparer de lui, mais ils ne peuvent pas le déclarer destitué. —Mgr Athanasius Schneider, 19 septembre 2023 ; onepeterfive.com

Alors que certains s’opposent à l’affirmation selon laquelle un pape peut être hérétique,[11] le Catéchisme indique clairement qu’un pape peut commettre certaines erreurs faillibles en dehors des actes ex cathedra qui peuvent nécessiter une correction filiale de la part de ceux chargés de l’interprétation de la Parole de Dieu.

La tâche d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée uniquement au Magistère de l’Église, c’est-à-dire au Pape et aux évêques en communion avec lui. —CEC, 100

Mais les néo-ultramontanistes insisteront sur le fait que les évêques doivent se soumettre à tout ce que dit le Pontife – même lorsque cela pose des problèmes théologiques. Ils citeront le pape Léon XIII, qui écrivait :

C’est pourquoi il appartient au Pape de juger avec autorité ce que contiennent les oracles sacrés, ainsi que les doctrines qui sont en harmonie et celles qui sont en désaccord avec elles ; et aussi, pour la même raison, pour montrer quelles choses doivent être acceptées comme justes et lesquelles doivent être rejetées comme sans valeur ; ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter de faire pour atteindre le salut éternel. Car autrement, il n’y aurait pas d’interprète sûr des commandements de Dieu, ni de guide sûr montrant à l’homme la manière dont il doit vivre. —Sapientiae Christianae, n. 24

Cela signifie qu’un pape peut « juger avec autorité » (c’est-à-dire définitivement) et qu’une telle tâche « lui appartient ». Mais cela ne veut pas dire qu’il le fait toujours. En tant que tel, nous avons l’exemple où Paul a corrigé Pierre en face pour son comportement hypocrite dans ses incongruités pastorales entre les Juifs et les Gentils. Même si Léon XIII dit qu’un pape peut montrer « ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter de faire », cela ne veut évidemment pas dire qu’un pape le fait toujours lui-même :

Et quand Céphas [Pierre] est venu à Antioche, je lui résistai en face parce qu’il avait clairement tort. (Galates 2,11)

Le Pierre de l’après-Pentecôte… est ce même Pierre qui, par peur des Juifs, a démenti sa liberté chrétienne (Galates 2, 11-14) ; il est à la fois un rocher et une pierre d’achoppement. Et n’a-t-il pas été ainsi, tout au long de l’histoire de l’Église, que le Pape, successeur de Pierre, a été à la fois Pétra et Skandalon, à la fois le rocher de Dieu et la pierre d’achoppement ? —PAPE BENOÎT XIV, de Das neue Volk Gottes, p. 80.

Suivre le Magistère Authentique

Selon la Constitution dogmatique de l’Église, Lumen Gentium :

Cette soumission religieuse d’esprit et de volonté doit se manifester d’une manière particulière au magistère authentique du Pontife Romain, même lorsqu’il ne parle pas ex cathedra… —n. 25, vatican.va

Notez le mot authentique. Il vient du latin Authenticum, qui signifie « faisant autorité ». Ainsi, un enseignement appartient au « magistère authentique » s’il a été enseigné avec autorité.

Dans de nombreux messages de voyants du monde entier, Notre-Dame nous a avertis de rester fidèles au « véritable magistère » de l’Église :

Quoi qu’il arrive, ne vous écartez pas des enseignements du véritable Magistère de l’Église de Mon Jésus. —Notre-Dame à Pedro Regis, le 3 février 2022

Mes enfants, priez pour l’Église et pour les saints prêtres afin qu’ils restent toujours fidèles au véritable Magistère de la foi. —Notre-Dame à Gisella Cardia, le 3 février 2022

Enfants, priez pour que le véritable Magistère de l’Église ne soit pas perdu. —Notre-Dame de Zaro à Angèle, 8 juillet 2023

Ce qui constitue le « vrai » ou « authentique » magistère d’un pape ou des évêques, c’est lorsqu’ils transmettent ce qui leur a déjà été transmis et qui est conforme au « dépôt de la foi ».[12] Comme le Christ l’a ordonné à ses apôtres. avant Son ascension :

Allez donc et faites de toutes les nations des disciples… apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. (Mt 28, 19-20)

Ils doivent enseigner les commandements du Christ, et non les leurs. Vatican I a affirmé que « le Saint-Esprit a été promis aux successeurs de Pierre, non pour qu’ils puissent, par sa révélation, faire connaître quelque nouvelle doctrine, mais pour que, par son aide, ils puissent garder religieusement et exposer fidèlement la révélation ou le dépôt de foi transmise par les apôtres. »[13] Et ainsi…

Le pape n’est pas un souverain absolu dont les pensées et les désirs font loi. Au contraire, le ministère du pape est le garant de l’obéissance au Christ et à sa parole. —PAPE BENOÎT XVI, Homélie du 8 mai 2005 ; Union-Tribune de San Diego

Même les papes ne peuvent pas « développer une doctrine » qui s’écarte de la Tradition sacrée.[14]

Toute expression de doctrine ou de pratique non conforme à la Révélation divine, contenue dans les Saintes Écritures et dans la Tradition de l’Église, ne peut constituer un exercice authentique du ministère apostolique ou pétrinien et doit être rejetée par les fidèles. (Cardinal Raymond Burke, ancien membre de la Signature apostolique, la plus haute autorité judiciaire de l’Église ; 19 avril 2018 ; ncronline.org

Alors que certains soutiennent qu’aucun pape n’est mort hérétique (et même les cas cités ci-dessus d’Honorious et de Jean XXII ne fournissent sans doute pas cette preuve[15]), le problème en question n’est pas celui d’une hérésie mais d’un apparent échec tragique de la logique et une prudence pastorale qui peut faire scandale et qui fait scandale. Même si la Fiducia Supplicans dit qu’un prêtre ne peut pas bénir « l’union », bénir le couple revient en fait à reconnaître ce qui fait d’eux un couple : leur union sexuelle. Et c’est ce que soutiennent de nombreux membres du clergé :

…ils peuvent recevoir la bénédiction pour leur croissance dans la grâce et pour le succès de leurs efforts moraux et de leurs prochains pas dans la bonne direction, mais pas en couple à cause de l’incompréhension et de l’impossibilité d’une telle bénédiction. —Mgr Marian Eleganti, 20 décembre 2023 ; lifesitenews.com de kath.net

En tant que tel, certains soutiennent que la Fiducia Supplicans n’est pas un exercice authentique du « vrai magistère » et constitue, en fait, un danger pour celui-ci.

Pour le dire brièvement, l’ambiguïté intentionnelle de Fiducia Supplicans ouvre la porte à presque toutes les subversions du mariage exigées par les ennemis de la foi, mais cette même ambiguïté signifie que le document est édenté. —P. Dwight Longnecker, 19 décembre 2023 ; dwightlongenecker.com

L’avertissement et la présence de Notre-Dame…

Dans un message adressé à Pedro Regis, qui bénéficie du soutien de son évêque, Notre-Dame aurait déclaré :

Des vents contraires éloigneront le Grand Navire du port sûr et un grand naufrage causera la mort de beaucoup de mes pauvres enfants. Donnez-moi vos mains et je vous conduirai à mon Fils Jésus. Il [le navire] partira à la dérive à cause de la faute du commandant, mais le Seigneur viendra en aide à son peuple. —1er janvier 2024

Et le message de Notre-Dame d’Akita est désormais bien en vue :

L’œuvre du diable s’infiltrera jusque dans l’Église de telle manière qu’on verra des cardinaux s’opposer à des cardinaux, des évêques contre des évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères… les églises et les autels seront saccagés ; l’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le démon poussera de nombreux prêtres et âmes consacrées à quitter le service du Seigneur… — à Sœur Agnès Sasagawa d’Akita, Japon, 13 octobre 1973

Alors qu’une bonne partie de l’Église catholique ignore encore, voire méprise, la prophétie[18], je pense que nous devrions y prêter attention – veiller et prier (Marc 14, 38). À la fin de l’exhortation apostolique de Jean-Paul II citée plus haut, il désigne la Femme combattant le dragon, pour nous rappeler à la fois les dangers qui nous attendent et la victoire assurée.

Le dragon est « l’ancien serpent, appelé le Diable et Satan, le trompeur du monde entier » (Ap 12, 9). Le conflit est inégal : le dragon semble prévaloir, tant son arrogance est grande devant la femme sans défense et souffrante… Continuez à contempler Marie, sachant qu’elle est « maternellement présente et partageant les nombreux problèmes compliqués qui assaillent aujourd’hui le monde, la vie vies des individus, des familles et des nations » et « aide le peuple chrétien dans la lutte constante entre le bien et le mal, pour garantir qu’il « ne tombe pas » ou, s’il est tombé, qu’il « ressuscite ». —Ecclesia en Europe, n. 124, 28 juin 2003

Les enfants, que personne ne vous trompe.
Celui qui agit avec justice est juste,
tout comme il est juste.
Celui qui pèche appartient au Diable,
parce que le Diable a péché dès le début.
En effet, le Fils de Dieu s’est révélé pour détruire les œuvres du Diable…
De cette façon,
les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont clairement indiqués ;
Celui qui n’agit pas selon la justice n’appartient à Dieu,
ni celui qui n’aime pas son frère.
(1 Jean 3, 7-10)

 

Article traduit de l’anglais.

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Notes

1. 4 janvier 2024, Zénith
2. Fiducia supplicans, Sur le sens pastoral des bénédictions Présentation
3. Mgr Charles Chaput, archevêque émérite
4. Fr. Thomas Weinandy
5. Mgr Athanase Scheider
6. cccb.ca
7. Par exemple, un évêque péruvien interdit les bénédictions pour les personnes de même sexe  lifesitenews.com ; Des prêtres espagnols lancent une pétition pour l’annulation du FS  infovaticana-com ; Les prêtres allemands rejettent FS comme contradictoire, cf. lifesitenews.com
8. cf. catholicherald.co.uk
9. Les papes ont fait et font des erreurs et ce n’est pas une surprise. L’infaillibilité est réservée ex cathedra [« depuis le siège » de Pierre, c’est-à-dire les proclamations de dogmes fondées sur la Tradition sacrée]. Aucun pape dans l’histoire de l’Église n’a jamais commis d’erreurs ex cathedra. -Tour. Joseph Iannuzzi, théologien et expert en patristique
10. Mgr Athanasius Schneider, onepeterfive.com
11. Révérend Joseph Iannuzzi, STL, S. Th.D., Newsletter, automne 2021 ; cf. Il n’y a qu’une seule barque
12. Non pas un schisme, mais évidemment une séparation d’avec ce qui n’est pas en accord avec la Sainte Tradition
13. cf. Le pape peut-il être un hérétique ?
14. Voir Qu’est-ce que le « Vrai Magistère »
15. Pasteur aeternus, Ch. 4:6
16. cf. La splendeur de la vérité qui se dévoile
17. cf. Le pape peut-il être un hérétique ?
18. « Ne méprisez pas les paroles des prophètes, mais éprouvez tout ; retenez fermement ce qui est bon… » (1 Thessaloniciens 5, 20-21)




Mgr Marc Aillet (France) : oui aux bénédictions de personnes individuelles non aux bénédictions de « couples » homosexuels.

« Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) vient de publier, le 18 décembre 2023, avec l’approbation du Pape François, la Déclaration Fiducia Supplicans « sur la signification pastorale des bénédictions ».

Saluée comme une victoire par le monde laïque, et en particulier par les lobbies LGBT qui y voient enfin une reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles malgré les multiples restrictions rappelées par le document romain, elle fait l’objet d’une désapprobation publique inédite de la part de conférences épiscopales entières, en particulier d’Afrique et d’Europe de l’Est, ainsi que d’évêques de tous les continents. En outre, de nombreux fidèles, y compris des recommençants, et nombre de prêtres, qui font face, dans une société en perte de repères, à des situations pastorales complexes, en faisant preuve d’autant de fidélité à l’enseignement du Magistère que de charité pastorale, expriment leur trouble et leur incompréhension.

Interpellé par ces réactions et après avoir pris le temps de la réflexion, je souhaite adresser, comme évêque, aux prêtres et aux fidèles de mon diocèse, une note en vue des les aider à accueillir cette déclaration dans un esprit de communion avec le Saint-Siège apostolique, en donnant quelques clés de compréhension, tout en interrogeant respectueusement certains points de la déclaration susceptibles de clarification. Enfin, je voudrais inviter les prêtres de mon diocèse à la prudence, vertu par excellence du discernement. J’ai conscience que cette note est dense, mais il me semble important de traiter la question avec suffisamment de hauteur théologique et pastorale.

Une doctrine inchangée sur le mariage

Fiducia supplicans commence par rappeler que l’enseignement de l’Eglise sur le mariage, comme union stable, exclusive et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération de nouvelles vies, reste ferme et inchangée (n. 4). C’est la raison pour laquelle, insiste le texte, il est impossible de donner une bénédiction liturgique ou rituelle à des couples en situation irrégulière ou de même sexe, ce qui risquerait d’induire une grave confusion entre le mariage et les unions de fait (n. 5). Il est ainsi précisé que c’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une réponse ad dubium, le 22 février 2021, avait conclu à l’impossibilité de donner une bénédiction aux « couples » de même sexe.

Distinction entre les bénédictions liturgiques et les bénédictions pastorales

Il est proposé ensuite tout un parcours biblique pour fonder la distinction entre les bénédictions liturgiques (n. 10) et les bénédictions que l’on qualifiera de pastorales, en vue d’éclairer la possibilité d’une bénédiction accordée à une personne qui, quelle que soit sa condition de pécheur, peut la demander à un prêtre, hors contexte liturgique ou rituel, pour manifester sa confiance en Dieu et sa demande d’aide afin de « mieux vivre » et de mieux ajuster sa vie à la volonté de Dieu (n. 20). Cela fait d’ailleurs partie d’une pratique pastorale élémentaire et bimillénaire de l’Eglise, en particulier dans le cadre de la dévotion populaire (n. 23-24), où il ne s’agit jamais d’exercer un contrôle sur l’amour inconditionnel de Dieu envers tous ni d’exiger un certificat de moralité, étant entendu qu’il s’agit ici d’un sacramental, qui n’agit pas comme un sacrement ex opere operato, mais dont l’efficacité de grâce dépend des bonnes dispositions de celui qui la demande et la reçoit. Jusqu’ici, le texte n’apporte rien de nouveau à l’enseignement ordinaire de l’Eglise, en ces matières.

Une bénédiction pastorale étendue aux couples de même sexe

De la pratique multiséculaire de bénédictions spontanées et informelles, qui n’ont jamais été ritualisées par l’autorité ecclésiale, on passe à ce qui a été présenté dans l’introduction du document comme son objet propre : « C’est précisément dans ce contexte [ celui de la « vision pastorale du Pape François ] que l’on peut comprendre la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Eglise sur le mariage » (Présentation). Il sera même précisé que « ce geste ne prétend pas sanctionner ni légitimer quoi que ce soit » (n. 34).

C’est ainsi que dans la troisième partie de la déclaration, on glisse subrepticement de la possibilité de bénir une personne, quelle que soit sa situation, à une bénédiction accordée à un « couple » en situation irrégulière ou de même sexe.

Malgré toutes les précisions sur le caractère non liturgique de ces bénédictions et l’intention louable « de s’associer ainsi aux prières des personnes qui, bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide et être guidées vers une plus grande compréhension de son dessein d’amour et de vérité » (n. 30), on est bien obligé de constater que cela a été reçu, quasi unanimement par les pro comme par les contra, comme une « reconnaissance par l’Eglise des relations homosexuelles » elles-mêmes. Or, c’est malheureusement souvent dans ce sens qu’est comprise la pratique – déjà en usage dans certaines Eglises locales – de bénir des « couples » de même sexe, notamment en Allemagne ou en Belgique, et de manière parfaitement publique. Il est à craindre qu’ils se sentent ainsi encouragés, comme en témoigne déjà un certain nombre.

Questions qui mériteraient des éclaircissements

On comprend le souhait légitime du Saint-Père de manifester la proximité et la compassion de l’Eglise envers toutes les situations, même les plus marginales : n’est-ce pas en effet l’attitude du Christ dans l’Evangile, « lui qui faisait bon accueil aux publicains et aux pécheurs » (cf. Mt 9, 11), et qui constitue une bonne part de notre ministère ordinaire ? Il y a néanmoins quelques questions qui restent en suspens et demanderaient de vrais éclaircissements, tant du point de vue doctrinal que pastoral.

Ces bénédictions ne seraient-elles pas en contradiction avec la notion de « sacramental » qu’assume toute bénédiction ?

Il convient de souligner que la raison avancée par le Responsum ad dubium de 2021 mettait moins en avant le contexte liturgique de la bénédiction que sa nature de « sacramental » qui demeure quel que soit le contexte : « Pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu’une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire – outre l’intention droite de ceux qui y participent – que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce, en fonction des desseins de Dieu inscrits dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur. Seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces plans sont compatibles avec l’essence de la bénédiction donnée par l’Eglise » (Note explicative du Responsum). C’est la raison pour laquelle l’ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclarait illicite « toute forme de bénédiction » à l’égard des relations qui impliquent une pratique sexuelle hors mariage, comme c’est le cas des unions de personnes de même sexe. Il faut certes reconnaître et valoriser les éléments positifs que comportent ces types de relations, mais ils sont mis au service d’une union qui n’est pas ordonnée au Dessein du Créateur.

N’y a-t-il pas une distinction à faire entre bénir une personne et bénir un « couple » ?

L’Eglise a toujours tenu que « Ces bénédictions s’adressent à tous et que personne ne doit en être exclu » (n. 28). Mais, si l’on se réfère au Livre des Bénédictions et au Directoire sur la piété populaire et la liturgie, on constate qu’ils concernent essentiellement, sinon exclusivement, des personnes individuelles, même réunies en groupes, comme des personnes âgées ou des catéchistes. Mais dans ces cas, ce n’est pas la relation qui les unit, et qui n’est d’ailleurs qu’extrinsèque, qui est l’objet de la bénédiction, mais bien la personne.

Ainsi, nous touchons là à la nouveauté de la déclaration Fiducia supplicans qui ne réside pas dans la possibilité de bénir une personne en situation irrégulière ou homosexuelle, mais d’en bénir deux qui se présentent en tant que « couple ». C’est donc l’entité « couple » qui invoque la bénédiction sur elle. Or, si le texte prend soin de ne pas utiliser les termes d’union, de partenariat ou de relation – utilisés par l’ancienne Congrégation pour son interdiction –, il ne fournit pas pour autant une définition de la notion de « couple », devenu ici un nouvel objet de bénédiction.

Une question sémantique s’impose donc qui n’est pas résolue : la dénomination de « couple » peut-elle raisonnablement être donnée à la relation de deux personnes de même sexe ? N’a-t-on pas intégré un peu hâtivement la sémantique que le monde nous impose mais qui jette la confusion sur la réalité du couple ? Dans son exhortation apostolique Ecclesia in Europa (2003), Jean Paul II écrit : « On observe même des tentatives visant à faire accepter des modèles de couples où la différence sexuelle ne serait plus essentielle » (n. 90). Autrement dit : la différence sexuelle n’est-elle pas essentielle à la constitution même d’un couple ? C’est une question anthropologique qui mériterait d’être précisée pour éviter toute confusion et ambiguïté, car si le monde a élargi cette notion à des réalités qui n’entrent pas dans le Dessein du Créateur, la parole magistérielle ne doit-elle pas assumer une certaine rigueur dans sa terminologie pour correspondre le mieux possible à la vérité révélée, anthropologique et théologique ?

Quid des relations homosexuelles ?

Accorder une bénédiction à un « couple » homosexuel, non plus seulement à deux personnes individuelles, semble cautionner par le fait même l’activité homosexuelle qui les relie, même si, encore une fois, on précise bien que cette union ne peut pas être assimilée au mariage. Cela pose donc la question, qui n’est pas abordée dans cette déclaration, du statut moral des relations homosexuelles. Or l’enseignement de l’Eglise, conformément à l’Ecriture Sainte et à l’enseignement constant du Magistère, tient ces relations pour « intrinsèquement désordonnées » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n. 2357) : si Dieu ne répugne pas à bénir le pécheur, peut-il dire du bien de ce qui n’est pas conforme concrètement à son Dessein ? Cela ne contredirait-il pas la bénédiction originelle de Dieu quand il crée l’homme à son image : « homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : ‘soyez féconds et multipliez-vous’ » (Gn 1, 28) ?

N’y a-t-il pas des actes qui sont intrinsèquement mauvais ?

Pour mettre un terme aux controverses qui avaient agité les moralistes catholiques depuis les années 70, sur l’option fondamentale et la moralité des actes humains, le pape Jean Paul II a publié une encyclique magistrale, Veritatis splendor (1993), sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Eglise, et dont nous avons célébré en 2023 le 30ème anniversaire. Cette encyclique, qui vient confirmer la Partie morale du CEC et en développer certains aspects, a rappelé

en particulier l’enseignement constant du Magistère sur l’existence d’actes intrinsèquement mauvais (n. 79-83) qui demeurent interdits semper et pro semper, c’est-à-dire en toutes circonstances. Cet enseignement est loin d’être facultatif et il donne une clé pour le discernement des situations auxquelles nous sommes confrontés dans le ministère pastoral. Sans doute un comportement qui est objectivement en désaccord avec le Dessein de Dieu n’est pas nécessairement imputable subjectivement – d’ailleurs « qui suis-je pour juger ? », pour reprendre la célèbre expression du pape François –, mais il n’en devient pas moralement bon pour autant. La déclaration Fiducia supplicans évoque souvent le pécheur qui demande une bénédiction – « ceux qui se reconnaissent humblement pécheurs comme tout le monde » (n. 32) –, mais reste muette sur le péché particulier qui caractérise ces situations. L’expérience montre d’ailleurs qu’il n’est pas certain que cette possibilité de bénédiction « sans condition » soit une aide à la conversion.

L’exercice de la charité pastorale peut-il être déconnecté de la mission prophétique d’enseignement ?

Il est heureux que cette déclaration renvoie au ministère du prêtre et il faut rendre grâce au Saint-Père de susciter toutes sortes d’occasions pour permettre à des personnes, éloignées de l’Eglise et de sa discipline, de rencontrer un prêtre, comme il en exprime le souhait dans son exhortation apostolique Amoris laetitia (2016), pour faire l’expérience de la proximité d’un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Ps 144, 8). Mais alors, il ne saurait être question pour deux personnes de même sexe engagées dans une activité homosexuelle et se présentant comme telles, ou pour des couples en situation irrégulière, de recourir à une bénédiction accordée, même de manière informelle, sans un dialogue pastoral auquel le pape François encourage précisément souvent les pasteurs.

En ce sens, on ne saurait séparer, dans le ministère du prêtre, l’exercice de la charité pastorale de sa mission prophétique d’enseignement. Et le cœur de la prédication de Jésus demeure l’appel à la conversion, dont on peut regretter qu’il n’en soit pas question dans cette déclaration. Quand Jésus manifeste sa compassion vis-à-vis du pécheur, il l’exhorte toujours à changer de vie, comme on le voit, entre autres exemples, dans le récit de la femme adultère : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11). Que serait une sollicitude pastorale qui n’inviterait pas le fidèle, sans juger ni condamner personne, à évaluer sa vie et son comportement par rapport aux paroles de l’Alliance et à l’Evangile ? Ces paroles disent le dessein bienveillant de Dieu à l’égard des hommes, en vue d’y conformer leur vie, avec la grâce de Dieu, et selon un chemin de croissance, appelé par Jean Paul II : « loi de gradualité ou voie graduelle » (cf. Familiaris Consortio n. 34). La bénédiction accordée à deux personnes unies par une relation homosexuelle ou à un couple en situation irrégulière ne risquerait-elle pas de leur faire croire que leur union est une étape légitime dans leur cheminement ? Or Jean Paul II a bien pris soin de préciser : « C’est pourquoi ce qu’on appelle loi de gradualité ou voie graduelle ne peut s’identifier à la gradualité de la loi, comme s’il y avait, dans la loi divine, des degrés et des formes de préceptes différents selon les personnes et les situations diverses » (Ibid.).

Peut-on opposer pastorale et doctrine ?

Par ailleurs, peut-on opposer accompagnement pastoral et enseignement doctrinal, comme si l’intransigeance était du côté de la doctrine et des principes, au détriment de la compassion et de la tendresse que nous devons pastoralement aux pécheurs ? Face aux pharisiens qui le mettent à l’épreuve, à propos du divorce et de l’acte de répudiation consenti par Moïse, Jésus renvoie sans concession à la « Vérité du commencement » (cf. Gn 1 et 2), affirmant que si Moïse a consenti à leur faiblesse, c’est en raison de « la dureté de leur cœur » (cf. Mt 19, 3-9). C’est Jésus qui apparaît même comme le plus intransigeant. Il faut dire que la loi ancienne ne rendait pas juste : mais avec Jésus, nous sommes désormais sous le régime de la Loi nouvelle que saint Thomas d’Aquin définissait, en s’inspirant de saint Paul, comme « la grâce de l’Esprit Saint donnée à ceux qui croient au Christ » (Somme de Théologie I-II 106, 1). Tout acte de ministère, y compris les bénédictions, devrait donc être placé sous le régime de la loi nouvelle, où nous sommes tous appelés à la sainteté, quelle que soit notre condition de pécheur.

Comme le précisait le Cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans une lettre adressée aux évêques de l’Eglise catholique sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles (1986) : « Il convient de bien faire comprendre que l’éloignement de l’enseignement de l’Eglise ou le silence à son sujet n’est, dans un effort de prise en charge pastorale, ni la marque d’un vrai sens de la responsabilité ni celle d’un véritable ministère pastoral. Seul ce qui est vrai peut finalement être pastoral. Ne pas prendre en compte la position de l’Eglise, c’est priver des hommes et des femmes homosexuels de l’attention dont ils ont besoin et qu’ils méritent » (n. 15).

Et saint Jean Paul II de prévenir : « La doctrine de l’Eglise et, en particulier, sa fermeté à défendre la validité universelle et permanente des préceptes qui interdisent les actes intrinsèquement mauvais est maintes fois comprise comme le signe d’une intolérable intransigeance, surtout dans les situations extrêmement complexes et conflictuelles de la vie morale de l’homme et de la société aujourd’hui, intransigeance qui contrasterait avec le caractère maternel de l’Eglise. Cette dernière, dit-on, manque de compréhension et de compassion. Mais, en réalité, le caractère maternel de l’Eglise ne peut jamais être séparé de la mission d’enseignement qu’elle doit toujours remplir en Epouse fidèle du Christ qui est la Vérité en personne (…) ‘’En réalité, la vraie compréhension et la compassion naturelle doivent signifier l’amour de la personne, de son bien véritable et de sa liberté authentique. Et l’on ne peut certes pas vivre un tel amour en dissimulant ou en affaiblissant la vérité morale, mais en la proposant avec son sens profond de rayonnement de la Sagesse éternelle de Dieu, venue à nous dans le Christ, et avec sa portée de service de l’homme, de la croissance de sa liberté et de la recherche de son bonheur’’ (Familiaris Consortio n. 34). En même temps, la présentation claire et vigoureuse de la vérité morale ne peut jamais faire abstraction du respect profond et sincère, inspiré par un amour patient et confiant, dont l’homme a toujours besoin au long de son cheminement moral rendu souvent pénible par des difficultés, des faiblesses et des situations douloureuses. L’Eglise, qui ne peut jamais renoncer au principe ‘’de la vérité et de la cohérence, en vertu duquel elle n’accepte pas d’appeler bien ce qui est mal et mal ce qui est bien’’ (Reconciliatio et paenitentia n. 34), doit toujours être attentive à ne pas briser le roseau froissé et à ne pas éteindre la mèche qui fume encore (cf. Is 42, 3). Paul VI a écrit : ‘’Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l’exemple en traitant avec les hommes. Venu non pour juger, mais pour sauver (cf. Jn 3, 17), il fut certes intransigeant avec le mal, mais miséricordieux envers les personnes’’ (Humanae vitae n. 29). » (Veritatis splendor n. 95).

« Ne vous modelez pas sur le monde présent »

J’ai bien conscience que la question est délicate et je souscris pleinement à la volonté du Saint-Père d’insister sur la charité pastorale du prêtre appelé à rendre proche de tout homme l’amour inconditionnel de Dieu, jusqu’aux périphéries existentielles de l’humanité si blessée d’aujourd’hui. Mais je pense à cette parole lumineuse de l’Apôtre Paul à Tite, que nous entendons proclamer dans la liturgie de la nuit de Noël, qui résume toute l’Economie du Salut : « Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété (…) Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2, 11-12. 14). La charité pastorale qui nous presse – « Caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) – de rejoindre tous les hommes pour leur montrer combien ils sont aimés de Dieu – la preuve, c’est que le Christ est mort et ressuscité pour tous –, nous presse, de manière indissociable, de leur annoncer la Vérité de l’Evangile du Salut. Et la Vérité est ainsi formulée par Jésus à tous ceux qui veulent devenir ses disciples : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16, 24). Saint Luc précise qu’il le disait « à tous » (Lc 9, 23) et pas seulement à une élite.

Une parole de saint Paul résonne encore en moi pour éclairer notre attitude pastorale : « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Tous les hommes, y compris les couples en situation irrégulière ou de même sexe, aspirent au meilleur, car l’inclination au bien, au vrai et au beau est inscrite par Dieu dans le cœur de tout homme : c’est respecter sa dignité et sa liberté fondamentale que de le reconnaître. Et cela vaut la peine de « mouiller sa chemise » pour aider tout homme, quelle que soit sa situation de péché ou de contradiction avec le Dessein de Dieu tel qu’il est révélé dans le Décalogue et l’Evangile, à le découvrir et à cheminer, moyennant des processus de croissance et l’aide de la grâce de Dieu, pour y parvenir. Et cela ne peut pas se faire en faisant l’économie de la Croix.

Attitude pastorale pratique

Aussi, en conclusion, et vu le contexte d’une société sécularisée où nous connaissons une crise anthropologique inédite, qui conduit immanquablement à des ambiguïtés tenaces :

– J’invite les prêtres du diocèse, face aux couples en situation irrégulière ou aux personnes engagées dans une relation homosexuelle, à faire preuve d’un accueil plein de bienveillance : il faut que les personnes ne se sentent pas jugées, mais accueillies par un regard et une écoute qui disent l’amour de Dieu pour elles.

– Je les invite ensuite à instaurer un dialogue pastoral et à avoir le courage, pour le bien des personnes et avec la délicatesse qui convient, sans les juger et en s’impliquant personnellement dans la relation pastorale, de leur dire clairement la Vérité que l’Eglise enseigne sur leur situation.

– Enfin, je les invite, si les personnes le demandent, à leur donner une bénédiction, à condition que ce soit à chaque personne individuellement, en les appelant à la conversion et en les invitant à demander le secours de la grâce que le Seigneur accorde à tous ceux qui le lui demandent pour conformer leur vie à la Volonté de Dieu ».

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Bayonne, le 27 décembre 2023

En la fête de saint Jean, Apôtre

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Confusion et réactions dans l’Eglise suite au document pontifical « Fiducia Supplicans »

Les réactions se multiplient dans le monde entier suite au document du Saint Siège « Fiducia Supplicans », autorisant les bénédictions pour les couples homosexuels et les couples en situation irrégulière.

Ne sommes-nous pas ici devant la réalisation de la prophétie de Marie à Akita ?

« Avec le rosaire, priez pour le pape, les évêques et les prêtres. Le travail du diable s’infiltrera même dans l’Église de manière que l’on verra des cardinaux s’opposer à des cardinaux, et des évêques contre d’autres évêques. Les prêtres qui me vénèrent, seront méprisés et combattus par leurs confrères. L’Église et les autels seront saccagés. L’Église sera pleine de ceux qui acceptent des compromissions… »

Nous développerons cela dans un prochain article.

En attendant, voici quelque-unes de ces réaction dans l’Eglise, parmi de très nombreuses autres :

– La Conférence épiscopale du Rwanda s’est jointe au Nigeria, à la Zambie, au Malawi et à d’autres pays pour rejeter le document « Fiducia Supplicans ». Ils déclarent que « la bénédiction accordée aux homosexuels brouillerait le sacrement du mariage ». « L’Église ne peut pas bénir les relations entre personnes de même sexe parce que cela contredirait la loi de Dieu et notre culture. »

– Le récent texte n’interprète le sens de la « bénédiction » que dans l’Église latine, et non pour les catholiques orientaux, a déclaré l’archevêque Sviatoslav Shevchuk, chef des gréco-catholiques d’Ukraine et ami personnel de François, dans un communiqué publié le 22 décembre. « Selon la pratique liturgique de notre Église, la bénédiction d’un prêtre ou d’un évêque est un geste liturgique qui ne peut être séparé du reste du contenu des rites liturgiques et réduit uniquement aux circonstances et aux besoins de la piété privée ». Shevchuk ajoute que le concept de « bénédiction » signifie approbation et permission. La bénédiction du prêtre a une dimension catéchétique et « ne peut en aucun cas contredire » l’enseignement sur le mariage : « Le discernement pastoral nous incite à éviter les gestes, expressions et concepts ambigus qui déformeraient ou dénatureraient la parole de Dieu et l’enseignement de l’Église. »

– Les évêques du Cameroun l’ont analysé dans une déclaration commune le 21 décembre : « L’homosexualité falsifie l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondements de la société ». Les évêques ajoutent que « dans l’histoire des peuples, les pratiques homosexuelles n’ont jamais conduit à une évolution sociale, mais sont des signes évidents de la décadence implosive des civilisations. En effet, l’homosexualité retourne l’humanité contre elle-même et la détruit ». Les évêques enseignent que « les actes homosexuels ne sont pas « sexuels » mais « des relations contre nature » (Romains 1:26) ». Les évêques utilisent également le mot « pervers », une déclaration que les lois sur les discours de haine des pays occidentaux décadents considèrent comme un « crime ». La « bénédiction » d’un « couple homosexuel » encouragerait un mode de vie qui ne peut être reconnu comme objectivement conforme aux desseins révélés de Dieu. C’est pourquoi : Nous interdisons formellement toute bénédiction de « couples homosexuels » dans l’Église du Cameroun ». Les évêques encouragent les homosexuels à se convertir radicalement et à « abandonner leur mentalité de victime ».

Mgr Charles Pope Cyprian à Washington, D.C., a déclaré qu’il n’offrirait pas de bénédiction aux couples de même sexe parce que cela « conduirait à la confusion et au scandale parmi les fidèles concernant l’enseignement de l’Église sur le mariage et la sexualité ».

– Depuis lundi, les évêques de Malawi et Zambie ont déclaré que le document ne serait pas mis en œuvre dans leur pays, et

– L’archevêque Tomas Peta de l’archidiocèse d’Astana, au Kazakhstan, ainsi que son auxiliaire l’évêque Athanasius Schneider, ont ordonnés aux prêtres de ne pas s’y conformer, affirmant que de telles bénédictions contredisent gravement la Révélation divine et que si l’Église commençait à donner de telles « bénédictions », elle « […] ne serait pas en mesure de se conformer à la Révélation divine ».sinon en théorie, du moins en pratique, un propagandiste de l' »idéologie du genre » mondialiste et impie ».

– à Kinshasa, République démocratique du Congo, le cardinal président des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar aurait demandé à toutes les conférences épiscopales du continent de travailler ensemble pour publier une « déclaration pastorale » unique en réponse au récent document du Vatican approuvant la bénédiction des couples de même sexe.  Dans une lettre apparemment envoyée par le cardinal Fridolin Ambongo le 20 décembre, le cardinal a cherché à rassembler une réponse continentale au chaos causé par la déclaration du Vatican du 18 décembre.  « L’ambiguïté de cette déclaration, qui se prête à de nombreuses interprétations et manipulations, suscite beaucoup de perplexité parmi les fidèles, et je crois que, en tant que pasteurs de l’Église en Afrique, nous devons nous exprimer clairement sur cette question afin de donner une orientation claire à nos chrétiens », peut-on lire dans le texte d’Ambongo. M. Amobongo dirige le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) depuis février 2023 et est membre du Conseil restreint des cardinaux du pape François. La lettre interne a été partagée en ligne par la journaliste vaticane Diane Montagna, sans qu’aucune source ne soit citée. Soulignant l’importance accordée aux conférences épiscopales par le Synode sur la synodalité, M. Ambongo a demandé à tous les prélats du continent d’élaborer une réponse unique au document publié par le pape François et le cardinal Victor Manuel Fernández approuvant la bénédiction des couples de même sexe.

« Je vous écris, Excellences, pour vous demander votre avis sur la déclaration susmentionnée du Dicastère pour la doctrine de la foi, afin que nous puissions rédiger une déclaration synodale unique, valable pour toute l’Église d’Afrique », a écrit le cardinal âgé de 63 ans. Une fois que ces réponses auront été soumises au secrétariat du SCEAM avant la mi-janvier, a écrit M. Ambongo, une seule « déclaration pastorale » sur la question de l’éducation et de la formation des adultes sera rédigée. Fiducia Supplicans pourrait être délivrée pour l’ensemble du « continent ».

– Alors que M. Ambongo cherche à rassembler une déclaration pastorale unique pour l’ensemble du continent, de nombreuses nations africaines s’opposent déjà aux pressions du Vatican en faveur de la bénédiction des couples de même sexe. Les évêques du Cameroun, dans une déclaration singulièrement franche et claire, déclarée ils « interdisent formellement » toute bénédiction de couples de même sexe dans le pays.

– Le péché et les penchants désordonnés ne peuvent jamais être bénis ou excusés, a déclaré la branche américaine de la « Confraternité du clergé catholique », qui représente plus de 500 membres du clergé, dans un communiqué du 22 décembre. Même l’apparence d’approbation d’un mal moral doit être évitée à tout prix, sinon celui qui donne la « bénédiction » devient un collaborateur officiel du mal, écrivent les prêtres. Bénir un couple, qu’il vive un concubinage normal ou homosexuel, donne l’impression « que leur relation est acceptable aux yeux de l’Église, ce qui n’est pas le cas ». Un prêtre n’est pas autorisé à bénir des comportements immoraux ou désordonnés tels que l’avortement, la pornographie, l’infidélité conjugale, la maltraitance des enfants et le terrorisme, peut-on lire dans la déclaration.

– Les confréries australienne et britannique ont publié des déclarations similaires. Ainsi, la « Confraternité australienne du clergé catholique » a publié une déclaration (22 décembre) rappelant que les actes homosexuels « sont intrinsèquement désordonnés et contraires à la loi naturelle » : « Une pastorale et une assistance spirituelle authentiques ne peuvent jamais être dissociées d’une présentation sans ambiguïté du plan de Dieu pour la sexualité humaine et le mariage, car ce plan, bien que difficile à accepter pour certains, est essentiel à l’épanouissement humain et constitue donc un don plutôt qu’un fardeau. Les bénédictions sont, par leur nature même, « ordonnées à la communion avec Dieu, à la conversion et à la sanctification, et ne peuvent donc jamais être accordées pour des actes pécheurs ni légitimer des relations qui sont intrinsèquement incompatibles avec le plan divin ».

– L’archevêque de Nairobi interdit la bénédiction des « couples » homosexuels. Tous les membres du clergé résidant et exerçant leur ministère dans l’archidiocèse de Nairobi n’ont pas le droit de bénir des relations ou des unions irrégulières ou des couples de même sexe », a déclaré l’archevêque Anyolo dans une lettre publique publiée le 23 décembre.

– L’évêque catholique melkite François Beyrouti, 52 ans, de Newton, aux États-Unis, a rédigé une « Déclaration sur les mariages et les bénédictions » à l’intention de son clergé le 20 décembre.Se référant à l’enseignement biblique infaillible sur la relation entre l’homme et la femme, et à la pratique liturgique et pastorale sur le mariage qui en découle, il a déclaré : « S’il est demandé [à un prêtre] d’assister ou de célébrer une bénédiction ou une cérémonie à l’intérieur ou à l’extérieur d’une église, cela ne peut se faire qu’avec mon autorisation écrite préalable. Le non-respect de cette prescription entraînera des sanctions canoniques ».

 




Avons-nous franchi un cap ?

 

La nouvelle a fait le tour du monde comme un missile : « Le pape François approuve l’autorisation des prêtres catholiques de bénir les couples de même sexe » (ABC News). Reuters a déclaré : « Le Vatican approuve la bénédiction des couples de même sexe dans une décision historique. » Pour une fois, les gros titres ne déforment pas la vérité, même s’il y a plus à raconter…

La déclaration

Une « Déclaration » publiée par le Vatican confirme et promeut l’idée que les couples en situation « irrégulière » peuvent venir chercher la bénédiction d’un prêtre (sans qu’elle soit confondue avec la bénédiction propre au mariage sacramentel). Il s’agit, selon Rome, d’un « nouveau développement… dans le Magistère ». Vatican News a rapporté que « 23 ans se sont écoulés depuis que l’ancien « Saint-Office » a publié une Déclaration (la dernière date d’août 2000 avec « Dominus Jesus »), un document d’une telle importance doctrinale.” [1]

Cependant, certains membres du clergé et apologistes du pape se sont tournés vers les réseaux sociaux pour affirmer que rien n’avait changé. Et d’autres encore, comme le président de la Conférence épiscopale autrichienne, ont déclaré que les prêtres « ne peuvent plus dire non » à la demande de bénédiction d’un couple homosexuel. Il est allé plus loin.

Je crois que l’Église reconnaît qu’une relation entre deux [personnes] du même sexe n’est pas entièrement dénuée de vérité : il y a l’amour, il y a la fidélité, il y a aussi les épreuves partagées et vécues dans la fidélité. Cela doit également être reconnu. —Mgr Franz Lackner, 19 décembre 2023 ; lifesitenews.com

Et bien sûr, le toujours controversé Père. James Martin s’est immédiatement rendu sur Twitter (X) pour publier sa bénédiction de ce qui semble être un couple de même sexe très attaché à leur style de vie (voir photo ci-dessus).

Alors que dit exactement le document ? Et cela importera-t-il, étant donné ce que des milliards de personnes sur la planète croient désormais être vrai : que l’Église catholique autorise les relations homosexuelles ?

Un nouveau développement

Demander une bénédiction à un prêtre est la chose la moins controversée dans l’Église catholique – ou du moins c’était le cas. Quiconque a demandé sa bénédiction à un prêtre en a presque toujours reçu une. Presque. Saint Pio était connu pour refuser de donner l’absolution en confession, et encore moins une bénédiction, à quelqu’un qui n’était pas honnête. Il avait le don de lire dans les âmes, et cette grâce poussa beaucoup de gens à un repentir profond et authentique lorsqu’il contestait leur manque de sincérité.

Des pécheurs de tous horizons ont imploré la bénédiction d’un prêtre – y compris le pécheur qui a tapé ceci. Et cet éventail de personnes comprend sans aucun doute des personnes attirées par le même sexe. En d’autres termes, l’Église a toujours étendu la grâce d’une bénédiction aux individus, aux couples mariés et aux familles demandant une grâce spéciale puisque, généralement, aucun « test moral » préalable n’est requis. La simple présentation de soi dans une situation neutre ne l’exige pas.

En outre, le pape François a souligné la nécessité d’atteindre les « périphéries » de la société et de faire de l’Église un « hôpital de campagne » pour les âmes blessées. Ce sont des descriptions appropriées des propres paroles de Notre Seigneur dans son ministère pour les « brebis perdues ». À cet égard, l’Église a affirmé à nouveau en 2021 :

La communauté chrétienne et ses pasteurs sont appelés à accueillir avec respect et sensibilité les personnes ayant des tendances homosexuelles et sauront trouver les voies les plus appropriées, conformes à l’enseignement de l’Église, pour leur annoncer l’Évangile dans sa plénitude. En même temps, ils doivent reconnaître la véritable proximité de l’Église – qui prie pour eux, les accompagne et partage leur chemin de foi chrétienne – et recevoir les enseignements avec une sincère ouverture. —Responsum de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à un dubium concernant la bénédiction des unions de personnes du même sexe, 22 février 2021

Mais ce même document indique également clairement :

La réponse au dubia proposé [« L’Église a-t-elle le pouvoir de donner la bénédiction aux unions de personnes du même sexe ? »] n’exclut pas les bénédictions données aux personnes individuelles ayant des penchants homosexuels, qui manifestent la volonté de vivre dans la fidélité aux plans révélés de Dieu tels que proposés par l’enseignement de l’Église. Au contraire, il déclare illicite toute forme de bénédiction qui tend à reconnaître leurs unions comme telles.

Alors qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce que le « nouveau développement » ?

La récente Déclaration déclare qu’il existe désormais…

…la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe sans valider officiellement leur statut ni changer en quoi que ce soit l’enseignement éternel de l’Église sur le mariage. —Fiducia Supplicans, Sur la signification pastorale des bénédictions Présentation

En d’autres termes, il ne s’agit pas d’individus s’approchant du prêtre mais de couples activement impliqués dans une relation homosexuelle ou « irrégulière » demandant une « bénédiction ». Et c’est là que réside la polémique : la situation n’est plus neutre. Toutes les autres tirades dans le document pour dire que cette bénédiction ne peut en aucun cas donner l’apparence d’un mariage sont un tour de passe-passe, intentionnel ou non.

La question n’est pas de savoir si un prêtre bénira l’union elle-même, ce qu’il ne peut pas, mais plutôt d’approuver tacitement la relation homosexuelle…

Un nouveau sophisme

Dans le Responsum aux dubia, deux choses sont claires : la personne qui se présente manifeste « la volonté de vivre dans la fidélité aux desseins révélés de Dieu tels que proposés par l’enseignement de l’Église ». Cela n’exige pas que la personne soit moralement parfaite – car personne ne l’est. Mais le contexte est clair : la personne ne demande pas de bénédiction avec l’intention de rester dans un mode de vie objectivement désordonné. Deuxièmement, cette bénédiction ne peut, sous « aucune forme », tendre à « reconnaître leurs unions en tant que telles » comme moralement licites.

Mais ce « nouveau développement » stipule qu’un couple vivant ensemble dans un péché objectif mortel peut demander que les autres aspects de leur relation qui peuvent produire du bien soient bénis :

Dans de tels cas, une bénédiction peut être accordée… à ceux qui – se reconnaissant démunis et ayant besoin de son aide – ne revendiquent pas une légitimation de leur propre statut, mais qui implorent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable. dans leur vie et leurs relations soient enrichis, guéris et élevés par la présence du Saint-Esprit.

La question est donc la suivante : deux personnes en état d’adultère public, ou un polygame avec quatre femmes, ou un pédophile avec un enfant « consentant » – ces personnes dans des relations aussi « irrégulières » peuvent-elles également s’adresser à un prêtre pour obtenir une bénédiction de tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie ?

Il s’agit simplement d’un jeu de mots – d’une tromperie et d’une manière rusée… Parce que nous bénissons ainsi pour eux l’occasion prochaine [du péché]. Pourquoi demandent-ils cette bénédiction en couple, et non en tant que personne seule ? Bien sûr, une personne seule qui a ce problème d’affection homosexuelle peut venir demander une bénédiction pour vaincre les tentations, pour pouvoir, avec la grâce de Dieu, vivre chastement. Mais en tant que célibataire, il ne viendra pas avec son partenaire – ce serait une contradiction dans sa manière de vivre selon la volonté de Dieu. —Mgr Athanasius Schneider, 19 décembre 2023 ; youtube.com

C’est là tout le sophisme de tout cela, un piège très subtil. Se présenter en couple sans intention de sortir d’un état de péché mortel, puis demander une bénédiction sur les autres aspects soi-disant « vrais » et « bons » de la relation, est moralement et intellectuellement malhonnête. Car rester sciemment dans un état de péché mortel nous prive en réalité de la bénédiction la plus importante de toutes : la grâce sanctifiante.

Le péché mortel est une possibilité radicale de liberté humaine, tout comme l’amour lui-même. Il en résulte la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. Si elle n’est pas rachetée par la repentance et le pardon de Dieu, elle entraîne l’exclusion du royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, car notre liberté a le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour en arrière. —Catéchisme de l’Église catholique, n. 1861

Pourtant, la Déclaration déclare : « Ces formes de bénédiction expriment une supplication pour que Dieu accorde les aides qui proviennent des impulsions de son Esprit… afin qu’elles puissent s’exprimer dans la dimension toujours croissante de l’amour divin. » Mais comment peut-on grandir dans « l’amour divin » si je m’accroche délibérément à un péché grave ? En effet, le Catéchisme dit : « Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une grave violation de la loi de Dieu ; elle détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude, en lui préférant un bien inférieur. [2] », ne devraient-ils pas être doucement orientés vers l’absolution de la confession plutôt que vers la bénédiction du statu quo dans cet état de péché manifeste ?

Ainsi, le Responsum que le pape François a donné aux cardinaux il y a deux ans déclare à juste titre :

“…nous sommes plus importants aux yeux de Dieu que tous les péchés que nous pouvons commettre ». Mais Il ne bénit pas et ne peut pas bénir le péché…

Le chemin de l’apostasie

Nous avons ouvert un chemin dans l’Église lorsque nous jouons à des jeux de mots avec l’âme des gens. Un lecteur diplômé en droit canonique a déclaré sans ambages :

…recevoir une bénédiction n’est que cela, une grâce, un cadeau. Il n’y a aucun droit à cela, et il NE PEUT JAMAIS Y AVOIR DE RITE pour une bénédiction qui, en réalité, tacitement ou de manière ambiguë, tolère le péché sous quelque forme que ce soit. C’est ce qu’on appelle des malédictions et elles viennent du malin. -lettre privée…

Cette route mène à l’apostasie. La miséricorde de Jésus est un océan sans fin pour le pécheur… mais si nous la rejetons, c’est un tsunami de jugement. L’Église a le devoir d’avertir le pécheur de cette réalité. C’est la vérité et la miséricorde du Christ qui m’ont tiré de mes jours de péché les plus sombres – pas la flatterie d’un prêtre ou la casuistique d’une bénédiction malhonnête.

Le pape François a tout à fait raison dans son exhortation à tendre la main à ceux qui se sentent exclus par l’Évangile – y compris ceux qui sont attirés par le même sexe – et à les « accompagner » véritablement vers le Christ. Mais même François dit que l’accompagnement n’est pas un absolu :

Même si cela paraît évident, l’accompagnement spirituel doit conduire les autres toujours plus près de Dieu, en qui nous accédons à la vraie liberté. Certaines personnes pensent qu’elles sont libres si elles peuvent éviter Dieu ; ils ne réalisent pas qu’ils restent existentiellement orphelins, impuissants, sans abri. Ils cessent d’être des pèlerins et deviennent des vagabonds, voltigeant autour d’eux-mêmes et n’arrivant jamais nulle part. Les accompagner serait contre-productif s’il devenait une sorte de thérapie favorisant leur égocentrisme et cessait d’être un pèlerinage avec le Christ vers le Père. —PAPE FRANÇOIS, Evangelii Gaudium, n. 170

Sœur Lucie de Fatima a dit « un temps viendra où la bataille décisive entre le royaume du Christ et Satan portera sur le mariage et la famille. »[3] Qu’est-ce qui pourrait mettre davantage en valeur cette bataille que cette casuistique actuelle ? En fait, lors du même Synode sur la famille, le pape François a mis en garde l’Église d’éviter…

La tentation d’une tendance destructrice au bien, qui, au nom d’une miséricorde trompeuse, panse les blessures sans les guérir ni les soigner au préalable ; qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est la tentation des « bienfaiteurs », des craintifs, mais aussi des soi-disant « progressistes et libéraux ». — cf. Les cinq corrections

N’est-ce pas précisément ce qu’impliquerait une telle bénédiction ?

C’est une désorientation diabolique qui envahit le monde et induit les âmes en erreur ! Il faut y tenir tête. —Sr. Lucie de Fatima à son amie Dona Maria Teresa da Cunha

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Notes :

1. 18 décembre 2023 vaticannews.va

2. n°1855

3. Dans une lettre (en 1983 ou 1984) du cardinal Carlo Caffara, aleteia.com




Le pape François publie des normes permettant au clergé de « bénir » les couples homosexuels. Et réponse de Mgr Strickland.

Source : Lifesite news

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Note : Cet article a été traduit automatiquement en français.

VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) – Le pape François et Cardinal Victor Manuel Fernández ont publié un texte autorisant « la bénédiction de couples en situation irrégulière et de couples de même sexe », en contradiction avec l’enseignement catholique immuable selon lequel l’Église ne peut bénir des relations entachées de péché.

La déclaration Fiducia SupplicansLe 18 décembre, le cardinal Victor Manuel Fernández, nouveau préfet de la Congrégation (aujourd’hui Dicastère) pour la Doctrine de la Foi, a publié sans avertissement un communiqué de presse sur le sujet, présente les résultats d’un projet sur lequel il a travaillé avec le pape François.

Le texte cherche à ouvrir officiellement la porte au clergé catholique pour qu’il puisse bénir les couples de même sexe, conformément aux normes définies par le cardinal et le pape, ce qui va à l’encontre de l’enseignement catholique constant et des Saintes Écritures.

Au paragraphe 31 du texte, Fernández écrit que :

À l’intérieur de l’horizon ainsi tracé, il est possible d’envisager des bénédictions de couples en situation irrégulière et de couples de même sexe, dont la forme ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage.

Dans ces cas, une bénédiction est transmise qui n’a pas seulement une valeur ascendante mais qui est aussi l’invocation d’une bénédiction descendante de Dieu lui-même sur ceux qui, se reconnaissant démunis et ayant besoin de son aide, ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut, mais supplient que tout ce qui est vrai de bon et humainement valable dans leur vie et leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence de l’Esprit Saint. Ces formes de bénédiction expriment une supplication à Dieu d’accorder ces aides qui viennent des impulsions de son Esprit – ce que la théologie classique appelle les « grâces présentes » – afin que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité au message de l’Évangile, se libérer de leurs imperfections et de leurs fragilités, et s’exprimer dans la dimension toujours croissante de l’amour divin. {Article 31}

L' »horizon esquissé ici » se trouve dans un préambule contradictoire à cette section du document. Le cardinal déclare d’emblée que tous « les rites et les prières qui pourraient créer une confusion entre ce qui constitue le mariage – qui est ‘l’union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants’ – et ce qui le contredit sont inadmissibles ».

Il a également noté que « d’un point de vue strictement liturgique, une bénédiction exige que ce qui est béni soit conforme à la volonté de Dieu, telle qu’elle est exprimée dans les enseignements de l’Église ». À partir de là, il a présenté l’enseignement de l’Église, qui condamne l’activité sexuelle en dehors du mariage :

L’Église n’a pas le pouvoir de conférer sa bénédiction liturgique lorsque cela offrirait en quelque sorte une forme de légitimité morale à une union qui présume être un mariage ou à une pratique sexuelle extraconjugale. Le Saint-Père a réitéré la substance de cette déclaration dans ses réponses aux Dubia de deux cardinaux.

Le cardinal a toutefois ajouté qu’une bénédiction ne devait pas être réduite à ce seul point de vue :

Il faut aussi éviter le risque de réduire le sens des bénédictions à ce seul point de vue, car cela nous conduirait à attendre pour une simple bénédiction les mêmes conditions morales que celles exigées pour la réception des sacrements. Un tel risque exige que nous élargissions encore cette perspective. En effet, le danger existe qu’un geste pastoral aussi aimé et répandu soit soumis à trop de conditions morales préalables qui, sous prétexte de contrôle, pourraient éclipser la force inconditionnelle de l’amour de Dieu qui est à la base du geste de la bénédiction.

Il a déclaré qu’une personne qui demande une bénédiction « montre qu’elle a besoin de la présence salvatrice de Dieu dans sa vie et celle qui demande une bénédiction à l’Église reconnaît cette dernière comme un sacrement du salut que Dieu offre. Demander une bénédiction à l’Église, c’est reconnaître que la vie de l’Église jaillit du sein de la miséricorde de Dieu et nous aide à aller de l’avant, à mieux vivre et à répondre à la volonté du Seigneur ».

Selon M. Fernández, le document présente la possibilité de bénir les couples de même sexe « sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage », bien que le nouveau préfet ait noté que la « réflexion théologique du texte, basée sur la vision pastorale du pape François, implique un réel développement par rapport à ce qui a été dit sur les bénédictions dans le Magistère et les textes officiels de l’Église. »

Le nouveau document, également intitulé « Sur le sens pastoral des bénédictions », a d’abord été publié en italien, puis traduit en français, en anglais, en allemand et en espagnol, bien qu’aucune version latine ne soit encore disponible.

Dans son introduction, M. Fernández a expliqué que le texte était basé sur « plusieurs questions qui ont été soumises à ce dicastère au cours des dernières années », y compris la célèbre dubia et réponse du Pape, émis par cinq cardinaux au cours de l’été, et rendue publique à la veille de la réunion du Synode sur la synodalité en 2023. Le texte a été « soumis » à l’examen du pape François et a ensuite reçu son approbation.

Tout au long du document, Mgr Fernández a insisté sur le fait que ces bénédictions ne doivent pas être confondues avec le mariage et qu’elles ne doivent pas non plus être officiellement compilées dans un rite liturgique ou un manuel liturgique, comme le Missel romain ou le Livre des bénédictions. Par conséquent, il a déclaré que « l’on ne doit ni prévoir ni promouvoir un rituel pour la bénédiction des couples en situation irrégulière ».

« En même temps, ajoute M. Fernández, il ne faut pas empêcher ou interdire la proximité de l’Église avec les personnes dans toutes les situations où elles peuvent demander l’aide de Dieu par le biais d’une simple bénédiction. Dans une brève prière précédant cette bénédiction spontanée, le ministre ordonné pourrait demander que les personnes aient la paix, la santé, un esprit de patience, de dialogue et d’entraide, mais aussi la lumière et la force de Dieu pour qu’elles puissent accomplir pleinement sa volonté ».

Il a également clos la question des bénédictions homosexuelles, déclarant que le nouveau document apportait toutes les réponses nécessaires à ce sujet et que les prêtres étaient désormais libres d’agir selon leur propre « discernement », conformément au texte :

Ce qui a été dit dans cette Déclaration concernant la bénédiction des couples de même sexe est suffisant pour guider le discernement prudent et paternel des ministres ordonnés à cet égard. Ainsi, au-delà des indications fournies ci-dessus, il ne faut pas s’attendre à d’autres réponses sur les moyens possibles de réglementer les détails ou les aspects pratiques concernant les bénédictions de ce type.

Le texte a été rapidement accueillis par un défenseur hétérodoxe des LGBT, le père James Martin, S.J., qui – en réponse à l’ouverture par le Vatican de « la possibilité de bénir les couples de même sexe dans une nouvelle déclaration », a écrit :

Il s’agit d’une avancée majeure dans le ministère de l’Église auprès des personnes LGBTQ et d’une reconnaissance du désir des couples de même sexe de bénéficier de la présence et de l’aide de Dieu dans leur relation engagée et aimante.

Le cardinal Fernández s’était déjà entretenu en exclusivité avec LifeSiteNews il y a quelques semaines, dans une interview qui peut maintenant être comprise comme un avant-goût du document qui vient d’être publié.

Le commentaire complet de M. Fernández à LifeSiteNews, sur la question de savoir si les couples de même sexe peuvent être bénis, était le suivant :

Ce que l’Église a dit, c’est que l’union homosexuelle n’est pas bénie, parce qu’elle [l’Église] a une définition claire du mariage, qui est une union entre un homme et une femme ouverts à une nouvelle vie.

Seule cette réalité est appelée matrimonie – mariage, seule cette réalité est appelée ainsi.

Ainsi, la bénédiction qui pourrait semer la confusion et ne pas clarifier cette réalité n’est pas bonne pour l’Église.

Mais peut-être aussi ont-ils besoin de bénédictions, pas seulement d’une personne isolée, mais de deux personnes qui demandent une bénédiction parce qu’elles veulent être fidèles à Dieu, qu’elles veulent être meilleures, qu’elles veulent grandir dans leur vie chrétienne.

La bénédiction n’est pas un sacrement. Et nous ne devons pas demander les mêmes conditions [pour] une simple bénédiction que pour un sacrement.

La bénédiction est un signe de la « opéra pastorale« Le travail pastoral s’adresse à toutes les personnes, dans toutes les situations, et nous ne devons rien savoir des personnes, de leur vie chrétienne, de leur moralité et d’autres choses, afin de donner la bénédiction.

L’enseignement catholique sur les « bénédictions » homosexuelles

Dans sa première lettre aux CorinthiensPaul affirme que les actes homosexuels sont un péché, expliquant que « ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères » n’hériteront du royaume de Dieu, mais plutôt, selon sa lettre à l’Église catholique, que les homosexuels ont le droit d’hériter du royaume de Dieu. RomainsLes personnes qui pratiquent l’homosexualité recevront « en leur propre personne le châtiment dû à leur erreur ».

Une telle approche pastorale authentique « assisterait les personnes homosexuelles à tous les niveaux de la vie spirituelle : par les sacrements, et en particulier par l’usage fréquent et sincère du sacrement de réconciliation, par la prière, le témoignage, le conseil et l’attention individuelle », a déclaré la CDF.

L’instruction ajoute :

Mais nous souhaitons préciser que le fait de s’écarter de l’enseignement de l’Église, ou de le passer sous silence, dans le but de fournir des soins pastoraux, n’est ni bienveillant ni pastoral. Seul ce qui est vrai peut être pastoral. La négligence de la position de l’Église empêche les hommes et les femmes homosexuels de recevoir les soins dont ils ont besoin et qu’ils méritent.

C’est pourquoi il convient d’accorder une attention particulière et pastorale à ceux qui souffrent de cette condition, de peur qu’ils ne soient amenés à croire que vivre cette orientation dans l’activité homosexuelle est une option moralement acceptable. Ce n’est pas le cas.

En 2021, le CDF  énoncé clairement que l’Église n’a pas « le pouvoir de donner la bénédiction aux unions de personnes du même sexe ».

La CDF a déclaré qu’il n’est « pas licite de bénir des relations ou des partenariats, même stables, qui impliquent une activité sexuelle en dehors du mariage (c’est-à-dire en dehors de l’union indissoluble d’un homme et d’une femme ouverte en elle-même à la transmission de la vie), comme c’est le cas des unions entre personnes du même sexe ».

Mais dans le cadre de la réponse aux cinq dubia Question des cardinaux sur la lettre apostolique du pape Jean-Paul II Ordinatio Sacerdotalis Dans sa lettre du 11 juillet, le pape François a déclaré qu’il était impossible d’ordonner des femmes :

reconnaissons qu’une doctrine claire et faisant autorité n’a pas encore été élaborée de manière exhaustive sur la nature exacte d’une « déclaration définitive ».

Il ne s’agit pas d’une définition dogmatique, mais elle doit être respectée par tous. Personne ne peut la contredire publiquement et pourtant elle peut faire l’objet d’études, comme c’est le cas pour la validité des ordinations dans la Communion anglicane.

 

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Note : Cet article a été traduit automatiquement en français.

(LifeSiteNews) – L’évêque de Tyler (Texas), Son Excellence Joseph Strickland, qui vient d’être démis de ses fonctions, appelle les évêques catholiques à résister à l’épidémie de grippe aviaire qui sévit dans le monde entier. Fiducia Supplicans, a publié plus tôt dans la journée par le pape François en collaboration avec le cardinal de gauche Victor Manuel Fernández, qui appelle à la bénédiction des couples homosexuels.

Dans des remarques partagées exclusivement avec LifeSiteNews par vidéo, Mgr Strickland a encouragé « mes frères évêques à s’unir avec une voix de force et de joie dans le Seigneur en ces derniers jours de l’Avent et à dire ‘non’ à ce dernier document ».

« Nous devons tout simplement être une voix unie pour dire « non », nous ne répondrons pas à cela », a déclaré M. Strickland. Nous ne l’intégrerons pas dans la vie de l’Église parce que nous devons tout simplement dire « non ». Et il faut que ce soit une voix unie ».

M. Strickland a été démis sans cérémonie de ses fonctions d’ordinaire de Tyler le 11 novembre, après avoir refusé de démissionner à la demande du pape François. Il occupait ce poste depuis 2012. La décision du pape François a suscité une levée de boucliers de la part des catholiques, non seulement aux États-Unis mais dans le monde entier, en raison de la réputation de M. Strickland d’être un ardent défenseur de l’enseignement de l’Église.

Fiducia Supplicans a été saluée par le père James Martin, prêtre dissident et pro-LGBT, ainsi que par les principaux médias. « La déclaration ouvre la porte aux bénédictions non liturgiques pour les couples de même sexe, ce qui était auparavant interdit aux évêques, aux prêtres et aux diacres », a déclaré M. Martin avec exubérance. déclarée dans un post sur X aujourd’hui. « Comme de nombreux prêtres, je serai désormais ravi de bénir mes amis engagés dans des unions homosexuelles.

Dans le même temps, le document a été vivement critiqué par les catholiques fidèles au magistère immuable de l’Église, qui condamne fermement les « bénédictions » pour les « unions » homosexuelles.

En tant que rapporté Au début de ce mois, l’évêque Strickland a été interdit de dire la messe dans le diocèse de Tyler. Il s’est fait discret au cours du mois dernier. Dans son message vidéo d’aujourd’hui, il a déclaré qu’il serait approprié de « demander une clarification des véritables enseignements de notre foi catholique ». On peut supposer qu’il suggère qu’un dubia soit adressé au pape.

« Dans l’histoire, avec les types de problèmes auxquels nous sommes confrontés, un pape demanderait un concile », a-t-il également déclaré. « Il est peu probable que cela se produise maintenant, mais nous avons besoin d’une voix unie, quelque chose comme un concile, pour répondre à la confusion et aux questions qui se posent continuellement pour connaître la vérité de Jésus-Christ qui est immuable. »

En juillet, Mgr Fernández a été nommé préfet de la Congrégation (aujourd’hui Dicastère) pour la doctrine de la foi. Il a été élevé au rang de cardinal en septembre. En 1995, il avait déjà écrit un livre érotique intitulé Guéris-moi avec ta bouche : L’art du baiser. Michael Haynes, correspondant de LifeSite au Vatican interrogé Fernández, originaire d’Argentine, a fait part en octobre de son ouverture aux bénédictions pour les couples de même sexe, pour lesquelles il a exprimé son soutien sur le site Internet de la Commission européenne et en de multiples occasions.




La leçon de Mgr Strickland : ne jamais céder sur la vérité

par Marco Begato, prêtre

La Lezione di S.E. mons. Edward J. Strickland

Je me souviens avoir dit clairement ce jour-là : « Je ne reculerai jamais dans la proclamation de la vérité ».

Ces mots de Mgr Strickland, confiés à Crisis Magazine, permettent de comprendre la ferveur qui animait ce pasteur, mis sur le devant de la scène ces dernières semaines pour avoir été destitué de son siège épiscopal sans charges objectives connues (pédophilie ? scandales financiers ? rien de tout cela…). Ce sont des mots qui ont résonné dans son cœur au début de son ministère épiscopal et qui sont devenus sa principale boussole pastorale.

Mais qui est cet évêque Strickland et quelle leçon peut-il laisser à l’Église d’aujourd’hui ? Strickland est le jeune évêque qui à Baltimore, le 13 novembre 2018, 46 jours après que le Washington Post a publié l’histoire de la dépravation de McCarrick, s’est levé de sa chaise et a demandé : « Comment cela est-il arrivé ? Comment a-t-il été promu, comment cela s’est-il produit si nous sommes tous d’accord pour dire que [l’acte d’homosexualité] est mauvais et constitue un péché ? » C’est ainsi qu’il a laissé l’un de ses premiers et plus précieux enseignements : « Frères, je crois qu’une partie de la correction fraternelle… est de demander ».

Strickland est le pasteur qui a su corriger chrétiennement l’erreur et accueillir l’égaré. Il corrige l’erreur, c’est-à-dire le mouvement LGBT :

« Dans le monde d’aujourd’hui, nous voyons beaucoup de programmes concernant l’identité humaine, en particulier « l’identité sexuelle ». L’un d’entre eux, très présent ces jours-ci, est le programme LGBTQ ».

Mais il accueille les égarés :

« Pour conclure, je voudrais dire à ceux qui souffrent d’attirance pour le même sexe ou de dysphorie de genre : le Christ vous aime et l’Église catholique vous accueille. Nous luttons tous pour grandir en sainteté. Je vous invite à venir vous asseoir avec nous, à prier avec nous, à adorer avec nous et à faire l’expérience avec nous de la puissance écrasante de l’amour et de la miséricorde de Dieu ».

C’est l’évêque qui a pris Hillary Clinton à partie pour ses remarques tendancieuses contre les groupes pro-vie :

« S’il vous plaît, s’il vous plaît, n’écoutez pas cette femme diabolique. Ses mensonges et son immoralité doivent être réduits au silence pour le bien de l’humanité ».

Et il n’a pas manqué l’occasion d’ « annoncer qu’il considère qu’il est immoral de forcer les gens à subir une injection expérimentale et qu’il ne se fera pas vacciner ». Plus précisément, il a toujours soutenu et collaboré à l’œuvre de Children of God for Life , en tant que spiritual advisor, et avec ce mouvement, il a également signé et fait circuler une pétition contre les vaccinations contaminées par le sacrifice criminel de l’avortemen, et ce bien avant que ne surgisse l’affaire du vaccin anti-Covid.

Bref, c’est lui qui, alors que le clergé qui commande promouvait des initiatives écolo-philanthropiques, a continué à défendre le dépôt de la foi, et ce alors que ses frères évêques lui suggéraient déjà apertis verbis : « Arrêtez d’insister autant sur ce point et suivez le programme ».

Strickland se trouvait donc à la croisée des chemins : suivre le programme dicté à l’épiscopat mondial ou rester ferme et s’en tenir au premier objectif (« Je ne reculerai jamais dans la proclamation de la Vérité ») ?

Mais cet engagement s’accompagnait toujours d’une prise de conscience :

« Proclamez la vérité. D’une certaine manière, Marie m’appelait à mourir ce jour-là. En un sens, je crois qu’elle me demandait d’accepter le martyre qui découle de la seule prédication de la Vérité ».

Évidemment, le choix de la vérité l’a emporté, même avec le risque d’accroître la division avec le clergé qui commande, mais en fin de compte en sachant que « les forces dans l’Église en ce moment ne veulent pas de la vérité de l’Évangile ».

Et ainsi, ces forces ne veulent pas de la vérité,

« elles veulent qu’elle soit changée. Elles veulent qu’elle soit ignorée. Elles veulent se débarrasser de la vérité qui, glorieusement, ne disparaîtra pas. La vérité qui est Jésus-Christ, son corps mystique, qui est l’Église, toutes les merveilles pour lesquelles des martyrs sont morts et des saints ont vécu pendant près de 2000 ans depuis que le Christ est mort et ressuscité ».

Et ce courant de ténèbres implique de nombreuses personnes qui, de diverses manières, deviennent des conseillers du Saint-Père et « qui travaillent sur lui et l’influencent pour qu’il prenne ce genre de décisions ». « Ce sont des forces énormes et puissantes qui sont à l’œuvre dans le monde ».

Mais c’est précisément au cœur de cette dénonciation que nous pouvons reconnaître jusqu’où est allé le zèle pastoral de Mgr Strickland dans la défense de la Vérité et du troupeau qui lui a été confié. Il est allé jusqu’au point le plus délicat et le plus douloureux, celui de la résistance face à la confusion née des propres paroles du Souverain Pontife – « certainement le Pape a dit des choses confuses » -, celui du conseil aux actions mêmes du Souverain Pontife :

« Beaucoup de ceux qu’il a nommés cardinaux, les personnes dans les différents bureaux du Vatican, n’ont pas dit des choses confuses. Ils n’ont pas dit des choses confuses, ils ont dit des choses qui contredisent le dépôt de la foi. Et le pape doit les remettre à leur place… Il est le pape. Il peut tout clarifier très rapidement, très simplement, et dire : ‘Voilà ce que nous croyons en tant que catholiques’ « .

Et dans cette action de résistance, il a ajouté :

« Il est temps pour moi de dire que je rejette son programme de sape du dépôt de la foi ».

Il a justifié cette déclaration décisive par sa confession la plus profonde :

« Je suis un pécheur, je suis imparfait, je fais des erreurs, mais je suis motivé par l’amour du Christ, l’amour de l’Église catholique et l’amour du pape François ».

Et toujours, dans son ministère, y compris dans des déclarations et des confessions aussi puissantes, ce qui l’a ému, c’est la vérité, « notre plus grand don… notre plus grande valeur… [et] notre plus grand pouvoir ».

« Et cela s’applique à toute l’Église, du pape François aux derniers confirmants. Nous sommes tous tenus et bénis pour vivre la vérité. Et… nous avons une obligation envers le troupeau ici et partout où nous le pouvons. Quand nous voyons ce qui est contraire à la vérité, et il y a trop de choses qui se passent qui sont contraires à la vérité et qui doivent être traitées… par amour, [nous devons] agir » .

Mais tout cela est affirmé et proclamé chaque fois dans un sens fort de communion ecclésiale et d’unité avec Pierre, reconnu dans son rôle et sa mission délicate, même dans la dénonciation de la confusion et de la distance par rapport à son programme. Le pape, que Strickland interroge et à qui il demande de la clarté, préférant toujours la Vérité à tout programme vatican, est le père pour lequel il faut prier « pour lui en tant que fils de Dieu et pour son rôle de pontife suprême ».

Ensuite, la fin, au moins de l’épiscopat dans le diocèse de Tyler, une fin annoncée et préparée avec des tons toujours fermes et cristallins. D’abord dans la déclaration de responsabilité selon laquelle « il ne quitterait tout simplement pas » son diocèse, puis dans la clarification de la docilité filiale selon laquelle « si le pape le révoquait, il serait obéissant », en dépit du fait que, selon la loi, il aurait probablement pu s’y opposer et dénoncer « un abus de fonction contre le droit divin de l’épiscopat ».

Ces paragraphes exposent donc les raisons qui font de Mgr Strickland un modèle important pour ses contemporains : Mû par la Vérité du Christ, martyrisé pour le bien de ses fidèles, capable de poser les questions qui comptent, de dénoncer l’erreur et d’accueillir l’égaré, de résister à la confusion et au mensonge, de ne pas appeler obéissance le compromis avec la vérité, et de ne pas se compromettre pour l’obéissance, de ne pas échanger la fraternité contre le pouvoir, de résister au mal, d’interpeller même le Souverain Pontife, mais sans jamais avilir sa personne et son rôle, sans dévier vers des formes d’opposition et de séparation, mais toujours en priant et en faisant prier avec le Pape et pour le Pape. Tout cela sans se soucier des conséquences pour sa carrière et sa réputation.

Puisse Mgr Strickland rester toujours fidèle au modèle qu’il nous a proposé jusqu’à présent, à tous égards. Que le Seigneur le préserve et nous donne d’autres exemples comme lui. Puissions-nous également suivre Mgr Strickland dans l’amour de la Vérité qu’est le Christ, dans la charité de la correction fraternelle à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église, dans l’amour du Pape, un amour que l’on professe même en rejetant la confusion qu’il nourrit et en redoublant ensuite de prières pour que l’Esprit de Dieu le protège des mauvais conseillers, le confirme dans la Vérité et le garde ainsi pour son propre bien et celui de toute la Sainte Église.

« Je ne suis pas un grand théologien, je n’ai rien d’exceptionnel. Mais je suis un grand amoureux de Jésus-Christ et de son Église, et je suis prêt à tout endurer pour continuer à proclamer ce message » .




Le Royaume Promis, article de Mark Mallett

Article de Mark Mallett du 11 décembre 2023

 

À la fois terreur et victoire exultante. C’était la vision du prophète Daniel d’une époque future où une « grande bête » s’élèverait sur le monde entier, une bête « tout à fait différente » des bêtes précédentes qui ont imposé leur domination. Il a dit qu’il « dévorera toute la terre, l’abattra et l’écrasera » par l’intermédiaire de « dix rois ». Cela renversera la loi et modifiera même le calendrier. De sa tête jaillit une corne diabolique dont le but est « d’opprimer les saints du Très-Haut ». Pendant trois ans et demi, dit Daniel, ils seront livrés à lui, lui qui est universellement reconnu comme « l’Antéchrist ».

Le Royaume Promis

Maintenant, écoutez attentivement, chers frères et sœurs. Satan voudrait vous désespérer en ces jours où les programmes mondialistes nous sont imposés. Le but est de nous briser, d’écraser notre volonté et de nous conduire soit au silence, soit au reniement du Christ.

Il parlera contre le Très-Haut et épuisera les saints du Très-Haut, dans l’intention de changer les jours de fête et la loi. Ils lui seront remis pour un temps, deux fois et la moitié du temps. (Daniel 7:25)

Mais alors que Jésus a été livré pour un temps pour être « écrasé » par sa Passion, qu’est-ce qui a suivi ? La résurrection. De même, l’Église sera livrée pour un temps, mais seulement pour faire mourir tout ce qui est mondain dans l’Épouse du Christ et la ressusciter dans la Volonté Divine (voir La Résurrection de l’Église). Voici le plan directeur :

…jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’homme, à la mesure de la pleine stature du Christ (Éphésiens 4 : 13)

En fait, lorsque ces jours de souffrance approchaient pour Jésus, l’Écriture dit « qu’il se dirigea vers Jérusalem » et que « à cause de la joie qui l’attendait, il endura la croix ».[1] de la joie qui l’attendait ! En effet, cette bête mondiale montante n’est pas le dernier mot.

…Cette corne fit la guerre aux saints et fut victorieuse jusqu’à ce que l’Ancien des jours vienne, et que le jugement soit prononcé en faveur des saints du Très-Haut, et que le temps soit venu pour les saints de posséder la royauté. (Daniel 7 : 21-22)

 

N’avons-nous pas prié pour cela tous les jours ?

Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur terre comme au ciel.

Jésus a prédit à la Servante de Dieu Luisa Piccarreta : « Je veux ramener la créature à son origine pour que ma Volonté soit connue, aimée et faite sur terre comme au Ciel. » [2] Il dit même que la gloire des Anges et des Saints au Ciel « ne sera pas complète si ma Volonté n’a pas son triomphe complet sur la terre ».

Tout a été créé pour l’accomplissement total de la Volonté Suprême, et jusqu’à ce que le Ciel et la terre reviennent dans ce cercle de la Volonté Éternelle, ils ressentent leurs œuvres, leur gloire et leur béatitude comme divisées par deux, car, n’ayant pas trouvé leur accomplissement complet dans la Création , la Volonté Divine ne peut pas donner ce qu’elle avait établi pour donner, c’est-à-dire la plénitude de ses biens, de ses effets, des joies et des bonheurs qu’elle contient. — Jésus à Luisa, Volume 19, 23 mai 1926

Eh bien, cela semble être de quoi se réjouir ! C’est donc vrai : ce qui arrive n’est pas la fin du monde mais la fin de cette époque. Ce qui suit est ce que le Père de l’Église Tertullien appelait « les temps du Royaume ».

Nous confessons qu’un royaume nous est promis sur la terre, quoique devant le ciel, seulement dans un autre état d’existence ; dans la mesure où ce sera après la résurrection pendant mille ans dans la ville divinement construite de Jérusalem… Nous disons que cette ville a été prévue par Dieu pour recevoir les saints à leur résurrection et pour les rafraîchir de l’abondance de toutes les bénédictions véritablement spirituelles. , en récompense pour ceux que nous avons méprisés ou perdus… — Tertullien (155-240 après J.-C.), père de l’Église de Nicée ; Adversus Marcion, Pères Ante-Nicene, Henrickson Publishers, 1995, Vol. 3, p. 342-343)

Évitant l’hérésie du millénarisme, saint Augustin parlait également de cette future période de repos et de bénédictions spirituelles à venir avant la fin du monde…

… comme s’il était normal que les saints jouissent ainsi d’une sorte de repos du sabbat pendant cette période, un loisir sacré après les travaux de six mille ans depuis la création de l’homme… (et) il devrait s’ensuivre l’achèvement de six mille ans. mille ans, à partir de six jours, une sorte de sabbat du septième jour dans les mille ans suivants… Et cette opinion ne serait pas contestable, si l’on croyait que les joies des saints, dans ce sabbat, seront spirituelles et conséquentes sur la présence de Dieu… —St. Augustin d’Hippone (354-430 après J.-C. ; docteur de l’Église), De Civitate Dei, Bk. XX, Ch. 7, Presse de l’Université catholique d’Amérique Ce sont de belles pensées… un repos de sabbat pour l’Église quand Satan sera enchaîné dans l’abîme,[3] les méchants auront été purgés de la terre, et la présence du Christ régnera en nous d’une toute nouvelle manière.[4]

Mais qu’en est-il de l’heure actuelle de détresse ?

Cette période de détresse

Récemment, le Vatican a confirmé son interdiction aux catholiques d’adhérer à la secte maçonnique[5], et pour cause. Depuis plus de deux siècles et demi, les Vicaires du Christ ont mis en garde, directement ou indirectement, contre le pouvoir et les complots de cette société secrète. Leur objectif a longtemps été de « renverser tout l’ordre religieux et politique du monde »[6], la croyance philosophique selon laquelle tout découle de propriétés et de causes naturelles et exclut le surnaturel.

« Ainsi, la foi de nos ancêtres, le salut obtenu pour l’humanité par Jésus-Christ et, par conséquent, les grands bienfaits de la civilisation chrétienne sont menacés. En effet, ne craignant rien et ne cédant à personne, la secte maçonnique agit de jour en jour avec plus d’audace : avec son infection venimeuse, elle imprègne des communautés entières et s’efforce de s’emmêler dans toutes les institutions de notre pays dans sa conspiration visant à priver par la force… les gens de leur foi catholique, origine et source de leurs plus grandes bénédictions ». —PAPE LÉON XIII, Inimica Vis, 8 décembre 1892

Il n’y a sans doute aucune autre génération qui soit un meilleur candidat que la nôtre pour la vision de Daniel. Comme je l’ai écrit dans La Guerre de la Création et La Révolution Finale, toutes les pièces sont en place pour une domination mondiale totale et totale. Il ne reste plus qu’à passer à une monnaie numérique[7], et les leviers du pouvoir tomberont entre les mains de quelques hommes – peut-être dix. Bien que Daniel n’explique pas pourquoi cette vision l’a terrifié, il est clair que cette bête mondiale est capable de réprimer, d’exiger la soumission et d’écraser la liberté à un degré imprévu. Et Jésus nous explique comment cela se fait au début :

« La nation se lèvera contre la nation, et le royaume contre le royaume. Il y aura de puissants tremblements de terre, des famines et des épidémies de lieu en lieu ; et des spectacles impressionnants et des signes puissants viendront du ciel ». (Luc 21 : 10-11)

Ce sont pour la plupart des fléaux provoqués par l’homme. La division royaume contre royaume n’est rien d’autre qu’un conflit de classe marxiste standard (c’est-à-dire les « erreurs de la Russie ») – homme contre femme, noir contre blanc, pauvre contre riche, Occident contre Orient, et ainsi de suite. Les « fléaux » que nous subissons actuellement sont également manipulés, car le COVID-19 était incontestablement une arme biologique (et donc, semble-t-il, son « antidote »). De plus, la crise alimentaire mondiale imminente est également une crise largement fabriquée, les gouvernements réduisant les engrais et commençant à saisir les exploitations agricoles ; Ensuite, il y a la hausse du coût du carburant, la guerre en Ukraine, les chaînes d’approvisionnement endommagées et une idéologie du changement climatique qui convertit les terres agricoles en usines éoliennes industrielles alors qu’ils tentent d’éliminer les combustibles fossiles.

Ceux qui contrôlent la nourriture contrôlent les gens. Les communistes le savaient mieux que quiconque. La première chose que fit Staline fut de s’en prendre aux agriculteurs. Et les mondialistes d’aujourd’hui ne font que copier-coller cette stratégie, mais cette fois-ci, ils utilisent des mots jolis/vertueux pour cacher leurs véritables intentions. L’année dernière, le gouvernement néerlandais a décidé que 30 % de tout le bétail devait être réduit d’ici 2030 afin d’atteindre les objectifs climatiques. Et puis le gouvernement a décidé que cela signifierait qu’au moins 3 000 fermes devraient être fermées au cours des prochaines années. Si les agriculteurs refusent de vendre « volontairement » leurs terres à l’État maintenant, ils courent le risque d’être expropriés plus tard. —Eva Vlaardingerbroek, avocate et défenseure des agriculteurs néerlandais, 21 septembre 2023, « The Global War on Farming »

C’est le comble de la stupidité imprudente – mais c’est clairement intentionnel.

Et oui, même les tremblements de terre d’origine humaine semblent possibles :

Il y a des rapports, par exemple, selon lesquels certains pays ont essayé de construire quelque chose comme un virus Ebola, et ce serait un phénomène pour le moins très dangereux… certains scientifiques dans leurs laboratoires [essayent] de concevoir certains types de virus. des agents pathogènes qui seraient spécifiques à une ethnie afin de pouvoir simplement éliminer certains groupes ethniques et races ; et d’autres conçoivent une sorte d’ingénierie, une sorte d’insecte capable de détruire des cultures spécifiques. D’autres se livrent même à un terrorisme de type écologique grâce auquel ils peuvent modifier le climat, déclencher des tremblements de terre et des volcans à distance grâce à l’utilisation d’ondes électromagnétiques. — Secrétaire à la Défense, William S. Cohen, 28 avril 1997, 8 h 45 HAE, ministère de la Défense ; voir www.defense.gov

La grande tentation dans tout cela est une sorte de fatalisme : parce que ces choses semblent inévitables, nous devrions simplement nous accroupir et attendre la fin de la Grande Tempête. Mais avant de disparaître, Benoît XVI a rejeté cet état d’esprit :

Nous voyons comment la puissance de l’Antéchrist s’étend, et nous ne pouvons que prier pour que le Seigneur nous donne des bergers forts qui défendront son Église en cette heure difficile contre la puissance du mal. —PAPE ÉMÉRITE BENOÎT XVI, The American Conservateur, 10 janvier 2023

Deux choses sont évidentes ici : la première est l’appel à la prière. Le second est l’appel à des bergers audacieux qui défendront la Vérité. Cela inclut non seulement les prêtres et les évêques, mais aussi les hommes à la tête de leurs familles.

Dans son Encyclique sur la franc-maçonnerie, Inimica Vis, le pape Léon XIII cite son prédécesseur Félix III :

Une erreur à laquelle on ne résiste pas est approuvée ; une vérité qui n’est pas défendue est supprimée… Celui qui ne s’oppose pas à un crime évident s’expose au soupçon de complicité secrète. -n. 7, 9 décembre 1892, vatican.va

Vous pourriez vous demander : « À quoi sert de défendre la vérité si elle ne change pas la trajectoire de cette bête mondiale ? Il est vrai que cela n’arrêtera peut-être pas la montée de cette bête que l’humanité a provoquée sur elle-même. Mais cela peut sauver une seule âme de la damnation. De plus, notre courageuse défense de la vérité ne dépend pas toujours de notre réussite, mais plutôt de la manière dont nous nous sommes battus. C’est essentiellement l’histoire des martyrs. Selon les normes du monde, eux et Jésus semblaient perdre, et perdre gravement. Mais c’est précisément la façon dont il a souffert et est mort qui a eu un impact sur ceux qui l’entouraient.

« Qu’il soit crucifié ! » Mais [Pilate] a dit : « Pourquoi ? Quel mal a-t-il fait ? (Matt 27 :22-23)

[Judas] rendit les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant : « J’ai péché en livrant du sang innocent. » (Matt 27 : 3-4)

« …nous avons été condamnés à juste titre, car la sentence que nous avons reçue correspond à nos crimes, mais cet homme n’a rien fait de criminel. » Puis il dit : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » (Luc 23 : 41-42)

Le centurion qui a été témoin de ce qui s’est passé a glorifié Dieu et a dit : « Cet homme était innocent sans aucun doute. » (Luc 23:47)

La question n’est donc pas de savoir comment inverser le cours du mal, mais comment le Père souhaite être glorifié à travers nous. Soyons fidèles jusqu’au bout et laissons les résultats ultimes à Dieu.

Le Royaume Promis

Et lorsque ces temps seront terminés, ce seront les temps du Royaume sur terre comme au Ciel. Et vous pouvez être certain que, que vous soyez au Ciel ou encore sur Terre, la joie de ces jours surpassera de loin les peines de cette époque.

Alors la royauté, la domination et la majesté de tous les royaumes sous les cieux seront données au peuple des saints du Très-Haut, dont la royauté sera une royauté éternelle, à qui tous les royaumes serviront et obéiront. (Daniel 7:27)

Le P. Ottavio Michelini était un prêtre, mystique et membre de la cour papale du pape Saint-Paul VI (l’un des plus grands honneurs accordés par un pape à une personne vivante) qui reçut de nombreuses locutions du ciel. Le 9 décembre 1976, Notre Seigneur lui dit :

…ce seront les hommes eux-mêmes qui provoqueront le conflit imminent, et ce sera Moi, Moi-même, qui détruirai les forces du mal pour tirer le bien de tout cela ; et ce sera la Mère, la très sainte Marie, qui écrasera la tête du serpent, commençant ainsi une nouvelle ère de paix ; CE SERA L’AVENEMENT DE MON ROYAUME SUR TERRE. Ce sera le retour du Saint-Esprit pour une nouvelle Pentecôte. Ce sera Mon amour miséricordieux qui vaincra la haine de Satan. Ce sera la vérité et la justice qui prévaudront sur l’hérésie et sur l’injustice ; ce sera la lumière qui mettra en fuite les ténèbres de l’enfer.

Et encore le 7 novembre 1977 :

Les pousses du printemps annoncé poussent déjà partout, et l’AVENEMENT DE MON ROYAUME et la victoire du Cœur Immaculé de Ma Mère sont aux portes…

Dans Mon Église régénérée, il n’y aura plus autant d’âmes mortes qui sont comptées aujourd’hui dans Mon Église. Ce sera ma prochaine venue sur terre, avec l’AVENEMENT DE MON RÈGNE DANS LES ÂMES, et ce sera le Saint-Esprit qui, avec le feu de son amour et avec ses charismes, maintiendra purifiée la nouvelle Église qui sera éminemment charismatique. , dans le meilleur sens du terme… Indescriptible est sa tâche, en ce temps intermédiaire, entre la première venue du Christ sur terre, avec le mystère de l’Incarnation, et sa seconde venue, à la fin des temps, pour juger les vivants et les vivants. le mort. Entre ces deux avènements qui manifesteront : la première la miséricorde de Dieu, et la seconde la justice divine, la justice du Christ, vrai Dieu et vrai homme, comme Prêtre, Roi et Juge universel — il y a une troisième venue intermédiaire, qui est invisible, contrairement au premier et au dernier, tous deux visibles. [8]Cette venue intermédiaire est le Royaume de Jésus dans les âmes, un royaume de paix, un royaume de justice, qui aura sa pleine et lumineuse splendeur après la purification.




Lettre ouverte de Mgr Strickland le 27 novembre 2023

Dans une lettre ouverte aux fidèles, Mgr Strickland a parlé de sa destitution du diocèse de Tyler et a exhorté les catholiques à « se tenir résolument à la croix » pendant que l’Église « subit sa passion ».

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L’évêque Joseph E. Strickland de Tyler, TexasCapture d’écran American Life League/YouTube


LifeSiteNews

lun Nov 27, 2023 – 2:52 ES

(LifeSiteNews) – L’évêque Joseph Strickland a publié un lettre ouverte aux fidèles le lundi 27 novembre 2023. Le texte intégral est disponible ci-dessous.

Lettre ouverte de l’évêque Joseph E. Strickland aux fidèles :

Comme vous l’avez certainement appris, j’ai été démis de mes fonctions d’évêque du diocèse de Tyler. On m’a demandé de rencontrer le nonce apostolique aux États-Unis et, au cours de cette réunion, on m’a lu la liste des raisons pour lesquelles j’étais démis de mes fonctions. Je mettrais ces raisons à votre disposition si cela était possible ; cependant, je n’ai pas reçu de copie de cette liste à ce moment-là, et je n’ai pas encore été en mesure d’en obtenir une malgré mes demandes.

Dans les raisons qui m’ont été lues, aucune mention n’a été faite de problèmes administratifs ou d’une mauvaise gestion du diocèse pour justifier mon renvoi. Les raisons invoquées semblaient être liées, pour la plupart, au fait que je disais la vérité sur notre foi catholique et que je mettais en garde contre tout ce qui menaçait cette vérité (y compris les questions soulevées lors du Synode sur la synodalité). On a également mentionné le fait que je n’ai pas accompagné mes frères évêques lorsque j’ai défendu l’Église et ses enseignements immuables, et que je n’ai pas mis en œuvre le motu propoio Traditionis custodes. Si je l’avais mise en œuvre, j’aurais dû laisser une partie de mon troupeau sans nourriture et sans soins. En tant que berger et protecteur de mon diocèse, je ne pouvais pas prendre des mesures dont je savais avec certitude qu’elles porteraient préjudice à une partie de mon troupeau et le priveraient des biens spirituels que le Christ a confiés à son Église. Je maintiens mes actions car elles étaient nécessaires pour protéger mon troupeau et défendre le dépôt sacré de la foi.

C’est le moment où tout ce qui est actuellement couvert doit être découvert et où tout ce qui est actuellement caché doit être clarifié. En fait, c’est à l’époque où l’on cachait des choses concernant le cardinal Theodore McCarrick, aujourd’hui en disgrâce, et le scandale des abus sexuels de l’Église, que je suis apparu pour la première fois dans le collimateur du Vatican. Mon principal crime, hier comme aujourd’hui, semble avoir toujours été de mettre en lumière ce que d’autres voulaient garder caché. Malheureusement, il semble aujourd’hui que c’est la Vérité elle-même, notre Seigneur Jésus-Christ, que beaucoup souhaitent voir cachée.

Même si je n’ai plus de diocèse, je suis toujours un évêque de l’Église et donc un successeur des apôtres, et je dois continuer à dire la Vérité, même si cela exige ma propre vie. Je veux vous dire ceci à tous aujourd’hui : ne quittez jamais, jamais, jamais l’Église ! Elle est l’Épouse du Christ ! Elle est en train de vivre sa Passion, et vous devez vous résoudre à vous tenir résolument à la croix ! Il est important d’assister à la messe tous les dimanches et aussi souvent que possible, de passer du temps en adoration, de prier le rosaire tous les jours, de se confesser régulièrement et d’appeler toujours les saints à l’aide ! Je vous exhorte à persévérer afin de pouvoir dire à la fin : « J’ai combattu le bon combat jusqu’au bout, j’ai couru la course jusqu’à l’arrivée, j’ai gardé la foi ».

Que Dieu tout-puissant vous bénisse et que notre sainte et bienheureuse Mère intercède pour vous et vous renvoie toujours à son Divin Fils Jésus en ce temps de l’Avent.

Je reste votre humble père et votre serviteur,

L’évêque Joseph E. Strickland




Le temps des saints, ne soyons pas des chiens muets, nouveau livre de Mgr Marc Aillet

Nous vous partageons ici l’introduction du nouveau livre de Mgr Aillet, une remarquable analyse de la situation ecclésiale actuelle, doublée d’un enseignement profond sur le mystère de l’Eglise et de clefs de lecture pour les temps que nous vivons. Un ouvrage à lire et à conseiller !

« C’est peu dire que l’Église traverse aujourd’hui une période de turbulences_ À l’intérieur, elle est secouée par le scandale des abus sexuels qui défigurent son visage – lequel devrait refléter le visage du Christ, « lumière des nations» – et plongent de nombreuses victimes dans la nuit de l’angoisse et du mal-être. On a mis du temps, dans notre société contemporaine, à prendre conscience de l’impact destructeur du préjudice subi par les victimes, en particulier dans leur tendre enfance. Les évêques de France, qui se sont saisis de la question dès les années 2000, ont cherché à faire toute la lumière sur ces affaires, ils ont pris la résolution d’être davantage à l’écoute des victimes, pour les accompagner dans leur chemin de reconnaissance et de réparation, et même s’il s’agit de ne céder à aucun anachronisme, ils ont pris acte des graves négligences passées dans le traitement des coupables.

On peut ajouter à cela le climat de grande confusion doctrinale et morale qui règne à l’intérieur de l’Église, où d’aucuns prennent prétexte de la crise des abus pour remettre en cause les fondements mêmes de la foi catholique en matière d’ecclésiologie, de théologie du sacerdoce, d’anthropologie et de morale, et se croient autorisés à préconiser de folles réformes de l’institution ecclésiale. Que des fidèles de base se laissent influencer par « la dictature du relativisme » ambiant, en raison d’un manque cruel de formation, on peut le comprendre. Mais que des théologiens, des évêques, des pasteurs, des mouvements d’Église se laissent séduire par les sirènes du monde qui nous pressent d’adapter la foi bimillénaire de l’Église aux évolutions d’une culture de la déconstruction systématique, cela défie l’entendement. C’est pourtant, pour prendre un exemple significatif, la voie sur laquelle la démarche synodale allemande semble s’engager, jusqu’à inquiéter le Saint-Siège et provoquer l’ironie du pape François quand il déclare aux journalistes: « Il y a déjà en Allemagne une Église protestante, il n’y en a pas besoin d’une seconde »!

Avouons que la consultation du peuple de Dieu voulue par le Saint-Père, à l’occasion du synode sur la synodalité, n’a pas contribué à dissiper la confusion, si l’on en croit la collecte des synthèses diocésaines : un grand nombre de propositions rapportées, relayées par les médias, y compris catholiques, sont même en contradiction formelle avec le magistère de l’Église et ne sauraient donc en aucun cas refléter le « sensus fidei » du peuple de Dieu.

Je ne sous-estime pas pour autant les « soldats inconnus de la foi », qui vivent leur foi humblement dans l’ordinaire de leur vie chrétienne, et qui n’ont d’ailleurs pas ou très peu participé au synode. On apprend d’ailleurs que seuls 10 % des catholiques français se sont sentis concernés par la démarche synodale en cours. Loin de moi non plus l’idée d’ignorer les nombreux foyers de ferveur, d’élan caritatif et missionnaire, qui émergent ici ou là en France, en particulier parmi les jeunes, voire ces ilots de résistance spirituelle à la « culture de mort» qui domine aujourd’hui à travers ce qu’on désigne sous le nom de « wokisme ». Benoît XVI les appelait « ces minorités créatives qui font l’histoire », et j’ai la conviction qu’elles offriront tôt ou tard à nos contemporains, déçus par l’humanisme inhumain, c’est-à-dire sans Dieu, qui domine notre société devenue néopaïenne, des oasis de fraîcheur, comme autant de refuges sûrs dans les déserts spirituels
actuels ou de pôles de lumière qui rendront l’Église et le message de l’Évangile à nouveau attractifs.

Encore faut-il les soutenir, les encourager, les affermir, pour ne pas laisser la confusion gagner inexorablement du terrain et le courant emporter les plus faibles et les plus petits.

Les nombreux échanges que j’ai avec des fidèles, des prêtres, des consacrés, dans mon diocèse ou ailleurs, font naître en moi un sentiment de compassion pour ces membres du peuple de Dieu qui attendent une parole d’autorité pour garder le cap, tant ils se sentent perdus et désorientés, voire en manque de paternité. Et ils se tournent à juste titre vers les évêques qui ont reçu la mission de « garder fidèlement la foi catholique reçue des Apôtres» et d’affermir leurs frères dans la foi. Il ne s’agit pas pour moi de me démarquer, et je suis sûr que ce sentiment traverse le coeur de bien des évêques aujourd’hui. Mais j’ai l’intime conviction qu’il y a « un temps pour se taire et un temps pour parler» (Qo 3,7).

Je sais bien que l’Église apparaît aujourd’hui très affaiblie aux yeux du monde, en particulier en raison de la crise des abus, et que ses ennemis, tant de l’intérieur que de l’extérieur, en prennent prétexte pour la contraindre au silence, à tel point que d’aucuns pourraient être tentés de faire profil bas. Certes, nous devons rester modestes et proclamer la vérité avec humilité et non en surplomb. Toutefois l’humilité consiste pas à s’incliner devant le monde, mais précisément, à servir la Vérité et à s’effacer devant elle, avec la conviction que nous parlons au nom d’un autre qui seul a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) et qui nous a précisément envoyés dans le monde pour « rendre témoignage à la vérité» (Jn 18,37). Et j’ai bien conscience que la seule position de
surplomb dans laquelle nous avons le droit de parler, c’est celle de la croix, à laquelle nous ne saurions nous dérober : « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre» On 15,20). Nous ne pouvons plus avoir la naïveté de croire que le monde nous veut du bien : « Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous» On 15,19) ; et encore: « Nous savons que nous sommes de Dieu, alors que le monde entier est au pouvoir du Mauvais» (Jn 5,19). Les multiples
exemples de persécution ouverte ou sournoise auxquels les chrétiens sont de plus en plus confrontés, viennent confirmer l’actualité de ces paroles prophétiques.

Le Christ Jésus parlait « comme un homme qui a autorité et non comme les scribes» (Mt 7,29) et il a confié précisément à ses apôtres le pouvoir d’enseigner avec la même autorité: « Qui vous écoute m’écoute ; qui vous rejette me rejette ; et qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10,16); et : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre : Allez! Enseignez toutes les nations… »(Mt 28,18-19). Or la véritable autorité, c’est de détenir le pouvoir, par nature ou par grâce, de faire grandir ceux qui nous sont confiés. Autorité » vient en effet du mot latin auctoritas, lui-même
issu du verbe augere qui signifie « augmenter »; dans le mot auctoritas, il y a aussi le mot auctor qui veut dire « auteur » ou « source ». Ainsi, une parole d’autorité, c’est une parole qui rejoint la source de la vie, dont Dieu est l’auteur en chaque personne, pour la faire grandir. Rien à voir avec ces incantations qui distribuent des ordres et imposent des restrictions abusives, ce qui ressemble davantage à un abus de pouvoir qu’à l’exercice de l’autorité, parce qu’elles ne s’adressent pas à l’intériorité de l’homme responsable. Rien à voir non plus avec ces déclarations parfois consensuelles de l’Église, qui n’ose pas hausser le ton autant qu’il le faudrait pour affirmer avec vigueur la vérité sur l’homme et sur le monde dont elle est dépositaire, comme si l’homme n’était pas naturellement incliné à la vérité !

J’avoue être hanté, à quarante ans de distance, par cette interpellation du cardinal Joseph Siri, alors archevêque de Gênes, qui m’a ordonné diacre et prêtre pour la Communauté Saint-Martin. Il nous posait cette question : «Qui gouverne l’Église, aujourd’hui? » Et il répondait: « Sa Majesté la Peur »! Il faisait ainsi écho à la fameuse parole du pape Jean-Paul II, prenant possession de sa charge de successeur de Pierre, le 22 octobre 1978: « N’ayez pas peur », et qui a donné du courage à plus d’une génération.

La règle pastorale de saint Grégoire le Grand, adressée aux évêques de son temps, et que j’ai relue récemment, n’a rien perdu de son actualité. Il y commente de manière appuyée le reproche du prophète Isaïe adressé aux mauvais bergers d’Israël qu’il traite de « chiens muets » : « Les guetteurs d’Israël sont tous des aveugles, ils ne connaissent rien ; ce sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer ; à bout de souffle, allongés, ils aiment somnoler. Ce sont des chiens voraces, insatiables, des bergers incapables de comprendre ! Ils suivent tous leur propre chemin, tous, sans exception, ne pensant qu’à leur intérêt» (Is 56,10-11). Ces paroles résonnent en moi comme une invitation pressante à donner une parole d’autorité – certes ni définitive ni exhaustive – pour contribuer à dissiper la confusion actuelle, en rappelant quelques vérités fondamentales sur l’Église, le sacerdoce, la formation des laïcs et la mission prophétique de l’Église dans le monde. J’ai bien conscience que je ne serai pas « politiquement correct» et que je m’exposerai à bien des critiques. Je demande d’avance pardon pour mes maladresses, mais je veux tirer de ces paroles de saint Paul ma seule ligne de conduite : «Est-ce donc à des hommes que je cherche à plaire ? Si j’en étais encore à plaire à des hommes, je ne serais pas serviteur du Christ» (Ga 1,10). C’est à de pauvres êtres fragiles et pécheurs que Jésus a confié son message de salut, en déclarant même à ses disciples si démunis devant la charte du royaume des Cieux qu’il venait de promulguer dans le Sermon sur la montagne : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel s’affadit, comment le salera-t-on ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens  » (Mt 5,13).

Nommé évêque par le pape BenoIt XVI qui vient de nous quitter, je me sens redevable de sa paternité et je trouve en lui un encouragement: son seul souci aura été de transmettre la foi, dans une fidélité inflexible à la tradition bimillénaire de l’Église, sans« fuir, par peur, devant les loups» ni craindre de guider l’Église à contre-courant des idéologies à la mode, mais toujours avec une extrême courtoisie et humilité. Comme tous les prophètes, souvent incompris de leurs contemporains, on verra sans tarder qu’il était en avance sur son temps et qu’il aura marqué l’avenir de l’Église de manière décisive. La présence à ses obsèques à Rome, le 5 janvier 2023, de plus de 5 000 prêtres, jeunes en majorité, en est le signe éloquent.

En rappelant des vérités, parfois passées sous silence ou battues en brèche, je n’ai pas d’autre ambition que de suivre ce conseil de l’apôtre Paul à Timothée : « Devant Dieu et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire» (2Tm 4,1-2). Cela est d’autant plus urgent que ce que Paul annonçait est aujourd’hui d’une brûlante actualité : « Un temps viendra où les gens ne supporteront plus l’enseignement de la saine doctrine ; mais, au gré de leurs caprices, ils iront se chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. Ils
refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques» (2Tm 4,3-4). D’où cette ultime recommandation de Paul à Timothée, qu’il appelle son « enfant bien-aimé» (2Tm 1,2) : « Mais toi en coute chose garde la mesure, supporte la souffrance, fais ton travail d’évangélisateur, accomplis jusqu’au bout ton ministère » (2 Tm 4,5).

Saint Jean-Paul II dénonçait naguère, dans nos vieilles nations de chrétienté, une « apostasie silencieuse ». À moins que l’on ne connaisse déjà cette apostasie générale dont le Catéchisme de l’Église catholique rappelle, en citant l’apôtre Jean, qu’elle précédera la venue de l’Antichrist : « Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le « mystère d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture suprême est celle de l’Antichrist, c’est-à-dire d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair. »

Plus que jamais, aujourd’hui, il me semble que c’est le temps des saints. Il n’y a que les saints qui ne sont pas emportés par le courant et ce sont eux, les vrais réformateurs de l’Église. Puissent ces modestes réflexions encourager le lecteur dans la foi, lui permettre de prendre la vraie mesure des choses, « de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile ». Avec Benoit XVI, dans son Testament spirituel publié par le Vatican, le soir de sa mort, le 31 décembre 2022, je voudrais dire tout simplement : « Restez fermes dans la foi! Ne vous laissez pas troubler ! »