Fête du Cœur Immaculé de Marie 2023

Fête du Cœur Immaculé de Marie 2023 

  Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc : 2,41-51

Méditation Evangélique Mariale :

« Au plus beau sens du terme, Elle sait l’Evangile « par Cœur… »

                                                                                                   +M-Mickaël

La première impression qui se dégage de cet Evangile de l’Enfance est d’un côté, la liberté de mouvement et de relation qu’avait l’Enfant-Jésus : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin avant de le chercher… » (Lc 2,44). Et de l’autre, l’obéissance du Fils du Père à Joseph et Marie : « Il redescendit avec eux à Nazareth, et il leur était soumis… » (Lc 2,51). Au milieu, il y a le dialogue avec les docteurs de la Loi « stupéfaits de son intelligence et de ses réponses ! » (Luc 2,47). Et la réponse de l’Enfant-Dieu à ses parents angoissés : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être aux choses de mon Père ? » (Lc 2,49). Ici, Jésus manifeste pour la première fois sa conscience d’être « le Fils du Père » qui passe avant sa famille humaine. Il faudra attendre 18 ans dans le silence de l’humilité pour que le Seigneur commence à se révéler à travers le regard de Jean-Baptiste : « Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn1,36).

        Comme Joseph et Marie, nous pouvons être souvent « dans l’étonnement » (Lc 2,33) et, bien des fois, « ne pas comprendre la parole » du Sauveur ! (Lc 2,50). C’est pourquoi il faut suivre le chemin de la Mère de Jésus : « Quant à Marie, elle gardait avec soin ces paroles, en les méditant en son cœur… » (Lc 2,19 et 51). Ainsi, au début des derniers temps, ce Cœur Immaculé qui s’est spécialement révélé à Fatima nous renvoie, de fait, au cœur de l’Evangile car il n’était pas facile de croire que Dieu pouvait « se faire chair » en revêtant notre fragilité humaine et en se cachant dans la simplicité du quotidien… Et Marie a osé croire à ce projet fou de Dieu : de la Crèche à la Croix, son regard de foi est le plus beau de toute l’histoire de l’humanité !

        Cachée, mais si mystérieusement présente, la Mère de Jésus est toujours là, comme à Cana (Jn 2,1). De son Fils tout petit en son sein jusqu’au pied de la Croix, et de la Pentecôte jusqu’à ses derniers instants sur les collines d’Ephèse, près de Jean, Elle n’a cessé de garder fidèlement l’Evangile « en son Cœur » : Marie n’a perdu aucune parole, aucun silence, aucun regard, aucun geste, aucun émerveillement ! Et parce qu’Elle a cru, écouté et aimé en plénitude en suivant Jésus jour après jour, tout l’Evangile s’est comme gravé au plus profond de son Cœur :  Elle sait l’Evangile par Cœur ! Sainte Elisabeth de la Trinité en avait l’intuition : « Nul n’a pénétré le mystère du Christ en sa profondeur, si ce n’est la Vierge… Le secret qu’Elle gardait et repassait en son Cœur, nulle langue n’a pu le révéler, nulle plume n’a pu le traduire[1] !

            Marie est la plénitude silencieuse de l’amour… Habitée de manière unique et cachée par l’Esprit Saint dès sa naissance dans le mystère de son Immaculée Conception, Elle est « Celle qui a le plus aimé Jésus sur terre et qui l’aime le plus tendrement au Ciel [2]! » Et c’est pourquoi pour être sainte et rayonnante, l’Eglise doit se mettre à l’école de la foi et de l’humilité de Marie, qui ne cesse de murmurer dans le cœur des croyants : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! » (Jn 2,1). Saint Jean-Paul II en témoigne magnifiquement :

           « L’Evangéliste remarque qu’à côté de la Croix se trouvait la Mère de Jésus. Elle vit le Cœur ouvert d’où coulaient le sang et l’eau – du sang tiré de son sang – et elle comprit que le sang de son Fils était versé pour notre salut. Alors, elle comprit totalement la signification des paroles que son Fils lui avait adressées peu avant : « Femme, voici ton fils » : l’Eglise qui naissait du Cœur transpercé était confiée à son Cœur de Mère [3]… »

           On comprend mieux pourquoi le saint Père a employé cette expression nouvelle liée au Rosaire : « Marie, mémoire de l’Eglise ! » Car l’origine du Rosaire est à chercher dans la continuelle méditation de la Parole de Dieu au Cœur de la Vierge : Celui qui aime se souvient. C’est une intuition chère au Pape : « Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et chacune de ses paroles devient pour elle un trésor… car ce sont ses souvenirs qui, en un sens, ont constitué le « Rosaire » qu’elle a constamment récité au long des jours de sa vie terrestre [4]. »

           Ainsi, le Rosaire est sorti des profondeurs de la vivante mémoire de Marie, et chaque fois que nous le prions et méditons, nous pouvons puiser chaque mystère dans le silence du Cœur de Marie… Comme le contemple un théologien : « Sa mémoire est la page immaculée sur laquelle l’Esprit-Saint a gravé le Verbe de Dieu le Père [5]… » Ainsi, à travers le Rosaire, Marie est toujours là pour nous protéger et nous porter dans les combats de la vie. Saint Maximilien Kolbe en est le bouleversant témoin : « Dans les difficultés, dans les ténèbres, dans les infirmités, dans les découragements, souvenons-nous que le Ciel s’approche, de jour en jour plus proche… Alors, courage ! Elle nous attend là-bas pour nous serrer sur son Cœur ! Elle est notre Mère la plus tendre maintenant et toujours : dans la vie, dans la mort et dans l’Eternité. Cette vérité, rappelons-nous là !… Comme elle est essentiellement Mère de Miséricorde, même si on ne l’appelle pas, elle se hâte d’aller là où il y a davantage de misère dans les âmes [6]… » 

                                                                                                      +M-Mickaël

 

[1] Sainte Elisabeth de la Trinité, Dernière retraite, n°2, Œuvres complètes, Cerf 1996, p.154.

[2] Référence au saisissant « chapelet des larmes de la Vierge douloureuse » : « O Jésus, regardez les larmes de Celle qui vous le plus aimé sur terre et qui vous aime le plus tendrement au Ciel ! »

[3] Saint Jean-Paul II, Angélus, 30 juillet 1989.

[4] Lettre apostolique sur le Rosaire, Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002, n°2.

[5] Hans Urs von Balthazar, Marie pour aujourd’hui, nouvelle cité 1988, p.49.

[6] Entretiens, juin 1925, 13 avril 1933, 11 octobre 1937.




Solennité du Très Saint Sacrement – Méditation Evangile mariale : « Comment un homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jn 6, 52)

Solennité du Très Saint Sacrement

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 6,51-58 

Méditation Evangélique mariale : 

« Comment un homme peut-il donner sa chair à manger ? … »

Jean 6,52

              Avant de méditer sur le mystère de la Sainte Eucharistie, il est bon de préciser que  ce commentaire de l’Evangile des Dimanches et Solennités est une « méditation évangélique mariale ». Elle fait appel au meilleur de la Tradition de la foi, des Pères de l’Eglise, des Saints, des Témoins plus récents… et cela, dans la perspective urgente des derniers temps où les vérités de la foi sont si souvent oubliées et même remises en question jusqu’à l’intérieur de l’Eglise !

             On ne s’étonnera donc pas que ces méditations soient « mariales » au sens où tout l’Evangile s’est comme « écrit » jour après jour dans le silence attentif du Cœur de Marie : « Elle conservait avec soin tous ces évènements, et les repassait en son Cœur » (Lc 2,19). C’est à travers le regard de la Vierge que nous sommes au plus près du « Verbe fait chair », son Enfant et son Sauveur ! Dans son Cœur Immaculé résonne la Parole comme nulle part ailleurs… il suffit de le comprendre au tout début, à la Visitation. Là, quand Elle court vers Aïn Karim, portant Jésus caché en son sein, sa mission universelle commence : Elle est déjà Celle qui l’offre au monde ! D’ailleurs, le Précurseur « tressaille » à « la salutation de Marie » dans le sein d’Elisabeth qui, « remplie d’Esprit Saint » prophétise : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,41-43).

              A travers le mystère de la foi, cette question émerveillée d’Elisabeth ouvre des perspectives inouïes pour l’avenir… car, une fois entrée dans la gloire du Ciel en son Assomption, la Vierge Marie qui suit toujours son Fils pourra dire sur ses traces : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! » (Mt 28,20). Et ses Apparitions multiples des deux derniers siècles confirment que nous sommes entrés dans ce temps de la fin. Alors, en cet ultime combat, chacun et chacune de nous peut dire comme Elisabeth à la Visitation : « Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,43).

               Les Visitations de Marie se multiplient pour éveiller nos cœurs malades…  Qui comprendra la tendresse de Marie qui se penche aujourd’hui sur nous comme jamais auparavant[1] ? Qui écoutera ses appels répétés à prier avec ferveur le chapelet ou mieux : le Rosaire quotidien ? Le Seigneur lui-même nous y invite avec force : « le Rosaire est la victoire de l’humilité sur l’orgueil… Elargissez votre champ de vision par la prière assidue du Rosaire. Marie vous attend pour vous révéler des secrets que vous n’imaginez pas ! La prière du Rosaire construit un mur d’amour autour de vous, un mur que Satan ne peut franchir… La prière du Rosaire t’ouvre les portes du Ciel maintenant[2] ! »

              Ainsi, il est temps de se « réveiller » dans la foi car « étant sauve l’affirmation de Jésus, selon laquelle « nul ne connaît ni le jour, ni l’heure… (Mt 25,13), on peut déduire de l’insistance de la Vierge Marie à visiter la terre… que nous sommes bien parvenus dans ces temps qui sont les derniers. Marie ne vient pas nous effrayer mais nous inviter à un sursaut de foi, d’espérance et de charité[3]… » En effet, l’Eglise va passer par son Epreuve ultime où « l’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair[4] ! »

              Nous voici donc prévenus par l’Eglise elle-même sur ces temps redoutables où nous sommes parvenus. Et la question lourde de sens qu’a posé un jour le Sauveur doit bousculer nos vies matérialistes si « programmées » : « Le Fils de l’homme, quand Il viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8). Sachons nous « arrêter » pour l’écouter en silence là où nous sommes : Il parle toujours au fond de notre cœur… Charles de Foucault le savait : « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu… C’est là qu’on vide cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul ! » 

              « Laisser toute la place à Dieu seul ! » N’est-ce pas l’attitude majeure qui nous est demandée à chaque Sainte Messe ? En cette Solennité du Très Saint Sacrement, nous savons que le cœur de notre foi en Eglise repose sur la « présence réelle » du Seigneur dans la Sainte Eucharistie. Elle est le Mystère central qui « fait » l’Eglise dont le théologien Henri de Lubac disait : « L’Eglise fait l’Eucharistie, mais l’Eucharistie fait aussi l’Eglise ! » Il nous faut donc voir et écouter avec une attention renouvelée. Car ici, chaque expression de la Foi catholique me met en présence du Mystère :

              « Le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Il élève l’Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait « comme la perfection de la vie spirituelle et la fin à laquelle tendent tous les sacrements[5] ». Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont « contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier[6] ». « Cette présence, on la nomme « réelle », non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas « réelles », mais par excellence parce elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier[7]. »

               Repassons ces grandes vérités de la foi en nos cœurs : s’appuyer sur le « dépôt de la foi » que garde précieusement l’Eglise est une première étape fondamentale. Nous sommes ensuite appelés à les contempler pour que surgisse en nous « l’intelligence du cœur » … et si notre âme cherche Dieu, elle se réjouira de la Vérité que le Saint Esprit manifeste à travers son Eglise. Car la Vérité est la seule porte vers l’Amour : « Dieu est Lumière… Dieu est Amour ! » (1 Jn 1,5 et 4,16). On peut avancer qu’à Ephèse, Saint Jean célébrait la sainte Eucharistie en présence de Marie et de quelques fidèles.  Demandons à la Vierge de nous faire participer à la foi et l’amour qu’Elle avait en son Cœur à chaque Messe où Elle retrouvait son Fils bien-Aimé…

                                                                                                            +M-Mickaël

 

[1] Pour mieux saisir la démarche eschatologique de notre site marial, on relira l’introduction générale…

[2] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – L’arme pour sauver la France et le monde, Parvis 2018. On ne peut que conseiller de méditer ce petit livret où Jésus lui-même enseigne magnifiquement la grâce unique du Rosaire : « l’arme de Marie qui écrase le Serpent » et « vous pénètre de l’infinie douceur et humilité de Marie ! »

[3] Monseigneur Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Préface du livre de Damian Sanchez : Je viens vous préparer – Apparitions et Messages de la Vierge Marie pour notre époque à la lumière des Saintes Ecritures, Parvis 2022.

[4] Catéchisme de l’Eglise catholique, n°675. Voir 2 Th 2,4-12 / 1 Th 5,2-3 / 1 Jn 2,18-22 / 2 Jn 7.

[5] Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, 3,73,3.

[6] Concile de Trente, Denzinger 1651.

[7] Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°1374. Ce changement mystérieux, « l’Eglise catholique l’a justement et exactement appelé transsubstantiation », n°1376, Denzinger 1642.




Méditation de l’Evangile de la Solennité de la Sainte Trinité – 4 juin 2023

Très Sainte Trinité :  4 Juin 2023    

 

          

Première lecture : Exode 34, 4-9  /  Cantique Daniel 3, 52-56

Deuxième lecture : Deuxième lettre de Saint Paul aux Corinthiens 13,11-13

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 3,16-18

 

Méditation évangélique :

 « Si tu vois la charité, tu vois la Trinité ! »

 Saint Augustin

 

 

             En cette Solennité de la Très Sainte Trinité, nous voici projeté au Cœur de Dieu et le choix le plus sage serait de se taire en laissant place au silence de la contemplation… car ici, Dieu se révèle en l’ultime profondeur de son être que Saint Jean a approché en trois lettres d’or : « Dieu est Amour ! » (1 Jn 4,8).

             Là, tout est dit sur cette infinie circulation de l’Amour entre les Trois Personnes divines ! Oui, redisons-le encore : on est au Cœur de Dieu… qui s’est « ouvert » pour nous tous sur la Croix ! (Jn 19,33-35).  L’Evangile d’aujourd’hui proclame avec force le dessein d’amour fou des Trois : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ! » (Jn 3,16). Notre avenir éternel se joue là, sur ce salut offert à chaque instant de nos vies. Où va pencher notre cœur ?                                                                     

              N’oublions jamais que la Révélation s’est opérée uniquement dans le Christ Sauveur et que l’Eglise a reçu de l’Esprit l’intelligence de ne pas se tromper sur les mystères dont la Sainte Trinité est la Source. Tel est le « dessein bienveillant » du Très-Haut exposé dans le Catéchisme : « Dieu qui « habite une lumière inaccessible » (1 Tm 6,16) veut communiquer sa propre vie divine aux hommes librement créés par Lui, pour en faire, dans son Fils unique, des fils adoptifs (Ep 1,4-5). En se révélant Lui-même, Dieu veut rendre les hommes capables de Lui répondre, de Le connaître et de L’aimer bien au-delà de tout ce dont ils seraient capables d’eux-mêmes[1]. »

           Ainsi, la Tradition, les Pères, les Saints orientent le regard de foi de l’Eglise dans la bonne direction ! Ensuite, ce regard orienté doit se laisser dépasser, engloutir dans la beauté de l’objet contemplé… je pense ici au petit Francisco de Fatima, lors de la 1° Apparition de Notre Dame, où il se dit incapable d’exprimer ce qu’il contemple à travers la médiation du Cœur Immaculé de Marie. Ecoutons-le attentivement car c’est un témoignage splendide sur la vérité de Dieu à la fois révélée et insaisissable :  

 

          « La Vierge ouvrit les mains pour la première fois, et projeta sur eux un faisceau de lumière mystérieuse, à la fois si intense et si profonde que, pénétrant dans leur poitrine jusqu’au plus intime de l’âme, elle les fit se voir eux-mêmes en Dieu qui était cette lumière, plus clairement que dans le miroir le plus clair…

              J’ai beaucoup aimé voir l’Ange, disait François, mais j’ai aimé encore plus Notre Dame. Ce que j’ai aimé le plus a été de voir Notre Seigneur dans cette lumière que Notre Dame nous a mise dans la poitrine. J’aime tellement Dieu !

              Ce qui impressionnait et absorbait davantage François, c’était Dieu, la Très Sainte Trinité, dans cette lumière immense qui nous pénétrait jusqu’au plus intime de l’âme.

              Il disait : nous étions là à brûler dans cette lumière qui est Dieu, et nous ne nous consumions pas. Comment est Dieu ? On ne peut pas le dire ! Oui, vraiment, personne ne pourra jamais le dire [2] ! »

 

               Voici donc en quelques mots une affirmation théologique de la plus haute importance : « Comment est Dieu ?… Personne ne pourra jamais le dire ! » affirme François après cette expérience unique de la lumière du Dieu qui est Amour (1 Jn 1,5 et 4,16).

               Alors, comprenons-le une fois pour toutes : même avec le don ultime au Ciel de la « vision béatifique », on ne fait pas le tour de Dieu !…  Nous le connaîtrons d’une manière unique dans la lumière de sa gloire, cette « lumen gloriae » affirmée par l’approche théologique qui s’appuie sur l’Ecriture : « En toi est la source de vie, par ta lumière, nous voyons la lumière ! » (Ps 35,10). Nous sommes donc appelés à la participation de l’amour même de Dieu : une participation qui nous emporte dans le mouvement d’amour infini de Dieu… mais sans jamais en voir le bout !

            L’approche théologique et mystique de l’Orient chrétien peut nous aider en ce sens. Paul Evdokimov[3] témoigne que « l’apophatisme oriental rend témoignage à l’Esprit Saint. Personne qui demeure inconnue mais qui manifeste toute chose de Dieu et rend réelle toute vie spirituelle… car « la ténèbre éblouissante » n’est qu’une manière d’exprimer la proximité la plus réelle et en même temps insaisissable : trouver Dieu consiste à le chercher sans cesse… C’est vraiment voir Dieu que de n’être jamais rassasié de le désirer ! Dieu est l’éternellement cherché[4]… « Il reste caché dans son épiphanie même[5] ! »

 

+M-Mickaël

  

[1] Catéchisme de l’Eglise Catholique, Centurion / Cerf / Fleurus-Mame, 1998, n°52

[2] Mémoires de Sœur Lucie, Compilation du Père Louis Kondor, 1997, 4° mémoire, p.166-129-133.

[3] Paul Evdokimov, L’amour fou de Dieu, Seuil, 1973, p.46 et 60.

[4] Saint Grégoire de Nysse, Homélie sur le Cantique des cantiques, Patrologie grecque 44, col .920 C.

[5] Saint Maxime, Amb., Patrologie grecque 91, col. 1048 D.




Méditation de l’Evangile de la Pentecôte – 28 mai 2023

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 Jésus – Marie

 

Pentecôte : 28 mai 2023           

 

Première lecture : Actes 2,1-11  /  Psaume 103

Deuxième lecture : 1° lettre de Saint Paul aux Corinthiens 12, 3b-7-12-13

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 20,19-23 

 

Méditation évangélique :

« Ainsi, dès son premier jour, l’Eglise parle en toutes les langues…

Elle est d’emblée catholique, universelle ! »

Cardinal Joseph Ratzinger (Benoît XVI)

 

        La joie indicible de la Pentecôte est l’aboutissement du triomphe pascal ! Certes, tout commence dans l’Eglise pentecostale et se déploiera dans le temps ; mais le feu de la lumière et de l’Amour lui est donné : « Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu et elles se posèrent sur chacun d’eux. Alors, ils furent tous remplis de l’Esprit Saint, et se mirent à parler en d’autres langues… » Et la foule cosmopolite rassemblée disait :

« Nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu ! » (Ac 2,3-4-11).

        En ces temps de contradictions, il ne faut donc jamais perdre de vue ce qu’est l’Eglise : une humanité transfigurée par la douceur et la puissance de l’Esprit Saint ! Dieu le Père, par le Cœur ouvert de son Fils sur la Croix, nous donne la participation à son Amour infini… et la Pentecôte est l’aboutissement de l’indicible dessein de la Sainte Trinité : tout homme peut devenir participant de l’Amour même de Dieu ! Saint Paul l’exprime sublimement :

      « Ce dont nous parlons, c’est d’une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, celle que, dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire, celle qu’aucun des princes de ce monde n’a connue… nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment… Car c’est à nous que Dieu l’a révélé par l’Esprit ; L’Esprit en effet sonde tout, jusqu’aux profondeur de Dieu ! » (1 Co 2,7-10).

    La Pentecôte est la réponse définitive de Dieu à la tentation première et perverse de Satan : « Vous serez comme des dieux ! » (Gn 3,5). Il la réitère en cette fin des temps avec une domination jamais vue dans l’histoire… telle est l’infernale notion de progrès qui parodie une nouvelle création dont le transhumanisme est l’ultime fascination ! Il faut donc saisir qu’à la Pentecôte, « L’Esprit renouvèle, mais en l’inversant, l’événement de Babel (Gn 11), cette expression de l’orgueil des hommes qui veulent devenir comme Dieu et construire sans Dieu, un pont vers le Ciel, la tour de Babel [1] ! »

      Quand Jésus souffle sur les Apôtres, il leur donne sur terre ce pouvoir de pardonner les péchés (Jn 20,22-23). C’est quelque chose d’immense dans l’ordre de la Miséricorde Infinie de Dieu… Après le don d’amour infini de la Sainte Eucharistie et le pouvoir de baptiser en les envoyant évangéliser « toutes les nations » (Mt 28,10), voici le pouvoir de remettre les péchés ! Sans ce sacrement du pardon, comment avancerions-nous au milieu des terribles combats de la vie en ce monde ? Avons-nous bien saisi combien derrière le pardon donné à travers son prêtre, le Seigneur opère une résurrection ?  Il faut écouter ici un Saint Curé d’Ars pour en être convaincus et découvrir la puissance de la Miséricorde :

     « Le bon Dieu est toujours disposé à nous recevoir : sa patience nous attend !… Il y en a qui disent : « j’ai trop fait de mal, le bon Dieu ne peut pas me pardonner ! » C’est un gros blasphème ! C’est mettre une borne à la Miséricorde de Dieu, et Elle n’en a point : Elle est infinie ! … »

         Quand le prêtre donne l’absolution, il ne faut penser qu’à une chose : c’est que le Sang du Bon Dieu coule sur notre âme pour la laver, la purifier et la rendre aussi belle qu’elle était après le baptême !… Le bon Dieu jette nos péchés par-derrière ses épaules, c’est-à-dire Il les oublie, Il les anéantit : ils ne reparaîtront plus jamais ! [2] »

     Prenons conscience que la Pentecôte ne célèbre pas seulement un événement du passé, si déterminant soit-il. Elle célèbre « la puissance de l’Amour » dans la révélation du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit qui vaincra le prince de ce monde, jour après jour, et se révèlera dans « le triomphe du Cœur Immaculé » de Marie annoncé à Fatima !

     Mais avant le retour du Fils de l’homme…  Jésus a posé une terrible question sur ce temps qui semble de plus en plus être le nôtre, et nous ne pouvons pas l’éluder :

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8)

 

                                                                                            +M-Mickaël 

    

          

[1] Cardinal Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Retraite au Vatican 1983.

[2] Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), « La Miséricorde de Dieu et le sacrement de la Réconciliation ».




Méditation de la Parole pour le 7ème dimanche de Pâques

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Jésus – Marie

7° Dimanche de Pâques

 

Première lecture : Actes des Apôtres 1,12-14   /   Psaume 26 : 1,4-7-8

Deuxième lecture : 1° Epître de Saint Pierre 4,13-16

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 17,1-11

 

Méditation Evangélique :

« L’Eglise est mariale… elle regarde la Révélation avec les yeux de la Vierge [1] ! »

Cardinal Journet

 

     Ce début des actes des Apôtres est primordial pour saisir le retentissement de la Pentecôte jusqu’à nos jours à travers le mystère de la Femme ! Mais pour en saisir le sens et la portée, il faut revenir à la source de l’Evangile de Luc et de Jean où le voile commence à se soulever sur un mystère unique qui, trop souvent, nous échappe : sans le « oui » de Marie à l’Annonciation (Lc 1,38), nulle incarnation du Verbe dont nous avons « contemplé la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique ! » (Jn 1,14). Ainsi, la naissance de la Révélation, qui se répandra dans le temps, est suspendue aux lèvres de la Vierge :

     « Il en va du mystère de la Vierge comme lorsque l’on jette une pierre dans l’eau : il se produit une première onde qui sera la cause de toutes les autres. Ce premier cercle concentrique, c’est la Vierge Marie par rapport à l’Incarnation. Et les ondes vont continuer jusqu’à la fin des temps, et ce sera l’Eglise [2]… »

      Au commencement de son Evangile, l’Apôtre Jean nous révèle aussi l’intervention unique de Marie aux noces de Cana, où elle exerce déjà une discrète mais non moins puissante « médiation » dans le premier miracle du Christ. Cet évènement est en réalité « fondateur » car il va engendrer la foi des Apôtres et lancer le ministère de Jésus (Jn 2,11). Marie est encore là « celle » qui, dans une invincible humilité, (Jn 2,5) provoque et révèle la gloire du Verbe de Dieu !… Elle devient en même temps la petite disciple à la suite du Sauveur qu’Elle suivra avec Jean jusqu’au pied de la Croix : « Après quoi, Jésus descendit à Capharnaüm ainsi que sa Mère, ses frères et ses disciples. » (Jn 2,12).

       Ainsi, dans une expression temporelle qui lui est propre : « La Mère de Jésus était là ! » (Jn 2,1). Jean nous ouvre à un mystère de présence qui va traverser le temps : pour toi, pour moi, pour tous, dans chaque événement la Mère de Jésus sera toujours là…

       Discrète, cachée, mais dans l’indicible amour de son regard maternel et de ses mains de tendresse ! Elle est un mystère de « Présence » au cœur même de l’Eglise et du monde…

     La première lecture des Actes nous révèle aussi que par sa présence priante avec les Apôtres à la chambre haute, la Vierge Marie est toujours là, au centre de l’Eglise naissante : « Tous, d’un même cœur étaient persévérants dans la prière avec quelques femmes, dont Marie Mère de Jésus… » (Ac 1,14).

      Après son Assomption, cette prière d’intercession unique de notre Mère traversera le temps et deviendra ce que l’Eglise appelle « l’Omnipotentia supplex » : la toute-puissance suppliante ! Présence priante dans l’Eglise des Apôtres et dans l’Eglise de tous les temps… et Saint Jean-Paul II va encore plus loin en affirmant : « Cette prière que Marie dit avec les Apôtres dans le cénacle s’appelle le Rosaire. Et elle est notre « prière préférée », celle que nous adressons à Elle, Marie… car le Rosaire est en même temps, notre prière avec Marie et la prière de Marie avec nous [3]

     En ce mois de Marie, allons jusqu’au bout du mystère de présence de Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise : nous découvrirons qu’Elle est là, cachée, dans l’Evangile unique de ce Dimanche où Jésus, notre Sauveur, repart vers le Père :

      « Glorifie-moi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe… Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi ! » (Jn 17,5 et 11).

       Pour poursuivre jusqu’au bout son annonce de Jésus, seul Sauveur et Seigneur, L’Eglise recevra l’Esprit qui jaillira de son Cœur (Jn 19,34) et se répandra sur elle à la Pentecôte !… (Ac 2, 1-4). Mais en même temps, l’Esprit étant inséparable de son Epouse, cette Eglise continuera d’entendre au plus profond d’elle ce doux murmure du Crucifié à Jean, l’Apôtre, qui résonne en notre cœur jusqu’à aujourd’hui : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Hâtons-nous comme lui de la prendre « chez nous », dans l’intime de notre cœur, pour traverser en paix les épreuves des derniers temps…

 

                                                                                    +M-Michaël

 __________________________________

[1] L’Eglise du Verbe incarné, tome 2, p. 432.

[2] Cardinal Journet, La Vierge Marie et l’Eglise, Téqui 1980, p.3.

[3] Saint Jean-Paul II, Rome, 30 octobre 1979.




Elle sait l’Evangile par Coeur

Elle sait l’Evangile par coeur… (Dessin de Marie-Jacinta, d’après la Pieta de Michel-Ange

 




Commentaire de l’Evangile du 6ème dimanche de Pâques : Jean 14, 15-21

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              Jésus – Marie                   

6° Dimanche de Pâques

 

Première lecture : Actes des Apôtres : 8,5-8 / 14-17

Psaume 66 (65)

Deuxième lecture : 1° Epitre de Saint Pierre : 1 P 3,15-18

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean :  14,15-21

 

Méditation Evangélique            

           Saint Jean nous rapporte en ce chapitre 14 de son Evangile l’intime et bouleversant dialogue entre Jésus et ses Apôtres avant sa Passion. Il va consister pour le Maître à les convaincre qu’après son départ vers le Père, il sera toujours avec eux, mais par le don et la Présence du Saint-Esprit : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet[1], pour qu’il soit avec vous à jamais ! » (Jn 14,16).

            Dans sa lettre encyclique sur l’Esprit-Saint, le Pape Jean-Paul II nous dévoile magnifiquement cette mission de l’Esprit :

           « L’Esprit Saint sera le Consolateur des Apôtres et de l’Eglise, toujours présent au milieu d’eux, même s’il demeure invisible, comme Maître de la Bonne Nouvelle que le Christ a annoncée : « Il enseignera » et « Il rappellera », cela signifie non seulement qu’il continuera, à sa manière qui lui est propre, à inspirer la proclamation de l’Evangile du salut, mais aussi qu’Il aidera à comprendre le sens juste du contenu du message du Christ ; qu’Il en maintiendra la continuité et l’identité de sens alors que changent les conditions et les circonstances. L’Esprit Saint fera en sorte que dans l’Eglise demeure toujours la vérité même que les Apôtres ont entendue de leur Maître[2] ! » On comprend que Saint Bernard de Clairvaux ait pu proclamer en terme mystique : « Le Saint Esprit est le baiser de Dieu ! » Cela évoque l’Epouse du Cantique des cantiques[3].

         Plus que jamais aujourd’hui, nous avons à redécouvrir L’Eglise, certes, comme le Corps du Christ dont Il est la tête (1 Co 12,12-13 et 27). Mais pour éviter une approche trop « figée » du mystère de l’Eglise, approchons aussi l’Eglise comme l’Epouse née de l’Epoux… et cette Epouse est née de l’Epoux crucifié quand « l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté :  il en jaillit aussitôt du sang et de l’eau ! (Jn 19,34). Alors l’Esprit a été comme « libéré » du Cœur ouvert de Jésus !… Et de ce Cœur transpercé, Il ne cesse de jaillir et de se répandre sur les enfants de Dieu dont il fait des témoins de l’Amour de Dieu.

         Comme le laisse entendre le psaume : « Qui me donnera les ailes de la colombe pour que je m’envole ! » Ces ailes de la colombe évoquent celles de l’Esprit-Saint. Saint Silouane a des paroles étonnantes sur l’identité et l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur de l’homme : « Le Saint-Esprit ressemble à une mère pleine de tendresse. Comme une mère aime son enfant et le protège, ainsi le Saint-Esprit nous protège, nous pardonne, nous guérit, nous instruit, nous réjouit [4] ! »

        Mais pour découvrir cette plénitude sous la puissante conduite de l’Esprit, revenons à l’Annonciation où il a agi par son Epouse Immaculée : « L’Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi on appellera saint et Fils de Dieu l’enfant qui doit naitre ! »  (Lc 1,35). On peut donc avancer qu’à partir de l’Annonciation, l’Eglise est mariale : c’est-à-dire « que la Vierge est un mystère de présence à l’intérieur même de l’Eglise… la foi de la Vierge colore à jamais la foi de l’Eglise [5]! »

        Pour entrer dans ce mystère central, Il ne faut jamais oublier que « Marie a produit, avec le Saint-Esprit, la plus grande chose qui ait été et sera jamais, qui est un Dieu-Homme ; et elle produira conséquemment les plus grandes choses qui seront dans les derniers temps : la formation et l’éducation des grands Saints qui seront sur la fin du monde lui est réservée ; car il n’y a que cette Vierge singulière et miraculeuse qui peut produire, en union avec le Saint-Esprit, les choses singulières et extraordinaires [6]… »

 

                                                                                                               +M-Mickaël 

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[1] Du grec paraklétos, ce mot johannique signifie en soi « consolation », mais chez Saint Jean il prend aussi le sens de « défendre, d’aider » (latin : ad-vocatus). Cette mission est exercée par l’Esprit en faveur du Christ dans le cœur des disciples. Le Paraclet désigne donc trois aspects de l’activité du Saint-Esprit : présence de Jésus (Jn14,15-17), défense de Jésus (Jn 15,26), mémoire vivante de l’Eglise qui lui donne d’actualiser la parole de Jésus (Jn 14,26).

[2] Saint Jean-Paul II, Dominum et vivificantem, 18 mai 1986, n°4.

[3] « Qu’il me baise des baisers de sa bouche. Tes amours sont plus délicieuses que le vin… Comme on a raison de t’aimer ! » (Cantique 1,2-4)

[4] Archimandrite Sophrony, Staretz Silouane, Ed. Présence, p.275.

[5] Cardinal Journet, L’Eglise du Verbe incarné, tome 2, p.5 et 432.

[6] Saint Louis Marie De Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n°35.




La Communion des Refuges du Coeur Immaculé de Marie

                                                   Jésus + Marie

Frères et sœurs bien-aimées, vous venez de découvrir et de vous inscrire à notre site de la « Communion des refuges du Cœur Immaculé de Marie » … Désormais, nous serons en communion quotidienne à travers le Chapelet de Marie, notre Mère, ou de son saint Rosaire que nous nous engageons à prier chaque jour pour notre monde en détresse et à vos intentions ! Nous espérons de tout cœur que ce site marial vous aidera à fortifier votre vie de foi et votre prière mariale…

Nous vous conseillons vivement de lire et relire cette introduction[1] et, si possible, de la méditer… car elle donne le ton sur l’esprit ecclésial et marial de notre site où Saint Jean, l’Apôtre bien-aimé, est notre référence majeure : cette relation unique à Jésus et sa Mère est manifestée dans son Evangile, ses Epîtres, et culmine dans l’Apocalypse ! Ce trésor inépuisable nous est donné pour fonder notre foi dans la vérité et grandir dans l’amour. Il nous prépare aussi le plus intelligemment possible à la fin des temps qui, précisons-le, n’est pas la fin du monde mais la fin d’un monde : celui qui s’est coupé du Dieu-Amour en piétinant son infinie tendresse… et sa folle patience… qui est le signé déroutant de sa Miséricorde !

Ainsi, au-delà des terribles combats et évènements déroutants des derniers temps qui sont déjà là : ne cédons pas à la peur et la à la dispersion qui viennent de l’Ennemi en restant calmes et prudents… et gardons avec force cette paix du cœur qui est le signe de la présence de Jésus et Marie en nos vies !

Et enfin, dans un esprit de vigilance évangélique, demeurons humblement attentifs aux avertissements du Seigneur où ses Evangiles eschatologiques viennent tenir nos cœurs en éveil :

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; des hommes défailliront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors, on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée, avec puissance et grande gloire ! Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche ! »  (Luc 21,25-28)

« Lorsque vous verrez cela arriver, comprenez qu’il est proche, aux portes… Quant à la date de ce jour, ou à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, personne que le Père… » (Marc 13,29-32)

« Tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez-pas que le Fils de l’homme viendra ! » (Matthieu 24,44)

« Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Luc 21,36)

« Voici que mon retour est proche ! Heureux ceux qui gardent les paroles prophétiques de ce livre… L’Esprit et l’Epouse disent : Viens ! Que celui qui entend dise : « Viens ! » Et que l’homme assoiffé s’approche, que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie, gratuitement…

Oui, mon retour est proche ! « Amen, viens Seigneur Jésus ! »

(Apocalypse 22,7-17-20)

+M-Mickaël et M+Jacinta

Communion des Refuges

du Cœur Immaculé de Marie

 

                                                                                « Jésus voyant sa Mère

                                                                              et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait,

                                                                                    dit à sa Mère : « Femme, voici ton Fils ! »

                                                                                     Puis il dit au disciple : « Voici ta Mère ! »

                                                                                                             Jean 19,26-27  

                                                                          « Un signe grandiose apparut au Ciel : une Femme !

                                                                               Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds

                                                                                       et douze étoiles couronnent sa tête !

                                                                                                            Apocalypse 12,1

 

 

1 – Il est minuit moins cinq !…

 

A l’horloge de l’extrême fin des temps, il est minuit moins cinq !… Et nous voici donc arrivés dans le « dur » des évènements eschatologiques[2]. La prophétie mariale de Saint Louis-Marie de Montfort prend ici tout son sens : « Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce dans ces derniers temps[3] ! » En effet, « De même que Jésus est venu par Marie lors de son premier avènement, Il reviendra par Marie lors de son dernier avènement. Et l’on reconnaîtra que les derniers temps sont advenus à deux signes : celui du déchaînement des puissances du Mal, et celui de la manifestation de la gloire de Marie ! « Car Dieu veut révéler et découvrir Marie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps… »

« Etant sauve l’affirmation de Jésus, selon laquelle « nul ne connaît ni le jour, ni l’heure » (Matthieu 25,13), et la remarque de l’Apôtre Pierre : « Pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour » (2 Pierre 3,8), on peut déduire de l’insistance de la Vierge Marie à visiter la terre pour nous avertir ; et du déchaînement inédit des puissances du mal, en particulier à l’œuvre contre la vie humaine commençante et contre la famille, que nous sommes bien parvenus dans ces temps qui sont les derniers. Marie ne vient pas nous effrayer mais nous inviter à un sursaut de foi, d’espérance et de charité… Elle insiste sur la nécessité de nous convertir et sur l’importance fondamentale de la prière qui peut atténuer, voire écarter, les châtiments… Il s’agit donc d’un merveilleux message d’Espérance [4]. »

Une communion mariale de vigilance et d’humilité

                                                       « Chez les humbles se trouve la sagesse… »

                                                                                             Proverbes 11,2

                                                             « Il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante…

                                                                                 … Il élève les humbles ! »

                                                                                               Luc 1,48 et 52

Erigée sur la foi de l’Eglise catholique, notre « Communion[5] mariale des Refuges » est issue d’un long chemin de fidélité au Rosaire, au silence contemplatif et une vive conscience d’être entré dans l’issue finale des derniers temps. Ceci dit, la vigilance priante nous appelle aussi à l’humilité et à la prudence car, au-delà des signes évidents, l’imprévisible Sagesse de Dieu nous surprendra toujours par la folle patience de son infinie miséricorde !… Tout en gardant un cœur en alerte dans la prière continuelle, évitons l’orgueil de trop « savoir » en demeurant « en paix et silence comme un petit enfant tout contre sa Mère ! » (Psaume 130,2). Alors, ne cédons pas à la pression globale médiatique du monde actuel sur notre vie de foi. Plus les événements frappent à notre porte… plus Il nous faut demeurer paisibles et fermes dans l’espérance ! Si nous sommes appelés à tout vivre dans la ferveur d’un esprit de conversion évangélique, il faut aussi savoir « laisser faire » l’Esprit de Dieu qui seul peut nous apprendre à chanter le « cantique nouveau » ! (Apocalypse 5,9 et 14,3). Car si l’immense vague du transhumanisme arrive sur notre humanité, notre seul Refuge est et sera le Cœur de la Femme étoilée (Apocalypse 12,1-6) qui protège notre humanité de l’infernal Dragon !

Il faut bien prendre conscience que nous sommes déjà sous l’influence du monde d’après, car momentanément « le serpent biblique va gagner. Apple a croqué la pomme. « Nous serons comme des dieux » … Jusqu’ici, Dieu était propriétaire des brevets, nous étions ses enfants. Et voilà que tout à coup, l’homme – réparateur devient lui-même créateur. C’est vertigineux… Le rêve affiché du projet transhumaniste, c’est d’atteindre ce que ses « théologiens » appellent le point de singularité, c’est-à-dire le passage de l’humain au surhumain. Le transhumanisme, dans sa prétention à la divinité, prépare le jour d’après. C’est une mystique, une religion : l’homme « augmenté » pourra régénérer son corps dans une humanité qui ne vieillira plus… Le transhumanisme est une monstruosité et une imposture, une idéologie nouvelle qui échouera… l’homme augmenté sera un homme minoré, un hybride machinal et désespéré. Il ne pourra ni douter ni s’émerveiller [6] ! … »

Sachons donc vivre la simplicité du quotidien où s’offre tant de perles cachées : être admiratif devant un lever de soleil ou la beauté d’une fleur, le vol d’un oiseau ou le sourire d’un enfant, nous protège des fièvres du monde et nous garde dans la paix et la louange du cœur.  Ce temps si perturbé nous appelle à la prière mariale continuelle du saint Rosaire. La paix du monde est entre nos mains par l’humilité puissante du chapelet. Car « il faut nous pénétrer d’une grande vérité qui n’est pas assez connue, c’est que le chapelet est une arme puissante entre les mains d’un chrétien » (Père Lamy). Et n’oublions jamais cette invitation du Seigneur à travers une révélation privée :

« Le Rosaire est le radeau de sauvetage de la création comme au temps de Noé… Par le Rosaire, vous sauverez le monde de la destruction programmée de l’humanité… Satan hait le Rosaire qui le détruit. C’est la plus puissante des prières car c’est la victoire de l’humilité sur l’orgueil !… Quand comprendrez-vous que Marie, en vous demandant de prier le Rosaire, vous donne la clé de la victoire ? Priez, priez, priez votre Rosaire, le Cœur Immaculé de Marie doit triompher avant ma venue. C’est par Marie que je suis venu, c’est encore par Marie que je reviendrai [7] ! »

 

N’oublie pas « l’épée de feu » et supplie pour tous !…

                                                      « Alors, le signe de la Croix se montrera dans le ciel ! »

                                                                                                        Jésus à Sainte Faustine

                                                                                      

En ce sens, notre « Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie » se fonde sur la Parole du Christ crucifié à l’Apôtre Jean : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27). Cette Parole unique du Verbe fait chair est notre ineffable héritage en Eglise car elle traverse le temps[8]… Et faire partie aujourd’hui de la « communion mariale » est un choix à discerner librement où chacun et chacune peut s’engager en fonction de son chemin de prière et de ses disponibilités au quotidien. Ceci dit, l’humble ambition de ce site est d’abord de « réveiller » notre foi par une prière mariale fervente à travers l’humble puissance du Rosaire de Marie : nous vivons désormais dans l’urgence de la « fin des temps [9]. »  Et cette urgence nous pousse à un nouvel élan spirituel qui nous libère de la « Babylone [10] » qui s’écroule… pour basculer du côté de la « Jérusalem céleste » qui approche !

Dans les Apparitions de Fatima, il y a ce moment redoutable où, face aux péchés horribles de l’humanité, l’Ange de la justice [11] intervient pour incendier non pas seulement une ville, comme à Sodome, mais le monde entier : les trois enfants virent « un Ange avec une épée de feu dans la main gauche : elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ! … »

C’est alors que les enfants de Fatima virent l’intervention miséricordieuse de la Vierge Marie : ces flammes destructrices « s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui ; l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une voix forte : Pénitence ! Pénitence ! Pénitence [12] ! … »

Ainsi, il est temps de comprendre en nos vies la puissante main protectrice de Marie. Elle est l’expression de la tendresse maternelle de son Cœur Immaculé au nom de l’Amour (1 Jean 4,16-18). Elle a arrêté momentanément le feu du jugement de Dieu pour donner aux hommes un temps de miséricorde qui s’est prolongé jusqu’à aujourd’hui. Ce délai implique un chemin de conversion comme l’exprime si bien le Seigneur dans ses Apparitions à Sainte Faustine, une dizaine d’années après Fatima. Souvenons-nous des paroles bouleversantes et urgentes du Christ miséricordieux :

« Tu prépareras le monde à mon ultime venue… Dis à l’humanité douloureuse de se blottir dans mon Cœur miséricordieux et je la comblerai de paix : toute misère sombre dans ma miséricorde, et toute grâce jaillit de cette source… Les âmes périssent malgré mon amère Passion et si elles n’adorent pas ma miséricorde, elles périront pour l’éternité… Parle aux âmes de ma grande miséricorde, car le jour terrible de ma justice est proche !… L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma miséricorde. Ecris ceci : Avant de venir comme Juge équitable, je viens d’abord comme Roi de miséricorde [13]… »

 

2 – Les derniers temps de la Miséricorde ?…

                                                        « Le Fils de l’homme, quand il viendra,

                                                                               trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                                                                                                        Luc 18,8

                                                                                                             

                                                            « O malheureux, qui ne profitez pas maintenant

                                                                          de ce miracle de la miséricorde divine ;

                                                                    en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard ! »

                                                                                 Sainte Faustine, Petit journal, 1448

Cette parole peut nous sembler dure et menaçante, d’autant plus qu’elle vient du Christ miséricordieux s’adressant à Sainte Faustine. Mais ne lui a-t-il pas dit : « Tu prépareras le monde à mon ultime venue ! » Or, cette civilisation du bruit et des loisirs n’écoute plus : elle est entrée dans la « dictature du relativisme » selon la célèbre expression du Benoît XVI. Certes, la miséricorde de Dieu est éternelle et offerte à chaque instant ; mais si l’enfer existe, c’est parce qu’il est possible aussi à notre liberté responsable de la refuser jusqu’au bout. Les paroles du Père des Cieux à Sainte Catherine de Sienne peuvent nous éclairer sur ce terrible mystère où l’homme joue son éternité :

« Le péché impardonnable, dans ce monde et dans l’autre, c’est celui de l’homme qui, en méprisant ma miséricorde, n’a pas voulu être pardonné. C’est pourquoi je le tiens pour le plus grave, et c’est pourquoi le désespoir de Judas m’a attristé plus moi-même et a été plus pénible à mon Fils que sa trahison. Les hommes donc seront condamnés pour ce faux jugement qui leur fait croire que leur péché est plus grand que ma miséricorde [14] ! »

Le mystère de la miséricorde est donc au cœur de notre foi et nous n’avons que cette vie pour découvrir cette bouleversante vérité annoncée par Jean, l’Apôtre bien-aimé : « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru : Dieu est Amour ! » (1 Jean 4,16). Ainsi, nos choix en cette vie préparent notre éternité. Et selon Saint Jean-Paul II, Il faut donc de toute urgence exercer l’intelligence de notre cœur dans la foi pour approcher ce mystère :

« Croire dans le Fils crucifié signifie « voir le Père » (Jean 14,9), signifie croire que l’amour est présent dans le monde, et que cet amour est plus puissant que les maux de toutes sortes dans lesquels l’homme, l’humanité et le monde sont plongés. Croire en un tel amour signifie croire dans la miséricorde. Celle-ci, en effet, est la dimension indispensable de l’amour ; elle est comme son deuxième nom, et elle est en même temps la manière propre dont il se révèle et se réalise pour s’opposer au mal qui est dans le monde, qui tente et assiège l’homme, s’insinue jusque dans son cœur et peut « le faire périr dans la géhenne » (Matthieu 10,28) … Aucun péché de l’homme ne peut prévaloir sur cette force, ni la limiter [15] ! »

En effet, le mystère fou de la miséricorde divine étonne autant les anges qu’il bouleverse le cœur des hommes !  L’Ecriture le confirme tant de fois : « Seigneur, ta miséricorde est sans mesure ! » (Psaume 118,156). Et les paroles uniques sortis du cœur de Sainte Faustine viennent nous le révéler :

« Même si l’on mettait ensemble toutes les langues, celles des hommes et celles des anges, elles ne trouveraient pas assez de mots pour glorifier le mystère de ton amour et de ton insondable miséricorde… Lorsque je médite cela, mon esprit s’arrête et mon cœur se liquéfie de joie !…

Oh, comme la bonté de Dieu est grande, plus grande que ce que nous pouvons en concevoir. Il y a des moments et des mystères de la miséricorde divine à la vue desquels les Cieux sont surpris [16] ! »

Et Faustine poursuit dans un cri bouleversant qui nous ouvre les portes de la Miséricorde :

« La miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère [17]. Une seule chose est nécessaire : que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son cœur aux rayons de la miséricorde divine, et Dieu fera le reste.

La perdition est pour l’âme qui veut se perdre, mais celui qui désire le salut trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur. Seule l’âme qui le voudra elle-même sera damnée, car Dieu ne condamne personne…

Même si j’avais eu sur la conscience les péchés de tous les damnés, je n’aurais pas douté de la miséricorde de Dieu, mais, le cœur contrit, je me serais jetée dans l’abîme de ta miséricorde ! Je crois, O Jésus, que tu ne m’aurais pas repoussé loin de Toi !  Car l’âme rend la plus grande gloire à son Créateur lorsqu’elle se tourne avec confiance vers la miséricorde divine [18]… »

Alors, pour répondre au cri bouleversant de Sainte Faustine, laissons-nous toucher par cette parole de Saint Augustin où résonne le cri de toute sa vie, et surement de la nôtre :

« Toute mon espérance n’est que dans l’étendue de votre miséricorde [19] ! »

 

  3 – La Mère de la miséricorde est toujours là

                                                            « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent…

                                                                                                Il élève les humbles ! »

                                                                                                      Luc 1,50 et 52

                                                                              

                                                           « Marie est celle qui connait le plus à fond

                                                                                   le mystère de la miséricorde divine.

                                                                          Elle en sait le prix, et sait combien il est grand…

                                                                                                        Saint Jean-Paul II    

 

Marie est la première chantre de la Miséricorde divine car Elle l’a porté dans son sein et contemplé d’une manière unique « offerte » sur la Croix de notre salut : le regard fixé sur son Fils crucifié, son cri de Mère traversée de douleur a retenti au plus profond de la blessure même du Cœur ouvert de Jésus… Il en est la résonance parfaite, mystérieuse et cachée comme le contemple la petite Thérèse :

« Un prophète l’a dit, O Mère désolée, il n’est pas de douleur semblable à ta douleur ! (Lm 1,12)

O Reine des Martyrs, en restant exilée, tu prodigues pour nous tout le sang de ton cœur [20] ! »

Emportée en l’amour infini de celui qui est son Enfant et son Sauveur, la Mère de Dieu est devenue Mère des hommes. En étant la Vierge des douleurs au pied de la Croix, son Cœur transpercé s’est ouvert au monde. D’une manière si secrète et si universelle, Marie s’est en quelque sorte identifiée à la parole prophétique de son Magnificat : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent [21] ! » Désormais, le rayonnement maternel de son Cœur Immaculé s’étendra sur tous ceux que Jésus lui a donnés pour enfants, jusqu’au bout du monde et jusqu’à la fin des temps !

Il nous faut bien saisir ici que dans l’histoire du salut, « Marie est aussi celle qui, d’une manière particulière et exceptionnelle, a expérimenté la miséricorde… car le sacrifice de Marie est une participation spécifique à la révélation de la miséricorde… et personne n’a expérimenté autant que la Mère du Crucifié le mystère de la Croix, la rencontre bouleversante de la justice divine transcendante avec l’amour : ce « baiser » donné par la miséricorde à la justice [22]… »

Qui comprendra les larmes de Marie ? Au pied de la Croix, on est devant un mystère si immense et si caché où « les larmes de la Mère des douleurs remplissent l’Ecriture et débordent sur tous les siècles… car toutes les fois que quelqu’un éclate en pleurs, au milieu de la foule ou dans la solitude, c’est Elle-même qui pleure, parce que toutes les larmes lui appartiennent… Les Larmes de Marie sont le Sang même de Jésus-Christ répandu d’une autre manière, comme sa Compassion fut une sorte de crucifiement intérieur pour l’Humanité sainte de Son Fils. Les larmes de Marie et le Sang de Jésus sont la double effusion d’un même cœur… C’est ce qu’exprime les paroles adressées à Sainte Brigitte : « Comme Adam et Eve ont vendu le monde pour une seule pomme, mon Fils et moi, nous avons racheté ce monde avec un seul Cœur [23] ! »

 Une main de tendresse veille sur nous…

                                                          « C’était la main de Marie qui mettait en fuite

                                                                      la terrible tentation qui dominait tout mon être…

                                                                               C’était un jour nouveau qui se levait ! »

                                                                                               Sœur Lucie de Fatima

En ce temps de combat ultime où la violence de l’Ennemi nous oppresse à travers les horreurs de « Babylone la Grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre ! » (Apocalypse 17,5). Les enfants de Fatima nous invitent à découvrir le mystère de la tendresse dans le langage des mains de Marie… elles sont comme notre « Refuge » incessant : « Ce fut la troisième fois que la Dame ouvrit les mains et les abaissa. Selon l’interprétation de sœur Lucie, cette position des mains de Notre Dame signifie le geste prévenant de la Mère qui relève son enfant qui est tombé : la main gauche le relève du sol et la main droite le soutient et le caresse. C’est ainsi que la Vierge est amoureusement attentive à ses fils tombés dans les marécages du péché et de la douleur. A tous, Elle offre sa protection et désire tous les aider à se relever et à marcher dans le bien, unique chemin du bonheur [24]. »

Aussi, quand Jésus dit à sa Mère : « Femme, voici ton Fils ! » (Jean 19,26) : Jean devient le premier enfant de Marie dans le mystère de l’Eglise… et quand Jésus dit à Jean : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27) : sa Parole créatrice ouvre le Cœur de sa Mère à une tendresse universelle inouïe qui s’exercera dans le temps sur tous et chacun de nous… c’est ici que naît dans la foi de l’Eglise le fondement de toute vie mariale :

« Dans le Christ, au pied de la Croix, elle a accepté Jean, et elle a accepté tout homme et tout l’homme. Marie les embrasse avec une sollicitude particulière dans l’Esprit-Saint. La maternité de Marie est donc une participation à la puissance de l’Esprit-Saint… Depuis le temps où Jésus, mourant sur la Croix, a dit à Jean : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27) ; depuis le temps où le disciple la prit « chez lui », le mystère de la maternité spirituelle de Marie a eu son accomplissement dans l’histoire avec une ampleur sans limites… car lorsque Jésus dit sur la Croix : « Femme, voici ton fils ! » (Jean 19,26), il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère… Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle [25]… »

Ainsi donc, quand du haut de la Croix, le Christ fait de sa Mère, « notre Mère », cela la lie à jamais au mystère de l’Eglise à travers le temps.  Le Pape Saint Paul VI la proclamera d’ailleurs « Mère de l’Eglise », à l’issue du Concile Vatican II, en faisant référence en particulier à Saint Ambroise de Milan au IV° siècle. Car en vérité, la Vierge a reçu de Dieu la mission de veiller maternellement sur tous les hommes et sur chaque homme en particulier. Elle vient pour les protéger et les conduire vers son Fils Sauveur. Elle est le visage maternel de l’Esprit-Saint qui déploie en douceur la puissance du salut. Qui comprendra l’inépuisable tendresse du Cœur de Marie ? Elle nous aime comme elle a aimé Jésus au pied de la Croix… et c’est pourquoi, à Fatima, son Cœur Immaculé est entouré d’une couronne d’épines : il est le signe douloureux qui la lie à nous à chaque instant de l’histoire du salut.

Cette tendresse du Cœur de Marie s’est révélée dans l’attentat subi par Saint Jean-Paul II à Rome sur la place Saint Pierre : quand le 13 mai 1981, Ali Agça, membre d’une organisation islamiste, tente d’assassiner Jean-Paul II de plusieurs coups de feu… Le Pape s’écroule dans la papamobile et on l’emporte de toute urgence vers la clinique Gemelli. Il est gravement touché, mais une main de tendresse veille sur lui… car derrière cette date du 13 mai se profile le Cœur d’une Mère.

En l’an 2000, le Cardinal Ratzinger en a fait un commentaire théologique émouvant : « Dans la vision de Fatima, le Pape aussi est tué sur la voie des martyrs. Et lorsque, après l’attentat du 13 mai 1981, le Pape se fit apporter le texte de la troisième partie du « secret », ne devait-il pas y reconnaître son propre destin ? Il a été proche des portes de la mort et il a lui-même expliqué comment il a été sauvé : « C’est une « main maternelle » qui guida la trajectoire de la balle et le Pape agonisant s’est arrêté au seuil de la mort » (13 mai 1994). Qu’ici une « main maternelle » ait dévié la balle mortelle montre seulement encore une fois qu’il n’existe pas de destin immuable, que la foi et la prière sont des puissances qui peuvent influer sur l’histoire et que, en définitive, la prière est plus forte que les projectiles [26] »

Cet événement ecclésial unique a une portée sociétale universelle et nous laisse entrevoir la puissance protectrice du saint Rosaire que Jean-Paul II priait au quotidien : en effet, que de balles mortelles recevons-nous au quotidien ! La déchéance post-moderne nous soumet à la déferlante du Mal où l’humanité devient du consommable à tous les âges et à tous les étages de la société ! Mais si nous nous tournons chaque jour vers Marie par le Rosaire, ce sera un 13 mai permanent[27] ! Nous permettrons à la Vierge d’étendre sur nos vies « sa main protectrice » qui arrêtera toutes les balles mortelles d’une civilisation décadente dominée par le pouvoir transitoire de la Bête [28]

La Noce est prête !

                                                  « Soyons dans l’allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu,

                                                   car voici les noces de l’Agneau, et son épouse s’est faite belle ! »

                                                                                                             Apocalypse 19,7

Il nous faut imiter la foi vive des premiers chrétiens face aux persécutions : ils rayonnaient de charité entre eux et envers tous en attendant « d’un seul cœur » le retour du Seigneur dans la vigilance d’une prière incessante… (1 Pierre 4,7-8) et comme eux, nous devons prendre au sérieux les appels si forts du Seigneur dans les Evangiles eschatologiques qu’une grande partie de l’Eglise actuelle semble oublier… pourtant, notre vie chrétienne doit être traversée par cette ferme attente du retour du Seigneur ! Nos cœurs doivent être éveillés et prêts comme les vierges sages de l’Evangile : « Quand arriva l’Epoux : celles qui étaient prêtes entrèrent avec Lui dans la salle des noces, et la porte se referma. Finalement, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » Mais il répondit : « En vérité je vous le dis, je ne vous connais pas ! » Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure ! » (Matthieu 25,1-13).

Cette parole du Christ peut nous sembler terriblement sévère, mais en réalité elle révèle l’insouciance des vierges folles : « Je ne vous connais pas ! » dit le Seigneur qui soulève le voile sur une relation qui n’a jamais existé… car si le cœur ne cherche plus le vrai sens de la vie, il n’est rempli que d’un esprit de jouissance du monde : c’est comme connaître le Seigneur de nom, mais ne l’avoir jamais cherché et attendu ! Le réveil dans la foi est donc d’une urgence absolue car l’issue peut être terrible ! Jésus miséricordieux le laisse entendre à Sainte Faustine : « O malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la miséricorde divine ; en vain vous appellerez, il sera déjà trop tard [29] ! »

Aimer selon l’Evangile implique la vigilance de la prière et de la charité, car l’amour vrai sait attendre sans se lasser !  Mais on n’attend plus quelqu’un que l’on a quitté : on est parti comme l’enfant prodigue « dans un pays lointain » (Luc 15,13) pour perdre sa vie. Egaré dans la déchéance, sa mémoire le tourne alors vers ce « Père » qui a tant respecté sa liberté de partir et dont il a épuisé les largesses, non le Cœur… car ce « Père » si mystérieux qu’il n’a jamais vraiment « connu » n’a cessé de l’attendre avec une inlassable patience. Dans cette parabole phare, le Christ nous dévoile ici l’infinie tendresse d’un « regard » qui nous attend sans jamais se lasser : « Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion… » Aussi, un pas vers lui [30] en déclenche mille vers nous : « Il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement ! » (Luc 15,20). Telle est l’éruption de la miséricorde de Dieu qui nous attend à chaque instant…

Sainte Faustine, apôtre de la miséricorde, en a déjà témoigné plus haut pour notre temps : « La miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère. Une seule chose est nécessaire : que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son cœur aux rayons de la miséricorde divine, et Dieu fera le reste … »

Il faut cependant ne pas oublier que Dieu ne fera pas « le reste » du chemin sans la ferveur de notre cœur à le suivre et l’aimer : vouloir entrer dans la salle des Noces sans « la robe de la connaissance » qu’implique l’agapè aboutira au drame de l’exclusion et de l’infranchissable distance (Matthieu 22,11-14). Il reste vrai cependant que les conversions massives de dernières minutes peuvent exister en masse, à commencer par le bon larron crucifié près de la Croix de Jésus (Luc 23,42-43) ou la parabole du festin nuptial à partir des invités qui se désistent :

« Alors le roi dit à ses serviteurs : « La noce est prête, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc au départ des chemins, et conviez aux noces tous ceux que vous pourrez trouver ! » Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins, ramassèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle des noces fut remplie de convives ! » (Matthieu 22,8-10).

Au temps de la venue du Messie, seuls ceux dont le cœur était ouvert aux alertes des Prophètes jusqu’à Jean-Baptiste reconnaissaient peu à peu en Jésus le Verbe de Dieu fait chair… de même à notre époque, la Vierge Marie, Reine des prophètes, vient par ses Apparitions ouvrir nos yeux sur l’urgence de notre conversion au Sauveur : sa tendresse maternelle nous entoure et nous porte pour tenir debout dans la foi et l’espérance. Elle est là : « Vêtement de confiance pour ceux qui sont nus… Nuée brillante qui abrite sans cesse les croyants !… Soutien inébranlable de la foi, signe éclatant de la grâce par qui fut dépouillé l’Enfer [31] ! »

 

4 – Le Cœur de la Femme : Refuge des derniers temps !

                                                             « Le Fils de l’homme, quand il viendra,

                                                                                      trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                                                                                                             Luc 18,8

 

                                                                          « La Femme reçut les deux ailes du grand Aigle

                                                                                  pour voler au désert jusqu’au Refuge

                                                                               où, loin du Serpent, elle doit être nourrie… »

                                                                                                             Apocalypse 12,14

Dans cette première partie du XXI° siècle, nous vivons une accélération unique de la fin des temps ! Et face à l’évolution vertigineuse du monde actuel, le Concile Vatican II nous affirme expressément que « l’Eglise a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile[32] ! » Dans la vigilance incessante du cœur qu’implique la Parousie[33], les recommandations du Seigneur devraient nous apparaître aujourd’hui d’une telle urgence : « Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître. Tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir ! » (Matthieu 24,42-44).

« Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme » (Luc 21,36).

 

Elle vient jusqu’à moi…

                              « Et parce qu’Elle est au Ciel, Marie peut maintenant voir toutes nos larmes,

                                                     entendre tous nos cris de détresse, écouter toutes nos prières… 

                                            Elle peut être partout présente, jusqu’à pouvoir apparaître

                                                                              quand et où son Fils l’envoie ! »

                                                                                             Daniel-Ange

                                                             

L’un des grands signes eschatologiques de notre temps n’est-il-pas les venues multiples de la Vierge ? A travers ses Apparitions, signes de sa vigilante tendresse, Marie délivre des messages de plus en plus urgents pour tous ses enfants de la terre… Depuis deux siècles, tout particulièrement, Marie nous poursuit de la folle bienveillance de son Cœur maternel ! Sous l’influence du Dragon (Apocalypse 12,3-4), ne sommes-nous pas rendu aujourd’hui dans une civilisation qui est devenue prédatrice de la beauté, de la lumière et de la vie ?

La Vierge de lumière vient donc nous prévenir. Elle veut faire reculer les conséquences affreuses de nos choix de société. Ils ne peuvent aboutir qu’à la violence, l’exploitation et à la guerre en ce monde ; et à la possibilité de l’Enfer dans l’autre ! C’est sans doute la raison pour laquelle Marie a fait voir l’Enfer aux enfants de Fatima pour nous prévenir de l’aboutissement monstrueux d’une vie sans « Dieu qui est Amour » (1 Jean 4,16). A travers les venues de Marie, nous pouvons deviner ce qu’Elle chante ardemment dans son Magnificat et dont elle est le pur reflet : « Il a jeté les yeux sur son humble servante ; oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ! Car le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses, Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ! » (Luc 1,48-50).

Eblouis d’une telle tendresse, nous en sommes bouleversés comme Elisabeth à la Visitation : « Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Luc 1,43). Cette parole phare d’Elisabeth laisse entrevoir toutes les Apparitions futures de la Vierge, mais aussi et surtout sa présence continuelle dans le quotidien de la foi : celle d’une Mère toujours penchée sur les fragilités et les combats de ses enfants. La tendresse de Dieu resplendit dans son Visage… car Il a la même Mère que moi ! (Jean 19,26).

Marie est notre Rempart et notre Refuge face aux terribles dangers de l’ultime fin des temps où le Dragon déploie mondialement son œuvre de perdition… (Apocalypse 12,3-4 / 12 à 17). Ainsi, à l’image de Noé, l’Esprit nous appelle à entrer dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse. Là, nous serons protégés et nous deviendrons dans l’humilité priante des signes d’espérance et de paix pour ce monde au bord du gouffre. Marie l’a affirmé : « J’ai été le soutien de l’Eglise naissante, je le serai aussi à la fin des temps : mon sein s’ouvrira à tous ceux qui voudront y entrer [34]… »

Dans « la communion des Refuges du Cœur Immaculé », nous sommes appelés à suivre les traces de Saint Jean, l’Apôtre bien-aimé : il a reçu Marie « chez lui » pour vivre auprès d’Elle une relation filiale unique et une intimité silencieuse que son Evangile et l’Apocalypse laissent deviner… l’Evangile de Jean est comme une « résonnance » du Cœur de Marie : l’Apôtre demeure bien ce témoin unique saisi dès le début par la beauté du Visage du Christ et la lumière de ses paroles. Il est le disciple bien-aimé qui se tient « tout contre Jésus » (Jean 13,23). Mais depuis que Jésus lui a dit : « Voici ta Mère ! » Son cœur est entré dans un nouveau regard : voir Jésus à travers le Cœur de la Mère…

Telle est la vérité cachée qui traverse l’Evangile et se révèle en crescendo à la fin des temps : « Ceux qui ici-bas aiment la Vierge… aiment ce que Jésus, ici-bas, a le plus aimé. Un jour, il leur sera dit : – Quand tu aimais ma Mère, ton cœur, sans même que tu y penses, devenait conforme à mon Cœur ! Tu ne pouvais t’approcher d’Elle sans t’approcher de Moi, et c’est Moi qui disposais ainsi toutes choses pour te mieux capter. Comment pourrais-je oublier ton amour d’enfant ? Comment pourrais-je ne pas te pardonner ? En aimant ma Mère, ne m’as-tu pas ôté tout droit de te condamner [35] ? »

La Vierge est un mystère de présence à découvrir jour après jour au cœur de l’Eglise, et c’est pourquoi « on peut dire que l’Eglise est mariale. Cela signifie que l’Eglise, spontanément et sans même y songer, regarde les mystères de la révélation chrétienne avec les yeux de la Vierge. Elle sait que la Vierge a regardé ces choses avant nous. Ce qu’elle retrouve dans les mystères de l’Annonciation, de Noël, de la Rédemption sur la Croix, de Pâques, de l’Ascension, de Pentecôte, c’est cela même que la Vierge y a vu. La foi de la Vierge colore à jamais la foi de l’Eglise [36]. »

Marie est la « Femme » qui a enfanté « la Lumière du monde » (Jean 9,5). Et si nous voulons mieux situer sa mission dans les derniers temps, il nous faut découvrir la vision johannique du livre de l’Apocalypse [37] où Elle surgit à travers le mystère cette Femme qui resplendit de la beauté de Dieu :

« Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ! » (Apocalypse 12,1)

Avec bien des commentateurs, on peut reconnaitre ici que ce chapitre 12 « est l’un des plus centraux de l’Apocalypse, de par l’importance de son contenu. En regard des chapitre précédents ou suivants, il apparaît comme autonome, bien qu’il soit, bien sûr, inclus dans le contexte général [38]… »

Cette Femme-lumière renvoie au mystère de l’Eglise et à Celle qui en est la Mère : Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise. Dans son Exhortation Apostolique « Signum Magnum [39]», le Pape Paul VI nous le confirme magnifiquement : « Le signe grandiose que Saint Jean vit dans le ciel : une Femme enveloppée de soleil, la liturgie l’interprète, non sans fondement, comme se rapportant à la très Sainte Vierge Marie, Mère de tous les hommes par la grâce du Christ rédempteur… et nous exhortons tous les fils de l’Eglise à renouveler personnellement leur propre consécration au Cœur Immaculé de la Mère de l’Eglise… avec cette certitude que l’insigne Reine du Ciel et notre très douce Mère ne cessera jamais d’assister tous et chacun de ses enfants, et ne privera jamais l’Eglise du Christ tout entière de son céleste patronage ! »

Notre foi en Eglise doit donc être soulevée par la puissance de l’espérance à travers le Cœur Immaculé de Marie. Nous sommes appelés à opérer une conversion évangélique urgente dans notre approche de l’Apocalypse : découvrir sa signification biblique la plus authentique possible nous rend libre pour aller de l’avant, et non pour nous enfermer dans la peur… car au lieu d’une affreuse catastrophe, le livre ultime de Jean est une « Révélation » qui ouvre la porte mystérieuse du dessein bienveillant de Dieu. Il s’opèrera dans l’histoire à travers les méandres, les horreurs et les contradictions du péché des hommes… mais « Dieu est Amour » et « Il est plus grand que notre cœur ! » (1 Jean 4,16 et 3,20).

Il nous faut donc bien saisir que l’Apocalypse est un genre littéraire caractérisé par le dévoilement d’une œuvre mystérieuse qui s’opère secrètement dans l’histoire… elle dépasse infiniment l’approche humaine et elle s’adresse à la sagesse de la foi. Elle ne suscite en rien les délires du monde [40] sur les temps de la fin, car Dieu reste toujours transcendant au cœur même de sa proximité. Pour s’en convaincre, il faut relire les chapitres 5 à 8 de l’Apocalypse de Jean : Là, on comprend que seul « l’Agneau » peut ouvrir le livre avec les sept sceaux parce qu’il a inauguré l’ère nouvelle à travers la Rédemption.

 

Le secret des fleurs de Marie…

                                                       « Voici un secret que le Très haut m’a appris,

                                                            et que je n’ai pu trouver en aucun livre ancien ni nouveau… 

                                                       Ce secret ne devient grand qu’à mesure qu’une âme en fait usage ! »

                                                                                        Saint Louis Marie de Montfort

 

C’est tout le sens des venues de Notre Dame sur la terre : Elle veut nous garder « humbles et éveillés » dans le Rosaire, la prière phare et secrète des derniers temps ; il est le signe puissant qui nous lie à chaque instant à son Cœur de Mère, notre invincible « Refuge » face au déluge actuel des puissances des ténèbres. Et comme l’écrit Mgr Marc Aillet dans sa remarquable analyse : « Avec ces avertissements, la Vierge Marie s’inscrit dans la perspective de la fin des temps où, selon la vision de Saint Jean dans l’Apocalypse (13,6-8 ; 13-14), on connaîtra une grande confusion avec l’avènement de « l’Antéchrist » et du « faux prophète. » L’Eglise passera par des tribulations et le « Mystère d’iniquité » éclatera sous la forme d’une « imposture religieuse » et de « l’apostasie de la vérité ». Ce déchaînement des puissances du Mal se conclura par la victoire définitive de Dieu [41].

A Fatima, la Vierge Marie apparaît comme la Femme de l’Apocalypse : « Un signe grandiose apparut au Ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête » (Apocalypse 12,1). Le miracle du soleil, vu par une foule de témoins, accompagnant sa dernière Apparition, le 13 octobre 1917, en est l’éclatante confirmation. C’est le combat eschatologique entre la Femme et le Dragon qui aboutira à la Victoire du Christ en Marie (Apocalypse 12,1-17). A Fatima, Marie annonce ce bel épilogue : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera [42] ! »

Lors de l’Apparition du 13 juin 1917, Lucie exprime aussi à la Vierge un désir qui habite secrètement au plus profond du cœur humain : « Je voudrais vous demander de nous emmener au Ciel ! » Notre civilisation post-moderne a souvent « normalisé » l’horreur par l’inversion des valeurs ; mais demeure en elle « un cri secret », même si elle flirte trop souvent avec l’Enfer qui récupère faussement cette soif mystérieuse… et ce cri résonne au plus profond de tout homme depuis la chute originelle (Genèse 3,1-24) :  le désir sans fond de voir Dieu !

Dans sa réponse, Marie répond à ce désir fondamental et dévoile quel sera le chemin de chaque enfant vers ce Ciel promis. Choisis par son Cœur, Elle révèle la mission unique de chacun : « Oui, Jacinthe et François, je les emmènerai bientôt, mais toi, tu resteras ici pendant un certain temps. Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé… »  Et Notre Dame fait alors cette promesse inouïe :

« A celui qui l’accepte, je promets le salut, et ces âmes seront aimées de Dieu, comme des fleurs placées par moi pour orner son Trône ! »

Une parole théologiquement folle de Saint Louis Marie de Montfort vient comme expliciter cette promesse unique de la Vierge sur « ses » fleurs, nées de son Cœur :

« Pauvres enfants de Marie, votre faiblesse est extrême… mais réjouissez-vous : voici le secret que je vous apprends, secret inconnu de presque tous les chrétiens… et que je n’ai pu trouver en aucun livre ancien, ni nouveau : il n’y a point et il n’y aura jamais créature où Dieu soit plus grand, hors de lui-même et en lui-même, que dans la divine Marie, sans exception ni des bienheureux, ne des chérubins, ni des plus hauts séraphins, dans le paradis même… Marie est le paradis de Dieu et son monde ineffable, où le Fils de Dieu est entré pour y opérer des merveilles, pour le garder et s’y complaire…

Il a fait un monde pour l’homme voyageur, c’est celui-ci ; il a fait un monde pour l’homme bienheureux et c’est le paradis ; mais il en a fait un autre pour lui, auquel il a donné le nom de Marie ; monde inconnu presque à tous les mortels ici-bas et incompréhensible à tous les anges et les bienheureux, là-haut dans le Ciel, qui, dans l’admiration de voir Dieu si relevé et si reculé d’eux tous, si séparé et si caché dans son monde, la divine Marie, s’écrient jour et nuit : Saint, Saint, Saint ! (Isaïe 6,3) …  Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître ; et à qui il ouvre ce jardin clos pour y entrer… cette âme ne trouvera que Dieu Seul, sans créature, dans cette aimable créature… car il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’il y est descendu. Partout ailleurs, il est le Pain des forts et des anges ; mais, en Marie, il est le pain des enfants [43] ! »

C’est exactement l’expérience des enfants de Fatima dès la première Apparition où « la Vierge ouvrit les mains pour la première fois et projeta sur eux un faisceau de lumière mystérieuse, à la fois si intense et si profonde que, pénétrant dans leur poitrine jusqu’au plus intime de l’âme, elle les fit se voir eux-mêmes en Dieu… »

Avec un sens théologique très sûr, le petit François remarque avec justesse la « médiation » lumineuse de Marie : « J’ai beaucoup aimé voir l’Ange… mais j’ai aimé encore plus Notre Dame. Ce que j’ai aimé le plus a été de voir Notre Seigneur dans cette lumière que Notre Dame nous a mise dans la poitrine. J’aime tellement Dieu !… Nous étions là à brûler dans cette lumière qui est Dieu, et nous ne nous consumions pas ! Comment est Dieu ?… Personne ne pourra jamais le dire [44] ! »

Mon Cœur Immaculé sera ton Refuge…

                                                     « L’âme qui implore Marie ne peut périr…

                                                         Elle garde la paix malgré la fureur de la tourmente…

                                                         Heureuse l’âme qui a su trouver cet abri, ce refuge ! »

                                                                            Sainte Bernadette de Lourdes

 

Lucie comprend alors que François et Jacinthe partiront assez vite au Ciel, mais qu’elle devra rester plus longtemps sur terre et cela lui semble cruel : « Je vais rester ici toute seule ? » C’est alors que la Vierge de lumière lui adresse une « promesse prophétique » en la plongeant dans la lumière de son Cœur Immaculé… et dans le mystère de sa tendresse maternelle, comment ne pas envisager que cette parole s’adresse aussi à chacun de ses enfants sur la terre ?

« Ne te décourage pas, je ne t’abandonnerai jamais ! Mon Cœur Immaculé sera ton Refuge et le Chemin qui te conduira jusqu’à Dieu… »

Ainsi, dans l’Apparition phare de la fin des temps, Marie présente son Cœur comme le « Refuge » où il est bon de se blottir et de se cacher pour être protégé du redoutable déchaînement final du Dragon (Apocalypse 12,3-4). Et n’est-ce-pas ce que nous vivons aujourd’hui après la crise du covid ? Nous sommes plongés dans un monde de plus en plus « numérisé » où chaque personne humaine disparaît peu à peu dans la masse marchande du profit.

La Vierge, Elle, avec toute sa douceur, vient humblement demander de l’aide priante pour sauver une multitude d’enfants perdus dans la civilisation du chaos. Au-delà des paroles, la tendresse de la Mère va s’exprimer par ses mains :

« Au moment où la Vierge prononça ces dernières paroles, Elle ouvrit de nouveau les mains et montra, devant la paume de la main droite, son Cœur entouré d’épines qui paraissaient s’y enfoncer. Les trois enfants comprirent alors que c’était le Cœur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l’humanité, qui demandait réparation… »

Ce Cœur douloureux de Marie est l’écho parfait du Cœur transpercé de Jésus par les péchés du monde… et quand les trois enfants « comprirent », ils sont comme mystérieusement transportés au pied de la Croix, solidaires de la Mère des douleurs : « Elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement ! » (Apocalypse 12,2). Et puis ensuite, c’est la mission de chaque enfant qui est révélée par ses mains lumineuses :

« En même temps, le mystérieux faisceau lumineux qui sortait des mains de Marie plongea pour la seconde fois les trois enfants dans le reflet de cette lumière divine immense. Dans cette lumière, ils furent submergés en Dieu. Jacinthe et François paraissait être dans la partie de cette lumière qui s’élevait vers le Ciel, et Lucie dans celle qui se répandait sur la terre. »

La réalisation de cette vision s’accomplira parfaitement : François et Jacinthe, après bien des souffrances offertes, partiront vers le Ciel respectivement le 4 Avril 1919 et le 20 février 1920. Lucie aura une longue mission liée aux messages de Notre Dame de Fatima et les rejoindra le 13 février 2005.

Ainsi, tant la beauté que la gravité unique du message de Fatima nous révèlent l’urgence d’écouter Notre Dame à travers ses Apparitions régulières et maternelles, mais plus spécialement ces deux derniers siècles : rue du Bac, Pontmain, La Salette, Lourdes, Banneux, Garabandal, Akita, Kibeho, Medjugorje… et tant d’autres !

Alors, comme l’affirme le Catéchisme de l’Eglise catholique : « Si la Révélation est achevée, elle n’est pas complétement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles… Au fil des siècles il y a eu des révélations dites « privées », dont certaines ont été reconnues par l’Eglise. Elles n’appartiennent pas cependant au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas « d’améliorer » ou de « compléter » la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement [45]… »

Si notre foi en Eglise doit situer les Apparitions privées à leur juste place ; il semblerait injuste et imprudent de vouloir les ignorer en ces temps de terribles bouleversements… En ce sens, les Apparitions de Notre Dame à Fatima en témoignent de manière unique : le fait que les Papes Paul VI, Jean-Paul II, Benoit XVI soient venus à Fatima est un signe remarquable du lien vital et prophétique entre l’Eglise et la Mère de l’Eglise : Marie ne vient que pour nous aider à avancer sur les chemins du salut dans la fidélité à la Parole du Christ. Elle vient aussi pour nous avertir sur la situation dangereuse du monde… Pour le centenaire de Fatima en 2017, Le Pape François a lancé un message fort en ce sens où il affirmait avec gravité et espérance :

« Les enfants avaient vu la Mère du Ciel. Le regard d’un grand nombre s’est alors dirigé dans la direction que suivaient leurs yeux… mais, Elle, présageant et nous mettant en garde contre le risque de l’enfer où mène la vie – souvent proposée et imposée – sans Dieu et qui profane Dieu dans ses créatures… Elle est venue nous rappeler la lumière de Dieu qui demeure en nous et qui nous couvre… car Fatima est surtout le manteau de lumière qui nous couvre, sous la protection de Marie [46] ! »

Et comment oublier ici une autre parole du Pape Benoît XVI à Fatima 7 ans avant :

« Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait… Notre Mère bénie est venue du Ciel pour mettre dans le cœur de ceux qui se recommandent à Elle, l’amour de Dieu qui brûle dans le sien… Puissent ces sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâter le triomphe du Cœur Immaculé de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité [47] ! »

La tendresse inlassable de la Mère de l’Eglise frappe chaque jour à la porte de notre cœur… et Elle offre son Cœur comme « le Refuge » unique et « le Chemin » sûr pour traverser les terribles épreuves de notre temps et fortifier nos cœurs dans la foi et l’espérance face aux déchainements tous azimuts de l’infernal Dragon ! Ses innombrables Apparitions sont le signe que notre conversion au Christ est urgente car la fin des temps s’accélère ! Et si « la fin des temps » commence avec l’Ascension au Ciel du Seigneur, ayons une vive conscience que 2000 ans après sa venue, nous sommes arrivés dans « les temps de la fin ». A travers ses plus récentes Apparitions à Garabandal, l’Escorial, Medjugorje ou Trevignano Romano, la Vierge laisse entendre qu’il est urgent de se convertir en se confiant à Elle qui prolonge le temps de la Miséricorde. Un grand Saint Polonais nous le confirme :

« Il nous arrive si souvent de ne pas avoir été fidèles à la grâce… Voilà pourquoi Dieu nous a donné la céleste Mère à qui Il a confié tout l’ordre de la Miséricorde, comme s’il voulait nous protéger devant sa justice…. Bien que nous ayons sur la conscience de graves péchés, nous pouvons nous relever. Il suffit simplement de s’approcher de l’Immaculée. Que celui ou celle qui tombe se tourne vers Marie en toute confiance [48]… »

Il est donc d’une urgence absolue de nous tourner vers la Mère qui s’offre pour prolonger le temps de la miséricorde : « Dis à tous ceux qui ne tiennent pas compte des messages de ma Mère, ni de ses exhortations, que le châtiment est très proche… qu’ils sachent tous aussi, que c’est ma Mère qui retient le châtiment par ses larmes et ses douleurs. Elle supporte ses souffrances pour tous ses enfants, Elle donne des avertissements, parce qu’Elle ne veut pas qu’ils se condamnent, mais ils ne font pas cas d’Elle [49]… »

Cette compassion douloureuse de Marie qui retarde la justice de Dieu nous renvoie à la vision de Fatima décrite plus haut : la main de tendresse de Notre Dame stoppe le feu destructeur de l’épée de l’Ange de la justice. Nous avons du mal face à une telle vision et à faire le lien avec ce Dieu qui est Amour. C’est parce que nous ne connaissons que si peu la folle patience de l’infinie miséricorde de Dieu qui écoute le Cœur suppliant de sa Mère. Dans les « douleurs de l’enfantement » (Apocalypse 12,2), Elle nous protège depuis si longtemps en retenant le bras de la justice divine comme Elle l’a révélé à La Salette. En effet, dans son élan maternel, Marie est penchée sur chacun et chacune pour nous offrir d’instant en instant l’indicible tendresse de Dieu qui passe par son Cœur. Et chaque enfant perdu dans la désespérance ou la révolte peut s’approcher : son Cœur Immaculé est douloureux car tous les cris et les silences de ceux et celles qui se perdent viennent y résonner…

C’est ce mystère dévoilé du Cœur blessé de Marie qui a tant touché les enfants de Fatima. Saisis par la compassion de la Mère, leurs cœurs s’embrasent d’amour dans la prière et le sacrifice car chaque instant devient un rendez-vous d’amour pour sauver les pécheurs en train de se perdre… c’est tout le sens du désir fou de Jacinta :

« Si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu que j’ai là, dans la poitrine… et qui me brûle et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ! »

Le Cœur de Marie notre Mère est « le Refuge sûr » des derniers temps que nous vivons… et pour le mieux saisir, il faut remonter à la source : la terrible persécution des premiers disciples de Jésus en Judée qui a conduit Jean à protéger Marie en la conduisant très loin sur les hauteurs d’Ephèse, le premier Refuge ! C’est là que commence les débuts de sa vie mariale… Durant les trois ans à la suite du Christ, il avait déjà une relation privilégiée avec la Mère du Seigneur dont l’aboutissement est sa présence « près d’Elle » au pied de la Croix (Jean 19,26). Mais à Ephèse, il entre plus profondément dans l’intimité silencieuse du Cœur de Marie… car résonne toujours en son propre cœur la Parole du Maître crucifié : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27).

Dans la solitude du premier Refuge, Jean est enfanté de l’intérieur par Celle dont « toute la gloire est au-dedans » (Psaume 44,14). Et à travers une relation filiale où prédomine l’orientation contemplative, l’Apôtre bien-aimé a découvert le trésor sans fond de la Mère : cachée dans le silence, Elle a gardé les secrets de l’Evangile en son Cœur (Luc 2,19) … et n’est-ce pas là que le disciple bien-aimé de Jésus a eu une nouvelle révélation ? Il découvre en effet avec bonheur que le « vrai Refuge » de l’Eglise [50] est et sera le Cœur silencieux de Marie. Le Refuge n’est pas d’abord un lieu géographique ou un symbole, mais l’inépuisable tendresse d’une Mère attentive… Celle que Jean verra un jour « enveloppée du Soleil » : cette Femme couronnée de douze étoiles ! (Apocalypse 12,1). Et le « Voici ta Mère » reçu du Seigneur au pied de la Croix résonne maintenant d’une toute autre ampleur ! Il saisit qu’il est le premier enfant de la Mère de Jésus car « depuis le temps où le disciple la prit « chez lui », le mystère de la maternité spirituelle de Marie a eu son accomplissement dans l’histoire avec une ampleur sans limites… et lorsque Jésus dit sur la Croix : « Femme, voici ton fils ! » (Jean 19,26), il ouvrit d’une manière toute nouvelle le Cœur de sa Mère [51]… »

 

Les Refuges de Marie des derniers temps…

                                         « La terre se pervertit au regard de Dieu et elle se remplit de violence…

                                                                             Toute chair avait une conduite perverse !

                                                             Dieu dit à Noé : « Entre dans l’Arche, toi et toute ta famille… »

                                                                                                      Genèse 6,11-12 et 7,1

Les derniers temps sont à nos portes et, à l’image de Noé, L’Esprit nous appelle à entrer dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse. Là, fidèles à la Parole de Dieu et au saint Rosaire, nous serons des signes d’espérance et de paix pour ce monde actuel au bord du gouffre…

Désormais le grand combat entre la Femme et le Dragon est entré dans sa phase finale. Il est donc primordial de chercher protection près de la Mère de l’Eglise pour que ne faiblisse notre espérance ! Et, en ces temps redoutables où l’Ennemi nous menace du feu de l’Enfer, Marie se présente à nous comme « l’Arche nouvelle », l’autre nom du « doux Refuge » offert à notre fragilité : « Mon Cœur Immaculé : c’est votre Refuge le plus sûr et le moyen de salut que, en ce moment, Dieu donne à l’Eglise et à l’humanité… Quiconque n’entre pas dans ce Refuge sera emporté par la Grande Tempête qui a commencé à faire rage… C’est le Refuge que votre Mère céleste vous a préparé. Ici, vous serez à l’abri de tout danger et, au moment de la tempête, vous trouverez votre paix [52]… »

Ce « Refuge du Cœur de la Mère », Jean a été le premier à le découvrir à Ephèse en gardant au cœur une des paroles ultimes du Maitre crucifié : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27). Il a été aussi le premier à croire à la Résurrection de Jésus face au tombeau vide : « Alors entra aussi l’autre disciple, arrivé le premier au tombeau : Il vit et il crut ! » (Jean 20,8). Et quand on a saisi combien la Cœur de la Mère est notre « Refuge » et notre « douceur » pour vivre les combats de la foi… Comment ne pas imaginer que l’Apôtre bien-aimé n’ait médité d’Ephèse à Patmos les références à la Parole qui prennent alors un tout autre sens : la tendresse de Dieu se découvre et se dit aux plus fragiles à travers le « Refuge » du Cœur de la Mère ! Elle est le « Refuge » caché du Cœur de Dieu :

      « Le Seigneur est un refuge pour l’opprimé aux jours de détresse…

         L’attente des humbles ne sera jamais déçue ! »

                                      (Psaume 9-10,10 et 19)

      « Garde-moi, ô Dieu, mon refuge est en toi ! »

                                                (Psaume 16,1)

       « Tu es pour moi un refuge, de l’angoisse tu me gardes,

          de chants de délivrance, tu m’entoures… »

                                                   (Psaume 32,7)

       « Dieu est pour nous refuge et force,

          secours dans l’angoisse toujours offert ! »

                                                    (Psaume 46,1)

      « Seigneur, tu as été pour nous un refuge d’âge en âge ! »

                                                     (Psaume 90,1)

« Pour ses enfants, il est un refuge… »

(Proverbe 14,26)

« Tu as été un refuge pour le faible,

un refuge pour les malheureux plongé dans la détresse… »

(Isaïe 15,4)

« Le Seigneur est ma force et ma forteresse,

mon refuge au jour de la détresse ! »

(Jérémie 16,19)

Et dans son chapitre 12 qui est en quelque sorte le cœur de l’Apocalypse, Jean attire notre attention et y revient par deux fois comme pour nous prévenir : cachés dans le silence du désert par l’incessante prière, nous serons protégés dans « l’Arche – Refuge » du Cœur de la Femme… et nous savons aujourd’hui que c’est la prière du Rosaire vécue comme une consécration quotidienne au Cœur Immaculé de Marie ! Alors, ces paroles de Jean retentissent avec une telle lumière sur notre actualité :

« Son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône,

tandis que la Femme s’enfuyait au désert,

où Dieu lui a ménagé un refuge

pour qu’elle y soit nourrie mille deux cent soixante jours… »

(Apocalypse 12,6)

 

« Le Dragon se lança à la poursuite de la Femme…

Mais Elle reçut les deux ailes du grand aigle

pour voler au désert jusqu’au refuge

où, loin du Serpent, Elle doit être nourrie

un temps et des temps, et la moitié d’un temps… »

(Apocalypse 12,13-14)

Pour situer ce mystère du Cœur de Marie comme « Refuge des derniers temps », il faut bien saisir que le grand combat actuel n’est plus seulement à l’extérieur de l’Eglise, mais « ad intra ». L’Eglise a toujours été attaquée de l’extérieur, et même partiellement de l’intérieur par les déviances des hérésies. Mais aujourd’hui, une poussée vers des horizons ambigus peut remettre partiellement en question l’identité même de l’Eglise, née du Saint Esprit pour annoncer [53] l’amour du Christ vivant à tous les hommes ! Or le feu de l’évangélisation en direct qui traverse le Nouveau Testament (Luc 8,1-3 / Ephésiens 3,1-12 / 1 Jean 1,1-4) semble disparaître au profit d’une culture du dialogue où s’efface peu à peu l’annonce de la bonne nouvelle « à temps et à contretemps ! » (2 Timothée 4,2). On connaît les mises en garde répétées aux « mouvements remplis d’une ardeur évangélique, prêts à annoncer la beauté du Christ : « Surtout, ne faites pas de prosélytisme !… En réalité, le plus grand défi pour l’Eglise universelle est son incapacité actuelle à revenir au cœur de la foi chrétienne [54] ! »

Entrer dans la Communion des refuges de Marie est d’abord un choix du cœur pour vivre une communion spirituelle mariale qui commence là où nous sommes. Car le premier témoignage que nous avons à vivre est la fidélité au Rosaire en y invitant autour de nous ceux qui le veulent, car les évènements actuels vont poser de terribles questions sur le sens de la vie et le vrai bonheur. Ceux et celles qui prient en se laissant guider par la Sainte Vierge deviendront de vrais témoins de l’amour de Jésus dont le retour est proche, nous l’avons vu avec Sainte Faustine…

Cependant, si on le peut, il est préférable, si possible, de s’éloigner des grandes agglomérations bruyantes vers les zones rurales plus calmes : elles favorisent la vie de prière, le silence et la proximité avec la beauté de la Création… mais où que l’on soit, on peut trouver des lieux plus silencieux et des jardins publics plus paisibles. Car n’oublions jamais que l’on peut prier le saint Rosaire de Marie partout et que « le Refuge des refuges » n’est pas d’abord un lieu géographique idéal mais un mystère spirituel : le Cœur Immaculé de notre Mère, « l’Arche des derniers temps » pour y être en paix et sécurité en demeurant en « état de grâce [55] » où que nous soyons !

 

En son Cœur naissent les étoiles…

                                                   « Mettez-vous dans le Cœur de Marie, et restez-y !

                                                                            Faites-en votre demeure sur la terre… »

                                                                                  Sainte Bernadette de Lourdes

          

Il faut rappeler ici une grande vérité de la foi pour ne pas trahir sa plénitude : la grâce du Christ qui me fait enfant de Dieu (1 Jean 3,1-2) me plonge en même temps dans la tendresse de la Mère de Dieu qui, selon la Parole du Sauveur (Jean 19,27), est devenue ma Mère ! Car dès que je le sais, d’une certitude filiale que donne l’Esprit, chaque instant de ma vie est comme enveloppé de sa maternelle douceur. Elle était toujours là avec son inlassable patience, mais jusque-là cachée à mes yeux… Or voici que désormais, son Cœur Immaculé est devenu la « terre sacrée » d’une authentique renaissance spirituelle ! Alors, allons-nous enfin choisir, jour après jour, la douceur des mains de Marie ? Nous sommes arrivés à l’extrême fin des temps, et Jésus nous donne plus que jamais le Cœur Immaculé de sa Mère pour qu’Elle nous prépare à son retour…

En vérité, l’homme d’aujourd’hui est confronté comme jamais à un choix décisif dans les combats actuels et une question majeure nous est posée : en quelles mains voulons-nous nous abandonner ? Celles de l’Ennemi en cédant à l’illusion orgueilleuse d’un homme « augmenté » par le délire transhumaniste ? Ici, la gloire du Ciel est remplacée par le « toujours plus loin » de la fascination technologique dans un semblant de paradis post-humain ! Mais un progrès ayant tourné le dos au Christ n’aboutit qu’à des impasses de mort. Et les horribles délires de la Babylone dominante, décrits dans l’Apocalypse de Saint Jean[56], nous les percevons sans cesse dans la tentation omniprésente de nos sociétés contemporaines :

« L’Esprit du mensonge essaie de faire croire aux hommes de notre époque qu’ils sont « comme des dieux », en dehors du bien et du mal (Genèse 3,15) ; que le péché n’existe pas ; tandis que la réalité du péché et du mal assaille comme jamais auparavant, donnant la preuve de son existence par des menaces d’une dimension jamais connue jusqu’ici [57]. » Alors, avec notre foi d’aujourd’hui, nous pouvons nous sentir bien fragile face à une telle puissance des ténèbres. Mais prenons conscience que l’Esprit nous offre le don unique et mystérieux du Cœur de Marie pour les terribles combats des temps de la fin :

« Les dernières et cruelles persécutions du Diable augmenteront tous les jours jusqu’au règne de l’Antéchrist… Mais le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps, où Satan mettra des embûches à son talon, c’est-à-dire à ses pauvres enfants qu’Elle suscitera pour lui faire la guerre.

Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon… mais en échange, ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur dispensera abondamment ; grands et relevés en sainteté devant Dieu… et si fortement appuyés du secours divin, qu’avec l’humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du Serpent et feront triompher Jésus-Christ [58] ! »

Ainsi, à travers la Femme enveloppée de Soleil (Apocalypse 12,1-2) a lieu la naissance des étoiles… ces enfants nés de son Cœur douloureux et Immaculé brilleront par l’humilité puissante de son Rosaire. Dans l’Arche de sa tendresse, ils seront l’Eglise cachée et invincible des derniers temps !… L’Eglise des pauvres et des pécheurs suspendus aux bras du Christ miséricordieux !

Ils reposeront solidement sur ces « épaules immaculées » de la miséricorde que chante avec un réalisme saisissant Syméon le Nouveau Théologien :

« Tu connais ma misère, tu sais ma déréliction,

Tu mesures mon isolement, tu vois ma faiblesse et mon infirmité,

Toi qui m’as façonné mon Dieu !

Tu ne l’ignores pas, tu me considères et tu connais tout.

Regarde-moi qui m’approche de toi dans le désespoir, mon Dieu !…

 

Ne tarde donc pas, Miséricordieux, ne détourne pas les yeux…

 

Je n’ai pas travaillé… Jamais je n’ai gardé un seul de tes commandements,

mais j’ai passé ma vie toute entière dans la débauche :

pourtant, tu n’as pas détourné les yeux,

Tu m’as cherché et trouvé dans mon errance,

Tu m’as ramené de la route d’égarement

et sur tes épaules immaculées, jusqu’à la lumière de ta grâce,

Tu m’as soulevé, Ô Christ, Tu m’as chargé, Ô Miséricordieux…

 

Je proclame ta pitié, je célèbre ta miséricorde,

je m’émerveille et je rends grâce à la richesse de ta bonté [59] ! »

 

 5 – La Victoire de la Femme par le Saint Rosaire !

                                             « Marie conservait avec soin tous ces événements

                                                                                 et les repassait en son Cœur… »

                                                                                                            Luc 2,19

                                                                        « Le Rosaire, c’est l’Evangile qui s’accomplit,

                                                                Il vous pénètre de l’infinie douceur et humilité de Marie…

                                                           La prière du Rosaire t’ouvre les portes du Ciel dès maintenant !

                                                          Prie le Rosaire de Marie, chaque grain est une étincelle d’amour

                                                                   que Marie sème çà et là, et qui prépare son triomphe ! »

                                                                                          Messages de Jésus à Maryam

 

Le saint Rosaire est une prière évangélique où resplendit la beauté de Dieu dans l’humilité du Cœur de Marie. C’est la gloire de l’Esprit Saint créateur qui opère, cachée dans le silence de la Vierge… (Luc 1,35-38). Cette prière mariale unique nous fait entrer peu à peu dans l’intériorité de Marie : par son Regard et son Ecoute, Elle a suivi Jésus de la Crèche à la Croix et tout l’Evangile est comme gravé en Elle… et quand nous prions le Rosaire, Marie nous ouvre les secrets de son Cœur…

 

A l’école du Regard de la Mère…

                                              « Les yeux de la belle Immaculée étaient comme la porte de Dieu,

                                                                         d’où l’on voyait tout ce qui peut enivrer l’âme…

                                                                                  Dans ses yeux, on voyait le paradis ! »

                                                                                               Mélanie de la Salette

 

La première vigilance du Rosaire est « l’attention du cœur » sans laquelle on tombe dans une récitation mécanique et lassante. C’est un combat incessant à mener pour être avec Marie, « présent » à la « Présence… » Ainsi, la Vierge nous enveloppe de sa tendresse, jour après jour, pour nous orienter vers le mystère de Dieu, caché au fond de notre cœur… Il faut demander régulièrement à Marie de nous « guérir » de cette impuissance à nous recueillir qui est le fruit de la dispersion du péché.

En nous faisant entrer dans l’attitude contemplative première de Marie, la grâce du Rosaire se définit d’abord comme « une école du regard… » Une invitation au recueillement où l’on exerce les yeux de l’âme à travers l’oraison silencieuse. Car, dès la conception unique du Verbe fait chair en son sein, la vie de Marie est un long chemin de foi et d’intériorité (Luc 2,19) à travers les mystères du Sauveur. De sa naissance à sa résurrection, toute la vie de Marie est dans la densité de ce Regard où s’actualise la puissance de sa foi : « Bienheureuse celle qui a cru ! » (Luc 1,45). Elle a su accueillir dans le saut de la foi l’imprévisible dessein de Dieu qui l’a choisie :

« La Vierge Marie réalise en effet de la façon la plus parfaite l’obéissance de la foi… Pendant toute sa vie, et jusqu’à sa dernière épreuve (Luc 2,35), lorsque Jésus son Fils, mourut sur la Croix, sa foi n’a pas vacillé. Marie n’a pas cessé de croire « en l’accomplissement » de la Parole de Dieu. Aussi, l’Eglise vénère-t-elle en Marie la réalisation la plus pure de la foi [60]. »

Marie surgit dans la Bible tel un prophète [61] saisi par une mystérieuse Présence…  En effet, c’est bien la foi qui a permis « à Marie de regarder sans crainte l’abîme inexploré du dessein salvifique de Dieu : il n’était pas facile de croire que Dieu pouvait « se faire chair » et venir « habiter au milieu de nous » (Jean 1,14), en se revêtant de notre fragilité humaine. Marie a osé croire à ce projet « impossible », elle a mis sa confiance dans le Tout-Puissant et elle est devenue la principale coopératrice de cette admirable initiative divine qui a rouvert l’histoire à l’espérance [62] ! »

Tel est le regard de la Mère… Le plus beau regard de foi de toute l’histoire de l’humanité sur ce Dieu qui, en Elle, s’est fait si petit pour être notre Sauveur ! Et Il nous donne le Rosaire de sa tendre Mère pour aller jusqu’au bout de la foi : « Heureux mes serviteurs qui prient le Rosaire avec foi et amour, ils traverseront les pires situations dans la paix intérieure… Le Rosaire bien récité avec le cœur est le plus sûr moyen de me connaître par les yeux et par le Cœur de Marie… Quand tu pries avec ton cœur, c’est au-delà des nuages noirs que tu es transporté. La prière assidue du Rosaire avec le cœur t’ouvre les portes du Ciel dès maintenant [63] ! »

 

L’Evangile est gravé en son Cœur…

                          « Nul n’a pénétré le mystère du Christ en sa profondeur, si ce n’est la Vierge…

                                                             Le secret qu’Elle gardait et repassait en son Cœur,

                                                    nulle langue n’a pu le révéler, nulle plume n’a pu le traduire ! »

                                                                                  Sainte Elisabeth de la Trinité                                                                

Cachée, mais silencieusement présente, la Mère de Jésus est toujours là comme à Cana (Jean 2,1) ou au pied de la Croix (Jean 19,25). Selon la belle expression de Claudel, elle est « l’œil qui écoute… » Et portant la foi d’Israël à son accomplissement, elle a gardé en mémoire chacune des « rhemata », ces « paroles évènements » dont elle a été témoin. De son Fils comme de ceux et celles qui l’approchaient, Marie n’a perdu aucune parole, aucun silence, aucun regard, aucun geste. Et parce qu’elle a cru, écouté et aimé en plénitude… tout l’Evangile s’est comme « gravé » en son Cœur. Au plus beau sens du terme, elle sait l’Evangile « par Cœur » :

« Marie gardait avec soin tous ces événements et les repassait en son cœur… » (Luc 2,19)

Le « avec soin » en dit long sur sa perception aiguë de la réalité car confrontée en permanence à des mystères dont le sens la dépasse (Luc 2,48-50), elle n’a cessé de chercher dans la foi le sens de chaque évènement (Luc 2,51). Les yeux fixés sur Jésus, son Cœur a été le lieu convergent d’une alliance continuelle entre les scènes évangéliques qu’elle voyait à l’extérieur et la lumière qu’elle adorait à l’intérieur.

Car « Marie n’a rien perdu de ce qu’elle a contemplé de son Fils. Elle l’a gardé comme un trésor… en comparant les prophéties et les évènements, elle a pénétré comme personne le mystère du salut, pour y apporter toute sa coopération. Cette attitude profonde de son Cœur est la même qu’elle nous propose aujourd’hui dans la prière du Rosaire : repasser sans cesse en nos cœurs la Parole, la vie de Jésus, la confronter aux évènements de nos vies, y trouver la lumière pour entrer dans le rêve d’amour du Père sur toute notre vie [64] » :

« C’est dans ce Cœur que le Père a enclos son Fils, comme s’il en était le premier tabernacle. Marie a été le premier ostensoir qui l’a gardé ; et c’est le sang de son Cœur Immaculé qui a fourni au Fils de Dieu sa vie et son humanité lui de qui nous recevons tous « grâce sur grâce » (Jean 1,16) [65]. »

L’origine du Rosaire est donc à chercher dans la continuelle méditation de la Parole au Cœur de Marie. Celui qui aime se souvient. C’est une intuition chère au cœur de Saint Jean-Paul II :

« Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et chacune de ses paroles devient pour elle un trésor : « Elle retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur » (Luc 2,19). Les souvenirs de Jésus, imprimés dans son esprit, l’ont accompagnée en toute circonstance, l’amenant à parcourir à nouveau, en pensée, les différents moments de sa vie aux côtés de son Fils. Ce sont ces souvenirs qui, en un sens, ont constitué le « Rosaire » qu’elle a constamment récité au long des jours de sa vie terrestre [66]. »

Voici donc la « genèse du Rosaire » : il est sorti des profondeurs de la vivante mémoire de Marie. Il est né de son Cœur silencieux traversé par la beauté du « Verbe fait chair… dont nous avons vu la gloire ! » (Jean 1,14). Car Marie ayant toujours été disponible, « sa mémoire était la page immaculée sur laquelle l’Esprit Saint allait graver le Verbe de Dieu le Père [67]. » Et quand Jean-Paul II emploie l’expression « Marie, mémoire de l’Église », il nous invite à redécouvrir le lien profond qui unit l’Eglise à la Mère de Dieu. Elle est toujours là, en effet, pour nous faire entrer dans l’intelligence des mystères de la foi en nous présentant son Rosaire. La Vierge offre « son attention maternelle à l’Eglise en pèlerinage… Elle propose sans cesse aux croyants les « mystères » de son Fils avec le désir qu’ils soient contemplés, afin qu’ils puissent libérer toute leur force salvifique… car lorsqu’elle récite le Rosaire, la communauté chrétienne se met en syntonie avec le souvenir et le regard de Marie [68]. »

Le Rosaire : l’arme secrète de la victoire !

                                     « Depuis que la Sainte Vierge a donné une grande efficacité au chapelet,

                                                  Il n’y a pas de problème matériel ou spirituel, national ou international,

                                                         qui ne puisse être résolu par le chapelet et nos sacrifices… »

                                                                                                  Sœur Lucie de Fatima

 

Quand Notre Dame annonce à Fatima : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! » Il faut bien saisir que l’arme secrète de cette victoire est et sera la puissance cachée du Saint Rosaire. Il renvoie à l’humilité triomphante de Celle qui en est la source. Il ne faut jamais l’oublier et l’avoir toujours à portée de main pour garder son cœur en éveil…

Le « Veillez et priez en tout temps » dans l’Evangile de Saint Luc peut laisser deviner le Rosaire de la fin des temps quand il précise : « afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme ! » (Luc 21,34-36). A travers son Rosaire béni, Marie nous donne en ces derniers temps cette mystérieuse force de son Cœur Immaculé qui l’a gardée debout jusqu’au pied de la Croix. Son Rosaire est le don suprême de sa tendresse maternelle…

Lors d’un rêve où il était en danger de mort, le Saint Padre Pio nous rapporte une parole de la Vierge qui l’a marqué à jamais : « Ne crains rien, je suis là. Prends ton arme et sers t’en ! » Cette parole nous dévoile que le grand combat se situe d’abord au niveau spirituel : en effet, le Rosaire est cette arme à la fois humble, secrète et puissante qui permet à Marie d’être là… pour nous protéger et nous apprendre à lutter contre l’Ennemi de nos âmes qui, dans cette guerre quotidienne, veut nous perdre en Enfer pour nous priver définitivement de la joie infinie du Ciel ! Il ne faut donc pas s’endormir dans une fausse paix en se laissant envahir par l’esprit du monde.  L’Apôtre Jean nous prévient :

« N’aimez ni le monde, ni ce qui est dans le monde.

Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.

Car tout ce qui est dans le monde : la convoitise de la chair,

la convoitise des yeux, l’orgueil de la richesse,

vient non pas du Père, mais du monde.

Or, le monde passe avec ses convoitises ;

Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour l’éternité ! »

(1 Jean 2,15-17)

 

Et Saint Paul nous alerte avec force également en nous invitant à revêtir « l’armure de Dieu » pour lutter « non contre des adversaires de sang, mais contre les principautés, les puissances, les régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes » (Ephésiens 6,10-17). Cela signifie que notre vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille mais que la paix du cœur est une conquête. Elle est le lieu d’une lutte constante pour que s’établisse en nous la paix du Christ face à nos trois ennemis : le Démon, l’esprit du monde et ce vieil homme le plus redoutable car il habite chez nous ! L’affirmation réaliste de Sainte Catherine de Sienne prend ici tout son sens : « Sans guerre, il n’y a pas de paix ! » Car la terre de notre cœur est encore largement occupée par l’Ennemi de la paix : par l’enfermement idéologique de la modernité et l’agressivité de la post-modernité d’aujourd’hui, la vraie liberté est désormais asservie au dogme du progrès où la consommation a colonisé nos manières de penser et d’être. Le progrès peut nous fasciner avec le confort de ses incessantes réalisations technologiques qui brillent sous nos yeux ; mais il reste une prison dorée qui étouffe en nous ce « désir d’infini » que Dieu seul peut combler ! A son époque, Saint Augustin déjà en a témoigné avec des paroles bouleversantes qui traversent le temps et résonnent au plus profond de nous :

« Tard je vous ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je vous ai aimée. C’est vous qui étiez au-dedans de moi, et, moi, j’étais en dehors de moi ! Et c’est là que je vous cherchais ; ma laideur se jetait sur tout ce que vous avez fait de beau. Vous étiez avec moi et je n’étais pas avec vous. Ce qui loin de vous me retenait, c’étaient ces choses qui ne seraient pas, si elles n’étaient en vous. Vous m’avez appelé, vous avez crié, et vous êtes venu à bout de ma surdité ; vous avez étincelé, et votre splendeur a mis en fuite ma cécité ; vous avez répandu votre parfum, je l’ai respiré et je soupire après vous ; je vous ai goûté et j’ai faim et soif de vous ; vous m’avez touché, et je brûle du désir de votre paix… Quand je vous serai attaché de tout mon être, il n’y aura désormais nulle part pour moi de douleurs et de fatigues ; ma vie, toute pleine de vous, sera alors la véritable vie [69] ! »

Il ne faut donc jamais oublier que « la nouveauté absolue reste toujours neuve. Elle est une source jaillissante qui nous éblouit toujours. Au contraire, la mode est le culte de ce qui sera démodé, et donc vieillot, rétro, d’un rétro qui peut d’ailleurs redevenir à la mode, comme le pantalon à pattes d’éléphants. Par exemple, vous avez dans la main iPhone 4 ou 5, qu’est-ce donc auprès du 6 ou 7, sinon un futur fossile ? En revanche, si vous avez dans la main un crucifix ou un chapelet, là, c’est indémodable, ce sera toujours d’actualité… bien sûr, depuis le péché originel, tous les temps sont incertains et c’est une illusion de croire que « c’était mieux avant ». Mais notre temps est marqué par une incertitude spécifique, qui correspond à la fin des Temps modernes, et à ce que l’on pourrait appeler l’effondrement du progressisme, ou encore la mort de l’humanisme. Les Temps modernes pouvaient proclamer : « Dieu est mort » et se réjouir du règne de l’homme. Mais l’ivresse est passée et nous nous réveillons avec la gueule de bois. Nous avons même l’impression qu’il faut dire désormais : « l’Homme – avec un grand H – avec une bombe H – l’Homme est mort [70]. »

Dans le combat spirituel, le chapelet est l’arme évangélique des pauvres et des petits que nous sommes fondamentalement tous. Péguy en était persuadé quand il fait dire au Seigneur :

« Récite ton chapelet, dit Dieu…

Cette prière-là, je te le dis est un rayon de l’Evangile :

on ne la changera pas.

Ce que j’aime dans le chapelet dit Dieu,

C’est qu’il est simple et qu’il est humble…

Comme fut mon Fils,

comme fut sa Mère…

Récite ton chapelet : tu trouveras à tes côtés

toute la compagnie rassemblée en l’Evangile :

la pauvre veuve qui n’a pas fait d’études

et le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme,

la pécheresse effrayée qu’on voudrait accabler,

et tous les éclopés que leur foi a sauvés,

et les bons vieux bergers, comme ceux de Bethléem,

qui découvrent mon Fils et sa Mère…

 

Récitez votre chapelet, dit Dieu,

il faut que votre prière tourne et retourne,

comme font entre vos doigts les grains du chapelet.

Alors, quand je voudrai, je vous l’assure,

Vous recevrez la bonne nourriture,

qui affermit le cœur et rassure l’âme.

Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet

et gardez l’esprit en paix [71]… »

Telle est la fidélité où s’exerce notre persévérance car, pour les pécheurs que nous sommes, le Rosaire est l’apprentissage de la douceur : inspiré par l’amour, il commence dans l’humilité et se creuse dans la patience pour nous conduire à la paix. A travers lui, Marie nous façonne à l’image de son Fils, doux et humble de cœur (Matthieu 11,29). C’est un chemin où, peu à peu, l’Esprit ouvre une brèche en nos cœurs de pierre. C’est un itinéraire où, Ave après Ave, Marie nous fait entrer dans la douceur « déchirante » de la Très Sainte Trinité :

« Car l’amour souffre d’étouffer dans notre cœur de pierre, qui souffre à son tour d’être attaqué du dedans et finalement déchiré par la douceur de Dieu ! Déchirement inexprimable dont parle Saint Paul : « Nous gémissons dans les douleurs de l’enfantement avec des gémissements ineffables » (Romains 8,26) … On parle de la « douceur déchirante » des couchers de soleil, de certaines musiques. Mais la douceur de Dieu est infiniment plus déchirante… et en même temps, c’est la béatitude ! Demandons la joie d’être déchiré par l’appel de l’Amour ! Pour nous y aider, Dieu nous offre la Sainte Vierge. Elle ne nous dispensera pas des douleurs, mais nous évitera celles que nous ajoutons par notre faute. Elle est une invention et un don de Dieu, un geste par lequel il veut adoucir les douleurs… » Mais n’oublions pas ici une chose essentielle si nous faisons confiance à la Sainte Vierge qui veut d’abord nous fonder dans l’humilité : « Elle écrase tout de suite la tête du Serpent… Elle attaque immédiatement le cœur de la place et nous passe tout, sauf l’orgueil [72] ! »

Notre vie doit devenir doit devenir « un Rosaire continuel » où chaque instant est tourné vers le regard de Marie, chaque action remise entre ses mains de tendresse, chaque mouvement du cœur vécu en son Cœur Immaculé. Et quand le Rosaire exprime l’offrande incessante de notre cœur à la Mère, il nous plonge dans l’œuvre mystérieuse de l’Esprit commencée à l’Annonciation (Luc 1,35) car Il est toujours lié à son Epouse dans l’œuvre de la Rédemption :

« Marie a produit, avec le Saint-Esprit, la plus grande chose qui ait été et sera jamais, qui est un Dieu-Homme, et elle produira conséquemment les plus grandes choses qui seront dans les derniers temps. La formation et l’éducation des grands saints qui seront sur la fin du monde lui est réservée… Car dans le second Avènement de Jésus-Christ, Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit afin de faire par Elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ… Elle est l’aurore qui précède et découvre le Soleil de justice… Etant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous la première fois, Elle le sera encore lorsqu’Il viendra la seconde, mais pas de la même manière… Celui qui trouvera Marie trouvera la Vie (Proverbes 8,35), c’est-à-dire Jésus-Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie [73] ! » (Jean 14,6).

 

Le Dragon n’est pas plus fort que ta beauté !…

                                            « Le Seigneur est un refuge pour l’opprimé au jour de détresse…

                                                                    L’attente des humbles ne sera jamais déçue ! »

                                                                                                    Psaume 9,10 et 19

La terrible prophétie d’Aldous Huxlex dans son livre « le meilleur des mondes » (1932) est en train de s’accomplir sous nos yeux : « La révolution véritablement révolutionnaire se réalisera, non pas dans le monde extérieur, mais dans l’âme et la chair des êtres humains ! » Et l’on comprend le cri marial de Saint Jean-Paul II : « Réjouis notre cœur, O Mère, affermis-le dans la certitude que le Dragon n’est pas plus fort que ta beauté, O Femme fragile et immortelle ! » Car, comme l’a dit avec force Benoît XVI, nous sommes entrés dans une ère ou règne « la dictature du relativisme » et où la « surveillance » des êtres humains est devenue quasi omniprésente. La Chine communiste n’en est-elle pas l’exemple sociétal le plus avancé ? Avec le contrôle de reconnaissance faciale permanent par plus de 600 millions de caméras et la forme du « crédit social » où l’on est évalué, les propos inquiétants de « 1984 », le roman futuriste de George Orwell, sont devenus réalité :

« BIG BROTHER TE REGARDE, dit la légende inscrite au-dessous… Il n’y a bien entendu pas moyen de savoir si l’on est observé à tel ou tel moment. A quelle fréquence et selon quel système la Mentopolice se branche sur un individu… mais il n’est pas exclu qu’elle surveille tout le monde tout le temps. Une chose est sûre, elle peut se connecter sur chacun quand bon lui semble. Il faut donc vivre avec le présupposé que le moindre bruit sera surpris et le moindre geste scruté… guerre est paix, liberté est servitude, ignorance est puissance [74]. »

En ces temps plus que jamais oppressifs où l’on s’émancipe dans une fausse liberté, Dieu nous envoie la Sainte Vierge ! Elle vient nous fortifier à travers la prière puissante du Rosaire face à un mondialisme progressiste où l’homme est « chosifié » et comme « programmé » … Car nous sommes face à un matérialisme horriblement réducteur et destructeur de la vie de l’âme : le meilleur pour le confort et la jouissance à travers la technologie et les loisirs ; le pire pour la prière et la survie du cœur ! Face à la beauté de la Création, on se retrouve la plupart du temps avec à des gens rivés à leurs portables ou excités de performance. On a tué la paix du silence et la splendeur de la contemplation !

De plus, des lois subversives viennent anéantir la relation homme-femme en détruisant le mariage, la maternité et la famille. Dans une lettre inédite à un Cardinal écrite en 2005, juste avant de partir vers le Seigneur, sœur Lucie de Fatima a été formelle :

« La bataille finale entre Dieu et Satan portera sur le mariage, la famille et la vie ! N’ayez pas peur, car tous ceux qui travailleront pour le caractère sacré du mariage et de la famille seront toujours combattus et haïs de toutes les manières, parce que c’est l’affaire décisive… C’est le point central parce qu’on touche là la colonne qui soutient la Création, la vérité sur la relation entre l’homme et la femme, et entre les générations. Quand on touche à la colonne centrale, tout l’édifice s’écroule et c’est cela que nous voyons en ce moment [75]… »

En vérité, nous l’avons déjà abordé, la Sainte Vierge vient aussi nous protéger face au projet sociétal déjà là du transhumanisme. En se coupant de ses racines, l’homme s’émancipe peu à peu de tout en développant un projet post humain qui flirte avec la première et suprême tentation de Satan : « Vous serez comme des dieux ! » (Genèse 3,5). A travers une dynamique extrême du progrès qui ouvre des voies abyssales pour l’avenir de l’humanité, la civilisation postmoderne s’exalte comme libérée de tout et n’ayant plus de limites en tout ! Mais une société hautement connectée engendre le chaos et la détresse car l’ivresse technologique vide de tout sens le cœur de l’homme…

Tournons-nous vite, et définitivement, vers notre Mère qui veille sur nous et ouvre, par ses Apparitions, des lieux de résistance à la folle libéralisation du mal. Car « Marie est Mère de tous les hommes et son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle [76]… »

En écho de ses messages universels à Fatima, Notre Dame est revenue nous prévenir à Akita au Japon à travers sœur Agnès [77]. Son ultime et apocalyptique message est donné le 13 octobre 1973, jour de sa dernière Apparition à Fatima où adviendra la danse du soleil, puis sa chute terrifiante ! Et comme à Fatima, Marie laisse entrevoir encore plus nettement les effroyables menaces des temps de la fin :

« Ma fille chérie, écoute bien ce que je vais te dire. Tu en informeras ton Supérieur : comme je te l’ai déjà dit, si les hommes ne se repentent et ne s’améliorent pas, le Père infligera un châtiment terrible à l’humanité entière. Ce sera alors un châtiment plus grave que le déluge, tel qu’il n’y en a jamais eu auparavant : un feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l’humanité… Les survivants se trouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts. Les seules armes qui vous resteront alors seront le Rosaire et le Signe laissé par le Fils. Récitez chaque jour les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Evêques et les prêtres.

L’action du Diable s’infiltrera même dans l’Eglise, de sorte qu’on verra des Cardinaux s’opposer à des Cardinaux, des Evêques contre d’autres Evêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères ; les églises, les autels saccagés, l’Eglise sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le Démon poussera beaucoup de prêtres et de consacrés à quitter le service du Seigneur… La perspective de la perte de nombreuses âmes est la cause de ma tristesse… C’est aujourd’hui la dernière fois que je te parle de vive voix… Prie beaucoup les prières du Rosaire ! Je suis la seule à pouvoir encore vous sauver des calamités qui approchent. Ceux qui mettront leur confiance en moi seront sauvés… »

Dans ce message final au monde, on retrouve la concision et l’extrême gravité comme à Fatima, ou comme à Garabandal, 12 ans auparavant : « La coupe se remplit et si nous ne changeons pas, un très grand châtiment viendra ! » (18 octobre 1961). Et, quatre ans plus tard, le second message sera semblable [78] à celui d’Akita. D’ailleurs, après la reconnaissance des Apparitions, Mgr Itô alla soumettre à Rome le message du 13 octobre 1973. Il rencontra le Cardinal Joseph Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. A ce moment-là, ce dernier connaissait déjà le contenu de la 3° partie du secret de Fatima et il déclara : « Ces deux messages de Fatima et d’Akita sont en substance les mêmes [79] ! »

Ces terribles avertissements de la Vierge pour notre temps nous invitent au combat spirituel incessant. A travers son Rosaire qui engendre la paix de l’humilité, Marie forme ses enfants… car la vraie humilité est la seule terre d’où naît une pure confiance qui attire le feu de l’Esprit ! Dans l’âme humble formée à l’école de Marie, Dieu peut faire jaillir les flammes de son Amour. L’humilité renverse les résistances de l’orgueil et l’on est plus facilement traversé et emporté par l’immense vague de l’Amour trinitaire !

Telle est l’œuvre secrète dans le temps de l’humble chapelet.  Il semble extérieurement pauvre et laborieux en sa répétitivité monotone, mais il porte en lui un puissant secret : la flamme inouïe du Cœur de Marie qui nous emporte dans le feu de l’amour infini de Dieu ! Oui, à travers le Cœur de notre Mère, l’Esprit vient désensabler cette source cachée au fond de nous… La prière mariale du Rosaire est « illumination » pour beaucoup de pécheurs ! C’est pourquoi cette prière est toujours nouvelle et féconde car « l’amour a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné » (Romains 5,5). C’est Lui qui, ayant jaillit du Cœur du Christ crucifié (Jean 19,34) vient, par Marie, « au secours de notre faiblesse… » (Romains 8,26) pour toucher mystérieusement tant de cœurs…

 

Le nouveau printemps du Rosaire prépare le triomphe du Cœur Immaculé Marie !

                                                      « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

                                                                                                Fatima, 13 juillet 1917

 

« A la fin » dit la Sainte Vierge ! Car avant, le combat va être violent et redoutable autour de l’identité même de l’homme et le sens ultime de la vie ! Avant son triomphe, nous sommes appelés à nous tenir en ce « désert » protecteur qu’est son Cœur Immaculé (Apocalypse 12,14).

Le chapelet est l’arme secrète des enfants de Marie pour préparer le retour de Jésus. Il est la force invincible des derniers temps car il est « l’arme des doux. »  Saint Séraphim de Sarov avait cette parole prophétique où l’on peut deviner le fruit universel du Rosaire : « Acquiers la paix intérieure et le silence, et une multitude trouvera le salut autour de toi ! » En effet, l’humble Rosaire de la Vierge fait peu à peu rayonner en nos cœurs cette paix du Christ qui touche une multitude… Mais pour qu’advienne en nos cœurs ce mystère de paix rayonnante, notre vie doit devenir un « Rosaire continuel » où chaque instant est tourné vers le regard de Notre Dame, chaque action remise entre ses mains de tendresse, chaque mouvement du cœur vécu en son Cœur Immaculé. Alors, notre ardent Rosaire enflammera ce monde actuel perdu dans les ténèbres de Satan !… C’est ainsi que les pauvres enfants de Marie deviendront les Apôtres des derniers temps ! Saint Louis-Marie de Montfort, l’admirable prophète de Marie, l’a puissamment exprimé :

« Ils éprouveront ses douceurs et ses bontés maternelles, et ils l’aimeront tendrement comme ses enfants bien-aimés. Ils connaitront les miséricordes dont elle est pleine… et ils auront recours à elle en toutes choses… ils se livreront à elle corps et âme pour être à Jésus-Christ.

Ce seront les apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur donnera la parole et la force pour opérer des merveilles… Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ qui marchent sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Evangile…

Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la Parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les noms sacrés de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite.

Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment cela sera-t-il ?… Dieu seul le sait : c’est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre [80]… »

Alors, quand nous prenons notre chapelet pour prier le Rosaire, découvrons plus que jamais que nous avons entre les mains « une arme fatale, un laser imparable, une invincible douceur ! » Ne cédons pas à la peur [81] et la morosité : réveillons-nous « vraiment » pour sortir de nos prisons confortables ajustées à l’esprit du monde ! En ce temps où se profile les menaces d’une 3° guerre mondiale qui serait suicidaire pour l’humanité, notre engagement dans la prière du Rosaire doit se faire plus intense pour sauver la paix du monde :

« C’est la pratique généralisée du Rosaire qui donnerait à Marie, à Saint Michel, aux archanges et à tous les anges la force de neutraliser et d’exterminer les forces sataniques… Ah ! Si le monde pouvait se réveiller et prêter attention aux appels de Marie et se mettre à prier le Rosaire ! Les forces démoniaques reculeraient et seraient anéanties ! Satan hait le Rosaire qui le détruit… Il sait bien que contre le Rosaire, il est impuissant et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la prière du Rosaire… Nul ennemi ne peut résister à la fronde dont Marie arme ses fidèles : l’invincible Rosaire !…

C’est la plus puissante des prières… Le Rosaire sauvera le monde de la destruction programmée de l’humanité… N’ayez peur de rien, tous ceux qui récitent le Rosaire avec foi et amour, sont enfants de Marie, ils seront protégés dans l’immense manteau d’amour de Marie !… C’est Marie qui viendra vous sauver, petits-enfants, et c’est par sa prière, la prière qui l’honore le plus, que son Cœur Immaculé triomphera [82] ! »

 

La mer de cristal

                             « Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu,

                         et ceux qui ont triomphé de la Bête, de son image et du chiffre de son nom,

                                                     debout près de cette mer de cristal ! »

                                                                      Apocalypse 15,2

 

On peut avancer que cette « mer de cristal » est le symbole de la « Mère Immaculée » : en effet, derrière cette « mer de cristal », évoquée dans la vision de l’Apôtre Jean, se cache « la Mère au cœur de cristal… » Car comment ne pas voir que ce cristal laisse deviner ici la transparence unique du Cœur Immaculé de Marie ? Ce verset mystérieux de l’Apocalypse (15,2) prend d’ailleurs tout son sens quand on le relie à la « Femme enveloppée de soleil » (12,1) : Marie est cette « mer de cristal » où l’humilité de son Cœur est si grande qu’Elle est un reflet parfait de la beauté infinie de Dieu qui la traverse en plénitude !

Il faut ici remonter à la source où Marie est rendue belle dès sa naissance par Celui qui va devenir son Enfant et son Sauveur. Au-delà de la beauté des saints et avant eux, Elle a été plongée dans le Sang de l’Agneau ! (Apocalypse 7,14). C’est le privilège unique de l’Immaculée Conception qui la préparait à être la digne et splendide « Mère de Dieu » : « Théotokos » !  Et c’est pourquoi cette « mer de cristal » exprime une immensité qui la dépasse : Elle est non seulement « Celle qui porte Celui qui porte tout » comme le proclame magnifiquement la liturgie orientale ; mais le texte laisse entrevoir qu’Elle est aussi Celle qui porte et protège maternellement « ceux qui ont triomphé de la Bête, de son image et du chiffre de son nom » car ils sont « debout près de cette mer de cristal ! » (Apocalypse 15,2). N’oublions jamais que la Mère de Dieu est aussi la Mère des hommes, et donc ma tendre Mère de chaque instant…

Pour mieux saisir cette bouleversante vérité « cachée mais si réelle » au cœur de ma vie, il faut écouter le témoignage de Sœur Lucie de Fatima dans un moment où elle se sentait si seule. La Vierge a accompli sa promesse du 13 mai 1917 de venir une septième fois :

« Tellement prévenante, tu es descendue encore une fois sur terre, et ce fut alors que j’ai senti ta main amie et maternelle me toucher l’épaule ; j’ai levé les yeux et je t’ai vue : c’était toi, la Mère bénie qui me donnait la main et m’indiquait le chemin ; tes lèvres s’ouvrirent et le timbre doux de ta voix rendit la lumière et la paix à mon âme [83]… »

Combien de fois notre Mère nous a, mystérieusement, « touché » l’épaule… Nous ne le saurons qu’au Ciel : nous découvrirons que dans l’obscurité de la foi, Elle était toujours là avec sa maternelle affection. Et ce témoignage de sœur Lucie nous fait mieux saisir à quel point le mystère de « la Femme splendide au Cœur de cristal » n’est pas à statufier dans une gloire qui la rendrait lointaine, ce qui trahirait sa tendresse. Au contraire, plus Elle est belle et unique, plus Elle est proche et accessible. Son indicible beauté la fait se pencher encore plus sur nous dans son indicible tendresse… La Mère de Dieu est par-dessus tout Celle que m’a donné Jésus : « Voici ta Mère ! » (Jean 19,27). La petite Thérèse nous a prévenu quand elle entendait des prédications qui s’éloignait de l’Evangile :

« Pour qu’un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu’elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l’Evangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait… » (Luc 2,50). Et cet autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui ! » Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas ?

On sait bien que le Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus Mère que Reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! Que cela est étrange ! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi, je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus !… Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c’est qu’elle ne pouvait pas pécher, qu’elle était exempte de la tache originelle, mais d’autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu’elle n’a pas eu de Sainte Vierge à aimer ; et c’est une telle douceur de plus pour nous, et une telle douceur de moins pour elle [84] ! »

Dans une autre expression de la foi, Sainte Faustine nous partage son regard sur Marie dans un poème sur la miséricorde. Et l’on retrouve autrement l’intuition de Thérèse où La beauté de la Mère devient celle de l’enfant ! Le mystère du cristal est d’être « traversé » par la lumière :

« Pour exprimer dignement la miséricorde du Seigneur,

Nous nous unissons à Ta Mère Immaculée…

Par Elle, comme par un pur cristal,

Ta miséricorde est passée jusqu’à nous,

Par Elle, l’homme est devenu agréable à Dieu,

Par Elle s’écoulent sur nous les torrents de toutes grâces [85]… »

Le Saint Padre Pio, lui, nous invite à embarquer pour la haute mer mariale :

« Reste toujours plus serré à cette douce Mère céleste, car elle est la mer qu’il faut traverser pour parvenir aux rivages des splendeur de l’aurore éternelle[86] ! »

Ainsi, en Marie, le sublime le plus spirituel se cache et se déploie dans l’ordinaire le plus modeste. L’humble quotidien de sa foi persévérante a été la mesure de sa beauté intérieure toujours plus fulgurante… Sa vie cachée nous invite à disparaître toujours plus dans cette humilité qui ouvre le Ciel (Luc 1,52). C’est cette beauté cachée qui est soudain manifestée dans le Cantique des cantiques :

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore,

Belle comme la lune,

Resplendissante comme le soleil,

Redoutable comme une armée rangée en bataille ! »

(Cantique 6,10)

Soyons convaincus qu’en ces derniers temps éprouvants, notre Mère veille sur nous à travers la fidélité au Rosaire quotidien. Ses Apparitions nous invitent à créer et à vivre là où nous sommes des « Refuges de son Cœur Immaculé » qui seront des lieux de résistance et de protection en cette « mer de cristal mêlée de feu ! » qu’a vu l’Apôtre Jean (Apocalypse 12,14 et 15,2). Car face au Dragon destructeur de l’humanité, « la Femme revêtue du soleil et couronnée de douze étoiles » (Apocalypse 12,1) annonce sa victoire !

Et Ainsi, appuyé sur sa promesse de Fatima qui fortifie notre espérance, ne nous lassons pas d’en nourrir notre Rosaire quotidien en la vivant et l’annonçant chaque jour :

« A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

Et c’est pourquoi, chaque jour, à la suite de Jean, nous lui adressons une prière unique fondée sur la Parole, dont voici des extraits de celles du Jeudi, vendredi et samedi :

 

« O Saint Jean, le bien-aimé, Toi qui as reçu de Jésus Crucifié

le secret du Cœur de la Mère… (Jn 19,27)

Nous voulons accueillir ta douce paternité de lumière et d’amour

sur notre « communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie… » (Ap 12,14)

Dans l’esprit d’Ephèse, nous voulons prendre « chez nous »

Marie, notre Mère de chaque instant…

 

Mène-nous au silence du désert,

jusqu’au Refuge invincible du Cœur de la Femme !  (Ap 12,13-14 / Ps 18,3)

Plonge-nous avec toi, en cette « Mer de cristal mêlée de feu »

qui triomphe de « la Bête »… (Ap 15,2)

 

Dans le « doux Refuge » de son Cœur, nous désirons être chaque jour

L’Eglise née de l’Esprit !  (Ap 22,17)

Et nous verrons le Christ et l’Eglise à travers la beauté

et le « triomphe » du Cœur Immaculé de Marie !… (Ap 12,1-2)

 

Cœur Immaculé de Marie,

Doux Refuge des derniers temps,

je suis tout à toi !

 

 

+M-Mickaël

 

 

 ______________________________

NOTES

[1] Ce texte constitue le Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie.

[2] Du grec eskhata : « choses dernières » et logos : « parole, discours ». On fait donc ici référence à la fin des temps, à « la dernière heure » (1 Jean 2,18) du « dernier moment » (1 Pierre 1,5).

[3] Traité de la vraie Dévotion, 50.

[4] Mgr Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Préface du livre de Damian Sanchez : « Je viens vous préparer – Apparitions et Messages de la Vierge Marie pour notre époque, à la lumière des Saintes Ecritures. » Editions du Parvis 2022, p.9-10.

[5] « Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché… Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète. » (1 Jn 1, 7 et 1, 3-4).

[6] Philippe de Villiers, Le jour d’après – Ce que je ne savais pas… et vous non plus, Albin Michel, 2021, p.186-188.

[7] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire : L’arme pour sauver la France et le monde, Parvis 2018, 3ème édition.

[8] « Parmi les âmes, il en est, comme saint jean parmi les Apôtres, qui reçoivent la Vierge Marie en partage. Comme l’Apôtre bien-aimé, ces âmes jouissent plus spécialement de sa présence et de son action. La vie avec Marie, par Marie, en Marie, leur devient une douceur et un devoir. » Bx. P. Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu, Ed. du Carmel 1998, p. 897.

[9] En réalité, la fin des temps commence au moment de l’Ascension du Seigneur qui nous ouvre la porte du Ciel. Elle signifie à son terme la fin du temps des nations. Elle concorde avec les évènements tragiques prophétisés par le Christ dans les Evangiles eschatologiques dans la perspective de sa seconde venue (Luc 21,25-28).

[10] Voir dans le livre de l’Apocalypse les chapitres 17 et 18.

[11] On peut penser qu’il s’agit de Saint Michel Archange, chef des milices célestes, qui a une mission si forte pour la fin des temps : voir Daniel 12,1 et Apocalypse 12,7.

[12] Cette insistance sur la conversion évangélique par « la pénitence » a été aussi demandée par Notre Dame de Lourdes avec la même insistance que l’Ange : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour la conversion des pécheurs ! » (Apparition du 24 février 1858).

[13] Sainte Faustine Kowalska, Petit Journal, Préface Cardinal Paul Poupard, Parole et silence, 2002, n°429-965.

[14] Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Docteur de l’Eglise, Livre des dialogues, 37.

[15] Encyclique Dives in Misericordia, Dieu riche en miséricorde, 1980, n°7.

[16] Le Rosaire, textes de Ste Faustine, Petit journal, Monastère de Chambarand, p.36-37, Ed. du Dialogue, 1997.

[17] La signification du mot latin « misericordare » est déjà éclairante : « Cœur qui se donne à la misère » (miséri-cor-dare). Dans la Sainte Bible, on trouve aussi deux autres sources lumineuses : tout d’abord à travers le visage de David, figure du Christ qui exerce face à Saül, son persécuteur, la « Hésed » qui est « une miséricorde d’Elohim » (2 Samuel 9,3). L’autre source est les « Rahamim » : les « entrailles » qui nous mettent en présence du Cœur de Dieu qui se révèlera transpercé sur la Croix… et dont la blessure se révèle déjà dans son ministère par une solidarité bouleversante avec le misérable et le pécheur. L’Evangile de Luc en témoigne, en particulier chez la Veuve de Naïm (Luc 7,13) et encore plus dans le retour de l’enfant-prodigue (Luc 15,20).

[18] Le Rosaire, Textes de Sainte Faustine, op. cit., p.37.

[19] Les Confessions, chapitre 29.

[20] Sainte Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Cerf-DDB 1992, Pourquoi je t’aime, O Marie, Poésie 54, p.755.

[21] Notons brièvement qu’il s’agit ici de la crainte filiale. Elle consiste d’abord à redouter de perdre le plus grand bien offert au cœur de l’homme : Dieu qui est Amour (1 Jn 4,16). Ainsi, « La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse » (Proverbe 1,7) et « Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ! » (Ps 25,14).

[22] Saint Jean-Paul II, Encyclique Dives in miséricordia, op. cit., n°9.

[23] Léon Bloy, Les larmes de Marie.

[24] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, Biographie de Sr Lucie de Fatima, Parvis 2016, p.76.

[25] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982.

[26] Cardinal Joseph Ratzinger, futur Pape Benoît XVI, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Commentaire théologique du 3° secret de Fatima, Rome, 13 mai 2000.

[27] « Dans ma vie et dans ma mort, Totus Tuus, par l’Immaculée, la Mère du Christ et de l’Eglise, la Mère de mon espérance. » Saint Jean-Paul II, Testament.

[28] Dans le Livre de l’Apocalypse, la Bête reçoit son pouvoir du Dragon (Ap 13,1-10). En gardant la prudence dans l’interprétation de ce livre mystérieux mais offert à notre intelligence de la foi, Il faut relire les chapitres 12-13 et 14 pour mieux saisir l’extrême fin des temps où nous entrons…

[29] Petit journal, 1448.

[30] « Où habite Dieu ? » La question, soudain posée par le Rabbi de Kotzk, surpris ses hôtes : de savants personnages qu’il avait à sa table. Et les docteurs se moquèrent de lui : « Que nous demandez-vous là ? Est-ce que le monde n’est pas plein de sa magnificence ? » Mais le Rabbi apporta lui-même la réponse à sa question : « Dieu habite là où on le fait entrer ! » Martin Buber, Les récits hassidiques, Seuil, Points Sagesse, p.261. Du même auteur, voir son chef d’œuvre « le chemin de l’homme », Editions du Rocher, 1999.

[31] Hymne acathiste à la Mère de Dieu, Ikos VII

[32] Gaudium et spes, 4.

[33] Du grec parousia (par-eimi : « être là ») qui signifie « présence » ou « venue » en désignant l’Avènement du Seigneur, de son Jour. Elle implique une attente amoureuse dans la prière et la charité fraternelle.

[34] Au Vénérable Jean Colin, Fondateur des Maristes.

[35] Cardinal Journet, La définition solennelle de l’Assomption de la Vierge, 1950, p.51.

[36] Cardinal Journet, L’Eglise du Verbe incarné, tome II, p.432.

[37] Contrairement au sens donné dans la culture catastrophiste contemporaine, l’Apocalypse est une révélation positive qui mène à la plénitude heureuse de la Jérusalem messianique, et non à une issue fatale, même s’il faut passer par les terribles épreuves et persécutions multiples de la Babylone actuelle jusqu’à son écroulement !  / du grec apokalypsis, action d’enlever (apo : « loin de ») ce qui cache (kalypto : « cacher ») : « dévoilement » et « révélation ». Ce livre provient des milieux d’Ephèse, à travers lesquels on remonte à l’Apôtre Jean.

[38] Serge Boulgakov, L’Apocalypse de Jean, Parole et silence, 2014, p.107-108.

[39] Rome, 13 mai 1967.

[40] On peut faire mention ici du film « 2012 » de Roland Emmerich : une grande production très « américaine » dans le style blockbuster apocalyptique !

[41] Voir dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, n°675 et 677.

[42] Mgr Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Préface du livre « Je viens vous préparer », Damian Sanchez, p.8, Editions du Parvis 2022.

[43] Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge n°177 / Le Secret de Marie, n°1-19 et 20.

[44] 4° mémoire, Mémoires de Sœur Lucie.

[45] Catéchisme de l’Eglise catholique, n°66 et 67.

[46] Fatima, Homélie à la Messe, 13 mai 2017

[47] Fatima, Homélie à la Messe, 13 mai 2010.

[48] Saint Maximilien-Marie Kolbe, (1894-1941).

[49] Message du Seigneur donné à Luz Amparo, 20 novembre 1981, Apparitions de Notre Dame à l’Escorial, Espagne.

[50] Emprisonné ensuite à l’Ile de Patmos, Jean a continué à vivre sa foi au Seigneur dans le rayonnement du Cœur de la Théotokos : la grotte où il prie est orientée vers le Refuge de Marie, sur les hauteurs d’Ephèse…

[51] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982.

[52] Livre Bleu, Notre Dame au Père Don Gobbi, Fondateur du Mouvement Sacerdotal Marial international.

[53] Voir le livre du Cardinal Gerhard Müller : « La force de la vérité », Artège 2020, où l’ancien Préfet de la Doctrine de la Foi insiste sur « la mission fondamentale de l’Eglise » qui est, avant tout, de conduire les hommes au Christ Jésus « Lumière du monde » (Jean 8,12) ; et non de sombrer dans la « confusion doctrinale » comme il l’aborde dans son dernier ouvrage « In buona fede » (De bonne foi).

[54] Mgr Léonard, ancien primat de Belgique, a averti également que cette attitude non évangélique « discrédite en fait un Saint Paul, le plus grand prosélyte de l’histoire de l’Eglise, celui qui a parlé et agi pour permettre au plus grand nombre de personnes de s’approcher du Christ ! » De fait, « les enseignements fondamentaux de la foi catholique » sont « menacés » en raison d’une « pastorale » malavisée et du Synode sur la synodalité.  Interview au « National Catholic Register », 14 février 2023.

[55] « L’état de grâce » s’opère par la foi au seul Sauveur car « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ! » (Romains 10,13). Et cette foi s’actualise et grandit par les sacrements, une vie vertueuse, la charité fraternelle et la prière continuelle : le Rosaire quotidien, l’oraison silencieuse du cœur, etc…

[56] Apocalypse 17 et 18.

[57] Saint Jean-Paul II, Rome, 21 août 1984.

[58] Saint Louis-Marie de Montfort, Traité de la Vraie Dévotion à Marie, n°51-54.

[59] Saint Syméon le Nouveau Théologien, Hymnes XLI, Cerf, Sources chrétiennes 196, 1973, p.11-13.

[60] Catéchisme de l’Eglise catholique, n°148-149.

[61] « Soudain elle est là, comme le prophète Elie… Il est peut-être permis d’établir un certain rapport entre ces deux personnages de la tradition biblique : l’un et l’autre sont présentés en relation avec l’Avènement du Messie. » Shalom Ben-Chorin, Marie : un regard juif sur la Mère de Jésus, DDB 2001, p.55.

[62] Saint Jean-Paul II, Rome, 11 février 1981.

[63] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – L’arme pour sauver la France et le monde, op. cit., p.31-32.

[64] Marie-Jacinta, Le Rosaire du Cœur de Marie – Prière des derniers temps, Jubilé 2019, p.78.

[65] Sœur Lucie, Appels du message de Fatima, Ed. Secrétariat des Pastoureaux, Fatima, mai 2012, p.142-144.

[66] Saint Jean-Paul II, Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002, n°14.

[67] Hans Urs von Balthazar, Marie pour aujourd’hui, Nouvelle cité, 1988, p.49.

[68] Saint Jean-Paul II, Lettre Rosaire, n°11.

[69] Saint Augustin, Les confessions, Chapitre 27 et 28, traduction Joseph Trabucco, Garnier – Flammarion, 1964.

[70] Fabrice Hadjadj, Puisque tout est en voie de destruction – Réflexions sur la fin de la culture et de la modernité, Essai, Editions le Passeur, 2014, p.96-97.

[71] Charles Péguy, 1873 – 1914, « Chantre de Chartres »

[72] Marie-Dominique Molinié, Qui comprendra le Cœur de Dieu ? Editions Saint Paul, 1994, p.­114-116.

[73] Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n°35-49-50.

[74] George Orwell, 1984, Gallimard 2018, p.12 à 14.

[75] Au Cardinal Carlo Caffara, Fondateur de l’Institut Pontifical Jean-Paul II sur le mariage et la famille, 20 janvier 2017 sur Aleteia.org

[76] Saint Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982.

[77] En 1973, au Japon, dans le diocèse de Nigata, la Vierge est apparue plusieurs fois à Sœur Agnès Sasagawa. Les Apparitions et faits surnaturels seront reconnus en 1984 par l’Evêque diocésain, Mgr Itô.

[78] Si blessée en son Cœur douloureux de n’être pas écoutée, la Vierge du Carmel préférera envoyer Saint Michel Archange pour délivrer son message final : « Comme on n’a pas accompli mon message du 18 octobre, je vous avise que celui-ci est le dernier. Auparavant, la coupe se remplissait ; maintenant, elle déborde… Beaucoup de cardinaux, d’évêques et de prêtres vont par le chemin de la perdition et entraînent avec eux beaucoup d’âmes. On donne de moins en moins d’importance à l’Eucharistie… Nous devons éviter par nos efforts la colère de Dieu sur nous. Si vous lui demandez sincèrement pardon, il vous pardonnera. Moi, votre Mère, par l’intercession de l’Archange Saint Michel, je vous demande de vous amender… Vous voici arrivés aux temps des derniers avertissements. Je vous aime beaucoup et je ne veux pas votre condamnation. Priez-nous sincèrement et nous vous exaucerons. Il faut vous sacrifier plus. Pensez à la Passion de Jésus. » (18 juin 1965)

[79] On pourrait mentionner ici, comme en écho, les Apparitions reconnues de Kibeho au Rwanda (1981 – 1989) où la Vierge annonce encore les épreuves qui vont s’abattre sur l’Eglise : « Priez sans relâche pour l’Eglise car de grandes tribulations l’attendent dans les temps qui viennent… » (28 novembre 1983).

[80] Le Traité de la vraie dévotion à Marie, n°55-58-59.

[81] Comment oublier ici la parole phare de Sainte Bernadette de Lourdes à une dame qui craignait à l’époque l’arrivée des Prussiens : « Je ne crains qu’une chose, ce sont les mauvais catholiques ! »

[82] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire pour sauver la France et le monde, op. cit., p.22 et 27.

[83] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie – Biographie de Sœur Lucie de Fatima, Parvis 2016, p.144

[84] Œuvres complètes, Derniers entretiens – le carnet jaune de Mère Agnès, 21 août 1897, Cerf-DDB 1992, p.1103.

[85]  Sainte Faustine Kowalska, Petit journal, 1746.

[86] Une pensée de Padre Pio chaque jour, San Giovanni Rotondo, 2000, p.86

 

 

 




Le Livret de prière de la Communion

Téléchargez le livret de prières de la Communion des Refuges du Coeur Immaculé de Marie en cliquant ici :

 

livret prières Communion des Refuges – format A4 plié livret 15 feuilles

Livret de prières format A5 plié 9 feuilles

Nous présenterons dans ses articles à venir certaines de ces prières qui sont propres à notre Communion et en expriment le charisme.

Si vous souhaitez déposer des intentions de prière, rendez-vous sur cette page : Déposez vos intentions de prière

 




Prière quotidienne à Saint Jean

Prière quotidienne à Saint Jean Apôtre,

Père de notre Communion des refuges du Cœur Immaculé de Marie

 

Chaque jour :

O Saint Jean, Père de notre Arche mariale, (Lc 17,26-30 / Ap 11,19)

nous confions à ton cœur l’élan attentif de notre prière

à travers le Rosaire de ce jour… (1 S 17, 40-47)

Aide-nous à grandir dans l’Amour de Jésus

et la Tendresse fraternelle…  (Jn 13,34-35)

Sois notre Frère à l’école de la Vierge silencieuse…  (Ps 130,2)

Garde-nous au désert sur le Cœur de Marie,

doux Refuge des derniers temps… (2 S 22,3/Ap 12,6/ 12,14 / Ps 45,2-6)

Que vienne l’Heure bénie de Père miséricordieux !  (1 Jn 4,14-19)

Nous désirons tant te rejoindre un jour,

vers la lumière de l’Agneau vainqueur (Ap 5,1-12)

dans l’indicible joie de la Jérusalem céleste !  (Ap 21,1-8 / 22,1-21)

Amen ! Viens Seigneur Jésus !  (Ap 22,20)

 

Lundi :

O Saint Jean, Apôtre bien-aimé du Seigneur, (Ap 1,9)

dès le commencement,  (Jn 1,1-2 / 1 Jn 1,1-4)

tu fus saisi à jamais par le Regard du Maître…  (Jn 1,35-39 / Ap 1,14)

Toi qui reposas si souvent sur sa poitrine…  (Jn 13,25)

Toi qui contemplas, près de Notre Dame des larmes,

le mystère insondable de son Cœur ouvert sur la Croix… (Jn 19,25-37)

Par l’intercession de Marie, notre Mère, (Ac 1,14 / Jn 2,1-5)

aide-nous à accueillir, jour après jour,

« l’onction du Saint-Esprit »… (1 Jn 2,18-28)

Fais-nous grandir dans la certitude de la foi (Lc 18,8)

que « Dieu est Amour »…  (1 Jn 4,7-16)

Lui qui est « plus grand que notre cœur », (1 Jn 3,20)

et nous connaît en sa Miséricorde…  (Jn 21,15-17)

 

Mardi :

O Saint Jean, le Théologien,

toi qui as sondé les indicibles mystères

du « Verbe fait chair »… (Jn 1,14)

toi qui as tant écouté le Cœur attentif de la Vierge

où s’est enfoui l’Evangile du Sauveur… (Lc 2,19 / Lc 2,51 / Jn 2,1-5)

Fortifie nos cœurs dans la profondeur du silence marial…

Toi qui fus le premier des Apôtres

à croire à la Résurrection … (Jn 20,8)

Affermis nos cœurs dans la foi

en Jésus Ressuscité et Vivant ! (Jn 20,29/21,7)

 

Mercredi :

O Saint Jean, toi qui reçus du Christ en Croix sa Mère douloureuse,

donne-nous d’accueillir Marie chez nous… (Jn 19,27)

Et fais-nous entrer, comme toi,

à l’école silencieuse et contemplative

de son Cœur douloureux et Immaculé …

En Elle, nous garderons la Parol … (Lc 2,19)

Par Elle, nous demeurerons « dans l’Amour » (Jn 15,9),

tout « près de la Croix de Jésus »… (Jn 19,25)

 

Jeudi :

O Saint Jean, le bien-aimé, Toi qui as reçu de Jésus crucifié

le secret du Cœur de la Mère… (Jn 19,27)

Nous voulons accueillir ta douce paternité de lumière et d’amour

sur notre « Communion des Refuges

du Cœur Immaculé de Marie » (Ap 12,14)

Dans l’esprit d’Ephèse, nous voulons prendre « chez nous »

Marie, notre Mère de chaque instant…

Nous désirons entrer avec toi dans la profondeur

du silence contemplatif et si puissant

de la Femme splendide  (Ap 12,1),

Victorieuse dans tous les combats de l’Eglise et de nos vies …

 

Vendredi :

O Saint Jean, Prophète du temps à venir, (Ap 1, 1-3)

Toi qui as vu le Grand Combat de la Femme et du Dragon (Ap 12,1-4),

et sa fuite ardente au désert… (Ap 12,5-6)

Mène-nous au silence du Désert,

Jusqu’au Refuge invincible du Cœur de la Femme…  (Ps 18,3/ Ct 6, 8-10 / Ap 12,13-14 )

O Jean, Enfant béni de la Femme victorieuse,

Affermis nos cœurs en cette fin des temps,

dans la veille incessante de la prière et de l’amour… (1 Jn 5,14-15)

Plonge-nous avec toi, en cette « Mer de cristal mêlée de feu »

qui triomphe de « la Bête »… (Ap 15,2)

Et nous verrons le Christ et l’Eglise à travers la beauté

et le « Triomphe » du Cœur Immaculé de Marie… (Ap 12,1-2)

 

Samedi :

O Saint Jean, Apôtre solitaire et universel sur l’île de Patmos :

Toi qui as contemplé

le Visage éblouissant du Seigneur glorieux ! (Ap 1,9-20)

Toi qui as vu la destinée de l’Eglise en l’Agneau Vainqueur ! (Ap 21,23-27)

Tiens-nous éveillés dans la foi

en l’attente du Retour de Jésus… (Ap 1, 9 / 22,12-14)

 

Fais déborder en nos cœurs l’Espérance de la Femme

en l’infinie Miséricorde !…  (Lc 1,50)

Dans « le doux Refuge » de son Cœur,

nous désirons être chaque jour :

L’Eglise née de l’Esprit (Ap 22,17),

qui redit avec toi dans le pur amour de l’Attente :

 

« Le Temps est proche ! »  (Ap 1,3)

« Amen ! Viens Seigneur Jésus !  (Ap 22,20)