Questions autour du Pontificat actuel

Il est de plus en plus fréquent aujourd’hui d’entendre de nombreux chrétiens exprimer un questionnement récurrent face au Pontificat du Pape François. Déclarations tranchantes, textes peu clairs, absence de réponse aux questions posées par d’éminents théologiens ou cardinaux, positions politiques ou sanitaires surprenantes, attention accordée à certains au détriment d’autres… Autant de points qui peuvent laisser un goût amer, et un questionnement dont les fidèles ne savent que faire. C’est tout juste s’ils osent se poser à eux-mêmes la question, avec ce fond de culpabilité : « tout de même, c’est le Pape !… » On se rassure alors en se disant que c’est une manière de faire ou de parler liée à sa culture d’Amérique du sud, que c’est le Pape et qu’il ne peut pas se tromper, qu’il dit aussi de belles choses, etc… Il faut dire aussi qu’après avoir eu deux Papes remarquables, on s’est habitué à leur faire entièrement confiance. Et pourtant… le fait qu’il soit Pape ne lui confère par une infaillibilité dans tous les domaines, loin s’en faut, et aucun fidèle n’est dispensé de discerner : Saint Paul n’a pas eu peur de reprendre saint Pierre, le premier Pape, quand Pierre et Barnabé ne « marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile » (Ga 2,14/Ac 15,1-12) au sujet de la circoncision pour les païens.

Ce n’est pas un péché ou une désobéissance, c’est un devoir de la foi : les brebis doivent savoir reconnaitre la voix du berger pour ne pas suivre ceux qui ne le sont pas (Jn 10), car « chacun devra rendre compte pour soi-même » (Rm 14, 12). Chaque baptisé reçoit pour cela le sens surnaturel de la foi [1]: cet instinct spirituel qui fait détecter ce qui est juste ou non. Et si ensuite il n’a pas la formation théologique pour y mettre des mots, il a à sa disposition des outils lumineux comme le Catéchisme de l’Eglise Catholique promulgué par Saint Jean-Paul II.

Nous vous proposons donc aujourd’hui quelques pistes de réflexions sur ce pontificat : quelques textes, faits, etc… Notre but n’est pas de porter un jugement sur le pape François. En tant que personne, de toute façon, c’est un père et un frère qui a besoin de nos prières et de notre bienveillance pour sa mission papale. Cependant, face à son enseignement qui souvent interroge, la Tradition nous donne des repères de discernement et nous avons le devoir de les exercer, pour suivre ce qui doit l’être, et écarter ce qui n’est pas la vérité de l’Evangile et de la Tradition [2]de l’Eglise.

I. Préambule : quelques repères théologiques de discernement

A. comprendre les différentes formes de magistère dans l’Eglise

Il est important de rappeler ce qu’est le Magistère de l’Eglise, les domaines où il est revêtu de la grâce de l’infaillibilité et ceux où il ne l’est pas. En effet, que ce soit dans l’enseignement du Pape, des évêques, des synodes, et même des conciles, tout n’est pas à prendre comme « parole d’Evangile » (expression passée jusque dans le langage profane…)
Il existe trois expressions du Magistère :

1. Le magistère ordinaire et universel
C’est la prédication unanime des évêques, successeurs des apôtres en communion avec l’évêque de Rome. Il porte sur la totalité du dépôt vivant de la Parole. Il s’exprime dans la catéchèse, la liturgie. Il est l’axe de la Tradition exprimée dans l’Eglise, il est la règle ordinaire de la Tradition dans la vie courante de l’Eglise. Il est infaillible dans le sens où il exprime la foi en conformité avec la tradition reconnue et définie de l’Eglise. Mais s’il s’agit de nouvelles opinions théologiques, ou de questions non tranchées, l’infaillibilité n’est pas engagée.

2. Le magistère extraordinaire
En cas de contestation, il est difficile de vérifier incontestablement cette unanimité. On fait alors appel à un concile œcuménique (le collège épiscopal et le Pape). Le concile a l’infaillibilité du magistère ordinaire et universel avec une solennité de surcroît dans le mode d’expression. Cependant, son infaillibilité ne recouvre que certains textes déterminés comme tels. Par exemple dans le Concile Vatican II, une note du secrétaire général du Concile, Mgr Pericli, précise dans la suite de Lumen Gentium : « Comme il est évident de soi, un texte du Concile doit toujours être interprété suivant les règles générales que tous connaissent. A ce propos la commission doctrinale renvoie à la déclaration du 6 mars 1964 dont nous transcrivons le texte ici : Compte-tenu de l’usage des conciles et du but pastoral du Concile actuel, celui-ci ne définit comme devant être tenus par l’Eglise que les seuls points concernant la foi et les mœurs qu’il aura clairement déclarés tels ».
La voix du Pape seule est également infaillible dans certains cas très précis (et rares en général, c’est le cas par exemple pour la définition d’un nouveau dogme) : quand il parle ex cathedra en vertu de sa suprême autorité apostolique, et définit une doctrine sur la foi ou les mœurs pour toute l’Eglise (toutes ces conditions étant nécessaires pour qu’il y ait infaillibilité). L’infaillibilité ne couvrira par exemple jamais les questions d’ordre pastoral.

3. Le magistère ordinaire
Il diffuse l’enseignement du magistère infaillible, en assure la protection, l’adapte aux circonstances, mais n’est pas revêtu du caractère infaillible.
Le magistère ordinaire du pape s’exprime surtout dans les encycliques pontificales : elles rappellent aux fidèles la foi commune avec une note d’actualité. Elles proposent des doctrines, condamnent des erreurs, entretiennent l’unité de doctrines et de gouvernement avec les évêques. C’est le plus haut degré du magistère ordinaire. Elles ont la garantie d’une assistance du Saint Esprit d’ordre prudentiel et pastoral. Elles sont des indications non irréformables, mais plus qu’indicatives. Dans une encyclique, s’adresse à la foi uniquement ce qui est proclamé du magistère extraordinaire. On peut situer ici également les motu proprio et les lettres apostoliques, et les documents de la congrégation pour la doctrine de la foi (en accord avec le Pape).
Quand à l’enseignement ordinaire des évêques, il est couvert par l’assistance prudentielle mais faillible de l’Esprit (sauf bien sûr pour ce qui émane du magistère infaillible).

Ainsi, face à un texte, fut-il pontifical, il est important de garder ces distinctions à l’Esprit, pour lui attribuer la juste valeur qui est la sienne.

B. Quelques points de discernement

Ceci étant posé, précisons encore quelques points de discernement pour exercer ce « sensus fidei » face à toute affirmation théologique ou pastorale :

  •  Il est très important d’avoir autant que possible une vision d’ensemble. Un texte ne peut jamais être regardé seul, il faut le mettre en résonnance d’une part avec d’autres textes de la même personne ; et le mettre aussi en parallèle avec l’enseignement de la Tradition de l’Eglise (Parole de Dieu + tradition transmise au cours des siècles). Par ailleurs, il faut bien noter qu’une erreur peut être constituée d’une vérité partielle, ce qui est plus difficile à percevoir : il peut y avoir un problème « d’omission » théologique, qui ne se voit que sur le long terme, mais qui peut constituer à lui seul une hérésie[3] : par exemple, parler de la Miséricorde en oubliant de parler de la nécessaire conversion que cela implique revient à tomber peu à peu dans l’hérésie de l’apocatastase, condamnée depuis longtemps par l’Eglise. On peut la résumer en quelques mots modernes : « on ira tous au paradis ! », l’Eglise est « pour tous », par conséquent tout le monde peut communier, etc… C’est une hérésie très grave puisqu’elle remet en question le fait qu’on puisse se perdre (et donc que l’enfer existe ; et qu’on est libre face à Dieu), et rend le sacrifice du Christ nul et non avenu : si nous n’avions pas besoin d’être sauvé, il n’avait pas besoin de mourir pour clouer à la croix le billet de notre dette (Col 2,14)… Tout se tient dans la foi. Coupez un fil, tout tombe et devient insipide et sans valeur. On n’a alors plus rien à dire au monde.
  •  Il faut distinguer ensuite ce qui est d’ordre pastoral, et ce qui touche au cœur de la foi. Dans le domaine pastoral, une erreur n’est pas d’une gravité extrême, même si elle peut avoir des conséquences déplorables. Comme tout le monde, le Pape peut avoir une manière de voir les choses, faire des choix pastoraux, ou prendre des positions politiques qui n’ont pas d’impact sur la foi. Pour ce qui touche à la foi et aux mœurs, c’est autre chose, et une erreur dans ce domaine est à détecter immédiatement : même si elle ne touche apparemment pas immédiatement la foi, elle peut avoir des conséquences sur elle très grave. Ainsi, Si Saint Paul n’avait pas repris saint Pierre qui n’osait pas affirmer l’universalité du salut en présence des juifs, quelle conséquence cela aurait-il eu sur le christianisme ? Une attitude pastorale apparemment charitable peut engendrer une falsification du dépôt de la foi.
  •  Il découle de ce qui précède, évidemment, de vérifier si ce qui est affirmé concorde avec la Parole de Dieu reçue dans les Ecritures, la Tradition apostolique, et l’enseignement défini par l’Eglise.
  •  Sans oublier le but ultime de l’Eglise, conduire les hommes au Royaume de Dieu. Notre passage sur terre est temporaire et doit rester ordonné aux fins dernières. Sainte Elisabeth de la Trinité le formulait de cette manière : « A la lumière de l’éternité, l’âme voit les choses au vrai point… ».

En conclusion et en résumé :

  •  Lire dans un ensemble, regarder l’équilibre
  • distinguer avec ce qui est d’ordre pastoral (passager et amené à évoluer), et ce qui touche à la foi (en se souvenant que certaines options pastorales peuvent remettre la foi en question)
  • confronter avec la Révélation reçue dans la Parole et la Tradition.
  • Mettre en regard avec le but ultime vers lequel l’Eglise doit nous conduire : les fins dernières : le salut des âmes et la vie éternelle.

Ajoutons à cela un double tamis également fort utile : celui de la lumière et de l’amour. Pas d’amour sans vérité, pas de vérité sans amour. Souvenons-nous que Saint Jean, qui est le grand chantre de l’Amour dans ses écrits, commence toujours par la lumière. Sans la lumière, on ne peut rien voir, rien comprendre, on ne peut pas aimer :

« Tel est le message que nous avons entendu de Jésus Christ et que nous vous annonçons : Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. » (1 Jn 1, 5-7)

II. Faits et enseignements

A la lumière de ce que nous avons dit précédemment, relevons maintenant quelques-uns (parmi beaucoup, le but n’est pas d’être exhaustif, mais d’inviter à la réflexion personnelle) des points d’interrogations qui se posent face à certaines paroles ou certains actes du Pape François. Après plus de 10 ans de pontificat, il est clair que la pensée du pape est complexe, ou du moins sa manière de l’exprimer. Les parties de cette pensée qui questionnent le plus ne sont souvent pas dans les grands textes du pontificat (il n’a d’ailleurs que 2 encycliques à son actif, la troisième étant partagée avec Benoît XVI) : ce sont de petites phrases ici ou là, des notes dans des textes, etc… Mais leur accumulation au fil des années ne laisse pas de doute quand à leur présence dans la pensée du Pontife. Quand aux textes plus longs et officiels, si on prend le temps de les lire, ils préparent le terrain et ouvrent la voie à ces « petites phrases » : le pape dessine une tendance, caricature son contraire, laisse planer un doute, ne répond pas aux questions qui s’ensuivent, laisse faire le temps, revient dessus et répond quelques années après, etc. C’est pourquoi il est particulièrement important d’avoir une vision d’ensemble. Nous allons voir ci-après quelques-unes de ces « petites phrases », et dans un second temps, nous nous pencherons sur un texte récent qui nous montrera cette manière de faire pencher la balance vers là où il souhaite mener[4].

A. Quelques « petites phrases » qui interrogent.

1. Sur la question des divorcés-remariés

  • Dans l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, du 19 mars 2016, on lit à la note 329 : « Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis » (Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 51). »

Implicitement, cela signifie, que peut-être, il ne serait pas bon de pratiquer la chasteté dans ce cas. Cela implique donc également que les personnes concernées pourraient tout de même communier. Notons en passant le subtil détournement qui est fait de la citation de Gaudium et Spes… En effet, le texte cité parle de la question de la chasteté dans les couples mariés par rapport à la question de la régulation des naissances, et non de la question de la chasteté dans un couple de divorcé-remarié, ce qui n’est pas du tout la même chose….

Mais les choses ne sont pas dites clairement, et le pape François n’a jamais répondu aux Dubia des cardinaux[5] qui lui ont été envoyés à ce sujet, laissant planer le doute sur ce qu’il a vraiment voulu dire.

La chose est claire, bien qu’elle ne soit adressée qu’à une région.

  • Le 15 septembre 2021, il affirme : « La communion n’est pas une récompense pour les parfaits », « la communion est un don, un cadeau, c’est la présence de Jésus dans l’Église et dans la communauté ». Il souligne qu’il n’a « jamais refusé l’eucharistie à personne ».
  •  A la veille du synode, en réponse aux Dubia du Cardinal Dominik Duka, O.P., il signe un texte autorisant la Communion des divorcés-remariés. Cliquer ici pour plus de détails.

Ainsi, touche après touche, cette affirmation de la possibilité pour les divorcés-remariés de communier (et donc de recevoir également l’absolution) s’établit peu à peu.

Reste à passer cela dans le tamis du discernement. A chacun de répondre à ces questions à la lumière de l’Evangile et du catéchisme :

  • Est-ce conforme au sacrement du mariage, de la confession et de l’Eucharistie tels qu’institués par le Christ et la Tradition apostolique ?
  • Est-ce uniquement pastoral, où est-ce que cela touche à la foi ? Quelle notion de la Miséricorde cela véhicule-t-il (qu’est-ce qu’un péché, comment en être sauvé, qu’est-ce que la miséricorde) ? Quelle théologie du mariage ? Quelle théologie de la grâce et de la vertu (la vertu de chasteté peut-elle être en option ?) ? Peut-on avoir des excuses pour commettre le péché ? Le 6ème commandement est-il universel et absolu ? Quelle théologie de l’Eucharistie ? Est-ce vraiment Dieu qui est présent ? Peut-on s’en approcher sans préparation ?
  • Qu’est-ce qui sanctifie le plus les personnes pour les conduire à la vie éternelle : communier en état de péché ? ou suivre humblement avec confiance l’enseignement de l’Eglise, sûr que le Seigneur peut se donner autrement et béni la fidélité (soit par le choix de la chasteté, soit par le choix de s’abstenir de communier)?
  • Doit-on discerner selon la vérité enseignée par le Christ, ou suivant des critères plus subjectifs de soi-disant charité et accueil ? La vraie charité n’est-elle pas de leur proposer ce qui fera leur bien éternel ?

2. Sur la question de la contraception

Le 10 décembre 2018, avec l’approbation du pape, la Congrégation pour la doctrine de la foi déclare l’hystérectomie (ablation de l’utérus) « licite » lorsqu’une grossesse aboutirait avec « certitude » à un avortement spontané avant viabilité du fœtus. En cas de « certitude » médicale que l’utérus d’une femme ne peut plus permettre une grossesse viable, son ablation est « licite ».

Cependant, en 1993, ce dicastère avait défini comme « moralement licite » l’ablation de l’utérus si celui-ci représente « réellement un grave danger pour la vie ou la santé de la mère ». En revanche, la ligature des trompes (isolement de l’utérus) est jugée « illicite » s’il s’agit d’un moyen « direct » de stérilisation, y compris si l’objectif est d’éviter des grossesses à risque pour la mère.

La déclaration de 2018 retire donc le critère du danger pour la vie de la mère.

Posons-nous quelques questions : Est-ce conforme à l’enseignement de l’Eglise sur la procréation ? Cela laisse-t-il une place à l’intervention divine (pensons à Elisabeth et Zacharie par exemple) ? Cette ablation n’est-elle pas une contraception définitive ?

3. Sur la diversité des religions

  • Le 4 février 2019, le pape François signe une déclaration sur la fraternité humaine qui contient ces mots : « Le pluralisme et les diversités de religions, de couleurs, de sexes, de races et de langues sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtes humains. »
  • Le 4 octobre 2019, l’accueil de la Pachamama au Vatican créé la confusion dans le monde chrétien ; les 25-27 juillet 2022, le pape participe à des cérémonies païennes avec les autochtones du Canada.
  • Aux JMJ de Lisbonne, il prêche sur des mythes païens personnifiant et déifiant la création (alors que la foi chrétienne enseigne « Je crois en Dieu, Créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles) :
    Le 2 août 2023, à Lisbonne : « Selon la mythologie classique, Océan est fils du ciel (Ouranos) : son immensité conduit les mortels à regarder vers le haut et à s’élever vers l’infini. Mais, en même temps, Océan est fils de la terre (Gaia) qu’il étreint, invitant ainsi à envelopper de tendresse l’ensemble du monde habité ». Le 3 août 2023 : « … si nous voyons la structure de l’histoire de la Création, qui est une histoire mythique, dans le vrai sens du mot « mythe », car les mythes sont une forme de connaissance ». Le 3 août 2023, à Lisbonne : « N’oubliez pas que nous avons besoin d’une écologie intégrale, d’écouter la souffrance de la planète ».

Posons-nous quelques questions :

  • Toutes les religions sont-elles voulues par Dieu, même celles qui pratiquent par exemple l’idôlatrie, la prostitution sacrée, ou prônent le meurtre des infidèles à leurs yeux (dans ce cas, cela veut dire que Dieu veut ce mal) ?
    Ne devrait-on pas plutôt dire qu’elles sont l’objet d’une permission de Dieu (fruit de son respect de la liberté humaine) ?
  • Quels enseignements nous donne la Bible à ce sujet ? Par exemple, comment Dieu éduque-t-il Israël face aux religions qui l’entourent ? Cette affirmation respecte-t-elle ces enseignements divins ?
  • Cela ne risque-t-il pas de conduire à un synchrétisme ambigüe, comme on l’a vu avec la Pachamama  ?
  • La foi chrétienne est-elle basée sur la Révélation ? Ou sur des mythes ?

4. Sur la question du salut (et de la prédestination)

Le 15 septembre 2021, le pape déclare lors d’une interview dans l’avion au retour de son voyage à Bratislava : « Nous sommes tous égaux. Il faut respecter tout le monde. Et le Seigneur est bon. Il sauvera tout le monde. Ça il ne faut pas le dire trop fort. (rire) Le seigneur veut sauver tout le monde. »

Posons-nous quelques questions :

  • Est-ce que Dieu est tellement tout puissant qu’il puisse contraindre l’Homme au salut ? Dieu peut-il nous imposer d’être sauvés contre notre gré ?
  • Si nous sommes tous destinés au salut, à quoi bon nous convertir et pratiquer le bien ?
  • Dieu veut le salut de tous. Mais peut-il y avoir la miséricorde sans la justice ? Dieu peut-il laisser le mal impuni (le meurtrier aura-t-il droit au paradis à côté de sa victime sans s’être auparavant repenti de son péché ?)
  • Peut-on invoquer pour cette phrase l’excuse d’une manière de parler liée à sa culture ? Sa remarque et son rire ne montrent-t-ils pas qu’il a parfaitement conscience de ce qu’il dit ?
  • Qu’est-ce que cela implique par rapport à la doctrine sur l’enfer (sur laquelle Jésus est très clair) ?

5. Sur la question de l’homosexualité

  • le 21 octobre 2020, dans le documentaire international « Francesco », il lance un appel public à l’adoption des lois civiles de cohabitation homosexuelles pour une meilleure protection. (Renouvelé le 15 septembre 2021, 5 février 2023, 10 et 11 mars 2023).
  • Début octobre 2023, dans sa réponse aux Dubia des cardinaux , à la question : Les unions homosexuelles peuvent-elles être bénies et y a-t-il du bien dans les situations de péché ? François a répondu que les unions homosexuelles ne devraient pas être appelées mariage, mais que dans les relations avec les personnes, « la charité pastorale ne doit pas être perdue, faite de bonté, de patience, de tendresse et d’encouragement. […] Nous ne pouvons pas devenir des juges qui nient, rejettent, excluent. […] La prudence pastorale doit donc discerner correctement s’il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage. En effet, lorsqu’on demande une bénédiction, on exprime une demande d’aide à Dieu, un appel à pouvoir mieux vivre, une confiance en un Père qui peut nous aider à mieux vivre. D’autre part, bien qu’il existe des situations qui, d’un point de vue objectif, ne sont pas moralement acceptables, la même charité pastorale nous demande de ne pas traiter simplement comme « pécheurs » d’autres personnes dont la culpabilité ou la responsabilité peuvent être atténuées par divers facteurs qui influencent l’imputabilité subjective.« 

– Ces déclarations sont-elles conformes à la foi de l’Eglise, dont on peut trouver un résumé dans le document du 3 juin 2003 de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

– Ne faut-il pas distinguer protection et cohabitation ? La protection est normale, elle se situe dans le domaine de la discrimination. La cohabitation, ce n’est pas la même chose.

– Peut-on bénir une situation « moralement inacceptable » ? C’est-à-dire bénir (déclarer bon, bien) une situation qui est un mal ?

6. Sur la question de l’ordination des femmes

Début octobre 2023, toujours en réponse aux Dubia cités plus haut, à la question de savoir si l’ordination sacerdotale peut être conférée à des femmes (question déjà tranchée par l’Eglise de manière définitive par le pape Jean-Paul II ), François a répondu qu’« une doctrine claire et faisant autorité sur la nature exacte d’une « déclaration définitive » n’a pas encore été développée de manière exhaustive ».

  • Peut-on donner un autre sens aux mots « déclaration définitive » ? Proposer cette solution, n’est-ce pas reconnaître implicitement que cette vérité est si claire, qu’à moins de changer la nature de cette déclaration, on ne peut pas revenir dessus ?
  • Une telle déclaration est-elle compatible avec le sacrement de l’Ordre ? Rappelons qu’un sacrement est un signe visible d’une réalité invisible. Il est donc constitué de symboles qui doivent être signifiant. Dans le sacrement de l’ordination, le prêtre est lui-même le signe du Christ Epoux de l’Eglise, laquelle est l’épouse (Ephésiens 5,32). Sa masculinité est précisément signe de la présence du Christ Epoux. Le symbole choisi dans un sacrement fait partie de sa nature même et ne peut pas être changé, car c’est le Christ lui-même qui l’a institué ainsi. Ordonner une femme respecte-t-il cela ? L’Eglise a-t-elle le pouvoir de changer un sacrement ? Est-elle au-dessus du Christ ? Est-ce dénigrer la vocation de la femme, ou au contraire exalter ce qu’elle a d’unique et qui n’est pas de l’ordre d’un ministère mais bien plus grand ? Pierre était-il plus grand ou plus honoré que la Vierge Marie du fait de son ministère[6] ?
  • Ceci est-il conforme à ce qu’est l’Eglise ? Devons-nous promouvoir une égalité à tout prix ? Ou bien mettre en valeur la vocation de chacun ? Quelle est la nature de l’Eglise : avoir des membres tous identiques ? Ou être un corps constitué de plusieurs membres tous importants (1 Co 12,27) ?

7. Sur des choix pastoraux

On peut aussi s’interroger sur des choix pastoraux.

Par exemple, pourquoi montre-t-il une telle méfiance vis-à-vis des évêques fidèles à l’enseignement de l’Eglise, comme Mgr Strickland (dont nous allons publier dans les prochaines semaines les remarquables lettres pastorales) , mais se montre-t-il si peut actif avec les évêques allemands à la foi déviante (quelques critiques orales, guère plus, en tout cas pas une seule visite apostolique à ce sujet (la seule qui a eu lieu concernait un cas d’abus sexuel) ?

Ou bien pourquoi martèle-t-il d’un côté que l’Eglise est « pour tous » comme aux JMJ, et de l’autre repousse-t-il avec une virulence à peine dissimulée ceux qui sont attachés à la Tradition ?

 

B. Lecture de l’équilibre d’un texte

Les quelques point ci-dessus dessinent déjà quelques lignes importantes dans la pensée du pape, et à travers les thèmes qui lui sont chers, montrent l’horizon vers lequel il semble avoir l’intention de mener l’Eglise. Cela révèle des sous-bassement inquiétants pour la foi chrétienne : mise en avant de critères subjectifs de discernement, relativisation de la notion de péché (et donc travestissement de celle de la justice et de la miséricorde), relativisation de la nécessité de la conversion et de la pratique des vertus, adaptation possible des sacrements, relativisation de la religion catholique, de la vérité de la Révélation chrétienne, et donc de l’évangélisation qui ne peut plus consister en annonce directe laquelle serait prosélytisme, etc… Tout ceci est assez subtil, mais revient systématiquement dans tous les textes du pape François.

Prenons l’exemple de sa dernière lettre sur la petite Thérèse.

On peut relever par exemple les passages suivants, qui contiennent ses thèmes de prédilections, avec toujours cette manière de présenter une tendance en présentant son opposé de manière péjorative, sans toutefois aller clairement au bout de la pensée, le tout enveloppé par des passages très beaux en eux-mêmes si on ne regarde pas l’équilibre d’ensemble :

« Les dernières pages de l’Histoire d’une âme sont un testament missionnaire. Elles expriment sa manière de concevoir l’évangélisation par attraction, et non par pression ou prosélytisme. Il est intéressant de lire comment elle le résume : « Attirez-moi, nous courrons à l’odeur de vos parfums ». (n°10)

L’annonce est-elle du prosélytisme ? Thérèse ne voulait-elle pas partir fonder au Vietnam ? Ne s’est-elle pas sacrifiée pour ses frères missionnaires ?

« Cette même insistance de Thérèse sur l’initiative divine fait que, lorsqu’elle parle de L’Eucharistie, elle ne met pas en premier son désir de recevoir Jésus dans la sainte communion, mais le désir de Jésus de s’unir à nous et demeurer dans nos cœurs. » (n°22)

Il poursuit d’ailleurs par une phrase qui contredit directement ce qu’il vient d’écrire : « Dans l’Acte d’offrande à L’Amour Miséricordieux, souffrant de ne pouvoir recevoir la communion tous les jours, elle dit à Jésus : « Restez-en moi, comme au tabernacle ». » Par ailleurs, si on relit le récit que Thérèse fait de sa première communion, celui de son attente, de son désir et de sa préparation remplit 5 pages, avant la demi-page décrivant le moment lui-même. Cette affirmation serait donc à fortement nuancer… La pensée du pape dans cette affirmation serait-elle de dire : Si ce qui compte c’est le désir de Jésus de demeurer en nous, pourquoi empêcher certaines personnes (comme les divorcés-remariés) de le recevoir ?

« Si nous sommes entre les mains d’un Père qui nous aime sans limites, cela sera vrai en toutes circonstances, nous nous en sortirons quoi qu’il arrive et, d’une manière ou d’une autre, son plan d’amour et de plénitude se réalisera dans notre vie. » (n° 24)

Nous nous en sortirons quoi qu’il arrive ? Nous irons tous au paradis ? Même si nous ne voulons pas ?

« À un moment de complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la simplicité, la primauté absolue de l’amour, la confiance et l’abandon, en dépassant une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne d’observances et de préceptes et fige la joie de l’Évangile. » (n°52)

L’observance des commandements fige-t-elle la joie de l’Evangile ? Faut-il les opposer ? L’amour n’est-il pas attentif à réaliser tous les désirs du bien-aimé ? « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera » (Jn 14, 23)…

 

C. Quelques réflexions sur des choix pastoraux et des positions politiques

Le pape François est aussi un homme qui manifeste assez clairement ses opinions politiques, qui « fait de la politique » en imposant sa vision politique au nom de la foi, dictant ce qu’il faudrait faire selon lui pour changer les choses comme sur la question des migrants. C’est très différent par exemple de l’attitude de Jean-Paul II qui s’attachait surtout à ne pas faire de politique bien que son annonce de l’Evangile ait eu des effets politiques majeurs.

Quelques exemples parmi d’autres :

  • On peut s’interroger sur sa proximité avec les milieux francs-maçons : nous mettons ici quelques articles à consulter à ce sujet.

Vatican Intelligence officer: I am a Freemason and so is Bergoglio

  • Le pape François promeut le mondialisme, le multicuturalisme, l’Union Européenne, et pourfend les « égoïsmes nationalistes » :

Article du journal Le point

Article de Radio Télévision Suisse

Article du Figaro

Article de BFMTV

Dans sa dernière exhortation apostolique laudate Deum, aux numéros 36, et 38 on lit ceci sur le mondialisme :

« Il reste regrettable que les opportunités créées par les crises mondiales soient perdues alors qu’elles seraient l’occasion d’apporter des changements salutaires. C’est ce qui s’est passé lors de la crise financière de 2007-2008, et qui s’est reproduit lors de la crise de la Covid-19. »

« À moyen terme, la mondialisation favorise les échanges culturels spontanés, une plus grande connaissance mutuelle et des chemins d’intégration des populations qui finissent par conduire à un multilatéralisme “d’en bas” et pas seulement décidé par les élites du pouvoir. »

Cela ne rappelle dit-il pas furieusement Klaus Schwab et son Great Reset (peut-on en effet parler du covid comme d’une opportunité sans s’y référer[7] ?)

  • Lors de la crise du covid, bien que n’ayant aucune compétences médicales, il a été l’un des plus fervents « apôtres » du vaccin. Avait-il à imposer cette opinion à l’Eglise ? Parler du vaccin comme d’un « acte d’amour » ? Faire frapper une pièce de monnaie au Vatican représentant une vaccination ? Participer au concert Vax Live, aux côtés d’Emmanuel Macron, Joe Biden, le Prince Harry (concert interdit aux non-vaccinés et financé par Global Citizen). Traiter de négationnistes les cardinaux qui ne voulaient pas se faire vacciner. Etc…

 

En conclusion…

A l’issue de ce petit parcours de réflexion, dont il faudrait détailler chaque point, l’objectif est surtout de susciter la réflexion et le discernement de chacun. N’ayons pas peur de rester « éveillés ». Le Christ nous a prévenus que le loup peut venir dans la bergerie déguisé en brebis. Cela n’a rien de surprenant. Le Dragon infernal a pour but d’usurper le trône de Dieu, et donc nécessairement, pour lui, l’ennemi à abattre, (puisqu’il ne peut plus atteindre le Christ enlevé dans la gloire), c’est l’Eglise (cf. Ap. 12). Il ne faut donc pas nous étonner que l’Eglise soit en proie à de grands combats, y compris au niveau du pape lui-même. Il ne s’agit évidemment pas de diaboliser la personne, mais reconnaître que de grands combats peuvent se jouer autour de lui et par lui n’est rien d’autre que du réalisme. Le Pape est sans doute attaqué par Satan plus que tout autre, et il nous faut beaucoup prier pour lui. Il ne faut pas s’étonner non plus que ce combat se fasse sous mode d’ambiguités, de manques de clarté. Si Satan veut prendre le pouvoir dans l’Eglise, il n’y arrivera pas de manière frontale, il faut donc qu’il louvoie patiemment.
Cependant, nous ne devons pas craindre, ni tomber dans le désespoir, car cela annonce la Bonne Nouvelle du Triomphe de l’Agneau qui approche ! Et dans sa Miséricorde, le Seigneur nous a donné en Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise, un refuge pour vivre cette fin des temps :

« Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges, mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel. Oui, il fut rejeté, le grand Dragon, le Serpent des origines, celui qu’on nomme Diable et Satan, le séducteur du monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui. Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! Car il est rejeté, l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait, jour et nuit, devant notre Dieu. Eux-mêmes l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, par la parole dont ils furent les témoins ; détachés de leur propre vie, ils sont allés jusqu’à mourir. Cieux, soyez donc dans la joie, et vous qui avez aux cieux votre demeure ! Malheur à la terre et à la mer : le diable est descendu vers vous, plein d’une grande fureur ; il sait qu’il lui reste peu de temps. » Et quand le Dragon vit qu’il était jeté sur la terre, il se mit à poursuivre la Femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. Alors furent données à la Femme les deux ailes du grand aigle pour qu’elle s’envole au désert, à la place où elle doit être nourrie pour un temps, deux temps et la moitié d’un temps, loin de la présence du Serpent. Puis, de sa gueule, le Serpent projeta derrière la Femme de l’eau comme un fleuve, pour qu’elle soit emportée par ce fleuve. Mais la terre vint au secours de la Femme : la terre ouvrit la bouche et engloutit le fleuve projeté par la gueule du Dragon. Alors le Dragon se mit en colère contre la Femme, il partit faire la guerre au reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus. » (Apocalypse chapitre 12)

« Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap. 22,20)

Marie-Jacinta

 

[1] Concile Vatican II, constitution dogmatique « Lumen Gentium », n° 12.

[2] «La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit. Quant à la sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité» (DV 9). Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et l’interprétation de la Révélation, «ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et de respect» (Catéchisme de l’Eglise catholique n° 81 et 82).

[3] Du grec ancien αἵρεσις , haíresis : « action de prendre, choix » : il s’agit de prendre certaines vérités de l’Evangile, et d’en occulter d’autres.

[4] Le cardinal Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a donné une interview à LifeSiteNews.com le 25 octobre au sujet du synode qui s’achève. Il a déclaré qu’un « agenda » était visible dans « tout » : concernant la « bénédiction de la sexualité extraconjugale, avant et en dehors du mariage, le diaconat et l’ordination sacerdotale des femmes, l’aplanissement des différences entre les prêtres, les évêques et les laïcs ». Un « appel à l’harmonie » a été utilisé pour étouffer toute critique de ce programme et pour clouer au pilori les critiques en tant que « rigoristes », « traditionalistes » et « cléricalistes ».

[5] Les quatre cardinaux – Raymond L. Burke, Walter Brandmuller, Carlo Caffara et Joachim Meisner – ont formellement exprimé au pape François cinq « Dubia » (doutes), concernant entre autre la question très débattue de la communion pour les divorcés remariés.

[6] «  Malgré l’importance du ministère de Pierre, Marie est plus décisive que lui pour l’avenir de l’Eglise. Et les femmes ont fait et font plus pour la vitalité de l’Eglise et son rayonnement que beaucoup d’évêques et de papes. Presque personne ne sait qui était l’évêque de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus… Mais des millions de nos contemporains ont été touchés par la grâce de la Sainte de Lisieux ! La sainteté est plus décisive que le ministère épiscopal, même si celui-ci est indispensable. Il est plus important d’être saint que d’être laïc, consacré, diacre, prêtre, évêque ou pape. Marie est plus importante que Pierre, même s’il est un roc précieux pour la foi. » Mgr André-Mutien Léonard,  Le cœur de la foi chrétienne, éditions de l’Emmanuel , 2003, p. 70.

[7] Klaus Schwab écrit dans ce livre : La pandémie de Covid-19 « représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde ».




Jésus et St Michel nous annoncent et nous parlent de la guerre au Moyen-Orient dans les derniers messages donnés à Luz de Maria.

MESSAGE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
À LUZ DE MARIA
LE 4 OCTOBRE 2023

 

Mes enfants bien-aimés, Je vous aime et vous bénis tous.

PRIEZ, MES ENFANTS, PRIEZ AVEC VOTRE COEUR, RÉPAREZ LES OFFENSES COMMISES CONTRE MOI ET CONTRE MA TRÈS SAINTE MÈRE.

Mes petits enfants, vous êtes aimés de Moi, vous êtes aimés de Ma Très Sainte Mère et de toute Ma Maison.  Ma Miséricorde est infinie envers tous Mes enfants, malgré l’état de péché dans lequel ils vivent, malgré le mépris auquel ils me soumettent continuellement – non seulement Mes enfants laïcs, mais aussi certains de Mes prêtres.

Mes enfants bien-aimés :

SI VOUS REPENTEZ DE VOTRE CŒUR, SI VOUS FAITES UNE PROPOSITION FERME D’AMENDEMENT ET L’ACCOMPLISSEZ, J’ENTRE DANS LE CŒUR DE L’ÊTRE HUMAIN ET ENSUITE JE L’ATTIRE AVEC LA DOUCEUR DE MON AMOUR POUR QU’IL NE VEUILLE PAS S’ÉCARTER DE MON CHEMIN. (Jn 14,6) Ma Très Sainte Mère intercède pour vous tous afin que vous ne vous perdiez pas.

Douloureusement, Ma Justice se fait sentir au milieu du moment crucial que vous vivez… et pourtant, vous n’êtes toujours pas convertis, vous continuez à vous rebeller contre votre propre salut. J’agirai avec Ma Miséricorde jusqu’à ce que, en tant que Juste Juge, J’agisse avec Ma Justice (Ps. 7, 11-13).

Je viens avec le feu de mon Amour, attristé à cause de l’ingratitude de Mes enfants. Mes enfants, le feu sera le fléau de l’humanité.

On a profité de Mon amour afin de m’offenser, pour commettre des sacrilèges, pour offenser gravement le Cœur Immaculé de Ma Mère, et on continue à ne pas croire à Mes appels à la conversion.

L’Antéchrist entrera en scène en conduisant les nations vers son plan infâme de s’accaparer des êtres humains et de les dominer violemment.

VOUS N’AVEZ PAS CRU… COMME VOUS ALLEZ LE REGRETTER !

La guerre se manifestera d’un moment à l’autre, et de menaces on passera à cette décision tragique. Ah, Mes enfants !

Priez Mes enfants, priez pour le Chili : il souffrira et la terre tremblera.

Priez, Mes enfants, priez pour le Japon : le grand tremblement de terre viendra avec des résultats affreux.

Priez, Mes enfants, priez pour l’Espagne, le communisme la fera souffrir.

Priez, Mes enfants, priez pour l’Afrique, elle souffrira.

Priez Mes enfants : que chacun prie pour lui-même et pour ses frères et sœurs afin qu’ils gardent la foi.

Vous êtes Mes enfants, Je vous avertis afin que vous vous prépariez. La science mal utilisée mettra l’humanité en danger.

N’ayez pas peur : Je n’abandonnerai pas Mon Peuple, Je le protège et le nourris comme les oiseaux des champs (cf. Mt. 6, 26-32).

AU MOMENT OÙ VOUS VERREZ MA MÈRE RAYONNANTE DANS LES HAUTEURS ET QUE VOUS VOUS TROUVEREZ EN ÉTAT DE GRÂCE, LES MALADES SERONT GUÉRIS.

Sans avoir peur, progressez dans la foi et marchez main dans la main avec Ma Mère.

Portez les Sacramentaux, ne les oubliez pas, sans ignorer que, pour qu’ils vous protègent, votre état spirituel doit être comme il faut.

SOYEZ FORTS, FERMES DANS LA FOI : JE NE VOUS ABANDONNERAI JAMAIS.

Avec Mon Peuple,

Votre Jésus

 

MESSAGE DE SAINT MICHEL ARCHANGE
À LUZ DE MARIA
9 OCTOBRE 2023

Enfants de la Très Sainte Trinité,

EN TANT QUE PRINCE DES LÉGIONS CÉLESTES, JE SUIS ENVOYÉ POUR VOUS APPORTER LA PAROLE DIVINE.

Soyez inébranlables dans la Foi, l’Espérance et la Charité.

L’absence de paix intérieure dans l’humanité fait en sorte que les êtres humains restent dépourvus du véritable amour. La paix intérieure est vécue par les âmes qui s’efforcent d’être amour à chaque instant. Sans paix intérieure, l’amour chez l’être humain est en état d’agonie.

Enfants de la Très Sainte Trinité,

VOUS ÊTES EN TRAIN DE VIVRE DES MOMENTS ANNONCÉS AUPARAVANT PAR NOTRE ROI ET SEIGNEUR JÉSUS-CHRIS. CEUX QUI VOIENT AVEC DES YEUX SPIRITUELS SAVENT QUE CE QUI EST ANNONCÉ S’ACCOMPLIRA SANS TARDER.

Je garde Mes Légions Célestes sur Terre pour défendre chacun de vous si vous l’acceptez, face à cette bataille pour les âmes, face à la guerre dans laquelle l’être humain part à la recherche sauvage de sa proie, avec ses pires instincts.

LA GUERRE EST ARRIVÉE SANS ÊTRE ANNONCÉE… TOUT COMME ELLE ARRIVERA DANS D’AUTRES RÉGIONS SANS ÊTRE ANNONCÉE.

L’être humain peut se montrer hautement spirituel ou totalement cruel lorsqu’il sent que ses intérêts sont menacés. Ce que vous vivez en ce moment est le début de ce qui va se répandre sur la Terre.

L’unité et les pactes sont oubliés, des intérêts politiques, économiques et religieux cachés émergent. Le sinistre plan s’est réalisé en silence : depuis quelque temps, on fournissait ce qui était nécessaire pour commencer ce qui se répandrait peu à peu sur la Terre.

Au milieu de la douleur se cachent ceux qui tiennent l’humanité en suspens…
Le pouvoir économique a cédé pour générer ce qui a été planifié…

La prière adoucit les cœurs, fait taire les conflits et éteint le feu. Priez avec votre cœur : chaque prière soulage une âme qui souffre. (Mc. 11, 24-26; I Jn 5,14)

Enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, continuez à vous préparer. Le Diable répand la douleur et la haine sur l’humanité : soyez amour comme Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ est amour.
Il faut veiller à conserver sur papier les prières et les livres spirituels de votre choix, sans oublier l’Écriture Sainte.

Enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, les révoltes dans les pays en colère vont commencer.

Priez, enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, priez pour le Moyen-Orient.

Priez, enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, priez pour l’Amérique du Sud : la Colombie souffrira, l’Équateur souffrira, l’Argentine brûlera, le Chili tremblera, la Bolivie souffrira et le Brésil sera soumis à l’impiété.

Priez, enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, les États-Unis seront amenés à souffrir sans s’y attendre.

Priez, enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, la France sera surprise de l’intérieur.

Priez, enfants de Notre Roi et Seigneur Jésus-Christ, priez : Mes Légions Célestes restent aux côtés de chacun de vous, invoquez-les.

« Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ gouverne ! »

Nous vous protégeons.

Saint Michel Archange

 

MESSAGE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
À LUZ DE MARIA
11 OCTOBRE 2023

 

Chers enfants,

JE VOUS BÉNIS DE MON AMOUR, JE VOUS BÉNIS DE MA MISÉRICORDE, JE VOUS BÉNIS DE MES MAINS.

Mes Bien-Aimés, Je vous invite à prier pour que les ennemis des êtres humains, envoyés par le Diable, trouvent en chacun de Mes enfants la Foi, l’Espérance, l’Amour et la Sagesse nécessaires pour être porteurs de Mon Amour et que les démons s’éloignent rapidement.

En ce moment, il est essentiel d’avoir une vraie Foi en Mes Préceptes et de rester attentifs afin d’accepter ce qui est à Moi et à rejeter fermement ce qui est en dehors de Ma Vérité.

Le spectre de la guerre traverse le Moyen-Orient, devenant visible à travers l’histoire.

JE VOUS INVITE À PRIER DE MANIÈRE SPÉCIALE CE 13 OCTOBRE, EN COMMÉMORANT LES RÉVÉLATIONS DE MA MÈRE À FATIMA, OÙ ELLE A DEMANDÉ LA PAIX DANS LE COEUR DE SES ENFANTS.

L’Europe subira les conséquences de cette guerre : la terreur a été présente et continuera d’être présente, conduisant plusieurs pays à prendre des mesures de sécurité. Mes enfants, certaines frontières vont fermer tant qu’on reste en état d’alerte.

PRIEZ, PETITS ENFANTS, PRIEZ FORTEMENT, PRIEZ AVEC VOTRE COEUR. LA PRIÈRE RÉALISE DES MIRACLES, NÉCESSAIRES EN CE MOMENT D’OBSCURITÉ OÙ LE SOLEIL S’OBSCURCIT, PRÉSAGEANT LA CONTINUATION DE L’OBSCURITÉ DANS LAQUELLE L’HUMANITÉ EST ENVELOPPÉE.

Des actes terroristes se produiront dans certains pays. Mes enfants doivent comprendre que le mal avance sur Terre, portant dans sa main une ancienne arme tranchante, portant une tunique, apportant la douleur et la souffrance à Mes enfants.

PRÉPAREZ-VOUS, MES ENFANTS, PRÉPAREZ-VOUS !

Priez, Mes enfants, priez pour vous-mêmes.

Priez, Mes enfants, priez pour que le genre humain revienne à Moi.

Priez, Mes enfants, priez pour ceux qui ne croient pas et
qui ne veulent pas accepter la réalité.

Priez, Mes enfants, priez pour l’Espagne, l’Italie et la France.

Priez, Mes enfants, priez pour la paix de l’humanité.

Priez, Mes enfants, la maladie avance et réapparaîtra : renforcez votre corps.

Mes enfants, ces moments d’incertitude s’intensifieront ; on verra avec étonnement l’accomplissement tout ce que Ma Maison vous a révélé.

L’éloignement de Mes enfants de Mon Côté et de l’Amour Maternel de Ma Sainte Mère endurcit leur cœur et les conduit à la perdition.

QUE CHACUN PRENNE LA BARRE DE SA VIE ET ​​S’ASSURE QU’IL SE TROUVE DANS MES EAUX. JE SUIS AMOUR, MISÉRICORDE, CALME, FRATERNITÉ, « JE SUIS QUI JE SUIS ».(Ex. 3, 14 ; Jn. 8, 58)

Soyez les messagers de Mon Amour : il est urgent que vous veniez à Moi promptement, sans tarder, afin que vous puissiez sauver votre âme.
Soyez prière dans vos actions et vos œuvres.
Soyez la différence au sein de cette humanité perverse.

Je vous bénis de Mon Amour.

Votre Jésus




Fatima, apparition du 13 octobre : Je suis Notre-Dame du Rosaire

Extrait du livre Mon Coeur Immaculé triomphera, Fatima, révélation des derniers temps, Marie-Michel, Editions du Jubilé 2017

Photo : la foule contemplant le miracle du soleil.

Fatima : Le peuple immense qui prie avec Marie…

« Ici, l’homme se sent tout livré et confié à Marie… Il vient pour être avec Elle comme on est avec sa propre Mère[1]… » Cette parole de Saint Jean-Paul II à Fatima nous ouvre admirablement à ce qui va se passer ce 13 octobre où la presse laïque nationale du Portugal se déchaînait contre les Apparitions. On essayait de décourager le peuple par des informations alarmantes ! Peine perdue, car l’effet fut d’attirer encore plus de monde : « Ce fut le moyen dont se servit le Ciel pour réunir un plus grand nombre de personnes. Accoururent les simples curieux, les croyants et les incrédules. La rumeur se répandit que les autorités allaient mettre sur le lieu des apparitions une bombe qui les tuerait tous. Cela ne fit renoncer personne, et encore moins les trois voyants[2]… »  Si bien que face à tous ces dangers annoncés, les parents de Lucie décidèrent pour la première fois de l’accompagner !

Cependant, la pression restait vive à l’approche du 13 octobre car l’Ennemi de Dieu déployait toute sa stratégie de peur : « Un jour, trois gendarmes à cheval se présentèrent chez les enfants. Après un interrogatoire insolent, ils se retirèrent en disant : « Il faudra bien vous résoudre à révéler votre secret au sous-préfet, autrement il est décidé à vous faire tuer ! » – « Quel bonheur, s’écria l’intrépide Jacinthe ! J’aime tant Jésus et la Sainte Vierge : nous irons plus vite auprès d’eux[3] ! »

Dès la veille du 13 octobre, les routes et les chemins autour de Fatima étaient déjà saturés par des voitures, des bicyclettes et surtout une foule immense qui allait passer la nuit dehors, autour du lieu des apparitions. Ils marchaient en récitant le chapelet et en chantant de tout cœur des cantiques. Cependant, dès le 12 au soir commença l’épreuve : ciel couvert et pluie persistante sur ces chemins de Fatima où « un fleuve humain impétueux se déversait à la Cova da Iria, qui comme un sein maternel les accueillait tous. Trempés jusqu’aux os… chacun voulait seulement être le plus près possible du petit chêne vert, ce qui devenait de plus en plus difficile. En permanence, cette « mer » humaine étendait toujours plus ses limites, mais tous les visages se tournaient vers ce point le plus bas[4]… » où Marie avait promis de venir une dernière fois.

Le 13 au matin, la pluie continuait de plus belle et avait transformé la Cova en un vaste bourbier. Tout le monde était trempé et transis de froid. Un peu avant midi, la foule était estimée au moins à 70.000 personnes[5]. Comment oublier ici qu’avant ma conversion mariale à Fatima, j’ai été ce routard et Hippy qui participait avec passion à d’immenses pop-festivals en Angleterre et ailleurs. Et j’oserais dire ici que bien avant « Woodstock », la Vierge a fait fort à Fatima en suscitant un « festival marial » unique à l’époque ! Oui, enveloppé dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie, Fatima est un festival de « la joie de Dieu ». Elle n’est donnée aux pécheurs que dans la prière du chapelet, les sacrements et l’esprit de sacrifice qui libèrent nos cœurs si étroits.

Fatima nous met face à la réalité du péché qui mène en Enfer, mais nous place d’abord et surtout devant la beauté de Marie qui vient du Ciel où Dieu nous veut avec Lui. Envoyée par Jésus, avant sa seconde venue, Elle vient nous envelopper de sa tendresse et nous donner les armes décisives pour être sauvés. Car Fatima annonce la victoire du Cœur Immaculé de notre Mère qui vient nous « réveiller » pour le combat final face à l’Ennemi de l’homme. Et c’est pourquoi ce 13 octobre 1917 à la Cova, « un murmure descendait des collines environnantes, murmure qui ressemblait à la voix lointaine de l’océan… C’étaient des cantiques entonnés par des milliers de voix !… de milliers d’âmes en prière[6] !… »  C’était le chant pauvre et unique des enfants de Marie.

 

Apparition du 13 octobre : « Je suis Notre Dame du Rosaire ! »

         La pluie continuait à tomber en cette matinée du 13 octobre et vu la foule immense, ce n’était pas facile pour les trois enfants de se frayer un chemin. Mais grâce au dévouement de quelques hommes, ils avancent vers la Cova. Et puis, respectueusement aussi, les gens s’écartent pour leur ouvrir la voie. Dans ces immenses remous, Jacinthe commença soudain à pleurer mais François et Lucie la mirent entre eux. Cette dernière est plus que jamais « décidée » car elle est si heureuse d’être enfin accompagnée par ses parents ! Vers 11h30, ils arrivent enfin devant le petit chêne vert. Pour ce jour béni, les mamans ont un peu endimanchés leurs enfants de beaux habits : les fillettes portent une robe bleue et une mante blanche ! Et puis, on récite le chapelet et, entre les dizaines, on chante des cantiques. Des personnes avaient eu la pieuse délicatesse d’orner le haut du chêne vert avec des fleurs et des rubans de soie. Là où la Vierge allait poser ses pieds !

A l’heure de midi, l’éclair traverse le ciel et Lucie s’écrie : « La voici !… La voici !… » Les trois enfants sont saisis par la présence de la Vierge et la pluie a cessé. Soudain, « la foule peut observer une légère nuée blanche qui, telle une fumée d’encens, se forme autour des petits voyants, s’élève à cinq ou six mètres de hauteur et se dissipe dans l’atmosphère. Ce phénomène se renouvelle trois fois, comme si un prêtre invisible était là, encensant liturgiquement la céleste Apparition[7]. »  Alors commence le dernier dialogue où Lucie n’a pas oublié que la Dame avait promis de dire son nom et ce qu’Elle voulait. C’est pourquoi cette fois, l’enfant pose une double question :

– « Qui êtes-vous  et que voulez-vous de moi ?  dit Lucie.

– Je suis « Notre Dame du Rosaire », dit la Vierge, et je désire que l’on fasse ici une chapelle le chapelet tous les en mon honneur. Que l’on continue toujours à réciter le Chapelet tous les jours !  La guerre va finir, et les militaires reviendront bientôt chez eux.

– J’aurais beaucoup de choses à vous demander, dit Lucie : de guérir des malades, de convertir des pécheurs…

– Quelques uns, oui, d’autres, non. Il faut qu’ils changent de vie, qu’ils demandent pardon pour leurs péchés.

Alors, son visage devint triste et sa voix suppliante en disant :

– Que l’on n’offense pas davantage Dieu, Notre Seigneur, car il est déjà trop offensé ! »

« Ces paroles frappèrent fortement l’esprit des voyants ; ils gardèrent un profond souvenir de l’expression de douloureuse tristesse qui avait paru sur le visage de la Dame quand Elle les prononçait. Elles renferment l’essentiel du message de Fatima[8]. »

Commençant à se déplacer dans le ciel, la Sainte Vierge ouvrit les mains qui projetèrent des rayons lumineux sur le soleil… et pendant qu’Elle s’élevait, sa propre lumière ne cessait d’atteindre le disque lumineux. Alors, le regard fixé sur Marie, Lucie cria à la foule : « Elle s’en va !… Regardez le soleil ! »  De fait, les trois enfants ne verront pas le prodige solaire, car une fois la Dame disparue dans le firmament, leurs yeux émerveillés commencent à découvrir près du soleil la Sainte Famille : « A droite du soleil et plus brillante que lui, Notre Dame du Rosaire avec un manteau bleu ; et à gauche, en robe rouge clair, Saint Joseph avec l’Enfant-Jésus qui bénissent le monde. Ensuite, ils virent, à droite du soleil, Notre Seigneur Jésus bénissant amoureusement le monde ; puis, à gauche, Notre Dame des Douleurs et enfin apparut Notre Dame du Mont Carmel avec le scapulaire dans la main droite[9]. »  En méditant sur cette vision des enfants, on a découvert que le titre de Notre Dame du Rosaire que Marie se donne à Fatima révélait ici les mystères du Rosaire…

 

Le grand prodige : La danse splendide et la chute terrifiante du soleil !

     Pendant que les enfants étaient plongés dans leur vision céleste pleine de joie et de paix, le signe promis par la Vierge se réalisa à travers le prodige du soleil : soudainement, la pluie cessa, les nuages s’ouvrirent et laissèrent passer les rayons du soleil… Le père de Jacinthe et François témoigne sur le début du prodige stupéfiant : « Le soleil lançait des faisceaux de lumière et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l’air… Mais la grande preuve du miracle, c’est que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. Tout le monde était immobile et se taisait…Tous regardaient le ciel[10]. » Car après ces quelques minutes surprenantes, le soleil s’arrêta. C’était le premier signe !

Et puis, il reprit son mouvement fantastique en tournant vertigineusement sur lui-même ! Il continua sa danse féerique quelques minutes et s’arrêta de nouveau comme pour permettre aux spectateurs un espace de repos. C’était le second signe !

Après une courte pause, « le soleil reprend, plus varié et coloré que jamais, son fantastique feu d’artifice, sans doute le plus grandiose et le plus pathétique que les hommes aient  jamais pu contempler sur la terre[11] ». C’était le troisième signe !

La foule est immobile et extatique face à ce spectacle qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine. Ce phénomène inouï fut aperçu clairement jusqu’à plus de 40 kilomètres à la ronde de Fatima. C’était le grand miracle promis par la Sainte Vierge. Mais il n’était pas terminé car la descente vertigineuse du soleil allait en être l’issue bouleversante, le point culminant. En effet, au milieu de sa danse effarante de feu et de couleurs, le soleil commença à se détacher du firmament et à se précipiter en zigzag sur la foule épouvantée, irradiant une chaleur de plus en plus intense ! Alors, tous le peuple pensa que les signes évangéliques de la fin du monde se réalisaient là sous leurs yeux (Mc 13,24-25) et « la multitude, saisie de peur, commença à crier et beaucoup confessaient à haute voix leurs péchés, faisant des actes de foi et demandant pardon ! Il semblait que le soleil venait en direction de la terre pour réduire en cendres la foule entière[12]… »

Tout ce peuple qui était venu en grande partie pour « voir un miracle » se trouvait maintenant confronté à un phénomène imprévisible et effrayant de « fin du monde ! » Tous étaient là, à genoux, criant « pardon » pour leurs péchés comme s’ils étaient arrivés au dernier moment de leur vie ! « Dieu est Amour » (1 Jn 4,16), mais faire l’expérience de l’Amour pour des pécheurs est une mise en lumière terrible de tout ce qui résiste encore à la splendeur de l’Amour divin. Le 13 octobre, à Fatima,  c’est cette expérience de Dieu que fit le peuple en contemplant la danse du soleil : il a d’abord vu comme une image de sa splendeur qui l’a ravie et il était venu d’abord pour ce spectacle merveilleux… puis, il a fait l’expérience de la folle descente du soleil qui l’a acculé à une expérience de fin de vie : là, tout est mis en lumière dans chaque vie ! Là, on n’est plus spectateur mais acteur : il n’y a plus de temps intermédiaire pour relativiser mais un terrible instant où il faut choisir d’accueillir la Lumière sur sa vie, seule voie pour être immergé dans l’Amour… on pourrait parler ici d’une « blessure de la lumière » : reconnaître qu’on l’a tous crucifié[13], c’est tous pleurer d’avoir si mal aimé en découvrant qu’Il nous a tant aimé… Son Amour aura le dernier mot !

Saint Jean le confirme : « En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu mais c’est lui qui nous aimé et qui a envoyé son Fils en victime d’expiation pour nos péchés » (1 Jn 4,10). Mais il ajoute cette parole décisive : « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru ! » (1 Jn 4,16). C’est là où Jésus et sa Mère veulent nous conduire. Car la miséricorde de Dieu tentera jusqu’au dernier instant d’ouvrir une brèche dans le cœur de l’homme pour qu’il se découvre follement aimé…comme un Pierre, juste après son reniement, lorsqu’il croise[14] le Regard de Jésus.

Finalement, le soleil arrêta sa chute vertigineuse et remonta à sa place en reprenant son éclat normal. Alors, se relevant, l’immense assemblée commença à chanter un credo… Qui décrira l’émotion de toute cette foule ?  Un vieillard, jusque là incroyant, est tout en larmes, et les bras tendus vers le ciel comme un prophète, il crie : « Vierge sainte ! Vierge bénie ! » Et de tous côtés se déroulent des scènes analogues… Détail marial touchant : cette scène apocalyptique se termine par un cadeau délicat et très concret qui révèle la tendresse maternelle de Marie envers ses enfants : alors que l’immense foule était trempée, chacun eut la joie de se sentir protégé et délicatement aimé, après le prodige du soleil, en découvrant soudain ses habits absolument secs.

Ce prodige du 13 octobre 1917 suscité par la Vierge de Fatima n’en finira plus de faire des vagues à travers le Portugal[15], d’abord, et au-delà dans l’histoire moderne jusqu’à nous aujourd’hui. Cent ans après, il est comme le signe visible et unique qui vient prophétiser l’urgence du message de Marie à Fatima que même les hommes d’Eglise et le Peuple de Dieu ont mis trop de temps à accueillir… et que le monde moderne ignore en se noyant dans l’océan du matérialisme omniprésent. Alors, comment ne pas faire ici le lien avec les Evangiles eschatologiques en nos temps dangereux où les menaces globales sont grandes : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l’angoisse… des hommes mourront de frayeur, dans l’attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées…quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche ! » (Lc 21,25-28). Nous vivons ces temps actuels si dangereux et la Vierge nous invite à entrer en son Cœur Immaculé d’où viendra la victoire du Dieu de la paix. En ce sens, Elle nous tend le chapelet afin de « relever la tête », pour faire face aux combats déroutants des temps de la fin.

Je veux conclure ici par le signe fort que nous donne la Vierge à travers la vision des enfants et ce prodige unique du soleil : d’un côté les trois petits qui contemplent les mystères du Seigneur, de sa Mère et de la Sainte Famille !  Il leur est donné de voir comme « vivants » les mystères du Rosaire… signe que cette prière en Eglise nous protège et nous garde dans le Cœur de Marie, les yeux de la foi fixés sur Jésus, Prince de la paix.

De l’autre, pour la foule, le signe splendide et terrifiant du soleil qui semble à un moment venir s’écraser sur la terre pour anéantir l’humanité. La Vierge nous adresse un double message dans ces deux événements : exercer et rayonner sa foi en priant le Rosaire pour être du côté du salut en route vers le Ciel, ou rester trop du côté du monde en subissant dans la peur les phénomènes terribles de la fin des temps.

Cependant, ce signe prodigieux refusé par Jésus aux pharisiens dans l’Evangile (Mc 8,11-13), « Notre Dame du Rosaire l’a maternellement accordé au monde moderne afin que tout le monde croie… car ce qui est vraiment unique à Fatima, c’est le caractère grandiose et extraordinaire de ce « Signe dans le ciel ». En face d’un tel prodige, on se demande instinctivement : que se passe-t-il donc de si particulièrement grave à notre époque au point de vue religieux, pour que la Mère de Dieu daigne intervenir sur la terre, par une manifestation de la toute-puissance divine si éclatante, que les assistants se sont réellement crus à la fin du monde, décrite dans l’Evangile ?… Ainsi donc, la Sainte Vierge venait réveiller notre foi face aux desseins terribles de Satan qui va chercher à implanter un nouvel ordre mondial, une nouvelle religion qui nie le vrai Dieu. Il faut donc saisir que la grandeur de ce prodige inouï de Fatima est ainsi proportionné à la grandeur des dangers qui menacent le monde[16]…» Il est vrai que tous seront confrontés aux épreuves des temps de la fin… mais ceux qui prient le chapelet en vivant et rayonnant humblement leur foi sont déjà entrés dans l’Arche du Cœur Immaculé de Marie.

 

[1] Cité par Joaquim Maria Alonso, Fatima – Message et consécration, op. cit., p.29.

[2] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.101.

[3] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.40.

[4] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.101-102.

[5] Le Dr Almeida Garrett, Académicien et professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Coimbra se trouvait à un endroit privilégié le 13 octobre et a pu évaluer la foule à plus de 100.000 personnes.

[6] Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, op. cit., p.160.

[7] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.42.

[8] Chanoine C.Barthas, Fatima 1917 – 1968,  Histoire des Apparitions, op. cit., p.130.

[9] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.43-44.

[10] Père De Marchi, Témoignages sur les Apparitions de Fatima, op. cit., p.169.

[11] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.45.

[12] Carmel de Coimbra, Un chemin sous le regard de Marie, op. cit., p.106.

[13] « Tous les pécheurs furent les auteurs de la Passion du Christ » : Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 598.

[14] Lc 22,61-62. « Devant le reniement de Pierre, le Seigneur ne lui adresse aucune parole, mais celle bien plus profonde du regard : « la parole du Regard » qui dit tout… »  Marie-Michel, Jésus-Porte de la miséricorde, Jubilé 2016, p.115.

[15] Je pense ici au célèbre poète portugais Alfonso Lopes Vieira qui a vu le prodige solaire du balcon de sa maison à 40 kms de Fatima ou à Avelino d’Almeida, rédacteur en chef à Lisbonne, du grand journal laïc « Seculo » : dans un article, il se moquait des Apparitions le 13 au matin  et publia le 15 un autre article où il se dit bouleversé après avoir vu le miracle du soleil. Il faudrait citer aussi d’autres témoins connus comme l’académicien Marques da Cruz ou le savant Almeida Garrett. Voir J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.48 à 57.

[16] J.C. Castelbranco, Le prodige inouï de Fatima, op. cit., p.58 à 60.




Méditation sur l’icône de « Marie, Refuge des derniers temps » (4) : L’Eglise cachée du Rosaire prépare le triomphe du Cœur Immaculé !

L’Eglise cachée du Rosaire prépare le triomphe du Cœur Immaculé !

C’est de cette vérité sur le mystère de l’Eglise dont Jean est témoin, car il est le premier à l’avoir vécu à l’ombre de Marie, cachée et déjà si influente par sa prière et son amour sur l’Eglise primitive… Après 2000 ans, l’Eglise est parfois plus réduite, persécutée, marginalisée. Mais elle demeure un mystère visible dont tout homme peut voir la beauté, la force et la fragilité. Même blessée, trahie ou défigurée par les péchés les plus horribles de ses membres, elle a cette étonnante capacité de résurrection qui lui vient de son Maître et Seigneur !… Et ce mystère de résurrection où se joue sa crédibilité et son avenir est cette face cachée de l’Eglise : celle des petits, des humbles, des souffrants et des sans cesse « priants » ! Ils ne cessent de prier et s’offrir avec et en Marie pour que l’Eglise de Jésus-Christ vive et rayonne son Amour, cet Esprit que Jean a vu jaillir du Cœur transpercé du Sauveur sur la Croix ! (Jn 19,34-35)

C’est aussi l’Eglise des « saints inconnus » qui aiment dans le secret Jésus et son Eglise sur les traces de Marie à Ephèse ; mais surtout celles et ceux d’aujourd’hui dans le mystère de son Cœur Immaculé à travers la puissance de son Rosaire… « Car nul ennemi ne peut résister à la fronde dont Marie arme mes fidèles : l’invincible Rosaire ! Les fidèles et fervents enfants de Marie écraseront avec Elle la tête du Serpent… car le Rosaire vous pénètre de l’infinie douceur et humilité de Marie : il construit un mur d’amour autour de toi, un mur que Satan ne peut franchir… le Rosaire sauvera le monde de la destruction programmée de l’humanité ; il est le l’arche de sauvetage de la Création comme au temps de Noé[1]… »

Il nous faut plus que jamais découvrir ce dont le saint Rosaire est porteur. Dans notre vie à la suite du Christ, il nous configure à la beauté unique de Celle dont le Cœur est sans cesse traversé par l’Esprit-Saint : car, en Marie, le sublime le plus spirituel se cache et se déploie à travers l’ordinaire le plus modeste. L’humble quotidien de sa foi persévérante a été la mesure de sa beauté intérieure toujours plus fulgurante… Sa vie cachée nous invite à disparaître toujours plus dans cette humilité qui ouvre le Ciel (Lc 1,52). C’est cette beauté cachée qui est soudain manifestée dans la Cantique des cantiques :

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore,

Belle comme la lune,

Resplendissante comme le soleil,

Redoutable comme une armée rangée en bataille ! »

(Cantique 6,10)

Soyons donc convaincus qu’en ces derniers temps éprouvants, notre Mère veille sur nous à travers la fidélité au Rosaire quotidien. Elle nous invite à créer et à vivre là où nous sommes des « Refuges de son Cœur Immaculé » qui seront des lieux de résistance et de protection face au règne destructeur de l’Antichrist. En cette « Mer de cristal mêlée de feu » qu’a contemplé l’Apôtre Jean (Ap 12,14 et 15,2), nous serons protégés. Et forte est notre espérance en « la Femme revêtue du soleil et couronnée de douze étoiles ! » (Ap 12,1) dont la promesse, à Fatima, résonne chaque jour en nos cœurs : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »

 

 

 

 

 

[1] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – l’arme pour sauver la France et le monde, Ed. du Parvis, 2018, p.22-23-43.




Méditation sur l’icône de « Marie, Refuge des derniers temps » : introduction

Paix à vous, frères et sœurs bien-aimés !

En ce jour béni de la « Nativité de notre Mère », nous vous partageons avec grande joie notre introduction sur l’Icône de « Marie, Refuge des derniers temps ! » Cette Fête mariale est une merveilleuse opportunité de vous partager le cœur de notre « Charisme marial » dans le mystère de l’Eglise…

A travers cette méditation, nous vous présenterons ce que nous portons et vivons jour après jour dans le silence et la paix du Cœur Immaculé de Marie, « notre doux Refuge des derniers temps ! » Et pour mieux le découvrir et l’assimiler, nous vous proposerons chaque semaine une partie relativement courte à lire et méditer… nous espérons ainsi pour vous une approche plus légère et féconde pour fortifier nos cœurs !

Ceci dit, après cette méditation de quelques semaines, l’ensemble du « livre de vie de la Communion des Refuges » (dont la méditation sur l’icône est la seconde partie) sera disponible bientôt dans son intégralité, et vous pourrez le retrouver sur notre site pour le télécharger ou nous le commander en livre par envoi postal.

Vous découvrirez aussi qu’il vous est « possible » de faire un « engagement spirituel marial » en étant fidèle chaque jour au « chapelet » ou au « Rosaire » et en priant chaque samedi « le Chapelet des Refuges du Cœur Immaculé de Marie » reçu tout spécialement de l’Esprit pour fortifier notre « Communion mariale »…

Nous vous redisons notre Communion dans la joie de cette « Annonciation » ! Par la force et la douceur du Rosaire, nous vous souhaitons à tous de « demeurer » humbles et forts dans le Cœur Immaculé de Marie, notre « Arche des derniers temps » !

+ Marie-Mickaël et Marie+Jacinta

 

Méditation sur l’icône de Marie Refuge des derniers temps

Le mystère de la relation silencieuse entre la Mère de Dieu et Jean, l’Apôtre bien-aimé de Jésus, d’Ephèse à Patmos…

« Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui… » Jn 19,25-27 

« Elle reçut les deux ailes du grand Aigle pour voler au désert jusqu’au Refuge… » Ap. 12,13

 
Préambule

 

« Voici ta Mère !… Le Soleil l’enveloppe ! » Jn 19,27 / Ap 12,1

La Parole de Dieu dans l’Apocalypse de Jean, reçue dans la Tradition de l’Eglise, atteste que cette Femme « enveloppée » de la Lumière fulgurante du Christ est « Notre Mère » : Celle que le Sauveur nous a donnée du haut de la Croix à travers son Apôtre bien-aimé ! Et cette relation étonnante que Jean établit entre la Femme au cœur blessé et la Femme au rayonnement éternel est une des caractéristiques majeures de son Apocalypse (Ap 12, 1-2).  Aussi, il nous faut revenir plus souvent au « mystère éternel de Marie, à savoir sa vie actuelle, là-haut, dans le Ciel, au sein de la Trinité… Notre attention va souvent aux mystères de sa vie passée… Mais le grand mystère actuel de son union à Dieu, de son action dans l’Eglise, on y pense moins. Et cependant, c’est le plus essentiel… Pensez souvent que, du haut du Ciel, le regard de Marie, à tout instant, se pose sur vous. Pensez que son Cœur vous aime et que sa main vous conduit… La joie de Marie est de trouver une âme qui se livre pleinement à son action maternelle[1] ! »

Cette Icône « écrite » par Marie-Jacinta et la méditation qui va suivre expriment notre appel « marial caché » au cœur de ce monde actuel dont le proche avenir est en grand danger : nous sommes arrivés au bord d’un abîme où toute une civilisation est en train de s’effondrer ! Il faut à la fois « supplier » pour que tombe à genoux cette Babylone actuelle avec son horreur transhumaine… mais il faut aussi s’en « séparer » comme de nouveaux « Noés » en construisant chaque jour notre « Arche mariale » par le saint Rosaire !… Les paroles du Seigneur nous y invitent :

« Satan hait le Rosaire qui le détruit. C’est la plus puissante des prières car nul ennemi ne peut résister à la fronde dont Marie arme ses fidèles : l’invincible Rosaire !… Car le Rosaire est l’Arche de sauvetage de la création comme au temps de Noé ! Par le Rosaire, vous sauverez le monde de la destruction programmée de l’humanité[2] ! »

A travers cette Icône de Marie et Jean qui nous situe à Ephèse et Patmos, nous voulons « dire » nos racines spirituelles et géographiques où se manifestent notre « appel » profond… il est vécu comme « cachés » au cœur du monde actuel. Et par cette méditation qui va suivre, nous désirons mieux préciser « l’Appel » contemplatif qui résonne en nos cœurs : ce « charisme » silencieux et solitaire, marial et johannique qui fonde et oriente notre vie. Car cette relation « unique » entre Marie et Jean inspire au plus haut point notre vécu de chaque jour au Cœur de l’Eglise… et ceux et celles qui en sentent « avec nous » l’appel seront attirés de vivre cette voie silencieuse mariale : dans la simplicité du quotidien, ils seront « enfouis » dans le Cœur de la Mère…

 

Le Cœur de Marie au cœur de l’Eglise…

C’est ici qu’il est bon d’écouter avec attention une des plus belles intuitions de notre si chère petite Thérèse. N’est-ce pas d’ailleurs en partie pour ces paroles de génie qu’elle est « Docteur de l’Eglise[3] » ? Dans notre appel marial, l’intuition majeure de Thérèse sur sa place dans l’Eglise nous éclaire grandement… et il faudra souvent « relire » ces paroles de feu :

« Je comprends si bien qu’il n’y a que l’amour qui puisse nous rendre agréables au Bon Dieu que cet amour est le seul bien que j’ambitionne. Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin qui conduit à cette fournaise Divine… ce chemin, c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père[4]… « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi » a dit l’Esprit Saint (Pr 9, 4) par la bouche de Salomon et ce même Esprit d’Amour a dit encore que « La miséricorde est accordée aux petits ! » (Sg 6,7)

Ah ! Si toutes les âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance…

La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne manquait pas… Je compris que l’Eglise avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… en un mot, qu’il est Eternel !… Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus mon Amour… ma vocation, enfin, je l’ai trouvée, ma vocation c’est l’Amour !…

Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Eglise, et cette place, O mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’Amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé[5] ! »

Derrière sa fulgurante et si juste intuition, Thérèse nous ouvre à la plénitude du mystère de l’Eglise… Et comment ne pas pressentir ici en filigrane « la Présence cachée » mais si évidente de la Mère de l’Eglise ? Et comment aussi ne pas oser « lire » derrière l’intuition géniale de Thérèse le rayonnement si discret et si puissant de la Vierge ? Car en disant à Jean : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27), on ne peut oublier que le Christ lui-même a lié pour toujours l’Eglise à la Mère de l’Eglise ! Alors, oui, derrière le génie des paroles de Thérèse, on peut accéder à leur plénitude cachée : « Dans le Cœur de Marie, ma Mère : je serai l’Amour au cœur de l’Eglise ! » Cet Amour avec un grand « A » n’est autre que le Saint Esprit… Il nous fait être l’amour au Cœur de l’Eglise à travers le membre le plus achevé de l’Eglise qu’est la Sainte Vierge…

Le merveilleux et rigoureux théologien qu’a été le Cardinal Ratzinger, devenu le Pape Benoît XVI, en témoigne magnifiquement dans des lignes d’une grande densité biblique et théologique :

« Dans l’union avec le Christ, la Vierge Marie, tant aimée et vénérée nous précède et nous guide. En Elle, nous rencontrons, pure et sans défaut, la véritable essence de l’Eglise et ainsi, à travers elle, nous apprenons à connaître et à aimer le mystère de l’Eglise qui vit dans l’histoire, nous sentons plus profondément que nous en faisons partie, nous devenons à notre tour des « âmes ecclésiales », nous apprenons à résister à cette « sécularisation intérieure » qui menace l’Eglise de notre temps…

Tout dans l’Eglise, chaque institution et ministère, y compris celui de Pierre et de ses successeurs, est « enveloppé » par le manteau de la Vierge, dans l’espace rempli de grâce de son « oui » à la volonté de Dieu…

Jamais la véritable dévotion mariale ne dissimule ni ne diminue la foi et l’amour pour Jésus-Christ notre Sauveur, unique médiateur entre Dieu et les hommes. Au contraire, se confier à la Vierge représente une voie privilégiée, vécue par de nombreux saints, pour se placer à la suite du Seigneur de façon plus fidèle. Confions-nous donc à elle dans un filial abandon[6] ! »

Le combat final entre la Femme et le Dragon !

Oui, confions-nous à Marie dans « un filial abandon » car Elle est aujourd’hui plus que jamais « le doux Refuge » des derniers temps ! Et face à la domination de plus en plus mondialiste et transhumaine de Satan, nous avons un rendez-vous « urgent » dans l’Arche protectrice du Cœur Immaculé de notre Mère : là, nous serons fidèles chaque jour à prier le chapelet, mieux le Rosaire, pour tenir humbles et debout dans la foi et les sacrements.

Dans cette accélération inouïe de la fin des temps et face aux événements déconcertants de la planète, nous devenons le terrain de jeu des manipulations mondialistes par une oppression médiatique et sociétale quotidienne ; il nous faut donc arrêter de « subir » cette idéologie de masse pour devenir de vrais « résistants » face aux « décideurs » de la voie unique qui veulent l’imposer à toute la planète : par le mirage d’une société « transhumaine » où tout devient possible, ils asservissent peu à peu l’humanité actuelle à la domination de l’intelligence artificielle[7]… et là, plus que jamais, le Dragon infernal veut détourner l’homme de sa vocation éternelle au vrai bonheur « jaillissant » du Cœur ouvert de Jésus sur la Croix ! (Jn 19,34-37). En réalité, le Père du mensonge s’attaque ici, par des chemins détournés, à cet appel « universel » à la sainteté que lance le Seigneur à chaque enfant de Dieu !

On est arrivé là au point majeur de l’histoire humaine et au cœur de tous les combats autour de ce qui fait « la vocation profonde de l’Eglise[8] » : c’est là qu’apparaît cette « Femme enveloppée de soleil » dans le chapitre central de l’Apocalypse (Ap 12,1-17). Face au « Dragon rouge-feu », Jean a vu la Mère de l’Enfant Sauveur, toute transparente de la beauté de Dieu ! Et cette « Femme-Eglise », née du Cœur ouvert de Jésus sur la Croix, Marie la porte en son sein pour l’enfanter jour après jour à la lumière et la joie d’en-haut… Un Saint Louis-Marie de Montfort a là-dessus des paroles étonnantes :

« Le Saint-Esprit ayant épousé Marie, ayant produit en elle, et par elle, et d’elle, Jésus-Christ, ce chef-d’œuvre, le Verbe incarné… il continue à produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystérieuse mais véritable, les prédestinés…

Saint Augustin, se surpassant soi-même et tout ce que je viens de dire, dit que tous les prédestinés, pour être conformes à l’image du Fils de Dieu, sont en ce monde cachés dans le sein de la Très Sainte Vierge, où ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette bonne Mère, jusqu’à ce qu’elle les enfante à la gloire, après la mort, qui est proprement le jour de leur naissance[9] ! »

Dans la tendresse de Marie qui se manifeste comme jamais, nous vous invitons à méditer régulièrement notre « Livre de vie pour les derniers temps. » A travers le silence du cœur, l’Esprit vous aidera à discerner si vous sentez « l’appel » d’entrer dans la « Communion des Refuges du Cœur Immaculé »… Cela consiste d’abord à être fidèles à notre vie baptismale à travers la pratique vivante et régulière des sacrements ; à porter notre monde actuel en danger extrême par la fidélité quotidienne au Chapelet ou au Rosaire ; à vivre de cet amour de Jésus, doux et humble de Cœur (Mt 11,28-29), qui nous rend attentifs et disponibles à ceux qui vivent autour de nous ; à rayonner de cette tendresse silencieuse du Regard et du Cœur de Marie (Lc 2,19) où que nous soyons… Ainsi, dans nos lieux de vie, de travail ou de détente, nous deviendrons peu à peu des « Rosaires vivants » qui, humbles et cachés, ne cessent de « supplier » pour le monde à travers le Cœur Immaculé et Douloureux de Marie… (Ap 12,1-2).

Enfin, chaque samedi, vous recevez nos nouvelles « mariales » via notre site internet[10] pour fortifier votre vie de foi et de prière… et aussi, parfois, d’autres informations pour nous tenir « éveillés » des évolutions de notre monde et de sa culture. Vous pouvez également nous confier via le site ou par mail vos « intentions de prière » que nous porterons particulièrement chaque samedi au « Chapelet des Refuges du Cœur Immaculé de Marie[11] » et aussi au 3° chapelet des mystères glorieux le samedi soir.

Ainsi, frères et sœurs bien-aimés en Jésus et Marie, demeurons fermes dans cette joie de la foi et cette force de l’espérance qui ne viennent que de Dieu seul ! Et préparons-nous à « l’Avertissement » en écoutant les avertissements du Seigneur dans l’Apocalypse de Saint Jean : « Ne tiens pas secrètes les paroles prophétiques de ce livre, car le Temps est proche ! Que le pécheur pèche encore, et que l’homme souillé se souille encore ; que l’homme de bien vive encore dans le bien, et que le saint se sanctifie encore. Voici que mon retour est proche !… Je suis l’Alpha et l’Oméga !… le Principe et la Fin ! » (Ap 22,10-13)

+ Marie-Mickaël et Marie+Jacinta

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[1] Père Vayssières, o.p., Le Rosaire, Traditions monastiques, 2018, p. 95-96 et 30.

[2] Messages de Jésus à Maryam, Le Rosaire – L’arme pour sauver la France et le monde, Parvis, 2018, p. 22 et 43.

[3] Saint Jean-Paul II a proclamé Sainte Thérèse de Lisieux « Docteur de l’Eglise » le 19 octobre 1997, à Rome. Ainsi, Thérèse est devenue le 36ème Docteur de l’Eglise et la troisième femme à recevoir ce titre, après Sainte Thérèse d’Avila et Sainte Catherine de Sienne.

[4] Et de sa Mère ! D’ailleurs, Thérèse cite plus loin ce passage significatif d’Isaïe, que la liturgie attribue souvent à Marie, et qui laisse deviner une tendresse maternelle : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous caresserai sur mes genoux ! » (Is 66,12-13).

[5] Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, Manuscrit B, Cerf – DDB, 1992, p. 220 et 226.

[6] Benoît XVI, Méditations sur Marie, discours 2006, Salvator 2007, p. 63-64 et 69.

[7] Un des pères fondateurs de l’IA (intelligence artificielle), Geoffrey Hinton, a dit « regretter les travaux qu’il a réalisé, face à la menace actuelle. » Il a ensuite précisé : « Il est temps de s’inquiéter !… Les avancées de l’IA induisent de profonds risques pour la société et l’humanité. » (10 mai 2023). De même, l’avertissement de 350 chercheurs du secteur aux Etats-Unis : « Limiter le risque d’extinction lié à l’intelligence artificielle doit être une priorité mondiale, aux côtés d’autres risques à l’échelle de la société tels que les pandémies et la guerre nucléaire ! » (31 mai 2023).

[8] Concile Vatican II, Lumen gentium, 51.

[9] Le secret de Marie, n° 13 et le traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n° 33.

[10] https://refugesdemarie.fr/  Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine le mail récapitulatif des articles de la semaine.

[11] Consultez sur notre blog le texte de ce « chapelet des Refuges du Cœur Immaculé » que vous pouvez prier en communion avec nous : https://refugesdemarie.fr/index.php/2023/05/10/le-chapelet-des-refuges-du-coeur-immacule-de-marie/

 




Pause estivale pour les méditations évangéliques mariales

Chers lecteurs,

Nous marquons une pause estivale pour la publication de nouveaux articles sur notre blog, notamment pour la méditation évangélique mariale hebdomadaire.

Les articles seront moins nombreux durant ces semaines de repos. Si vous êtes des lecteurs assidus, c’est l’occasion de reprendre ceux que vous auriez manqués !

Nous vous souhaitons un bel été, et nous vous retrouverons avec joie pour le 15 août, fête de l’Assomption de la Très Sainte Vierge !

La Communion des refuges du Coeur Immaculé de Marie




Méditation de la Parole pour le 7ème dimanche de Pâques

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Jésus – Marie

7° Dimanche de Pâques

 

Première lecture : Actes des Apôtres 1,12-14   /   Psaume 26 : 1,4-7-8

Deuxième lecture : 1° Epître de Saint Pierre 4,13-16

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean : 17,1-11

 

Méditation Evangélique :

« L’Eglise est mariale… elle regarde la Révélation avec les yeux de la Vierge [1] ! »

Cardinal Journet

 

     Ce début des actes des Apôtres est primordial pour saisir le retentissement de la Pentecôte jusqu’à nos jours à travers le mystère de la Femme ! Mais pour en saisir le sens et la portée, il faut revenir à la source de l’Evangile de Luc et de Jean où le voile commence à se soulever sur un mystère unique qui, trop souvent, nous échappe : sans le « oui » de Marie à l’Annonciation (Lc 1,38), nulle incarnation du Verbe dont nous avons « contemplé la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique ! » (Jn 1,14). Ainsi, la naissance de la Révélation, qui se répandra dans le temps, est suspendue aux lèvres de la Vierge :

     « Il en va du mystère de la Vierge comme lorsque l’on jette une pierre dans l’eau : il se produit une première onde qui sera la cause de toutes les autres. Ce premier cercle concentrique, c’est la Vierge Marie par rapport à l’Incarnation. Et les ondes vont continuer jusqu’à la fin des temps, et ce sera l’Eglise [2]… »

      Au commencement de son Evangile, l’Apôtre Jean nous révèle aussi l’intervention unique de Marie aux noces de Cana, où elle exerce déjà une discrète mais non moins puissante « médiation » dans le premier miracle du Christ. Cet évènement est en réalité « fondateur » car il va engendrer la foi des Apôtres et lancer le ministère de Jésus (Jn 2,11). Marie est encore là « celle » qui, dans une invincible humilité, (Jn 2,5) provoque et révèle la gloire du Verbe de Dieu !… Elle devient en même temps la petite disciple à la suite du Sauveur qu’Elle suivra avec Jean jusqu’au pied de la Croix : « Après quoi, Jésus descendit à Capharnaüm ainsi que sa Mère, ses frères et ses disciples. » (Jn 2,12).

       Ainsi, dans une expression temporelle qui lui est propre : « La Mère de Jésus était là ! » (Jn 2,1). Jean nous ouvre à un mystère de présence qui va traverser le temps : pour toi, pour moi, pour tous, dans chaque événement la Mère de Jésus sera toujours là…

       Discrète, cachée, mais dans l’indicible amour de son regard maternel et de ses mains de tendresse ! Elle est un mystère de « Présence » au cœur même de l’Eglise et du monde…

     La première lecture des Actes nous révèle aussi que par sa présence priante avec les Apôtres à la chambre haute, la Vierge Marie est toujours là, au centre de l’Eglise naissante : « Tous, d’un même cœur étaient persévérants dans la prière avec quelques femmes, dont Marie Mère de Jésus… » (Ac 1,14).

      Après son Assomption, cette prière d’intercession unique de notre Mère traversera le temps et deviendra ce que l’Eglise appelle « l’Omnipotentia supplex » : la toute-puissance suppliante ! Présence priante dans l’Eglise des Apôtres et dans l’Eglise de tous les temps… et Saint Jean-Paul II va encore plus loin en affirmant : « Cette prière que Marie dit avec les Apôtres dans le cénacle s’appelle le Rosaire. Et elle est notre « prière préférée », celle que nous adressons à Elle, Marie… car le Rosaire est en même temps, notre prière avec Marie et la prière de Marie avec nous [3]

     En ce mois de Marie, allons jusqu’au bout du mystère de présence de Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise : nous découvrirons qu’Elle est là, cachée, dans l’Evangile unique de ce Dimanche où Jésus, notre Sauveur, repart vers le Père :

      « Glorifie-moi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe… Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi ! » (Jn 17,5 et 11).

       Pour poursuivre jusqu’au bout son annonce de Jésus, seul Sauveur et Seigneur, L’Eglise recevra l’Esprit qui jaillira de son Cœur (Jn 19,34) et se répandra sur elle à la Pentecôte !… (Ac 2, 1-4). Mais en même temps, l’Esprit étant inséparable de son Epouse, cette Eglise continuera d’entendre au plus profond d’elle ce doux murmure du Crucifié à Jean, l’Apôtre, qui résonne en notre cœur jusqu’à aujourd’hui : « Voici ta Mère ! » (Jn 19,27). Hâtons-nous comme lui de la prendre « chez nous », dans l’intime de notre cœur, pour traverser en paix les épreuves des derniers temps…

 

                                                                                    +M-Michaël

 __________________________________

[1] L’Eglise du Verbe incarné, tome 2, p. 432.

[2] Cardinal Journet, La Vierge Marie et l’Eglise, Téqui 1980, p.3.

[3] Saint Jean-Paul II, Rome, 30 octobre 1979.




Neuvaine de préparation à la Pentecôte

Du vendredi après l’Ascension à la Pentecôte :

Neuvaine préparatoire à la Pentecôte

Pour une effusion de l’Esprit toujours nouvelle

dans le Cœur Immaculé de Marie

 

« Entretiens en nous

le désir de brûler au feu de ton Esprit, 

                                                                                              pour briller comme de vives lumières

                                                                                                      lorsque ton Fils viendra ! »

                                                                                         Prière postcommunion, temps de l’Avent.

INTRODUCTION

Notre appel évangélique fondamental à vivre dans le Refuge du Cœur de la « Mer de cristal mêlée de feu » consiste à tout vivre en Marie et à accueillir en son Cœur l’incessante venue de l’Esprit… A travers les événements de la vie de Marie, nous nous préparons à recevoir l’effusion de l’Esprit dans une prière persévérante avec la Mère de Jésus (Actes 1,14) : « Au milieu des problèmes, des déceptions et des espoirs, des abandons et des retours que connaît notre époque, l’Eglise demeure fidèle au mystère de sa naissance… L’Eglise est toujours au Cénacle, qui reste présent dans son cœur. L’Eglise persévère dans la prière, comme les apôtres, avec Marie… car l’effusion de l’Esprit peut renouveler complètement l’Eglise d’aujourd’hui… Nous devons demander cette effusion pour l’Eglise et la considérer comme le critère caractéristique de l’Eglise du millénaire. » (Jean-Paul II)

 

1er  JOUR : LE DON DE SCIENCE

1 – Méditation : Dieu en Marie ou l’épreuve de Joseph.

«Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi, Marie… car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint. » (Matthieu 1, 20)

« Marie n’est faite que pour Dieu, et tant s’en faut qu’elle arrête une âme à elle-même, qu’au contraire elle la jette en Dieu et l’unit à Lui avec d’autant plus de perfection que l’âme s’unit davantage à Elle… Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour Le connaître… »  (St-Louis-Marie Grignion de Montfort, Vraie dévotion à Marie, n° 20-21)

« La Vierge est un mystère de présence à découvrir jour après jour au cœur de l’Eglise, et c’est pourquoi « on peut dire que l’Eglise est mariale. Cela signifie que l’Eglise, spontanément et sans même y songer, regarde les mystères de la révélation chrétienne avec les yeux de la Vierge. Elle sait que la Vierge a regardé ces choses avant nous. Ce qu’elle retrouve dans les mystères de l’Annonciation, de Noël, de la Rédemption sur la Croix, de Pâques, de l’Ascension, de Pentecôte, c’est cela même que la Vierge y a vu. La foi de la Vierge colore à jamais la foi de l’Eglise [1]. » (Livre de Vie de la Communion des refuges du Cœur Immaculé de Marie)

2 – Textes bibliques :

1 Jean 5, 6 / 1 Jean 4, 1-6 / Galates 5, 16.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, nous voulons t’accueillir à nouveau dans nos cœurs…

Nous voulons te remettre tout ce qui nous a séparé de toi :

peurs, orgueil, égoïsme, replis, activisme…

Nous croyons à l’œuvre de l’Esprit en toi qui a conçu Jésus, notre Sauveur…

Et par ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

Remplis-nous de Ta clarté

pour apprécier toutes choses à la lumière de l’éternité.

Fais que notre cœur ne s’attache à rien de ce qui passe mais s’élève vers

Celui qui a tout créé pour notre joie.

Par le don de Science, donne-nous de réjouir le Père

en écoutant sans cesse comme Marie et Joseph

Tes divines inspirations pour vivre de cette sagesse

qui est folie aux yeux des hommes…

4 – Chant à l’Esprit.

*

 

2ème  JOUR : LE DON DE LA PAIX

1 – Méditation : Pentecôte cachée de l’Annonciation.

« Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu… Mais Marie dit à  l’ange : «Comment cela va-t-il se faire… ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu… Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole !… » (Luc 1, 30-38)

« Marie : Van, mon enfant, écoute-moi… Ton âme est une chambre d’habitation et dans cette chambre, que de poussière et de désordre… C’est moi qui doit balayer et tout ranger, c’est moi encore qui doit veiller à ouvrir et fermer la porte pour que tu puisses respirer facilement et être à l’aise ; en un mot, impossible pour moi de te choyer plus que je ne le fais… Je suis comme ta servante… Van : Ô Mère, le seul moyen pour moi d’être tranquille, c’est d’aller reposer sur ton Cœur… » (L’Amour me connaît, p. 136).

« Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront et on aura la paix… » (Marie à Fatima, 13 juillet 1917)

« Marie est notre Rempart et notre Refuge face aux terribles dangers de l’ultime fin des temps où le Dragon déploie mondialement son œuvre de perdition… (Apocalypse 12,3-4 / 12 à 17). Ainsi, à l’image de Noé, l’Esprit nous appelle à entrer dans l’Arche bénie du Cœur de son Epouse. Là, nous serons protégés et nous deviendrons dans l’humilité priante des signes d’espérance et de paix pour ce monde au bord du gouffre. Marie l’a affirmé : « J’ai été le soutien de l’Eglise naissante, je le serai aussi à la fin des temps : mon sein s’ouvrira à tous ceux qui voudront y entrer [2]… »

 (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie).

2 – Textes bibliques :

Isaïe 66, 12-13 / Jean 14, 27 / Romains 15, 13.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, tu as été comblée de grâce

car tu as cru en la puissance de l’Esprit

qui t’a donné de porter en ton sein le Prince de la Paix…

Par ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

Dieu d’amour et de paix, nous t’adorons présent en nos âmes

et nous te supplions d’affermir en nous la foi et l’humilité…

Par l’intercession de Marie, Reine de la Paix,

établis en nous et dans le monde Ta divine paix

afin qu’elle demeure en chaque instant de nos vies…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

3ème  JOUR : LE DON DE PIÉTÉ

1 – Méditation : le mystère du Cœur silencieux de Marie.

« Marie conservait avec soin tous ces évènements et les méditait en son Cœur. » (Luc 2, 19)

« La récitation quotidienne du Rosaire, c’est une rencontre à laquelle Elle et moi, nous ne manquons pas. Si vous voulez être proches du cœur du Pape pour un moment, je vous propose l’heure du Rosaire où je vous rappelle tous à la Vierge Marie, et j’aimerais que vous me rappeliez à Elle de la même façon… car le Cœur de la Mère est immense : plus grand que le cosmos visible et invisible… » (Jean-Paul II)

« Marie n’a rien perdu de ce qu’elle a contemplé de son Fils. Elle l’a gardé comme un trésor… en comparant les prophéties et les évènements, elle a pénétré comme personne le mystère du salut, pour y apporter toute sa coopération. Cette attitude profonde de son Cœur est la même qu’elle nous propose aujourd’hui dans la prière du Rosaire : repasser sans cesse en nos cœurs la Parole, la vie de Jésus, la confronter aux évènements de nos vies, y trouver la lumière pour entrer dans le rêve d’amour du Père sur toute notre vie [3] » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie)

2 – Textes bibliques :

Ezéchiel 36, 23-27 / Matthieu 5, 3-4-8 / Romains 8, 14-16 / Ephésiens 6, 18.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, les yeux fixés sur Jésus,

tu n’as cessé de chercher dans la foi

le sens profond de chaque événement…

Ton Cœur a été le lieu convergent d’une alliance continuelle

entre la vie évangelique que tu menais

et la présence du Père que tu adorais au fond de toi…

En ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don de Piété, fais-nous goûter la douceur et l’humilité de Jésus

et en Son Cœur Sacré fais-nous connaître la tendresse du Père

pour tous ses enfants de la terre…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

4ème  JOUR : LE DON DE CRAINTE

1 – Méditation : le mystère de la Présentation ou l’abandon entre les mains du Père.

« Syméon était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint reposait sur lui. Et il avait été divinement averti qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur… Son père et sa mère étaient dans l’étonnement de ce qu’on disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : « Vois, cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël… et toi-même, une épée te transpercera l’âme »… »  (Luc 2, 25-35)

« Emportée en l’amour infini de celui qui est son Enfant et son Sauveur, la Mère de Dieu est devenue Mère des hommes. En étant la Vierge des douleurs au pied de la Croix, son Cœur transpercé s’est ouvert au monde… Dans l’histoire du salut, « Marie est aussi celle qui, d’une manière particulière et exceptionnelle, a expérimenté la miséricorde… car le sacrifice de Marie est une participation spécifique à la révélation de la miséricorde… et personne n’a expérimenté autant que la Mère du Crucifié le mystère de la Croix, la rencontre bouleversante de la justice divine transcendante avec l’amour : ce « baiser » donné par la miséricorde à la justice [4] » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie)

 « Ô Jésus… que jamais je ne perde la seconde robe de mon baptême, prends-moi avant que je fasse la plus légère faute volontaire. Que je ne cherche et ne trouve jamais que Toi seul, que les créatures ne soient rien pour moi et que je ne sois rien pour elles, mais Toi, Jésus, sois tout ! Le péché mortel ne m’enlèverait pas la confiance… ne pas oublier de raconter l’histoire de la pécheresse surtout ! C’est cela qui prouvera que je ne me trompe pas… » (Notre Mère Ste petite Thérèse, 8 septembre 1890, 20 juillet 1897).

2 – Textes bibliques :

Siracide 2, 1-18 / Luc 23, 39-43 / Ephésiens 5, 22-31.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, tu n’as cessé de chercher à réjouir le Cœur du Père

en choisissant de suivre ton Fils sur les voies du salut…

En ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don de Crainte, fais-nous redouter

de contrister le Père et de pactiser avec l’Ennemi…

et attire-nous toujours au Cœur de Marie

pour y vivre dans la confiance  qui seule mène à l’amour…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

5ème   JOUR : LE DON DE CONSEIL

1 – Méditation : le Recouvrement de Jésus ou l’épreuve de la foi.

« Ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. Et il advint, au bout de trois jours, qu’ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses… » (Luc 2,45-47)

« Jacinta va devenir aussi le témoin bouleversant de l’urgence du salut pour notre monde. Après la terrible vision de l’enfer révélée par la Vierge aux trois enfants, « l’âme de Jacinthe est entrée dans une grande passion pour la conversion des pécheurs ». Dans les derniers sacrifices à l’hôpital, elle a cette parole si forte pour nous aujourd’hui : « Si les hommes savaient ce qu’est l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie ! » Alors, suivons Sainte Jacinta sur le chemin de la prière et de l’amour. La paix du monde est entre nos mains à travers le chapelet et les petits sacrifices quotidiens. Et communions au désir fou et universel de Jacinta dans le grand mystère du salut en Jésus-Christ qui nous appelle à l’Evangélisation : « Si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde, le feu que j’ai là, dans la poitrine !… » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie)

« Jésus n’a point besoin de livres, ni de docteurs pour instruire les âmes, Lui le Docteur des docteurs, II enseigne sans bruit de paroles… Jamais je ne l’ai entendu parler, mais je sens qu’ll est en moi, à chaque instant, II me guide, m’inspire ce que je dois dire ou faire… » (Notre Mère Ste petite Thérèse, Manuscrit A).

2 – Textes bibliques :

Proverbes 8, 32-36 / Matthieu 7, 21-27 / Jacques 1, 19-25.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, tu es la Vierge prudente

qui t’es laissée conduire en toutes choses  par la lumière de l’Esprit…

En ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don de Conseil, fais-nous discerner en chaque événement

heureux ou douloureux la volonté d’amour du Père

et conduis-nous dans le Cœur du Fils pour réaliser le dessein du Père.

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

6ème  JOUR : LE DON DE  LA CHARITÉ FRATERNELLE

1 – Méditation : la Visitation de Marie provoque l’effusion de l’Esprit.

« Dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit… » (Lc 1, 41)

« Quand je lis dans l’Evangile que «Marie parcourut en toute hâte les montagnes de Judée» pour aller accomplir son office de charité près de sa cousine Elisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. » (Ste Elisabeth de la Trinité, dernière retraite, n° 40).

« Entrer dans la Communion des refuges de Marie est d’abord un choix du cœur pour vivre une communion spirituelle mariale qui commence là où nous sommes. Car le premier témoignage que nous avons à vivre est la fidélité au Rosaire en y invitant autour de nous ceux qui le veulent, car les évènements actuels vont poser de terribles questions sur le sens de la vie et le vrai bonheur. Ceux et celles qui prient en se laissant guider par la Sainte Vierge deviendront de vrais témoins de l’amour de Jésus dont le retour est proche, nous l’avons vu avec Sainte Faustine… » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie)

2 – Textes bibliques :

Philippiens 2, 1-15 / Colossiens 3, 5-15.

3 – Prière mariale :

Ô Marie en visitant Elisabeth, Celui que tu portes te fait courir

pour le porter au monde…

De l’univers en attente de salut, tu es le Cœur…

car tu es la Mère du Sauveur

qui déjà L’offre au Père pour tous les hommes…

En ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don de la charité fraternelle,

visite nos cœurs avec Marie et embrase-nous  du feu de Ton Amour…

que nous cessions de Te retenir captif en nos cœurs

pour nous aimer comme Jésus nous a aimés afin que le monde croit…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

7ème  JOUR : LE DON D’INTELLIGENCE

1 – Méditation : le Magnificat ou le chant d’une pauvreté épousée.

« Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse Car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent… » (Luc 1, 45-50)

« Au commencement de la vie spirituelle… je croyais qu’il m’était impossible de mieux comprendre la perfection. J’ai reconnu bien vite que plus on avance dans ce chemin, plus on se croit éloigné du terme. Aussi maintenant, je me résigne à me voir toujours imparfaite et j’y trouve ma joie… Non, je ne suis pas une sainte ; je n’ai jamais fait les actions des saints. Je suis une toute petite âme que le Bon Dieu a comblée de grâces, voilà ce que je suis… » (Notre Mère Ste petite Thérèse, Manuscrit A et Derniers entretiens).

« A travers les venues de Marie, nous pouvons deviner ce qu’Elle chante ardemment dans son Magnificat et dont elle est le pur reflet : « Il a jeté les yeux sur son humble servante ; oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ! Car le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses, Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ! » (Luc 1,48-50). Eblouis d’une telle tendresse, nous en sommes bouleversés comme Elisabeth à la Visitation : « Et comment m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Luc 1,43). Cette parole phare d’Elisabeth laisse entrevoir toutes les Apparitions futures de la Vierge, mais aussi et surtout sa présence continuelle dans le quotidien de la foi : celle d’une Mère toujours penchée sur les fragilités et les combats de ses enfants. La tendresse de Dieu resplendit dans son Visage… car Il a la même Mère que moi ! (Jean 19,26). » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie)

2 – Textes bibliques :

Psaume 33, 1-7 / Sagesse 6, 22 / Jean 16, 7-15.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, bénie soit la splendeur du Magnificat

où ta foi lumineuse exalte la puissance du pauvre

et la Miséricorde de Dieu…

Par ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don d’Intelligence,  fais-nous entrer dans la foi vive

de Ton Epouse pour que Ta lumière

nous fasse pénétrer de plus en plus les mystères de la Révélation

et inspire à chaque instant nos pensées, nos paroles et nos actes…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

8ème  JOUR : LE DON DE FORCE

1 – Méditation : la patience et la profondeur de l’amour.

« Près de la Croix de Jésus se tenait sa mère… Jésus, voyant sa mère et près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Ecriture fut parfaitement accomplie, Jésus dit : « J’ai soif. » (Jean 19, 25-28).

« Lorsque Jésus dit sur la Croix : « Femme, voici ton fils », il ouvrit d’une manière nouvelle le Cœur de sa Mère, le Cœur Immaculé, et il lui révéla la nouvelle dimension de l’amour et la nouvelle portée de l’amour auquel elle était appelée dans l’Esprit Saint… Dans le Christ, au pied de la Croix, elle a accueilli à travers Jean tout homme et tout l’Homme…» (Jean-Paul II, Fatima, 13 mai 1982)

« De son Evangile à l’Apocalypse, nous contemplerons avec Saint Jean cette Mère de Jésus et nous la recevrons aussi du Seigneur comme « notre Mère » au pied de la Croix (Jn 19,27). Continuant à suivre l’Apôtre bien-aimé, nous vivrons sur ces traces de « l’esprit d’Ephèse », et nous pénétrerons avec lui dans le silence du Cœur de Marie (Lc 2,19) : là, nous découvrirons que resplendit dans son Evangile le regard unique de la Mère…. Pour vivre en Elle notre plus beau chemin : celui de la sainteté. Tel est le fondement contemplatif de notre rayonnement missionnaire. » (Livre de Vie de la Communion du Cœur Immaculé de Marie)

2 – Textes bibliques :

Isaïe 40, 21-31 / Marc 10, 13-27 / 2 Corinthiens 12, 1-10.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, au pied de la Croix, tu deviens la Mère

de chaque instant de nos vies et de notre éternité…

Accueille notre si profonde faiblesse

pour qu’elle soit éduquée par ta tendresse…

En ton Cœur Immaculé, nous prions :

VIENS ESPRIT SAINT !

par le don de Force, vivifie la fragilité de notre volonté

pour que triomphe en nous la toute puissante pauvreté de la Croix,

l’humilité de la Trinité…

Affermis-nous dans le bon combat de la patience et de la confiance

pour que nous suivions Jésus, notre Sauveur, jusqu’au bout de l’amour…

4 – Chant à l’Esprit.

 

*

9ème  JOUR : LE DON DE SAGESSE

1 – Méditation : la puissance de l’Enfance ou la Pentecôte des pauvres.

« Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement… Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus… » (Actes 1, 13-14)

« Van, je suis ta Mère et rien ne me plaît tant que de constater que tu m’aimes réellement d’un cœur simple et sincère… Je t’accueille pour mon enfant chéri, je te porte dans mes bras, je t’offre au petit Jésus et Lui te consumera dans le feu de l’Amour, de sorte que mes mains deviendront l’autel du sacrifice tandis que toi, à l’exemple de ta petite Thérèse, tu seras la victime d’holocauste offerte à l’Amour… Ô mon enfant, quel bonheur peut égaler le tien…» (L’Amour me connaît, p. 132)

« Ils éprouveront ses douceurs et ses bontés maternelles, et ils l’aimeront tendrement comme ses enfants bien-aimés. Ils connaitront les miséricordes dont elle est pleine… et ils auront recours à elle en toutes choses… ils se livreront à elle corps et âme pour être à Jésus-Christ. Ce seront les apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur donnera la parole et la force pour opérer des merveilles… Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ qui marchent sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Evangile… Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la Parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les noms sacrés de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite. Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment cela sera-t-il ?… Dieu seul le sait : c’est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre [5]… » (Livre de Vie de la Communion des Refuges du Cœur Immaculé de Marie).

2 – Textes bibliques :

Isaïe 11, 1-9 / Actes 2, 1-47 / Apocalypse 12, 1-17.

3 – Prière mariale :

Ô Marie, par ton Cœur Immaculé, nous voulons accueillir de l’Esprit

le don de sagesse pour que notre vie soit une Pentecôte continuelle…

C’est pourquoi nous voulons nous consacrer par tes mains de tendresse au feu de l’AMOUR MISERICORDIEUX :

« Afin de vivre dans un acte de parfait Amour,  je m’offre comme victime d’holocauste à Ton Amour miséricordieux,  Te suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme  les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en Toi  et qu’ainsi je devienne Martyre de Ton Amour, ô mon Dieu !… Que ce martyre après m’avoir préparée à paraître devant Toi  me fasse enfin mourir et que mon âme s’élance sans retard  dans l’éternel embrassement de Ton Miséricordieux Amour… Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur Te renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu’à ce que les ombres s’étant évanouies,  je puisse Te redire mon Amour dans un Face à Face Eternel !… »

4 – Chant à l’Esprit.

_____________________________________________________

[1] Cardinal Journet, L’Eglise du Verbe incarné, tome II, p.432.

[2] Au Vénérable Jean Colin, Fondateur des Maristes.

[3] Marie-Jacinta, Le Rosaire du Cœur de Marie – Prière des derniers temps, Jubilé 2019, p.78.

[4] Saint Jean-Paul II, Encyclique Dives in miséricordia, op. cit., n°9.

[5] Le Traité de la vraie dévotion à Marie, n°55-58-59.




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Bonne lecture, et soyez assurés de notre prière dans le Rosaire du Coeur de Marie !




Le Livret de prière de la Communion

Téléchargez le livret de prières de la Communion des Refuges du Coeur Immaculé de Marie en cliquant ici :

 

livret prières Communion des Refuges – format A4 plié livret 15 feuilles

Livret de prières format A5 plié 9 feuilles

Nous présenterons dans ses articles à venir certaines de ces prières qui sont propres à notre Communion et en expriment le charisme.

Si vous souhaitez déposer des intentions de prière, rendez-vous sur cette page : Déposez vos intentions de prière