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St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très Saint Rosaire – 47e rose (suite) : prier le Rosaire avec foi, humilité et confiance

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[142] Secondement, il faut réciter le Rosaire avec foi, selon les paroles de Jésus-Christ : Credite quia accipietis et fiet vobis . Croyez que vous recevrez de Dieu ce que [vous] lui demandez, et il vous exaucera. Il vous dira : Sicut credidisti, fiat tibi  : Qu’il vous soit fait comme vous avez cru. Si quis indiget sapientia, postulet a Deo ; postulet autem in fide nihil haesitans. (Jacob 1, 6) : Si quelqu’un a besoin de la sagesse, qu’il la demande à Dieu, avec foi, sans hésiter, en recitant son Rosaire, et elle lui sera donnée.

[143] Troisièmement, il faut prier avec humilité, comme le publicain ; il était à deux genoux à terre, et non un genou en l’air ou sur un banc comme les orgueilleux mondains ; il était au bas de l’église et non dans le sanctuaire comme le pharisien ; il avait les yeux baissés vers la terre, n’osant regarder le ciel, et non la tête levée regardant çà et là comme le pharisien ; il frappait sa poitrine, se confessant pécheur et demandant pardon : Propitius esto mihi peccatori (Luc, 18, 13) et non pas comme le pharisien qui se vantait de ses bonnes œuvres, qui méprisait les autres dans ses prières. Gardez-vous de l’orgueilleuse prière du pharisien qui le rendit plus endurci et plus maudit ; mais imitez l’humilité du publicain dans sa prière qui lui obtient la rémission de ses péchés.

Prenez bien garde de donner dans l’extraordinaire et de demander et de désirer même des connaissances extraordinaires, des visions, des révélations et autres grâces miraculeuses que Dieu quelquefois a communiquées à quelques saints dans la récitation de leur chapelet et Rosaire. Sola fides sufficit : la foi seule suffit présentement que l’Évangile et toutes les dévotions et pratiques de piété sont suffisamment établis.

N’omettez jamais la moindre partie de votre Rosaire dans vos sécheresses, dégoûts et délaissements intérieurs ; ce serait une marque d’orgueil et d’infidélité ; mais comme un brave champion de Jésus et Marie, sans rien voir, sentir, ni goûter, dites tout sèchement votre Pater et Ave, en regardant le mieux que vous pourrez les mystères.

Ne désirez point le bonbon et les confitures des enfants pour manger votre pain quotidien ; mais pour imiter Jésus-Christ plus parfaitement dans son agonie, prolongez quelquefois votre Rosaire, lorsque vous sentirez plus de peine à le réciter : Factus in agonia prolixius orabat, Luc 22, 43, afin qu’on puisse dire de vous ce qui est dit de Jésus-Christ, lorsqu’il était dans l’agonie de la prière : Il priait encore plus longtemps.

[144] Quatrièmement, priez avec beaucoup de confiance, laquelle est fondée sur la bonté et libéralité infinies de Dieu et sur les promesses de Jésus-Christ. Dieu est une source d’eau vive qui coule incessamment dans le cœur de ceux qui prient. Jésus-Christ est la mamelle du Père éternel toute pleine du lait de la grâce et de la vérité. Le plus grand désir qu’ait le Père éternel à notre égard, c’est de nous communiquer les eaux salutaires de sa grâce et de sa miséricorde, et il crie: Omnes sitientes venite ad aquas (Isa. 55) : Venez boire de mes eaux par la prière, et quand on ne le prie pas il se plaint de ce qu’on l’abandonne : Me dereliquerunt fontem aquae vivae (Jéré. 25). C’est faire plaisir à Jésus-Christ de lui demander ses grâces et plus grand plaisir qu’on ne ferait à une mère nourrice, dont les mamelles sont toutes pleines, en lui suçant son lait. La prière est le canal de la grâce de Dieu et le tétin des mamelles de Jésus-Christ. Si on ne les suce pas par la prière comme doivent faire tous les enfants de Dieu, il s’en plaint amoureusement: Usque modo non petistis quidquam, petite et accipietis, quaerite et invenietis, pulsate et aperietur vobis. Jusqu’à ici vous ne m’avez rien demandé. Ah! demandez-moi et je vous donnerai, cherchez chez moi et vous trouverez, frappez à ma porte et je vous l’ouvrirai. De plus, pour nous donner encore plus de confiance à le prier, il a engagé sa parole : que le Père éternel nous accorderait tout ce que nous lui demanderions en son nom.

Pour lire l’introduction et consulter le plan de l’ouvrage de Grignion de Montfort, cliquer ici.

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