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Saint Jean – Apôtre bien-aimé du Seigneur ! – Final

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« Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes,

dont Marie, Mère de Jésus… »

Actes 1,14

 

Dès le début des Actes des Apôtres, et en vue de la Pentecôte, Marie est déjà le cœur caché de l’Eglise en prière : Elle est là, aussi discrète que puissante dans « l’Attente » de la venue de l’Esprit à la Pentecôte… Et c’est Elle encore qui, aux noces de Cana, lance le ministère de Jésus !… Provoquant son premier miracle, Elle se lance dans un dialogue où l’humilité traversée par la confiance laisse deviner sa future intercession puissante dans l’Eglise :

« Le Troisième jour, il y eut des noces à Cana en Galilée. La Mère de Jésus était là… Jésus fut aussi invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or, il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La Mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin ! » Jésus lui répond : « Que me veux-tu, Femme ? Mon heure n’est pas encore venue ! » Sa Mère dit aux servants : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! » (Jn 2,1-5)

Dans la lumière de ces textes sacrés, nous allons entrer ici dans la méditation finale de la prière de chaque lundi à Saint Jean Apôtre, en nous arrêtant sur les derniers versets :

Par l’intercession de Marie, notre Mère, (Ac 1,14 / Jn 2,1-5) aide-nous à accueillir, jour après jour, « l’onction du Saint-Esprit » … (1 Jn 2,18-28).

Depuis le mystère révélé de son Immaculée Conception[1], Marie et l’Esprit sont unis à un tel point que Saint Maximilien-Marie Kolbe a pu dire : « On peut affirmer que l’Immaculée est, en un certain sens, « l’incarnation de l’Esprit-Saint ». En elle, c’est l’Esprit-Saint que nous aimons, et par elle, le Fils… La Vierge Marie existe pour que soit mieux connu l’Esprit-Saint[2] ! »

Or, à la fin des temps, Marie envoyée par l’Esprit a reçu mission de rassembler les enfants de Dieu dispersés à travers ses Apparitions. Ainsi, les lieux bénis de ses venues comme Lourdes, Fatima ou Medjugorje (et tant d’autres   …) sont devenus sources de conversion et d’espérance pour des millions de personnes ! Et en ces derniers temps si troublés, la Vierge de lumière nous prépare à tenir « debout dans la foi » en son Cœur Immaculé. Il va devenir le « Refuge ultime » pour le temps de l’Antéchrist qui approche…

Or, Saint Jean Apôtre, quand il dévisage l’Antichrist, nous a aussi prévenu sur la force et la clarté de l’Esprit qui nous sera donné (en Marie…) dans l’épreuve des derniers temps : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l’Antichrist ! Il nie le Père et le Fils. Et quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père. Qui confesse le Fils possède aussi le Père ! (1 Jn 2,22-23). Et plus loin, Jean décrit l’œuvre de Sagesse qu’opère « l’onction du Saint-Esprit[3] » en ceux et celles qui sont l’Eglise. Ils sont appelés à vivre par Marie le mystère de la Charité (1 Jn 4,7-21) dans une perspective eschatologique :

« Voilà ce que j’ai tenu à vous écrire touchant ceux qui cherchent à vous égarer. Quant à vous, l’onction que vous avez reçu de Lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne puisque son onction vous instruit de tout… Oui, maintenant, demeurez en Lui, petits enfants, pour que s’il venait à paraître, nous ayons pleine assurance, et non point la honte de nous trouver loin de Lui à son Avènement ! » (1 Jn 2,26-28).

En poursuivant la prière à Saint Jean Apôtre de ce lundi, nous lui demandons :

Fais grandir en nous la certitude de la foi (Lc 18,8)

que « Dieu est Amour » … (1 Jn 4,7-16) 

                Nous demandons ici cette croissance constante de la foi qui est liée à jamais à l’amour : Car « la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d’un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie ! Elle rend fécond, parce qu’elle élargit le cœur dans l’espérance et permet d’offrir un témoignage capable d’engendrer : en effet, elle ouvre le cœur et l’esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l’invitation du Seigneur à adhérer à sa Parole pour devenir ses disciples. Les croyants, atteste Saint Augustin, « se fortifient en croyant[4] » … sa vie fut une recherche continuelle de la beauté de la foi jusqu’à ce que son cœur trouve le repos en Dieu[5]… » Et Benoît XVI conclut magnifiquement sur « une vérité » si simple et si puissante qu’elle nous échappe la plupart du temps… Elle est cependant « l’unique certitude » qui doit traverser et conduire notre vie :

« Donc, la foi grandit et se renforce seulement en croyant ; il n’y a pas d’autre possibilité pour posséder une certitude sur sa propre vie sinon de s’abandonner, dans un crescendo continu, entre les mains d’un amour qui s’expérimente toujours plus grand parce qu’il a son origine en Dieu[6]… »

En effet, si Dieu n’est pas Amour, l’homme périt dans le désespoir et la violence… Mais si « Dieu est Amour », et il l’est (1 Jn 4,16), alors tout a du sens en son infinie miséricorde qui, à chaque instant, est « penchée sur nous » : là, « le parfait amour bannit la crainte » (1 Jn 4,18) et ouvre la porte de la joyeuse Espérance…

Et riche de cette vérité de la foi, cette prière à Saint Jean conclut sur une des réalités qui est au cœur de nos combats spirituels :

Lui qui est « plus grand que notre cœur », (1 Jn 3,20)

et nous connaît en sa Miséricorde… (Jn 21,15-17)

                   Jean pose un regard d’une telle justesse sur l’homme pécheur face au Dieu-Amour :

« Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout ! » Ainsi, sans nier la réalité accablante du péché au cœur de nos vies, l’Apôtre bien-aimé nous fait basculer du côté de l’immensité du Cœur de Dieu : sans nier sa justice, Dieu nous « connaît » et nous « approche » d’abord dans l’indicible Regard de sa Miséricorde…

 

Alors, si sous crions avec l’Orient chrétien : « Jésus, Fils de Dieu Sauveur, aie pitié de moi pécheur ! » Si nous supplions la Vierge dans le Rosaire : « Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pauvres pécheurs ! » C’est que nous sentons chaque jour le poids de notre misère… mais ce n’est pas un cri de désespoir, car au plus profond de nous la foi dit sans cesse que « Dieu est plus grand que notre cœur ! » Et en réalité, « le simple aveu de mon péché devient un moyen de me remettre à toi, Seigneur, jusque dans les profondeurs insoupçonnées de moi. Je prends contre moi ton parti et voici que je ne suis plus avec moi, mais avec toi[7]… »

Telle est la source de la paix : Si le passage de la mer Rouge a une admirable signification pour la foi de chacun et chacune de nous … (Ex 14,15-31) Cela implique que les plus grands moments où surabonde la grâce en nos vies ne sont pas dans le confort spirituel mais dans ces épreuves de la foi qui faisaient dire à Saint Paul : « Je me complais dans les faiblesses, les outrages, les détresses endurées pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ! » (2 Co 12,10). Quand l’Eglise oublie ou résiste à cette vérité évangélique majeure, elle bascule dans l’esprit du monde et trahit l’Evangile ! Car seule la foi qui prie et persévère peut « traverser victorieusement » les tentations multiples du péché et les apparences invincibles du monde ! Oui, seule la foi prépare la voie à la puissante espérance qui ouvre la porte du Cœur de Dieu…  La paix est donc d’un autre ordre que le senti, elle vient des profondeurs de la foi vive qui peut toucher en toute circonstances la Présence toujours offerte du Dieu de la paix.

La sagesse biblique nous montre que les plus grands rendez-vous de nos vies sont dans ces « Pâques de la foi », ces terribles passages ou tout semble perdu et sans issue. Ces pâques viennent souvent à nous revêtues d’obscurité ou d’injustice, de scandale ou de terribles imprévus : une maladie qui surgit, la perte d’un être cher, une trahison qui fait mal, une injustice sociale, une agression qui entraîne la révolte, une épreuve qui met en lumière ma propre misère au regard des autres… tant d’évènements tragiques et douloureux où l’on n’a plus, comme on dit, que ses yeux pour pleurer !

Et pourtant, tout en restant plein de compassion et de respect pour les cœurs qui souffrent, c’est le moment où il ne faut pas surtout pas « tromper son cœur ». C’est l’instant d’une Révélation qui peut bouleverser ma vie pour toujours : quand on n’a plus aucun recours du côté des hommes, on commence à être seul avec Dieu… On découvre comme Abraham à Mambré qu’Il est là (Gn 18,1-15) au cœur de notre vie, et qu’Il sait tout de moi dans le silence de son Regard : « J’ai vu la détresse de mon peuple » (Ex 3,7). Il voit celle de notre cœur…

 

                                                                                               +Marie-Mickaël

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[1] Souvenons-nous des paroles mystérieuses de la Vierge à Sainte Bernadette de Lourdes que la petite rapportera à l’Abbé Dominique Peyramale qui en sera bouleversé : « Je suis l’Immaculée Conception ! » (25 mars 1858). Le dogme de l’Immaculée Conception de Marie avait été proclamé le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle « Ineffabilis Deus ».

[2] Conférence du 5 février 1941 et du 25 septembre 1937.

[3] « Quant à vous, vous avez reçu l’onction venant du Saint, et tous vous possédez la science… » (1 Jn 2,20).

[4] De utilitate credendi, 1,2.

[5] Voir Augustin d’Hippone, Confessions, 1,1.

[6] Benoît XVI, Porta Fidei – La Porte de la Foi, Lettre Apostolique pour « l’Année de la Foi », 11 octobre 2011, n°7.

[7] Jean Laplace, L’Epître de Jean – Discernement pour un temps de crise, Chalet 1978, p.114-115.

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