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St Louis-Marie Grignion de Montfort Le secret admirable du Très Saint Rosaire (33) – Merveilles obtenues par le Rosaire – St Louis-Marie Grignion de Montfort

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32e ROSE (B. Alain, c. 53.)

[100] Saint Dominique avait un cousin nommé dom Perez ou Pedro, qui menait une vie fort dissolue. Ayant entendu que le saint prêchait les merveilles du Rosai1’e et que plusieurs se convertissaient et changeaient de vie par ce moyen, il dit : « j’avais perdu l’espérance de mon salut, mais je commence à prendre courage, il faut que j’entende cet homme de Dieu. » Il vint donc un jour au sermon de saint Dominique. Quant le saint le vit, il redoubla sa ferveur à tonner contre les vices, et il pria Dieu dans son cœur d’ouvrir les yeux de son cousin pour connaître l’état misérable de son âme.

Dom Perez fut d’abord un peu effrayé ; mais il ne résolut pas de se convertir ; il retourna une autre fois au sermon et le saint, voyant que ce cœur endurci ne se convertirait pas sans quelque coup extraordinaire, il cria tout haut : « Seigneur Jésus, faites voir à toute cette audience l’état où est celui qui vient d’entrer en votre maison. »

Alors tout le peuple vit dom Perez environné d’une troupe de diables en forme de bêtes horribles qui le tenaient lié avec des chaînes de fer. Chacun s’enfuit tout effrayé, qui de-çà, qui de-là, et lui fut encore plus épouvanté de se voir l’objet de l’horreur de tout le monde. Saint Dominique les fit tous arrêter et dit à ce seigneur : « Connaissez, malheureux, l’état déplorable où vous êtes ; jetez-vous aux pieds de la sainte Vierge. » Il lui envoya un rosaire. « Prenez ce rosaire, récitez-le avec dévotion et repentance de vos péchés et faites résolution de changer de vie. »

Il se mit à genoux, récita le Rosaire ; il se sentit inspiré de se confesser, ce qu’il fit avec une grande contrition. Le saint lui ordonna de dire tous les jours le saint Rosaire ; il promit de le faire ; il écrivit lui-même son nom dans la confrérie. Son visage, qui auparavant avait effrayé tout le monde, parut, sortant de l’église, brillant comme celui d’un ange. Il persévéra dans la dévotion du Rosaire, mena une vie fort réglée et mourut heureusement.

 

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