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Le regard de Jésus ressuscité : L’Amour infini caché dans chaque instant…

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« Ses yeux : une flamme de feu ! »

Apocalypse 1,14

 

Saint Jean de la Croix a cette parole révélatrice de sa contemplation sur Jésus Vivant : « Pour Dieu, regarder c’est aimer ! » Cette permanence de sa Présence, et donc de son Regard qui s’offre à chaque instant, Jésus nous l’a promise juste après sa Résurrection : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ! » (Mt 28,20).

A nous de découvrir ce Regard d’amour caché : Il suffit de fermer les yeux sur l’extérieur et d’ouvrir les yeux de la foi, sur l’intérieur : ce regard du cœur qui découvre peu à peu de vastes horizons que le monde ignore… Alors, comme l’épouse du Cantique, nous entendrons l’arrivée mystérieuse du Christ Epoux :

« J’entends mon bien-aimé… Voici qu’il arrive, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. Mon bien-aimé est semblable à une gazelle… Voilà qu’il se tient derrière notre mur. Il guette par la fenêtre, il épie par le treillis… Il me dit : « Lève-toi ma bien-aimée, ma belle, viens ! … car l’hiver est passé… Sur notre terre, les fleurs se montrent… Le roucoulement de la tourterelle se fait entendre… les vignes en fleur exhalent leur parfum ! »  (Cantique des cantique, 2,8-13)

Être chrétien, c’est avoir découvert cette Présence cachée en plein dans ta vie, au plus profond de ton cœur … car là où tu es, et pas ailleurs, le Seigneur t’attend pour commencer ou continuer la plus belle des aventures : une histoire « unique » et il n’y en aura pas d’autre comme celle-là ! La relation à Jésus ressuscité est « unique » pour chaque personne humaine, et le cri de la prière la révèle : pensons au bon larron crucifié à côté de Jésus… Il se tourne vers lui dans une dernière prière et Jésus lui promet d’entrer au Ciel avec Lui : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis ! » (Lc 23,43).

Alors, que la foi priante te fasse pressentir que Dieu est là, caché chez toi, comme t’y invite un Saint Augustin :

« Ecoute le fond de ton être, il y a toujours Quelqu’un[1]… »

Et comme l’affirme Sainte Thérèse d’Avila : « Il tournera vers toi ses yeux si beaux… » Prier, faire l’oraison silencieuse du cœur, c’est se découvrir de plus en plus « intra céleste » … car c’est « croire qu’un Être qui s’appelle l’Amour habite en toi à tout instant du jour et de la nuit[2] ». Jésus t’est « présent » par cet incessant Regard posé sur tout ce qui fait ta vie :

« Dieu te regarde, qui que tu sois. Il t’appelle « par ton nom » (Jn 10,3-4). Il te voit et il te comprend, lui qui t’a fait. Tout ce qu’il y a en toi, il le sait : tous tes sentiments, tes pensées, te inclinations, tes goûts, ta force et ta faiblesse. Il te voit dans tes jours de joie comme dans te jours de peine… Il a compté tes cheveux. Il t’entoure de ses bras et te soutient… Il contemple ton visage, dans le sourire ou les pleurs, dans la santé ou dans la maladie. Il regarde tes mains et tes pieds avec tendresse, il entend ta voix, le battement de ton cœur et jusqu’à ton souffle…

Ce n’est pas seulement que tu fais partie de sa Création, lui qui a souci même des moineaux (Mt 10,29). Tu es une être humain racheté et sanctifié, son enfant… Tu es un de ceux pour qui le Christ a offert au Père sa dernière prière et y a mis le sceau de son Sang précieux…

Qu’est-ce que l’homme, que sommes- nous, que suis-je, pour que le Fils de Dieu « ait de moi un si grand souci » ? (Ps 8,5). Que suis-je pour qu’il m’ait refait à neuf, et pour qu’il ait fait de mon cœur sa demeure[3] ? »

Ces paroles uniques de Newman nous laissent deviner le mystère intemporel de ce Dieu qui se tient toujours au cœur de notre vie : le Regard de Dieu révèle le mystère de sa Présence car ce regard, qui jamais ne se détourne, est le signe silencieux de son infinie miséricorde… qui comprendra ce Regard qui voit tout, qui sait tout… et qui nous offre tant de tendresse ?

Son silencieux Regard infiniment respectueux est le secret ultime qui nous révèle son Cœur transpercé et toujours ouvert sur la Croix… Son Regard, c’est son Cœur ! Tel est le mystère offert à chaque instant à travers les yeux de Jésus Ressuscité…

 

+M-Mickaël

 

[1] Saint Augustin, Commentaire du Psaume 102,2.

[2] Sainte Elisabeth de la Trinité, Œuvres complètes, Lettre 330, p.785.

[3] Saint John Henry Newman, A Particular Providence as revealed in the Gospel, PPS vol.3, n°9.

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