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La résurrection de l’Eglise

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Par Mark Mallett, 31 mars 2024

L’opinion la plus autorisée, et celle qui semble
la plus en harmonie avec les Saintes Écritures, est qu’après
la chute de l’Antéchrist, l’Église catholique
entrera de nouveau dans une période de
prospérité et de triomphe.

— La fin du monde présent et les mystères de la vie future ,
P. Charles Arminjon (1824-1885), p. 56-57 ; Presse de l’Institut Sophia

 

Il y  a un passage mystérieux dans le livre de Daniel qui se déroule à notre époque. Cela révèle en outre ce que Dieu prévoit à cette heure alors que le monde continue sa descente dans les ténèbres…

 

LE DESCELLEMENT

Après avoir vu dans des visions la montée d’une « bête » ou Antichrist, qui viendrait vers la fin du monde, on dit alors au prophète :

Va ton chemin, Daniel, car les paroles sont enfermées et scellées jusqu’au temps de la fin . Beaucoup se purifieront, se blanchiront et s’affineront… (Daniel 12 : 9-10)

Le texte latin dit que ces mots seront scellés  usque ad tempus praefinitum – « jusqu’à un temps prédéterminé ». La proximité de cette époque est révélée dans la phrase suivante : lorsque « beaucoup se purifieront et se rendront blancs ».  J’y reviendrai dans quelques instants.

Au cours du siècle dernier, le Saint-Esprit a révélé à l’Église la plénitude du plan de Rédemption  à travers Notre-Dame, plusieurs mystiques et une récupération du sens authentique des enseignements des Pères de l’Église primitive sur le Livre de l’Apocalypse. En effet, l’Apocalypse est un écho direct des visions de Daniel, et par conséquent, le « descellement » de son contenu présuppose une compréhension plus complète de sa signification conformément à la « Révélation publique » de l’Église – Tradition sacrée.

…même si la Révélation [publique] est déjà complète, elle n’a pas été rendue complètement explicite ; il reste à la foi chrétienne de prendre progressivement toute sa signification au fil des siècles. «  —Catéchisme de l’Église catholique, n. 66

En passant, dans les locutions adressées au regretté Père. Stefano Gobbi, dont les écrits portent deux  Imprimaturs , Notre-Dame aurait confirmé que le « Livre » de l’Apocalypse a maintenant été descellé :

Mon message est apocalyptique, car vous êtes au cœur de ce qui vous a été annoncé dans le dernier et donc très important livre de l’Écriture Sainte. Je confie aux anges de lumière de mon Cœur Immaculé le soin de vous amener à la compréhension de ces événements, maintenant que j’ai ouvert pour vous le Livre scellé.  — Aux Prêtres, Fils bien-aimés de Notre-Dame,  n. 520, je,j.

Ce qui est « descellé » à notre époque est une compréhension plus profonde de ce que Saint Jean appelle la « première résurrection » de l’Église. [1] Et toute la création l’attend…

 

LE SEPTIÈME JOUR

Le prophète Osée écrit :

Il nous ressuscitera au bout de deux jours ; le troisième jour, il nous ressuscitera pour vivre en sa présence. (Osée 6:2)

Rappelez-vous encore une fois les paroles du pape Benoît XVI aux journalistes lors de son vol vers le Portugal en 2010, selon lesquelles il existe « un besoin de passion pour l’Église ». Il  a averti que beaucoup d’entre nous se sont endormis à cette heure, tout comme les apôtres à Gethsémani :

  

… ‘la somnolence’ est la nôtre, celle de ceux d’entre nous qui ne veulent pas voir toute la force du mal et ne veulent pas entrer dans sa Passion . —PAPE BENOÎT XVI, Agence de presse catholique, Cité du Vatican, 20 avril 2011, Audience générale

Pour…

…[l’Église] suivra son Seigneur dans sa mort et sa résurrection.  — Catéchisme de l’Église catholique , 677

Cela étant, l’Église suivra également son Seigneur pendant « deux jours » dans le tombeau et ressuscitera le « troisième jour ». Laissez-moi vous expliquer cela à travers les enseignements des premiers pères de l’Église…

 

UN JOUR EST COMME MILLE ANS

Ils considéraient l’histoire humaine à la lumière de l’histoire de la création. Dieu a créé le monde en six jours et, le septième, il s’est reposé. Ils ont vu en cela un modèle approprié à appliquer au Peuple de Dieu.

Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour… Par conséquent, un repos sabbatique reste encore pour le peuple de Dieu. (Héb 4:4, 9)

Ils considéraient l’histoire humaine, depuis Adam et Ève jusqu’à l’époque du Christ, comme essentiellement quatre mille ans, ou « quatre jours » d’après les paroles de saint Pierre :

N’ignorez pas ce seul fait, bien-aimés, que pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. (2 Pierre 3:8)

Le temps écoulé entre l’Ascension du Christ et le seuil du troisième millénaire serait de « deux jours supplémentaires ». À cet égard, une prophétie stupéfiante se déroule là-bas. Les Pères de l’Église prévoyaient que  ce millénaire  marquerait le début du « septième jour », un « repos sabbatique » pour le peuple de Dieu (voir  Le repos sabbatique à venir ) qui coïnciderait avec la mort de l’Antéchrist (« la bête ») et la « première résurrection » dont parle l’Apocalypse de Saint Jean :

 

La bête fut attrapée et avec elle le faux prophète qui avait accompli devant elle les signes par lesquels il égarait ceux qui avaient accepté la marque de la bête et ceux qui avaient adoré son image. Tous deux furent jetés vivants dans l’étang ardent brûlant de soufre… J’ai aussi vu les âmes de ceux qui avaient été décapités pour leur témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu, et qui n’avaient pas adoré la bête ni son image ni accepté son marque sur leur front ou sur leurs mains. Ils prirent vie et régnèrent avec Christ pendant mille ans. Le reste des morts ne revinrent à la vie qu’après la fin des mille ans. C’est la première résurrection. Bienheureux et saint est celui qui participe à la première résurrection. La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. (Apocalypse 19 :20-20 :6)

Comme je l’ai expliqué dans  Comment l’époque a été perdue ,  saint Augustin a proposé quatre explications à ce texte. Celui qui est resté « resté » chez la majorité des théologiens jusqu’à ce jour est que la « première résurrection » fait référence à la période qui suit l’Ascension du Christ jusqu’à la fin de l’histoire humaine. Le problème est que cela ne correspond pas à une lecture simple du texte, ni à ce que les Pères de l’Église primitive enseignaient. Cependant, l’autre explication d’Augustin sur les « mille ans » le fait :

… comme s’il était normal que les saints jouissent ainsi d’une sorte de repos du sabbat pendant cette période, un loisir sacré après les travaux de six mille ans depuis la création de l’homme… (et) il devrait s’ensuivre l’achèvement de six mille ans. mille ans, à partir de six jours, une sorte de sabbat du septième jour dans les mille ans suivants… Et cette opinion ne serait pas contestable, si l’on croyait que les joies des saints, dans ce sabbat, seront spirituelles et conséquentes sur la présence de Dieu… —St. Augustin d’Hippone (354-430 après JC ; docteur de l’Église), De Civitate Dei , Bk. XX, Ch. 7, Presse de l’Université catholique d’Amérique

C’est aussi l’  attente  de nombreux papes :

Je voudrais vous renouveler l’appel que j’ai lancé à tous les jeunes… acceptez l’engagement d’être des veilleurs du matin à l’aube du nouveau millénaire. Il s’agit d’un engagement primordial, qui conserve sa validité et son urgence alors que nous entamons ce siècle avec de malheureux nuages sombres de violence et de peur qui se profilent à l’horizon. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de personnes qui mènent une vie sainte, de veilleurs qui annoncent au monde une nouvelle aube d’espérance, de fraternité et de paix. —PAPE ST. JEAN-PAUL II, « Message de Jean-Paul II au Mouvement des Jeunes Guannelli », 20 avril 2002 ; vatican.va

…Une nouvelle ère dans laquelle l’espoir nous libère de la superficialité, de l’apathie et de l’égocentrisme qui engourdissent nos âmes et empoisonnent nos relations. Chers jeunes amis, le Seigneur vous demande d’être des prophètes de cette nouvelle ère… —PAPE BENOÎT XVI, Homélie, Journée Mondiale de la Jeunesse, Sydney, Australie, 20 juillet 2008.

Jean-Paul II a lié ce « nouveau millénaire » à la « venue » du Christ : [2]

Chers jeunes, à vous d’être les veilleurs du matin qui annoncent l’arrivée du soleil qui est le Christ ressuscité ! —PAPE JEAN-PAUL II, Message du Saint-Père à la jeunesse du monde , XVIIe Journée Mondiale de la Jeunesse, n. 3 ; (cf. Is 21, 11-12)

Ce que les Pères de l’Église – jusqu’à nos plus récents papes – ont annoncé, ce n’est pas la fin du monde, mais une « ère » ou une « période de paix », un véritable « repos » par lequel les nations seraient pacifiées, Satan enchaîné. , et l’Évangile s’est étendu à toutes les côtes (voir Les papes et l’ère naissante ) . Saint Louis de Montfort donne un parfait préambule aux paroles prophétiques du Magistère :

Vos commandements divins sont brisés, votre Évangile est rejeté, des torrents d’iniquité inondent la terre entière, emportant même vos serviteurs… Tout arrivera-t-il à la même fin que Sodome et Gomorrhe ? Ne briserez-vous jamais votre silence ? Allez-vous tolérer tout cela pour toujours ? N’est-il pas vrai que votre volonté doit être faite sur terre comme au ciel ? N’est-il pas vrai que votre royaume doit venir ? N’avez-vous pas donné à certaines âmes qui vous sont chères une vision du futur renouveau de l’Église ?  -St. Louis de Montfort, Prière pour les missionnaires , n. 5 ;  www.ewtn.com

C’est la tâche de Dieu de réaliser cette heure heureuse et de la faire connaître à tous… Lorsqu’elle arrivera, elle se révélera être une heure solennelle, importante avec des conséquences non seulement pour la restauration du Royaume du Christ, mais aussi pour la pacification de… le monde. Nous prions avec ferveur et demandons aux autres de prier également pour cette pacification tant souhaitée de la société. —PAPE PIE XI, Ubi Arcani dei Consilioi « Sur la paix du Christ dans son Royaume » , 23 décembre 1922

Le plus significatif est que cet « happy hour » coïnciderait également avec la perfection  du Peuple de Dieu. L’Écriture est claire sur le fait que la sanctification du Corps de Christ est nécessaire pour faire d’elle une épouse appropriée pour le retour de Christ dans la gloire : 

…pour vous présenter devant lui sainte, sans défaut et irréprochable… afin qu’il se présente l’Église dans sa splendeur, sans tache ni ride ou quoi que ce soit de semblable, afin qu’elle soit sainte et sans défaut. (Col 1:22, Eph 5:27)

Cette préparation est précisément ce que saint Jean XXIII avait à cœur :

La tâche de l’humble pape Jean est de « préparer au Seigneur un peuple parfait », ce qui est exactement comme la tâche du Baptiste, qui est son patron et dont il tire son nom. Et il n’est pas possible d’imaginer une perfection plus élevée et plus précieuse que celle du triomphe de la paix chrétienne, qui est paix du cœur, paix dans l’ordre social, dans la vie, dans le bien-être, dans le respect mutuel et dans la fraternité des nations. . —PAPE ST. JEAN XXIII, La vraie paix chrétienne, 23 décembre 1959 ; www.catholicculture.org

Voici pourquoi le « millénaire » est souvent qualifié d’« ère de paix » ; la  perfection intérieure  de l’Église a  des conséquences extérieures  , à savoir la pacification temporelle du monde. Mais c’est plus que cela : c’est la  restauration  du Royaume de la Volonté Divine qu’Adam a perdu à cause du péché. Ainsi, le pape Pie XII voyait dans cette restauration à venir une « résurrection » de l’Église avant la fin du monde :

Mais même cette nuit dans le monde montre des signes clairs d’une aube qui viendra, d’un nouveau jour recevant le baiser d’un soleil nouveau et plus resplendissant… Une nouvelle résurrection de Jésus est nécessaire : une vraie résurrection, qui n’admet plus la seigneurie de la mort… Chez les individus, le Christ doit détruire la nuit du péché mortel avec l’aube de la grâce retrouvée. Dans les familles, la nuit de l’indifférence et de la fraîcheur doit céder la place au soleil de l’amour. Dans les usines, dans les villes, dans les nations, sur les terres de l’incompréhension et de la haine, la nuit doit devenir aussi claire que le jour, nox sicut dies illuminabitur, et les conflits cesseront et il y aura la paix . —PAPE PIUX XII, discours Urbi et Orbi , 2 mars 1957; vatican.va

Ressentez-vous un peu d’espoir en ce moment ? Je l’espère. Parce que le royaume satanique qui s’élève à l’heure actuelle n’est pas le dernier mot de l’histoire humaine.

LE JOUR DU SEIGNEUR

Cette « résurrection », selon saint Jean, inaugure un règne « millénaire » – ce que les Pères de l’Église appelaient « le jour du Seigneur ». Ce n’est pas une journée de 24 heures, mais elle est représentée symboliquement par « mille ».

Voici, le jour du Seigneur sera de mille ans. —Lettre de Barnabas, Les Pères de l’Église, Ch. 15

Maintenant… nous comprenons qu’une période de mille ans est indiquée en langage symbolique. -St. Justin Martyr, Dialogue avec Trypho , Ch. 81, Les Pères de l’Église , Patrimoine chrétien

Saint Thomas d’Aquin affirme que ce chiffre ne doit pas être pris au pied de la lettre :

Comme le dit Augustin, le dernier âge du monde correspond à la dernière étape de la vie d’un homme, qui ne dure pas un nombre fixe d’années comme les autres étapes, mais dure parfois aussi longtemps que les autres étapes ensemble, et même plus longtemps. C’est pourquoi on ne peut attribuer à la dernière époque du monde un nombre fixe d’années ou de générations. -St. Thomas d’Aquin, Questiones Disputate, Vol. II De Potentia, Q. 5, n.5; www.dhspriory.org

Contrairement aux millénaristes qui croyaient à tort que le Christ viendrait littéralement  régner dans la chair sur terre, les Pères de l’Église comprenaient les Écritures dans l’ allégorie spirituelle dans laquelle elles étaient écrites (voir  Millennarisme – Ce que c’est et ce qu’il n’est pas ). Le travail du théologien Révérend Joseph Iannuzzi visant à différencier les enseignements des Pères de l’Église des sectes hérétiques (Chiliastes, Montanistes, etc.) est devenu le fondement théologique nécessaire pour relier les prophéties des papes non seulement aux Pères de l’Église et aux Écritures, mais aussi aux révélations données aux mystiques du XXe siècle. Je dirais même que son œuvre contribue à « desceller »  ce qui était réservé à la fin des temps. 

Je lis parfois le passage évangélique de la fin des temps et j’atteste qu’en ce moment, certains signes de cette fin se font jour. —PAPE PAUL VI, Le Secret Paul VI , Jean Guitton, p. 152-153, référence (7), p. ix.

 

LE ROYAUME DE LA VOLONTÉ DIVINE

Tout ce que Jésus a dit et fait n’était pas, selon ses paroles, sa propre volonté humaine, mais celle de son Père.

Amen, amen, je vous le dis, un fils ne peut rien faire tout seul, mais seulement ce qu’il voit faire son père ; car ce qu’il fait, son fils le fera aussi. Car le Père aime son Fils et lui montre tout ce qu’il fait lui-même… (Jean 5 : 19-20)

Nous avons ici un résumé parfait de la raison pour laquelle Jésus a pris sur lui notre humanité : pour unir et restaurer notre volonté humaine dans le Divin . En un mot, diviniser  l’humanité. Ce qu’Adam a perdu dans le Jardin, c’est précisément cela : son union dans la Volonté Divine. Jésus est venu restaurer non seulement l’amitié avec Dieu mais aussi  la communion. 

 

« Toute la création », a déclaré saint Paul, « gémit et travaille jusqu’à présent », attendant les efforts rédempteurs du Christ pour restaurer la bonne relation entre Dieu et sa création. Mais l’acte rédempteur du Christ n’a pas restauré toutes choses à lui seul, il a simplement rendu possible l’œuvre de rédemption, il a commencé notre rédemption. Tout comme tous les hommes partagent la désobéissance d’Adam, de même tous les hommes doivent partager l’obéissance du Christ à la volonté du Père. La rédemption ne sera complète que lorsque tous les hommes partageront son obéissance… —Serviteur de Dieu P. Walter Ciszek, Il me dirige (San Francisco : Ignatius Press, 1995), pp. 116-117

Ainsi, la « première résurrection » apparaît comme une  restauration  de ce dont Adam et Ève ont perdu dans le jardin d’Eden : une vie vécue  dans la Volonté divine.  Cette grâce est bien plus que simplement amener l’Église à  faire  la volonté de Dieu, mais à la mettre dans un état d’  être  tel que la Volonté divine de la Sainte Trinité devient aussi celle du Corps mystique du Christ. 

Car les mystères de Jésus ne sont pas encore complètement parfaits et accomplis. Ils sont complets, certes, dans la personne de Jésus, mais non en nous, qui sommes ses membres, ni dans l’Église, qui est son corps mystique. -St. Jean Eudes, traité « Du Royaume de Jésus », Liturgie des Heures , Vol IV, p 559

Ce n’est pas le moment de développer en détail à quoi cela « ressemble » ; Jésus l’a fait en trente-six volumes à la Servante de Dieu Luisa Piccarreta. Qu’il suffise plutôt de dire simplement que Dieu entend restaurer en nous « le don de vivre dans la Divine Volonté ». L’impact de cela se répercutera dans tout le cosmos comme le « dernier mot » de l’histoire humaine avant la consommation de toutes choses.  

Le don de vivre dans la Divine Volonté restitue aux rachetés le don que possédait Adam prélapsaire et qui a généré la lumière divine, la vie et la sainteté dans la création… — Révérend Joseph Iannuzzi, Le don de vivre dans la Divine Volonté dans les écrits de Luisa Piccarreta (Emplacements Kindle 3180-3182) ; N.-B.. Cet ouvrage porte le sceau d’approbation de l’Université du Vatican ainsi que l’approbation ecclésiastique.

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que « L’univers a été créé « en état de voyage » ( in statu viae ) vers une perfection ultime encore à atteindre, à laquelle Dieu l’a destiné. » [3] Cette perfection est intrinsèquement liée à l’homme, qui fait non seulement partie de la création mais en est le summum. Comme Jésus l’a révélé à la Servante de Dieu Luisa Piccaretta :

Je désire donc que Mes enfants entrent dans Mon Humanité et copient ce que l’Ame de Mon Humanité a fait dans la Divine Volonté… S’élevant au-dessus de toute créature, ils restaureront les droits de la Création, les Miens ainsi que ceux des créatures. Ils ramèneront toutes choses à l’origine première de la Création et au but pour lequel la Création a été créée… — Rév. Joseph. Iannuzzi, La splendeur de la création : le triomphe de la volonté divine sur terre et l’ère de la paix dans les écrits des pères, des docteurs et des mystiques de l’Église (emplacement Kindle 240)

C’est pourquoi Jean-Paul II dit :

La résurrection des morts attendue à la fin des temps reçoit déjà sa première réalisation décisive dans la résurrection spirituelle, objectif premier de l’œuvre de salut. Il s’agit de la vie nouvelle donnée par le Christ ressuscité comme fruit de son œuvre rédemptrice. —Audience générale, 22 avril 1998 ; vatican.va

Cette nouvelle vie dans le Christ, selon les révélations de Luisa, atteindra son apogée lorsque la volonté humaine  ressuscitera  dans la Volonté Divine. 

Or, le présage de ma Rédemption était la Résurrection qui, plus que le Soleil resplendissant, couronnait mon Humanité, faisant briller même mes plus petits actes, avec une splendeur et un émerveillement tels qu’ils étonnaient le Ciel et la terre. La Résurrection sera le commencement, le fondement et l’accomplissement de tous les biens – couronne et gloire de tous les Bienheureux. Ma Résurrection est le vrai Soleil qui glorifie dignement mon Humanité ; C’est le Soleil de la religion catholique ; C’est la gloire de chaque chrétien. Sans la Résurrection, cela aurait été comme un ciel sans soleil, sans chaleur et sans vie. Maintenant, ma Résurrection est le symbole des âmes qui formeront leur sainteté dans ma Volonté. —Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

RÉSURRECTION… UNE NOUVELLE SAINTETÉ

Depuis l’Ascension du Christ il y a deux mille ans – ou plutôt « deux jours » – on pourrait dire que l’Église est descendue au tombeau avec le Christ en attendant sa propre résurrection – même si elle fait encore face à une « Passion » définitive.

Car vous êtes mort, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. (Colossiens 3:3)

Et « toute la création gémit dans les douleurs de l’enfantement, même jusqu’à présent », dit saint Paul, ainsi :

La création attend avec impatience la révélation des enfants de Dieu… (Romains 8 : 19)

Remarque : Paul dit que la création attend, non pas le retour de Jésus dans la chair,  mais la « révélation des enfants de Dieu ». La libération de la création est intrinsèquement liée à l’œuvre de Rédemption en nous. 

Et nous entendons aujourd’hui des gémissements comme personne ne l’a jamais entendu auparavant… Le Pape [Jean-Paul II] nourrit en effet un grand espoir que le millénaire des divisions soit suivi d’un millénaire d’unifications.  —Cardinal Joseph Ratzinger (BENOÎT XVI),  Sel de la Terre (San Francisco : Ignatius Press, 1997), traduit par Adrian Walker

Mais cette unité ne se réalisera que comme une œuvre du Saint-Esprit, comme à travers une « nouvelle Pentecôte » lorsque Jésus régnera selon un nouveau « mode » au sein de son Église. Le mot « apocalypse » signifie « dévoilement ». Ce qui attend d’être dévoilé, c’est donc la dernière étape du voyage de l’Église : sa purification et sa restauration dans la Volonté divine – exactement ce que Daniel a écrit il y a des milliers d’années :

Beaucoup se purifieront, se blanchiront et s’affineront… (Daniel 12 : 9-10)

…le jour des noces de l’Agneau est venu, son épouse s’est préparée. Elle était autorisée à porter un vêtement en lin clair et propre. (Apocalypse 19 : 7-8)

Saint Jean-Paul II a expliqué qu’il s’agira effectivement d’un don spécial venant d’en haut :

Dieu lui-même avait prévu de réaliser cette sainteté « nouvelle et divine » dont l’Esprit Saint veut enrichir les chrétiens à l’aube du troisième millénaire, afin de « faire du Christ le cœur du monde ». —PAPE JEAN-PAUL II, Discours aux Pères Rogationnistes, n. 6, www.vatican.va

Lorsque Jésus règnera dans son Église, de telle sorte que la Divine Volonté règne en elle , cela amènera à son achèvement la « première résurrection » du Corps du Christ. 

…le Royaume de Dieu signifie le Christ lui-même, que nous désirons quotidiennement venir et dont nous souhaitons que la venue nous soit manifestée rapidement. Car de même qu’il est notre résurrection, puisqu’en lui nous ressuscitons, de même il peut aussi être compris comme le Royaume de Dieu, car en lui nous régnerons.  — Catéchisme de l’Église catholique , n. 2816

…ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. (Apocalypse 20:6)

Jésus dit à Luisa :

…ma Résurrection symbolise les Saints des vivants dans ma Volonté — et cela avec raison, puisque chaque acte, parole, pas, etc. accompli dans ma Volonté est une résurrection Divine que l’âme reçoit ; c’est une marque de gloire qu’elle reçoit ; c’est sortir d’elle-même pour entrer dans la Divinité, et aimer, travailler et penser, en se cachant dans le soleil resplendissant de ma Volonté… — Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

Mais, comme le notent les Écritures et la Tradition, le « jour du Seigneur » et la résurrection concomitante de l’Église sont d’abord précédés d’une grande épreuve :

Ainsi, même si l’alignement harmonieux des pierres devait paraître détruit et fragmenté et, comme le décrit le psaume vingt et unième, tous les ossements qui composent le corps du Christ devaient sembler dispersés par des attaques insidieuses lors des persécutions ou des époques de troubles, ou par ceux qui aux jours de persécution sapent l’unité du temple, néanmoins le temple sera reconstruit et le corps ressuscitera le troisième jour, après le jour du mal qui le menace et le jour de consommation qui suit . -St. Origène, Commentaire sur Jean, Liturgie des Heures, Vol IV, p. 202

INTÉRIEUR UNIQUEMENT ?

Mais cette « première résurrection » est-elle uniquement spirituelle et non corporelle ? Le texte biblique lui-même suggère que ceux qui ont été « décapités » et qui avaient refusé la marque de la bête « sont revenus à la vie et ont régné avec Christ ». Cependant, cela ne signifie pas qu’ils règnent  sur terre.  Par exemple, immédiatement après la mort de Jésus, l’Évangile de Matthieu atteste que :

La terre trembla, les rochers se brisèrent, les tombeaux s’ouvrirent et les corps de nombreux saints endormis furent relevés. Et sortant de leurs tombeaux après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte et apparurent à beaucoup. (Matt 27 : 51-53)

Nous avons donc ici un exemple concret d’une résurrection corporelle avant la « résurrection des morts » qui arrive à la toute fin des temps (Ap 20 : 13). Le récit évangélique suggère que ces figures ressuscitées de l’Ancien Testament ont transcendé le temps et l’espace puisqu’elles sont « apparues » à beaucoup (bien que l’Église n’ait fait aucune déclaration définitive à cet égard). Tout cela pour dire qu’il n’y a aucune raison pour qu’une résurrection corporelle ne soit pas possible, par laquelle ces martyrs « apparaîtront » également à ceux sur terre comme beaucoup de saints et Notre-Dame l’ont déjà fait et le font déjà. [4] Mais de manière générale, Thomas d’Aquin affirme à propos de cette première résurrection que…

…ces paroles doivent être comprises autrement, à savoir de la résurrection « spirituelle », par laquelle les hommes ressusciteront de leurs péchés jusqu’au don de la grâce : tandis que la seconde résurrection est celle des corps. Le règne du Christ désigne l’Église dans laquelle règnent non seulement les martyrs, mais aussi les autres élus, la partie désignant le tout ; ou bien ils règnent avec Christ dans la gloire à l’égard de tous, une mention spéciale étant faite des martyrs, parce qu’ils règnent surtout après la mort de ceux qui ont combattu jusqu’à la mort pour la vérité . —Thomas d’Aquin, Somme théologique , Qu. 77, art. 1, rép. 4. ; cité dans  La Splendeur de la Création : Le Triomphe de la Volonté Divine sur Terre et l’ère de la Paix dans les Écrits des Pères, des Docteurs et des Mystiques de l’Église  par le Révérend Joseph Iannuzzi ; (Emplacement Kindle 1323)

Mais c’est avant tout cette sainteté intérieure que prophétisait Pie XII, une sainteté qui met fin au péché mortel. 

Une nouvelle résurrection de Jésus est nécessaire : une vraie résurrection, qui n’admet plus la seigneurie de la mort… Dans les individus, le Christ doit détruire la nuit du péché mortel avec l’aube de la grâce retrouvée.  — Discours Urbi et Orbi , 2 mars 1957; vatican.va

Jésus dit à Luisa qu’en effet, cette résurrection n’a pas lieu à la fin des jours mais dans  le temps, lorsqu’une âme commence à  vivre dans la Divine Volonté. 

Ma fille, dans Ma Résurrection, les âmes ont reçu les droits légitimes de ressusciter en Moi vers une nouvelle vie. C’était la confirmation et le sceau de toute ma vie, de mes œuvres et de mes paroles. Si Je suis venu sur terre, c’était pour permettre à chaque âme de posséder Ma Résurrection comme la sienne – pour lui donner la vie et la faire ressusciter dans Ma propre Résurrection. Et voulez-vous savoir quand aura lieu la véritable résurrection de l’âme ? Pas à la fin des temps, mais pendant qu’il est encore vivant sur terre. Celui qui vit dans ma Volonté ressuscite à la lumière et dit : « Ma nuit est finie »… C’est pourquoi l’âme qui vit dans ma Volonté peut dire, comme l’ange dit aux saintes femmes sur le chemin du sépulcre : « Il est ressuscité. Il n’est plus là. Une telle âme qui vit dans Ma Volonté peut aussi dire : « Ma volonté n’est plus mienne, car elle est ressuscitée dans le Fiat de Dieu.  —20 avril 1938, vol. 36

C’est pourquoi, dit saint Jean : « Bienheureux et saint est celui qui participe à la première résurrection. La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux. [5] Ils seront peu nombreux – un « reste » après les tribulations de l’Antéchrist.

Maintenant, ma Résurrection est le symbole des âmes qui formeront leur sainteté dans ma Volonté. Les Saints des siècles passés symbolisent mon Humanité. Bien que résignés, ils n’ont pas eu d’action continue dans ma Volonté ; ils n’ont donc pas reçu la marque du Soleil de ma Résurrection, mais la marque des œuvres de mon Humanité avant ma Résurrection. Ils seront donc nombreux ; presque comme des étoiles, elles formeront un bel ornement au Ciel de mon Humanité. Mais les Saints des vivants de ma Volonté, qui symboliseront mon Humanité Ressuscitée, seront peu nombreux. —Jésus à Luisa, 15 avril 1919, Vol. 12

Par conséquent, le « triomphe » de la fin des temps n’est pas simplement l’enchaînement de Satan dans l’abîme (Ap 20 :1-3) ; il s’agit plutôt de la restauration des droits de filiation auxquels Adam a renoncé – qui est « mort » pour ainsi dire dans le jardin d’Eden – mais qui est en train d’être restaurée dans le Peuple de Dieu en ces « derniers temps » comme fruit final du Christ. Résurrection.

Par cet acte triomphal, Jésus a scellé la réalité qu’il était [dans son unique Personne divine à la fois] Homme et Dieu, et avec sa Résurrection, il a confirmé sa doctrine, ses miracles, la vie des sacrements et toute la vie de l’Église. De plus, Il a obtenu le triomphe sur la volonté humaine de toutes les âmes affaiblies et presque mortes à tout bien véritable, afin que la vie de la Volonté Divine qui devait apporter la plénitude de la sainteté et toutes les bénédictions aux âmes triomphe d’elles. —Notre-Dame à Luisa,  La Vierge dans le Royaume de la Divine Volonté,  Jour 28

..pour la Résurrection de ton Fils, fais-moi ressusciter dans la Volonté de Dieu. — Luisa à Notre-Dame, Ibid.

[J’] implore la résurrection de la Volonté divine au sein de la volonté humaine ; puissions-nous tous ressusciter en Toi… — Luisa à Jésus, 23ème Ronde dans la Divine Volonté

C’est cela qui amène le Corps du Christ à sa pleine maturité :

…jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’homme, à la mesure de la pleine stature du Christ… (Eph 4 :13)

 

DEVENIR NOS SOI PARFAITS

De toute évidence, saint Jean et les Pères de l’Église ne proposent pas une « eschatologie du désespoir » où Satan et l’Antéchrist triompheraient jusqu’à ce que Jésus revienne pour mettre fin à l’histoire humaine. Malheureusement, c’est exactement ce que disent certains eschatologues catholiques et protestants éminents. La raison en est qu’ils négligent  la dimension mariale de la tempête  qui est déjà là et à venir. Car Sainte Marie est…

…l’image de l’Église à venir… —PAPE BENOÎT XVI, Spe Salvi, n.50

Et,

A la fois vierge et mère, Marie est le symbole et la réalisation la plus parfaite de l’Église…  — Catéchisme de l’Église catholique, n. 507

Au contraire, ce que nous réalisons à nouveau, c’est ce que l’Église a enseigné depuis le début : que le Christ manifestera sa puissance dans l’histoire, de telle sorte que le Jour du Seigneur apportera la paix et la justice dans le monde. Ce sera une résurrection de la grâce perdue et un « repos du sabbat » pour les saints. Quel témoignage cela sera pour les nations ! Comme Notre Seigneur lui-même l’a dit : « Cet évangile du royaume sera prêché dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin. » [6] 

Utilisant le langage allégorique des prophètes de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église primitive disaient simplement la même chose :

Ainsi, la bénédiction annoncée se réfère sans aucun doute au temps de Son Royaume, où les justes régneront sur la résurrection des morts ; où la création, renaissante et libérée de l’esclavage, produira en abondance des aliments de toutes sortes issus de la rosée du ciel et de la fertilité de la terre, comme le rappellent les anciens. Ceux qui ont vu Jean, le disciple du Seigneur, [nous disent] qu’ils ont entendu de lui comment le Seigneur enseignait et parlait de ces temps… — St. Irénée de Lyon, père de l’Église (140-202 après JC) ; Adversus Haereses , Irénée de Lyon, V.33.3.4, Les Pères de l’Église , Éditions CIMA

…Son Fils viendra et détruira le temps des sans-loi et jugera les impies, et changera le soleil, la lune et les étoiles – alors il se reposera effectivement le septième jour… après avoir donné du repos à toutes choses, je ferai le début du huitième jour, c’est-à-dire le début d’un autre monde. —Lettre de Barnabas (70-79 après JC), écrite par un père apostolique du IIe siècle

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