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Le Rosaire est l’arme des Doux

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« Le Rosaire apprend le secret de la paix ! »

Saint Jean-Paul II

          Lors d’un rêve où il était en danger de mort, le Saint Padre Pio nous rapporte une parole de la Vierge qui a traversé sa vie :

« Ne crains rien, je suis là… Prends ton arme et sers t’en ! »

Ces paroles lapidaires renferment en vérité « le secret de la paix » selon l’expression de Saint Jean-Paul II sur le mystère du Rosaire. En effet, quand Marie dit : « Ne crains rien, je suis là… » Elle exprime en urgence une évidence de la foi catholique : la Mère de Jésus est aussi notre Mère (Jn 19,27), et Elle a reçu « mission » de veiller sur nous pour nous tourner vers son Fils… Elle est donc là, au cœur de nos vies, avec son indicible disponibilité maternelle !

Mais sans l’ouverture de la prière, nous la laissons à la porte de nos cœurs. En négligeant de prier son chapelet dans la force de la foi et la ferveur de l’espérance, nous renonçons au combat et déposons les armes, déjà vaincus…

C’est pourquoi Elle nous dit, comme au Padre Pio : « Prends ton arme et sers t’en ! » Ce langage guerrier est un appel au combat spirituel et signifie que le Rosaire cette « armure de Dieu » évoquée par Saint Paul :

En effet, « pour pouvoir résister aux manœuvres du Diable », nous devons lutter « non contre des adversaires de sang, mais contre les principautés, les puissances, les régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes » (Ep 6,10-13). Cela signifie que la vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille, mais qu’elle est le lieu d’une lutte constante. Sainte Catherine de Sienne le laissait entendre avec réalisme : « Sans guerre, il n’y a pas de paix ! » Car la terre de notre cœur est encore assaillie par l’Ennemi de la paix qui veut l’occuper… Et dans ce combat spirituel de chaque jour, le chapelet est l’Arme des pauvres et des petits que nous sommes tous !

Péguy en était persuadé quand il faisait dire au Seigneur :

« Récite ton chapelet, dit Dieu…

Et ne te soucies point de ce que raconte tel écervelé :

Que c’est une dévotion passée et qu’on va abandonner.

Cette prière-là, je te le dis,

est un rayon de l’Evangile…

Ce que j’aime dans le chapelet, dit Dieu,

c’est qu’il est simple et qu’il est humble,

comme fut mon Fils, comme fut sa Mère[1]… »

Depuis tant d’années, la Vierge nous demande « d’abord » cette fidélité à « son » Arme : là, s’exerce la persévérance des pécheurs où le Rosaire devient peu à peu l’apprentissage de la douceur… En effet, inspiré par l’amour, il commence dans l’humilité et se creuse dans la patience pour nous conduire à la paix. Jour après jour, Marie nous façonne mystérieusement à l’image de son Fils, doux et humble de Cœur (Mt 11,29). Et sur ce chemin, l’Esprit, peu à peu, ouvre une brèche dans notre cœur de pierre. C’est un itinéraire où, Ave après Ave, Marie nous fait entrer dans la douceur Trinitaire en nous y adaptant avec tendresse :

« On parle de la « douceur déchirante » des couchers du soleil, de certaines musiques… Mais la douceur de Dieu est infiniment plus déchirante… et en même temps, c’est la béatitude ! Demandons la joie d’être déchiré par l’appel de l’Amour… Pour nous y aider, Dieu nous offre la Sainte Vierge… Elle est une invention et un don de Dieu, un geste par lequel Il veut adoucir les douleurs[2]… »

Ainsi, le Rosaire est l’Arme des doux et il fait de nous des « artisans de paix » (Mt 5,9). En ces temps actuel où la paix sociale et la paix mondiale sont menacées comme jamais… cette prière mariale quotidienne est notre premier engagement pour la paix : nous ne pourrons affronter les terribles défis actuels qu’avec la paix du Christ dans le cœur et la douceur de Marie dans le regard…

+Marie-Mickaël

 

 

[1] Charles Péguy, « Chantre de Chartres ».

[2] M.D. Molinié, Qui comprendra le Cœur de Dieu ? Saint Paul 1994, p.14-   16.

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